Académie sith et apprenti /PVShira Brie

L'académie militaire était bien loin d'être une partie de plaisir. Entre entraînement  et cours, les enfants et préadolescents étaient poussés au delà de leurs limites.  C'était aussi le cas de Kessel mais il avait survécu à la planète bagne alors ici selon lui c’était de même.

Il étudiait encore, il était tard, la voix douce du surveillant s'éleva, il était brute avec tous, Kessel y compris mais quand il comprit que sa violence consolidait les forces de l'enfant cela l'intrigua, qui était ce petit qui tout en se donnant à fond restait de marbre sur tout.

De curiosité, il passa à observation, d'observation, il passa à une affection qu'il n'avouerait jamais à cet étrange petit gars. Kessel était endormi sur son bureau pliant près du lit et qui se mettait sous celui ci comme chaque petit bureau du dortoir. Des dizaines de livres soulignés au crayon à papier et des notes sur un gros cahier constituait un oreiller pour l'enfant exténué. Le surveillant grogna : « Ce gosse aurait pu ranger son foutoir. »

C'est alors que Kessel dit tout enfantinement dans son sommeil : « Maman Kara, Où tu es dis ? », il versa quelques larmes qu'il ne se serait pas permis éveillé. Étrangement le surveillant s'en trouva soulagé, ce gosse n'était pas que une machine douée pour apprendre et combattre, non il restait aussi un enfant qui réclamait sa mère.

Il secoua l'enfant mais celui ci à bout de force ne se réveilla pas. Le surveillant pesta : « Bien...Mais c'est la première et dernière fois ! » Il rangea rapidement les affaires et le minuscule bureau pliant sous le lit, puis il porta l'enfant pour le mettre sur la couchette et le border, Kessel ne pleurait plus il souriait en son sommeil profond, le surveillant sourit doucement.

Puis il grimaça quand l'enfant murmura en dormant : « Maman ? » Pris de colère le surveillant pensa : * Je ne suis pas ta mère alors débrouille toi ! * Il ne put cependant pas se retenir de dire en sortant du dortoir pour une salle annexe : « salle gosse ! » une insulte qui ne fut remarquée par personne du dortoir où les petits garçons était trop abattus de fatigue pour ne pas profiter de leur peu d'heures de sommeil accordées à l'académie.

Le lendemain l'entraînement et les cours recommencèrent, les plus jeunes craquaient mentalement et physiquement cela se voyait, mais Kessel qui en faisait parti, restait studieux et comme inébranlable en son mental mais aussi son physique. Pourtant, Kessel restait un enfant et en lui une forteresse cachait sa peur et son amour pour sa mère adoptive.

Un événement ouvrit la porte de la forteresse. Une dame avec un uniforme impérial noir sortit du bureau du directeur. Un espoir passa dans le cœur enfantin oubliant le dîner frugal qui maintenait les apprentis en vie. Elle portait le même uniforme que...Lui. Elle devait savoir comment allait sa mère adoptive sur Kessel.

« EH TOI ! » cria l'enfant fermement, avant d'ajouter : « Comment elle va ? » La colère monta en Kessel car la réponse ne vint pas dans la seconde et l'enfant brisé et impatient de combler ce vide en lui, laissa tomber des larmes sur ses joues, son apparence d’habitude forte et sans faille, se changeait en enfant de douze ans, qu'il était au fond, en cet instant.

De rage des objets des alentours tourbillonnèrent autour du petit garçon : « L'Empire avait promis de prendre soin d'ELLE contre ma venue mais je n'ai aucune nouvelle, Prouve moi qu'elle va bien et que l'Empire tient ses promesses ! »

Kessel ne vouvoyait pas, pour une fois, l'un adulte présent à l'académie, il était trop plein de haine pou cela. Et au fond, tout au fond de peur pour la Trianiie Maman Kara, une peur ? Non une terreur plutôt mêlée d’inquiétude. Toute cette peur enfantine que son armure de colère cachait.  

Des gardes inquiets passant par là et voyant les objets tourbillonnant demandèrent si la femme «  Shira » avait besoin d'aide pour le maîtriser. Il ne restait plus qu'à attendre sa réponse.

L’entrevue avec le directeur de l’académie s’était mieux déroulée que prévu et s’était même révélée plutôt intéressante. Nul doute que le seigneur Grodjirah avait des indices pouvait l’aider dans son enquête et Shira avait été tenté de s’en saisir pendant un long moment, avant de réaliser que sa mission pouvait peut-être aller à l’encontre des ordres et des désirs de son empereur. A ce moment-là, elle avait décidé de rebrousser chemin et de faire mine de se désintéresser de ce que le directeur était prêt à lui offrir. Peut-être regretterait-elle ce choix à l’avenir mais elle l’avait fait en son âme et conscience. Dans le pire des cas, l’Empereur serait informé de ces détails qu’elle allait omettre volontairement de préciser dans son rapport pour le BRI. Au final, donc, cela revenait sensiblement au même. Si son maitre estimait judicieux de relancer une enquête, même discrète, à la découverte de ces informations, alors il le ferait et le dilemme auquel elle avait fait face se résoudrait de lui-même. Dans l’autre cas, ce serait probablement que les informations n’étaient pas dignes d’intérêt et qu’elle avait bien fait d’agir de la sorte. Sa mission ici était donc accomplie et elle allait donc bientôt pouvoir quitter ce caillou brûlant sur lequel elle avait pourtant tout juste mis les pieds. Il lui tardait plus encore de quitter les locaux de l’académie Sith et le reste de cette vallée qui semblait l’appeler et tentait de lui murmurer des choses. C’était la Force, elle le savait. Le Côté Obscur, très probablement. Mais Shira ne pouvait tendre l’oreille sans se dévoiler, chose qu’elle ne pouvait pas se permettre de faire en la présence d’individus capables de la détecter. L’académie en regorgeait.

L’espionne et Main regarda autour d’elle alors qu’elle marchait vers l’entrée principale, escortée par un des gardes de l’académie à l’armure étrangement familière mais à la fois inconnue. Sous la visière de sa casquette, Shira analysait les lieux au cas où elle devrait y revenir pour une toute autre raison à l’avenir, faisant attention aux tournants et autres couloirs ainsi qu’au positionnement des gardes et les faibles flux d’allées et venues entre les pièces qu’elle pouvait apercevoir. Elle doutait avoir à remettre les pieds dans cette académie un jour mais ça avait toujours été dans ses habitudes, codifiées, d’étudier tout nouveau lieu, tout nouvel environnement. Shira ne s’en rendait pas vraiment compte mais l’Empire avait fait d’elle une machine assoiffée de connaissance et désireuse d’apprendre, capable de surveiller, analyser et trier les informations, furent-elles écrites, visuelles ou même sonores, avec une discipline et une rapidité déconcertante. Nul doute que si elle n’avait pas été au service de son maitre elle aurait fait une compétente analyste pour le BRI, au lieu d’être envoyé en mission parfois périlleuse pour le compte de l’Empereur, Vader et Isard. Sa vie ne la dérangeait pas. Elle s’était toujours montrée volontaire et engagée dans ce qu’elle faisait, et ce depuis aussi longtemps qu’elle pouvait se souvenir. Alors évidemment, elle ignorait que son esprit avait été modelé en ce sens, ce qui faisait que tout cela lui semblait bien naturel. Ce qu’elle voyait, en revanche, la dérangeait. Même si ces gens étaient des apprentis et qu’ils restaient sur un monde reculé au fin fond de la galaxie, ils représentaient une menace pour elle, pour son statut. Car que se passerait-il, si l’un d’entre eux se révélait être plus compétent qu’elle et que Vader décidait de la mettre de côté ? Sa loyauté était bien évidemment tournée vers l’Empereur mais Vader restait également un mentor qui comptait beaucoup pour elle. Elle refusait de perdre le statut qu’elle avait acquis auprès de lui. Ces gens, d’ailleurs, n’auraient jamais dû se retrouver ici. Ils étaient des anomalies. Ces failles en était la faute. Elle en avait la certitude.

Le regard de Shira glissa sur sa gauche en apercevant, du coin de l’œil, un jeune homme s’avancer d’un pas décidé dans sa direction, relevant aussitôt le niveau d’alerte de la jeune femme qui s’immobilisa par instinct, juste avant que l’enfant ne vienne vociférer avec colère une histoire qu’elle n’avait jamais entendu parler. Comment l’aurait-elle pu, d’ailleurs ? Le BRI était grand, et ses ramifications insoupçonnées, même pour elle. Et l’Empire était… bien trop vaste. Immobile, elle regarda d’abord le jeune homme perdre son sang-froid devant elle, avant que soudainement les objets du grand hall ne se soulèvent du sol pour tournoyer autour d’eux. Instinctivement une fois encore, Shira posa sa main sur la poignée pistolet de son blaster, prête à dégainer tandis que son regard glissait d’abord vers le garde tout aussi surprit qu’elle et les autres soldats qui réagissaient tout juste à la scène qui se déroulait devant eux. L’espionne n’alla cependant pas plus loin alors que son esprit analysait les propos du jeune garçon et son allusion à un marché passé avec l’Empire.

Elle le regarda un instant, l’envie de demander aux gardes de l’éjecter de son passage étant bien présente dans son esprit. Cependant, d’un autre côté, l’idée d’en apprendre plus sur le fonctionnement de cette académie était encore bien plus présente et cet enfant, peut-être, pourrait l’y aider à condition, bien sûr, de le raisonner. C’était sans doute la meilleure chose à faire, d’ailleurs, pour éviter que les gardes et les autres personnes présentes puisse se souvenir de son visage à cause d’un évènement aussi singulier. Apaiser la situation lui semblait la meilleure des solutions alors qu’elle laissait courir un de ses doigts gantés à sa chevelure teintée brune. Se redressant légèrement, elle vînt caler ses deux mains dans son dos, croisées.

« Comment va « qui » ? Je n’ai pas la moindre idée de ce dont tu ne parles, jeune homme. Qui est cette « elle », et qu’est-ce qui te dis que je suis en mesure de t’aider ? » dit-elle d’un ton calme, mais tout de même ferme.

Pour l’instant, elle n’avait pas besoin d’aide. A vrai dire, la Main doutait d’en avoir besoin tout court. L’espionne qu’elle incarnait, par contre, ne pourrait pas mettre en œuvre ces moyens de défense et d’attaque et devrait se laisser submerger si le jeune homme venait à tenter quelque chose. Shira agita donc très légèrement la tête à l’intention des gardes en armure, pour leur faire comprendre d’attendre et de ne rien faire.

« La première chose lorsque l’on interpelle quelqu’un est de se présenter. Si possible sur un ton amical, plutôt qu’agressif. Ça aide à engager la conversation et ça augmente tes chances d’obtenir une réponse satisfaisante. Puis ensuite de se montrer clair concernant sa demande.  Je t’écoute, vas-y. »

« Comment va « qui » ? Je n’ai pas la moindre idée de ce dont tu ne parles, jeune homme. Qui est cette « elle », et qu’est-ce qui te dis que je suis en mesure de t’aider ? »

Kessel ne comprenait pas la réaction de la jeune femme, il resta ébahi une seconde ou deux. Cela suffit à laisser s’écraser sur le sol les objets qui volaient autour de lui.

« Vous n’êtes pas au courant ? » demanda l’enfant abasourdi . Mais la femme ne devait pas avoir entendu car elle continua en ces termes : « La première chose lorsque l’on interpelle quelqu’un est de se présenter. Si possible sur un ton amical, plutôt qu’agressif. Ça aide à engager la conversation et ça augmente tes chances d’obtenir une réponse satisfaisante. Puis ensuite de se montrer clair concernant sa demande.  Je t’écoute, vas-y. »

L’enfant serra les dents et souffla pour se calmer, il avait perdu son sang-froid c’était très rare voire inexistant depuis son arrivée à l’académie Sith. Le petit garçon se mit au garde à vous et salua brièvement l’adulte comme il était convenu de faire ici. Puis il dit la vouvoyant, sur un ton professionnel et neutre, effrayant pour son âge.

« Je suis Kessel Heide, je suis affecté à la classe des novices mais d’après mes professeurs je serai en tant que meilleur de la promotion dans la classe supérieure avant l’année prochaine. Je suis donc en bleu bleu orange mais pourrais  passer chez les aînés en Rouge rouge jaune assez rapidement. »

Les aînés en question avaient tous entre seize et vingt ans, c’était rare qu’un apprenti si jeune soit recommandé, mais le talent avec la force  de Kessel et son mental apparemment d’acier et son obéissance  apparente n’étaient plus à prouver. Kessel se disait que plus haut il montera, plus il apprendrait vite donc plus les années se réduiront avant de tuer le garde en chef et tous ceux qui avaient osé lever la main sur Kara.

Car c’était là la faiblesse de l’apprenti, son immense affection pour sa mère adoptive, les sentiments il fallait les refouler ici mais Kessel avait bien du mal à refouler celui-là.

«  Je … Je »

Kessel avait la voix emplie d’émotions confuses, ce qui aurait réconforté un adulte lambda sur son humanité était un défaut grave entre les murs de l’académie, ainsi il se reprit assez rapidement redevenant de marbre.

« J’aimerais avoir des renseignements sur Kara Heideberg, la trianiie qui est sur la planète bagne nommée Kessel et qui y réside en tant qu’esclave, l’Empire m’en avait promis, un supérieur des renseignements. Ma demande est donc légitime , pourriez-vous donc me renseigner ou chercher avec moi ces informations je vous prie ! »

Il était rassuré, il était redevenu le parfait petit soldat de d’habitude sans émotion ou apparente humanité, une machine de guerre en formation, mais tu le caches, tu étudies sérieusement, modèles ton comportement pour monter en grade mais au fond Kessel tu es juste un mioche abandonné.

Shira resta interdite. L’enfant semblait troublé par sa réponse, comme si elle pouvait tout savoir sur tout ! Son savoir était certes grand mais elle n’était pas encore omnisciente. Le BRI, même si beaucoup le considérait comme « petit », avait des ramifications bien plus profondes et le cloisonnement des unités et des services faisait que la plupart du personnel ignorait avec qui il travaillait réellement. Alors non, elle n’était pas au courant de toute cette histoire qui, somme toute, semblait à première vue désintéressant. Elle avait d’autres choses à faire, à commencer par retourner à Dreshdae et préparer son exfiltration loin de ce cailloux brillant et incivilisé. Qui plus est, plus elle passerait de temps au milieu de ces gens et plus le risque d’être découverte irait croissant. Elle devait donc partir, et ce le plus rapidement possible. Qu’il aille donc faire une réclamation officielle, au lieu d’interpeller la première personne en uniforme impériale qui passe ! Bon, ok, ça allait être compliqué pour lui ici. Nul doute qu’il devait être confiné dans ses locaux avec aucun moyen de prendre contact avec la garnison de Dreshdae. Garnison qui classerait probablement sa demande à clé dans un tiroir sans faire remonter l’information à la hiérarchie. En général, c’était comme ça que les choses se terminaient, lorsque l’on faisait une réclamation sur les renseignements impériaux, BSI comme BRI.

« Si j’étais au courant, nous n’aurions pas cette discussion, là, maintenant, jeune homme. »

L’envie de le pousser sur le côté et continuer son chemin était grand. Pourtant, en reposant son regard sur l’enfant qui semblait se calmer, les objets autour d’eux retombant au sol avec lourdeur, Shira essaya de faire un effort pour l’écouter. Le ton de sa voix, lorsqu’il se présenta, lui rappela quelques vieux souvenirs, lorsqu’elle aussi, à son âge, se présentait de la sorte dans les classes du COMPNOR. Un regard extérieur, non habitué, pourrait dire que cette froideur et cette aise était effrayante pour quelqu’un de cet âge. Pourtant il n’avait encore rien dit de malaisant. Il s’était seulement présenté de façon martiale, extirpant un sourire léger sur les lèvres de l’espionne. Elle, trouvait cela presque mignon, de le voir faire un effort après sa remontrance, au lieu de continuer à descendre sur le chemin damé par ses émotions. Pour le reste, elle ne savait pas trop quoi lui répondre. Pour elle, cette histoire de couleur n’était que du charabia. Elle ne connaissait pas très bien l’enseignement qui pouvait lui être dispensé, ou même la structure hiérarchique mise en place ici. Elle ne tenait pas vraiment à les découvrir pour autant. Son Maitre lui avait demandé d’éviter de mettre son nez dans les affaires des siths, et c’était bien pour cette raison qu’elle n’avait pas éjecté le jeune Kessel pour quitter l’académie d’un pas décidé.

Le léger sourire encore naissant sur ses lèvres disparut néanmoins lorsque le garçon perdit, pendant un instant, la rigueur et la discipline dont il avait fait preuve juste avant pour se présenter, hésitant alors avec confusion sur les mots, avant de reprendre son sérieux. Oui, ce n’était qu’un enfant, et il n’avait sans doute pas sa place ici. En fait, aux yeux de l’espionne et Main, toute cette académie n’avait plus sa place ici. Les Sith, à l’exception de ses mentors, n’avaient pas leur place dans cet Empire. Eux, et les Jedi venus des failles, avaient foutu en l’air tout ce que son Maitre avait accompli. Cet endroit mériterait d’être rayé de la carte, si seulement les personnes présentes ne risquaient pas de revenir. Si Shira avait su ce que l’avenir aurait dû lui réserver, sans les failles, alors peut-être aurait-elle un tout autre jugement. Mais en l’état, elle voyait la situation dégénérer à chaque nouvelle arrivée. Ces choses devraient cesser. Elle était malheureusement impuissante, et ne pouvait que compter sur la détermination de son mentor et de son Maitre. Avaient-ils pensé à les plonger tous dans la carbonite, le temps de trouver une solution ? C’était une méthode non léthale, ça, non ?

Bref. Ce sujet était à réservé pour une autre discussion, avec de tout autres intervenants. Le garçon avait repris la parole, avec cette même intonation disciplinée, presque formatée. Il se serait très bien intégré dans les jeunesses du COMPNOR s’il était né dans un des mondes du Noyau ou des Colonies. Mais non, le jeune Kessel venait de, eh bien, Kessel. Le caillou prison de haut sécurité, situé à la proximité de la Nébuleuse du Maw. Son histoire commençait à faire sens, au final, mais Shira sembla s’en désintéresser après qu’il eut énoncé les termes de Trianie et d’esclave. Quoi, la personne dont il voulait des informations était une alien, et esclave qui plus est ? C’est que le garçon était bien naïf s’il pensait qu’elle pouvait encore être en vie. Shira elle-même, n’aurait pas pris la peine de remplir cette part du contrat que le jeune homme avait passé avec Elle s’apprêtait même à lui lâcher sa vérité sans même avoir pris la peine de vérifier. Que cette Kara était morte, histoire de le bousculer. Qui sait, peut-être qu’il irait se planter une lame dans le bide après ça ? Ça en ferait un de moins, comme on le dit si bien ?

Elle se ravisa cependant lorsque le garçon évoqua un « supérieur des renseignements », captant soudainement son attention à nouveau, titillant chez elle cette curiosité parfois maladive et coupant son souffle une seconde. Le garçon avait rencontré un officier du BRI, qui lui avait proposé ce marché ? Mh, elle n’avait aucune preuve de cela pour le moment, mais si c’était bien le cas alors peut-être que ce garçon était protégé, et peut-être que cette trianie était encore en vie, malgré tout. Jusque-là, Shira n’avait fait que se montrer polie, mais cette information-là, aussi concise soit-elle, venait de faire mouche. L’espionne regarda autour d’elle, faisant signe aux gardes encore présents qu’elle n’avait pas besoin de leur aide. Elle avait besoin d’être seule avec ce Kessel, pour éviter qu’il ne révèle des choses que des oreilles indiscrètes n’avaient pas forcément besoin d’entendre. Comme l’identité de cet officier, par exemple.

« Mh… Je vois. Que dirais-tu d’aller faire un tour dehors, quelques instants ? » lui proposa-t-elle d’abord, sur un ton plus amical tandis qu’elle déliait ses mains et venait tendre le bras pour l’inviter à les suvire, le garde et elle, jusqu’à l’entrée principale et la terrasse extérieure qui surplombait les marches qui descendaient vers la vallée.

Là, elle fit comprendre au garde qu’il pouvait leur laisser un peu de place, que cette discussion ne le regardait pas, et que ce n’était pas parce qu’il était à une vingtaine de mètre d’elle qu’il ne pourrait pas surveiller ses faits et gestes. Déjà, la chaleur étouffante et le soleil de plomb venait rougir son visage, alors qu’elle reportait une nouvelle fois son attention sur l’enfant.

« Je ne peux pas te promettre quoi ce que soit, jeune homme. Pas sans en savoir plus sur cette… Kara, cet officier du renseignement dont tu m’as parlé et l’accord que tu as passé avec lui. Il portait le même uniforme que moi, c’est ça ? C’est pour cela que tu m’as interpellé, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me dire à quoi il ressemble ? A quoi ils ressemblent tous les deux ? »

Vous dites que je suis aimé
Quand je ne peux rien ressentir
Vous dites que je suis fort
Quand je pense que je suis faible
Vous dites que je suis tenu
Quand je tombe à court
Quand je n'appartiens pas


« Mh… Je vois. Que dirais-tu d’aller faire un tour dehors, quelques instants ? »

Kessel hocha la tête avec courtoisie et  suivit celle qui devait lui donner des réponses.

« Je ne peux pas te promettre quoi ce que soit, jeune homme. Pas sans en savoir plus sur cette… Kara, cet officier du renseignement dont tu m’as parlé et l’accord que tu as passé avec lui. Il portait le même uniforme que moi, c’est ça ? C’est pour cela que tu m’as interpellé, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me dire à quoi il ressemble ? A quoi ils ressemblent tous les deux ? »

« Il portait en effet votre uniforme, je pourrais vous dire comment il est physiquement et mentalement, mais ce ne sera pas gratuit, rien n’est gratuit surtout si vous ne voulez pas que je vous dénonce. La balle est dans votre camps voyez vous . »

La voix calme et polie de Kessel contrastait avec la menace. Il mit un doigt sur ses lèvres semblant réfléchir : « Je pense que vous ne considérez pas le fait que m’obéir est à votre avantage. Je suis le meilleur de ma promotion, j’entraîne même des plus âgés, la personne qui m’a amené ici s’assure de ma survie physique, ce n’est pas un tendre mais... »

Un novice passa en pleurs et arriva genou en sang vers Kessel. Il se plaignait d’un camarade au sujet d’une dispute si futile que Kessel ne s’y attarda pas, à la place il dit à la femme : « Si vous vouliez bien attendre quelques secondes pour reprendre nos négociations. Soldat Fib amène moi Soldat Giya ! »

«  Oui Monsieur Kessel ! »

Le novice était plus âgé que Kessel  mais nettement moins bien classé.

« Il semblerait que vous ne comprenez pas tout ici, cela se voit, pourriez vous tentez au moins de cacher cela le plus possible, ce n’est pas un exemple pour vos cadets ! » critiqua Kessel à l'encontre de l’adulte. Kessel d’une extrême intelligence, Kessel d’une observation sans faille cachait un gamin paumé et émotif mais qui n’avait depuis la jeune enfance qu’un objectif : survivre quoi qu’il en coute.

« Voyez vous les couleurs désignent le nombre de combats gagnés ou de jeux comme l’appellent les plus jeunes, nous apprenons à nous battre en équipe et seul, chaque semaine, chaque vendredi plus exactement, les armes ne font que des blessures superficielles mais un infirmier est là car le rayon de nos armes d’entraînement peut entraîner une paralysie d’une heure ou deux très douloureuse pas plus il ne s’agit pas de tirer au flan ici. »

« Ma couleur est bleu bleu orange, bleu pour le combat en équipe, bleu pour le combat en solitaire, orange pour la maîtrise de la force, des notations qui me tiennent en haut du classement voire au dessus de certains non-novices. J’ai encore beaucoup à apprendre mais c'est en bonne voie, si je vous divulgue des informations pertinentes seriez vous apte à me promettre en retour de veillez à ce que Kara ne manque de rien ? Je me chargerai de mon coté à monter dans le classement encore davantage chaque semaine et à ne jamais perdre ma place au minimum, ici la médiocrité n’a pas sa place. »

Toujours d’une voix sans émotion Kessel vit arriver les deux enfants qui devaient avoir treize ans environ, un an de plus. Il ne passa pas par quatre chemins, il ferma les yeux, respira pour réunir sa frustration et la diriger vers les autres gamins, une corde s'envola brusquement du rebord où elle était posée non loin entourant leur corps les saucissonnant ensemble, alors que la corde se serrait sur eux les mômes pleuraient, plus ils se laissaient submerger par la peur plus Kessel intensifiait la torture puis comme comprenant les gamins dirent d’une voix plate et sans pathos : « Monsieur Kessel, nos vous remercions de cette leçon, cela ne se reproduira plus. »

Kessel respira, la corde tomba à terre, les jeunes gens le saluèrent avec respect.

« Bien , Jaune jaune gris tachez de monter au classement ces notes ne sont pas acceptables ! »

« Oui monsieur Kessel ! »

Après un bref salut les gamin partirent.

« Bon, à présent reprenons, je suis prêt à être vos yeux et oreilles ici et à vous donnez les informations que vous voudrez si vous êtes les miennes à l’extérieur et veillez à ce que mon protecteur dont j’ai entendu qu’il venait régulièrement aux nouvelles, voyez vous écouter est un art ici, tienne sa promesse, à défaut de quoi il serait dommage que je dénonce votre trahison et que faute de me croire mes supérieurs en ait des doutes, ce n’est jamais bon les doutes n’est ce pas ? »

Kessel ne savait pas si ce qu’il disait était vrai, après tout il ignorait tout de l’adulte et de ses secrets, mais la vérité n’est pas la seule force. On l’apprend en grandissant sur Kessel. Et c’est le cas de Kessel.

L’espionne impériale écouta les propos du gamin avec attention, déjà quelque peu étonnée par son aisance, mais laissa finalement ses yeux s’agrandir et s’arrondir de surprise plus que de stupeur en entendant ses dernières paroles. Avait-elle eu une absence ou venait-il tout juste de la menacer, elle qui avait contenu tant bien que mal son aversion pour ce qu’il représentait en faisant preuve de politesse en voulant bien lui accorder un peu de son temps, pourtant précieux en cet instant ? Ce gamin paumé au milieu de nulle part, dans une académie décadente ? Son visage, bien rougi par la chaleur, se referma à nouveau, tandis que son regard, lui, chassait cet air quelque peu hagard pour regagner en fermeté et en détermination. Son sang, lui, et la rouquine dû serrer un peu les poings pour réfréner une soudaine envie de meurtre. Oh, elle comptait bien remettre les pendules de cet enfant insolent et empli de haine à l’heure, mais ce dernier fut sauvé de son courroux par l’intervention inattendue d’un autre novice qui, le genou en sang et le visage en pleur, ne manqua pas d’interpeller le jeune insolent !

La Main porta son regard sur les deux petites face à elle avant de lever les yeux au ciel, en se demandant qui pouvait bien être responsable de leur enseignement. Serait-ce le directeur de l’Académie en personne ?  Si tel était le cas, alors cette académie touchait le fond… Voilà que le gamin se permettait même d’interpeller les soldats, qui affreusement docile, n’hésitait pas à se plier en quatre pour lui ! Mais qu’était-il donc ? Un novice, ou un seigneur ? A son âge, la rousse longeait les murs du Palais pour éviter de se faire remarquer, et travaillait dur pour progresser, son égo réduit à néant par les capacités de ses maitres, pour finalement ressurgir que plus tard, lorsqu’elle l’avait finalement mérité. Cet enfant n’était qu’un pourri gâté, qui au final, ne semblait être que le miroir contemporain des Siths venus d’un autre temps, et qui n’avait strictement rien à faire du nouvel univers dans lequel il vivait, et continuaient de se comporter comme les barbares d’antan !

Où était la discipline ?
Où était l’intelligence ?

C’était pathétique, tout comme les accusations fomentées par le garçon. De quoi pouvait-il bien vouloir l’accuser, de toute façon, lui qui ne connaissait rien à sa vie, et ne devait sans doute rien connaître de la réalité du monde ? Cette question s’instilla dans l’esprit de l’espionne, qui se demanda tout de même si elle n’avait pas pu commettre une erreur qui l’aurait dévoilé aux yeux de l’enfant. La rousse en doutait fortement, puisque même le directeur de l’académie n’avait pas remarqué qu’elle était à minima sensitive, preuve que la discipline de l’esprit que ses maitres lui avaient inculqué par force et persévérance était supérieures en tout à la rage brute et la condescendance de ce morveux. Shira n’avait rien à se reprocher, et ce Kessel ne savait rien.

De fait, elle devait tout de même admirer son culot. Il ne pouvait peut-être pas savoir qu’elle était sensitive et qu’elle était dans les petits papiers de l’Empereur et de Vader, mais la manière dont il l’avait abordé était à même de déstabiliser la plupart des non-sensitifs. Elle ne saurait dire si c’était par une analyse fine qu’il avait décidé d’agir ainsi, ou par pur insouciance, mais son histoire aurait été à même de fonctionner sur la plupart des fonctionnaires de l’Empire. Peu étaient ceux qui n’avaient pas quelque chose à se reprocher vis-à-vis d’un autre. Le fait qu’il soit Sith, donc capable de s’attaquer aux esprits, était désormais bien connu. De fait, nombreux sont ceux qui pourraient se laisser avoir par cette duplicité. Devait-elle jouer le jeu elle aussi, en faisant croire qu’il l’avait percé à jour ? Ou devait-elle au contraire lui rappeler qu’il n’avait que douze ans, et qu’il n’avait à ses yeux rien de bien exceptionnel.

Il faut dire que si elle avait suivi la discussion entre lui et les autres gamins, c’était sans y porter une grande attention. Elle préféra tendre l’oreille lorsqu’il s’adressait à elle, tandis qu’elle feintait de s’intéresser à ce qui se déroulait devant elle, les doigts de sa dextre jouant distraitement avec le bas de son visage, la tête haute. Elle avait décidé sans s’en rendre vraiment compte de ne pas perdre la face, de faire comprendre à ce gamin qu’il ne lui faisait pas peur. Si bien que lorsque les gamins s’éloignèrent finalement, et qu’il tentait d’en remettre une couche, Shira se contenta de ramener sa main dans son dos, au creux de l’autre. Il voulait jouer les adultes ? Bien. Soit.

« Crois-tu ? » dit-elle simplement, avant de lever son regard vers le fond de la Vallée l’espace d’un instant, le temps de déglutir pour retenir un rire, avant de baisser à nouveau son visage vers le jeune garçon. « Tu sais ce que je crois ? Je crois que tu n’as strictement pas la moindre idée de ce que j’ai bien pu faire, et encore moins de la solidité de ma loyauté. Je crois que tu fais preuve d’une telle insolence à mon égard parce que tu n’as plus rien à perdre. »

Elle planta son regard émeraude dans celui du garçon, comme si cela pouvait l’aider à le percer à jour. L’espionne n’avait pas besoin de cela, ni même besoin d’utiliser la Force - cela n’aurait de toute façon pas marché sur lui, du moins pas aussi facilement qu’avec les esprits faibles. Non, il suffisait simplement d’étudier les propos du garçon pour comprendre qu’il était dos au mur sur le sujet qu’il évoquait avec tant de véhémence.

« Je crois même que cet officier a profité de ta naïveté pour te piéger et résoudre ses problèmes. Qu’il t’a amené ici sans avoir le moindre désir de s’acquitter de sa part du marché, car une fois coincé ici, il serait intouchable, son problème résolu. » Nouvelle pause, le temps de déglutir à nouveau, et de porter son regard une fois de plus sur la vallée. Elle reprit aussitôt, le ton toujours froid. Le rythme, lent. A croire qu’elle se délectait presque de la situation. « Et s’il vient régulièrement prendre des nouvelles, c’est non pas pour savoir si tu te portes bien, mais plutôt pour s’assurer que tu n’as pas bougé d’ici. »

Elle haussa ensuite les épaules, déroulant son petit jeu de rôle improvisé, alors que son regard redescendait vers le jeune garçon, et que son visage se faisait moins dur, ses lèvres s’ourlant presque en un léger et fin sourire.

« Tu dois le haïr désormais, mais je peux peut-être t’aidé à te venger de cette homme. A condition que tu me donnes son nom, et éventuellement son grade… Qu’en dis-tu ? »

Elle devrait peut-être rajouter que s’en prendre à elle ne ferait qu’empire sa situation. Il l’avait sans doute vu sortir du bureau du directeur. Il devait donc avoir saisi qu’elle était intouchable pour le moment… Sa main s'était tout de même approché discrètement du haut du holster qui retenait son blaster, prêt à le dégainer au moindre geste brusque du gamin, pour l'assommer d'un tir bien placé et à bout portant.

Mais il était intelligent, pas vrai ?
Il devait forcément le savoir…

Years of silence  Waiting on a king  They thought they knew who you would be  A soldier, fearless and strong  A warrior, but they were wrong

Kessel  n'avait à perdre que la vie alors quand elle s'exclama : « Tu sais ce que je crois ? Je crois que tu n’as strictement pas la moindre idée de ce que j’ai bien pu faire, et encore moins de la solidité de ma loyauté. Je crois que tu fais preuve d’une telle insolence à mon égard parce que tu n’as plus rien à perdre. » Il rétorqua d'un ton égal, calme, sans émotion : « Je crois que vous faîtes erreur nous avons tous au moins à perdre la vie n'est ce pas pour la garder que nous nous battons, que nous blessons, que nous humilions, c'est dans la nature des êtres d'écraser pour ne pas être piétiné, ne le saviez vous pas ? »

« Je crois même que cet officier a profité de ta naïveté pour te piéger et résoudre ses problèmes. Qu’il t’a amené ici sans avoir le moindre désir de s’acquitter de sa part du marché, car une fois coincé ici, il serait intouchable, son problème résolu. »  

Elle ne se démontait pas l'adulte !

«  Vous avez de l'applomb j'aime ça ! » dit Kessel sans laisser paraître sa joie pourtant présente. Les émotions devaient être contenues, contrôlées ainsi il sera de plus en plus puissant.

« Et s’il vient régulièrement prendre des nouvelles, c’est non pas pour savoir si tu te portes bien, mais plutôt pour s’assurer que tu n’as pas bougé d’ici. » continua t'elle.

L'enfant la laissa continuer.

« Tu dois le haïr désormais, mais je peux peut-être t’aider à te venger de cette homme. A condition que tu me donnes son nom, et éventuellement son grade… Qu’en dis-tu ? »

« J'en dis que vous avez un sacré culot ! Je ne demande pas à être aimé, l'amour de Kara Heideberg, la trianiie me suffit ou m'a suffit, oui elle est peut-être décédée à l'heure qu'il est mais je suis loin d'être bête. »

« Je ne peux pas te promettre quoi ce que soit, jeune homme. Pas sans en savoir plus sur cette… Kara, cet officier du renseignement dont tu m’as parlé et l’accord que tu as passé avec lui. Il portait le même uniforme que moi, c’est ça ? C’est pour cela que tu m’as interpellé, n’est-ce pas ? Pourrais-tu me dire à quoi il ressemble ? A quoi ils ressemblent tous les deux ? »  s'empressa d'ajouter  l'adulte.

«  Qui me dit, si elle est encore vivante que vous ne tuerez pas Kara de vos mains en vengeance de mes menaces si je vous divulgue tout cela ? J'accepte de parler à une seule condition ! »

Les yeux de l'enfant se remplirent de haine, elle était si forte qu'il eut du mal à reprendre un air sans émotivité, ce qu'il réussit une bonne minute plus tard tout de même.

« Je veux quitter cette école, je n'ai plus rien à y apprendre vu mon niveau, aller dans un endroit où je deviendrai encore plus puissant pour un jour pouvoir vraiment agir, j'ai bien conscience de la faiblesse de mon jeune âge et peu à peu je veux y remédier mais pour cela il me faut partir dans une école d'un niveau d'exigence plus haut. Et inutile d'être sur vos gardes, je perdrai pour le moment, vous êtes adulte moi encore enfant mais je travaille et veux travailler à guérir cette faiblesse ! »

L'enfant était redevenu fier, calme, sans émotion comme tout bonne élève de cette académie sith !