Douce arrivée dans le futur [Pv Julia]

Il était en retaaaard… Thexan boucla sa tunique sur le chemin, sans s’arrêter de courir dans les couloirs du palais impérial, imaginant déjà les reproches de père puis ceux de leur mentor du jour. Dérapant vivement près de l’escalier, il sauta sur la rampe puis y glissa souplement jusqu’en bas pour aller plus vite. De tous les jours possibles, il avait fallu que ça tombe aujourd’hui ! Son père allait le tuer ! Après cinq bonnes minutes, il sentit tout à coup un malaise monter, d’abord léger, puis de plus en plus fort. Ah non, non, non, ce n’était pas le moment ! Mais il dû ralentir un peu quand même, le souffle de plus en court, pour finir par marcher, et enfin s’arrêter, à moitié plié en deux, avec du mal à respirer. Mais… Bon sang… Comme si c’était le moment d’être malade. Respirant aussi profondément que possible, il se remit en marche, mais ne put même pas aller très loin. Le malaise augmenta d’un seul coup et l’obscurité noircit son champ de vision. Il se sentit chuter en arrière, tout devint noir, d’un seul coup, plus rien.

Le choc avec le sol ne fut pas si brutal que ça mais pas agréable pour autant. Thexan poussa un grognement, fermant les yeux par réflexe, en essayant de se rattraper à quelque chose, peu sûr d’avoir gardé conscience ces cinq dernières secondes. Le souffle toujours très court, l resta immobile encore quelques secondes, avant de rouvrir doucement les yeux. Que s’était-il passé ? Et… pourquoi… ne voyait-il plus un couloir bien éclairé par le soleil autour de lui… ? Se relevant d’un bond, il eut un profond choc en voyant une sorte de remise, puis entendant des hommes plus loin. Par réflexe, il chercha quelque chose pour se défendre, mais il n’avait rien sur lui. Rien d’autre qu’une tunique noire, un pantalon, des bottes et point. Regardant autour de lui, il ne trouva pas grand-chose non plus pour se défendre, il n’y avait que des caisses fermées, ce qui semblait être des pièces de moteur, peut-être pour un vaisseau, et une vieille veste à traîner.

Il avait à peine commencé à avancer que la porte de la remise s’ouvrit en tombe et qu’il se retrouva face à face avec cinq types qu’il n’avait absolument jamais vu, qui le regardaient comme si c’était lui l’intrus alors qu’ils étaient dans le palais de père sur sa planète, et qui lui demandèrent d’un ton impérieux ce qu’il fichait là. Ils avaient un accent… bizarre… Sur le coup, Thexan en resta bouche bée, les regardant fixement, sans trouver quoi répondre. Comment on passait d’un couloir parfaitement banal à ça après une simple chute de tension… ? Le plus grand des types s’approcha soudainement, en répétant ses questions d’une voix plus forte. Thexan réagit au quart de tour, se sentant menacé, le renvoyant brusquement contre le mur d’une poussée de Force. Puis il eut juste le temps de voir une sorte de grand rayon bleu et large, avant d’à nouveau s’effondrer au sol…

Second réveil, légèrement plus perturbant, celui-là. Il battit des paupières, retrouvant avec une légère difficulté le contrôle de son corps, et comprenant encore moins ce qui se passait. Il aurait été enlevé par ces types… ? Il était maintenant assise, enfin à moitié allongé, dans une chaise assez large, entouré par les types de toute à l’heure, qui l’encadraient comme s’il était un criminel. Ils étaient dans un bureau, sans doute, ou une petite salle de réunion. Encore un peu sonné, il ne fit pas mine de bouger, pas pour le moment en tout cas, il voulait d’abord comprendre ce qui lui était arrivé, où il était, et comment il avait pu passer de Zakel à ici. Ce qui l’effrayait, surtout, c’est que ces types s’en soient aussi pris à Arcann. Son frère était peut-être quelque part, ici, blessé, et en ayant besoin d’aide ! A nouveau, on lui demanda son nom et il serra les dents. Il n’était pas question qu’il collabore avec des bandits et des kidnappeurs ! Où était son frère ?! Et Zakel… Thexan imaginait très mal que la planète puisse se faire attaquer par qui que ce soit.

"Ce n’est pas en me kidnappant que vous obtiendrez quoi que ce soit de mon père, il va vous fumer sur place."

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Atterrissage : 12
Dé de Discrétion : 10, échec critique
Essayer de les combattre : 13

Le dernier soldat impérial venait de s'écrouler au sol, éliminé par le tir d'un de mes hommes. L'empire commençait visiblement à s'agacer de mon opération "piqure de guêpe", que je harcèle ses transports pour y mettre plus de stormtroopers, et ce alors que les containers contenaient presque uniquement... de la nourriture. Bon, d'après le carnet de bord, ils faisaient le tour des bases des provinces extérieures, en mission de ravitaillement. Cela restait important mais pas vraiment urgent, je doute que ses bases manquent de nourriture avant un moment, et l'envoie d'un autre transport pour s'en occuper. Mais oui, le fait qu'une escouade de storm soit à bord montre que je les énerve ! Et cela me coûtait des hommes, de braves gens qui ne méritaient pas de mourir, juste parce qu'ils veulent une galaxie plus juste, plus libre, plus tolérante. Cela dit, je n'allais pas arrêter pour autant, et mes compagnons non plus. Nous n'avions rien d'autre, de toute façon.

J'étais devant un des containers ouvert, écoutant le rapport de Javier, le chef de mes fusiliers, sur nos pertes et nos prisonniers, quand je fus contactée par mon second : une équipe avait découvert un passager clandestin d'une dizaine d'années à bord. Je clignais un peu des yeux, comme Javier d'ailleurs. Comment un gamin aurait pu entrer à bord du Poséidon, alors que nos seuls contacts étaient les bâtiments rebelles et ceux de l'empire... Ah moins que ? Oui, peut-être. Je répondis qu'on l'amène à mon bureau et que je m'en occuperais dès mon retour à bord. Je me tournais vers Javier et lui assignais la liste du personnel auquel il avait droit pour son équipage de prise, et ramener le vaisseau au point de rendez vous avec la flotte rebelle.

Je repris mon chasseur et rejoignis le Poséidon, alors que nos vaisseaux s'éloignaient de la zone de l'affrontement, afin de sortir de la zone d'influence gravitationnelle de l'étoile et pouvoir passer en hyperespace. Une fois à bord, j'écoutais le rapport, plus complet, de mon second sur le jeune intrus. Visiblement, ce n'est pas n'importe qui, ce gosse : vouloir affronter cinq adultes seul et sans arme ? Sacré culot, quand même.

Je fis un détour par ma chambre, pour enlever mes lunettes de pilote et ma protection de combat, ne gardant que mon mon uniforme, ainsi que mes deux armes : mon pistolet laser de duel et ma rapière en cortosis. Je pris aussi deux tasses, que mon second avait fait préparer, anticipant mes demandes une fois encore. Cela ne me surprenait pas : on se connaissait tous, au sein de ma flotille, et je me doutais que mes hommes connaissaient mes défauts et mes habitudes. J'en connaissais moi-même pas mal à leurs sujets.

Puis, tenant les tasses fumantes dans mes mains, alors que mon bras droit, et capitaine du Poséidon, regagnait sa passerelle, je franchis la porte séparant mon petit logement de mon bureau, entendant une voix inconnue et juvénile s'exprimer.

"Ce n’est pas en me kidnappant que vous obtiendrez quoi que ce soit de mon père, il va vous fumer sur place."

"On peut nous accuser de beaucoup de chose, jeune homme, mais pas d'enlever des enfants."

Je posais l'une des tasses, contenant du chocolat chaud, à portée de main de l'intrus, faisant un signe à mes gaillards de le laisser. Les quatre humains et le twi'leck inclinèrent la tête et sortirent mais l'un d'eux, j'en étais sure, se plaça devant la porte, dans le couloir. Comme si ce gamin était une menace réelle... parfois, je me disais qu'on me traitait comme une enfant ! Je m'assis sur ma chaise, derrière mon bureau, buvant une gorgée de café en regardant le "captif".

"Tu peux prendre la tasse, c'est pour toi. Bon, je m'appelle Julia Démétriès, et tu te trouves à bord de mon vaisseau amiral : le Poséidon. Je ne sais pas qui tu es, de quel monde tu viens mais j'ai une petite idée de ce qui t'est arrivé.

Depuis quelques années, la Force agit bizarrement. Elle attire des gens de toutes les périodes, des jedi, des sith, des adultes, des enfants, sans aucune distinction. N'as-tu pas vécu quelque chose de bizarre, avant de te retrouver à bord de mon vaisseau, mon garçon ?"

Je le regardais, tenant ma tasse de la main gauche, le regardant avec curiosité. Je ne me sentais nullement en danger, il ne semblait pas idiot et devait se douter qu'il n'arriverait pas à s'échapper comme ça d'ici, même en m'attaquant. D'ailleurs, je sentis le très léger tremblement du vaisseau quand il passa en vitesse hyperspatiale.

~~ difficulté à prendre le contrôle du transport : 13
importance de sa cargaison : 19
Est-ce que je suspecte l'intrus d'être venu par une faille : réussite~~

"On peut nous accuser de beaucoup de chose, jeune homme, mais pas d'enlever des enfants."

Quoi ? Il se retourna sur son siège, pour regarder la femme qui venait d’entrer et de parler. C’était elle, la chef ? Et comment elle pouvait dire ça, il n’y avait aucune raison possible pour qu’il se retrouve ici, il ne s’amusait pas à monter de plein gré sur les vaisseaux de parfaits inconnus ! Jamais ! Et elle ne… Il sourcilla un peu lorsqu’elle posa sous son nez une boisson qu’il n’avait jamais vu avant, puis lorsqu’il fit signe aux autres de sortir, avant de s’asseoir. Pourquoi elle ne le faisait pas jeter directement dans une cellule, d’ailleurs ? Où était le piège ? Thexan essaya de juguler la nervosité qui montait, serrant les mains contre le rebord du siège. On ne lui avait jamais expliqué comment réagir, dans ce type de situations. Thexan était même sûr que personne dans son entourage n’imaginerait ça seulement possible.

"Tu peux prendre la tasse, c'est pour toi. Bon, je m'appelle Julia Démétriès, et tu te trouves à bord de mon vaisseau amiral : le Poséidon. Je ne sais pas qui tu es, de quel monde tu viens mais j'ai une petite idée de ce qui t'est arrivé.

Depuis quelques années, la Force agit bizarrement. Elle attire des gens de toutes les périodes, des jedi, des sith, des adultes, des enfants, sans aucune distinction. N'as-tu pas vécu quelque chose de bizarre, avant de te retrouver à bord de mon vaisseau, mon garçon ?"

Quoi… ?

Le jeune garçon se surprit à espérer d’avoir vraiment fait un malaise et d’être en réalité coincé dans un lit, à halluciner à cause de la fièvre, d’une maladie ou d’il ne savait pas quoi. Il se pinça discrètement, mais fort, le bras, espérant se réveiller, mai rien ne se produisit. La gorge très sèche, il ne répondit pas immédiatement, réfléchissant. Il n’avait pas d’arme, était sur un vaisseau complètement inconnu, avec un nombre inconnu de membres d’équipage, dans une partie de la galaxie dont il ignorait tout. Etudier la géographie était une chose, mais être jeté dans l’inconnu seul alors qu’il n’avait même jamais quitté Zakel, s’en était une autre. Il ne comprenait pas non plus, « attirer des gens de toutes les périodes », ça voulait dire quoi ? Les attirer ici ? Il avait besoin de réponses, mais dans le même temps, il n’avait confiance en absolument personne, ici. Sauf qu’il n’avait pas énormément de choix.

"J’étais chez moi, il n’y a même pas une heure," finit-il par répondre, très tendu. "J’ai eu un malaise avant de me réveiller ici."

Quoi qu’il arrive, Thexan refusait de croire qu’une flotte inconnue ait réussie à percer les défenses de Zakel. Père avait toujours protégé leur monde ! Jamais ils n’avaient été menacés, la planète était en paix, la vie y était paisible pour tous les habitants, chacun respectait l’Empereur, ce n’était pas possible. Il n’y avait aucun moyen que qui que ce soit ait pu se poser et s’en prendre au palais, l’Empereur Valkorion les aurait directement détruits ! Le jeune garçon avait beau ne pas aimer son père, il le respectait et était conscient de sa puissance.

"Si vous ne m’avez vraiment pas enlevé, vous pourriez alors juste me déposer sur une planète de passage. Je me débrouillerai seul."

"Sans argent et à ton âge, tu n'iras pas loin. L'empire pourrait même te remarquer et te forcer à rejoindre les rangs des sith. Ah, oui, l'empereur s'appelle Palpatine."

Palpa-qui ? Et quoi ? Thexan pâlit encore un peu plus en percutant enfin ce que ça pouvait signifier, qu’il… Qu’il aurait… Littéralement… Sauf que c’était impossible ! Et même, en admettant que ce soit possible, pourquoi ?! Jamais il n’avait entendu une histoire pareille, absolument jamais ! On leur en aurait parlé, non ? Il se mordit l’intérieur des joues brusquement, pour ne pas bêtement céder à la panique, presque tétanisé, dorénavant, sur son siège. Ça voudrait dire que rien de ce qu’il avait connu n’existait plus ? Mais… Personne, pourtant, ne pouvait défaire Père et sa flotte ! Comment son Empire aurait-il pu tomber ? A cause de qui ? C’était complètement invraisemblable ! Personne ne pouvait le jeter à terre, ni ce Palpatine, ni personne. Le jeune garçon s’obligea à se décrisper un tantinet, au moins le temps de reprendre son souffle. Il avait un problème beaucoup plus énorme qu’escompté.

S’ils refusaient en plus de le jeter sur une planète quelconque, ça lui compliquait un peu plus la tâche. Son âge n’était pas un si gros problème que ça ! Quant à l’argent, et bien, il pouvait tâcher de se débrouiller, avec d’autres moyens. S’il y a bien une chose que Thexan détestait, c’était bien qu’on le traite comme un petit garçon. Peut-être aussi parce que jamais personne, dans sa vie, ne l’avait déjà traité comme tel ? Cette pensée le rendit assez perplexe, alors qu’il réalisait qu’en définitive, il ignorait comment se comportaient habituellement les garçons de son âge. Il avait passé toute sa vie dans l’enceinte du palais, impossible de rencontrer ne serait-ce que les autres enfants de la ville.

"Concernant ton sort, j'envisage de t'amener auprès des jedi. Ils sauront mieux que moi t'aider et t'expliquer ce qui t'est arrivé. Toutefois, je peux essayer de t'aider. De quel monde viens-tu, de quelle année ?"

Les quoi ? Plus perdu à chaque seconde qui passait, il fixa un regard à la fous déboussolé et un peu morne sur une carte de la galaxie qu’elle venait d’afficher. Il posa ensuite le regard sur la tasse encore fumante, tendant la main après un instant d’hésitation, pour regarder de plus près ce que c’était et sentir l’odeur. Il n’avait jamais bu de ce truc. De toute façon, il était actuellement trop tendu pour réussir à avaler quoi que ce soit, gardant la tasse juste pour sentir un peu de chaleur.

"Je viens de l’Empire de Zakel. Mon père est l’Empereur Valkorion. Il n’y a pas de Jedis ou de… trucs, là-bas. Les chevaliers de Zakel n’ont jamais échoué dans leurs combats. Et lui non plus, il ne peut pas être défait, ce n’est pas possible, c’est lui qui protège tout le monde ! Il est un peu.. Parfois… Mais il protège tout le monde et il ne peut pas échouer."

Et ça, peu importe tout ce qu’on pourra lui dire, il en était plus que convaincu ! Thexan reposa la tasse sur le rebord du bureau, toujours incapable de boire, le cœur au bord des lèvres.

"Si cette histoire est vraie, il faut quand même que j’aille retrouver les miens. Et les Jedis, c’est quoi, alliés, ennemis, neutres ? Et les Siths ? De quoi vous parlez ? Je n’ai pas besoin de rencontrer des gens bizarres, même si ce sont des sensitifs. La Force est puissante, neutre, lisse, jamais on a entendu une histoire comme ça ! Puis je vous assure que vous pouvez vraiment me laisser dans un coin, je suis capable de me débrouiller, même à mon âge."

Retourner sur sa planète d’origine allait être compliqué, il le savait bien, mais quel autre choix avait-il ? C’était le seul monde qu’il connaissait et… Baissant un peu la tête, il prit d’un coup conscience que personne de sa famille ne pouvait « exister », en quelque sorte, dans cet univers. Qu’il risquait de se retrouver complètement seul. Son estomac se tordit, en y songeant. Il n’avait plus de lien réel avec sa mère, avec son père non plus, mais Arcann et Vaylin… Il ne les reverra plus jamais… ? Pour ne pas donner le sentiment qu’il n’était plus vraiment « là », il releva la tête, s’obligeant à rester à peu près concentré. Même si son agacement avait cédé la place à la panique et à la peur. Tout l’effrayait, d’un seul coup, il avait le sentiment d’avoir sauté à deux pieds joints dans un gouffre et n’avait plus aucun moyen de remonter la pente.

La suite de la discussion le fit légèrement tiquer. Pour quelqu’un qui avait toujours connu un ordre unique de sensitifs, de soldats protecteurs de leur monde, prônant un usage parfaitement neutre de la Force, entendre d’un coup parler de deux groupes dissociés était… bizarre. Pourquoi vouloir séparer les sensitifs en deux ordres distincts, alors que la Force était unique ? Surtout vu la façon dont l’amirale présentait ça. Il y avait en gros une partie lumineuse et une plus sombre ? Mais pour quoi faire ? Un de leurs mentor leur avait dit un jour qu’on ne pouvait pas tout simplifier en brandissant le bien contre le mal, que le monde était un mélange unique de blanc et noir, et que la Force était à la fois belle et sombre. Qu’il fallait tout ça pour former correctement quelqu’un. Alors c’était… ça voulait dire que l’unité s’était perdue, complètement, avec le temps, et qu’il fallait choisir un camp ?

Thexan baissa à nouveau la tête, réfléchissant à toute vitesse. Il était très loin de chez lui, seul, sans armes, dans une galaxie dont il ne savait rien ou presque. Dans un temps qui n’était pas le sien. Sa famille n’existait peut-être même plus… Et maintenant, il apprenait que la Force, qu’il avait toujours considéré comme unique, était dans ce temps « coupée » en deux, avec deux ordres bien distincts, qui ne s’entendaient sûrement pas l’un l’autre. A cet instant précis, il aura donné n’importe quoi pour que son frère soit là, à côté de lui… Même la présence de son père l’aurait beaucoup rassuré.

"Si la Force est coupée en deux, maintenant, c’est grave… Vraiment très grave…"

Un murmure plus pour lui-même que pour son interlocutrice, alors qu’il fixait toujours ses genoux. Il se sentait… complètement coincé. C’était le mot le plus juste. La panique revenait, après un bref répit volé par ses réflexions. Le doute s’était insinué, en lui, et il se redressa à nouveau. Des ordres comme ça, ça ne se créait pas un jour… Était-ce possible qu’ils aient déjà existé là d’où il venait et qu’on le lui aurait caché, comme à son frère ou sa sœur ? Père était parfois… très… renfermé, secret, disons. Mais il dégageait un pouvoir qui avait souvent effrayer le jeune garçon, même si jamais leur père n’avait levé la main sur lui, ni sur son frère. Sauf qu’il ignorait comment se situer, il n’avait plus aucun repère, mais se doutait qu’on aurait très bien pu leur cacher un très grande nombre de choses. Quoi de plus facile, après tout ? Au palais, le seul enseignement qu’ils avaient reçu était celui de l’Empereur. Ils n’avaient jamais quitté son ombre, même un instant.

"Ces ordres existent depuis longtemps ?"

Il voulait d’abord entendre sa réponse, avoir à peu près une idée, de l’âge de ce truc. Car il ne pensait pas avoir fait un tel saut dans le temps… Plusieurs siècles, peut-être même trois ou quatre millénaires, mais plus loin encore, ça lui semblait trop aberrant pour qu’il y croit. Même plus d’un millénaire, c’était déjà trop énorme.

"Pourquoi on en aurait jamais rien su, mon frère, notre petite sœur et moi… ? C’est quand même important ! Mais Père n’en a jamais rien dit, il devait obligatoirement le savoir, il a dû parcourir la galaxie avant d’en arriver là, et, et…"

Non, non, là, stop, il sombrait dans la psychose, Père n’était sans doute pas au courant, voilà tout ! Après tout, leur monde était très reculé, au cœur des Régions Inconnues, il n’y avait même pas d’autres planètes habitées à proximité.

"On peut le ressentir, le voir, ou, je ne sais pas, le savoir d’une manière ou d’une autre, si quelqu’un est sith ou jedi ?"

"Je l'ignore. Je n'ai jamais été entraînée à utiliser la Force, et je ne suis pas certaine d'être intéressée en plus. Il y a, bien sûr, des éléments extérieurs comme la tenue, l'arme.. Les sith et jedi se battent avec des sabrelaser, les premiers aimant même avoir la lame rouge, vraisemblablement pour intimider leurs ennemis selon moi. Pour ce que je sais, les jedi utilisent principalement des lames bleues, jaunes ou vertes mais pas que. Bref, c'est compliqué pour moi de les décrire."

Ça ne l’aidait pas du tout. Comment pourrait-il en retirer quoi que ce soit alors qu’il ignorait la signification particulières de ces couleurs ? Lui n’avait vu que des lames de couleur jaune, point final. Même le cristal, pour le sabre qu’il avait fabriqué, était jaune. Il hocha cependant la tête, le cœur au bord des lèvres, même s’il s’obligeait à rester le plus calme possible. Merci les leçons de Virax pour ça. Il lui avait donné un petit truc très utile, lui apprenant comment « effacer » en quelque sorte son environnement très proche pour s’imaginer en présence d’un membre proche de sa famille et dans un endroit familier. Un exercice mental qu’il leur avait fait répéter jusqu’à l’écœurement, pour les entraîner à toujours garder leur sang-froid, évidemment, mais surtout pour qu’ils puissent se rassurer seuls en cas de besoin. Ou s’aider l’un l’autre.

Thexan n’avait juste imaginé s’en servir dans des circonstances pareilles…

De toute façon, il faut toujours se contrôler, quoi qu’il arrive, c’était ça le meilleur. En tout cas pour lui. La panique, la peur, l’envie de vomir, de hurler et même de pleurer, il devait prendre tout ça, l’enfermer à double-tour dans un coin de son esprit, puis jeter la clé. Tout allait… bien se passer. Être coincé maintenant ne signifiait pas qu’il le sera à jamais, hein ? Enfin… Non, allez, du calme. Pense à Arcann. Comme s’il était là, assis juste à côté de lui, et qu’ils étaient tous les deux pour affronter ce qui se présente. Le sourire de son frère, c’était un médicament miracle, c’était à lui que le jeune garçon était attaché, plus qu’à n’importe qui d’autre. L’exercice ne marchait pas si bien, quand même, l’idée de ne peut-être plus jamais revoir son jumeau lui donnait envie de pleurer. C’est comme s’il l’avait perdu d’un seul coup, que Arcann était mort…

"Dis-moi, as-tu un nom, ou un titre, un surnom si tu ne veux le donner ? Après tout, je ne pense pas que tu apprécieras que tout le monde t'appelle "gamin" sans arrêt, non ? Même si je me doute que tu y auras droit une ou deux fois. Après tout, cela fait bien longtemps qu'un enfant n'a pas marché dans les coursives du Poséidon."

"Je… Je m’appelle Thexan."

Un nom n’était rien, personne ne pouvait le connaître, de toute façon. Ce n’est pas comme s’il était parti se promener dans toute la galaxie en se faisant bien remarquer au passage. Discrètement, il se pinça à nouveau le poignet, priant pour se réveiller d’un coup dans son lit. Un espoir étouffé aussi vite qu’il était né.

"Bien, j'ai compris que tu étais un enfant intelligent. Tu as dû le comprendre, je suis une militaire et tu es un intrus à mon bord, le genre qu'on ne peut déposer n'importe où. Selon toi, quelle mesure devrais-je prendre à ton encontre ?"

Bah, l’enfermer, non ? C’était bien comme ça qu’on faisait, pour les intrus ? Même Virax l’avait dit, ça ! Que si un jour, un intrus arrivait à se poser sur la planète, il sera aussitôt traqué, pourchassé, puis capturé, ou tué. Et que s’il était pris vivant, il sera longtemps interrogé puis tué après.

"Les intrus doivent toujours être traqués puis tués. Ce sont des menaces pour la sécurité d’un monde. Et s’ils sont pris vivants, ils sont enfermés. C’est ça que vous allez faire aussi, non ? Les militaires n’ont pas le droit d’avoir de la pitié ou de la compassion."

Leçon apprise il y a déjà quatre ou cinq ans et qu’il récitait presque comme un automate. Parce qu’il n’avait, dans le fond, aucune idée de ce qu’étaient réellement les notions de pitié ou de compassion, tout ce qu’il avait appris, c’est que c’était mauvais, point final. Pas eu l’occasion non plus d’y réfléchir.

"De toute façon, que je sois un enfant, en quoi ça gêne ? Vous ne me connaissez pas, ça changera quoi, pour vous, qu’il m’arrive quelque chose si vous me déposez quelque part seul ?"

"Si je t'écoutais, j'aurais dû te faire jeter dans une cellule énergétique, le genre fait pour les sensitifs comme toi, au lieu de discuter paisiblement ? Que j'aurais dû te torturer pour obtenir les informations sur ta personne ? Je suis navrée de te décevoir : ton monde et moi sommes bien opposés sur ce point, et probablement d'autres. Oh, je sais, tu vas te dire que j'ai tort mais je n'ai pas tellement envie d'en débattre. Après tout, il existe beaucoup de façon de voir et de faire les choses. Moi, je commande à ma manière, et cela nous a bien réussi jusque-là."

C’était une philosophie qu’il avait du mal à comprendre, très honnêtement, mais qu’il ne trouvait pas… Enfin… pas désagréable. Même si, évidemment, penser ça serait une faute impardonnable de la part de bien de ses mentors, il n’arrivait pas à voir les choses d’une autre façon. Répondre le plus sincèrement possible avait aussi été un test, pour s’assurer qu’ils étaient vraiment moins stricts qu’il l’avait cru. Thexan voulut répondre, puis se tut, une pointe de culpabilité lui remontant le long de la gorge et laissant un goût très amer en bouche. Il ne devrait pas penser comme ça… Il devrait se dire que ce n’était pas bien, pas naturel, que cette femme était cinglée, et tout son équipage avec, qu’ils étaient faibles et allaient sans doute subir des pertes monstrueuses durant leur prochaine bataille, avant de se faire anéantir pour de bon tôt ou tard. Rien de plus.

De toute façon, comme elle l’avait dit, ce n’était pas le débat, et c’était tant mieux. Car il n’était pas certain de l’emporter dans un débat de ce genre. Conscient que ce n’était pas ses idées mais celles de son père, il ne se voyait pas les exposer à la perfection alors qu’il ne partageait pas les mêmes convictions profondes. Question de caractère, là encore. Arcann s’en était toujours mieux tiré que lui, il était plus ferme. Repenser à son frère lui serra plus douloureusement la gorge encore, à tel point qu’il crut une seconde qu’il allait en suffoquer. Mais il était hors de question de pleurer. Il n’avait plus jamais pleuré, depuis le jour où le lui avait reproché, tout petit, en lui disant qu’il n’était plus un bébé et devait se contrôler mieux que ça. Sa technique pour garder son sang-froid marchait de moins en moins… Mais il n’avait jamais non plus été dans situation où son frère était disparu.

L’amirale le ramena un peu brusquement à la réalité, lorsqu’elle reprit la parole, après une gorgée de café, le laissant une fois de plus dans un léger état d’hébétude. Après la sensation d’avoir sauté dans le vide sans rien pour le rattraper, la sensation d’avoir percuté le sol violemment et d’en avoir complètement perdu ses esprits comme ses repères. Il ne put pas répondre immédiatement, prenant déjà le temps d’intégrer, et de toute façon, il prenait toujours, presque par réflexe, le temps de réfléchir avant de réaliser quoi que ce soit. Beaucoup moins impulsif que son frère et plus encore sa sœur, Thexan avait toujours détesté improvisé, ça le mettait dans un profond état de stress et d’anxiété. Même si, pour le coup, il avait beau réfléchir, il ne trouvait pas de réel moyen de reprendre pied. Tout était encore trop… confus.

"C’est gentil," souffla-t-il faiblement.

Réponse pas spécialement fournie, mais bon, il ne pouvait pas faire mieux dans l’immédiat. Il ne pouvait pas non plus penser à s’échapper, pas d’un vaisseau en plein vol, et ignorait encore comment rentrer chez lui. A partir de là, la solution la plus logique restait de se laisser faire, pour l’instant, et essayer d’en apprendre plus. Au moins retrouver ses repères, avant d’agir. Il devait absolument savoir ce qui avait bien pu arriver à Zakel.

"Votre Empereur actuel, alors, il dirige quelle planète ? Et vous, pourquoi vous êtes contre lui, qu’est-ce qu’il a fait de si mal ?"

"C’est gentil."

Au volume de sa voix, presque timide, je souris un peu. Finalement, il restait encore un jeune garçon capable de se montrer timide, et un rien mignon ainsi. Peut-être était-il possible de lui montrer ce que c'était, la vie d'un vrai enfant ? Il est juste dommage qu'il soit impossible de le lui montrer sur ce navire, dédié à la guerre et non à ce genre de chose. Il allait aussi falloir trouver un endroit pour les enfants de mes hommes, un monde sur lequel ils pourraient rester à l'abri plutôt que de vivre l'horreur des combats avant même de savoir marcher. Encore une tâche de plus à ma charge.

"Votre Empereur actuel, alors, il dirige quelle planète ? Et vous, pourquoi vous êtes contre lui, qu’est-ce qu’il a fait de si mal ?"

"Un instant et je te réponds." J'appuyais sur l'intercom de mon bureau, contactant la passerelle. "Oui, amiral ?" "Alturo, il faut une cabine pour notre invité, une d'officier. Etabli aussi un roulement pour qu'il ait toujours un guide à sa disposition, qand il veut en sortir, s'il te plaît." "Ce sera fait dans un instant, amiral." Satisfaite de savoir cela entre de bonnes mains, je retournais mon attention vers le jeune homme, coupant la communication. Je rallumais l'image holographique de la galaxie, avec une nuance cette fois : la zone contrôlée par l'empire était marquée en bleu clair maintenant.

"Palpatine ne dirige pas un seul monde mais toute cette partie de la galaxie. Il règne en tyran dessus, réprimant toute opposition par la violence."

Je le laissais s'imprégner de cette vision même si je me disais que cela ne pouvait pas forcément le renseigner car j'ignorais s'il avait une bonne connaissance de la galaxie. Je modifiais l'image en présentant une planète, un monde que je gardais en mémoire. Un monde aquatique dont on pouvait apercevoir les petites villes flottant à sa surface.

"Voici Manaan, une planète de type aquatique. Il y a quatre milles ans, ce monde produisait le kolto, une algue qui possédait de grandes vertus curatives. Parce que sept membres du peuple de Manaan se sont opposés ouvertement, et physiquement, à lui, Palpatine a ordonné la destruction de ce monde. Ce n'est plus, maintenant, qu'un champs d'astéroïdes fait de métaux, de pierre et de glace." Je laissais le monde tourner doucement, me rappelant bien de ce jour où les selkath avaient attaqué, enfin tenté, l'empereur. J'étais dans la salle, après tout. "Enfin, l'empereur lui-même n'est pas à sous-estimer. C'est un sith, lui aussi, et le chef de cet ordre.

Mes hommes et moi sommes partisans d'un régime républicain, tout comme nos alliés. Nous aspirons à ce que la galaxie puisse voir renaître la démocratie, à ce que les dirigeants soient élus par le peuple et ne restent pas au pouvoir toute leur vie impunément.

Je lui fis un nouveau sourire, me demandant s'il n'allait pas encore me juger "faible" de préférer le chaos politique d'une république à la force impériale. Après tout, j'avais le sentiment que son dirigeant de père aurait apprécié l'empire. Enfin, l'empire sous ses ordres bien sur.

Chaque petit moment de répit pour reprendre son souffle et conserver son sang-froid était important, bien sûr. Même si ça ne dura que très peu de temps. Thexan avait juste pu en profiter pour inspirer doucement, puis expirer, avant de focaliser son attention sur la carte holographique. La zone définie, cette fois, était vaste… Il se souvenait des cours qu’on lui avait fourré dans la tête, l’étude théorique des différentes régions de la galaxie, c’est pourquoi découvrir ça eut le don de lui couper le souffle à nouveau. C’était… immense. Il n’y avait pas d’autres mots. Mais comment une seule personne pouvait-elle à la tête d’un Empire aussi vaste ? Comment faire régner la paix sur une telle région et comment en garder le contrôle ? Et pourquoi, surtout, quel intérêt de vouloir détenir un si vaste réseau alors qu’il était impossible d’assurer le développement de tous ces mondes ? Il y en avait trop pour que ce soit réalisable !

Peut-être était-il encore naïf mais il n’arrivait pas à concevoir l’intérêt d’étendre ainsi un territoire si ce n’était pas pour en faire des mondes sécurisés et développés, sans guerres inutiles, et où personne n’aura besoin de craindre de mourir la nuit sous des tirs orbitaux. Après, ce qu’elle avait dit, c’est que ce type réprimait l’opposition dans la violence, ça semblait douteux qu’il agisse dans l’intérêt des mondes récupérés. Mais alors, pourquoi faire… ? C’était juste une histoire de collection ou de… Il ne comprenait vraiment pas. Si c’était une question de ressources, le commerce, ça existait. Toujours aussi perdu, il regarda ensuite la planète qu’elle afficha, sans la reconnaître. Des planètes différentes, il y en avait tellement, et tant qui n’étaient même pas découvertes. Il rêvait parfois, le soir, de toutes les explorer, une à une, avec son frère, de vivre en paix sans avoir à combattre et s’entraîner tous les jours, en découvrant la galaxie.

"Voici Manaan, une planète de type aquatique. Il y a quatre mille ans, ce monde produisait le kolto, une algue qui possédait de grandes vertus curatives. Parce que sept membres du peuple de Manaan se sont opposés ouvertement, et physiquement, à lui, Palpatine a ordonné la destruction de ce monde. Ce n'est plus, maintenant, qu’un champ d'astéroïdes fait de métaux, de pierre et de glace. Enfin, l'empereur lui-même n'est pas à sous-estimer. C'est un sith, lui aussi, et le chef de cet ordre. Mes hommes et moi sommes partisans d'un régime républicain, tout comme nos alliés. Nous aspirons à ce que la galaxie puisse voir renaître la démocratie, à ce que les dirigeants soient élus par le peuple et ne restent pas au pouvoir toute leur vie impunément."

Thexan pâlit sensiblement, il ignorait jusqu’ici qu’il était possible de détruire vraiment entièrement un monde… En raser la surface, c’était possible, mais le réduire littéralement en miettes… ? Une légère goutte de sueur coula le long de sa tempe, tandis qu’il imaginait la scène. C’était horrible, juste horrible… Les Siths étaient des êtres horribles. Heureusement, sur Zakel, il n’y en avait pas ! Il y avait pas mal de sensitifs, mais pas d’être capable de vouloir asservir toute vie dans la galaxie et encore moins exterminer des milliards d’innocents aussi cruellement ! En plus, père ne tolérait jamais une horreur pareille.

"Si le dirigeant n’est pas aussi cinglé, ce n’est pas si grave, non ? Il y a des royaumes et des empires où tout se déroule très bien, sans morts inutiles."

En tout cas, c’est qu’il avait vu, mais bon, en n’ayant qu’un seul exemple en tête, c’était facile aussi. Il hésita à poser les dernières questions le travaillant, puis laissant finalement couler, après avoir légèrement entrouvert la bouche quelques secondes. Il n’osait pas, se jugeant intérieurement stupide de ne pas comprendre. Et puis, était-ce si grave ? Il ne devait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas, et cette guerre, puisque s’en était bien une, n’était pas la sienne. Il se mordilla un peu les lèvres, la question manquant de franchir cette barrière, avant qu’il ne la ravale pour de bon. Il y avait beaucoup plus important…

"Est-ce que j’étais… Enfin, vous n’avez pas retrouvé mon frère ? C’est mon jumeau, il est… Enfin, il pourrait être ici aussi, vous croyez ? Ou est-ce qu’il est m… Loin de là ?"

"Non, tu es le seul garçon que nous ayons trouvé à bord. Toutefois, j'ignore l'identité de la plupart des personnes arrivées par les failles. C'est une raison de plus d'approcher les jedi : ils en savent bien plus que moi sur le sujet."

Le jeune garçon ne savait pas trop si c’était le stress, le contrecoup de toute cette histoire, la fatigue ou même un début de folie, mais là, tout de suite, il avait vraiment très envie de pleurer. Pour… évacuer ? Mais il ne devait pas. Pleurer, ce n’était pas bien. Il leva donc la main contre son visage pour se frotter un peu les yeux, gêné parce qu’ils le piquaient un peu, tout à coup. Il se sentait un peu bizarre, comme s’il avait une sorte de « pression » contre le visage, une nouvelle gêne. Peut-être devenait-il vraiment fou ? Il inspira un peu, à nouveau, pour se calmer, et surtout, essayer de faire disparaître le poids ressenti, contre son cœur. Arcann lui manquait cruellement. Son dynamisme, sa bonne humeur, sa présence, tout simplement. C’était comme si on venait lui amputer une moitié de lui-même et qu’il devait se débrouiller seul, comme il le pouvait.

"Bien, que dirais-tu de nous arrêter là pour le moment ? Tu as peut-être envie de te reposer un peu, de prendre une douche ou de manger ?"

Heu… Oui ? Peut-être que manger, ça aiderait à faire passer un peu la sensation désagréable. Il se leva à son tour, plus doucement, cachant une grimace en se sentant un peu plus faible que toute à l’heure, sur ses jambes. C’était idiot, il n’était pas malade, pourtant, juste… Un peu… Perdu. Le Palais lui avait parfois semblé être une prison. Une prison dorée, certes, mais une prison quand même. Or, aujourd’hui, cette prison lui manquait. Son environnement familier et rassurant lui manquait. Son frère lui manquait terriblement. Un goût salé lui arriva d’un coup à la bouche et il comprit, en levant la main contre son visage, tout en marchant dans le couloir, que quelques larmes avaient commencé à couler. Il les essuya aussitôt d’un revers de main, baissant la tête pour que ça ne se voit pas, mais il n’arrivait pas à s’arrêter.

"Désolé," murmura-t-il.

Il ne le faisait pas exprès ! Le temps de se reprendre, il se força à continuer à marcher, puis surtout, essuyer ses larmes avec les mains, en conservant la tête baissée.

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Se retenir de pleurer : 14
Le cacher : 18

Le jeune garçon se sentait complètement ridicule de réagir ainsi et ça ne faisait que rajouter à son sentiment de culpabilité. Il ne fallait pas être faible, encore moins le montrer, il le savait très bien, pourtant… Lorsque l’amirale s’agenouilla, il s’attendit d’ailleurs à ce qu’elle le réprimande sur ça ou bien se moque, ou les deux, et dut donc totalement pris par surprise lorsqu’elle le… prit dans ses bras. Il écarquilla les yeux, bouche bée, comme un poisson hors de l’eau, tout simplement incapable de comprendre ce genre de réaction. Le choc eut au moins le mérite de couper en partie la crise montante, puis il agrippa la main par réflexe sur un bout de la veste de la soldat, alors même que la timidité venait se rajouter au maelström d’émotions l’envahissant. Est-ce que c’était une situation normale ou pas ? Et que devait-il dire ? Ou faire ? A présent pâle et rouge en même temps, il s’efforçait surtout d’essayer de comprendre, mais tout lui échappait.

"De quoi t'excuses-tu ? Tu n'as aucune raison de le faire, tu sais. Tu vis une expérience difficile, douloureuse, loin de ceux que tu aimes : il est normal que cela t'affecte, Thexan. Crois moi, si j'avais vécu cela à ta place, je ne pense pas que j'aurais réagis aussi bien que toi. Alors laisse toi aller, mon grand : ici, personne ne t'en voudra."

Aucune raison de le faire, mais si, et il… N’a… Complètement tétanisé, il ne trouva pas à répondre, une fois encore. Et en plus, elle ne le repoussait même pas aussitôt, ajoutant à sa confusion. Au contraire, elle le serrait contre lui comme si elle tenait vraiment à l’aider. Pour Thexan, c’était vraiment bizarre, il n’avait jamais eu… Enfin, il ne voyait plus sa mère, son frère n’était pas câlin et ne parlons même pas de père. Alors… Comme il ne trouvait pas de réaction rationnelle, il finit par laisser tomber la réflexion et se contenter d’agir comme il le sentait, sans y réfléchir, par instinct pourrait-on dire. Fermer les yeux, s’accrocher à l’amirale un moment sans rien dire, en oubliant tout le reste, puis attendre que son souffle se calme de lui-même, sans essayer de se contrôler. Autrement dit, lâcher le contrôle de soi-même qu’il devait perpétuellement s’imposer pour être ce que son père voulait qu’il soit.

Bizarrement, ça fonctionna… Il n’y aurait absolument jamais cru si on le lui avait dit avant, dans d’autres circonstances, mais ça fonctionna. Au bout d’un moment, les larmes cessèrent peu à peu de couler, son cœur, lui, reprit un rythme plus ordinaire, son souffle s’apaisa. Le poids sur la poitrine était partie, même si la peine de ne plus avoir son frère auprès de lui était toujours là, bien sûr. En revanche, il n’y avait cette… comment dire… C’était comme si une part de pression s’était envolée, comme si elle avait coulé avec ses larmes, pour le laisser plus apaisé. Il sourit maladroitement à l’amirale lorsqu’elle se mit à lui essuyer les joues avec un mouchoir, ne s’offusquant même pas, pour une fois, qu’on le traite comme un petit garçon.

"Tu te sens mieux ?"

"Oui… Merci."

C’était vrai, en plus, et même s’il ne comprenait toujours pas comment c’était possible, alors qu’il s’était pourtant laissé aller, il ne le regrettait pas vraiment. De toute façon, c’était un peu tard pour regretter. En reprenant le chemin, suivant les deux adultes, il essaya aussi de ne plus se poser trop de questions, sur pourquoi ils réagissaient comme ça, si c’était bien ou mal, comment lui-même devait y répondre ou il ne savait quoi encore. Il respirait vraiment plus librement, depuis la fin de la crise, et ça, vraiment, c’était bien, il se sentait mieux. En arrivant dans ce qui devait être une cantine, son regard accrocha plus en détails les quelques écrans sur les parois, puis des détails, qui pouvaient paraître anodins, mais qui étaient, à ses yeux, comme une porte ouverte sur un autre monde. Il n’avait jamais mis les pieds dans un vaisseau de ce genre, avant.

Il regardait aussi les non-humains présents, même s’il essayait de ne pas les dévisager ouvertement pour ne pas être malpoli. Sur Zakel, il y avait une très forte majorité d’Humains, et au Palais, que ça, uniquement. S’ouvrir aux autres cultures et peuples n’avait pas été la priorité, dans l’éducation qu’ils avaient reçue, on se souciait plus de leur apprendre l’Histoire de leur peuple, enseigner la Force, la politique, le combat, ce genre de choses. De fait, Thexan connaissait certaines espèces de nom, d’apparence grâce aux livres pour la plupart, mais ça s’arrêtait là. Il n’y connaissait pas grand-chose sur leurs cultures, leurs coutumes, comment ils vivaient, où et pourquoi. Il détaillait donc discrètement ceux qu’il voyait, suivant toujours l’amirale de près, comme un poussin suivrait sa maman. Pour le moment, il ne se sentait pas assez en sécurité, autant physique qu’affective, pour se détacher.

"Il y a combien de peuples différents dans la galaxie ? Comment vous faites pour travailler avec elles sans problèmes ?"

"Non, il suffit d'accepter les coutumes de chacun, que tout le monde accepte la rigueur militaire, d'apprendre les langues si on le souhaite ou d'avoir confiance en nos droids de protocole, comme ZK-7. Bonjour, ZK."

En les droïdes ? Pour le protocole… ? Mais… Thexan tourna a tête vers celui qui venait d’arriver au niveau de la table, et une fois de plus – c’est que ça commençait à devenir une habitude – sans plus comprendre la situation. Cette fois encore, il préféra alors rester silencieux, écoutant l’échange, son regard passant de l’un à l’autre en essayant de comprendre les relations établies entre eux. Il répondit un « Merci » par réflexe, à la bienvenue du droïde, puis referma la bouche. C’était… normal ? Les droïdes, il n’en voyait quasiment pas, chez lui, et ne s’était pas imaginé que des personnes puissent avoir des relations amicales avec eux, de cette manière. Bah, dans le fond, il n’était pas chez lui et ne devait pas juger, pas après tout ce qu’il avait déjà pu entendre ici. C’était quand même angoissant, il ne trouvait aucun point de repère auquel se raccrocher. Tout n’était qu’une longue suite d’inconnues et de nouveaux questionnements.

"Vois-tu, ZK-7, comme la plupart des droids de protocole, comprend la langue de nombreux peuples et connaît aussi nombre de chose sur eux, comme leurs coutumes et leur culture, de façon générale bien sur. Cela aide grandement."

"Je ne voyais presque aucun droïde, au palais," répondit-il avec un faible sourire. "Il y en avait peut-être plus en ville, ça, je ne sais pas trop, on ne pouvait pas sortir. Enfin, on n’était pas enfermés, mais… ça devait être plus sûr."

Ce n’était que maintenant qu’il se posait la question, si la ville pouvait être dangereuse pour eux alors que la sécurité était assurée par les chevaliers de Zakel. Père avait sûrement ses raisons, de toute manière, pour ne pas les laisser quitter le Palais, ce n’était pas à lui de juger et encore moins protester. De toute manière, ils avaient été assez occupés pour ne pas y penser. Il observait toujours en coin les quelques non-humains présents dans la salle, curieux, en se demandant s’il aura à un moment l’occasion d’en savoir plus sur eux. Puisqu’il était, pour le moment, coincé dans cette époque, il voudrait en profiter pour en apprendre plus. Après cela, ça deviendra de nouveau compliqué, il ne pouvait quand même pas dire à ses mentors qu’il n’avait pas envie d’étudier tel sujet et préférait tel autre.

Il tourna ensuite le regard vers les baies, collant presque le nez à la vitre, même si on ne pouvait pas voir grand-chose. Depuis tout petit, le ciel et l’immensité de l’espace le faisait rêver. Il avait envie de se rendre partout, librement, et explorer. Apprendre à piloter lui-même, un jour. Il n’avait jamais su pourquoi Père insistait tant sur leur formation militaire alors que leur monde était en paix et qu’aucune guerre n’était déclenchée contre qui que ce soit. A moins qu’il n’ait craint d’autres menaces, dans les Régions Inconnues, et qu’il avait voulu qu’ils soient préparé à les affronter ? C’était sans doute plutôt ça. Mais si c’était ça, pourquoi, alors, ne pas leur enseigner tout ce qui était connu sur ces menaces potentielles, au lieu de simplement leur apprendre à combattre ? On lui avait toujours dit, pourtant, qu’il fallait bien connaître un ennemi pour être capable de le vaincre.

En fait, en y réfléchissant bien, il n’y avait pas cinquante solutions. Soit il existait vraiment des menaces près de Zakel contre lesquelles on les préparait, soit ils devaient apprendre à combattre car une guerre allait arriver plus tard et que son frère et lui allaient devoir y participer. Dans les deux cas, pourquoi ne pas leur en parler plus clairement ? Thexan ne voyait pas d’autres raisons qui justifieraient cet entraînement acharné. Et encore moins pourquoi Père prendrait la peine de les superviser, sans pour autant dire quoi que ce soit ou même émettre la moindre opinion. Il se contentait toujours de regarder, puis repartait. Thexan avait parfois le sentiment d’être un sujet d’expérience. A moins qu’il ne soit juste trop déçu par leurs progrès et estime qu’il ne valait la peine de s’en mêler plus que ça.

L’arrivée des assiettes sur la table le tira en partie de ses réflexions, retour plus ou moins réussi dans la réalité, alors qu’il commençait à s’enfoncer loin dans ses souvenirs et les questions allant avec. Avoir été arraché aussi brusquement d’un univers parfaitement familier et rassurant pour être propulsé dans un autre où il ne connaissait rien, ça avait le don de le troubler fortement. Il remercia le droïde avant qu’il ne reparte, encore un peu perdu dans ses pensées. Après tout, c’était peut-être la norme sur beaucoup de planète, il fallait s’entraîner au cas où, pour être sûr d’être capable de se défendre une fois adulte, en cas de problèmes graves ou de guerre.

"Il y a des cultures où il faut s’entraîner pour la guerre dès tout petit ? Même si c’est juste eu cas où, lorsqu’on vit dans des régions dangereuses, ou… Ce genre de chose. Comme vous, vous êtes soldat depuis longtemps, non ? Et pourquoi vous trouvez que c’est normal, de pleurer ?"

"Bon appétit, mon garçon. Pour te répondre, oui, mais je ne dirais pas que ce sont des cultures où l'on te forme à être un soldat. On t'apprend plutôt à être un guerrier. Je connais les mandaloriens, les gamoréens aussi. On peut dire que les cathars, comme Jachel, le sont aussi même s'ils sont plus des chasseurs. Tu pourras regarder sur l'ordinateur de ta chambre, si tu veux en savoir plus."

Donc c’était normal. Le soulagement envahit Thexan tout entier, jusqu’à la pointe des orteils, et il sourit, en regardant la personne qu’elle avait désignée. Il se posait trop de questions, ce n’était vraiment pas très sain. Se retournant vers la table, il la remercia pour le verre d’eau, la gorge toujours un peu sèche car il avait pleuré toute à l’heure. Il la regarda, lorsqu’elle poursuivit, ne sachant pas qui étaient les Mandaloriens, par contre, le nom ne lui disait rien, il n’avait pas dû voir passer ça durant un de ses cours. Il se demandait dans quelle mesure on pouvait choisir ce qu’on voulait devenir, à la base, ce n’était pas l’éducation qui décidait pour vous ? Ou le contexte, le… La vie qu’on devait mener. Il ne s’était jamais posé la question, en fait, il s’était contenté de suivre ce qu’on attendait de lui.

Et ici ? Continuer à s’entraîner, ça lui semblait une très bonne idée, ne serait-ce que pour survivre une fois seul dans la nature. Mais pour devenir quoi ? Que fera-t-il, si jamais il se retrouvait coincé ici à tout jamais ? Qu’il ne revoyait plus jamais son frère ou sa planète ? A nouveau, sa gorge se serra brutalement et il but plusieurs gorgées d’eau pour faire passer la sensation. Manger lui fit du bien, tout de même, amener ainsi une sensation de chaleur supplémentaire, en plus de le « stabiliser » un peu. Et dire qu’en ce moment même, il pourrait être dans l’arène, comme d’habitude, à s’entraîner aux côtés de son frère, une journée ordinaire, sur un monde ordinaire… Avait-il été effacé de son temps ou sa disparition soudaine s’était-elle remarquée ? Comment rentrer ? Il se prit à espérer que son frère n’avait pas osé croire qu’il avait juste fui du palais, sans avertir personne.

"Et pour ta dernière question, je trouve qu'il est normal de laisser ce qu'on ressent sortir. Je ne trouve pas qu'il est sain de tout refouler, de le garder en nous. A force, cela s'accumule et quand ça déborde... et bien c'est comme un lavabo quand tu empêches l'eau de s'évacuer tout en laissant le robinet ouvert : cela fini par tout inonder., si tu vois ce que je veux dire. Moi aussi, je laisse mes larmes sortir, tu sais."

"J’ai toujours entendu dire que c’était une marque de faiblesse à ne pas montrer. Et qu’il fallait s’entraîner, se contrôler, pour ne jamais rien montrer. Ou au moins apprendre à ne se pas se laisser déborder par ses sentiments et ne pas les laisser vous diriger, même si on mal à l’intérieur."

Il parlait un peu les mains, par réflexe, manquant à un moment de laisser tomber à côté le morceau de poulet piqué à la fourchette. Et le rattrapa tout autant par réflexe, pour le remettre dans son assiette. Dans le même temps, il grimaça légèrement en voyant le léger tremblement qui le tenait toujours, depuis toute à l’heure. D’habitude, se contrôler n’était pas un problème, pour lui, en tout cas, beaucoup moins qu’Arcann.

"Notre mentor dit parfois qu’il faut prendre Valkorion comme modèle, pour le contrôle de soi, mais c’est différent, quand même. Il est toujours distant avec nous. Et il ne nous fait jamais de câlins, évidemment, donc c’est pour ça que… Enfin, c’était bizarre."

Il ne voulait pas la vexer, hein ! Il avait apprécié, en plus, et il la trouvait gentille, mais c’était bizarre quand même.

"Ce n’est pas pour vexer, c’était gentil. Je n’ai juste pas l’habitude. Je pourrai continuer à m’entraîner, même sur votre vaisseau ?"

La purée avait un goût différent, lorsqu’il y goûta. Et elle était plus ferme, aussi. Thexan n’était pas un expert en cuisine, très loin de là, mais il aimait bien tester et goûter un peu de tout, ça l’amusait. Et puis, ça changeait, il y a eu beaucoup de plats qu’il n’avait pas l’habitude de manger. Tout en grignotant le morceau de poulet avalé, il releva le nez, pour écouter la réponse de l’amirale. Qu’un chef ne doive pas montrer trop ses émotions devant ceux qu’il commande, c’était très logique, normal, même obligatoire, du point du vue du jeune garçon. Par contre, même s’il était un enfant, il ne voyait toujours pas en quoi c’était normal, dans son cas, et pas gênant pour d’autres. Les enfants avaient le droit de pleurer lorsqu’ils se sentaient mal, sur les mondes dont ils venaient ? Ce n’était pas mal perçu par leurs parents ? Pourquoi ? Il y avait, sur certains mondes, un âge limite où ça restait bien vu ?

"Ensuite, pleurer dans les bras de quelqu'un n'est pas honteux, c'est même flatteur pour la personne avec qui tu le fais. C'est un signe de confiance, Thexan, que d'accepter une telle aide. Si jamais tu en as besoin, à l'avenir, n'hésite pas, d'accord ?"

"D’accord."

Bon, il n’était pas certain d’oser vraiment le faire, mais simplement entendre dire qu’il le pouvait, c’était… Et bien… ça lui donnait chaud au ventre. Il se demandait si elle-même avait des enfants, d’ailleurs, pour réagir comme ça… Peut-être que oui, et que c’était pour ça qu’elle ne l’avait pas fait jeter aussitôt dans une prison ? Elle n’avait pas l’air assez âgé pour avoir des enfants plus âgés que lui, en tout cas, à moins qu’il n’estime que très mal l’âge des personnes rencontrées. A présent, en tout cas, il se détendait un peu plus. La situation restait bouleversante, il ignorait comment il réagira une fois seul dans le creux d’un lit, mais entouré, occupé, même un peu, il avait moins peur. Il n’y avait pas la même pression.

"Mais bon, vu que tu veux t'entraîner, cela peut se faire, si nous pouvons t'y aider bien sûr. D'une part, tu pourras, comme je te l'ai dit, utiliser l'ordinateur de ta chambre pour étudier, faire des recherches dans notre base de données. Si tu as besoin d'un professeur pour autre chose, nous pouvons aussi voire si une personne sera apte à le faire. Qu'aimerais-tu apprendre ?"

"Je voudrai bien continuer l’escrime. Avec mon frère, on s’entraîne tous les jours dans l’arène et on combat les gardes du palais, plus souvent les chevaliers, aussi. C’est bien parce qu’ils ne prennent pas de gants et qu’il faut vraiment y aller pour s’en sortir."

Il avait mimé un ou deux gestes par habitude, avec sa fourchette, parlant de ça avec un large sourire car ça lui rappelait de bons moments avec son frère. L’es entraînements en commun, avec lui, parfois face à lui, c’était toujours des moments qu’il adorait. Même s’il y avait une certaine pression car père les surveillaient toujours de loin, durant ces instants-là. Thexan lui décrivit un peu plus en détails comment se passait ces entraînements, ajoutant qu’ils n’utilisaient pas souvent la Force, dans ces cas-là. Sauf quand son frère se faisait frapper et qu’il sautait sur son adversaire pour le dégager, mais ça… Disons que c’était une autre affaire.

"Il y a eu quoi comme gros événements important à savoir dans la galaxie, depuis que vous êtes née ?"

"Oh, beaucoup de chose. Cela dit, je ne suis pas une experte en matière d'histoire. Et puis, je ne suis pas sure de pouvoir tout expliquer correctement, ne sachant pas forcément tous les détails des événements. Crois moi, la base de donnée du vaisseau en saura plus que moi. Et sinon, je pourrais demander si quelqu'un dans l'équipage pourrait répondre à tes questions."

"Si ça ne gêne pas."

Il lui rendit son sourire, après un peu d’hésitation quand même, car une fois encore, il n’avait pas l’habitude qu’une autre personne que son frère lui sourit. Avec sa petite sœur, son frère ou même un autre enfant, ce serait parfaitement naturel ! Mais un adulte qui lui souriait, il avait toujours vu cela comme… Et bien, c’était un peu idiot de l’avouer, mais comme un danger. Le signe qu’il y avait avoir un souci, ou bien qu’il allait être confronté à un problème, dans le but de le tester. Une appréhension qui se lisait peut-être sur son visage, par ailleurs. Il rit même un peu lorsque l’amirale lui expliqua à quoi elle pensait, la scène était bizarre, même si après cette affaire de failles, peu de choses pourraient réellement l’étonner, pour être honnête. Même s’il avait été mis en confiance, l’avenir restait très incertain, et effrayant, au fond. Comment être sûr de quoi que ce soit, dorénavant ?

Enfin… Pour le moment, il n’avait pas vraiment envie d’y penser. Peut-être par volonté inconsciente de ne pas perdre le minimum de stabilité qui lui restait en réfléchissant trop au flou total qui l’attendait. Il remercia le droïde qui revint avec deux glaces, commençant à grignoter la sienne en s’efforçant de chasser toutes ses questions et ses angoisses. Si seulement père était auprès de lui, même s’il ne disait rien, même s’il y avait quand même ces failles, même s’il restait très distant et froid, au moins, il serait là et ce serait… Mieux. Ce serait rassurant ! Mais il ne dit rien de ce souhait. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que l’amirale se crispait lorsqu’il parlait de père, donc mieux valait ne rien dire. Peut-être le reverra-t-il dans ce temps… Et qu’il saura comment rentrer…