[Event] Combats à Onderon

Situation actuelle

Onderon est affaiblie, depuis bien longtemps. La planète avait recouvré une bonne partie de ses forces et de son influence, sous l’égide de la nouvelle et jeune reine Kira, il y a plus d’un an, puis tout a basculé suite à une alliance désastreuse avec la confédération tenue par le général Wrath. Le regard impérial s’est tourné de nouveau vers la petite planète, menaçant de la réduire en poussière, purement et simplement. Pour se préparer à la guerre, tout en protégeant sa population, la reine décida alors de faire évacuer une large partie des civils sur Odessen, une planète lointaine et reculée de l’Espace Sauvage. Durant ce temps, Onderon s’est organisé, préparant son armée et tentant de calmer le jeu avec l’Empire, en négociant un traité de paix illusoire.

Hélas pour Onderon, sa population civile avait été envoyée à l’abri précisément dans le secteur où allait éclater, à peine quelques semaines plus tard, la pandémie Plagueienne. Piégés en plein cœur de la tourmente, alors que peu encore avaient pris la pleine mesure de la catastrophe, la population d’Odessen, comme de nombreuses populations sur d’autres planètes touchées dès le début, fut presque entièrement décimée par la maladie. Le fait que leur position ne fut pas révélée immédiatement aux autres forces en présence aggrava encore la situation. Odessen, comme d’autres planètes, rejoignit ainsi la liste des planètes devenues complètement interdites d’accès, trop contaminées, trop imprégnées par le virus, même encore aujourd’hui.

Depuis, Onderon est exsangue. La chute trop brutale et trop importante de la population a eu de graves conséquences. La planète est devenue l’ombre d’elle-même, la population restante est très à cran, la moindre petite étincelle peut faire exploser la situation. Le gouverneur impérial local, un natif du secteur, est tout aussi écœuré par ce qu’il s’est passé que la population. Ses hommes sont épuisés, pour la plupart, et de plus en plus enclins à écouter la voix des rebelles locaux, exhortant à ne plus laisser l’Empire mener le jeu de la sorte. Si les soldats présents n’osent guère se faire entendre, par peur des représailles, il est clair pour tous, sur place, que ça ne peut plus durer ainsi.

Lassé par ces petites crispations et fatigué de devoir – encore – s’occuper de ce qui se passe sur la planète, le Grand Moff Tarkin a ordonné de nettoyer pour de bon la planète et d’y écraser les velléités de résistance, sous peine de quoi, il viendra s’en charger lui-même. Effrayés, le gouverneur impérial local fait passer un message en interne à ses hommes, pour les mettre sur leurs gardes, et dans le même temps, lance un appel à l’aide aux rebelles. Cependant, le message en question parvient aux oreilles de l’Empire et des forces vont être dépêchées sur place.

– Intendant impérial d’Onderon : Doliven Suras
– Nombre d’habitants : 5 millions d’habitants, depuis la pandémie

Joueurs actifs

– Elessar Telcontar
– Shira Brie
– Axedio Malvern
– Meesa Onasi
– Nhézya Rivensong

Pris dans la tourmente, une fois de plus, Onderon ne pourra pas, cette fois, avoir une seconde chance. La menace est on ne peut plus claire, si la situation n’est pas très vite ramenée au calme, la planète sera la prochaine cible de l’Étoile Noire. Le gouverneur Doliven Suras, en poste depuis quelques mois, suite à la démission de l’ex-reine Kira, sait parfaitement que tout ne tient plus qu’à un fil. La population, très drastiquement réduite depuis le virus et surtout Odessen, est à bout de souffle et perdue. Les soldats impériaux en place pour surveiller la planète sont eux aussi épuisés et sur les nerfs. Depuis plusieurs mois, impériaux et habitants locaux s’entraident et se serrent les coudes pour que Onderon ne devienne pas une simple planète désolée, où tous auront fui car la vie y devenait impossible. Cette coopération, renforcée au fil des semaines puis des mois, a permis de maintenir, à peu près, la population à flot malgré les tourments.

Pour autant, la grogne n’a pas disparu, même si elle reste étouffée, faute de moyens. Les impériaux en place comme les locaux sont de plus en plus enclins à écouter la voix de l’Alliance Rebelle et accepter cette main tendue, pour s’en sortir. Se sachant menacé, comme tous ses hommes, le gouverneur a finalement décidé d’envoyer un appel au secours aux rebelles et à tous ceux qui accepteront de venir les aider. Les aider à protéger la population restante mais aussi aider les soldats encore en poste à fuir et se mettre à couvert de l’Empire. La pandémie Plagueienne et ses révélations a été la goutte de trop, pour tous ces gens. C’est dans ce contexte tendu que vous êtes arrivé, Elessar Telcontar, pour rencontrer les dirigeants locaux et convenir avec eux de moyens pour mettre à l’abri rapidement les futurs déserteurs et les civils voulant rejoindre les rangs rebelles. Vous devez agir vite mais discrètement, car vos ennemis sont eux aussi arrivés sur la planète pour une première inspection, depuis que l’alerte a été donnée sur Coruscant.

De votre côté, capitaine Axedio Malvern, vous venez tout juste d’être dépêché sur Onderon, en compagnie d’une dizaine de stormtroopers, commandés par le major Meesa Onasi. Vous aviez pour ordre d’arrêter le gouverneur local pour un premier interrogatoire, mais celui-ci a déjà disparu. Vous pouvez ressentir le malaise palpable dans les rangs des troupes sur place, comme celles sur l’unique destroyer en orbite. Bien que personne n’ose ouvertement se dresser face à vous, il vous est facile de comprendre qu’il ne reste que très peu de loyauté dans ces rues. Vos ordres sont clairs, vous devez maintenir le calme, trouvez les traîtres et garder le contrôle de la planète.

Coruscant vous a fait envoyer des renforts pour mener à bien cette tâche. Vous recevrez bientôt Nhézya Rivensong et Shira Brie dans votre équipe, venant à bord d’un croiseur appartenant au BRI.

Méditer. L’introspection. Faire le vide. Se concentrer sur ce qu’elle ressentait. Ne pas se laisser emporter par la Force. Voilà bien des choses que Shira maitrisait depuis des années maintenant et qu’elle ne pensait pas devoir reprendre devant un énième nouveau professeur. La manière dont la rousse avait résisté aux appels du Côté Obscur sur Ziost était à ses yeux une preuve suffisante, mais une preuve que seule son Maitre et elle connaissait l’existence. L’avantage de multiples professeurs résidait dans leur multitudes expériences et la possibilité d’apprendre de ces expériences pour dans la finalité disposer d’un panel de compétences variées. Shira ayant évolué dans pareil environnement depuis son plus jeune âge, elle connaissait donc aussi très bien le désavantage principal : celui de devoir reprendre tout depuis le début, encore et encore. Se plier à ces règles représentait une perte de temps considérable à ses yeux, mais une perte de temps nécessaire lorsque les ordres venaient à l’origine de son Maitre, l’Empereur. Il avait ordonné à sa Main d’approfondir son apprentissage auprès de la Grande Inquisitrice, et sa Main s’exécutait. A genoux, les yeux fermés et les mains posées à plat sur les genoux, Shira se prêtait à l’exercice avec une volonté réelle en plongeant son esprit dans une introspection qu’elle souhait profonde. La réalité était cependant bien différente. Son esprit déjà focalisé sur la mission à venir, faire le vide de toute influence restait difficile. Si la rouquine communiait effectivement avec la Force, laissant son esprit s’étendre le long de ses filaments, celle-ci restait néanmoins distraite. Elle n’avait pas pensé que les propos d’un alien puissent avoir autant de répercussion sur les populations humaines du Noyau et de la Bordure Intérieure. Que les autres espèces aliens, sources sécessionnistes depuis la nuit des temps, profitent de l’occasion pour s’insurger était prévisible. Que cela se produise sur des mondes comme Ondéron et Alderaan, pourtant déjà pacifiés, était un peu plus surprenant, même si ces deux mondes pansaient encore les plaies de deux blessures récemment infligées par l’Empire. Si la situation sur Alderaan se résumait à des troubles à l’ordre public, celle d’Ondéron était bien plus préoccupante, bien qu’elle pourrait se résoudre assez facilement, et brutalement, si celle-ci devenait totalement hors de contrôle. Les conséquences seraient, cependant, probablement incontrôlables. Même si cette planète était un nid à traitre, il fallait à tout prix pour le bien de l’Empire empêcher le Grand Moff Tarkin d’utiliser sa précieuse Etoile de la Mort.

« De la tension… mais aussi de l’excitation. Mes pensées sont influencées par la mission… Une certaine impatience. »

L’honnêteté envers ses professeurs était quelque chose que la rouquine avait appris à ses dépens durant sa jeunesse, les fois où elle avait tenté de cacher la vérité s’étant toutes transformer en sanctions punitives suffisantes pour la dissuader à l’avenir de toute velléités de mensonge à leur égard. Shira était bien trop concentrée sur la mission pour parvenir à faire le vide en elle à cet instant. Son esprit analysait encore et encore les rapports de situation les plus récents pour tenter de trouver l’issue la moins néfaste. Il y avait bien sûr la solution de la violence répressive, mais celle-ci restait contre-indiquée. La poudrière n’avait pas besoin de carburant supplémentaire. Elle restait néanmoins dans un coin de sa tête, au cas où, en dernier recours. Il était difficile d’évaluer le succès de l’appel lancé à la pathétique Rébellion par le gouverneur, et donc de définir les moyens que ces mêmes rebelles auraient été enclins de fournir pour alimenter le feu de la résistance ondéronienne. Le mieux serait de d’abord évaluer les forces en présence, si cela est possible, puis de trouver un moyen de les mettre hors-jeu en montrant à quel point la Rébellion ne pouvait pas offrir la moindre aide pérenne au peuple d’Ondéron. Le gouverneur leur serait utile, il pourrait les informer sur l’aide qu’il a effectivement reçu, même si celle-ci doit être bien faible sur le papier. Après tout, que pouvait bien fournir un groupe dans une situation exsangue et déjà lui-même en manque cruel de ressources pour son propre fonctionnement ? Rien du tout, si ce n’est des mensonges, toujours des mensonges. Les seuls en mesure de fournir à Iziz de quoi survivre au quotidien restait et resterait l’Empire. C’était ce message là qu’il faudrait surement mettre en avant. Evidemment, si la population continuait de se bercer dans les foutaises rebelles, alors il serait encore temps d’en éclaircir les rangs…

« J’en déduis que l’heure est venue. J’arrive tout de suite. » répondit-elle à la remarque de la Grande Inquisitrice, après avoir senti les légers remous de son dérangement dans la Force.

Enfin, elles arrivaient. Enfin, elles allaient faire face au concret. Shira resta cependant un peu plus longtemps dans son état méditatif, pour n’en sortir que lorsque la porte de la salle coulissa derrière sa professeure sur le départ. La rouquine se redressa doucement sur ses pieds et épousseta son uniforme d’un noir profond, celui qu’elle portait en qualité d’officier du corps de chasse au sein du BRI. Elle resserra le haut de l’uniforme autour de son double bouton pression avant de se diriger vers une des consoles adossées à un des murs porteurs de la salle. Là, elle entra à nouveau ses codes pour déverrouiller les systèmes de surveillance. Shira avait bien vu que la Grande Inquisitrice était déjà passé par là mais elle n’avait pu s’empêcher de passer pour assurer définitivement leurs arrières. Cela fait, la lieutenante alla récupérer les quelques plaques de plastoid et réflec noires qui lui servait de protection légère pour le torse, bras et jambes. Elle les fixa de sorte que sa plaque de grade ne soit plus visible puis se dirigea d’abord vers l’armurerie. Là, l’espionne récupéra un blaster E-11 réglementaire qu’elle glissa dans l’étui situé au niveau de sa cuisse droite, la poche à gauche cachant son sabre-laser à la vue de tous. Shira avait hésité à l’emmener avec elle, mais une fois au sol, et éventuellement casquée, personne ne saurait réellement l’identifier si elle venait à devoir l’utiliser. Autrement, le E-11 ferait amplement l’affaire face à la racaille rebelle, si celle-ci venait à leur passer le bonjour. La rouquine ne vint retrouver la Grande Inquisitrice que lorsqu’elle eut récupérer ledit casque, qu’elle avait accroché à son ceinturon utilitaire et qui pendant sur le côté.

Là, elle laissa son regard se porter sur la courbure de la planète et l’ombre planée de Dxun sur sa surface. Ondéron faisait partie de ces systèmes aux mécaniques étranges qu’il était nécessaire d’observer une fois dans sa vie pour comprendre à quel point l’être vivant, même intelligent, n’était rien en comparaison de la mécanique qui régissait l’univers. Elle tenta alors de s’ouvrir à la Force, pour sonder les esprits environnants et tenter de percevoir les impressions de chacun, à l’exception bien sûr de la Grande Inquisitrice qui, pour cette mission, serait sa colonel. Shira se plaça à ses côtés, très légèrement en retrait et jeta un coup d’œil aux instruments de la console située près d’eux.

« Mh. Je présume qu’il va nous falloir descendre à la surface. Espérons que la situation est toujours sous contrôle en bas où la descente risque d’être mouvementée, Madame. »

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Dés : Résultat 18. Objectif : Tenter de sentir l’état d’esprit des officiers autour d’elle.

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Vous avez face à vous, Elessar Telcontar, plusieurs membres importants de la planètes, en charge de celle-ci depuis la fin de la pandémie, et le gouverneur impérial se trouve également parmi vous. Il vous remercie de votre présence, car même si vous avez tous peu de forces à aligner, personne n’a plus de temps à perdre à déplorer cet état de fait. Vous venez tous d’être avertis de l’arrivée d’un croiseur du BRI en orbite de la planète. L’un des hommes présents propose d’ouvrir le feu aussitôt mais est rejeté, car ce serait lancer trop tôt une bataille que vous seriez presque sûrs de perdre.

Vous avez envoyé un nouveau message d’appel à l’aide, à l’Alliance Rebelle, mais vous ignorez encore si cet appel a pu être entendu, et si oui, dans combien de temps pour pourrez recevoir des renforts. La population locale hésite encore à se soulever pleinement, par peur d’être définitivement éradiquée de la galaxie comme l’a été Manaan et ayant déjà bien trop souffert. Il n’en est pas de même pour les soldats en poste. L’équipage du destroyer, en orbite de la planète, est prêt à réagir au moindre mouvement suspect. Vous êtes dans une situation tendue. Des impériaux envoyés à renfort sont à terre, d’autre sont dans leur croiseur au-dessus de vos têtes, les rebelles locaux sont encore cachés dans toute la ville… Vous avez pour tâche de les rassembler et les faire se diriger vers les astroports secrets, en utilisant les tunnels et réseaux secrets de la ville. Ainsi que les caches placées hors de la ville. Mais prenez garde, vous pourriez tomber sur de nombreux dangers et la faune locale n’est pas très amicale.

Amener les gens vers ces tunnels et réseaux va être long. Confiant en votre expérience du combat, le gouverneur vous confie, Mace Windu, la responsabilité d'un groupe plus délicat à gérer, composé d'une trentaine d'adulte. Vous êtes, tout comme vous Elessar Telcontar, accompagné de cinq rebelles locaux pour vous assister.

Dans la capitale même, du moins en centre-ville, les personnalités locales sont peu loquaces sur la disparition soudaine de leur gouverneur et ne semblent pas réellement s’en soucier, il est vrai. Pour la majorité d’entre elle, il a simplement fui et peut-être déjà quitté la région galactique depuis longtemps. Vous êtes face à un mur de silence, Axedio Malvero, mais tout n’est pas perdu car vous trouvez enfin une personne pouvant vous dire que les rebelles locaux et les déserteurs déclarés se trouvent encore en ville et n’ont pas encore pu fuir avant votre arrivée. Mais où ? Vous l’ignorez encore. Chercher des informations, avec l’aide de Meesa Onasi, peut prendre du temps mais vous êtes sûrs de ne pas faire trop de vagues et garder la population le plus calme possible. Vous pouvez aussi décider d’employer la manière forte et d’être plus rude avec les citoyens, avec toutes les conséquences possibles.

De votre côté, Nhézya Rivensong, vous êtes tombée sur une scène plutôt inhabituelle, dès votre arrivée dans la capitale, à la sortie de la navette. Ces derniers temps sur des planètes telles qu’Onderon, il est plutôt rare, voire impossible, de voir des citoyens lambdas et des stormtroopers travailler ensemble pour distribuer des sacs de ravitaillement ou des médicaments de première urgence, plus encore lorsque lesdits stormtroopers devraient être occupés à surveiller les lieux et traquer les éventuels fauteurs de troubles. Le chef de ces soldats semble ne pas comprendre où est le problème ni vouloir arrêter ses hommes dans leur tâche. Vous entendez d’ailleurs, Shira Brie, certains des troopers marmonner que ce sont bien leurs propres chefs, finalement, qui viennent mettre la peur et la merde sur place plutôt qu’aider. L’ambiance est de plus en plus électrique et tout pourrait déraper pour très peu.

   

Jet de dés
. Mace ressent-il la présence de son ancienne padawan ?
11
. Mace a-t-il connu Elessar durant la Guerre des Clones, ou même avant ?
Échec
. S'il le connait, à quel point l'a-t-il connu ?
2 (ne pas prendre en compte)
. Mace va s'introduire dans de vieilles galerie souterraines se trouvant sous le poste avancé impériale, afin d'y poser des mines sur certains piliers et parois rocheuses. Discrétion de Mace dans les galeries
2
. Nombres de mines obtenue par les rebelles
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Shira n’en rajouta pas plus à bord de l’Insurgent. Ce n’était pas son rôle et Nhézya avait parfaitement conscience de la situation actuelle, tout comme elle. Evidemment, elle aurait pu la contredire le cas échéant, elle en avait parfaitement le droit, sa parole pouvant être vu comme celle de l’Empereur si elle le souhaitait vraiment. C’était, dans ce cas, parfaitement inutile, et surtout peu recommandé. Il fallait à tout prix éviter de faire sauter une nouvelle planète, l’image serait destructrice pour l’Empire, bien qu’une telle chose pourrait plus facilement se justifier que la destruction de la planète aux poissons, il y a de ça quelque temps. Ondéron avait toujours montré une résistance à l’Empire, et ce encore aujourd’hui, malgré qu’il restât la seule entité à pouvoir fournir les ressources nécessaires à la survie du peuple d’Ondéron. A la survie de bien d’autres mondes, d’ailleurs. Leur ingratitude était particulièrement dégoutante et révoltante. L’Empire leur apportait tout, à commencer par la sécurité et l’emploi, en échange de changements somme toute mineurs à titre de comparaison. La révolte ne leur avait rien apporté de bon par le passé, alors pourquoi recommencer ? La rousse ne comprenait pas cette façon de pensée à la fois incohérente et suicidaire. En effet, à quoi servait leur soi-disant « liberté » lorsque celle-ci vous menait irrémédiablement à la mort, que ce soit par manque de soin, par famine, ou par simple refus de l’autorité ? L’Empire offrait beaucoup, à condition de l’accepter. Ce n’était pourtant pas compliqué à comprendre… Ces gens n’étaient que des imbéciles, et c’était à elles, à l’Empire qu’ils haïssaient temps, de venir les sauver de leur propre destruction…

Elle resta silencieuse lorsque la Grande Inquisitrice se mit à discuter, ne restant qu’une simple observatrice. Les doigts de sa main droite jouaient pourtant machinalement avec l’intérieur du casque qu’elle tenait, moyen simpliste et classique de cacher sa contrariété. Le gouverneur d’Ondéron avait bel et bien disparu, abandonnant son poste et les responsabilités qui lui incombaient, accroissant de facto le risque que la situation ne dérape et qu’Ondéron ne se fasse rayer de la carte. Il serait mieux pour lui que la rouquine ne le retrouve jamais s’il ne souhaite pas se confronter à la justice de l’Empereur. Lui, et ceux qui l’avait nommé à ce poste, alors qu’il n’en était visiblement pas digne. L’échec des forces envoyé l’arrêter était également inacceptable, mais toute la faute ne pouvait pas leur être mise sur le dos. Si le gouverneur était déjà parti à leur arrivée, il était normal qu’ils n’aient pas pu l’arrêter. Qu’ils n’aient pas pu le retrouver, en revanche, était un autre problème dont ils devraient se justifier. Nul doute que sa professeure saurait se montrer très persuasive, bien qu’elle n’eût pas été mandaté officiellement comme Grande Inquisitrice mais comme officier supérieur du BRI, ce qui impliquait des responsabilités et un champ d’action plus réduit, mais tout de même considérable. Pour sa part, Shira n’était là officiellement que comme escorte et assistante. Elle devait faire ce que Nhézya lui dirait de faire, rien de moins, rien de plus. Bien sûr, tout dépendrait de la situation. Si celle-ci évoluait dans le bon sens, la Main n’aurait rien à faire. En revanche, si des Jedi et des rebelles venaient mettre le feu aux poudres, elle ne répondait de rien. Tout pourrait arriver, et ce ne serait pas sa faute. Cette situation merdique, de toute manière, n’était pas sa faute. Le regard comme perdu sur la boule de couleur qu’était Ondéron, la rouquine ne se demandait pas si les tensions finiraient par se transformer en affrontement, mais plutôt quand. Et si cela venait à se produire, même si la racaille rebelle et jedi était responsable, si elles pourraient contrôler la situation et éviter la catastrophe que tous redoutaient, Empire compris.

Accrochant finalement pour de bon son casque à sa ceinture utilitaire, se libérant ainsi les mains, Shira entreprit de suivre Nhézya dans les couloirs qui menaient vers leur navette, et ce en silence. Aucune des deux ne prit la parole pour parler de la mission, ou de la manière dont elles allaient tenter de la mener à bien. Il faut dire que les informations restaient maigres pour l’instant et le gouverneur n’était toujours pas réapparu. Il était d’ailleurs impossible de savoir précisément s’il était déjà partit, la garnison d’Ondéron ne pouvant pas être considérée, selon les derniers rapports, comme parfaitement fiable. Il y avait également le secret, le droit d’en connaître. Un navire du BRI n’était rien d’autre qu’une antre du silence. Ce ne fut qu’une fois à bord du petit vaisseau blanc, seule avec sa professeure, que Shira mit un terme à son mutisme. Elle donna clairement son avis sur la situation, et sur la nécessité, sans doute, de montrer au peuple d’Ondéron, et surtout aux sympathisants de la cause de la racailles rebelle, que la Rébellion n’était pas en mesure de leur fournir la moindre assistance pérenne, et que le seul moyen pour eux de rester sur leur monde était d’accepter l’aide et la présence impériale. Que même si les rebelles parvenaient à occuper ce monde, ce dernier serait détruit dans la foulée. Que la Rébellion ne pût pas leur attribuer des ressources puisque l’Alliance était elle-même déjà en manque. En somme, discréditer la Rébellion était à ses yeux une valeur sûre. La rouquine répondit également aux interrogations de la Grande Inquisitrice sur le fait, notamment, qu’elle avait bel et bien prit son sabre-laser au cas où la situation venait à déraper de la pire des manières. Shira ne comptait évidemment pas s’en servir, elle doutait d’ailleurs que l’Empereur se satisfasse de savoir sa Main probablement démasquée mais si sa survie en dépendait, la rousse s’en servirait.

La navette une fois posée, Shira détacha son casque de sa ceinture et le vissa sur sa tête en faisant attention que sa coiffure, nouée en un élégant mais réglementaire chignon, ne viendrait pas la gêner. Là, elle régla les indicateurs et son vocalisateur puis vérifié une dernière fois son équipement, ses protections légères et notamment son armement. Suivant Nhézya de près, sa première réaction une fois sortit de la navette fut de faire un tour d’horizon et se donner une première impression de l’atmosphère locale. Il faisait chaud, bien qu’elle ne ressentît nullement la chaleur, ce qui n’aiderait pas à calmer les ardeurs. Tout semblait néanmoins normal, exception faite des regards qui s’étaient tournés dans leur direction à leur descente de la navette, regards à la fois de civils comme de militaires censés être dans le même camp qu’elles. Les chuchotements de certains, les confidences d’autres, la tension de tous. Tout cela était facilement identifiable, même sans faire usage de la Force pour le ressentir. La seconde scène qui l’interloqua fut de voir les soldats sensés sécuriser la ville aider les civils à transporter des denrées et des médicaments, soit du travail de simples auxiliaires locaux. Ce n’était pas quelque chose de réglementaire, et encore moins de toléré dans la plupart des mondes, car se rapprocher ainsi de la population pouvait inciter certains à prendre son parti. C’était pour cela que les garnisons étaient hermétiques, et qu’en dehors des permissions les soldats n’étaient pas censés se mêler aux civils. De là à leur sauter dessus pour le leur rappeler, il y avait deux poids deux mesures. C’était à la fois inutile, et surtout peu malin lorsque l’on débarquait dans un environnement que l’on ne connaissait pas, et donc le contexte était plutôt vague.

Suivant toujours le mouvement du colonel, Shira s’arrêta lorsque cette dernière s’immobilisa un instant et profita de ce temps d’arrêt pour prendre un peu mieux conscience de la situation dans laquelle vivait les habitants d’Iziz. Leur faible nombre était flagrant, alors que le spatioport se trouvait pourtant juxtaposé à ce qui semblait être un grand marché. Il n’y avait, en effet, personne à l’exception d’elles-mêmes, des quelques soldats et civils vus précédemment. Shira se tourna donc vers la Grande Inquisitrice, pour lui demander si quelque chose n’allait pas. Elle apparaissait effectivement quelque peu troublée, mais reprit rapidement contenance quelques mètres plus loin et ne lui permit pas de poser la moindre question au sujet de ce trouble apparent, en donnant des instructions que la rouquine écouta, somme toute, assez distraitement…

« A vos ordres, Madame. » répondit-elle simplement, pour bien paraître, au cas où, puis s’éloigna légèrement. Intérieurement, pourtant, l’agacement régnait.

Evite d’allumer la mèche. Essayer d’être discrète. Comme si la rouquine avait pour habitude d’enfoncer la moindre porte et de tirer sur tout ce qui bouge. Certes, ces gens étaient en état de pré-rébellion et méritait d’être ramener dans le rang, mais la violence ne résolvait pas tout. L’Empereur le lui avait appris, bien plus jeune, et encore plus récemment, pour nuancer les propos et les enseignements de Vader, plus prompts à régler fermement ce genre de situation. Elle avait aussi tout un panel d’outils à sa disposition, appris et affutés par son enseignement spécialisé dans le renseignement. Elle l’avait déjà prouvé en opération, d’ailleurs, lorsqu’elle s’était rendue sur Korriban. Obtenir des informations était comme une seconde nature chez elle, un besoin inné façonné par son passage à l’Institut de Pilotage de Coruscant puis lors de sa spécialisation avancée sur Carida.

Shira regarda autour d’elle et réfléchit un instant avant de s’en retourner vers le groupe qu’elles avaient aperçu plus tôt. Pour en savoir plus, il allait bien lui falloir commencer par quelque part. Arrivant non loin d’eux, la rousse retira son casque et secoua légèrement la tête, avant de venir le raccrocher à sa ceinture. Il était inutile de les approcher ainsi vêtue, elle serait perçue comme une menace encore plus grande, si ce n’était pas déjà le cas. Elle devait briser la glace, et se réprimer la moindre remarque sur cette situation incongrue. Avisant une femme qui réceptionnait un lourd sac sur les épaules, l’espionne intervînt en venant supporter le sac de denrées de ses deux mains.

« Pas comme ça, vous allez vous faire mal. » dit-elle gentiment, et même avec un léger sourire aux lèvres, pour paraître amicale.

La civile, dos tourné, sursauta presque mais son intervention semblait avoir fait son effet. Les soldats la regardèrent, les civils s’arrêtèrent. S’attendant à être remerciée, elle constata plutôt que la vieille dame tira sur son sac et s’écarta d’elle en marmonnant quelque chose d’incompréhensible. Son sourire s’effaça ensuite quand le sergent de l’escouade de soldats se tourna vers elle avant de vociférer.

« Qu’est-ce que vous voulez, agente ? Nous arrêter ? Devant ces pauvres gens ? »

Shira écarta les mains, comme pour montrer son inoffensivité.

« Non. Simplement vous aider. La situation est assez merdique, inutile de l’aggraver. »

« La faute à qui, à votre avis ? On n’en veut pas de votre aide. Dégagez ! »

Shira fit un pas en arrière et fit rouler ses yeux d’agacement face à la puérilité de cette réaction. La petite foule, pourtant, commença à s’agglutiner autour d’elle, tout en vociférant toute leur haine sur la police secrète impériale, la présence de l’Empire et même des exactions qui n’étaient soit pas prouvées, soient sans le moindre rapport avec la situation actuelle. Situation qui, en l’état, nécessitait que l’espionne recule et évite l’affrontement physique. Ecartant un peu plus les mains, elle recula encore.

« Ça va, ça va, j’ai compris, du calme ! Vous, cependant… C’est dans l’intérêt de tous de calmer la situation ! On est venu tenter de vous sauver de la destruction mais allez-y, continuez, et on ne pourra plus vous empêcher de sauter…»

Voyant que la foule ne voulait visiblement pas écouter, Shira continua de reculer, sans jamais leur tourner le dos, avant d’être suffisamment loin pour ne plus risquer d’être agressée. Pour la discrétion, il faudrait repasser, mais au moins, elle avait une bonne idée de l’état d’agacement de la population… et de leurs propres troupes. Ce n’était pas bon signe, pas du tout.

Jetant un dernier coup d’œil derrière elle, et fit mine de quitter les lieux mais s’arrêta au coin de la rue, pour observer si les soldats prévenaient quelqu’un au sujet de leur altercation. Qui sait, peut-être que cette situation était généralisée, et même, organisée…






Résultats des dés : Catastrophiques

Animation

˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ Souterrains d’Onderon ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜

Aux yeux de Nightmoor, la venue de deux Jedis, dont un maître, était une bénédiction qu’il n’espérait plus depuis bien longtemps. Il était né sur cette planète, y avait vécu et travaillé toute sa vie, il avait combattu pour elle, il avait traversé les troubles engendrés par les décisions de leur ancienne reine, il avait survécu à la pandémie et aidé à soigné comme il le pouvait les personnes infectées, et il s’était préparé à combattre lors de la venue de Tarkin. Toujours dans l’ombre, soutenant les hommes et femmes de la planète qui avaient toujours voulu se tourner vers l’Alliance Rebelle plutôt que vers la Confédération, autrefois, et pire encore, cette alliance contre-nature que leur ex-reine avait mené avec eux, il était aujourd’hui un homme très écouté et respecté par ses concitoyens, même par les impériaux, ironie du sort… Depuis la pandémie, avec eux, il avait organisé le ravitaillement, distribué des aides et soutenu la population réduite à presque rien et luttant pour survivre. Parmi ces hommes, les révélations faites sur la maladie avait eu un effet dévastateur, c’était le moins qu’on puisse dire. Ils n’étaient cependant pas tous prêts à en venir à un conflit ouvert avec leurs chefs et autres membres de la Flotte. Si beaucoup étaient dégoûtés par l’Empereur, tous ne voulaient pas pour autant la fin de l’Empire. Simplement un changement drastique à sa tête.

Le chef Rebelle savait bien que Tarkin n’attendait plus, désormais, que la plus petite des occasions pour enfin se débarrasser définitivement de cette planète et de tous ceux vivant dessus. Les citoyens d’Onderon n’avaient plus guère d’espoir quant à une vie possible ici. La population, maintenant trop réduite, n’avait presque plus aucune chance de s’en tirer. Même tous retranchés dans la capitale, ils ne pourront empêcher cette dernière de tomber en partie en ruine. Ni de continuer à se défendre efficacement dans un environnement des plus hostiles. Ils étaient trop isolés, trop abandonnés, la dernière figure d’autorité officielle était le gouverneur impérial et cet homme était maintenant lui aussi pourchassé. C’était fini et tout le monde le savait. Comme bien des mondes de l’Espace Sauvage dont les populations avaient été presque entièrement décimées, ils devaient tout quitter et rejoindre d’autres mondes, plus sereins, plus sécurisés, reformer ailleurs de nouvelles communautés et y reconstruire leurs vies. Dans la Bordure Extérieure, surtout, de tels mondes accueillaient des personnes venues de tous les horizons, de nouveaux peuples se formaient ainsi. Les planètes infectées, ou dévastées, étaient laissées à l’abandon.

Leur objectif était Eyefalcon. Une planète de la Bordure Extérieure, à la frontière avec l’Espace Sauvage. Ce monde, non habité durant la pandémie, ce qui l’avait sauvé, était isolé, avec un climat doux, idéal surtout pour les cultures. Des réfugiés de l’Espace Sauvage avaient commencé à s’y rendre, et bâtir des infrastructures sur place, et leur leader actuel les avaient invité à venir les y rejoindre. Quand Nightmoor apprit que le maître Jedi avait eu le temps et le loisir de miner quelque peu une part des souterrains de la capitale, il sentit son cœur se serrer douloureusement mais hocha la tête et le remercia. C’était ce qu’il fallait faire, après tout. De toute manière, qu’ils réussissent ou qu’ils échouent, désormais, Onderon était perdu. Ils devaient partir et leur dernier objectif était de faire en sorte qu’une majorité de la population civile parvienne à rejoindre Eyefalcon.

"Il reste cinq millions d’habitants, depuis la pandémie. Nous ne pouvons évidemment pas évacuer tout le monde en une seule journée, aussi, nous avons disposé ainsi… En ce moment, les seuls habitants encore bien visibles, si on peut, en ville, à la surface, sont des adultes en bonne santé et qui connaissent les risques. J’ignore si c’est le genre de détails que nos amis du BRI sauront remarquer, mais il n’y a plus aucun enfant dans les rues. Nous avons commencé par les évacuer, tous, bien avant votre arrivée. Les premiers évacués, aujourd’hui, sont les personnes menacées car ils ont des déserteurs dans leurs familles ou bien car elles sont déjà fichées pour avoir mené des actes de rébellion."

Il fournit à tous les chefs de groupes, dont les deux Jedis, un petit comlink qui leur affichera, pour chacun, le chemin à suivre dans les souterrains et tunnels secrets de la ville. Il les mit également en garde car beaucoup de ces tunnels étaient très fragilisés, ils n’avaient pu être entretenu depuis longtemps, donc il faudra éviter tout coup brusque ou choc, afin de ne pas provoquer des éboulements. Leur parcours les emmènera hors des limites de la ville, dans la jungle, où des vaisseaux dissimulés les attendaient.

"Vous avez chacun entre vingt et trente personnes à emmener. Discrètement. Nos amis là-haut n’hésiteront sans doute pas à tirer dans le tas. A la moindre alerte, nous créerons une diversion pour vous aider. Le Palais du Gouverneur a lui aussi été miné."


˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ Capitale et grande place ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜ ˜

L’arrivée d’un croiseur du BRI et le débarquement de certains de ses passagers, clairement identifiables, s’était déjà répandu sur toute la grande place, à côté du spatioport principal de la capitale, comme une traînée de poudre. A quelques mètres de l’endroit où avait eu lieu la petite altercation entre les hommes sur place et la rouquine nouvelle-venue se trouvait une tente assez large et ouverte, occupée par plusieurs officiers impériaux locaux. L’un d’eux, le lieutenant-colonel Ax, avait observé toute la scène de loin, comme le départ de celle qu’il avait identifiée comme la Grande Inquisitrice vers le palais du gouverneur. Il s’était évidemment attendu à ce que les autres impériaux arriver avant reçoive du renfort mais pas à ce renfort-là, précisément, c’était plutôt inquiétant. A côté de lui, son second, le lieutenant Greendagger lui demanda d’un ton inquiet s’ils devaient intervenir, mais voyant que la rouquine avait pris le partie de reculer et ne pas chercher l’affrontement, il répondit de ne pas aller l’agresser non plus. Si affrontement il devait y avoir, ils se devaient de le reculer le plus possible.

"Monsieur, on nous informe que la Grande Inquisitrice est entrée dans le Palais du Gouverneur. S’ils devaient voir le…"

"Pas d’agression gratuite, je vous l’ai déjà ordonné, ni contre eux, ni contre qui que ce soit. Si même une fillette du BRI a été capable de ne pas plonger dans la violence tout de suite, vous devez être capable de le faire. Lieutenant Greendagger, rappelez à vos hommes de faire baisser la tension et aux civils également. Et d’accélérer le processus pour la distribution des médicaments. Je veux que les civils rentrent le plus rapidement possible chez eux, dans le secteur Est, à l’abri, au cas où. Qu’il ne reste dans les autres secteurs que les personnes prêtes à faire face à… Disons, tout type de situation."

Ils devaient gagner du temps, autant que possible du moins, pour permettre aux premiers groupes de réfugiés civils d’atteindre les vaisseaux et de quitter la planète. Bien sûr, il y avait ce croiseur, en orbite, mais aussi le destroyer du Commodore Wallgold. Ce dernier n’avait jamais montré en public le moindre signe de sédition, néanmoins, si le croiseur du BRI osait en venir au combat contre des cargos remplis de civils innocents, le destroyer réagira.

En attendant que ses hommes se déploient et aille faire appliquer ses ordres, lui-même quitta la tente et se dirigea vers la jeune agente rouquine. En arrivant à sa hauteur, il la salua très formellement et poliment, puis se présenta, tout aussi formellement. Très calme pour plusieurs raisons. De un, il ne craignait aucunement de mourir, peu importe la manière, de deux, il était si convaincu d’agir pour une juste cause que ça lui en donnait une sérénité impeccable, de trois, il était de toute façon d’un naturel calme.

"Navré pour l’accueil quelque peu vif, les militaires comme les civils ont beaucoup souffert ici, suite à la pandémie, et les tensions sont exacerbées. Si vous le souhaitez, ou si un de vos supérieurs souhaite le faire, nous pouvons vous ouvrir un canal de communication qui vous permettra de vous adresser à la population restante dans son ensemble. Je doute que vous soyez venu ici pour une destruction immédiate de la planète, auquel cas ce ne serait bien sûr pas vous les nouveaux arrivants, mais la population peine à le croire."

La tension était palpable, il n’y avait aucun doute. Shira n’avait rien ressenti de tel depuis longtemps. Depuis ses classes, à vrai dire, et la situation y était pourtant moins délétère. Il lui suffisait de regarder autour d’elle pour s’en rendre compte : les ruelles étaient majoritairement désertes et même la place du marché était délaissée. C’était comme si une énorme chappe de plomb s’était déversée au-dessus de la ville d’Iziz, tel un couvre-feu strict que le gouverneur n’avait pourtant, à sa connaissance, point instauré. Les fenêtres des petits immeubles étaient pour la plupart calfeutrées et peu de lumières clairsemaient les quelques pièces restées visibles depuis sa position. Si elle ne tenait pas vraiment rigueur à la vielle femme qu’elle avait tenté d’aider, la rousse avait en revanche été quelque peu refroidie par la réaction des premiers impériaux qu’elle avait rencontré. Elle n’avait en vérité jamais rien vu de tel. Si elle pouvait pardonner leur manque de respect pour son grade, qu’elle avait volontairement masqué avant de descendre à la surface, leur hostilité à son égard l’avait sincèrement surprise. Qu’elle soit agente du BRI pouvait être un frein, elle en avait conscience, mais malgré son affection ces soldats étaient tout de même censés être dans son camp. Pourtant, ce n’était pas ce qu’avait ressenti Shira en se faisant chasser de la sorte comme une vulgaire malpropre. Comme une distraction néfaste. Pire, comme une intruse, une ennemie, et ce sentiment s’installait de plus en plus dans son esprit à mesure qu’elle observait la scène depuis son coin de mur, et sans réellement s’en cacher par ailleurs. Avec le petit esclandre qu’elle avait malgré-elle provoqué, faire les choses en douce sous le couvert du secret n’arrangerait nullement les choses. Cette situation avait besoin d’être désarmée. Dommage, le déminage ne faisait pas partie de ses spécialités. Malgré tout, elle allait devoir essayer.

Le dialogue restait malgré toute la meilleure solution dans ce genre de situation, et bien que Shira y préférât largement l’action, elle ne manquait pas non plus de talents dans ce domaine quand elle acceptait de faire un peu d’efforts. La rouquine avait conscience que la situation était suffisamment grave pour y consentir. L’Empire n’avait pas besoin de voir son image un peu plus ternie par l’arrogance d’un Grand Moff féru de la gâchette qui ne voyait que le gaspillage de ressources et de main d’œuvre pour seule solution à tous les problèmes qu’il pouvait rencontrer. Si détruire Manaan se justifiait en réponse à la tentative d’assassinat contre son maitre, ce n’était pas le cas de ces séditieux d’ondéroniens. Certes, tout ceux qui avaient prit part de près ou de loin aux divers soulèvements se devaient d’être réprimés sans la moindre once de pitié au même titre que tous ceux qui avaient pu cautionner leurs actes contre l’Empire mais le reste des habitants d’ondéron ne méritait pas de subir le même sort à ses yeux. Pas sans l’accord explicite de son maitre et empereur. A ses yeux d’ailleurs, le Grand Moff Tarkin disposait de bien trop de pouvoir, d’influence et de liberté d’action. Et s’il décidait soudainement d’utiliser tout ces leviers d’un coup contre l’Empereur ? Cette simple pensée suffirait à la rendre malade, mais elle n’avait jamais eu le courage de soulever le problème auprès de son maitre. Quel intérêt, de toute manière, quand celui-ci était tout puissant et omniscient ? Il avait toujours eu conscience de ses interrogations, toujours eu un coup d’avance sur elle. Il avait probablement dû s’en rendre compte sans qu’elle ait à dire le moindre mot. Mais tout de même, se rendait-il compte de la mauvaise image que véhiculait l’Etoile de la Mort ? Shira, hélas, n’avait pas la réponse à cette question.

La rouquine avait de toute façon bien d’autres sujets plus importants à aborder aujourd’hui, à commencer par se renseigner sur ce qu’il se passait réellement à la surface de cette planète. Elle avait tenté l’approche gentille et diplomate et pensait avoir essuyer rien d’autre qu’un revers cuisant mais ce n’était pas vraiment le cas. Les soldats postés plus loin avaient commencé à s’agiter, sans doute en réaction à sa petite altercation, appuyant ainsi l’intuition qu’ils avaient peut-être quelque chose à voir avec ce qui se passait à la surface. Shira n’en avait néanmoins pas encore la preuve formelle mais l’espionne comptait bien rectifier cela assez rapidement. Peut-être plus rapidement qu’elle ne l’escomptait d’ailleurs puisqu’au milieu de l’agitation se détacha un officier marchant dans sa direction, seul. Parfait ! Cela allait lui éviter de le faire, et de se risquer à un autre accrochage malheureux ! Mieux encore, elle allait peut-être pouvoir le questionner plus facilement. Elle l’attendit donc et fit quelques pas dans sa direction seulement lorsqu’il fut bien plus proche, en gardant son calme et en tentant de se parer du même air amical qu’elle avait utilisé tout à l’heure. Shira retrouva tout de même une certaine rigidité en constatant d’abord son grade puis la posture formelle de son interlocuteur. Elle lui rendit son salut tout aussi formellement le temps des présentations.

« Sous-lieutenant Shira Brie, Monsieur. BRI. » répondit-elle machinalement avant de laisser place à un peu plus de souplesse dans sa posture.

Le calme de l’officier en face d’elle l’amusait quelque peu, bien qu’elle n’en laissât rien paraître sur son visage toujours fermé. D’ordinaire, le fait d’avoir un agent du BRI en face de soi, même simple lieutenant, suffisait à semer la panique puisque le grade, dans ces situations, ne revêtait que peu d’importance. Shira, dans cette situation, était son égal et il devait probablement le savoir. Elle était même théoriquement en mesure de lui donner des ordres à suivre si la situation l’exigeait, et pourtant il demeurait calme et serein. Elle n’avait pas besoin de le sonder dans la Force pour le voir puisque tout dans son verbal et son non-verbal pointait en ce sens. C’était déroutant et appréciable à la fois. Shira l’écouta s’exprimer et hocha plutôt vigoureusement la tête lorsqu’il présenta ses excuses pour lui faire comprendre que ça n’avait pas d’importance et qu’elle était parfaitement en mesure de comprendre la situation.

« Nous en avons tous soufferts... » rectifia-t-elle malgré tout par pur réflexe, pour s’inclure elle, et pas seulement, dans les dires du colonel et tenter simplement de l’amener dans sa direction. « Et nous souffrirons tous de ce qui pourrait se produire ici si les tensions ne disparaissent pas rapidement. J’étais sincère lorsque j’ai dit à vos hommes vouloir aider. »

Shira marqua ensuite une pause, le temps de traiter de la meilleure des façons la proposition qui lui était faite. S’adresser à la population était une bonne idée mais encore fallait-il savoir quoi lui dire pour en calmer les ardeurs et les ramener dans le giron de l’Empire, si cela était seulement encore possible. Peut-être que leur dire la vérité et rien que la vérité sur ce qui les attendait s’ils ne se ressaisissaient pas pourrait être un électrochoc suffisant pour leur ouvrir les yeux ? Après tout, la vérité était une arme puissante mais étaient-ils seulement prêts à l’entendre ? Etaient-ils seulement prêt à entendre que la Rébellion ne leur vendait que du vent ? Qu’elle ne serait jamais en mesure de protéger leur foyer et de subvenir à leurs besoins ? Que l’Empire, malgré tout les ressentis qu’ils pouvaient avoir à leur encontre, était la seule alternative valable qui leur permettrait de garder leurs foyers et, peut-être même, de redonner des couleurs à une ville et une planète si profondément meurtrie en y incitant l’immigration depuis les mondes encore plus reculés et isolés ? Shira n’en était pas sûr… Et ce n’était pas vraiment de son ressort de toute manière…

« Votre proposition est appréciée, mon colonel. Je ne suis cependant pas en mesure de prendre cette décision. Je dois en référer à ma supérieure. » dit-elle en sortant son comlink avant de lui dire qu’elle pouvait la contacter tout de suite et lui soumettre l’idée.

Ce qu’elle fit aussitôt après en contactant Rivensong, s’adressant à elle avec son grade de colonel au BRI et non comme la Grande Inquisitrice tant redoutée. Elle lui expliqua la proposition du lieutenant-colonel Ax avant de se tourner à nouveau vers ce dernier, cette fois-ci avec une attitude moins formelle et un peu plus confiante maintenant que le message était transmis et qu’elle avait pu établir une forme de contact avec la garnison locale sans avoir à passer par un quelconque intermédiaire. Le colonel représentait une opportunité que la Main était désireuse de ne pas voir filer entre ses doigts.

« Comme vous l’avez bien déduit mon colonel, nous ne sommes pas venu pour préparer la destruction d’Ondéron mais pour l’éviter. C’est dans l’intérêt de tous de préserver ce monde, comme les autres. »

La rouquine écarta et leva les bras comme pour embrasser son environnement et donner plus de crédit à sa parole, alors qu’elle venait en même temps discrètement mais fermement tordre la Force autour d’eux, et plus particulièrement autour de l’esprit du lieutenant-colonel, le tout avec une intention claire.

« J’ai bien conscience que la situation n’est pas idéale, et que mon affectation n’inspire pas forcément confiance mais le BRI n’a pas pour vocation à sanctionner uniquement. Notre mission ici coïncide avec la vôtre : nous voulons sauver Ondéron et ses habitants, et pour cela nous allons très certainement avoir besoin de votre aide. Vous connaissez ces gens mieux que nous. »

Doucement, Shira avait commencé à faire pression sur son esprit, comme elle avait si bien appris à le faire depuis sa jeune adolescence, pour suggérer et persuader ses interlocuteurs de l’ignorer, de l’oublier ou, dans ce cas de figure, de se confier.

« Pourriez-vous donc me dire qu’elle est votre réelle mission à vous et vos hommes, mon colonel ? Que je puisse évaluer de quelle manière nous pouvons nous rendre utiles bien sûr.»


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Lancé de dé
- Persuasion de Force sur le lieutenant-colonel pour qu’il dévoile plus qu’il ne voudrait en dire >> 8

HJ : Mace et Nhézya, vous avez de quoi faire avec ce qui est au-dessus ^^ Vous êtes libres de tracer vos actions et choix, pour le moment, décider quoi faire et/ou donner vos ordres.

Cette planète était bien ce qu’on appelait une poudrière prête à exploser. Lorsqu’il avait été affecté ici, le lieutenant-colonel avait d’abord passé beaucoup de temps à se renseigner sur l’Histoire d’Onderon, ses coutumes, ses manières de faire, ses habitudes et ses mentalités. Une planète si facilement oubliable, en temps normal, qui avait pourtant beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps. Principalement par la faute de la jeune idiot qui leur avait servi de reine durant un temps. Il ne remettait pas en cause sa volonté d’aider les siens au mieux et de les protéger, cela non, évidemment. Mais la volonté ne faisait pas tout ! Cette reine avait eu des lacunes considérables dans trois domaines essentiels pour tout dirigeant, à savoir la stratégie militaire, la diplomatie et la capacité à nouer de bonnes alliances. Pire encore, elle n’avait pas eu dans son entourage des personnes à l’aise dans chacun de ces domaines, qui auraient pu la conseiller et la guider. Résultat, une situation volant de catastrophes en catastrophes, et il ne parlait pas simplement d’Odessen, qui n’était qu’une conséquence malheureuse à un problème que personne n’avait vu venir. Non, non, les erreurs avaient débuté bien avant la pandémie et avaient abouti à un désastre complet pour cette planète. La maladie, finalement, n’avait été que le dernier clou enfoncé dans leur cercueil.

Ax craignait, en réalité, bien plus une annihilation pure et simple de cette planète par leur propre camp que tout autre scénario. Il estimait que les gens ici avaient déjà assez soufferts et qu’ils n’étaient en rien responsables des lacunes de leur ex-reine. Il savait de quoi était capable le Grand Moff Tarkin, et il avait beau être encore loyal à l’idéologie impériale, ça ne signifiait pas pour autant qu’il cautionnait de tels actes de barbarie. Il voudrait tant retrouver un Empire plus… Un Empire moins… Un Empire fort mais juste, ne fondant pas sur des civils innocents tel un corbeau de mort, mais se contentant de châtier ceux prônant la rébellion. Or, aujourd’hui, la rébellion était bel et bien celle préservant le plus de vies, alors que l’Empire n’amenait plus que mort et destructions. Il n’y avait plus rien de normal ni de logique, dans cette galaxie. Le lieutenant-colonel ne savait même plus s’il était toujours loyal à la bonne cause. Protéger les derniers habitants d'Onderon était devenu son combat car c’était une situation très concrète, car il pouvait au moins avoir un effet utile, car c’était un nouveau repère, dans son monde devenu si chaotique, où tout ce qui était stable avait volé en éclats.

Pour le moment, il ne pouvait encore dire si cette femme allait virer en ennemi déclaré pour tous ces gens ou si elle était du bord de ceux refusant autant de violence injustifiée, dans l’Empire. Le temps qu’elle contacte sa supérieure, il continuait de la jauger du regard, toujours aussi calme. Le BRI avait pour réputation – justifiée d’ailleurs – d’être un véritable nid d’immenses fanatiques. Bien sûr, il y avait quelques exceptions, mais tomber sur une de ces exceptions en question serait une veine incroyable. Pourtant, il se sentit se détendre quelque peu, doucement, un moment plus tard. Elle ne semblait pas si fanatique, en effet, à sa manière de parler ou de se tenir. Se trouver dans le même camp, aujourd’hui, n’était plus une garantie pour qui que ce soit. Dans l’Empire comme dans le camp rebelle, il y avait autant de salopards qu’il y avait de bonnes personnes. Les gens changeaient de camp, comme Yularen et la reine Leia. Tout bougeait et se confondait. Il ne savait plus qui il devait croire ni pourquoi.

« Pourriez-vous donc me dire qu’elle est votre réelle mission à vous et vos hommes, mon colonel ? Que je puisse évaluer de quelle manière nous pouvons nous rendre utiles bien sûr. »

« Quelle mission ? Celle qu’a toujours eu l’Empire, bien entendu. Conserver le calme dans les zones les plus agitées et faire en sorte qu’aucun nouveau massacre ne se produise. Nous avons mis bien du temps à renouer la confiance avec toutes les personnes que vous voyez ici et aider ceux et celles qui le souhaitaient à rejoindre les nouvelles colonies et communautés qui se sont formés après la maladie, sur diverses planètes. Peu croient encore à un avenir sur leur propre monde, malheureusement. Regardez toutes ces personnes… Elles ne savent plus qui croire, désormais, mes hommes non plus. Le colonel Yularen qui change de camp, la cheffe Rebelle qui rejoint notre Empereur, c’est… Tout vole en éclat. »

Il donnait ces deux exemples car ils étaient bien ceux qui avaient choqué le plus. Le colonel Yularen, si dévoué, si droit et exemplaire, quittant le navire, un choc considérable dans les rangs impériaux ! Et de l’autre côté, une des chefs les plus actives de la Rébellion qui décidait, elle aussi, de trahir son camp et de rejoindre les Impériaux, c’était tout aussi choquant.

« Nous voulons éviter l’anéantissement complet de ce qui reste de ce peuple, peu importe de qui viendra le dernier coup. C’est notre Devoir. De plus, l’image de l’Empire a déjà assez souffert à cause de certains individus. Cette planète court à sa fin, nous n’avons pas réussi à y faire grand-chose ni à donner assez de raisons aux derniers habitants pour les empêcher de songer à l’exode. Ils ont peur… Peur que leur planète soit détruite alors qu’ils y seront toujours. Et puis, les ressources manquent régulièrement. Tout le monde a besoin de réponses très concrètes, sur la sécurité, le manque de ressources et l’avenir possible de cette planète. Si vous êtes ici, c’est que l’Empire a un plan, des solutions à proposer, n’est-ce pas ? Nous vous écoutons. »

« Bien, Madame. », répondit brièvement la rouquine, avant de ranger son comlink, sans pour autant couper court à la transmission mais en redirigeant le retour audio directement dans l’oreillette discrètement enfoncée dans le creux de son oreille gauche, de telle sorte que la Grande Inquisitrice Rivensong puisse entendre, tout autant qu’elle, ce que l’officier impérial de la garnison avait à dire. « Votre proposition est appréciée, mon colonel, mais nous attendrons avant d’utiliser ce moyen de communication. Ma supérieure se met en route, pour s’entretenir avec vous. »

Le léger sourire amical jusque-là un peu forcé s’étira sur les lèvres de l’impériale en constatant l’effet positif qu’avait eu sa pichenette contre l’esprit du lieutenant-colonel, telle une main venant doucement enserrer ses doutes et ses aprioris pour les étouffer à petit feu, sans se montrer brutal pour ne pas éveiller son instinct de survie, et sans se montrer trop doux non plus, pour orienter sa réponse pour en soutirer des informations bénéfiques à la mission. La rouquine pouvait déjà dire une chose, l’homme qui se trouvait face à elle transpirait la sincérité et la bonne volonté, que ce soit pour le meilleur de l’Empire, ou pour le pire. Convaincu de bien faire, et d’agir pour le meilleur de ces gens, des citoyens d’un système politique qui dirigeait la majeure partie de la galaxie connue. Shira comprenait aisément la mécanique qui se dessinait derrière les conséquences de la Pandémie, mais peinait à voir, aveugle qu’elle était, l’inaction de l’Empire envers ceux qui avaient tout perdus, qui avaient si tellement souffert sur leur monde au point de vouloir le quitter pour commencer une nouvelle vie ailleurs, loin des douleurs du passé. Elle comprenait néanmoins cette volonté de départ, de faire une croix sur ces expériences, mais il était hors de question que cela se fasse au détriment de son Empereur, et de sa volonté pour l’avenir.

Jetant un rapide coup d’œil autour d’eux, Shira peinait à voir clairement en quoi l’Empire était responsable de certains des maux dont parlait le militaire. Elle pouvait effectivement voir la détresse de ces gens, mais elle ne saisissait pas ce qui était incompréhensible dans le comportement des « célébrités » dont il parlait. A ses yeux, Yularen n’était qu’un déserteur de plus, un militaire issu de la Guerre des Clones, qui avait servis sous cette ancienne république corrompue et inepte, et qui n’avait fait que dévoiler au grand jour ce qu’il avait secrètement caché toutes ces années. Qu’il était un traitre. Le seul reproche qu’elle pouvait se faire, c’était de ne pas avoir lu dans le jeu du moustachu avant qu’il ne foute le bordel en se tirant comme un lâche. Pour Organa, au contraire, elle avait d’abord vu son changement de camp comme un danger pour elle, avant d’admettre que son maitre avait admirablement bien manœuvré pour la pousser à le rejoindre, et à trahir une rébellion aussi pathétique que moribonde. Non, les premiers fautifs de l’état d’Ondéron restaient les ondéroniens eux-mêmes. En suivant leur reine sans réfléchir dans la trahison, ils avaient choisi de subir la fureur de l’Empire. En se cachant derrière de fausses excuses, en prétextant ne rien pouvoir faire contre leur dirigeant, ils s’étaient couverts du honteux manteau de la collaboration. Comment, dans de telles circonstances, faire confiance à ces gens ? La Pandémie, au final, n’était que la dernière goute d’eau dans un verre déjà rempli à ras bord. L’absence d’aide franche de l’Empire était facile à comprendre, au final : pourquoi aider des gens qui avaient supporté la traitrise et la sédition ? Pourquoi aider des gens qui n’avaient aucun respect pour son autorité, et dont l’avis ne changerait probablement jamais malgré l’assistance attendue ?

« Ce n’est pas de la confiance que je vois dans les regards de ces gens, mon colonel. C’est de la haine. De la colère. Les prémices à une nouvelle sédition. Pourtant, nous n’avons pas détruit ce monde lorsqu’il s’est soulevé contre nous. Nous n’avons pas totalement abandonné ces gens à leur sort, lorsque la Pandémie a éclaté. Nous ne sommes pas partis, lorsque les moyens ont commencé à manquer. Le déserteur a fait son choix. La reine Organa aussi. Ce qui vole en éclat, c’est la volonté de ces gens. »

Ainsi que la vôtre, et celle de vos hommes, garda-t-elle pour elle-même. Si l’Empire était sur le point d’agir plus fermement maintenant, c’était parce que cet homme, et ceux sous ses ordres, avaient échoué dans leur mission. Parce que le gouverneur en place n’avait pas fait son travail. Celui d’assurer la stabilité, l’ordre et la sécurité chez les citoyens qu’ils gouvernent et protègent. Comme il le disait lui-même, c’était parce qu’il n’avait pas été capable de convaincre ces gens que les choses dérapaient aussi brutalement. Shira était prête à poursuivre sa réflexion à haute voix lorsqu’elle entendit la voix de la Grande Inquisitrice dans son oreillette, et la question qui allait avec. Des disparitions d’enfant… Un rapide coup d’œil confirma la situation, et son regard émeraude se reposa sur l’officier.

« Regardez autour de nous. Il n’y a pratiquement personne, et surtout, aucun enfant. Que savez-vous à ce sujet ? J’ai cru comprendre qu’il y avait eu des disparitions… »

L’espionne marqua une brève pause, pour garder une forme d’initiative. Doucement, Shira tenta d’appuyer sur l’ouverture qu’elle s’était faite dans l’esprit de l’officier, pour tenter de pacifier ses craintes et d’influencer sur sa réflexion, avec le but d’obtenir les réponses qu’elle voulait, car elle était sur le point d’être un peu moins diplomate.

« C’est à croire que tout ces gens sont déjà partis, ou se cachent quelque part. Vous parlez d’exode, mais pour aller où ? Sur une planète déserte, loin de toutes ressources, alors qu’ils en manquent déjà cruellement ? Dans les bras des rebelles, qui n’ont déjà pas assez de moyens pour garantir plus que leur propre survie, aux frontières de l’Empire ? Dans des mondes déjà surpeuplés, où ils vivront encore plus dans la misère ? Nous sommes les seuls à pouvoir offrir à ces gens ce dont ils ont besoin, mais pour cela, leur mentalité doit changer. »

Nouvelle pause, car son oreillette grésillait encore. Une nouvelle question de la Grande Inquisitrice, qui ne tarderait plus à les rejoindre. Shira laissa une main descendre le long de sa cuisse, non loin du holster qui enfermait son E-11, sans pour autant faire de mouvement direct vers ce dernier, bien qu’elle commençât à se lasser de devoir tourner autour du pot, sans pouvoir agir directement, alors qu’il était clair qu’elles venaient de mettre les pieds dans une poudrière, et qu’elle doutait un peu plus de la loyauté de l’homme qu’elle avait en face d’elle, et dont les propos flirtaient dangereusement avec la sédition.

« Comme je vous l’ai dit, Monsieur, nous avons le même objectif. Nous voulons que ces gens puissent rester chez eux, et puissent reprendre leur vie normale. Le souci, c’est en partie ce fossé creusé par les choix de leur ancienne dirigeante, et le fait qu’ils croient dur comme fer que l’Empire est leur ennemi. Avez-vous seulement commencé par-là ? Par renforcer la sécurité, pour offrir un climat plus serein aux habitants ?  Vous parlez d’exode, ces gens sont-ils déjà tous partis ? Vers où ? »

Son Devoir. Ce n’étaient que des conneries. Son Devoir était de servir les intérêts de l’Empire et de l’Empereur, donc de s’assurer que ces resteraient sur Ondéron, tout en satisfaisant au strict nécessaire de leur besoin. S’il n’avait pas reçu plus de vivres, c’était soit que sa hiérarchie avait remarqué ses hésitations, soit qu’il n’y avait juste pas assez de vivres pour tout le monde. Il n’y avait pas de complot, ou de plan pour affamer à mort les habitants de cette planète.

L’Empire n’avait pas besoin de cette publicité…

« Je ne suis pas à même de faire ce genre de propositions. Ma supérieure, oui. »

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Lancer de dé :
- Continuer d'influencer l'esprit du lieutenant-colonel, en accentuant petit à petit la pression >> 14