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Rencontre à l'hôpital

 :: Chaos :: Zone Est :: Ascendance Chiss :: Csilla :: Csaplar, souterraine
Sam 13 Fév 2021 - 16:12
Nouveau contrôle de routine, mais cette fois, seule. Il n’était pas encore revenu de l’Espace Sauvage. Allongée sur le brancard, elle gardait un bras sous la tête, le regard tourné vers l’écran, pendant que le médecin réalisait l’échographie. Avec lui, c’était bien, il ne lui avait jamais fait la moindre remarque sur le fait qu’elle soit humaine et n’avait même jamais paru gêné ou trop curieux. Il se contentait de faire son travail, c’est tout. Sur l’écran, elle pouvait voir ses deux enfants, le cœur battant plus vite simplement les observant. Ils étaient si petits… Et ils lui semblaient si fragiles que ça l’effrayait un peu. Elle demanda en Cheuhn, encore hésitante sur ses phrases, si celui de gauche était plus gros que l’autre, c’est ce qui lui semblait, en tout cas. Le médecin hocha doucement la tête, sans quitter l’écran du regard, et répondit que celui-ci se développait un peu plus vite que son frère. Tayla s’en inquiétait… Il dû le sentir, car il tourna enfin la tête, pour lui adresser un sourire.

– C’est fréquent, chez les jumeaux, que l’un des deux soit plus grand. Mais la différence n’est pas si importante que ça. Le plus petit va bien, lui aussi.

Un peu rassurée, elle tenta de lui rendre son sourire, avant qu’il ne poursuive l’examen. Durant tout ce temps, elle bougea le moins possible, attendant juste de recevoir de bonnes nouvelles. A la fin, il lui donna de quoi s’essuyer puis lui confirma que tout allait bien. Parfait… Soulagée, elle enleva le produit et se rhabilla correctement, le temps qu’il lui fasse les papiers et lui donne une copie de l’échographie. Accompagné des recommandations habituelles sur le rythme de vie, l’alimentation à bien suivre et les heures de sommeil à respecter. Une fois sortie de la salle d’examen, papiers en main et sac à l’épaule, elle se permit de relâcher la pression. Dans les couloirs de l’hôpital, beaucoup continuaient de lui jeter de drôles de regards, ça continuait à la mettre mal à l’aise, même si elle ne devrait pas. S’intégrer au milieu de personnes à la peau bleu et aux cheveux noirs, quand on était soi-même blonde et la peau aussi blanche qu’un cachet d’aspirine…

Pourtant, elle avait fait des efforts, sur l’apparence. Sous les conseils de Namia, elle avait changé sa manière de s’habiller et de se coiffer, pour mieux entrer dans le décor ambiant, quant à la langue, elle continuait ses progrès. Ce n’était pas fluide, loin de là, mais elle parvenait à comprendre quand ça restait simple. Le parler restait encore difficile, pour elle. Au rez-de-chaussée de l’hôpital, alors qu’elle entrait juste dans la cafétéria pour prendre un chocolat chaud, avant de rentrer chez elle, elle fut tout à coup interpellée, par une voix claire. En se retournant, elle fut très surprise de tomber sur la jeune Vah’nya. Elle l’avait rencontrée une fois, par l’intermédiaire d’Eli, et n’aurait jamais cru la revoir sur Csilla. Surtout dans un hôpital. Après lui avoir dit bonjour, Tayla ne put s’empêcher de s’inquiéter.

– Vous avez été blessée en mission ?
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Ven 19 Fév 2021 - 9:20
Sa grande sœur était toujours très fatiguée, mais elle se remettait bien. Vah’nya lui tenait la main depuis son arrivée, assise près du lit d’hôpital, et li parlait de toute et de rien pour tenter de la distraire un peu. Elle avait été opérée la veille d’un kyste assez gros, heureusement sans conséquences, et devrait quitter l’hôpital dès le lendemain, si tout se passait comme prévu. La jeune femme resta avec elle encor un moment, puis dû la laisser, pour ne pas trop la fatiguer. Leur mère lui avait fait bien peur, en lui disant que son aînée avait été hospitalisée, mais par bonheur, ce n’était pas grand-chose. Vah’nya l’embrassa sur le front pour lui dire au revoir, puis prit ses affaires avant de sortir. Elle la rappellera plus tard, quand elle sera sortie, pour avoir des nouvelles et s’assurer que ça allait.

Une fois ressortie, son premier objectif fut d’aller boire quelque chose de chaud et réconfortant avant de quitter l’hôpital et d’affronter Csilla. La simple idée de se balader dans les rues de la capitale pour retourner au spatioport, même si le trajet était court, la rendait nerveuse. Même malade. Elle détestait se sentir enfermée, détestait cette sensation d’être piégée sous des tonnes de roches, de ne pas sentir de l’air frais et pur contre son visage. Tout l’air reçu de la surface, sur cette planète, était filtré, forcément… Plus rien n’était pur, à la surface de Csilla, l’air été vicié, chargé de gaz toxiques, on ne pouvait pas y aller sans une combinaison contre le froid et un masque à oxygène. A ses yeux, c’était tout à fait horrible et elle ne voudrait surtout pas vivre ici à long terme. Sa grande sœur était venue à la capitale pour son travail, mais Vah’nya ne comprenait pas comment elle supportait cette vie.

A peine entrée dans la cafétéria au rez-de-chaussée, elle remarqua sans peine Tayla, un peu plus loin devant elle, prête à aller faire la queue. Elle l’interpella avec un petit signe de main, contente de la croiser ici. Voilà un moment qu’elle ne l’avait plus revue ! Et sa grossesse se voyait tellement bien, maintenant ! La jeune Chiss éprouvait une furieuse envie de lui demander si elle pouvait lui toucher le ventre, dans l’espoir de sentir les bébés bouger, et ne se retenait qu’avec une très grande peine. Ça la fascinait, elle s’était toujours demandé ce qu’on ressentait, quand on portait un enfant. Et si ça faisait mal quand le ventre grossissait. En fait, elle n’arrivait pas à comprendre comment ça pouvait grossir sans que la peau ne s’étire trop et vous fasse très mal.

– Vous avez été blessée en mission ?

– Oh, non, non, pas du tout. Je suis venue rendre visite à ma grande sœur, elle a été opérée hier. C’est gentil de vous inquiéter.

Ce réflexe de maman poule. Elle était vraiment très protectrice. Eli aussi, d’ailleurs, ils s’étaient bien trouvés. Tout en rejoignant la queue, pour prendre un chocolat, Vah’nya commença par lui demander des nouvelles. Comment ça se passait pour elle, à la capitale, si elle avait besoin de quelque chose, comme elle s’intégrait et s’adaptait, à sa vie ici. A la capitale, ce n’était sûrement pas évident, les habitants ici étaient encore plus méfiants qu’ailleurs envers les étrangers. Parvenue à son tour, elle prit sa boisson et de quoi grignoter un peu. C’était le rituel, quand elle était forcée de venir dans la capitale, toujours manger du sucre pour se renforcer, avant de quitter les lieux. Elle avait peur de… Bon, c’était idiot, mais peut-être que la caverne s’effondre d’un coup sur toute la ville, peut-être d’être coincée dans un des tunnels en tentant de rejoindre la surface, et ainsi de suite…

Une fois sa commande en main, elle alla s’installer avec Tayla à une petite table, dans un coin de la cafétéria. A cette heure, il y avait peu de monde. Les conversations qu’elle entendait tournaient principalement autour de l’état de santé de tel ou tel patient, qu’on venait visiter, ou de quelques nouvelles banales du moment. Il y avait aussi, de temps en temps, un médecin ou deux passé prendre un café et partir rapidement avec. L’ambiance très ordinaire dans un hôpital, un beau matin, somme toute.

– Qu’est-ce qui vous amène, de votre côté ? Et comment vont vos enfants ?
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Dim 14 Mar 2021 - 18:38
– Oh, non, non, pas du tout. Je suis venue rendre visite à ma grande sœur, elle a été opérée hier. C’est gentil de vous inquiéter.

Ah, navrée pour sa sœur, il y avait à espérer qu’elle se remette au plus vite. Tayla réussit à formuler ça à peu près de la manière voulue, un peu gênée, même si la jeune Chiss ne semblait de toute façon pas lui tenir rigueur des fautes de grammaire ou de prononciation. Elles échangèrent quelques nouvelles tout en faisant la queue, Vah’nya lui demandait surtout comment ils s’intégraient, avec le temps, et comment ça se passait, dans la vie de tous les jours. En ce moment, ça pouvait aller, à peu près. Elle parvenait à un peu mieux faire connaissance avec les voisins les plus proches, et dans la rue, une jeune mère de famille, qui comprenait facilement ce qu’elle ressentait, était très aimable avec elle. Leurs voisins avaient eux aussi eut besoin d’un certain temps d’adaptation, finalement, et pour que la curiosité se calme un peu. Malgré tout, c’était parfois assez compliqué. Et puis, Eli étant parti pour un moment, elle devait bien avouer que ça aussi, ça la stressait un peu.

Après avoir récupéré leurs commandes et payer, toutes deux s’installèrent ensemble à une petite table ronde, un peu plus loin. Tayla posa son sac et son dossier médical sur la chaise vide à côté d’elle, avant de se mettre plus confortablement. Ce n’est qu’en commençant à manger sa viennoiserie qu’elle se rendit compte qu’elle mourrait faim, en réalité. Son appétit était déréglé, en permanence, un coup elle mangeait pour quatre, un autre elle devait se forcer à finir son assiette. Le docteur ne cessait de lui répéter que c’était normal, ça et autre chose, d’ailleurs. Mais il y avait des fois… Enfin, c’était idiot, mais dans le fond, même si elle ne l’avouait pas, elle aurait préféré être suivie par une femme, qui avait déjà connu cette étape de la vie et savait ce qu’on ressentait dans ces moments-là. Une femme qui avait déjà ressenti les contractions, l’appétit fluctuent, le sommeil qui se déréglait aussi, les sautes d’humeur, la fatigue et tout ce qui s’ensuit. Un homme connaissait peut-être très bien la théorie et les symptômes, mais ne pouvait pas vraiment comprendre les ressentis d’une femme.

– Qu’est-ce qui vous amène, de votre côté ? Et comment vont vos enfants ?

– Le suivi de grossesse, tout simplement. Mes garçons vont bien, d’après le docteur, même s’ils sont encore un peu petits, pour ce stade de leur croissance. Il suit de près, pour surveiller. Pour l’accouchement, je ne sais pas encore si ce sera par voie basse ou non.

Elle tenta un petit sourire, pour dissimuler sa nervosité, même si ce n’était pas très concluant. La grossesse occupait la majeure partie de ses pensées, surtout depuis qu’elle avait commencé à prendre plus de ventre, sentir pour la première fois ses enfants bouger. Ça devenait « concret »… Elle tenta de l’expliquer à Vah’nya, un peu embrouillée dans les mots, c’était compliqué déjà d’exprimer ça dans sa langue natale, alors dans une langue étrangère… C’était… Elle y réfléchissait peut-être trop, c’est tout. Ce qui la rassurerait vraiment, ce serait de pouvoir en parler à une femme, en Basic ou en Sy Bisti, qui avait aussi vécu ça, qui pourrait la comprendre et la rassurer. Mais même si elle était restée dans l’armée, elle ne voyait pas à qui elle aurait pu s’adresser.

– Tout est déjà prêt pour eux, malgré ça, on s’y est mis en avance, pour ne pas être pris de court au cas où l’accouchement se fait plus tôt que prévu. Le médecin m’a laissé comprendre que ça pouvait arriver. C’est… ça rend assez nerveux.

Elle but un peu de son chocolat chaud, puis y rajouta du sucre. Ce qui l’interrogeait le plus, c’était la taille et le poids actuels de ses enfants, pas assez hauts selon le docteur. Même s’il n’avait pas eu l’air plus inquiet que ça, elle ne savait pas vraiment quoi en penser ou en dire.

– Vous souhaiterez les voir, à leur naissance ?
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Jeu 22 Avr 2021 - 9:21
Le suivi de grossesse, pas un domaine très parlant pour elle… Elle ne savait pas quel non plus à quel rythme les bébés étaient sensés grandir, dans le ventre de leur mère, pour que ça soit considéré comme « bien ». Bon, elle comprenait au moins le terme par voie basse, c’était assez parlant ! En discutant de ça avec la jeune Humaine, elle tentait de mieux comprendre comment ça se passait, assez curieuse. Même si ça ne la concernait pas, enfin pas encore en tout cas, elle avait envie d’en apprendre un peu plus. Vah’nya ne connaissait pas beaucoup de mères, à part la sienne évidemment, dans son entourage proche. La plupart des femmes du vaisseau où elle travaillait n’en avaient pas, préférant une carrière dans les larges espaces de l’Ascendance. Elle connaissait juste une ancienne navigatrice, qui était devenue maman il y a quelques années, retombée dans une vie civile et dans l’oubli, après plusieurs années passées au service de la Flotte de Défense.

– Tout est déjà prêt pour eux, malgré ça, on s’y est mis en avance, pour ne pas être pris de court au cas où l’accouchement se fait plus tôt que prévu. Le médecin m’a laissé comprendre que ça pouvait arriver. C’est… ça rend assez nerveux.

– J’imagine bien…

Ce qui l’effrayait, de son côté, c’était la douleur, on lui avait déjà laissé entendre que ça faisait vraiment très très mal. Une idée très vite oubliée quand Tayla lui proposa alors de venir voir les bébés à leur naissance. La jeune navigatrice retrouva instantanément son sourire et accepta aussitôt, déjà enthousiaste à cette seule idée. Même si elle ne se sentait pas prête à avoir des enfants, voir ceux des autres, surtout aussi petits et adorables, aucun problème là-dessus. Enfin, ce n’était pas sûr qu’elle pourra assez vite, ça dépendra d’où elle se trouvera à ce moment-là et en quelle mission, mais elle s’arrangera pour venir rendre visite, bien évidemment.

– Je tâcherai de venir dès que possible, ça dépendra aussi du travail, bien sûr. On peut être absent pour d’assez longues périodes, assez souvent. Il y a pas mal à faire. Enfin, vous connaissez déjà très bien ce système, ça doit être pareil dans un peu toutes les armées, non ? Ce que j’observe, c’est que les femmes engagées choisissent assez souvent un autre métier, en restant dans l’armée quand même si possible, mais sur un poste plus fixe, lorsqu’elles deviennent mères. Ou bien elles ne veulent pas en avoir, ça dépend de chacune. Je n’y ai pas encore trop réfléchi non plus… De toute façon, il est clair qu’une femme enceinte ne peut pas rester sur un vaisseau militaire, encore moins partir en mission de longue durée.

Un petit sourire amusé lui vint, en imaginant ça, une femme enceinte jusqu’au fond des yeux, encore en poste sur un bâtiment armé. Ce serait autant dangereux et ridicule. Il pouvait se passer n’importe quoi, et en cas d’accouchement prématuré, un vaisseau de guerre n’était évidemment pas adapté pour servir de crèche. Il y avait aussi une certaine tendance à plus protéger les femmes enceintes… Même si elles allaient très bien et n’avaient aucun souci particulier, de santé ou autre, Vah’nya avait remarqué qu’elles étaient toujours plus couvées malgré tout, comme si porter un enfant les changeaient d’un seul coup en porcelaine. Elle connaissait certaines femmes qui frissonnaient d’horreur à cette seule idée. Il fallait croire que c’était quasiment instinctif.

– Comment cela se passait, dans votre ancienne armée ? Vis à vis des jeunes parents, je veux dire ?
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Sam 8 Mai 2021 - 21:37
Son enthousiasme soudain arracha un sourire attendri à la future mère. Cette jeune femme était adorable. Souvent souriante, avec une petite pointe d’humour, et ouverte d’esprit, contrairement à beaucoup. La bouffée de chaleur, sur ce monde de glace et de souterrain. Même si elles n’avaient pas souvent la possibilité de se croiser. Tayla se rapprochait de qui elle le pouvait, ce n’était pas si facile de s’adapter, et en plus de ça, bien souvent, elle se sentait très seule. Elle avait toujours été très seule et isolée, durant sa carrière, mais ici, ce n’était pas pareil, en étant si… Dissemblable. Ou se sentant si différente des autres, dans leur regard. Elle avait toujours eu l’habitude d’être transparente, sur les navires de guerre, en revanche, elle n’avait jamais eu l’habitude d’être détaillée et jugée. Le changement n’avait rien d’agréable, et s’il n’y avait pas eu Eli, leur histoire ensemble, jamais elle aurait accepté de venir ici.

– Je tâcherai de venir dès que possible, ça dépendra aussi du travail, bien sûr. On peut être absent pour d’assez longues périodes, assez souvent. Il y a pas mal à faire. Enfin, vous connaissez déjà très bien ce système, ça doit être pareil dans un peu toutes les armées, non ? Ce que j’observe, c’est que les femmes engagées choisissent assez souvent un autre métier, en restant dans l’armée quand même si possible, mais sur un poste plus fixe, lorsqu’elles deviennent mères. Ou bien elles ne veulent pas en avoir, ça dépend de chacune. Je n’y ai pas encore trop réfléchi non plus… De toute façon, il est clair qu’une femme enceinte ne peut pas rester sur un vaisseau militaire, encore moins partir en mission de longue durée.

– C’est pareil partout, oui, je vous le confirme.

Il y avait la discrimination « normale », contre les femmes, les aliens et ceux venus de régions galactiques jugées sous-développées, dans l’armée impériale actuelle. Puis venaient la discrimination supplémentaire lorsqu’une femme donnait naissance à son enfant, elle ne retrouvait quasiment jamais son ancien poste. Soit parce qu’on considérait qu’elle n’était plus bonne à rien, soit, comme Tayla l’avait entendu dans la bouche de pas mal d’hommes, qu’une jeune mère serait maintenant trop émotive et instable pour tenir un poste dans l’armée. Sans oublier, évidemment, les bons vieux préjugés voulant que ça soit la mère qui reste à la maison s’occuper de son enfant et jamais le père. Elle but une longue gorgée de son chocolat sur cette pensée peu réjouissante. Les discriminations avaient toujours fait partie de sa vie et elle avait appris à s’en accommoder… D’où son choc particulièrement élevé quand on l’avait d’un coup choisie pour protéger Eli sur une mission diplomatique. Et le stress allant avec.

– Comment cela se passait, dans votre ancienne armée ? Vis à vis des jeunes parents, je veux dire ?

– Il était très rare que les deux parents soient dans l’armée, la fraternisation à ce point n’était pas bien vue. Le plus souvent, la mère ne retrouvait pas son poste, après son accouchement, et donc changeait de métier, ou était femme aux foyers, selon les cas. Je n’ai pas connu de cas où c’était le père qui souhaitait, ou pouvait, rester chez lui pour veiller sur son enfant. Il était de coutume de penser que c’était le rôle exclusif de la mère, étant donné qu’elle avait porté cet enfant et lui avait donné naissance. Le lien étant différent…

C’était stupide… Et pire encore, ça contribuait à exclure le père du schéma familial. Tayla imaginait très mal Eli rester au loin durant des mois et des mois sans voir ses fils, il ne le supporterait pas. Armée ou non ! Qu’il soit absent durant certaines périodes, comme aujourd’hui, c’était normal, mais partir bien plus longtemps encore en laissant sa famille loin derrière lui, c’était impossible.

– Après la pandémie, les femmes ont été très encouragées à avoir plusieurs enfants, nous avions même des affiches de propagande dans les destroyers, c’était hallucinant. Je trouve ça… réducteur, quelque part… Avoir ou non des enfants est un choix personnel, c’est inique de réduire le rôle d’une femme à la seule procréation. Ne pas être mère est mal vu, dans cette société ?
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Dim 23 Mai 2021 - 11:04
Finalement, dans plusieurs sociétés, il y avait une forme de discrimination, plus ou moins marquée, pour les femmes, souvent forcées de devoir choisir entre leur place de mère ou leur carrière. Soit à cause de l’éloignement dû aux longues missions, soit parce que le père ne voulait pas rester derrière pour veiller sur l’enfant ou parce qu’il ne le pouvait pas – allons, un homme au foyer, quelle idée pour certains officiers en charge ! – soit parce que la maternité les contraignaient à accepter ensuite un autre poste moins qualifié ou qui ne leur plaisait pas. Dans le cas de l’armée impériale, il y avait en plus la question de la fraternisation vu d’un sale œil, ça n’encourageait pas non plus. Vah’nya savait déjà depuis longtemps que la place d’une femme n’était pas la même que celle d’un homme, dans l’armée ou même la société, par contre, elle s’était surprise à espérer que ça soit un peu mieux, dans l’ancienne armée de Tayla. Il fallait croire que non.

C’était pour ça aussi qu’elle respectait autant l’amirale, car elle avait taillé sa place et gagné le respect des autres à force de travail, pas simplement en se conformant aux codes de la Flotte de Défense, elle avait su imposer son style et inciter les autres à la suivre. Pour sa part, Vah’nya ne pouvait pas vraiment se situer dans le même modèle, car elle avait une place… différente. A la fois proche des combats mais aussi en étant éloignée et protégée le plus possible. Elle était l’exception d’âge, comme disait certains, au sein des navigatrices, ce qui faisait qu’elle ne pouvait tout simplement pas suivre la voie naturelle et normale dans l’armée, à savoir travail, évolution de carrière, et plus tard, gagner en grade dans la Flotte de Défense ou bien obtenir un poste dans un des Clans, être adoptée, et en rejoindre sa Flotte. Son statut particulier faisait que tant que sa situation personnelle n’évoluait pas, sa carrière n’évoluera pas non plus.

Elle aurait bien voulu parler de ça à Tayla, se confier, lui dire ce qu’elle en éprouvait, un peu comme… si elle confiait ses doutes ou peurs à sa maman. Pourtant, elle ne pouvait pas, la jeune mère humaine ne travaillait pas avec elle, comme Eli, et ignorait donc ce qu’elle faisait exactement sur le Steadfast et pourquoi. Finalement, il y avait très peu de personnes à qui elle pouvait en parler. Les autres navigatrices, bien sûr, même si elle évitait car elles étaient toutes très jeunes et n’avaient pas à supporter ce poids. L’Amirale Ar’alani, en qui elle avait une confiance absolue et qui savait en plus deviner lorsque ça n’allait pas. Et Eli, même s’il était humain, avait su devenir un ami et un confident, depuis son arrivée. Ce dont une très grande partie de l’équipage s’étonnait beaucoup, au passage.

– Après la pandémie, les femmes ont été très encouragées à avoir plusieurs enfants, nous avions même des affiches de propagande dans les destroyers, c’était hallucinant. Je trouve ça… réducteur, quelque part… Avoir ou non des enfants est un choix personnel, c’est inique de réduire le rôle d’une femme à la seule procréation. Ne pas être mère est mal vu, dans cette société ?

– Dans l’armée, non, pas du tout. Les soldats étant très respectés, une femme y travaillant et grimpant les échelons, en accomplissant bien son devoir, ne sera jamais pointée du doigt si elle n’a aucun enfant, tout au long de sa vie. Dans la Flotte, il faut choisir, entre carrière et enfants, finalement. Comme notre Amirale, elle a consacré toute sa vie à l’armée et n’a pas d’enfants, mais elle est très respectée.

Vah’nya serait par contre incapable de dire si c’était un manque, pour l’amirale, de ne pas être mère, ou si elle n’en avait tout simplement jamais ressenti le besoin. Avec elles, les navigatrices, elle avait parfois des comportements maternels, en privé bien sûr, qui contrastaient assez avec le comportement affiché devant le reste de l’équipage ou en public. Mais personne n’oserait jamais lui poser directement la question, ce serait si grossier et indiscret. La navigatrice s’essuya un peu la bouche avant de reprendre la parole, pour ôter les miettes, plutôt très détendue maintenant.

– En-dehors, dans la société civile, c’est… Disons, pour rester simple, que ça dépend aussi de la mentalité du Clan en charge et de sa conception des choses. Les clans les plus conservateurs sont très attachés au modèle familiale classique et estiment qu’un couple a un devoir de procréation. Mais il y a aussi des clans et colonies où il n’y a pas de réelle pression sur les couples à ce sujet. Par exemple, pour ma part, je viens de Svarchi. Il y était généralement considérée comme important d’avoir une descendance, pour respecter la tradition et les usages, par contre, il n’y a pas eu depuis très longtemps d’incitation à ça par le chef de clan. Simplement parce que lui-même a mis des années et des années avant de se marier. Il est rare que des personnes de cet âge se marient, d’ordinaire, les unions se concluent vers la trentaine. Ou un petit peu plus tard. Globalement, dans l’Ascendance, je ne trouve pas une pression affolante pour ça. Cela dépend aussi fortement de la famille dans laquelle vous êtes né et de comment elle vous poussera à perpétuer le même schéma familial.

Ça dépendait de ça et de plein de petites autres choses aussi, c’était un sujet très vaste, plus complexe qu’il n’y semblait, et qui ne pouvait pas vraiment être expliqué en détails dans une simple conversation. Tout comme était compliqué le sujet sur les droits des femmes, dans l’armée ou le civil, etc.

– Je peux comprendre malgré tout que dans l’esprit collectif, une femme possède en quelque sorte un statut particulier, lorsqu’elle est enceinte. C’est fascinant d’observer une nouvelle vie se développer au sein de sa mère. Un bébé est si fragile, les gens ont tendance à plus protéger une future mère que dans des circonstances normales. Enfin, je ne sais pas si c’est très clair. Est-ce juste de repousser une femme enceinte dans un coin pour la protéger, elle et son enfant, ou est-ce discriminatoire, somme toute.
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Dim 20 Juin 2021 - 10:43
Carrière ou maternité, finalement, ça revenait au même dans l’armée de l’Ascendance. La seule différence, c’est que les femmes y étaient plus respectées que dans l’armée impériale. Était-ce bien ou mal, mieux ou non, ça… Elle but doucement son chocolat en écoutant Vah’nya expliquer ce qu’il en était dans la vie civile, maintenant. L’organisation clanique d’une société avait le don de complexifier pas mal de sujets dans une société, c’était impressionnant. Le plus dur, dans tout ça, était de conserver l’esprit ouvert et ne pas se laisser arrêter par des préjugés, comprendre et écouter. Chez les Humains aussi, la pression mise par rapport à la procréation dépendait beaucoup de l‘endroit où vous êtes né et comment vous êtes ensuite élevé. Sur son monde natal, par exemple, il n’était pas très bien vu de ne pas être casé, marié et parent une fois passé la barre des vingt-cinq ans. Ce n’était pas une obligation, simplement un schéma sociétal qui se répétait de génération en génération.

– Je peux comprendre malgré tout que dans l’esprit collectif, une femme possède en quelque sorte un statut particulier, lorsqu’elle est enceinte. C’est fascinant d’observer une nouvelle vie se développer au sein de sa mère. Un bébé est si fragile, les gens ont tendance à plus protéger une future mère que dans des circonstances normales. Enfin, je ne sais pas si c’est très clair. Est-ce juste de repousser une femme enceinte dans un coin pour la protéger, elle et son enfant, ou est-ce discriminatoire, somme toute.

– Aucune armée ne va accepter une femme enceinte, pour commencer. En-dehors, dans le civil, je ne sais pas trop comment il faut considérer la chose. Il y a une part de fragilité, durant la grossesse, mais ça dépend aussi des femmes, tout le monde ne vit pas cette période de la même manière. Certaines femmes vont être malades ou fragilisées, d’autres vont très bien le vivre. C’est impossible de le savoir par avance, d’où la tendance générale, j’imagine, à plus protéger toutes les femmes enceintes. Dans le doute, finalement. Et puis, beaucoup de personnes ont le réflexe inconscient de protéger les plus petits. Du moins, ceux ayant un minimum de cœur.

Il existait, hélas, des personnes n’ayant absolument pas l’instinct de préservation de leur propre espèce. Et qui n’avaient donc aucune hésitation à s’en prendre à des enfants ou à des bébés. Tayla considérait ces personnes comme les déchets de l’univers. Incapables d’apprécier la vie et mettant la mort en avant à la place, ils n’étaient d’aucune valeur pour l’avenir de cette galaxie. Tous les sanguinaires, les fous furieux adorant la mort, tout ceux incapables de respecter la vie… Tous des gens sans aucune valeur. Il y avait une nette différence entre faire la guerre contre une autre armée et s’en prendre de manière totalement gratuite à des populations civiles, pour le simple plaisir. Les déchets ignorant la valeur de la vie étaient de ceux qu’on ne pouvait pleurer, une fois qu’ils avaient enfin daigné disparaître de cette galaxie.

– Avez-vous une religion, par ailleurs ? Je n’ai pas vu de structures particulière dédiée à la foi, en ville. A moins que je n’ai simplement pas compris de quoi il s’agissait.

Ce n’était pas non plus un sujet qu’elle avait songé à aborder auparavant. Tout comme les questions sociales, la Foi n’était pas un sujet venant facilement se mêler dans une conversation, lors d’une sortie amicale.
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Jeu 5 Aoû 2021 - 18:54
Vah’nya voudrait bien savoir ce qui prédisposait une femme à être plus malade durant la grossesse, par rapport à une autre. Il devait bien y avoir des critères aidant à le savoir, n’est-ce pas ? Du type, hum… Des soucis de santé antérieurs, par exemple, ce genre de chose ? Globalement, c’est certain que ça vous rendait un peu plus fragile, mais tout de même, les médecins devaient bine être capables de dire si oui ou non, tout allait bien se dérouler. Une idée que son interlocutrice balaya tout à coup, en précisant qu’il était impossible de savoir ça à l’avance. Ah… C’était… Bizarre… Enfin, aujourd’hui, la médecine pouvait vous regreffer vos doigts juste coupés, soigner des blessures de plus en plus graves, mais ne pouvait vous dire si tout allait bien se passer ou pas le temps que vous étiez enceinte ? La recherche médicale avait un curieux sens des priorités, c’était tout de même un des points le plus important à surveiller, de transmettre la vie.

"Avez-vous une religion, par ailleurs ? Je n’ai pas vu de structures particulière dédiée à la foi, en ville. A moins que je n’ai simplement pas compris de quoi il s’agissait."

"Je ne sais pas si on peut parler de religion, comme l’entendent les Humains, c’est plutôt une manière globale de voir la vie et la gérer… Je ne saurai pas vraiment l’expliquer, c’est très diffus dans la société et la manière de vivre. Par contre, j’avais pu voir aux archives qu’il y avait autrefois une Foi en plusieurs Dieux. Ça s’est perdu, il y a plusieurs millénaires, j’ignore pourquoi."

A vrai dire, il lui semblait qu’il existait un gouffre phénoménal entre ce qu’avait été leur société il y a quatre ou cinq millénaires et ce qu’elle était aujourd’hui. De ce qu’elle avait pu étudié, c’est comme s’il y avait eu une cassure très brutale et bien nette. Comme si absolument tout avait été remis en question, depuis les traditions et modes de vie jusqu’à la manière de concevoir leur monde et interagir avec les factions étrangères. Le problème était que pas mal d’archives avaient disparues, avec le temps. Sans doute par la faute d’une mauvaise conservation ou encore à cause d’accidents, d’incendies et ainsi de suite. Ils avaient vraiment très peu d’éléments sur leurs ancêtres, à compter d’une certaine période, la jeune femme trouvait ça vraiment très triste, d’ailleurs. C’était leur mémoire, littéralement, qui avait ainsi été perdue.

"Aujourd’hui, la religion apparaît trop peu pragmatique pour beaucoup. Un peu comme la Force, tout ce qui est mystique ou peu compris est classé comme potentiellement dangereux ou pouvant déstabiliser la nation. Donc nuisible. Ça n’aide pas."

Elle lui adressa un faible sourire, désolée de cette part de leur peuple. En-dehors de la Marine et du petit cercle très privée des navigatrices, la Force était mal considérée, même très mal. Ceux sachant s’en servir étaient rares. Ceux osant clamer qu’ils savaient s’en servir l’étaient encore plus. Autant dire que la rumeur de la future arrivée d’une Jedi, humaine en plus, en avait beaucoup agacé plus d’un.

"Les habitants de Copero sont généralement un peu plus tolérants vis-à-vis de ce genre de chose. A cause de la culture sur place, sans doute."
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