Petite Histoire de famille

Dim 12 Mai 2019 - 11:35

L’arrivée à Coruscant avait été annoncée, il faudra néanmoins encore du temps avant que les contrôles ne se fassent et plus encore pour que le vaisseau avance dans la gigantesque file d’attente. Jorj ne bougea donc pas tout de suite, restant allongé sur sa couchette, son sac posé au pied, tenant un petit masque à oxygène contre la bouche. Pas qu’il ait de graves difficultés à respirer, mais ce petit appareil modifié l’aidait beaucoup, il s’en servait lorsqu’il devait se reposer ou trouver de l’aide pour dormir sans difficulté. Seul au milieu des milliers de passagers de ce gros vaisseau, il ne pouvait compter sur personne d’autre que lui-même. Jorj tourna légèrement la tête vers le petit écran mural, près de la couchette, souriant sous le masque en relisant les informations. Thrawn, décidément, ce petit cachottier…

Ces failles étaient on ne peut plus surprenant et le contrebandier savait que ce sera loin d’être la seule surprise qu’il découvrira en chemin. Il restait quand même surpris de voir à quel point la jeune femme était revenue exactement telle qu’elle était le jour où il l’avait rencontrée. Même style vestimentaire, sur l’avis de recherche, mêmes traits fins, mêmes cheveux auburn très longs, même regard déterminé. Impossible de nier qu’on avait là une jolie femme. Si elle n’avait pas suivi la voie des Jedis, ce mignon minois aurait pu lui valoir l’attention de plusieurs hommes, puis pourquoi pas former un couple heureux. Au lieu de ça, la voilà accusée de tous les mots et même arrachée littéralement des griffes de la mort par cette entité surpuissante et mystérieuse. Mademoiselle Jinzler, un certain amiral semblait beaucoup tenir à ce que vous revoyez votre frère.

Pour le moment, Jorj ignorait encore pourquoi. Il avait pensé à quelques raisons mais aucune ne lui semblait crédible ou satisfaisante. Pourtant, Thrawn ne se mêlait pas comme ça de ce genre d’affaires sans raison, alors pourquoi ? Quel lien pouvait bien le lier, encore aujourd’hui, à ce petit bout de femme ? Ils n’étaient même pas dans le même camp. Tout ce qui existait entre eux, c’était un morceau de passé violent et le fait qu’elle ait été la dernière personne à avoir vu Thrass en vie. Ce qui ne formait même pas une raison suffisante que l’amiral aux yeux rouges veuille d’un coup se saisir de cette affaire de famille, c’était curieux. Enfin… Pour être parfaitement honnête, Jorj adorerait voir la réaction de la demoiselle si elle apprenait qu’un amiral impérial se débrouillait pour qu’elle puisse retrouver son frère.

Éteignant l’écran, il rangea ensuite ses quelques affaires et se prépara pour leur arrivée sur la planète. Même diminué physiquement, il disposait encore de sa tête et de certaines relations, il savait donc où travaillait et vivait le cinquantenaire aujourd’hui. Jorj avait un argument de plus à lui fournir, maintenant. Dans l’Empire, surtout sur cette planète, il ne faisait pas très bon de voir votre nom affiché dans la catégorie « proches connus » d’une criminelle recherchée. Pour vos relations sociales, on va dire que ce n’était pas de très bon goût. Sa cible du moment ne sera peut-être ravie de le revoir, leur dernière entrevue avait dû laisser un goût quelque peu amer. Impossible de savoir aussi s’il en voulait toujours à sa frangine.

Sa cible vivait dans une des très nombreuses tours de Coruscant, cette ville était si tentaculaire qu’elle en filait le vertige. Jorj, une fois arrivée sur place, força tranquillement et discrètement l’entrée, passant à l’intérieur et allant s’asseoir sur un des fauteuils comme s’il était chez lui. Un petit appartement très simple, tranquille, où les seuls effets personnels qu’il voyait étaient des vêtements, des ustensiles de cuisine et des plans griffonnés à la main, ainsi que de nombreux ouvrages traitant de l’électronique, des droïdes et de la programmation. On avait là un ingénieur, toujours, pas changé de voie depuis tout ce temps. Il patienta ainsi jusqu’au soir, la nuit était tombée lorsque la porte s’ouvrit. Jorj sourit faiblement, quand il vit arriver l’homme, toujours assis sans bouger.

"Salut Dean. Tu te souviens de moi ?"

Découvrir chez soi, en rentrant, un type entré par fraction qui vous attendait très posément dans votre salon, ça devait procurer un certain choc. C’est pour ça que Jorj lui laissa le temps d’intégrer ce qu’il voyait, sans démontrer aucun signe agressif.

"Je suis revenu toujours pour la même raison, discuter de Lorana. Il y a du nouveau et ça pourrait t’intéresser."

Dim 12 Mai 2019 - 13:40

PNJ Dean Jinzler, 49 ans, ingénieur

Les gigantesques panneaux lumineux de ce quartier vous agressaient la rétine avec violence, lorsque vous étiez plus fatigué. Dean ne fut pas fâché de se réfugier dans l’ascenseur avec son sac de travail en bandoulière et celui de courses dans la main, bâillant longuement. Cette semaine de dingues… L’entreprise croulait sous le travail, en ce moment, ils n’avaient plus une minute pour souffler. Il faudra qu’il prenne un peu de vacances, ça ne lui fera pas de mal. Et en profiter pour réfléchir son projet de société. Il voudrait devenir plus indépendant, montrer son propre atelier, travailler à son compte plutôt qu’à celui des autres. Sur Coruscant, par contre, la concurrence était très rude, même avec la réputation qu’il avait pu se tailler dans le domaine, ça ne sera pas simple. En tout cas, ce soir, il voulait juste se reposer un peu.

Home sweet home. L’ingénieur poussa la porte de chez lui avec un large sourire de contentement, poussant du pied ensuite pour la refermer dans un petit claquement et la reverrouiller, au passage. Il posa sa carte sur le petit meuble d’entrée puis son sac de travail, déjà satisfait de la longue soirée détente qu’il pourra passer. A peine entré dans son salon, toutefois, il sursauta avec violence en voyant d’abord une silhouette assise dans son canapé, puis eut un frisson en reconnaissant qui était là. Chez lui. Dans son salon. Comme une fleur ! Son sac de courses lui glissa d’entre les doigts et tomba par terre, alors que Dean restait complètement figé sur place. C’était une grosse blague, c’est ça ? Ouais, il se souvenait de lui, et surtout, il avait cru ne plus jamais le revoir, de sa vie entière ! Que foutait-il chez lui ?!

Dean se reprit lorsque son invité indésirable lui lança qu’il était venu lui parler de Lorana, qu’il y avait du « nouveau ». Bah tiens. Il se pencha pour ramasser le sac et les quelques courses qui avaient roulé au sol, le cœur battant à vive allure. Qu’un type comme lui surgisse comme ça pour lui parler d’une sœur morte il y a trente ans, c’était quand même… En se relevant, il lui lança un regard noir puis alla dans la petite cuisine, séparée du salon par un plan de travail assez large, et commença à ranger. Sa sœur était morte depuis si longtemps, maintenant, à quoi bon reparler de tout ça ?!

– Du nouveau, hein ? Et quoi, tu es venu me dire qu’ils ont retrouvé le reste des corps et les ont enterré quelque part dans les Régions Inconnues ? C’est terminé, toute cette histoire est terminée depuis des années et je n’ai plus envie d’en parler.

Il n’avait surtout pas envie de remuer ça, pas encore, il avait été déjà assez dur d’essayer de passer par-dessus sa rancœur et oublier, d’essayer de ne plus songer aux années gâchées à attirer lui aussi a fierté de ses parents, une fierté qu’il avait déjà obtenu mais n’avait jamais réalisé avant qu’il ne soit trop tard. Aujourd’hui, tout ça, c’était… Bref. Il jeta un bref regard vers le contrebandier, voyant qu’il n’avait quand même pas l’air très frais.

– De toute manière, qu’est-ce que ça peut bien t’apporter, à toi, de venir me dire que ma sœur est morte ? Tu ne la connaissais pas et moi non plus, je ne lui avait vraiment parlé qu’une fois, dans ma vie. Qu’est-ce que ça peut bien te foutre, toute cette histoire ?

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@Formbi

Dim 12 Mai 2019 - 14:07

"Du nouveau, hein ? Et quoi, tu es venu me dire qu’ils ont retrouvé le reste des corps et les ont enterré quelque part dans les Régions Inconnues ? C’est terminé, toute cette histoire est terminée depuis des années et je n’ai plus envie d’en parler."

Peut-être bien, il n’empêche, ils étaient bien forcés d’en parler. Jorj ne répondit rien, sur le moment, ni ne prêta même attention aux gestes un peu rageur de son interlocuteur pendant qu’il rangeait ses affaires. A la place, il fouilla un petit instant dans la poche intérieure de sa veste, pour y trouver son pad, puis l’allumer. Autant commencer par des preuves concrètes, n’est-ce pas ? Son interlocuteur en devait pas suivre beaucoup les actualités galactiques, sinon il ne parlerait pas d’une Histoire terminée. Tête baissée sur l’écran, sur un site d’informations, il fit rapidement défiler la propagande habituelle pour arriver à la section qui l’intéressait, puis rechercher l’avis. Il y en avait tellement… C’est dingue le nombre de personnes pouvant un peu agacer leur bien-aimé Empereur.

"De toute manière, qu’est-ce que ça peut bien t’apporter, à toi, de venir me dire que ma sœur est morte ? Tu ne la connaissais pas et moi non plus, je ne lui avais vraiment parlé qu’une fois, dans ma vie. Qu’est-ce que ça peut bien te foutre, toute cette histoire ?"

"Disons tout d’abord que j’avais eu une part active et directe, dans cette histoire, j’étais présent que le vaisseau du vieux fou a été intercepté, avec ta sœur dedans. Et présent, surtout, lorsqu’elle est partie pour son dernier voyage. Je n’ai pas tout expliqué en détails, la dernière fois."

En réalité, il s’était contenté de lui dire que Lorana avait été prise dans un combat, aux portes des Régions Inconnues, et qu’elle y avait perdu la vie en voulant protéger les civils du convoi. A l’époque, Jorj ne voulait pas trop en dire, ni rien révéler sur les Chiss, pas plus qu’il n’avait eu envie de bourrer l’esprit de Dean ou lui faire se poser trop de questions. Or, aujourd’hui, le contexte était très différent, s’il comptait le faire partir avec lui vers Crustai… Après une brève inspiration, il tâcha donc de lui raconter la vérité. Sans entrer dans les détails mais en lui disant où il se trouvait et avec qui, à ce moment-là, dans les Régions Inconnues. Il parla de ses deux amis, de leur crash, présentant en quelques phrases sa rencontre et sa collaboration avec Thrawn. Puis la façon dont le Vol vers l’Infini s’était invité dans leurs vies.

Rentrer dans les détails, avec Formbi et le reste, ce n’était pas le bon plan encore, ils auront le temps de tout mettre à plat plus tard s’il acceptait de le suivre. Aussi se contenta-t-il de brièvement expliquer l’attaque menée, les Vagaaris qui s’étaient joints à la fête, la nécessité de faire disparaître ce vaisseau, mais aussi de mettre à l’abri les derniers civils en vie dedans. Donc… Bon, oui, il avait peut-être un peu menti en disant il y a des années que Lorana était décédée dans la bataille, alors qu’elle n’était que morte que quelques jours plus tard. Finalement, il se leva et posa son pad sur le plan de travail, montrant l’avis de recherche, au nom de la jeune femme, à son interlocuteur.

"Ces failles l’ont ramenée, comme d’autres Jedis. C’est Thrawn qui m’a suggéré de venir te retrouver, dans un premier temps. Pour ma part, je dois retrouver les Jedis et j’ai une piste dans les Régions Inconnues. Et toi, en plus de la possibilité d’avoir des réponses à toutes tes questions, tu as aussi celle de te protéger. L’Empire n’aime pas trop les proches des Jedis recherchés. Sans vouloir me mêler de vos histoires de famille, je pense que ce serait bien que tu puisses revoir ta sœur."

Dans tous les cas, même s’il refusait, il avait tout intérêt à prendre ses clics et ses clac. Il ne faudra plus des masses de temps au BSI pour s’occuper de cette affaire-là, de prendre Dean comme otage pour faire du mal à Lorana. Même son nom, inscrit également sur l’avis, était un coup de pression, ça pouvait donner des idées aux chasseurs de primes.

"On aura tout le temps possible pour mettre les choses à plat. Mais sincèrement, à ta place, je me sauverai. Le plus loin possible. Un de ces soirs, tu retrouveras des personnes moins aimables dans ton salon, en restant sur Coruscant."

Dim 12 Mai 2019 - 19:06

PNJ Dean Jinzler, 49 ans, ingénieur

– Disons tout d’abord que j’avais eu une part active et directe, dans cette histoire, j’étais présent que le vaisseau du vieux fou a été intercepté, avec ta sœur dedans. Et présent, surtout, lorsqu’elle est partie pour son dernier voyage. Je n’ai pas tout expliqué en détails, la dernière fois.

– Comment ça ?

Malgré lui, sa curiosité avait été piquée et il s’en voulut, sur l’instant, pour ça. Leur dernière conversation avait été brève et Dean n’avait pas non plus cherché à en savoir plus. Mais ce qu’il se mit à lui raconter… Très vite, Dean fut un peu perdu, arrêtant ce qu’il était en train de faire pour s’asseoir un tabouret haut, s’appuyant contre le plan de travail. Thrawn, c’était bien le nom d’un des amiraux de l’Empereur, aujourd’hui, non ? Ça ne pouvait être la même personne ! Si ? Il en eut la confirmation avec la brève description physique de ce peuple… Ce genre-là ne courrait pas les rues. D’accord, d’accord, admettons, c’était la même personne et tout ça remontait à trente ans, donc il voulait bien y croire. Ce qu’il attendait vraiment, c’était de savoir comment le Vol vers l’Infini s’était retrouvé mêlé à tout ça.

Visualiser ce qui était arrivé, réellement, était difficile… Dean avait déjà entendu le nom de ce peuple, lors de la pandémie, sans y prêter plus attention que ça. Aujourd’hui, avec tout ce qu’il entendait, il avait l’impression de recevoir l’équivalent d’un mur de briques sur le crâne. Lorana ne serait pas morte dans le combat mais se serait sacrifiée avec le… Thrass, c’est ça ? Il n’était pas certain d’avoir bien retenu le nom. Mais le choc le plus dur fut de voir, quand Car’das vint poser son pad devant lui sur le plan de travail, l’avis de recherche. Savoir que ces failles existaient, c’était une chose, découvrir qu’un de vos proches était revenu grâce à ça, s’en était une autre ! Il ne pouvait pas le nier, pourtant, il aurait pu la reconnaître entre milles, même s’il ne l’avait plus vue depuis des années. C’était bien Lorana, aucun doute là-dessus.

– Ces failles l’ont ramenée, comme d’autres Jedis. C’est Thrawn qui m’a suggéré de venir te retrouver, dans un premier temps. Pour ma part, je dois retrouver les Jedis et j’ai une piste dans les Régions Inconnues. Et toi, en plus de la possibilité d’avoir des réponses à toutes tes questions, tu as aussi celle de te protéger. L’Empire n’aime pas trop les proches des Jedis recherchés. Sans vouloir me mêler de vos histoires de famille, je pense que ce serait bien que tu puisses revoir ta sœur.

Dean se força à baisser un peu les yeux, lire plus bas, voir son nom affiché dans les proches connus. Merde… Une partie de son cerveau peinait à croire que sa sœur puisse être revenue, l’autre partie commençait à paniquer très sérieusement. Il n’y était pour rien, lui, dans tout ça ! Une légère couche de sueur vint envahir son front, alors qu’il se mettait à trembler légèrement, imaginant toutes les conséquences possibles et les implications. Merde, merde, merde ! Sa sœur était en vie, en danger, et lui avec, cette journée avait pourtant si bien commencée, pourquoi ce… Bref.

– On aura tout le temps possible pour mettre les choses à plat. Mais sincèrement, à ta place, je me sauverai. Le plus loin possible. Un de ces soirs, tu retrouveras des personnes moins aimables dans ton salon, en restant sur Coruscant.

– Attends une seconde ! C’est quoi ce bordel, je, je…

Il s’interrompit et s’obligea à prendre une grande inspiration, pour ne pas céder entièrement à la panique. Toute la journée avait été parfaitement normale, banale et voilà que tout s’effondrait en un clin d’œil ce soir ! Ce n’était pas possible ! Il lança un regard nerveux vers la porte, comme par peur que le BSI ne la défonce dans l’instant, avant de fixer à nouveau l’avis de recherche. Il y encore dix minutes, il ne savait même pas que sa sœur était vivante ! Et là, un type surgit tout droit du passé débarquait comme une fleur chez lui en lui disant, ni plus ni moins, qu’il devait fuir Coruscant pour sauver sa peau et partir avec lui vers les Régions Inconnues.

– Lorana est là-bas, chez les Ziss ? Les Choss… Enfin bref, peu importe, elle est là-bas ? Et pourquoi prend-tu la peine de venir me montrer ça ?

Mar 14 Mai 2019 - 13:10

"Attends une seconde ! C’est quoi ce bordel, je, je…"

Ce bordel, c’était l’Empire qui ne voulait pas laisser les gens tranquilles, faire leurs vies sans s’en mêler, et voilà, on en arrivait là. En partant vers Coruscant, Jorj n’était pas encore sûr de la stratégie à adopter, il ne l’avait définie qu’en découvrant l’avis de recherche de leur jeune amie Jedi, puis en pensant aux implications qui allaient en découler. Effrayer ou faire paniquer les gens ne lui causait aucun problème de conscience, à partir du moment où ça l’aidait à attendre son but. Il attendit donc très patiemment que son interlocuteur reprenne son souffle et ses esprits, accoudé contre le plan de travail. De toute manière, il ne commettait rien de mal, bien au contraire, il aidait un homme innocent à échapper aux ennuis qui ne tarderont pas à lui tomber dessus. N’était-ce pas adorable comme tout ?

"Lorana est là-bas, chez les Ziss ? Les Choss… Enfin bref, peu importe, elle est là-bas ? Et pourquoi prend-tu la peine de venir me montrer ça ?"

"Les Chiss," reprécisa-t-il avec un faible sourire. "Ce que je sais, c’est qu’il sera possible de croiser des Jedis vers les Régions Inconnues. Quant à pourquoi je viens te trouver, c’est évident, non ?"

Ah, quoi que, peut-être pas, il est vrai qu’il l’avait légèrement pris de court. Même dans cette situation, Jorj ne pouvait pas nier que ça l’amusait. Il y avait un certain côté très marrant à « tourmenter » comme ça les gens ou à les surprendre, il en jouait d’autant plus qu’il n’avait jamais été quelqu’un de très sérieux et rigoureux, au cours de sa vie. Sauf pour certains domaines très précis et par envie d’apprendre, mais ça, c’était particulier.

"Tu peux choisir de rester ici, si tu as envie de discuter avec le BSI. Ou tu peux choisir de venir avec moi. J’avais promis à ta sœur de te prévenir, il y a des années, aujourd’hui, puisqu’elle est de retour, te permettre de la retrouver est naturel, non ? Si tu veux en savoir plus, pourquoi et comment, cette fois dans les détails, elle est morte… De toute manière, mon vieux, si tu comptes échapper pour de bon à l’Empire, plus loin tu seras et mieux ce sera. L’Empire ne va pas dans les Régions Inconnues. Quant à l’Espace Sauvage, s’y cacher est très simple."

Par ailleurs, Jorj sentait que c’était en l’emmenant qu’il obtiendra plus de réponses à certaines questions toujours en suspens. Comme, entre autres, le lien qu’il existait encore, précisément, entre la demoiselle Jinzler et Thrawn.

"Je repars dès cette nuit, Dean. Si tu veux venir avec moi, il faut partir maintenant."

Mer 15 Mai 2019 - 16:15

PNJ Dean Jinzler, 49 ans, ingénieur

– Les Chiss. Ce que je sais, c’est qu’il sera possible de croiser des Jedis vers les Régions Inconnues. Quant à pourquoi je viens te trouver, c’est évident, non ?

– Non.

Dean n’avait certainement pas envie de jouer longtemps aux devinettes, encore moins dans ce genre de situations ! Ce type se permettait d’entrer comme ça chez lui et de l’y attendre toute la journée, pour ensuite lui annoncer un danger de mort immédiat, que sa sœur était vivante, et qu’avec ça, il ferait mieux de partir retrouver un peuple des Régions Inconnues à l’allure bizarre. Qu’on l’excuse de ne pas apprécier immédiatement la blague ! Jorj avait eu le don de le rendre nerveux en moins de quelques minutes, un sacré exploit, pour qui connaissait bien le caractère de Dean. Une part de lui voudrait le jeter dehors, et l’autre part, plus raisonnable, lui soufflait qu’il ferait mieux d’écouter jusqu’au bout, même s’il lui portait bien trop sur les nerfs.

– Tu peux choisir de rester ici, si tu as envie de discuter avec le BSI. Ou tu peux choisir de venir avec moi. J’avais promis à ta sœur de te prévenir, il y a des années, aujourd’hui, puisqu’elle est de retour, te permettre de la retrouver est naturel, non ? Si tu veux en savoir plus, pourquoi et comment, cette fois dans les détails, elle est morte… De toute manière, mon vieux, si tu comptes échapper pour de bon à l’Empire, plus loin tu seras et mieux ce sera. L’Empire ne va pas dans les Régions Inconnues. Quant à l’Espace Sauvage, s’y cacher est très simple.

La situation était soudaine que l’ingénieur avait encore du mal à intégrer le danger immédiat, qu’il pouvait véritablement avoir de gros ennuis en restant ici. Son regard continuait de faire la navette entre la porte et Jorj, peinant à avaler que c’était bien réel. Tout paraissait si... si… si normal ! Toutes ses affaires étaient à leur place, comme il les avait laissés ce matin, on pouvait observer le même trafic habituel de la ville par la fenêtre, ils pouvaient entendre les mêmes bruits étouffés, du dehors, si familier, rien de bizarre, rien de dangereux. Il reposa les yeux sur l’avis de recherche, seule preuve brûlante que non, la situation n’était pas normale du tout, que son seul nom de famille pouvait, à présent, lui causer des ennuis. Et qu’il n’avait pas le temps de trop y réfléchir.

– Je repars dès cette nuit, Dean. Si tu veux venir avec moi, il faut partir maintenant.

Une flopée de jurons lui vint à l’esprit, tandis qu’une sueur froide lui coulait encore dans le dos. Rah, et puis merde ! Il pourra toujours revenir… Il reviendra. Plus tard. Pour le moment, face à cet avis, la prudence la plus élémentaire revenait à partir. Il marmonna entre ses dents à Jorj d’attendre là, le temps qu’il prenne quelques affaires. Des vêtements, quelques vivres, son argent et ses papiers… Ce qui était encore si normale il y a trois minutes devenait irréel… Prendre des affaires à la volée, voir et laisser tout ce qui constituait sa vie, ses passions et son travail, le fruit de toute une vie. Il agissait presque comme un des droïdes qu’il fabriquait, mécaniquement, rassemblant dans deux sacs, l’un sur le dos, l’autre à la main, ce dont il pensait avoir besoin plus tard. Ça devait être un cauchemar… Il allait se réveiller, d’ici peu de temps.

S’il avait alors déjà intégré dans quoi Jorj l’embarquait, exactement, Dean se serait sans doute rétracté. Il aurait fait demi-tour, avec ses affaires, et sera parti seul de son côté, fuyant il ne savait où, loin de Coruscant. Mais à ce moment, la panique et l’adrénaline confondues, en suivant le contrebandier dans les rues, l’empêchèrent de réellement réaliser qu’il filait vers les Régions Inconnues, à plus d’un mois de voyage, vers un peuple dont il ignorait tout et dans le but de retrouver une sœur supposée morte depuis des années, appartenant à L’ordre le plus honni de la galaxie. Il ne réalisa pas, pris dans la frénésie et leur peur de l’instant.

– Tu es sûr d’être bien accueilli, dans les Régions Inconnues, au moins ?

Dim 26 Mai 2019 - 10:31

Pas de soucis, il allait l’attendre, sans aucun problème. Jorj se rassit sur le canapé qu’il avait quitté toute à l’heure, pendant que Dean partait chercher quelques affaires et les fourrer en vrac dans un sac. Effrayer les gens était bien efficace, même si l’ingénieur était véritablement menacé, pour le coup. En attendant qu’il se prépare, Jorj observa à nouveau l’appartement, à la recherche de quelconques effets plus personnels, autre que des livres sur la mécanique et l’hyperespace, comme des photos, par exemple, ou il ne savait quoi encore. Mais il n’y avait vraiment rien. Même pas une photo de famille, de ses frères et sœurs, de ses parents. L’antre parfaite du célibataire endurci, où rien ne rappelait le passé, où rien ne laissait soupçonner que l’homme puisse avoir une famille. Seul le travail était rappelé, entre ces lieux, le travail et la solitude.

C’était le genre d’endroit qui mettait Jorj un peu mal à l’aise, il se demandait si tout le reste de la famille Jinzler, parents comme enfants, n’étaient pas morts, purement et simplement. Ou s’ils avaient dû disparaître, ou… Il n’en savait rien, mais l’absence de la moindre photo n’était pas un très bon signe. Pour sa part, Jorj savait qu’il serait incapable de vivre sans avoir auprès de lui au minimum le souvenir de ses proches. Par exemple, il portait sans cesse, dans une petite poche intérieure de sa veste, un médaillon où il avait mis la photo de Maris. Vieux jeu ? Peut-être… C’était le genre de détails qui le réconfortait. Il ne l’avait jamais revue, même si elle était, avec Thrawn, une des rares qu’il appelait une amie. La Force seule savait où elle pouvait bien se trouver en ce moment.

Il n’interrogea pas Jinzler sur le sujet, cependant, se contentant de partir avec lui dans les rues de Coruscant. Le contrebandier ne pouvait pas marcher aussi vite qu’il le voulait, il se fatiguait trop vite et devait même parfois ralentir encore plus pour reprendre son souffle. Incapable de tenir une course-poursuite, seule la discrétion lui restait comme moyen de défense. Il connaissait la ville, heureusement, et avait de toute manière un petit don, pour ce genre de chose. Sa fierté lui imposait de tenir un certain rythme quand même, il refusait toute pitié et encore moins qu’on l’aide. Tant qu’il avait encore le choix, du moins.

"Tu es sûr d’être bien accueilli, dans les Régions Inconnues, au moins ?"

"Évidemment, je n’irai pas, sinon."

Ne pas terminer aussi sec en prison sera déjà un excellent accueil, n’est-ce pas ? Il se retint de l’ajouter, en se mordant les lèvres, lançant juste à Dean qu’ils ne devaient pas traîner. En réalité, il n’avait absolument aucune idée de à quoi s’attendre. Les seuls dont il se rappelait vraiment, c’était l’ex-supérieure de Thrawn, qui devait donc toujours être en poste, et Glaçon numéro un, qu’il doutait très sincèrement de croiser. Il n’avait pas envie de le revoir, celui-là, très honnêtement, ce type était infect, en plus d’être très désagréable à supporter. Mais ils verront bien, n’est-ce pas ? De toute façon, c’était sa dernière chance de croiser les Jedis… Il n’avait pas le choix.