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[Pabol Sleheyron] Dans la Gueule de la Gorgone [PV Daala]

 :: Bordure Extérieure :: Centre Extérieur :: Espace Centre Extérieur
Lun 20 Avr 2020 - 19:31
La Bordure Extérieure était probablement la zone de la galaxie que Shira préférait le moins, car c’était celle qui manquait le plus d’Ordre, plongée dans une lutte sanglante pour quelques bouts de déserts sans le moindre intérêt, si ce n’est d’être exploité pour la Prospérité de l’Empire Galactique dont le cœur se trouvait loin de là, dans le Noyau. Le secteur que l’escorteur de flotte patrouillait était d’autant plus inintéressant à ses yeux qu’il longeait la bordure de l’Espace Hutt, non loin de la Nébuleuse du Maw. Shira avait envie d’être loin d’ici, quitte à retourner sur Ziost, ou Mustafar tant qu’elle avait quelque chose à faire autre que simplement se tourner les pouces en attendant que quelque chose ne se produise. L’espionne se devait cependant de respecter les ordres qu’elle avait reçu avec la plus grande des disciplines. Il était assez rare que l’on fasse appel à elle sous cette identité, avec cette charge de responsabilité. En réalité, c’était même la première fois que l’Ubiqtorat l’activait depuis son entrée au Bureau du Renseignement Impérial. Il fut même assez inattendu que la demande vienne de celle pour qui Shira avait le plus profond respect. La réquisitionner de la sorte signifiait que la mission revêtait une certaine importance, un agent de la Rectification n’étant généralement pas envoyé en mission pour des prunes. Elle ne s’était cependant pas immiscée à bord du Revenant en tant que tel, la Rectification ne s’annonçant jamais, si ce n’est au moment de mettre à mort la cible qui lui avait été assignée. L’équipage de l’escorteur essayait de retrouver la trace de ce déserteur depuis plusieurs jours déjà, d’où sa présence à bord pour suivre l’évolution de leurs recherches et pour éventuellement prendre les choses en main lorsqu’il s’agirait pour eux de le capturer, et dans son cas, de l’éliminer.

L’enquête avait avancé, avec des informations sur sa possible présence dans le petit avant-poste de commerce du système de Formos, en bordure de la galaxie. Le Major Griff, qui commandait le Revenant, ayant estimé ces informateurs fiables, il avait ordonné à son équipage de faire route le long de la nébuleuse du Maw en maquillant la signature de son vaisseau en un transporteur de fret. Le but étant, à priori, de masquer son approche. Personnellement, Shira était perplexe. Présente depuis quelques temps sur la passerelle, elle observait les lueurs de l’hyperespace en silence et écoutait depuis son arrivée tout ce que les officiers se racontaient au sujet de la mission. Cela faisait pourtant quelques minutes que quelque chose au fond d’elle lui instillait méfiance et prudence. Son ventre semblait doucement se nouer au rythme croissant d’un étrange pressentiment. C’était la Force, elle le savait. Elle avait déjà eu ce ressenti à de nombreuses reprises mais ne pouvait rien dire. La rousse pouvait seulement espérer qu’elle se trompait.

Hélas, la secousse qu’ils subirent tous soudainement fut le premier signe du contraire, suivit de la dégradation violente du tunnel hyperspatial tandis qu’un officier lançait à voix haute que l’hyperdrive venait de se mettre en sécurité après avoir détecté une énorme masse sur leur trajectoire. Le Revenant fut éjecté hors de vitesse-lumière l’instant d’après, au large d’un astéroïde flottant au milieu de l’espace interstellaire. Au loin, plusieurs points scintillants semblaient déjà grossir à vue d’œil.

« Levez les boucliers, c’est une embuscade ! » clama immédiatement le Major Griff en réalisant assez rapidement la situation dans laquelle il se trouvait, avant d’être interrompu par la voix alarmante d’un de ses subordonnées qui crispa aussitôt tout le monde à son poste :

« Alerte de proximité ! Missiles en approche… Impacts ! »

Shira s’agrippa fortement à un des piliers structurels alors que le blindage de l’escorteur venait encaisser plusieurs tirs directs avant que l’équipage désorienté n’ait pu lever les déflecteurs, projetant dans l’espace de nombreux débris provenant de la coque et de certaines autres parties du vaisseau.

« Déflecteurs en place mais faibles. La propulsion ne répond plus. Nous avons perdu nos deux batteries principales. Nous sommes à la dérive ! »

« Deux transports de classe TL sur nos flancs. Un croiseur de classe Gozanti face à nous, Major. Quatre chasseurs en approche… difficile de les identifier… »

Shira n’avait pas besoin de la réponse du major Griff pour comprendre que la situation n’était clairement pas à leur avantage. Elle était en réalité catastrophique. Les mauvaises nouvelles ne cessèrent pas d’affluer. D’abord, Griff ordonna d’émettre en appel de détresse, uniquement pour découvrir que l’antenne de communication subspatiale avait été détruite par l’ennemi. Avec cet élément en plus dans la balance, il ne fallait pas sortir de l’Académie Royale de Coruscant pour comprendre qu’ils étaient tombés dans un piège qui leur avait été spécifiquement tendu. Comment expliquer, sinon, que l’ennemi avait pu frapper avec précision la propulsion, les communications et l’arsenal principal du Revenant avant même d’avoir effectuer un balayage complet pour l’identifier ? Non, ils avaient été balancés, ; probablement par les informateurs que Griff avait pensé fiables. Et voilà que ce dernier perdait du temps à évaluer les dégâts au lieu de réagir, n’ordonnant le lancement de son aile de chasse que bien trop tard, alors que l’ennemi était déjà sur eux. La lieutenante ne doutait pas que les stormcommandos étaient de bons pilotes, mais lancés seuls face à deux transporteurs et l’aile de chasse envoyée par le croiseur ils ne pourraient pas faire gagner beaucoup de temps au Revenant dont les déflecteurs encaissaient déjà volées sur volées et dont l’armement restant suffisait tout juste à garder en respect les deux transporteurs qui venaient harasser ses flancs pour interdire le décollage de ses chasseurs. Shira, évidemment, n’avait pas l’expérience pour faire ce genre d‘analyses et se contentait de suivre le désordre qui gagnait la passerelle de minutes en minutes. Les tirs, déjà, commençaient à pénétrer l’écran déflecteur pour ravager certaines portions de la coque.

« Mais où sont nos pilotes ?! »

« Nous avons perdu le contact avec le hangar, Major ! »

L’information lancée en l’air par l’officier paniqué laissa place à un long flottement, interrompu uniquement par une nouvelle secousse tandis qu’un des systèmes d’arme du Revenant venait voler en éclat sous les frappes répétés du croiseur. Shira sembla finalement sortir de sa torpeur, probablement à la réalisation qu’elle ne sortirait pas vivant de ce vaisseau si elle restait là à regarder Griff et ses hommes faire face seuls à cette situation désespérée. Il leur fallait un pilote, ils en avaient une devant eux. Même si elle ne leur en avait pas parlé auparavant.

« J’y vais, Major ! » s’exclama la rousse en quittant précipitamment la passerelle s’en-dessus-dessous, sous les regards médusés de Griff et de son second.

Elle était presque certaine d’avoir entendu ce dernier se questionner sur ce qu’elle comptait faire. C’était bien simple. Le vaisseau était de petite taille, à peine plus de cent-cinquante mètres, et les hangars se trouvaient presque à la verticale sous leurs pieds. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour atteindre la vaste ouverture où étaient sensés entreposés les TIEs employés par les stormcommandos. Elle n’y découvrit que plus de désolation. Plusieurs chasseurs s’étaient retrouvés broyés contre une des parois et l’ensemble du hangar n’était plus qu’un ensemble de tôles tordues, d’appareils endommagés et de corps à priori sans vies.  Shira regarda autour d’elle tout en s’ouvrant pleinement à la Force. Il était question de survie, se cacher était inutile. L’adrénaline la guidait dans ses gestes, et elle traversa le champ de bataille à vive allure en direction d’un appareil encore suspendu à ses bras d’amarrage. Elle en reconnu aussitôt le modèle tant il était atypique, avec ses ailes repliées à l’horizontales et sa structure presque squelettique en comparaison de habituels TIEs aux panneaux solaires verticaux. Elle ne s’équipa pas, elle n’en avait pas le temps, et se jeta dans le cockpit. Là, elle démarra rapidement les systèmes. Le TIE Hunter était peut-être un appareil bien différent des autres les éléments principaux restaient identiques. Il avait juste quelques fonctionnalités en plus.

« Lieutenant Brie à passerelle. Le hangar est durement touché. Je pars seule. »

Elle n’attendit pas la réponse de Griff pour libérer le chasseur des crampons d’amarrage et mettre plein gaz pour se propulser hors du hangar, laissant derrière elle un Revenant à la coque martyrisée et percée à de nombreux endroits. Shira déploya les ailerons du TIE en position d’attaque, une des spécificités du Hunter qui, selon les rapports qu’elle avait lus, le rendait si performant et redoutable en simulation. Elle fut aussitôt prise en chasse par deux appareils, dont les tirs se mirent à fuser autour d’elle. Un instant de relâchement et son appareil fut violemment secoué. Devant elle, le tableau de bord indiquait que l’hyperdrive était hors service, mais que les boucliers avaient encaissé le plus gros du coup. Ça ne s’annonçait pas très bien. La rousse fit aussitôt virer son appareil sec sur sa droite, pour chercher refuge derrière la coque du gozanti, qui s’était approché pour porter le coup de grâce au Revenant. Laissant la Force la guider pleinement, elle fit volte-face et encaissa un fort facteur de charge malgré l’absence de combinaison pour se ramener derrière ses deux poursuivants en sortie du croiseur. Elle aligna rapidement le premier et fit feu, l’abattant dans un maelstrom de lasers. Elle n’avait pas piloté depuis quelque temps, mais les sensations revenaient vite. Elle était dans son élément, dans son monde. Tout était si naturel, habituel. Elle ressentait les mouvements de son adversaire. C’était comme si elle pouvait prédire ce qu’il allait faire. Elle se détacha cependant de lui, avec un tout autre objectif en tête.

Abattre les chasseurs ne lui ferait que perdre du temps qu’elle risquait de payer cher ensuite. Elle n’avait pas de quoi descendre un croiseur et un transporteur. Son chasseur n’avait pas son complément de torpilles. Le Revenant ne pourrait pas les détruire non plus, et elle n’avait plus d’hyperdrive pour fuir. Elel avait d’ailleurs perdu tout contact avec l’escorteur… Shira suivit donc son instinct, pendant un instant, et activa l’antenne de communication embarquée dans son appareil, sur l’ensemble du spectre de fréquence impérial.

«  Ici le lieutenant Shira Brie de l’escorteur impérial Revenant à toutes les forces impériales du secteur… sommes tombés dans une embuscade tendue par des forces terroristes… Code d'urgence Zéro. Situation critique… Assistance immédiate requise… Ennemis toujours sur zone. Je répète… »

Elle répéta le message mais s’interrompit avant la fin, pour donner un coup de manche pour se désaxer de la ligne de mire du deuxième appareil. L’escorteur en avait abattu deux et elle un troisième. Ce devait être le dernier, et il était derrière elle. Elle le secoua assez vigoureusement, avec l’intention de pouvoir s’en dégager. Sous ses yeux, le Revenant était à l’agonie, telle une bête blessée aux portes de la mort. Cette vision décupla sa colère et sa hargne, donc sa détermination. Elle plongea vers le gozanti une fois de plus, attirant son poursuivant dans l’écran défensif du croiseur pour le forcer à décrocher. Se laissant toujours guider par la Force, elle redressa au dernier moment pour plonger en direction du deuxième transporteur de classe TL qui tentait une manœuvre de pré-abordage. Elle commença à ouvrir le feu avec ses canons lourds…

Il y eut alors une puissante explosion, laquelle secoua son appareil et le projeta hors course. Le tableau de bord du cockpit s’alluma aussitôt de voyants d’alarmes avant que Shira ne perde connaissance pendant un bref instant. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Shira était plongée dans la pénombre, avec un puissant mal de tête. Son tableau de bord était éteint et recouvert d’un filet de sang qui avait coulé d’une entaille à son crâne. Peut-être qu'elle aurait quand même dû prendre le casque, avant de partir... La rousse reprit péniblement ses esprits, pour découvrir un champ de débris en lieu et place du Revenant et du transporteur léger. Griff avait dû enclencher l’autodestruction, conformément à la procédure. Non loin, le gozanti était toujours là.

Il approchait lentement de sa position.

Qui étaient-ils ? Des pirates ? Des déserteurs ? Des rebelles ? Le mal de tête l’empêchait de résonner. Une chose était sûre, ils étaient au courant pour sa cible. Sinon ils n’auraient pas été là, à les attendre… Elle tenta malgré la migraine de réactiver son TIE mais droit en retour qu’à une gerbe d’étincelles bien que la structure semblât pourtant intacte. Le déflecteur avait dû encaisser la majeure partie des dégâts. Shira n’était cependant pas près de repartir…

« … Fais chier… »

Elle porta sa main à son holster, pour en retirer le blaster. Ils ne l’auraient pas aussi facilement. Même blessée…

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[Pabol Sleheyron] Dans la Gueule de la Gorgone [PV Daala] Shira-Mara


Renseignements Impériaux - BRI - Major
Fiche ~~   ~~ Dossier
#C4370B


[Pabol Sleheyron] Dans la Gueule de la Gorgone [PV Daala] 4827f157da8b602bcdd22ab0bc51b79e
Nous pouvons le faire de manière simple ou à la dure.
Mais cela ne changera rien.
Parce que, tôt ou tard, vous allez me dire ce que je veux savoir.
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Darth Makila
Shira Brie
Darth Makila
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Maître : Secret : Main & Apprentie de l'Empereur Palpatine
Ancienne Main de l'Ombre de Vader
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Darth Makila
Mer 24 Fév 2021 - 17:27
Quel curieux sentiment que celui d’être étrangère à l’environnement qui l’avait vu naître et évoluer ! Tel était mon ressenti depuis la réception de la missive de Tarkin. J’avais pris soin d’écouter, à maintes et maintes reprises, cette dernière, mais cette curieuse sensation ne parvenait pas à disparaitre tant je ne réussissais pas à me dépeindre la réalité à laquelle les personnes sous mon commandement et moi-même avions échappé. Cela n’avait, quand on prenait la peine d’y réfléchir, aucun sens. En effet, nous nous étions coupés du reste de la galaxie un an auparavant. Or, quand nous l’avions quitté, nous avions laissé derrière nous un Empire dirigé d’une main de maître par l’Empereur Palpatine qui régnait sans partage sur toute la galaxie. Il y avait bien eu quelques actes de sédition de la part de cette fameuse Alliance Rebelle, mais leurs actions n’avaient, somme toute, aucune répercussion digne de ce nom. La machine de guerre impériale ainsi que sa logistique n’avaient pas été mises à mal.

Pourtant du jour au lendemain, par une facétie du destin, l’ordre et la sécurité instaurés par le régime que je désirais tant défendre, avaient été mis à mal au point de plonger une partie de l’univers dans le chaos le plus total, ce qui n’était guère à mon goût. Pour commencer, des sorciers Jedi ainsi que des représentants de la religion incarnée par l’Empereur et son disciple Darth Vader étaient mystérieusement apparus. Or, si j’en croyais les rapports que le Grand Moff m’avait fournis, certaines de ces personnes étaient soient sensé être mortes depuis des millénaires et faisaient parti de notre Histoire, soit, encore, avaient été abattus suite à la tentative de Coup d’État des Jedi durant l’opération Knightfall. Que d’anciens ennemis, dont nous avions la certitude qu’ils avaient été abattus, puissent resurgir d’une manière inexplicable me semblait certes tiré par les cheveux même si je croyais les données que l’on m’avait fournies, mais aussi terriblement dangereux.

En effet, en tant que tacticienne, ce phénomène m’inquiétait au plus haut point pour une raison simple : comment pouvions-nous vaincre des ennemis qui revenaient d’entre les morts ? À cette question, j’entendais déjà mon amant me murmurer à l’oreille qu’un turbolaser bien employé pouvait être la solution audit problème et il aurait eu raison. Cependant, une autre interrogation bien plus sinistre émergeait dans mon esprit : comment était-il possible d’empêcher nos adversaires de revenir parmi nous une fois vaincus ? Après tout, sur le principe, l’on pourrait se dire, sans trop de problèmes, que quand bien même nous terrassions un de ces sorciers Jedi pour la seconde fois, rien n’empêcherait ce dernier, de faire son grand retour. C’était définitivement un problème épineux auquel je n’avais aucune réponse, car sa nature m’était tout bonnement incompréhensible. Peut-être notre Empereur et son disciple avaient-ils une idée derrière la tête pour régler ce souci ? À moins que cette tâche n’ait été délégué à un service approprié ?

Quoi qu’il en soit, ma mission, concernant ce chaos ambiant, était très simple, mais aussi terriblement complexe. Lorsque j’avais reçu ses ordres, je n’avais pu m’empêcher de sourire tant ces derniers reflétaient l’ironie profonde qui touchait l’art de la Guerre et que j’avais perçue, il y a de cela fort longtemps. Dans la Guerre, tout était simple, mais le plus simple était difficile. Or cette affirmation se vérifiait une nouvelle fois. Tarkin m’avait prié de bien vouloir l’assister dans sa traque des Rebelles. À défaut de réussir à comprendre la sorcellerie des Jedi, il me savait suffisamment compétente et adroite pour appréhender le problème posé par ces insurgés qui avaient, honteusement, profiter d’une situation sanitaire déplorable pour plonger la Bordure dans la confusion la plus totale. À l’inverse, des êtres sensibles à la Force que je méprisais par-dessus tout, mes adversaires étaient plus « ordinaires » et avaient la décence de passer de vie à trépas de manière définitive lorsqu’on les tuait.

En dépit de la nature délicate de mon affectation, le Grand Moff avait tenu à avoir recours à mes services pour divers motifs des plus légitimes. Non que l’idée de quitter cet endroit m’ait déplu, bien au contraire. En effet, même si défendre et diriger l’installation qui devait conceptualiser les armes qui assureraient la sauvegarde de l’Empire ne me déplaisait guère tant il s’agissait d’une mission vitale et particulièrement instructive tant l’expérimental pouvait donner lieu à des renouvellements tactiques, je devais reconnaître qu’une partie de moi-même désirait faire ses preuves au combat. Aussi que l’on daigne enfin avoir recours à mes services me comblait de joie sans compter, bien évidemment, que cette modification de mes attributions pouvait m’offrir l’occasion de revoir Wilhuff plus souvent. Ironiquement, si je parvenais à démontrer l’étendue de mes talents, ce « changement » d’affectation, sur le long terme, me permettrait de faire taire mes détracteurs quant aux origines de ma promotion au grade d’Amirale. Ce n’était pas sans un sourire des plus carnassiers que je les imaginais devoir, non pas me rendre des comptes, mais admettre qu’une femme pouvait s’avérer tout aussi douée si ce n’est plus qu’un homme dans l’art subtil et délicat du commandement spatial.

Les raisons invoquées par Tarkin, bien que légitimes, m’avaient aussi terriblement inquiétée. En effet mon cher et tendre estimait que j’étais la seule personne digne de confiance, et sans doute compétente à ses yeux, au sein de la hiérarchie pour donner la chasse aux rebelles. D’après ce que j’avais cru comprendre, une partie de la flotte avait délibérément trahi l’Empire, ainsi qu’une partie des services de renseignements. De même, les Rebelles étaient parvenus à infiltrer certaines strates de la société impériale. Pour faire simple, il ne savait plus à qui se fier ce qui rendait la traque des rebelles bien plus difficile alors que nous ne manquions pas de puissance de feu. Or, je disposais justement d’un avantage certain comparativement à mes autres collègues. Exception faite de l’Empereur et de Tarkin, tous ignoraient qu’une Amirale disposant d’une escadre de 4 bâtiments de guerre opérationnels se trouvait non loin de Kessel. De même, si l’on ne tenait pas compte de certains notables comme Tagge ou Motti, mon existence même était un mystère.

Quand bien même mon dossier à l’Académie de Carida existait encore, je n’étais plus désormais qu’un fantôme dont on ne pouvait prévoir les mouvements et qu’il était impossible d’espionner. Les hommes que je commandais avaient été triés sur le volet par le Grand Moff et je prenais mes ordres directement de lui. Il n’y avait nul intermédiaire entre nous deux. J’étais, de ce fait, quasiment un électron libre. Mes ressources étaient certes limitées, surtout si l’on tenait compte de ma première mission, mais il n’en demeurait pas moins que la spécificité qui entourait même mon existence et celle de mes hommes nous offrait un avantage certain sur nos ennemis. Ironiquement d’ailleurs, j’étais sans doute la seule personne à disposer de troupes fraiches et motivées étant donné qu’elles n’avaient pas connu les déboires de cette fameuse Pandémie. Plus savoureux encore ! La réalité de ma situation m’obligeait à emprunter les tactiques des rebelles contre eux. À leur instar, j’allais mener moi aussi une guérilla dont la puissance leur ferait regretter d’avoir voulu se frotter à l’Empire. Mais encore fallait-il encore que je puisse commencer ma tâche.

C’était d’ailleurs pour cette raison que je me trouvais actuellement sur le pont du Gorgon en compagnie de mon nouveau second, le lieutenant Legrange. Avec son aide, je supervisais la finalisation de la toute dernière étape du redéploiement que j’avais ordonné. Au regard de la nature de mes nouveaux ordres, j’avais du reconceptualisé complètement le système de défense. Même si je laissais derrière moi le Basilisk, l’Hydra et le Manticore pour défendre nos installations, la réaffectation temporaire du Gorgon m’obligeait à veiller à ce qu’il n’y ait aucune faille dans notre tout nouveau périmètre de défense. C’était d’ailleurs pour cette raison que j’avais délégué la direction des opérations au commandant Kratas en mon absence. Il était le seul en qui j’avais pleinement confiance. Brusc et Mullinore n’avaient guère apprécié d’être, encore une fois, relégué au second plan, mais je n’en avais cure. Je tenais à ce que la direction de la Gueule soit impeccable. Or seul cet homme, que je considérais comme mon ami, me semblait compétent et pleinement conscient des enjeux.

Je lui avais d’ailleurs demandé de ne rien communiquer aux scientifiques de la Gueule quant aux évènements qui avaient eu lieu durant cette année. Je ne voulais pas qu’ils soient distraits dans leurs travaux. Il était impératif, surtout au regard de cette fameuse situation, qu’ils se concentrent sur le projet Broyeur de Soleil. Si certains d’entre eux venaient à savoir que l’Étoile de la Mort, station qu’ils avaient aidé à élaborer, avaient détruit la planète Manaan, il était évident qu’ils en viendraient à émettre des doutes voire refuseraient tout simplement de poursuivre leurs travaux aux noms de conceptions morales surannées qui n’avaient pas leur place en ce bas monde si du moins nous désirions que l’Empire subsiste. Bien que la disparition d’autant d’êtres puisse paraitre ignoble, il était nécessaire, parfois, de commettre l’irréparable au nom d’un but plus noble. Après tout, même la nature s’accordait sur ce point : tout changement apportait son lot de destructions. Aussi se lamenter sur une simple statistique n’avait pas grand sens.

Afin d’éviter d’être à nouveau coupé de la galaxie, j’avais disposé un droïde sonde, non loin de la sortie du corridor que nous empruntions pour nos aller et venues. Grâce à lui, même si la transmission n’était guère optimale, Kratas serait en mesure de disposer des dernières informations, mais aussi de me contacter si jamais un problème venait à avoir lieu. Même si trois navires de guerre me semblaient largement suffisants pour pallier n’importe quelle menace, écarter la possibilité d’une attaque en force des rebelles ou, pire encore, des forces renégates aurait été une folie. Bien qu’il fût peu probable que ce fameux Grand Amiral Thrawn ait eu vent de mon existence, j’ignorais totalement ce qu’il savait du projet Étoile de la Mort. D’après les données que Wilhuff m’avait fournies, je ne devais absolument pas le sous-estimer. Ce conseil ainsi que la nature de ma toute nouvelle mission expliquait sans aucun doute pourquoi le  Grand Moff m’avait envoyé, en plus de tout un tas de documents et de vaccins, des tonnes de caisses de matériel que je chargeais en ce moment même à bord du Gorgon. Très clairement, il tenait à ce que nous pûmes nous défendre de façon optimale et à ce que nous pûmes effectuer des réparations le cas échéant.

Pourtant en un sens, même si je lui étais reconnaissante d’avoir pensé à nos soucis de logistiques, il n’en demeurait pas moins qu’il avait oublié un point essentiel : le manque criant d’hommes à bord du Gorgon. Je dirigeais un équipage compétent qui avait certes été trié sur le volet, mais qui n’avait pas les capacités opérationnelles d’un Star Destroyer de classe Imperial I normal. J’avais un équipage squelettique au point qu’avec le lieutenant Legrange, nous avions dû totalement reconceptualiser l’organisation interne de mon Bâtiment qui avait pensé pour mon affectation. Là, il était question de chasser si ce n’est de combattre des Rebelles qui pouvaient avoir en leur possession des vaisseaux capitaux. Un tel changement de paradigme demandait de concevoir une meilleure mise en réseau des différents systèmes du Gorgon afin qu’en dépit de notre nombre réduit d’hommes à son bord, il puisse se mouvoir de manière optimale comme si de rien n’était. Cela n’avait pas été une mince affaire tant il avait fallu également mettre sur pied tout un tas de pare-feu afin d’éviter que nous ne soyons piratés, mais nous y étions parvenus. Du moins si j’en croyais Lagrange qui faisait les dernières vérifications d’usage.

Demeurait la question, en revanche, de nos bases de données. Même si les données de Tarkin m’avaient brossé un tableau général de la galaxie et m’avaient fourni de nouvelles données de cryptage pour le contacter, il n’en demeurait pas moins que je ne disposais pas de renseignements de toute première fraicheur sur la situation au sein de la Bordure. J’avais besoin d’informations. Je devais savoir où les Rebelles se déplaçaient. Il me fallait connaitre les mondes qu’ils possédaient et défendaient. En somme, je voulais avoir un meilleur aperçu de ma situation afin de mener ma mission à bien. Pour cela, je comptais me rendre sur Rhen Var qui, d’après mes souvenirs, comportait une station d’écoute impériale. Au regard de sa position, par rapport à Kessel, y aller ne devrait pas être un problème. Du moins en théorie. Tout comme en théorie, la galaxie n’aurait pas dû avoir à subir une situation ubuesque.  Au regard de cette dernière, j’en venais presque à me demander ce qu’il se serait passé si, par malheur, l’Empereur et Tarkin avaient succombé à une quelconque attaque. Que serait-il advenu de l’Empire ? Et surtout, aurions-nous pu mener notre devoir à bien ou nous aurait-on, au contraire, oubliés pour l’éternité au point que nous aurions continué à obéir à des ordres qui n’auraient plus lieu d’être ? Je n'aurais su le dire et préférais, en réalité, éviter d’y répondre tant la simple évocation d’une telle situation me faisait froid dans le dos.

Pouvait-on simplement demeurer sain d’esprit alors que le monde que vous aviez connu et chéri n’existait plus, car vous étiez resté isolé ? Est-ce qu’une telle existence avait encore seulement un sens ? Rien que cette année d’absence me donnait le sentiment d’être totalement déphasée de la réalité, d’appartenir à un tout autre monde. Je ne reconnaissais plus cette galaxie que j’avais quittée et cela me faisait presque peur en un sens même si je n’en montrais rien. Comment mes hommes et moi-même pouvions nous évoluer dans cet univers qui avait connu mille tourments en notre absence ? Étions-nous les derniers êtres dans cette galaxie à avoir conservé un peu de bon sens ? Incarnions-nous le dernier espoir si ce n’est rempart d’un Empire basé sur l’Ordre et la Sécurité ? Ou allions-nous, du fait de l’ironie de notre situation, être considérés comme des parias, comme les représentants d’un monde qui n’était plus qu’une illusion et pour lequel nous n’avions pas eu la chance de nous battre ?

Même si ces questions me turlupinaient quelque peu tant la situation présente m’obligeait, dans une certaine mesure, à remettre en question mon existence et celle de mes hommes à cet instant précis, il n’en demeurait pas moins que tout ceci était bien peu de choses comparées à mon attachement à l’Empire. Au diable le doute et la situation ubuesque dans laquelle se trouvait la galaxie ! Je comptais bien accomplir mon devoir, quitte à devoir y mettre le prix. En ces heures sombres où le chaos et l’insécurité rongeaient le cœur de quantité de citoyens de l’Empire et où certains êtres perfides n’hésitaient pas à remettre en question l’ordre établi au nom de concepts particulièrement douteux, il était impératif que mes hommes et moi soyons en mesure de nous dresser tel un rempart pour protéger et assurer la pérennité du régime de Palpatine. Seuls l’Ordre et la Sécurité devaient prévaloir, et ce en toutes circonstances. Du moins si nous voulions instaurer une galaxie où la paix, la justice et la stabilité seraient de vigueur. Seuls un idiot ou un Rebelle ne sauraient voir l’importance capitale que revêtait l’œuvre de l’Empereur. Et si pour atteindre ce noble but, il fallait condamner une partie non négligeable de la population galactique ou même détruire  une planète telle que Mon Calamari, j’étais prête à le faire sans éprouver une once de regret et d’hésitation. L’Empire prévalait.

C’était du moins ce que je pensais sur le sujet alors que je contemplais le vide spatial sous mes yeux, non sans une certaine fascination. Quand bien même cette affectation avait été assez peu palpitante, je reconnaissais que l’espace de la Gueule était assez singulier surtout si l’on associait à cela la vision de trois Star Destroyers de classe Imperial I. Distinguer ces navires aux formes triangulaires grisés au sein d’une région entourée de trous noirs et d’étoiles sur le déclin était presque féérique. L’on aurait cru assister à une sorte de ballet silencieux et terriblement mortel. C’en était…poétique, mais également quelque peu intrigant tant la nature de ces lieux n’avait rien de logique. Ayant reçu des cours d’Astronavigation, la spécificité de cet endroit ne m’échappait pas, bien au contraire. Je savais que des régions comme le Noyau profond étaient ponctués de trous de vers, rendant la circulation terriblement dangereuse. Mais si l’on exceptait les Régions Inconnues, aucune partie de l’espace impérial ne ressemblait à celui-ci à tel point que l’on aurait pu croire qu’il n’était pas naturel. Lors de mes tentatives d’exploration de la zone, j’avais bien tenté de trouver la trace d’une quelconque présence expliquant ce phénomène. Hélas ! Sans grand succès. Quant aux scientifiques de mon Installation, ils n’avaient aucune explication viable à émettre sur le sujet si j’en croyais ce que j’avais entendu en quelques occurrences au Mess.

Entendant un bruit de pas quelque peu énergique derrière moi, je détachais mon regard du hublot du pont pour les poser sur mon tout nouveau second qui semblait, à première vue, quelque peu stressé. L’on pouvait le comprendre au regard de la situation et de ma réputation.  Pourtant, même s’il semblait à peine sorti de l’adolescence au point de paraitre maladroit  malgré son mètre quatre-vingt, son dossier vantait une certaine compétence et exemplarité. Raisons pour lesquelles il avait été recruté par Tarkin et moi-même. En dépit de ce détail, ce blondinet rasé de près comme l’exigeait le protocole impérial était, dans sa manière d’être, mon complément si ce n’est mon opposé. Là où j’étais dure et impitoyable, il se montrait plus compréhensif et humain ce que je ne pouvais pas me permettre pour des raisons évidentes. Il incarnait le parfait chainon entre l’équipage et moi et était en mesure, vu sa différence d’approche, de mettre un peu d’eau dans mon vin ce qui ne serait sans doute pas plus mal au regard de ce que nous nous apprêtions à affronter. C’était pour cela que je l’avais promu au grade de lieutenant et de second. Il me fallait quelqu’un qui put remplacer efficacement Kratas et m’aider dans ma tâche quand bien même l’expérience lui faisait défaut. J’étais d’ailleurs assez mal placée pour en juger étant donné qu’en dépit de nos exercices de combat, j’étais tout aussi inexpérimentée ce qui m’agaçait quelque peu.


« Oui Lieutenant ? »

« Nous avons intercepté la transmission suivante, Amirale »

Il pianota durant quelques instants sur son datapad afin de me faire écouter ledit message qui ne manqua pas de me faire froncer des sourcils. Ainsi l’un de nos bâtiments était la cible d’une attaque. Au regard de la zone, il n’était guère étonnant que des pirates essaient, du fait de la proximité de l’espace Hutt, de s’accaparer les denrées de certains convois civils, mais, ici, en l’occurrence il s’agissait d’un escorteur impérial à qui l’on avait délibérément tendu une embuscade. Quand bien même, je n’affectionnais guère les pirates, ils n’étaient pas stupides au point d’attaquer au hasard des vaisseaux. Ils prenaient soin de choisir leur cible. Il s’agissait donc bel et bien d’un acte délibéré comme l’un des nôtres et plus largement contre l’autorité impériale. L’énonciation du code Zero pour sa part était assez éloquente pour qu’il n’y ait nullement besoin de s’interroger plus longuement. La survie de ces hommes était clairement en jeu. Le protocole nous imposait de leur prêter assistance immédiatement. J’étais prête à le faire avec ou sans ce code. Hélas, j’avais un problème de taille à affronter avant de pouvoir assister cet allié. Sortir le Gorgon de la Gueule était complexe et périlleux. Même si j’avais cartographié la zone, certaines routes nécessitaient un peu de temps. Or le Revenant ne semblait pas disposer de ce luxe. Le temps que nous puissions rejoindre la position de cet escorteur, il serait sans doute déjà trop tard. Aussi, sans perdre une minute, je tâchais de m’enquérir d’un point avec le Lieutenant.

« Du mouvement en provenance de nos alliés sur Kessel ?»

« Aucun Amiral. Soit ils n’ont pas reçu la transmission soit ils ignorent délibérément ce message. »

Il était vrai qu’au regard de la spécificité de cette zone, il fut probable que le croiseur de classe Victoire n’ait pu, ne serait-ce que capter la moindre communication en provenance du Revenant. Or relayer cette dernière par le biais de mon propre navire était totalement exclu en dépit du code Zero. Il y avait un risque non négligeable de dévoiler, ainsi, ma position et celle de l’installation de la Gueule. Bien que mon affectation eût quelque peu changé, la nature de mes ordres exigeait toujours que cette base demeure secrète aux yeux de la galaxie. Allié en danger ou non.  Personne ne devait savoir qu’une installation de recherche en superarme se trouvait en ces lieux. Ni Impériaux. Ni Rebelles. À moins que l’Empereur ou le Grand Moff n’en décide autrement, je devais continuer de me plier à leur volonté. Je n’osais même pas imaginer la fureur dans laquelle rentrerait Wilhuff si j’en venais à transgresser ses demandes, et ce pour sauver un bête escorteur et j’aurais été d’accord avec lui. Entre la sauvegarde du Projet Broyeur de Soleil qui pouvait potentiellement assurer la protection et la suprématie de l’Empire et le sauvetage d’un simple bâtiment allié, il n’y avait pas à se poser de questions. Tout n’était qu’une question de bon sens quand bien même l’idée que des alliés se fassent tailler en pièces par de potentiels rebelles ne me plaisait guère. Aussi avais-je espéré que la flotte de l’astéroïde puisse se porter au secours de ce navire.

Étant donné les installations de l’astéroïde de Kessel dont certaines étaient plus poussées que les miennes, ils auraient dû capter ladite communication. Du moins en toute logique. De toute évidence, ils avaient décidé de faire la sourde oreille ce qui n’était guère étonnant. Les personnes affectées sur Kessel n’étaient jamais les plus compétentes. En général, elles n’étaient même pas dignes de porter l’uniforme tant elles étaient corrompues. Pourtant, ironiquement, ces hommes à l’inverse de moi, avaient eu la chance d’obtenir une affectation et un grade. Quand bien même, ils n’étaient guère capables de faire atterrir une navette de classe Lambda dans un astroport. Cette injustice ne manquait pas de me hérisser le poil même si je tâchais de rester de marbre aux yeux du lieutenant. Je ne devais pas montrer mes émotions. Pas en public. Pas sur le pont de mon bâtiment. Pas si je désirais que l’on voie en moi l’officier et non la femme. Néanmoins, je me jurais dans un coin de ma tête de faire payer ces individus pour leurs insubordinations et leur comportement tout à fait déplacé en ces circonstances. Ils déshonoraient l’Empire et leurs uniformes.


« Ignorer un Code Zero est passible de la Cour Martiale, Lieutenant. Vous le savez tout comme moi. J’espère pour eux qu’ils ne feront pas cette bêtise. Cela serait regrettable. » Je fis une pause avant de reprendre sur un ton péremptoire. « Mettez le vaisseau en condition 2. Que nos hommes se tiennent prêts au combat. Tracez un cap pour nous faire sortir le plus rapidement possible de la Gueule en direction de la source de cette transmission. Nous allons soutenir nos alliés et faire comprendre à nos ennemis ce qu’il en coute d’attaquer un bâtiment impérial.»

Le lieutenant partit retransmettre mes ordres sans plus tarder alors que je portais mon regard, à nouveau, sur le spectacle derrière le hublot. Notre départ était certes précipité par rapport à ce que j’avais défini avec le commandant Kratas, mais étant donné la nature de la transmission il savait tout comme moi qu’attendre plus longtemps m’était impossible. Fort heureusement, nous avions fini de transférer à bord le matériel nécessaire à notre petite escapade. J’avais préféré attendre une journée de plus à mon équipage afin que celui-ci soit frais et dispo, mais les évènements extérieurs m’obligeaient à revoir l’ordre de mes priorités. Nos adversaires, quels qu’ils soient, me forçaient la main et ils allaient en payer le prix. Du moins s’ils étaient encore auxdites coordonnées lorsque nous arriverions sur place. Ce dont je doutais fortement.

Même si je demeurais inexpressive, je serrais mon poing de rage à l’idée d’arriver en retard pour soutenir nos alliés. Seuls un inconscient ou un fou auraient pu croire que nous parviendrons à temps aux dites coordonnées. Le lieutenant Lagrange le savait tout aussi bien que moi bien qu’il n’ait préféré rien formuler à haute voix ce dont je lui savais gré. Néanmoins, j’espérais bien naïvement que l’escorteur ou la personne responsable de cette transmission parviendrait à infliger suffisamment de dégâts aux forces ennemies pour les pousser à demeurer sur place le temps de faire des réparations. À vouloir acculer un ennemi, l’on pouvait parfois s’en mordre les doigts comme je l’avais dit une fois à Wilhuff au sujet de sa doctrine. Le désespoir permettait aux femmes comme aux hommes d’accomplir l’impossible. Pire encore ! Du fait qu’ils n’avaient plus rien à perdre, ils n’hésitaient pas à avoir recours aux actes les plus suicidaires qui soient pour emporter avec eux leurs ennemis. Avec de « la chance »,  cette théorie se vérifierait encore et me permettrait de venger la mort de ces soldats… Avec de la « chance »…

Fronçant les sourcils, je me retournais pour faire face à la passerelle alors que, sous mes pieds, je ressentais les moteurs du Gorgon ronronné pour permettre un passage en hyperpropulsion. Étant donné la nature de l’espace dans lequel nous étions, nous allions devoir avoir recours à plusieurs bonds. Or, il y avait un risque qu’en nous rapprochant de la cible, nous finissions par nous faire repérer à cause d’une alerte de proximité ce qui leur laisserait le temps de battre en retraite. Il fallait à tout prix empêcher cela. Ironiquement, la région que nous nous apprêtions à arpenter avait été parfaitement cartographiée par mes soins et comportait de nombreuses nébuleuses susceptibles de camoufler notre approche. Aussi, sans plus tarder, je me déplaçais d’un pas vif en direction du poste d’astronavigation.


« Enseigne, montre-moi la position de la transmission ainsi que le cap que nous nous apprêtons à suivre et affichez-moi une carte de cette zone. »

Sans perdre un seul instant, l’homme s’exécuta et afficha sur son écran les données que je lui avais demandées. Comme je l’avais deviné, les Trous Noirs composant la Gueule nous obligeaient à faire une multitude de bonds hyperspatiaux avant d’arriver à destination. Cependant, dans un désir d’efficacité, l’ordinateur avait prévu de nous faire passer, pour la dernière étape, par la voie hyperspatiale principale. Il fallait éviter cela. Aussi, sans prendre le temps de demander à l’enseigne de corriger cette manœuvre, j’entrais des données dans l’ordinateur pour que notre ultime passage en hyper propulsion nous emmène non pas sur ladite voie, mais dans une des nébuleuses présentes non loin de notre cible. Cela rallongerait notre voyage de quelques minutes, mais, cela nous offrirait le temps non seulement de repérer nos ennemis, mais surtout de les surprendre et de les prendre à leurs propres jeux. Nous allions leur montrer ce que c’était que de réellement jouer au jeu du chat et de la souris et ils n’allaient certainement pas aimer.

Sans dire un mot, je retournais à ma place originelle sur le pont et croisais les bras derrière mon dos alors que le Gorgon entrait en hyperespace et laissait derrière lui, pour la première fois depuis bien longtemps, les installations de la Gueule.  J’en éprouvais du soulagement, mais également un peu de crainte. Je savais ce que j’abandonnais derrière moi, mais, en dépit des rapports, j’ignorais ce à quoi j’allais faire face ni si j’allais retrouver mes installations dans l’état dans lequel je les avais laissées à mon retour. Seul l’avenir me le dirait…l’Histoire ou plutôt mon histoire était en marche. Ceux qui ne pourront suivre seront laissés derrière, comme Kratas et les autres, à regarder de loin pour l’instant. Et ceux qui se dresseront sur mon chemin ne verraient plus jamais… je m’en faisais le serment. Qu’ils fussent autrefois des impériaux ou non…


[…]

Dire si nous avions passé des heures ou quelques minutes en hyperespace, malgré le nombre de bonds effectués, aurait été impossible tant je savais que la mesure du « temps » était relative en ces circonstances. Pourtant, une certaine forme d’impatience me guettait tant je désirais prendre part à ce combat, mais aussi, par une ironie du destin qui devenait de plus en plus fréquente ces derniers temps, une migraine de tous les diables me faisait atrocement souffrir. D’après le médecin du bord, c’était dû à l’opération que j’avais subie à bord de l’Étoile Noire sans que je me souvienne pourquoi. Vraisemblablement ils s’étaient débrouillés comme des sagouins, car, dès que je faisais un effort de concentration un peu long, ma tête se rappelait à mon bon souvenir. Sans doute que ces charlatans avaient salopé leur travail sous prétexte que j’étais une femme, femme qui selon les rumeurs de la flotte, devait sa position à sa capacité à ouvrir les cuisses…ce qui, en y repensant me mettait dans une rage folle. Hélas ! Je n’avais pas le temps ni le luxe de me préoccuper de ce léger détail quand bien même il était particulièrement dérangeant. J’allais devoir faire avec, pour le moment jusqu’à ce que je puisse, un beau jour retourner au Centre Impérial pour y recevoir des soins adaptés. En attendant, je connaissais un moyen simple de soulager ma douleur ainsi que ma rage et ma frustration et cela passait par l’usage des batteries de canons de mon bâtiment…

…ce qui ne saurait plus trop tarder. En effet, nous étions enfin sortis de notre dernier bond hyperspatial pour nous retrouver dans une nébuleuse située non loin de la position depuis laquelle ce fameux lieutenant nous avait contactés. Même si nos senseurs étaient quelque peu brouillés par la composition du nuage dans lequel nous étions, nous savions avec précision vers où nous devions aller. En revanche, bien que nous ayons une localisation approximative, il nous fallait, malgré tout, repérer nos ennemis. Pour cette raison, j’avais ordonné de déployer quelques stormtroopers sur la superstructure du Gorgon afin qu’à l’aide d’appareils d’observation, ils puissent faire office de vigies et nous informer de la position ennemie. Ce qu’ils ne tardèrent pas à faire si j’en croyais les bruits de pas du lieutenant Lagrange derrière moi.


« Amirale, nous les tenons. Nos Stormtroopers ont repéré de multiples débris de vaisseaux ainsi que la présence d’un croiseur de classe Gozanti. En revanche, nulle trace d’un quelconque escorteur impérial. Il a dû être détruit durant la bataille.»

Je tiquais intérieurement à cette mention. Malheureusement, j’avais vu juste en pensant que jamais nous n’arriverions à aider nos alliés. Peut-être cette situation n’aurait-elle jamais eu lieu si la flotte de Kessel avait pris la peine se rendre sur place. Hélas, ils avaient préféré faire la sourde oreille condamnant ainsi de multiples vies impériales. En un sens, je me sentais responsable de leur sort. Il est vrai que j’avais un navire et un équipage à protéger, mais si j’avais pris l’une des routes, plus risquées de la Gueule, peut-être serions-nous arrivées à temps pour empêcher ces salopards de les détruire. Le moins que je pusse faire était de venger leur mort et de comprendre pourquoi ils avaient cherché à s’attirer ainsi les foudres de l’Empire avant de les exécuter purement et simplement. Qui plus est, je ne pouvais ignorer la possibilité qu’il y ait des survivants. Après tout, le croiseur ne semblait pas endommagé. Aussi avait-il dû rester sur place pour une raison ou pour une autre. La collecte d’une boite noire peut-être ? Ou le « sauvetage » de certains membres d’équipages ayant eu la « chance » d’utiliser une capsule de survie ? Je l’ignorais. Du moins pour le moment.

Ce dont j’étais sûre, en revanche, c’était que j’avais une cible à portée de tir. Au regard de la classe de cette dernière, j’aurais pu me dire qu’il s’agissait d’un navire impérial. Cependant, son apparence ainsi que son absence de chasseur TIE laissaient peu de doutes sur le fait qu’il s’agissait d’un bâtiment ennemi ou d’un vaisseau contrôlé par un chasseur d’épave…


« Que nos soldats remontent à bords Lieutenant. Condition 1. Aux postes de combat. Sortez-nous de cette nébuleuse et mettez le cap sur le Gonzanti. Ne lésinez pas sur la vitesse. Ordonnez à nos canonniers de n’utiliser que nos canons à ions. L’usage des turbolasers est proscrit. Il me les faut vivants. Pas de désintégration. » J’insistais lourdement sur le dernier mot « Nul besoin de déployer la chasse, nous risquerions de les atteindre avec nos tirs. »

L’alarme se mit à raisonner dans les coursives et sur le pont du Gorgon ce qui n’arrangea pas malheureusement ma migraine, mais je n’en avais que faire. Ma proie était là, à proximité. Il ne me restait plus qu’à l’attraper au cours de ce qui serait une sorte de baptême du feu pour mon équipage. Certes, celui-ci serait incomplet étant donné que j’avais empêché nos quelques chasseurs de sortir et nos canonniers d’utiliser nos batteries de turbolaser, mais je tenais absolument à ce que nous puissions interroger les personnes qui nous faisaient face.  Même si les Impériaux du Revenant étaient tous probablement morts, il me fallait des renseignements. En un sens, je ne faisais que respecter que les ordres de Tarkin : je traquais des rebelles. Or leurs ordinateurs de bords me permettraient sans doute d’en apprendre plus sur le sujet et de fil en aiguille, si j'avais un peu de chance, je pourrais remonter jusqu’à une cellule locale que je pourrais définitivement éradiquer. En somme, ce Gozanti représentait la première prise de ce qui serait mon voyage.

Mue par la force de ses réacteurs à Ions, le Gorgon s’élança sous mes yeux pour s’avancer vers sa cible. Au début, cette dernière ne se douta de rien. Ses occupants étaient sans doute trop fiers d’avoir détruit un escorteur impérial au point de se laisser bercer par le doux sentiment de victoire qui les étreignait. Mais plus pour très longtemps. Depuis le poste de commandement, je regardais la proue de mon bâtiment émerger progressivement de la nébuleuse suivie progressivement des systèmes de ciblages des Turbolasers, puis de ceux des canons à ions. Vint ensuite, les trois étages de sa structure et enfin le pont. À coup sûr, leurs senseurs avaient finalement repéré notre présence comme en attestait leur tentative désespérée de virer de bord. Mais il était trop tard sauf qu’ils ne le savaient pas encore. Intérieurement, j’imaginais non sans peine la stupeur qui avait du s’afficher sur le visage de l’officier commandement ennemi lorsqu’un Bâtiment de 1600 mètres était soudainement apparu sur son écran radar. Lui comme moi savions pertinemment qu’en face à face un Gozanti n’avait aucune chance contre un Imperial I.

Pourtant ce ne fut pas faute d’essayer. Ils tentèrent, dans un accès de désespoir sans nul doute, de nous causer des dommages en pointant leurs canons sur la proue de mon navire et en ouvrant automatiquement le feu. Non que cela eut un effet quelconque sur la superstructure de mon bâtiment dont les boucliers avaient été activés. À moins de ne disposer d’une arme suffisamment puissante telle qu’une bombe nucléaire à leur bord, ils n’avaient aucune chance de ne serait-ce que rayé la peinture. Ils étaient condamnés, mais ils entretenaient, malgré tout, un espoir de survivre à cette rencontre. C’était tout simplement un espoir de fou et je comptais bien le leur rappeler quand bien même ils avaient eu la bonne idée de mettre toute la puissance qu’ils pouvaient dans leurs moteurs. Leurs réacteurs devaient être à deux doigts de la surcharge, mais il s’agissait, en effet, du seul moyen à leur disposition pour réussir à me fausser compagnie… En temps normal, ils auraient pu y parvenir, mais c’était sans compter sur le fait que j’avais pris cela en compte en ordonnant à mon second de ne pas lésiner sur la vitesse du Gorgon. À moins de disposer d’un chasseur ou d’un vaisseau lourdement modifié tel que ceux détenus par les contrebandiers que l’on croisait sur Kessel, il n’y avait aucun moyen pour qu’un simple Gozanti puisse prendre de vitesse un classe Imperial lorsqu’il s’était mis en chasse.


« Commandez le feu quand vous serez à portée. »

Ce qui ne tarda pas lorsque je vis, pour commencer, les deux canons à ions lourds, suivi de peu par les autres canons à ions, tenter de cibler le bâtiment ennemi. Je ne manquais pas de noter, sans sourciller, que certains tirs étaient loin d’être précis. Un peu d’entrainement supplémentaire risquait de devoir être nécessaire pour certains hommes du bord même si je n’occultais pas le fait que c’était la toute première fois qu’ils se trouvaient dans cette situation. Après tout, lorsque nous avions dû patrouiller au sein de la Gueule, nous n’avions eu affaire qu’à des vaisseaux de contrebandiers lourdement endommagés par les trous noirs et nous ne devions que les détruire. Mon équipage manquait cruellement d’expérience. Aussi tachais-je de ne pas leur en vouloir quand bien même cela m’agaçait de voir que comparé à certains d’entre eux, même un aveugle serait bien plus précis. Je n’écartais pas non plus, que la mise en réseau de certains systèmes puisse déséquilibrer le tout, mais hélas, au regard de la nature de la transmission reçue, je n’avais pu pleinement m’intéresser à ce point. Certains bugs pouvaient toujours subsister.

Progressivement, le Gorgon gagna du terrain sur le Gozanti et la précision de ses tirs alla en augmentant. Bien qu’il ne s’agisse pas de turbolasers, ce spectacle, qui était de toute beauté, apaisa quelque peu mes nerfs ainsi que ma migraine. Ces rebelles avaient joué avec le feu et ils étaient sur le point d’en payer le prix. Quoiqu’ils ignorassent ce que je comptais leur réserver une fois que nous les aurions capturés…ce qui n’était plus qu’une question de secondes désormais. En effet, l’effet conjugué des canons à ions et des deux canons lourds, qui étaient devenus bien plus précis au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la cible, permit de faire sauter l’électronique du bord et de mettre le bâtiment ennemi hors d’état de nuire au point que l’on aurait cru qu’il s’agissait d’un vaisseau fantôme errant à travers l’espace. Il ne nous restait plus qu’à les cueillir. Je me retournais une fois de plus vers le lieutenant La Grange.


« Réduisez notre vitesse et branchez les faisceaux tracteurs. Que des escouades de Stormtroopers se rassemblent au hangar principal et se préparent à une manœuvre d’abordage. Qu’ils capturent si possible les officiers du bord ou ce qui tient de chefs à ces terroristes. Pour le reste, libre à eux de faire usage de la force létale si cela leur semble nécessaire. Après tout, ils semblent n’avoir fait aucun quartier à nos camarades du Revenant, il serait bien normal qu’on leur rende la politesse, ne croyez-vous pas lieutenant ? » Il s’agissait surtout d’une question rhétorique. « Je les rejoindrais en cours de route. La passerelle est désormais à vous Lieutenant. »

Sans attendre une confirmation de sa part, je quittais le pont et me dirigeais vers le turboascenseur le plus proche pour rejoindre le hangar. Les quelques soldats qui se trouvèrent sur mon chemin s’écartèrent et me saluèrent comme l’exigeait le protocole même si je ne pris pas la peine de les considérer sur  le moment. J’avais d’autres chats à fouetter et je devais avouer que mon sang bouillait à l’idée de rencontrer l’officier commandant du Gozanti. S’agissait-il d’un pirate ? D’un intermédiaire ? D’un Rebelle ? Pour attaquer un navire impérial, la logique voulait que cela soit le dernier cas de figure. Pourtant, au vu des changements qui avaient bouleversé la galaxie très récemment, je ne pouvais pas en être aussi sûre. D’après Wilhuff il y avait, également, des traitres au sein de l’Empire. Je ne devais pas écarter cette option. De même, au regard des évènements récents, je ne pouvais occulter que des déserteurs soient aussi responsable de ce carnage.

Quoi qu’il en soit, je comptais bien avoir des réponses. D’une manière ou d’une autre, je les obtiendrais.  De mémoire, le Gorgon détenait à son bord un droïde IT-0. Peut-être en ferais-je usage même si je préférais de loin utiliser une chaise de torture. En effet, à mes yeux, il y avait quelque chose de terriblement relaxant, mais aussi artistique dans l’utilisation d’un tel instrument. Admirer les tremblements et les spasmes d’une personne attachée à cette chaise était des plus délectable et, oserais-je le dire, me mettait de bonne humeur. J’avais besoin de me calmer, après tout. Autant joindre l’utile à l’agréable.  Et qui sait. Peut-être bien que ses doux hurlements de douleur pousseront certains de ses camarades à se confesser plus rapidement. J’avais toutes les cartes en mains pour obtenir ce que je désirais.

L’on aurait pu m’objecter le fait que je disposais du Gozanti et que ses systèmes du bord, étant désormais désactivés, ne pouvaient plus être purgés. Aussi des renseignements devaient sans doute se trouver dans ses bases de données. Mais cela aurait été partir du principe que ces informations seraient faciles d’accès et non encodés. De même, il était important, pour mener à bien une chasse, d’examiner toutes les pistes possibles. Ce que je comptais faire non sans un certain dévouement et non sans ignorer certaines conventions morales dont je n’avais que faire. Comme le disait si justement Tarkin, la fin justifiait toujours les moyens. Et ce leitmotiv allait se vérifier une fois de plus.  Si torturer un homme me permettait d’obtenir ce que je désirais et de mettre un terme à une menace qui gangrénait l’Empire, cela en valait largement le coup.

Vérifiant d’un coup d’œil que mon DL-44 se trouvait bien à mon ceinturon au cas où un de ces assassins tenterait quelque chose de stupide une fois que je serais à bord, je sortais du turboascenseur pour arpenter, sans attendre plus longtemps, les différentes coursives du navire qui me mèneraient au hangar. Je connaissais ce navire par cœur, aussi me déplaçais-je d’instinct sans prendre la peine de véritablement prendre conscience où j’allais. Cependant, je fus une nouvelle fois frappée par l’état de mon bâtiment. Non que j’eus à me plaindre. L’on aurait cru qu’il sortait encore des chantiers navals de Kuat. En revanche, voir aussi peu d’hommes à son bord me dérangeait quelque peu. Plus que du matériel, le Grand Moff aurait eu mieux fait de m’envoyer suffisamment d’effectifs pour disposer d’un équipage complet. Je savais bien, d’après ses rapports, que l’Empire suite à la pandémie n’avait plus autant d’effectifs par le passé, mais il n’en demeurait pas moins que l’Étoile de la Mort avait à son bord suffisamment de mondes pour qu’il puisse en prélever et m’en envoyer une partie. Pire encore ! Si jamais il n’avait pas eu confiance en eux, il devait bien demeurer quelques troupes au sein des installations de Kamino ? Même s’ils ne s’agissaient que de clones, leur conditionnement était suffisamment élaboré pour que l’on pût leur faire confiance. Du moins en théorie. À moins que la situation ne soit pire que ce qu’il m’eut dépeint dans ses rapports préliminaires, je ne voyais pas ce qui justifiait cela. Et cela me posait problème…surtout si je tenais compte d’un point en particulier qui venait de germer dans mon esprit…

…avant que celui-ci ne soit brutalement rappelé à la réalité lorsque j’entendis un bruit d’explosion, des tirs suivis de près par des cris d’agonies. Pressant le pas, j’arrivais dans le hangar. À l’intérieur, comme prévu se trouvait le Gozanti Class qui était désormais « amarré » au Gorgon ainsi que de multiples escouades de Stormtroopers prêtes au combat non loin du sas d’entrée. Cependant, si j’en croyais la fumée que je voyais apparaitre depuis ma position, tout ne semblait pas se dérouler très bien, ce que s’empressa de me confirmer un capitaine attendant mon arrivée. La première escouade avait réussi, à forcer le  sas du Gozanti, mais la puissance de feu ainsi que la position défensive de nos ennemis leur avait permis d’annihiler ladite escouade. La seconde, n’avait d’ailleurs pas eu plus de succès, si j’en croyais les cris que j’entendais ce qui me fît enrager intérieurement. Si j’avais pris la peine  de détruire ce navire et de récupérer simplement sa boite noire, j’aurais pu éviter la mort de 16 Stormtroopers. Si j’avais pris la peine d’enfumer le Gozanti, nos hommes auraient pu survivre. Hélas, j’avais préféré choisir la méthode de mon amant et mentor…ce qui n’avait pas fonctionné. Malheureusement, je n’avais pas d’autres choix et devais continuer.


« Vos ordres n’ont pas changé, Capitaine. Que vos hommes continuent l’offensive quoi qu’il en coûte. »

Vraisemblablement, par une ironie du sort, le destin voulut qu’au moment où je prononçais ses ordres, la troisième escouade parvienne à constituer une tête de pont à l’intérieur du Gozanti et à éliminer les quelques ennemis qui s’étaient rassemblés au sas. Ne restait plus qu’à s’emparer du reste du navire désormais. Ce n’était qu’une question de temps, du moins c’est ce que je me disais alors que je regardais d’autres escouades pénétrer à l’intérieur afin de continuer à se constituer un chemin et de poursuivre leur attaque. En tant qu’ancienne membre du corps des Stormtroopers, j’étais quelque peu curieuse de savoir comment nos hommes étaient parvenus à réussir là où seize soldats avaient échoué auparavant. Avaient-ils eu de la chance ? Ou avaient-ils utilisé une Flash bang ? Je n’aurais su le dire même si j’étais sûre que le rapport de cette intrusion finirait bien par éclairer ma lanterne.

Au bout d’un certain temps d’attente, alors que les premières escouades à être rentrées à bord avaient du mal à gagner du terrain, je décidais de les rejoindre non sans laisser passer avant moi, les quelques renforts dont ils avaient besoin vraisemblablement. Pénétrant à l’intérieur du sas du Gozanti, je fus frappée de constater qu’il était encore quelque peu enfumé. De toute évidence, mes hommes tout comme nos ennemis n’avaient pas lésiné sur la puissance de feu. Il est vrai que je n’avais pas proposé à ces derniers de se rendre. Peut-être aurais-je dû le faire. Cela nous aurait épargné du temps et la vie de quelques hommes ? Hélas ! Ayant été trop aveuglé par ma soif de revanche, je n’avais pas songé un seul instant à cette possibilité. C’était désormais trop tard. À droite et gauche du sas je notais, également, la présence de deux soldats, armes au poing au cas où un ennemi se présenterait et chercherait à m’abattre.

Je fis quelques pas à l’intérieur et remarquais la présence d’un autre soldat qui semblait vouloir dégager les cadavres de notre chemin et s’enquérir, en même temps, de la survie ou non de l’un de ses camarades. Vraisemblablement, il avait fait chou blanc vu la célérité avec laquelle il voulut se mettre au garde à vous. Je l’interrompis d’un signe de la main et regardais avec attention les corps de mes hommes puis ceux de mes ennemis. Au moins ce soldat avait-il pris soin de disposer correctement les dépouilles de mes subordonnés. Même dans la mort, il méritait le respect. Après tout, ils venaient de sacrifier leur vie pour l’Empire. Cependant, la vue de ces morts ne manqua pas d’alimenter ma rage. Aussi décidais-je de poursuivre mon chemin dans la coursive du vaisseau suivi par une autre escouade de Stormtroopers. Conservant, par mesure de précaution, une main sur la crosse de mon DL-44, je portais la main au comlink attaché à ma ceinture afin de contacter Lagrange.


« Rien à signaler Lieutenant ? »

« Rien Madame. Pas la moindre trace d’un autre ennemi. »

« Bien. Dans ce cas envoyez quelques servants ainsi quelques droïdes au hangar principal. Il nous faut récupérer les données que contient l’ordinateur de bord, et ce le plus rapidement possible. Pensez également à scanner les environs. Sait-on jamais, il pourrait toujours y avoir un survivant du Revenant. »

« Tout de suite Amirale »

Je coupais le comlink sans aucune forme de cérémonie et continuais mon chemin avec une seule idée en tête : en terminer une bonne fois pour toutes avec les indésirables du bord.
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Ven 26 Mar 2021 - 17:39
Sans un mot, la rousse regarda le croiseur de classe Gozanti approcher avec prudence de sa position au milieu du nuage de fumée généré par les commandes de bord de son TIE. Elle avait déjà essayé une seconde fois de redémarrer les systèmes sans succès et s’était résigné à voir son appareil dériver avec elle dans le vide de l’espace au milieu des débris du Revenant et des cadavres de son équipage. Son regard glissa justement sur un corps raidi qui tournoyait doucement dans la direction du croiseur, les bras écartés et les jambes à demi-pliées quelques instants avant qu’il ne se fracasse contre la coque rouillée du transporteur armé. Le cadavre se disloqua sous l’impact, balayé du chemin par l’imposante masse qui venait laisser planer une ombre plongée menaçante sur la fine coquille qui abritait l’espionne à la chevelure rousse. Shira ferma brièvement les yeux et poussa un long soupir avant de poser son SE-14r sur le rebord de son écran de ciblage. Il était hors de question qu’elle se laisse pousser à travers un sas pour finir balancer dans l’espace tel un vulgaire sac à viande prêt à être menée à ébullition puis congelée pour l’éternité. Bien que les statistiques jouassent de manière criante contre elle, la Main de l’Empereur comptait bien se battre jusqu’au bout. Elle prit un instant pour se remémorer les procédures de rallumage avant de toucher d’un doigt ganté l’interrupteur de la génératrice principale, puis le leva d’un coup sec une première fois. Elle n’obtint aucune réaction de l’appareil, pas même le moindre cliquètement ou vrombissement. Elle réessaya deuxième et une troisième fois, toujours sans résultats. Son doigt glissa sur la partie gauche du tableau de bord, vers un autre interrupteur situé non loin de l’écran de ciblage. Elle réitéra l’opération, cette fois-ci pour tenter de démarrer la génératrice du secours. Le TIE sembla revenir à la vie au premier essai, un vrombissement léger venant précéder un bref scintillement du voyant lumineux de démarrage avant que le silence ne revienne s’emparer de l’appareil. Il n’y eut aucune réaction de la part de la machine à la seconde tentative. A la troisième, une nouvelle gerbe d’étincelles provenant cette fois-ci d’une des gaines d’alimentation doucha les derniers espoirs de la jeune rousse et sonna le glas de son chasseur. Celui-ci ne redémarrerait pas sans l’intervention de mécaniciens qualifiés, et sans énergie pour alimenter ses systèmes, la Main de l’Empereur allait tomber directement dans les bras de ses assaillants sans avoir pu montrer une dernière fois les crocs.

L’ombre du Gozanti était désormais sur elle et obstruait désormais la dernière source de lumière naturelle qui éclairait jusqu’alors l’habitacle de son appareil lorsque la spirale de ce dernier le présentait au soleil. La seule chose qui éclairait désormais le visage de la rouquine étaient les strobes lumineux de l’ombilical généralement utilisé pour accoster les appareils plus légers et permettre le transfert de passagers ou de matériel. Ils allaient s’accrocher et tenter de monter à bord. Etant donné la vrille dans laquelle était prise son chasseur, la pilote qui sommeillait en elle devait admettre qu’il fallait en avoir une sacrée paire pour tenter une telle manœuvre sans l’aide d’un rayon tracteur. Le visage de Shira se tourna vers l’écoutille de son appareil, déjà verrouillée, à la recherche d’un moyen pour la condamner. Ce mouvement de tête raviva son mal de crâne et la jeune pilote posa distraitement son gant sur sa tempe ensanglantée avant de venir sonder les crampons de verrouillage. Elle ne craignait pas de les voir ouvrir facilement l’écoutille sans l’assistance électrique de l’appareil mais elle ne pourrait rien faire si ses assaillants se décidaient à la forcer manuellement ou pneumatiquement, bien que la dernière affirmation soit fausse. Sans alimentation, il lui était toujours possible de libérer l’huile en dépressurisant les tuyaux du système mais elle ne voulait pas attirer l’attention sur elle. A vrai dire, elle ignorait si ces pirates ou rebelles savaient qu’elle était consciente alors qu’ils se préparaient à l’aborder, c’est pourquoi la rouquine préférait ne pas dévoiler entièrement sa main, au cas où. Shira se pencha donc en avant pour se ressaisir de son arme et la ramener contre elle avant de s’adosser plus fermement contre son fauteuil. L’alliage métallique du cockpit ne tarda pas à résonner sous l’impact du contact avec la coque de l’ombilical. Elle entendit un suite un long bruit de succion, signe que la pression était en train d’être égalisée entre son appareil et le croiseur. Les affaires allaient devenir intéressantes. Au fond d’elle, Shira voulait connaitre l’identité de ceux qui avaient osé mettre en œuvre une tactique pirate contre un bâtiment de ligne impérial. Elle voulait mettre un visage sur chacune de ces raclures avant de transformer leur vie en cauchemar. Ainsi, et pour la première fois après avoir repris connaissance, Shira se laissa guider par ses émotions au contact de la Force.

La frustration et la rage qui bouillonnaient en elle, et qu’elle avait jusque-là canalisée avec obstination contre les commandes de vol, se retrouvèrent libérées au beau milieu des ondulations légères de la Force, y générant un remous violent que n’importe quel sensitif à proximité aurait aisément pu ressentir. Cette turbulence de plus en plus exacerbée générera une puissante déferlante au milieu du flux, jusqu’alors paisible, qui remonta avec fracas le long des filaments de sa toile pour y sonder sans la moindre discrétion son environnement proche. Elle décela quatre individus au-dessus d’elle, et une trentaine de plus à divers endroits du croiseur. Plus que leur présence, la Main de l’Empereur pouvait capter leurs émotions, leurs sentiments et leurs intentions sans que ceux-ci puissent se douter de ce qui pouvait se trouver sous leurs pieds. L’ambiance générale était d’ailleurs plutôt tendue. Certains étaient frustrés et d’autres en colère d’avoir perdu leurs amis et leurs collègues dans une attaque qu’ils avaient sans doute pensé facile. D’autres étaient inquiets, peut-être parce qu’ils avaient capté le message de détresse qu’elle avait lancé plus tôt et que Kessel se trouvait assez proche pour intervenir. Le visage de Shira se drapa d’un sourire pour la première fois depuis son réveil alors qu’elle venait se saisir et s’imprégner de leurs ressentis pour mieux alimenter l’incendie naissant en elle. Ils étaient inquiets, et cela allait jouer contre eux. Un ennemi instable est un ennemi saisissable, peu importe son nombre. Doucement, elle focalisa son attention sur le quatuor le plus proche pour en étayer la constitution.

Shira afficha une moue prononcée en ressentant que le plus proche, celui manipulait l’écoutille, n’était pas un humain. La Force ne transcendait pas les peuples de la galaxie de la même manière. Comme pour chaque individualité, qui nécessitait de s’intéresser plus particulièrement à quelqu’un plutôt qu’à son environnement dans son ensemble, chaque espèce possédait son propre artefact, ses propres signatures qui, si elles étaient connues de l’enquêteur, permettait d’en déterminer la nature. La rousse en était certaine, ce type était un rodien. Son aura était tout aussi malodorante que pouvait l’être sa peau. Répugnée, Shira bascula sans chercher à en savoir davantage sur cet individu, bascula son attention vers la deuxième personne. C’était une femme, humanoïde mais définitivement pas humaine. Le rythme de respiration de l’espionne ralentit légèrement. Cette femme était la plus inquiète du quatuor. Shira pouvait ressentir son anxiété, et sa frustration. Une combinaison de sentiments fort compréhensible lorsque la seule chose qui vous sépare de votre objectif se révèle être un problème bien plus épineux qu’il n’aurait dû l’être. Il faut dire que la situation pouvait paraître risibles pour certains : il était cocasse de regarder une équipe d’abordage se retrouver pantoise devant un sas sans parvenir à le faire sauter. D’un autre côté, c’était peut-être préférable de perdre son temps à ouvrir correctement une écoutille plutôt que de la faire simplement exploser en tuant tous les prisonniers potentiels qui se seraient cachés derrière. Shira se souvenait encore de la fois où, au cours d’un exercice sur Carida, son équipe était parvenue à remporter la victoire dès les premières secondes après qu’elle eut suggéré d’attacher, à intérieur, les prisonniers aux portes et fenêtres calfeutrées du bâtiment qu’elle défendait. L’équipe adverse était rentrée en force et avait aussitôt tué tous les otages dans leur percée.

Les deux derniers membres du quatuor semblaient bien plus dissipés que les autres, peut-être parce qu’ils ne pouvaient rien faire d’autre que regarder leurs collègues galérer. Pour le premier, il s’agissait également d’un humain. A dire vrai, la rouquine aurait très bien pu le deviner sans faire usage de la Force tant son accent typiquement corellien résonnait fort contre les parois métalliques du vaisseau et par-delà l’épaisseur de l’écoutille du sas désormais pressurisé. Vu la tournure de ses phrases, et son état d’esprit, il devait clairement s’agir d’un baroudeur tandis que son collègue, bien plus discret, devait en avoir assez de l’entendre causer. Son aura transpirait l’agacement et le désintérêt pour ce type. Shira se risqua à conclure que ces quatre personnes n’avaient pour la plupart pas l’habitude de travailler ensemble, ou bien alors se voyait-ils si constamment que certaines de leurs réactions s’en retrouvaient exagérées, que ce soit par dépit ou par confiance. Dans les deux cas, la déconcentration de certains était à son avantage. Si elle était assez rapide, peut-être pourrait-elle les surprendre et les neutraliser tous les quatre avant qu’ils ne donnent l’alerte aux autres. Ce serait la situation parfaite, et qui ne se concrétiserait probablement pas. Les plans ne survivaient jamais au contact de la réalité.

Un nouveau bruit de caoutchouc suivit par la détente d’un vérin au-dessus de sa tête résonna comme le signal tant attendu par la Main de l’Empereur. Sortant de sa transe, Shira raffermit sa prise sur la poignée de son blaster et donna un coup de pied sur son palonnier pour pouvoir glisser ses genoux sous le tableau de bord. Elle s’affaissa et se contorsionna de sorte que le bas de son dos repose contre le l’assise de son siège. Gardant toujours un œil vers l’écoutille, elle pointa son arme dans cette direction et chercha rapidement un appui stable pour son coude droit contre le rebord du tableau de bord et utilisa son épaule gauche comme contre-appui sur le dossier. Là, elle, attendit, prête à l’affût, et commença à doucement décompter dans son esprit les étapes restantes avant le contact avec l’ennemi. Un ; les gonds de l’écoutille venaient d’être déverrouillés depuis l’extérieur. Deux ; plusieurs mains fermes venaient de s’apposer lourdement sur les charnières permettant l’ouverture d’urgence. Trois ; un faisceau de lumière artificiel brisa l’obscurité au moment où l’écoutille commençait à être soulevée. Encore un petit peu. Petit à petit. Quatre ; un faisceau de plasma fendit l’air et ricocha dans une gerbe d’étincelles contre la paroi du sas lorsque la seule femme du quatuor retira in-extremis sa tête hors de la ligne de tir de la rouquine. Shira entendit un bruit sourd lorsque celle-ci chuta lourdement en arrière en s’époumonant d’un « Vivant ! Il est vivant ! » à l’intention de ses collègues. L’un d’entre eux tenta de passer légèrement la tête pour constater de lui-même et fut accueillit de la même manière, la décharge de blaster s’éclatant cette fois-ci contre l’extrémité de l’écoutille du TIE. Il y eut d’autres cris, sans doute de panique et pour appeler à l’aide. Shira, elle, grogna et se redressa d’une impulsion sur son siège, le dos de nouveau apposé au dossier en constatant que son ancienne position n’était pas assez stable.

Le plan initial, comme prévu, était tombé à l’eau dans les deux camps. Shira pouvait entendre les quatre rebelles bouger au-dessus de sa tête. Ils discutaient aussi beaucoup, de façon chaotique. La proche-humaine, par exemple, faisait une fixation sur le trou béant qu’avait laissé la décharge de blaster dans sa longue chevelure blonde. Bien fait pour toi ma grande, il ne fallait pas passer la tête pour regarder. T’as été punie. Les paroles du rodien, elles étaient tout bonnement incompréhensibles et les deux autres ne semblaient pas parvenir à se comprendre. Ils étaient désorganisés mais pas démoralisés. Shira aurait bien aimé en abattre un ou deux, pour semer la panique et tenter une sortie. L’espionne savait que des renforts ne tarderaient pas à arriver. Les gozantis étaient de petits appareils, et ceux possédant des ombilicaux disposaient généralement d’une grande soute juste au-dessus des crampons d’amarrage. Le goulet d’étranglement que représentait l’ombilical jouait pour le moment en sa faveur car l’ennemi ne pourrait pas envoyer plus de personnels à l’intérieur mais il pourrait aisément la cueillir le moment où elle déciderait d’en sortir. Tout espoir était perdu si elle ne se débarrassait pas rapidement de ces quatre raclures.

« Hé, là-dedans ! Ça ne sert à rien de résister. Sort de là, tu seras bien traité. Tu as ma parole. »

Cette soudaine prise de parole du corellien, à son intention, stoppa pendant une demi-seconde la rouquine dans ses intentions, le temps de chasser de son esprit l’idée stupide qu’ils puissent réellement vouloir négocier dans cette situation. Ils essayaient simplement de gagner du temps, chose qu’elle avait deviné depuis le début. Ils essayaient de se jouer d’elle, pour mieux la duper. Une tromperie qui alimentait un peu plus la colère qui bouillonnait en elle, si bien que Shira réceptionna cette offre avec un éclat de rire parfaitement incontrôlé. Ils étaient pathétiques. Pitoyables. Croyaient-ils sincèrement qu’elle tomberait dans un piège aussi peu travaillé ? Elle allait les massacrer les uns après les autres, en guise d’exemple pour ceux qui tenteraient à nouveau de s’en prendre aussi lâchement à l’Empire. Elle vengerait ceux tombés à bord du Revenant, et garderait quelques survivants pour obtenir les réponses qu’elle était initialement venue chercher dans cette région de la galaxie.

Son éclat de rire avait visiblement troublé ses opposants et le corellien, décontenancé, passa sans doute par mégarde la tête par-dessus l’écoutille. Cette fois-ci, la rouquine ne manqua pas sa cible. La décharge claqua et projeta le corps du rebelle contre la paroi de l’ombilical après lui avoir transpercé l’épaule. Il n’y eut qu’un bref hurlement de douleur, avant que ses collègues réagissent, probablement par réflexe. Dicter le tempo était sa seule solution, et une fusillade éclata aussitôt, principalement à sens unique, l’espionne vidant méthodiquement sa charge de gaz tibanna pour forcer ses trois opposants restants à baisser la tête. La lumière aveuglante et rougeoyante des tirs de son blaster ne lui donnait pas beaucoup d’indication sur les mouvements de ses adversaires, mais elle su assez rapidement qu’elle avait touché le rodien en pleine tête lorsqu’elle vit des morceaux de sa cervelle s’écraser à la fois sur les parois en acier ainsi que sur son visage. Elle détourna le regard et cracha au sol en pestant. Prit d’une nausée soudaine, elle cessa le feu un très bref instant le temps de se ressaisir et d’ignorer les morceaux d’immondices qui avaient recouvert son joli minois d’un épais filet de sang. Ce ne fut qu’en ressentant l’appel vif et brutal de la Force dans tout son corps qu’elle releva la tête et réalisa les conséquences de sa seconde d’inattention.

Au-dessus d’elle se tenait la raclure blonde ; le regard déterminé ; l’air grave, les lèvres grandes ouvertes dans un excès de rage ; et plus important, le canon de son blaster pointé dans sa direction…


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Shira ouvrit péniblement les yeux sur une image floue, et digne d’un tableau peint par un peintre saoul et à l’esprit perturbé. Des masses difformes se déplaçaient entre deux lourds battements de cils. Quant au mal de crane qui venait la plaquer au sol avec la force d’une chappe de plomb, il était difficilement supportable. D’autres l’auraient simplement trouvé atroce. Elle se sentait reposer et flotter dans un immense nuage de coton, comme si on l’avait frappé sur le coin de la tête avec une extrême violence. Cette garce blonde n’avait pas dû y aller avec le dos de la cuillère, et avait probablement décharger, par colère et haine, en mode paralysant, toute son arme sur elle. La rouquine se souvenait d’ailleurs uniquement du premier tir, et avait ensuite très vite perdu connaissance, ce qui nécessitait généralement, en ce qui la concernait, plusieurs tirs successifs. Shira déglutit péniblement, la bouche pâteuse. Les figures floues se précisaient lentement. Elle commençait à en discerner les contours les plus extérieurs, plus grands ou espacés que dans son souvenir. La perspective, ce n’était pas encore ça. Au moins voyait-elle un peu plus clairement en deux dimensions, c’était déjà ça. Shira releva difficilement la tête lorsqu’elle vit une forme pas très nette grossir devant elle. Il y avait aussi les voix qui résonnaient dans sa tête, dont certaines se faisaient beaucoup plus fortes tout à coup. La rouquine cligne lourdement des yeux, pour mieux se concentrer sur le visage qui occupait désormais tout son champ de vision et se demanda un court instant s’ils ne l’avaient pas droguée en plus de l’avoir paralysée.

L’impériale vit un mouvement de main du coin de l’œil, avant de sentir un premier contact sur ses joues. Elle grimaça. Le second la vit protester faiblement, et le troisième, plus vif, provoqua la réaction sans doute espérée, initié par un soudain rush d’adrénaline, violent coup de fouet accentué par les ondulations agitées de la Force. Elle grogna, et détourna soudainement la tête avant que le plat de la main ne puisse venir épouser la courbure de sa joue tout en tentant de lever le bras pour intercepter, d’instinct, le membre responsable de ce dérangement. Tout son corps se contorsionna vers l’avant, prêt à bondir. La rouquine se retrouva néanmoins stoppée net dans son élan par les entraves présentes à ses poignets, et la réaction rapide des rebelles, qui se hâtèrent à l’aide de leur camarade pour la retenir fermement par les épaules.

« Hé, tout doux, tout doux. On ne vous veut pas de mal. »

Shira cessa de se débattre et leva le regard vers le visage de l’humain qui la toisait, et qui était probablement responsable des petits coups de bâtons qui l’avaient sorti de sa léthargie, avant de jouer des épaules pour faire lâcher prise à ses camarades. Elle avait déjà été dans des situations similaires au cours de sa jeunesse. Des exercices qui ne finissaient jamais, dans le but de la préparer à tout type de situation, y compris celle-ci, assez classique. C’était peut-être la première fois que cela lui arrivait en conditions réelles, au cours d’une mission mais la Main savait quoi faire pour se libérer, quoi chercher pour s’échapper, et surtout quoi provoquer chez ses géôliers pour obtenir ce qu’elle voulait. Elle en avait fait vivre des vertes et pas mûres à de véritables spécialistes. Même sans utiliser la Force, elle était convaincue que ce ramassis de raclures rebelles ne serait pas un gros frein pour elle, car malgré sa situation à priori précaire, l’impériale restait confiante et sûre d’elle. Tout ceci n’était, finalement, qu’un vulgaire contretemps et une opportunité de plus d’obtenir des informations sur le traitre à abattre.

Le blondinet devant elle jeta un regard à ses camarades et d’un mouvement de mains, leur fit signe de lâcher prise en voyant que Shira avait cessé de se débattre. La rouquine en profita pour baisser la tête et regarder de qu’elle manière elle était retenue prisonnière. Elle était assise à même le sol, le dos apposé contre la paroi d’une caisse en alliage métallique. Ses jambes étaient étendues devant elle mais pas attachées, comme elle l’aurait pensé. Ses bras, eux, étaient entravés au niveau des poignets, devant elle, mais rien ne l’empêchait de bouger les bras. Ils avaient pris soin de lui retirer sa ceinture utilitaire où se trouvait son étui de blaster et quelques petits outils qui auraient pu lui être utiles. Shira estima donc qu’ils avaient également probablement dû fouiller les poches de son uniforme. D’un mouvement de menton, elle constata que son cylindre d’authentification lui avait été retiré, probablement pour tenter d’obtenir des informations. Voyant cela, son géôlier agita les bras pour pointer les mains gantées de la rouquine :

« Désolé pour les entraves et le coup de massue, mais vous n’avez pas été très conciliante, en bas. »

Pas très conciliante ? Elle avait fait exploser la tête d’un de leur camarade et transpercé l’épaule d’un second, et tout ce qu’il trouvait à dire c’est qu’elle n’avait pas été très conciliante ? Ah ! Si ça ne tenait qu’à elle, cela ferait longtemps qu’elle aurait passé à tabac le responsable, d’abord pour lui faire comprendre son erreur, et ensuite pour lui soutirer un maximum d’information le plus tôt possible pour éviter qu’il ne puisse se ressaisir et se préparer mentalement à un interrogatoire. Décidément, en plus d’être lâches, ces types là devaient être bien stupides pour croire tant que ça à la morale de leur pathétique rébellion. Une morale dont ils se foutaient bien la plupart du temps, d’ailleurs !

Le regard qu’elle offrit en retour à cette remarque était celui d’une tueuse. Elle n’avait nullement envie de lui tenir la jambe, ou même de faire ami-ami avec ce type. C’était eux les responsables. C’était eux qui avaient tendu une embuscade comme de vulgaires lâches. C’était eux qui s’étaient rabaissés à des méthodes de pirate déshonorantes.

« La faute à qui, à votre avis ? »

Le ton était sec et dur. Elle voulait le faire réagir pour qu’il se focalise sur ce sujet plutôt que sur son interrogatoire. C’était un moyen simpliste de gagner du temps, et qui fonctionnait la plupart du temps. Le rebelle leva les yeux au plafond, à raison. C’était une pique puérile et à priori inutile. Il se tourna pour attraper quelque chose derrière lui. Shira en profita pour jeter un coup d’œil aux alentours. Vu le côté assez exigu de l’endroit et l’empilement des caisses, elle devait toujours se trouver dans la câle, au-dessus des ombilicaux et de son chasseur endommagé. Ils n’avaient peut-être pas eu le temps de la déplacer dans une cabine isolée, ce qui pouvait indiquer qu’elle n’avait pas été inconsciente bien longtemps. A vue d’œil, elle n’avait remarqué que trois rebelles autour d’elle, mais une impulsion le long des fils de la Force lui indiquait qu’il y avait plutôt une dizaine de personnes à proximité, soit à peu près le tiers de l’équipage si l’on comptait également les passagers ainsi qu’une petite marge de surpopulation. Il y avait d’ailleurs une mixité anthropologique assez dégoutante. Ils étaient assez espacés, mais la plupart restaient tendus et sur leur garde. D’autres étaient un peu plus anxieux, ou se contentaient de fouiller dans des caisses, plus loin dans la cale.

L’humain se retourna vers l’impériale avec une gourde transparente dans les mains. Probablement de l’eau. Potentiellement droguée ou empoisonnée, pensa aussitôt la Main. Elle n’y toucherait pas.

« C’est la guerre. Des gens meurent. Vous êtes bien placé pour le savoir. Tenez, prenez un peu d’eau, ça vous fera du bien. »

Il lui tendit aussitôt la gourde, ouverte, dans un geste d’apaisement. Shira se recula au point de laisser reposer l’arrière de son crâne contre le métal froid de la caisse. Là, elle tenta pendant une seconde retenir un rictus amusé de se dessiner sur ses lèvres mais finit par laisser échapper un long rire cristallin. C’est la guerre, des gens meurent. Quelle réponse pathétique digne de sa condition de microbe ! Ce n’était qu’une pourriture de plus à se dresser l’Ordre et la Stabilité parce que son petit égo personnel n’était pas capable d’accepter la simple idée que l’on puisse lui dicter des règles. Un petit garçon capricieux qui n’était pas content que l’on ne cède pas à ses moindres caprices. Shira mit un peu de temps à se calmer, sous les regards incrédules de certains de ses géoliers, avant de parer son visage d’une moue de dégoût à la hauteur de la nausée que ces types lui provoquait.

« Avec eux, c’est toujours pareil. Laisse tomber Walt’, on en apprendra bien plus avec la boite noire de l’escorteur. » lança un twi’lek en Huttese à son collègue.

Shira tourna la tête vers ce dernier en haussant un sourcil. Elle avait été prise au dépourvue par ce changement de langue mais en comprit le contenu. Sans doute avait-il espéré ne pas se faire comprendre. C’était quelque chose d’assez classique là encore car beaucoup de militaires, que ce soit dans l’Empire où ailleurs, ne parlaient que le basic ou ses dérivés. Pratiquement seuls les habitués des régions extérieures de la galaxie connaissaient le langage des Hutts et de leurs affiliés. Pour des questions de polyvalence assez évidentes, c’état également le cas de la Main de l’Empereur et élève de Vader.

Elle ne fit aucun commentaire et se contenta de reporter son regard sur l’humain comme le ferait quelqu’un qui n’avait pas compris le sens de ces paroles. Son esprit, en revanche, c’était déjà mis en route pour en analyser le contenu. Le fait qu’ils n’aient pas encore récupéré la boite noire du Revenant signifiait qu’ils étaient toujours sur le lieu du crime, ce qui était une bonne chose si des secours venaient répondre à son signal de détresse. C’était peut-être ce qui devait angoisser certains des rebelles présents, d’ailleurs, ce qui signifierait que son message avait bien été envoyé. Kessel était le monde le plus proche, et donc, celui qui serait le plus enclin à réagir en premier, même si la pandémie avait affaibli ses effectifs. Les autres navires les plus proches devaient sans outre être les autres escorteurs envoyés en mission dans le secteur, mais qui devaient se trouver, si elle se souvenait bien, à plusieurs heures de routes de la dernière position connue du Revenant.

Le blondinet tira Shira hors de ses pensées après avoir reposé la gourde sur une petite caisse, cette fois-ci avec l’intention de la cuisiner un petit peu. Il commença par lui demander son nom, après l’avoir interpellé par son grade, bien visible sur son uniforme noir, ce à quoi la rouquine lui rétorqua qu’elle n’avait pas de nom à lui donner, avant de faire référence raillerie au cylindre codé qu’ils lui avaient dérobés par l’intermédiaire d’une vive raillerie. Quel dommage ! Y avait-il dont si peu d’informations à y collecter ? Hé oui les gars, vous vous attendiez à quoi en interceptant un navire du renseignement militaire ? A tomber sur une mine d’or ? Ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait. En qualité d’agente de la rectification, elle n’avait pas de nom en dehors de l’enceinte du BRI. Son matricule, et son affiliation, à eux seuls, suffisaient à faire pâlir le moindre impérial. La discrétion et le secret était la règle. Elle se contenta ensuite de leur offrir un sourire moqueur, se permettant d’onduler doucement la tête de gauche à droite à chacune de leur interrogation. Ce qu’elle venait faire ici, ce qu’elle savait sur leurs opérations dans la région, s’il y avait d’autres navires espions présents dans le secteur… Tant d’informations précieuses qui lui permettait de continuer à penser qu’elle était sur la bonne piste et que ces gens en savaient plus qu’ils ne le devraient, et cela même s’ils s’avéraient être de simples intermédiaires. Ce qu’ils étaient probablement, d’ailleurs.

Plus elles les laissaient parler, et plus elle gagnait du temps pour observer les manières et les habitudes de chacun, ainsi que le va et viens incessant des autres pourritures présentes dans la cale. Son plan commençait à s’assembler petit à petit. Tout ce qu’il lui fallait, c’était une diversion que les supposés secours tardaient étrangement à provoquer. L’impériale se mordit légèrement l’intérieur de la lèvre avant de baisser très brièvement le regard, en signe de contrariété. Selon ses estimations, les forces de Kessel auraient déjà dû être là depuis longtemps compte tenu du temps passé inconsciente à bord du TIE, puis à bord de ce navire, et le temps que les rebelles semblaient perdre à rechercher une balise qui avait eu de grandes chances d’être pulvérisées en mille morceaux lors de l’autodestruction du Revenant.

Shira ne savait combien de temps elle avait passé à snober ouvertement le blondinet et son interrogatoire, ni combien de temps les rebelles avaient tourné autour du champ de débris provoqué par notre récent combat. La main avait segmenté sa réflexion pour pouvoir à la fois faire mine d’écouter la vermine et en même temps étudier le verrou de ses menottes pour les faire sauter à l’aide de la Force. La Main avait suivi la courbure du métal, et étudié le fonctionnement du mécanisme de sécurité pour pouvoir l’ouvrir le moment venu. Elle avait aussi estimé à plusieurs reprises l’effort qui serait nécessaire pour sauter sur ses pieds et récupérer le blaster que portait le blondinet à la ceinture, ou, à défaut, se saisir de son couteau qu’il avait attaché sur un brassard sur son avant-bras. Une fois armée, il lui serait plus facile de sauter à la gorge du twi’lek, et ainsi de suite.

Son attention fut soudainement détournée par le déclenchement des sirènes de la cale, lesquelles prirent tout le monde au dépourvu, avant qu’un rebelle ne débarque en courant en s’écriant « Ils sont là ! » quitte à s’époumoner. Le blondinet se raidit comme les autres et jeta un regard circonspect vers la rouquine, qui le dévisagea avec un sourire bien plus large, presque carnassier. Le twi’lek, à sa droite, demanda dans un basic à couper au couteau de quoi il s’agissait, et Shira entendit les doux mots « Destroyer Stellaire » résonner dans le creux de ses oreilles. Elle sentit le métal vibrer sous son fessier lorsque le petit croiseur léger commença à manœuvrer, probablement pour s’éloigner aussi vite que possible d’une menace qu’il ne pourrait distancer. Le rebelle s’éloigna de la rouquine pour refermer une caisse et donner des instructions et Shira en profita pour se redresser un peu et faire un tour d’horizons pour voir comment était agencée la cale qu’elle avait pu jusque là scruter que par la pensée.

Le vaisseau gagnait en inertie petit à petit. C’était quelque chose que les habitués pouvaient plus facilement ressentir que les autres. Bientôt, le gozanti voguerait à vitesse maximale et pourrait tenter de charger son hyperpropulseur, mais, alors que toutes les étoiles semblaient s’aligner pour les rebelles, le vaisseau fut soudainement violemment secoué. Les lumières de la cale volèrent aussitôt en éclat en concert avec de nombreux systèmes internes intégrés, projetant un rebelle sur plusieurs mètres avant que la pièce sous une pluie d’étincelles, avant que la pièce ne se retrouve plonger dans la pénombre la plus totale. Shira avait elle-même été valdinguée de gauche à droite sous le choc mais de fait de sa position proche du sol, n’avait que peu été atteinte par le déséquilibre soudainement provoqué. Le vaisseau avait à coup sûr été touché par une salve ionique, ce qui voulait dire que le commandant de ce destroyer désirait faire des prisonniers, donc qu’il allait tenter d’aborder. L’agente respirait calmement pour ne pas succomber à a tentation extrême d’agir dès maintenant. Elle devait agir au moment où l’équipe d’assaut passerait à l’action pour mieux profiter de la confusion.

Les rebelles reprirent assez rapidement contenance, bien que la plupart parlaient fortement et avec panique. Le blondinet dégaina et activa la lampe torche intégrée à son pistolet blaster. Shira ferma les yeux par instinct pour ne pas finir aveuglée par le faisceau de lumière, bientôt suivit par d’autres lorsque les autres rebelles imitèrent l’humain pour pouvoir continuer à travailler dans des conditions assez dégradées. Le twi’lek se détourna vers l’autre géôlier et lui demanda fortement de rester là à la surveiller pendant qu’il rejoignait la passerelle pour voir s’ils allaient être abordées ou non. Shira en déduisit que les communications internes étaient également mortes, ce qui signifiait qu’il serait impossible pour eux de réellement se coordonner. Le twi’lek, pour sa part, reçut sa réponse quelques longues minutes plus tard lorsque le gozanti fut de nouveau secoué de part et d’autre, cette fois-ci de manière moins brutale, signe que Shira identifia comme le fait que le vaisseau venait d’être englouti dans le hangar ventral du destroyer stellaire. Le grand blond fut quelque peu déstabilisé et pointa un son blaster et sa lampe torche vers le plafond. Profitant de l’obscurité, elle poussa sur les menottes par la pensée et la Force s’occupa de faire le reste. Les deux bracelets tombèrent lourdement sur le sol. Lorsqu’il ramena sa lumière vers la caisse, la Main avait disparu.

Shira savoura l’instant où il se figea sur place et sembla, pendant une brève seconde, la chercher du bout de son blaster. Il se tourna légèrement de côté, son front perlant de sueur prêt à donner l’alerte mais il sursauta lorsqu’il sentit une main effleurer son bras sur toute la longueur. En connivence avec la Force, la rousse sentit son torse se dresser et sa main s’engourdir en réalisant que son couteau venait de disparaitre de son étui. Sa bouche s’ouvrit grandement lorsqu’il sentit un genou inconnu appuyer doucement contre son dos et une main agripper son épaule. Prenant appui sur sa première victime, Shira abattit avec son bras armé avec une hargne féroce. Le couteau s’enfonça net dans l’avant-bras de l’humain, brisant le radius pour venir rebondir sur l’ulna en arrachant nerfs, muscles et projetant une quantité de sang plutôt considérable sur son chemin. La rouquine lâcha l’arme à mi-chemin sur le retour, laissant la lame au milieu de la chair ensanglantée et poussa le rebelle hurlant à mort de douleur contre l’une des caisses où il s’écroula mollement en lâchant son blaster, le bras tremblant et le corps chancelant.

La Main récupéra le blaster au vol et se jeta de côté, évitant de justesse d’être vue pleinement par plusieurs faisceaux de lumières qui se pointèrent aussitôt dans la direction des râles de douleur intenses ponctués par les échos lourds et répétés d’une équipe d’abordage impériale tentant de fracturer, plus loin à bord, le sas d’entrée du croiseur. Prit dans l’ivresse de l’action et mue par sa propre rage, l’impériale ne laissa même pas le temps aux premiers rebelles de s’approcher de l’origine des tirs pour faire feu sur le premier être qu’elle venait de piéger au creux de sa toile de Force. Son corps s’écroula sans vie, frapper à mort en plein torse. Cette fois-ci, les autres rebelles s’immobilisèrent et tournèrent leurs fasceaux de lumière dans sa direction. Un tir fusa, lorsque l’un d’entre eux s’écria qu’il l’avait vu sauter derrière une caisse. Shira n’avait pas besoin de faire beaucoup d’efforts pour les repérer tant ils agissaient avec précipitation et panique. Ils parlaient aussi très forts, ce qui ne les aidaient pas beaucoup. Elle resta silencieuse derrière sa caisse, attendant que les premiers rebelles se rapprochent. En fond, les bruits sourds venaient de s’estomper pour laisser place à une fusillade intense qui ne manqua pas de déconcentrer quelques-unes des âmes présentes dans la cale. Shira en profita et se redressa alors qu’un togruta et une humaine se trouvaient à bout portant, l’une avec une arme blanche, l’autre armé d’un blaster lourd.

Désireuse de déstabiliser ses adversaires les plus lointain pour éviter une riposte immédiate de leur part, elle perdit un temps précieux qui joua pour le compte de la rebelle. Celle-ci abattait sa lame dans sa direction et Shira dû se pencher en arrière pour ne pas finir littéralement découpée en deux. L’arme trancha néanmoins la chair au niveau de son épaule gauche, heureusement sans conséquence sérieuse, si ce n’est de générer une douleur vive, de désarmer l’impériale et de mettre cette dernière encore plus en rogne. Shira réagit presque immédiatement, laissant le Côté Obscur lui tracer son chemin. Venant frapper le canon de l’arme lourde porté par le rebelle à sa droite pour le déstabiliser et le forcer à reculer, elle focalisa ensuite toute son attention sur la garce qui avait osé porter un coup contre elle. Canalisant la Force le long de son bras, elle souleva la misérable du sol avec le désir intense de la voir souffrir. Celle-ci, sentant la pression sur sa gorge se resserrer tel un étau, lâcha sa vibrolame qui tomba directement entre les doigts de la Main.

Shira dû néanmoins relâcher la pression en sentant le danger qui planait sur elle et se replia sur elle-même pour éviter une rafale qui lui était destiné. Le togruta resta stoïque en voyant l’humaine en face de lui s’écrouler au sol, le corps troué par les multiples décharges qu’il venait de lâcher. Il resta tout aussi incrédule lorsque la rousse qui venait d’échapper à une mort certaine avec une vivacité inimaginable par le commun des mortels mais bien connu de la plupart des sensitifs, se redressa dans sa direction, les bras tendus, pour venir sectionner son corps au niveau de l’épaule à l’aide d’un mouvement aérien brutal typique du Djem So. Prise dans sa danse mortelle et poussée par une succession de pulsion sanguinaires, la rouquine ne fit pas attention au sang qui lui sauta au visage ainsi que sur le reste du corps, ni même à la forte migraine qui revenait à la charge. Elle ne ressentait qu’un seul désir, qu’une seule émotion. Tuer, et ce le plus vite possible, maintenant qu’il y avait eu des témoins de son utilisation de la Force. Profitant de sa vivacité et de l’obscurité, elle se ravissait une fois de plus aux faisceaux lumineux de ses adversaires, qui commencèrent à regarder autour d’eux avec anxiété après avoir vu plusieurs de leurs camarades tomber comme des rat womps sans trop savoir comment. Ca, et le fait que la fusillade qui se déroulait plus loin dans le vaisseau semblait dangereusement se rapprocher d’eux.

Avec des caisses partout dans la cale, la seule manière pour eux de couvrir tout le terrain était d’agir de la manière la moins cohérente possible dans ce genre de situation : en se séparant. C’était néanmoins la meilleure manière de s’assurer que la cible que vous traquiez ne profitait pas de votre regroupement pour passer dans votre dos. Shira n’eut de fait qu’à attendre dans un coin qu’un de ses adversaires ne s’approche et perde le seul avantage offert par son blaster, à savoir la distance, pour le cueillir au vol en bondissant par-dessus une caisse et l’attraper à la nuque. Son arme chuta au sol dans un bruit sourd et stoppa les autres rebelles dans leur élan. Elle profita du mouvement de flottement pour briser la nuque de sa victime, avant de se glisser derrière la caisse et d’attirer son fusil blaster à l’aide de la Force, une fois de plus. Son doigt cliqua pour passer l’arme en mode paralysant. Elle laissa ensuite un peu de flottement s’installer avant de se redresser, cette fois-ci l’arme à l’épaule.


Elle ne laissa pas le temps aux deux premiers rebelles de tirer. En deux salves brèves et vives, elle les envoya au tapis, laissant les deux derniers pantois face à la rapidité de l’échange, avant de se regarder l’un l’autre et de prendre leurs jambes à leur coup. Shira sauta par-dessus sa caisse et tira à nouveau dans leur direction mais les manqua de peu. Elle s’arrêta ensuite, baissant son arme, l’adrénaline retombant soudainement alors que son oreille était attirée par les doux râle de douleur du blondinet qu’elle avait abandonné quelques minutes plus tôt. Ces deux abrutis se jetaient droit vers l’origine de la fusillade, et vu son intensité décroissante, elle doutait que leurs camarades aient été victorieux. Il s’agissait de l’équipage d’un DSI, tout de même, et non pas une vulgaire corvette. Elle passa à côté des deux corps assommés et se surprit à se voir boiter. Baissant le regard vers sa cuisse, elle remarque que son uniforme était troué et couvert de sang. Un de ces salopards avait dû l’atteindre sans qu’elle ne s’en rende compte. La migraine, elle, se faisait une nouvelle fois intense. Elle avait dû prendre un sacré coup à bord du TIE, peut-être était-ce même une commotion… Elle grimaça, car à cela s’ajoutait la plaie ouverte à l’épaule où les morceaux déchiquetés de son haut d’uniforme venait lui brûler la peau. C’était sans parler du reste de son corps, couvert de son propre sang, mais surtout de celui de ses victimes. Son visage, d’ailleurs, était probablement méconnaissable…

Titubant, elle regarda ses autres victimes, bien mortes, elles, avant de venir s’asseoir sur la caisse d’o le blondinet l’avait toisé pendant un long moment, il y a peu. Le pauvre était tout tremblant et son corps reposait dans une véritable marre de sang. Il devait être à bout, sur le point de passer définitivement l’arme à gauche. En la voyant approcher tel un monstre sortit des ténèbres, il tenta d’implorer sa pitié. Shira eut un léger rictus, sourire malsain qui venir obscurcir un peu plus son aura. De la pitié… venant d’elle… franchement, on voyait qu’il ne l’avait jamais connu, qu’il ignorait l’être qu’ils avaient réveillé en osant porter la main de la sorte sur elle. Elle le toisa du regard, avant de lever son blaster au niveau de son crâne.

« Dommage, je n’ai pas besoin d’autant de prisonniers. Et puis… c’est la guerre, pas vrai ?

Le grand blond, à bout de force, ne put que baver sa réponse avant qu’elle n’appuie sur la détente. Son corps s’écroula définitivement, alors que le coup de feu, lui, venait se répandre en écho à travers le bâtiment désormais bien silencieux…

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Résultats des dés
- Etouffement sur le premier rebelle ouvrant l’écoutille >>> 18 (Echec)
- Tirer au blaster sur les 3 autres >>> 18, 9, 2 (Raté, un blessé grave, un mort)

- Etat d'esprit de l'équipage du Gozanti après m'avoir extirpé du TIE >>> Lumineux
- Vague de Force ciblée >>> 19
- Etouffement de Force >>> 9
- Résistance générale des rebelles >>> 13

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[Pabol Sleheyron] Dans la Gueule de la Gorgone [PV Daala] Shira-Mara


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Parce que, tôt ou tard, vous allez me dire ce que je veux savoir.
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