Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Une acclimation compliquée

 :: Chaos :: Zone Est :: Ascendance Chiss :: Csilla :: Csaplar, souterraine
Mer 15 Avr 2020 - 17:22
La matinée avait été très particulière… Pour la première fois depuis le début de sa carrière, Veeren avait bien failli se faire jeter hors de son propre bureau. Elle n’avait pourtant voulu que récupérer un ou deux dossiers, mais son administrateur n’avait pas apprécié qu’elle ne respecte pas complètement son congé maternité, et cette fois-ci, il n’avait pas réussi à se contenir et ne faire aucune remarque. Après vingt bonnes minutes, Veeren avait fini par à moitié capituler puis avait quitté le Parlement, en n’emportant qu’un dossier, pour rentrer chez elle. Juste à temps pour manger avec son mari, qui passait en coup de vent, et leur fils aîné, venu aussi assez vite pour les saluer et embrasser sa petite sœur. De son côté, l’Aristocra se sentait un peu désœuvrée, elle n’avait pas l’habitude de rester à la maison à ne rien faire…

Installée dans le canapé, jambes repliées sous elle, elle se contentait de regarder sa fille dormir profondément, depuis le départ de son mari et de son fils, une petite moue aux lèvres. Elle avait accouché depuis moins d’un mois et était toujours assez fatiguée, d’accord, malgré tout, ça ne l’empêchait pas tant que ça de se remettre au travail. C’était rester à se reposer qui la stressait, pas aller au bureau, elle pouvait aussi garder son bébé auprès d’elle même en travaillant, ce n’est pas comme si elle partait dans un chasseur tirer contre elle ne savait qui ! Ses proches étaient un peu trop sur les nerfs. Elle commençait elle aussi à somnoler quand son comlink s’activa, la ramenant brusquement à la réalité. Que se passait-il, cette fois ? Elle l’alluma à tâtons, avant de le relever vers elle, sourcillant un peu en voyant Jorm'eveaw'nuruodo s’agiter.

Veeren n’eut pas réellement le temps de parler, il se lança aussitôt une seconde après avoir salué, comme à son habitude. Lui racontant qu’il risquait d’il y avoir quelques soucis, suite à l’installation des deux humains. Même s’ils avaient pris soin de les fourrer dans un quartier très calme de la ville, avec des familles peu traditionalistes dans les parages, les réactions étaient, selon le pilote et guide dédié, très loin d’être au beau fixe. Au contraire, il soufflait un fort air de rejet et de racisme prononcé. L’Aristocra n’était qu’à moitié étonnée, honnêtement, même si elle avait espéré que ça se passe autrement. Avec les récents événements, surtout… Elle dit au pilote qu’elle allait voir cela, raccrochant quelques instants plus tard, puis se leva. Elle s’habilla plus formellement, pour sortir, puis installa sa fille dans son landau, sans même la réveiller.

Ils s’étaient attendu à ce qu’il y ait des crispations, cependant, il ne fallait pas que ça aille trop loin. Le côté xénophobe des leurs pouvait s’étouffer tant que les invités humains ou autres n’étaient que de bref passage, repartant chez eux une fois leur mission accomplie, mais maintenant qu’ils en avaient deux sous le nez, et qui vivront ici, ça passait nettement moins bien. C’était bien pour ça que Thrass avait refusé tout net de rester, avec une compagne humaine… Pour commencer, voir où en étaient les nouveaux venus. En arrivant, landau sous le bras, Veeren alla frapper à la porte de la petite maison, puis attendit. La jeune humaine lui ouvrit, visiblement seule. Avant qu’elle ne puisse reprendre son travail, elle devait connaître la langue locale et la culture, Veeren la dérangeait peut-être en plein dans cet apprentissage.

– Bonjour. Je suis passée voir comment vous allez et comment vous acclimatez. Je ne vous dérange pas, j’espère ?

------
Est-ce que les habitants du quartier prennent bien ou non que deux humains viennent s'installer : 17
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Mer 15 Avr 2020 - 22:11
Vivre sous terre n’était pas aussi perturbant que Tayla l’avait cru au départ, il y a avait de la lumière, et l’air était ordinaire, bien que froid, on pouvait facilement oublier que des tonnes de roches se trouvaient au-dessus de votre tête. De ce qu’elle avait compris, l’air à la surface était filtré, avant d’être acheminé ici, car il était vicié par les gaz présents là-haut. La planète était entièrement glacée, depuis des millénaires semble-t-il… Tayla releva un instant la tête, pour regarder la ville par la fenêtre, durant un moment, silencieuse. C’était beau, elle ne le niait pas, les bâtiments étaient tous en courbes fines, arrondis ou élancés, blancs ou gris perle pour la plupart, plus haut à mesure qu’on approchait du centre de la ville. Là où elle se trouvait, dans des quartiers plus excentrés, les habitations ne comportaient souvent qu’un étage, deux au maximum, et étaient un plus espacés.

L’endroit en lui-même n’était pas désagréable à vivre, cependant, on ne pouvait pas dire que le voisinage avait très bien pris leur arrivée. Tayla n’avait pas besoin de déjà savoir parler la langue pour le comprendre, les regards à eux seuls suffisait. Ainsi que l’attitude. Elle savait très bien reconnaître la discrimination ou le rejet, pour l’avoir vécu de multiples fois sur ses premiers postes, au sein de l’Empire, pour le simple fait d’être une femme. Mais après tout, d’un certain point de vue, c’était rassurant… La xénophobie n’était pas l’apanage d’une seule société, on la retrouvait partout, de Coruscant jusqu’aux Régions Inconnues. Il suffisait de s’y habituer, puis de changer les choses avec le temps. Ce sera long, très long, mais au moins, elle n’allait pas affronter tout ça seul. Par bonheur… Elle n’aurait sans doute pas supporté longtemps la situation, en étant seule.

Il y avait beaucoup à faire, entre leur installation ici, l’apprentissage de la langue, le travail entamé, les coutumes à intégrer et tout ce qui va avec. Elle avait suivi Eli, mais finalement, elle n’avait eu qu’une très vague idée de ce qui l’attendait ici… Lui était déjà venu, mais pas elle, ça avait été le grand saut dans l’inconnu, elle découvrait absolument tout. Et dire qu’il y a un an encore, elle était en poste sur un destroyer impérial, de la Flotte dirigée par Tarkin, en tant que petit sergent banal, noyée au milieu de tous les autres, et aujourd’hui, elle était déserteur, embarquée sur une planète d’un peuple encore inconnu, pour elle, dont elle ne parlait même pas la langue, enceinte de deux mois et devant intégrer vite les us et coutumes de personnes qui n’aimaient clairement pas les humains.

Elle laissa retomber sur ses genoux les livres qu’elle tenait, pour les ranger, puis appuya le front contre le rebord du placard, avec un très gros soupir. Finalement, sa vie avait été chamboulée complètement juste quand l’amiral Thrawn y avait fourré le nez ! C’était lui qui avait décidé qu’elle pouvait faire un bon garde du corps pour Eli et qui l’avait envoyée avec lui dans l’Espace Sauvage, alors qu’elle n’avait pas du tout des compétences de diplomate ou quoi que ce soit, et… Enfin bref… Elle lui râla dessus à voix basse, toute seule, pour toutes les fois où elle n’avait pas osé le faire en face, ni lui dire platement qu’elle l’avait trouvé cinglé. Ça ne servait évidemment à rien mais ça eut au moins le mérite de lui calmer un peu les nerfs. Au même moment, on frappa à la porte, la faisant légèrement sursauter. Elle n’attendait pas de visite… Ou il était arrivé quelque chose à Eli ?!

Tayla laissa tout retomber dans le petit carton puis se releva en vitesse, pour aller ouvrir. Mais ce n’était pas leur guide, ni Eli, c’était Veeren. Portant un petit landau où était couche sa fille. Oh… Elle se sentit stupide d’avoir un peu paniqué pour rien, d’autant plus qu’on lui avait déjà dit et répété que le stress n’était pas très bon, pour sa grossesse.

"Bonjour. Je suis passée voir comment vous allez et comment vous acclimatez. Je ne vous dérange pas, j’espère ?"

"Bonjour, et non, non, vous ne me dérangez pas du tout. Entrez, je vous en prie."

Elle s’écarta pour la laisser passer, puis referma derrière elle, un peu gênée à cause du désordre qu’il y avait encore. Mieux valait ranger vite, de toute manière, car elle sentait qu’elle ne sera plus en état de beaucoup bouger assez rapidement. Son ventre commençait déjà à s’arrondir, alors qu’elle n’était qu’à deux mois de grossesse, et la jeune femme craignait de devenir complètement impotente. Elle n’avait jamais été enceinte, attendre deux enfants d’un seul coup lui faisait peur. Ne sachant pas vraiment comment se tenir ou se comporter face à une Aristocra, elle prit partie de la simplicité en lui proposant un thé ou un café à boire, si elle en avait envie. Les Chiss aimaient faire de longs protocoles pour tout, et sûrement pour recevoir quelqu’un aussi chez soit, mais elle n’avait encore aucune idée de comment c’était censé se passer.

Elle était aussi surprise que l’Aristocra prenne la peine de se déplacer elle-même jusqu’ici, surtout pour demander ça… Tayla aimerait éviter, d’ailleurs, d’avoir à prononcer son nom, car elle était sûre qu’elle risquait de l’écorcher. Elle fila dans la petite cuisine pour prendre des tasses et préparer du thé, profitant de moment de répit pour reprendre ses esprits, et surtout, un air normal. Elle était plutôt stressée, ces derniers temps, mais ne voulait pas le montrer.

"Tout se passe bien, pour nous, c’est gentil de vous en inquiéter. Eli est un peu plus à l’aise que moi, ça aide…"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Jeu 16 Avr 2020 - 12:37
Veeren avait tout de même le sentiment de la déranger, à moins que la jeune humaine ne soit juste mal à l’aise ? A l’intérieur, il faisait un peu plus chaud qu’on ne l’avait d’ordinaire dans les maisons, mais ce devait être normal, les Humains avaient froids plus facilement qu’eux. Elle accepta un thé, si elle en avait, et pendant que Tayla était dans la cuisine, Veeren déposa le landau sur un coin de la table, puis enleva une veste à sa fille pour qu’elle n’ait pas trop chaud. Valin s’était réveillée juste à l’instant, bougeant un peu, la main serrée sur sa peluche, mais toujours calme pour le moment. D’ici une heure, environ, elle réclamera à manger, mieux valait profiter du calme en attendant. Sa mère plia la veste et la glissa dans le sac posé à côté, avant d’enlever sa propre veste. Dommage qu’Eli ne soit pas là, elle aurait voulu leur parler à tous les deux.

Cela dit, peut-être qu’une première discussion entre femmes pourra aider, dans un premier temps ? Elle s’assit, en attendant que Tayla termine ce qu’elle avait à faire dans la cuisine, observant tranquillement son ventre commençait à se voir. Il fallait ouvrir l’œil, pour le remarquer, mais ça se voyait. Elle attendait des jumeaux, c’était bien cela ? Ça expliquait sans doute en partie son état de stress actuel, clairement visible à sa démarche, mais ce n’était pas tout l’environnement jouait lui aussi un grand drôle. En attendant que la jeune humaine revienne s’asseoir, Veeren réfléchit à comment aborder les sujets qui fâchent, sans braquer directement son interlocutrice. Elle voudrait qu’elle puisse se sentir assez à l’aise, parmi eux, mais savait que ce sera très long avant qu’ils ne soient tous les deux acceptés. A son humble avis, Tayla aura le temps d’accoucher bien avant que ça ne se fasse.

– Tout se passe bien, pour nous, c’est gentil de vous en inquiéter. Eli est un peu plus à l’aise que moi, ça aide…

– Il a plus l’habitude, même si Thrawn n’est pas très représentatif de son peuple. Il a également vu ce que c’était, devoir s’intégrer dans une société différente de tout ce qu’on a pu connaître ou vivre par le passé. Merci pour le thé.

Ce ne sera pas forcément plus facile pour autant, dans le cas d’Eli, mais au moins, il devrait comprendre plus facilement certaines réactions. Par ailleurs, Eli pourra plus facilement reprendre le travail une fois leur langue bien assimilée, ce n’était pas le cas de sa compagne. Il n’était tout simplement pas question de l’envoyer sur un bâtiment militaire alors qu’elle était enceinte, même si ce n’était encore que de deux mois, environ, surtout pour une première maternité. Elle pouvait accomplir certaines choses, bien sûr, mais ce sera sur terre et à l’abri, quoi qu’il advienne. Même ensuite, avec deux enfants à la maison, il sera bien que, dans un premier temps au moins, elle puisse rester auprès d’eux et les élever, surtout si Vanto était parti sur un vaisseau militaire.

– J’ai eu quelques échos, il semble que le voisinage a un peu de mal à accepter le changement, mais il ne faut pas trop vous en inquiéter. Avec le temps, ça passera. Ne vous freinez pas pour sortir malgré tout, surtout. Se renfermer n’est pas une bonne solution. Vous pouvez vous familiariser avec la ville en vous baladant un peu, même si ce n’est pas seule, au début.

Même si les regards pouvaient être lourds ou dérangeants, personne ne lui fera le moindre mal, sur ce point, elle pouvait être rassurée. Par ailleurs, montrer qu’on vivait comme tout le monde, sans déranger, était un premier pas vers l’intégration. Veeren lui sourit, doucement, ayant bien intégré que les humains préféraient encore ça que se voir afficher un air neutre en permanence.

– Ce qu’il faut, en priorité, c’est avant tout un rendez-vous de contrôle à la maternité, puis débuter votre suivi. C’est la première fois que vous êtes enceinte, n’est-ce pas ? Vous devez être suivie régulièrement, jusqu’au jour de l’accouchement. Nos deux espèces sont visiblement assez proches, biologiquement parlant, ça ne devrait pas poser le moindre problème pour le suivi de la grossesse, même si vous ne voyez pas d’autres humains. Sinon, on peut sans doute vous envoyer sur Nirauan, pour ça, mais ce n’est pas la solution la plus simple.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Mer 22 Avr 2020 - 15:29
"Il a plus l’habitude, même si Thrawn n’est pas très représentatif de son peuple. Il a également vu ce que c’était, devoir s’intégrer dans une société différente de tout ce qu’on a pu connaître ou vivre par le passé. Merci pour le thé."

Oui, bon… Tayla hocha la tête, sans répondre, puis déposa sa propre tasse sur la table, avec de quoi grignoter, avant de s’asseoir. Dans tous les cas, mieux valait être deux que seul, dans ce genre de situation. Ce n’est que maintenant qu’elle commençait à comprendre ce qu’avait dû vivre Thrawn, justement, une fois propulsé chez les Humains du jour au lendemain. Venir des régions inconnues ou de l’espace sauvage était déjà considéré comme un handicap, sur Coruscant, alors être en plus un alien sorti d’on ne sait où, ça jetait dans les bas-fonds du mépris. L’ironie de l’histoire voulait qu’une part des Chiss soit tout aussi xénophobe que l’était une partie de l’Empire. Comme quoi. Elle eut un sourire un peu aigre en pensant à ça, tout en touillant son thé, avec le sucre. Ça devrait peut-être s’arranger avec le temps, de toute manière.

"J’ai eu quelques échos, il semble que le voisinage a un peu de mal à accepter le changement, mais il ne faut pas trop vous en inquiéter. Avec le temps, ça passera. Ne vous freinez pas pour sortir malgré tout, surtout. Se renfermer n’est pas une bonne solution. Vous pouvez vous familiariser avec la ville en vous baladant un peu, même si ce n’est pas seule, au début."

"Très bien…"

Seule, aussi tôt, non, elle ne le voudrait pas, et ce n’était pas qu’à cause des regards ou elle ne savait quoi encore. Ils n’étaient pas sur un vaisseau militaire parfaitement cadré, l’environnement la rendait moins à l’aise qu’elle ne pouvait l’être d’ordinaire. Surtout au milieu d’un peuple dont elle ne connaissait encore rien ou presque des coutumes. Ce qu’elle voulait, surtout, c’était retrouver un cadre formel, rassurant, travailler sans avoir à penser au reste, en bref, reconstruire sa vie et retrouver des repères solides. Tout avait volé en éclats en très peu de temps, avec leur désertion, plus ou moins forcée de son côté, merci au mariage, alors ici, retrouver des repères était sa priorité. Elle eut un très léger temps d’arrêt en voyant Veeren lui sourire, puis le lui rendit. Désolée, elle… Hum… Elle s’était mise en tête que les Chiss ne savaient pas sourire, en fait…

"Ce qu’il faut, en priorité, c’est avant tout un rendez-vous de contrôle à la maternité, puis débuter votre suivi. C’est la première fois que vous êtes enceinte, n’est-ce pas ? Vous devez être suivie régulièrement, jusqu’au jour de l’accouchement. Nos deux espèces sont visiblement assez proches, biologiquement parlant, ça ne devrait pas poser le moindre problème pour le suivi de la grossesse, même si vous ne voyez pas d’autres humains. Sinon, on peut sans doute vous envoyer sur Nirauan, pour ça, mais ce n’est pas la solution la plus simple."

"Non, non, ça ira, ne vous embêtez pas pour ça. J’avais eu un premier rendez-vous juste avant le mariage, tout allait bien. Pour le suivi, si vous avez un nom à me donner, ça conviendra très bien."

Le temps que le second rendez-vous se fasse, ou la prochaine échographie, Tayla sera sans doute capable de bredouiller des phrases ayant du sens en Cheuhn, avec un peu de chance, elle n’aura pas besoin de déranger qui que ce soit pour jouer les interprètes. C’était plus… tout le reste, qui l’angoissait assez, pour la grossesse. Elle n’avait pas de frère ou de sœur et n’avait donc pas eu d’exemple proche de femme enceinte, auquel elle aurait pu se raccrocher, pour se rassurer. Son regard se porta sur la petite de Veeren, qui dormait dans son siège bébé, attendrie. L’idée que deux enfants comme cette petite puissent grandir dans son ventre l’effrayait un peu, car elle se demandait comment diable ils auront assez de place pour se développer dans un si petit endroit.

"Comment se passe l’éducation des enfants, ici, l’école, ce genre de choses ?"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Dim 3 Mai 2020 - 11:17
– Non, non, ça ira, ne vous embêtez pas pour ça. J’avais eu un premier rendez-vous juste avant le mariage, tout allait bien. Pour le suivi, si vous avez un nom à me donner, ça conviendra très bien.

– Je vous en ferai transmettre.

Quelques uns, à la maternité, parlaient le Sy Bisti, ils n’étaient pas une majorité, malgré tout, Veeren pensait que la jeune femme sera plus à l’aise avec une personne à qui elle pourra parler librement, sans avoir à chercher ses mots. C’était, de toute manière, dangereux pour le bébé si la communication passait mal, si la demoiselle avait du mal à décrire certains symptômes ou encore autre chose. Un minimum de confiance devait absolument se mettre en place entre vous et le médecin qui devait suivre votre grossesse, puis la naissance des bébés. Dans tous les cas, le stress sera à surveiller. Veeren s’interrompit un instant pour boire un peu de thé, assez infusée maintenant, notant mentalement de regarder en rentrant ceux qui pourraient convenir, pour lui faire parvenir ensuite un message. L’équipe de la maternité était assez grosse, finalement, c’était l’établissement principal de la ville.

– Comment se passe l’éducation des enfants, ici, l’école, ce genre de choses ?

– Oh, eh bien, ils vont à l’école à l’âge de trois ans, deux ans pour certains familles. Il y a un rythme plutôt soutenu, disons, il faut profiter du fait que les tous jeunes enfants apprennent plus vite et mieux, dans ces jeunes années. Vers huit ou neuf ans, on dessine une orientation pur chacun, par des tests, pour les mettre ensuite dans des classes plus spécialisées.

Ce n’était pas encore si poussé que cela, à cet âge, qu’elle se rassure, mais il s’agissait surtout de mettre chaque enfant « dans le bain », si on puis dire, selon leurs propres capacités. Veeren lui décrit quelques unes de ces classes, pour qu’elle puisse faire une idée, tout en buvant son thé. Ainsi que les tests. Les enfants passaient des écrits, des épreuves orales, des tests physiques aussi. Bien sûr, tout était adapté à leur âge, on n’allait pas les jeter dans des véritables parcours du combattant, comme on le ferait dans un entraînement intensif pour un adulte. Le but était de cerner dans quoi ils étaient les meilleurs ou les plus aptes, pour ensuite les diriger vers différentes filières de formation. Sachant qu’une majorité d’enfants avaient déjà été « influencés » par qu’ils apprenaient aussi dans leurs familles respectives. Par l’univers familial et social dans lequel chacun baignait.

Sa petite fille choisit ce moment-là pour commencer à se réveiller et commencer à s’agiter. Veeren se leva un instant pour la détacher de son siège et la prendre dans ses bras, ramenant aussi la petite couverture contre elle pour que son bébé se sente bien au chaud et en sécurité. Là, mon cœur, maman est là. L’Aristocra l’embrassa sur le haut de la tête, après l’avoir installée contre elle. Elle lui prépara son biberon toute à l’heure, elle allait bientôt avoir faim. En attendant, elle but à nouveau un peu de thé, gardant une main contre sa fille pour la porter et lui soutenir le dos, sa petite elle posée contre elle.

– Tous les enfants font leur service militaire, à treize ans. Après cette phase, certains terminent par un apprentissage, d’autres font des études ou formations plus longues, selon le métier où chacun va s’engager. A quinze ans, les enfants sont considérés comme autonomes. Bon, bien sûr, leurs aînés continuent de veiller sur eux, encore plusieurs années, ils sont autonomes mais pas tout à fait adultes, malgré tout.

C’était un petit jeu d’équilibriste, ils étaient considérés comme des membres à part entières de la société, débutaient formations et carrières, pouvaient prendre pleinement leurs vies en main, mais leurs aînés, familles et parents continuaient tout de même de garder un œil sur eux. Au cas où. Enfin, tout ça devait déjà lui donner un aperçu global du système éducatif. Dans le privé, comme partout dans la galaxie, les familles donnaient le ton à leurs progénitures. Certaines étaient très traditionalistes, d’autres plus modérées… Mais au moins, à l’école, les tous jeunes enfants se fichaient de la couleur de peau, les bébés de Tayla auront des copains pour jouer. C’était plus tard que des soucis pouvaient survenir. Bon, temps de préparer le biberon.

– Vous voulez bien tenir la petite, le temps que je prépare et fasse chauffer son biberon ?

Elle aurait aussi pu la remettre dans son siège, mais allez, ça ne fera pas de mal à la future jeune mère de voir comment porter un bébé dans ses bras. Elle la lui mit doucement dans les bras, et lui montra du même coup comment se positionner pour soutenir correctement la tête, puis se leva, pour préparer ce qu’il fallait.

– Sinon, pour notre système de Clans, Eli avait pu vous en parler un peu ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Dim 3 Mai 2020 - 14:10
"Oh, eh bien, ils vont à l’école à l’âge de trois ans, deux ans pour certaines familles. Il y a un rythme plutôt soutenu, disons, il faut profiter du fait que les tous jeunes enfants apprennent plus vite et mieux, dans ces jeunes années. Vers huit ou neuf ans, on dessine une orientation pur chacun, par des tests, pour les mettre ensuite dans des classes plus spécialisées."

Huit ans ?! Déjà, à huit ans, il leur donnait l’orientation professionnelle de leur vie ?! A huit ans ?! Mais… Tayla retint d’extrême justesse une remarque, qui aurait été plutôt désobligeante, se mordant la langue à temps. On écoute, avant de juger, même si ça la choquait déjà. Son interlocutrice s’était, en plus, lancée dans une description plus détaillée de ces fameux tests, et de ce qu’étaient les cours. Silencieuse, Tayla essayait de bien comprendre ce système éducatif, bien qu’elle ne puisse pas s’empêcher de comparer mentalement avec ce qu’elle avait connu, plus personnellement. Intérieurement, elle peinait un peu à croire que des enfants, peu importe leur race d’ailleurs, sachent déjà à huit ans ce qu’ils pouvaient devenir et quel métier accomplir, une fois adulte, puis au fil des explications, elle comprit enfin qu’on ne leur demandait pas ce qu’ils voulaient devenir mais qu’on leur disait, plutôt, ce qu’ils deviendront selon leurs compétences. Pas selon leurs désirs.

D’accord, donc en résumé, ils faisaient passer des tests aux enfants, et selon les résultats, ils dispatchaient ensuite les enfants sur différents parcours de formation ? Ils ne leur posaient jamais la fameuse question « Que veux-tu faire, quand tu seras grand ? », mais leur imposait de suivre la voie où ils seront les plus à l’aise ou les plus doués ? C’était une manière de faire très… Enfin… Tayla avait un peu de mal à l’avaler si facilement, pour être honnête, car dans ce système, les désirs individuels étaient complètement écartés, purement et simplement, ça signifiait ne pas du tout se préoccuper des envies personnelles de ces enfants. Dès le plus jeune âge, on leur disait « Tu iras dans telle formation » et point final. Et si l’enfant n’avait pas envie de faire ça ? S’il rêvait d’autre chose ? Non, ça n’arrivait jamais ? Leur éducation empêchait ça ou bien il y avait un autre détail qu’elle ne comprenait pas ?

La jeune femme profita d’un court temps mort, pendant que Veeren prenait son bébé contre elle, dans ses bras, pour de boire de longues gorgées et reprendre ses esprits. Il devait, de toute façon, y avoir des raisons, aucun système éducatif ne se construisait au hasard, surtout dans une société aussi… cadrée. Eli lui avait dit que c’était un peuple très pragmatique, pourtant, la jeune femme ne s’était pas imaginée que ça puisse être à un tel point… Comprendre une autre culture était toujours difficile, cela dit, quoi qu’il arrive. Bon, elle en parlera aussi avec Eli, de toute façon, même s’ils avaient du temps devant eux. Les petits n’étaient pas encore nés, après tout.

"Tous les enfants font leur service militaire, à treize ans. Après cette phase, certains terminent par un apprentissage, d’autres font des études ou formations plus longues, selon le métier où chacun va s’engager. A quinze ans, les enfants sont considérés comme autonomes. Bon, bien sûr, leurs aînés continuent de veiller sur eux, encore plusieurs années, ils sont autonomes mais pas tout à fait adultes, malgré tout."
Oui, avec une éducation pareille, Tayla se doutait bien qu’ils deviennent autonomes très jeunes, quand bien même des adultes plus expérimentés continuaient de veiller sur eux. Mais ses propres enfants arriveront-ils à suivre et s’intégrer, à grandir aussi bien que les autres et avoir le même rythme… ? Il faudra aussi qu’eux, les parents, s’intègrent bien et le plus vite possible, pour montrer à leurs enfants comment faire de même. Être capable de les entourer, les encourager et les conseiller. Elle avait l’impression qu’on venait de la piquer avec une surdose de stress.

"Vous voulez bien tenir la petite, le temps que je prépare et fasse chauffer son biberon ?"

"Hein ? Heu…"

Tirée un peu brusquement de ses pensées et réflexions, elle réagit avec un temps de retard puis se retrouva, sans rien comprendre, avec le bébé dans les bras. Un léger temps de panique plus tard, elle se mit comme l’Aristocra le lui montra, avant qu’elle ne s’écarte pour aller préparer le biberon. Mais, mais, mais… Elle était vraiment sûre que… Hein ? Et si Tayla faisait mal à la petite sans le vouloir ?! Elle était si minuscule et semblait si fragile… Et puis, elle n’avait jamais tenu le moindre bébé dans ses bras, de sa vie entière ! Alors oui, il allait falloir qu’elle apprenne à le faire avant la naissance des siens, ce serait quand même une riche idée, mais, mais… Pas très à l’aise, elle s’appuya contre le dossier du siège, croisant le regard rouge de la petite fille qui ouvrait et fermait la bouche en rythme. Malgré sa peur de mal faire, Tayla ne put s’empêcher de fondre instantanément et adresser un très large sourire attendri au bébé.

"Sinon, pour notre système de Clans, Eli avait pu vous en parler un peu ?"

"Pas vraiment, non. Tout s’est un peu précipité, après le mariage, et même depuis. Il y encore beaucoup de points sur votre société que je n’ai pas encore pu voir, pour bien s’intégrer."

Elle tendit la main vers le bébé, ravie lorsque la fillette referma son minuscule poing sur un des doigts, et fondant encore un peu plus au passage. Si adorable ! Elle n’avait pas mal du tout, alors, en la tenant comme ça ? Petit bout de chou.

"Tous les vôtres sont dans un Clan ? Pourtant, Meveawn ne portait pas le nom de votre clan, à l’origine, il nous l’avait dit."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Ven 8 Mai 2020 - 11:42
– Pas vraiment, non. Tout s’est un peu précipité, après le mariage, et même depuis. Il y encore beaucoup de points sur votre société que je n’ai pas encore pu voir, pour bien s’intégrer.

Tout viendra à mesure, de toute manière, pas d’inquiétude à avoir. Par ailleurs, même si le voisinage était plutôt hostile, pour le moment, ça ne signifiait pas que l’entièreté de la population était foncièrement contre l’installation des deux humains ici. Une petite partie avait l’esprit assez ouvert pour l’accepter, voire pour s’y intéresser plus avant. Enfin, elle essayait aussi de s’en convaincre… Veeren secoua un peu la tête, préparant le biberon de sa fille avec une certaine rapidité, rodée par l’habitude. Il y avait des gestes qu’on ne pouvait oublier, même si ses fils étaient déjà grands, tant elle les avait répété par le passé. Ce qui l’inquiétait un peu plus, c’était que Valin n’avait que très peu d’appétit, par rapport à ses frères, et mettait toujours du temps à finir ses biberons. C’était bien pour ça, d’ailleurs, que Veeren était passé de l’allaitement à une partie des repas au biberon, pour être sûre qu’elle boive assez.

– Tous les vôtres sont dans un Clan ? Pourtant, Meveawn ne portait pas le nom de votre clan, à l’origine, il nous l’avait dit.

– Il y neuf Familles Régnantes, donc neuf clans. C'est un nombre qui varie, parfois, selon les époques. Toutes les familles sont reliées à l’un d’eux, oui, même si elles n’en portent pas le nom. Le nom d’une personne peut changer, selon son parcours. Le mariage, bien sûr, mais surtout par les adoptions.

Finalement, maintenant qu’elle y songeait, il était plus fréquent de changer de nom lorsqu’on était adopté que lorsqu’on se mariait. Elle-même avait conservé son nom en se mariant, car son époux faisait lui aussi parti des Nuruodo. Elle mit le biberon à chauffer, puis jeta un rapide regard vers Tayla, et sa fille, attendrie. La petite était toujours calme, par bonheur. Il y avait souvent des fois où sa mère la confiait rapidement à un autre, pour telle ou telle tâche, et sa fille se mettait à gesticuler ou à pleurer aussitôt. En dehors de la famille, ce n’était pas souvent qu’elle restait calme dans les bras d’un inconnu. Avec les femmes, néanmoins, c’était plus facile, allez donc comprendre pourquoi. Une fois le biberon prêt, elle revint s’asseoir, le posant sur la table le temps de reprendre Valin contre elle.

Comme à chaque fois, il fallait deux ou trois essais avant que la petite ne commence finalement à téter, elle commençait toujours par mâchouiller la tétine sans boire. Pendant ce temps, Veeren expliqua à Tayla que des adultes étaient aussi adoptées, par d’autres familles, lorsqu’ils commençaient un nouveau poste. Un exemple parlant serait Thrass et Thrawn, mais ce dernier ça restait plus particulier, malgré tout… Bon, tant pis, au moins, elle les avait vu tous les deux et ça pouvait lui servir pour comprendre.

– Prenez Thrass et Thrawn, poursuivit-elle. Ils sont frères mais ne portent plus le même nom, Thrawn a changé en entrant dans la Flotte de Défense. Il y a le prénom, si on veut faire une analogie avec les Humains, le nom de famille, et le nom du clan.

Pour le moment, Veeren préférait encore simplifier tout ça et ne pas noyer la jeune femme sous les détails, car c’était beaucoup à comprendre et retenir. Inutile de tout lui lancer en une seule fois, pour ne pas la noyer sous le flot d’informations. Elle découvrira les détails et subtilités plus tard, au fil du temps, et sera plus à l’aise par la suite.

– De toute manière, personne ne va exiger que vous reteniez tout en une seule fois, pas d’inquiétude. Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que la famille a une très grande place. Tout comme le clan auquel on appartient. Chaque personne est forgée à penser d’abord à la communauté et l’Ascendance, avant elle-même. Cela dit, il y a bien sûr des histoires de rivalité et de pouvoir entre les clans, comme dans n’importe quelle société. Chacune des Familles Régnantes a une identité assez… marquée. Certains sont aussi plus traditionalistes que d’autres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Mer 20 Mai 2020 - 9:24
"Il y neuf Familles Régnantes, donc neuf clans. C'est un nombre qui varie, parfois, selon les époques. Toutes les familles sont reliées à l’un d’eux, oui, même si elles n’en portent pas le nom. Le nom d’une personne peut changer, selon son parcours. Le mariage, bien sûr, mais surtout par les adoptions."

Les adoptions ? Quoi, il y avait tant de parents que ça qui mourraient au combat ou dans des accidents, ou des maladies, dans les Régions Inconnues ? C’était effrayant ! Ravalant un commentaire, la jeune femme préféra plutôt se concentrer de nouveau sur la petite, pour ne pas montrer ses sentiments, la berçant doucement contre elle, jusqu’au moment où sa mère vint la reprendre et lui donner son biberon. La fillette n’avait pas l’air d’avoir un très grand appétit, en tout cas… Tayla reprit sa propre tasse, fronçant légèrement les sourcils lorsque l’Aristocra précisa que pour ces fameuses adoptions, il s’agissait surtout d’adultes. Des adultes… Ils adoptaient des adultes… ? Mais, mais, enfin… Le principe, dans une adoption, ce n’était pas justement d’offrir un nouveau foyer familial qu’un enfant n’avait plus ? Quel intérêt, pour un adulte qui avait déjà une famille en plus, d’en avoir une nouvelle ?

"Prenez Thrass et Thrawn, poursuivit-elle. Ils sont frères mais ne portent plus le même nom, Thrawn a changé en entrant dans la Flotte de Défense. Il y a le prénom, si on veut faire une analogie avec les Humains, le nom de famille, et le nom du clan."

"Ah…"

Elle ne comprenait pas réellement, pour être honnête, car elle ne voyait pas le rapport entre débuter un nouveau métier, ou un poste quelconque, et le besoin de se rattacher à une nouvelle famille, ou un clan, alors qu’on en avait déjà un. Après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien changer, si on appartenait à telle famille et qu’on travaillait pour telle autre ? Toute la galaxie fonctionnait comme ça, il n’y avait pas de problèmes à ce niveau ! A part, oui, pour la succession dans les entreprises familiales, mais c’est tout. La famille et le travail, c’était différent ! Pourquoi mélanger la sphère privée avec sa vie publique ? Et puis, en quoi était-ce nocif de ne pas appartenir au clan pour lequel on travaillait ? En quoi cela empêchait d’être moins impliqué ou moins loyal ? Tant que la personne aimait son travail et avait à coeur de bien le faire, être ou non du clan n’y changera rien.

Ça ne devait pas empêcher les relations entre membres d’une famille proche, après tout… Thrawn était bien allé au mariage de son frère alors qu’ils n’étaient même pas dans le même camp, à ce moment-là. Et il aurait d’ailleurs mieux fait de s’abstenir… Enfin bref. Elle retint un petit soupir, déjà perdue dans ces affaires de clan, de noms, d’adoptions… Pourvu que personne ne se vexe si elle commettait un impair à cause de ça ! C’était compliqué, pour quelqu’un d’extérieur, et elle ne savait pas vraiment très bien combien de temps elle avait pour tout assimiler. Ils ne seront sans doute jamais intégrés, réellement, Tayla ne se faisait pas d’idées là-dessus, mais il fallait au moins comprendre correctement comment ça fonctionnait.

"De toute manière, personne ne va exiger que vous reteniez tout en une seule fois, pas d’inquiétude. Ce qu’il faut surtout savoir, c’est que la famille a une très grande place. Tout comme le clan auquel on appartient. Chaque personne est forgée à penser d’abord à la communauté et l’Ascendance, avant elle-même. Cela dit, il y a bien sûr des histoires de rivalité et de pouvoir entre les clans, comme dans n’importe quelle société. Chacune des Familles Régnantes a une identité assez… marquée. Certains sont aussi plus traditionalistes que d’autres."

L’Humaine hocha doucement la tête, pas très rassurée, même si elle fit mine de rien. Que chacun pense d’abord à la communauté avant soi-même, elle l’avait compris, avec leur seul système scolaire, c’était très évident. C’était juste la… Disons, façon inverse de fonctionner par rapport à ce qu’elle avait observé sur beaucoup de mondes. L’école où elle-même avait été, avant d’entrer dans la Marine Impériale, mettait l’accent sur les qualités individuelles de chacun, avant d’inciter les enfants à penser avant tout à leur peuple. Tiens, d’ailleurs, c’était sans doute pour ça que les Humains avaient pour habitude de beaucoup se déplacer, voyager, et ne pas forger des communautés plus soudées, fermées ou solides que d’autres races et peuples. Plus on encourageait l’individualisme, moins une communauté se refermait sur elle-même et ses traditions.

"Jusqu’où va ce traditionalisme ? C’est pour ça que vous préférez couper les contacts avec le reste de la galaxie ?"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Ven 5 Juin 2020 - 8:47
Une fois de plus, Valin s’arrêta de téter un instant, battant de ses petits pieds, et une fois de plus, Veeren passa deux bonnes minutes à l’inciter à reprendre, d’autant plus qu’elle n’avait presque rien bu, encore. Cet appétit d’oiseau… Ce n’était quand même pas possible… Même son père avait du mal, surtout la nuit, lorsqu’elle se réveillait en pleurant pour réclamer à manger puis qu’elle se rendormait en n’ayant qu’à peine bu la moitié de son biberon. A moins que Veeren n’ait tout simplement oublié, avec le temps, ce genre de petites crispations, avec un bébé. Ses fils étaient déjà grands, après tout, le petit dernier venait d’avoir dix-sept ans. Avoir un quatrième enfant n’avait pas été spécialement prévu, d’ailleurs, mais elle ne regrettait rien. En plus, avoir une petite fille la changeait. Au bout d’un moment, enfin, sa petite consentit à reprendre la tétine, fixant ses grands yeux bien ouverts sur sa mère.

– Jusqu’où va ce traditionalisme ? C’est pour ça que vous préférez couper les contacts avec le reste de la galaxie ?

– Oui, bien entendu. Personne ne vous attaque si personne ne vous connaît. Ça laisse aussi du temps pour se préparer contre ceux qui veulent le faire. Enfin, ce n’est pas si simple, il faut remonter à loin et je ne vais pas vous assommer tout de suite avec toute l’Histoire reliée à ça. De toute manière, les mondes de l’Espace Sauvage et des Régions Inconnues ont presque tous une nette tendance à rester discrets, depuis quelques millénaires.

Principalement pour ne plus se retrouver pris, de près ou de loin, dans les guerres immenses ayant secoué la galaxie, à travers les âges, et pour pouvoir se développer sans être assaillis tous les matins par des puissances étrangères, avides de contrôle, de ressources ou d’on ne savait quoi encore. Pour vivre heureux, vivons cachés, finalement. L’Espace Sauvage avait tout de même été approché par l’Empire Sith actuel, soit, mais cela restait peu en comparaison avec d’autres mondes, plus proches du Noyau. Quant aux peuples des Régions Inconnues, aucun n’avait rien à secouer de ce qui se passait entre l’Empire et ses ennemis, ils avaient leurs propres problèmes et ne se mêlaient pas d’autres en plus. Bref, tout cela était très lié, dans leur culture et façon de vivre, elle ne pourrait pas l’expliquer exactement en quelques mots…

– Pour ce qui est du traditionalisme, c’est une conséquence logique, pour une culture assez fermée sur elle-même. Nous aimons savoir comment vivre les autres et comprendre leur culture, mais sans pour autant qu’il y ait des échanges ou en se rendant sur place. Vous vous rendrez compte assez vite que notre société est réellement fermée sur elle-même.

Difficulté, voire refus, à accepter les étrangers, refus en bloc des métis – il avait suffit de voir les réactions quand la rumeur avait circulé qu’une humaine était tombée enceinte d’un Chiss – et très grande difficulté à accepter les échanges extérieurs. Ce n’étaient quelques exemples. Lorsqu’on avait toujours vécu avec ça, ça vous semblait très naturel.

– Vous n’êtes pas très rassurée ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Ven 12 Juin 2020 - 20:41
"Oui, bien entendu. Personne ne vous attaque si personne ne vous connaît. Ça laisse aussi du temps pour se préparer contre ceux qui veulent le faire. Enfin, ce n’est pas si simple, il faut remonter à loin et je ne vais pas vous assommer tout de suite avec toute l’Histoire reliée à ça. De toute manière, les mondes de l’Espace Sauvage et des Régions Inconnues ont presque tous une nette tendance à rester discrets, depuis quelques millénaires."

Oui… Même si l’Empire était partout, aujourd’hui, sa présence restait quand même très réduite dans l’Espace Sauvage et ils y étaient tranquilles. La vie y était plus douce, sans être forcément plus simple. Moins oppressante, par contre, c’était sûr. Elle but un peu de son thé, ressentant d’un coup un certain mal du pays… Ses parents lui manquaient, sa planète natale aussi, il y avait si longtemps qu’elle n’avait plus eu le moindre contact avec sa famille. Comment allaient-ils ? Pensaient-ils qu’elle avait juste disparu ou qu’elle pourrait être morte… ? Cette pensée lui serra douloureusement la gorge et elle retint de justesse une lourde grimace. Son regard glissa à nouveau sur le bébé, adoucie malgré elle en la regardant, même si elle sentait d’un coup bien plus triste. Impossible de contacter sa famille sans la mettre du même coup en danger, tout comme Eli ne pouvait contacter la sienne. Ils allaient énormément lui manquer.

"Pour ce qui est du traditionalisme, c’est une conséquence logique, pour une culture assez fermée sur elle-même. Nous aimons savoir comment vivre les autres et comprendre leur culture, mais sans pour autant qu’il y ait des échanges ou en se rendant sur place. Vous vous rendrez compte assez vite que notre société est réellement fermée sur elle-même. Vous n’êtes pas très rassurée ?"

"Hum. Si, ça… va."

Sa tentative de sourire ne fut pas spécialement concluante, mais elle eut au moins le mérite d’essayer. Tout ça, c’était, c’était… Beaucoup. Beaucoup d’un seul coup. Toute sa vie avait été bouleversée en peu de temps et il y avait beaucoup de changements par la suite, tous très importants, il lui fallait juste un peu de temps pour se fixer de nouveaux repères, voilà tout. Tayla termina son thé puis prit une profonde inspiration, en remerciant l’Aristocra d’avoir déjà pris le temps de lui expliquer tout cela. Rien ne l’avait obligée à venir lui rendre visite et encore moins à lui parler, après tout, c’était très aimable d’avoir pris la peine de le faire. Quant à sa peine pour sa famille, eh bien… Elle devra faire avec ? C’était pour leur propre bien qu’elle devait désormais se tenir éloignée d’eux. Poursuivre sa vie, et devenir le plus responsable possible, pour le bien des petits qu’elle portait.

"Je ferai en sorte de m’adapter au plus tôt. Une fois la barrière de la langue franchie, ce sera sans doute un peu plus facile. Encore merci, en tout cas."

Une fois qu’elle y réfléchira de nouveau, à tête reposée, il y aura sans doute encore beaucoup de petits détails qu’elle aura du mal à comprendre, mais soit… Avec le temps, tout se passera mieux. Elle l’espérait. Bon, allez, ne pas s’angoisser, on ne cessait de lui répéter que ce n’était pas bon lorsqu’on attendait un enfant.

"J’ai une autre question, si ça ne vous dérange pas. Pourrai-je recommencer assez vite à travailler ? Dans l’armée impériale, j’étais sniper, je donnais parfois quelques cours aux jeunes recrues. J’aimerai pouvoir, si c’est possible, retrouver un poste."
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Mer 24 Juin 2020 - 8:32
Pas très rassurée, donc, au vu de sa réponse et du sourire un peu bizarre qu’elle lui rendit. Ce n’était pas très grave, ça lui passera, au fil du temps… Ce n’était pas la peine de la remercier pour lui avoir expliqué ces débuts, cependant, c’était normal. Veeren tenait à ce que toute cette opération réussisse et elle était d’ailleurs une des seules, au sein du Conseil, il n’y avait donc aucune raison à ce qu’elle ne fasse pas d’efforts. En plus de cela, la jeune humaine n’était pas désagréable à côtoyer. Eli non plus. A ses yeux, ils formaient un beau couple, solide, qui se complétait bien, ils avaient tout pour vivre correctement ensemble et former un foyer stable pour leurs enfants à naître. En parlant de foyer, d’ailleurs, Veeren nota mentalement de lui parler du fait qu’ils devront se marier, mais plus tard. Dès aujourd’hui, ça ferait beaucoup à avaler.

– Je ferai en sorte de m’adapter au plus tôt. Une fois la barrière de la langue franchie, ce sera sans doute un peu plus facile. Encore merci, en tout cas.

– Je vous en prie.

Elle rebaissa la tête sur sa fille, qui avalait enfin correctement depuis deux ou trois minutes, et sans trop broncher. Si seulement ça pouvait être ainsi à chaque biberon… Mieux valait ne pas trop en demander. Veeren put quand même attraper sa tasse pour la finir sans déranger la tétée de sa fille, rôdée par l’expérience avec ses trois aînés et quelques-uns de ses neveux et nièces.

– J’ai une autre question, si ça ne vous dérange pas. Pourrai-je recommencer assez vite à travailler ? Dans l’armée impériale, j’étais sniper, je donnais parfois quelques cours aux jeunes recrues. J’aimerai pouvoir, si c’est possible, retrouver un poste.

Veeren imaginait déjà les membres de la Flotte pâlir à cette seule idée… Elle fit mine de rien, cependant, pensant qu’Eli allait déjà commencer très tôt, trop tôt, à se rendre compte que beaucoup n’étaient pas prêts à accueillir le moindre Humain dans leurs rangs.

– Pour le moment, ce n’est pas à l’ordre du jour, au contraire de Vanto. Vous attendez des jumeaux, donc assez vite, votre condition physique fera qu’on ne pourra pas vous garder sur le moindre vaisseau militaire.

Alors lui, elle-même était extraordinairement mal placée pour dire ça, à n’importe quelle femme dans cette galaxie et au-delà, mais dans le cas présent, cette grossesse restait une superbe excuse. Après tout, ils allaient déjà avoir assez de travail avec Vanto, et pour atténuer les conflits naissants, les chocs culturels et tout ce qui s’ensuit, pour ne pas vouloir en rajouter. Un seul problème à la fois ! Néanmoins, Veeren ajouta pour Tayla qu’elle pourra sans doute mener d’autres tâches, en attendant, sans être impactée par sa grossesse. Dans tous les cas, il faudra d’abord qu’elle maîtrise leur langue, ça n’allait pas se faire en quelques jours. Elle lui sourit un peu, au moment où sa petite finissait son biberon. Sa mère la remit contre elle, après avoir posé la bouteille, pour lui faire faire son rot.

– Pensez simplement à maîtriser notre langue, pour l’instant, et vous intégrez, c’est un premier pas. Nous verrons plus tard pour la suite.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: