A l'intention du peau rouge. [PV Scourge]

Takara referma brutalement la porte de ses appartements, avant d’en verrouiller les accès non-secrets, laissant dans le couloir la jeune servante qui s’était pourtant présentée. La Sith n’avait pas le temps ni même l’envie de discuter. Avec l’entrevue qui s’était terminée et la synthèse qu’elle avait eu avec Leia, la rouquine n’avait la tête à rien d’autre que ce que Vitiate avait pu faire ou tenter de faire en venant en personne sur Alderaan. Elle avait d’abord pensé que cela avait peut-être avoir avec ce qui était arrivé à sa fille à son arrivée dans ce temps, puis il lui était apparu évident que ce voyage n’avait que pour seul objectif d’approcher Leia. L’interaction qu’ils avaient eu l’avait prouvé, puisque l’abomination ne lui avait presque jamais adressé la parole et avait orienté la discussion presque exclusivement sur les actions passées et à venir de son amante. Malgré que l’entrevue se soit à priori bien déroulée, la sith n’en saisissait toujours pas la finalité : Leia n’avait rien accepté, et Vitiate n’avait pas insisté. Quelque chose à ses yeux ne tournait pas rond et elle ne parvenait pas à mettre la main dessus. Elle ne ressentait aucun malaise dans la Force et ne ressentait aucune différence physiologique. Bref, la rousse pouvait tournicoter longtemps comme ça sans rien trouver, ce qui signifiait qu’il n’avait probablement rien fait. Takara devait se changer les idées, mais avant cela, accomplir ce qu’elle s’était promit de faire à l’instant même où elle avait vu le visage de Valkorion : elle devait prévenir Scourge.

Avant cela, Takara s’installa confortablement dans un fauteuil et fit sauter de ses pieds la paire d’escarpins qui avait jusque là claqué sur le sol à son passage. Elle s’enfonça ensuite un peu plus contre le dossier et agita la main pour attirer à elle le datapad qu’elle avait posé sur le rebord d’une étagère plus tôt dans la journée. L’envie de parler à nouveau avec l’être rouge était inexistante. La rousse devait pourtant s’y résigner, et allait pour cela se contenter de lui laisser un message. Oui, c’était sans doute mieux que de voir une nouvelle fois son visage. Elle soupira pourtant longuement lorsqu’elle commença à s’adresser au dictaphone de l’appareil électronique.

« Seigneur Scourge,

Pour être parfaitement honnête avec vous, je ne pensais jam- »

La sith s’arrêta net et porta brièvement son regard vers la fenêtre avant de soupirer à nouveau et effacer aussitôt les données de l’enregistreur. L’intonation n’était pas bonne. On pouvait ressentir son inquiétude dans sa voix. Cela n’allait pas. Lorsqu’elle reprit, cette fois-ci, son ton avait quelque peu changé, tout comme sa manière de s’exprimer :

« Seigneur Scourge,

Pour être parfaitement honnête avec vous, nous ne pensions jamais avoir à vous écrire un jour, que ce soit par besoin ou par contrainte. Néanmoins, un évènement récent ne peut pas être gardé secret, du fait de sa trop grande signification. »

Plus formelle. Plus déterminée, aussi. Dommage qu’il ne pourrait que lire et non entendre cette missive, le dictaphone ne faisant que retranscrire par écrit son discours. Elle n’en voulait évidemment pas à Scourge, il n’y était pour rien. La Force, elle, en revanche, était définitivement coupable d’avoir ramené une telle abomination à la vie.

« Une personne que vous ne connaissez que trop bien nous a rendu visite ici-même sur Alderaan, il y a de ça quelques heures seulement. Une personne dont vous nous avez longuement compté les horreurs et les atrocités au cours de notre entrevue sur Coruscant. »

Son doigt tapota sur le bouton d’enregistrement et Takara se redressa quelque peu. Elle devait évoquer Vitiate, mais comment ? Elle se doutait bien que le sang pur réagirait à cette révélation et elle voulait à tout prix éviter que ce fouille-merde remette les pieds au palais. Elle poussa un nouveau soupir et déposa le pad sur l’accoudoir avant de se lever et parcourir la distance entre la table ronde et le fauteuil sans faire de bruit. Là, elle se remplit un long verre d’eau avec une carafe sans perdre à l’esprit l’objectif de sa missive. Elle commença à expliquer ce qui c’était passé, le fait que Vitiate était venu pour voir Organa, et non elle, mais se ravisa après le deuxième paragraphe. D’un mouvement de main sur l’écran, elle balaya le récent ajout, avant de boire une gorgée de sa boisson. Le verre dans une main et le pad dans l’autre, elle se réinstalla ensuite dans le fauteuil et croisa délicatement ses jambes, avant de reprendre le pad entre ses mains, les mots retrouvés :

Votre ancien empereur, Vitiate, était bien présent, en chair et en os, aux côtés d’une personne prétendant être sa femme, celle-ci étant enceinte. Bien que nous ignorions la raison réelle de sa venue aujourd’hui -ce n’était pas au sujet de sa fille, qu’il a récupéré par ailleurs- et malgré tout ce qu’il a pu nous dire pour s’en dédouaner, il est évident qu’un individu de son acabit ne se déplacerait pas inutilement. »

Nouvelle pause, d’abord pour se donner le temps de se répéter intérieurement ce qu’elle venait d’écrire puis pour boire une nouvelle gorgée d’eau. Takara n’en était pas très satisfaite. Le ton de ses propos lui semblait accusateur. Ça ferait malgré tout l’affaire. S’humectant les lèvres, elle reprit :

Pourtant, il n’a rien fait, ni rien tenté ou même exigé. Il me sembla même s'amuser à jouer le jeu du protocole. Il s’est étrangement contenté de platitudes, avant de se retirer lorsque nous l’avons congédié. Il nous est impossible de dire qu’il ait pu tenter quoique ce soit mentalement, et personnellement nous ne ressentons rien d’étrange ou d’anormal.
Néanmoins, si notre comportement venait à changer du tout au tout sans raison particulière, vous auriez au moins une piste à suivre. »

Il fallait rester prudent à la fois pour éviter qu’il ne s’intéresse de trop à cette histoire, Takara ne souhaitant pas le voir revenir sur Alderaan, mais également prendre soin de l’avertir, au cas où les choses devaient mal tourner. Il était préférable de savoir quelqu’un dans la confidence de cette visite, au cas, où, sans pour autant lui en donner tous les détails.

La rousse marqua une dernière pause, le temps de se saisir de son verre d’eau et en vider le reste d’une seule traite. Puis, se raclant la gorge, elle réactiva l’enregistrement vocal :

« Ce message n’est qu’un avertissement. Restez vigilant. S’il est venu pour nous, il ne me fait pas l’ombre d’un doute qu’à un moment Vitiate viendra pour vous. »

L’avertissement lui semblait légitime. Ses propos lui semblaient justes. Cela ferait bien l’affaire, en effet. D’un geste léger du doigt sur l’appareil technologique, elle valida son texte et y apposa ensuite sa signature, manuscrite, dessinée sur l’écran tactile.

Takara Hilts.

Puis, après l’avoir relu une énième fois, elle utilisa le canal qu’il lui avait donné pour le joindre si nécessaire, sur Coruscant. Et dire que Takara n’avait jamais pensé en avoir l’usage un jour, et avait même hésité à s’en débarrasser aussitôt sortit de cette soirée… Mh. Maudit peau rouge, maudite Force. Pourquoi fallait-il que toutes les merdes possibles de la galaxie arrivent sur le seuil de sa porte ?

Elle avait besoin d’un verre, un vrai cette fois-ci. Puis elle pourrait enfin se séparer de cette robe contraignante…




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