Fatigue dans l'air

Mar 14 Sep 2021 - 15:11

Ces derniers jours, les contractions étaient devenues plus fréquentes et un peu plus douloureuses. Plus que tout, l’inconfort était devenu plus puissant. Lors de son mariage, elle se sentait plutôt bien, pourtant. A part un ou deux moments de plus grosse fatigue, tout s’était passé. Les jours suivants aussi, durant le voyage de retour. Une fois à la maison, elle n’avait pas fait grand-chose. Eli était reparti en mission, quant à elle, elle avait surtout passé son temps à se reposer. Seule à la maison, elle s’occupait en lisant, en suivant ses cours de langue et en menant des exercices de préparation à l’accouchement. La fatigue était revenue, plus forte. Les nausées avec. Jusqu’au moment où elle avait fini par paniquer car elle ne se sentait plus en état de rester toute seule et qu’Eli était loin de Csilla en ce moment. Elle avait appelé Lorana pour lui demander de venir chez elle, en demandant cinquante fois pardon à la suite pour le dérangement.

Cet après-midi, elle ne se sentait toujours pas mieux. Très fatiguée et nauséeuse, avec des contractions allant et venant, s’arrêtant brutalement puis reprenant deux ou trois heures plus tard. Elle était dans son lit, allongée sur le côté gauche, la tête posée contre les genoux de Lorana et le reste du corps blotti sous la couette. Le tout avec l’impression d’être une baleine échouée sur la plage. Ce qui la gênait le plus, c’était que ces petites contractions n’étaient pas censées être douloureuses, à ce stade de la grossesse. Pour le reste, y compris les vertiges, la jeune femme ne s’en souciait pas plus que ça. Au moins, elle était contente de ne pas être seule, puisque son mari était loin, elle n’avait plus su à qui s’adresser. Quant à aller l’hôpital… Peut-être l’aurait-elle fait, si personne n’avait pu venir. Pour demander si avoir déjà mal pour de contractions si courtes et espacées était bien normal.

Seulement pouvoir se reposer contre quelqu’un était déjà réconfortant en soi, même si elle avait l’impression d’être au bout de sa vie. De petits frissons commençaient à l’agiter, elle avait très chaud et des sueurs froides en même temps. Si c’était ça, la joie de la grossesse, autant dire qu’elle n’était pas prête de le refaire avant longtemps ! Pas avant quelques années au moins. Les hommes avaient le bon rôle, eux… La voilà qui se mettait à pleurer pour rien, maintenant, les nerfs complètement à vif. A tâtons, elle tendit la main vers le haut pour que Lorana la lui prenne, tout en essayant de se mettre un peu mieux. Trop chaud, puis trop froid dès qu’elle repoussa la couverture cinq secondes. Si chaud. Mal au dos, les jambes lourdes. Lorana se tortilla tout à coup, à son tour, puis lui posa après un truc contre le front. Tayla mit un bon moment avant de comprendre que c’était juste un thermomètre électronique, qu’elle avait pris dans la petite boîte à pharmacie ramené toute à l’heure.

"Mais non, je n’ai pas de fièvre," marmonna-t-elle en récupérant le thermomètre.

Le petit cadran lumineux affichait 38,9. Ah. Un peu de fièvre, donc. En voyant ce chiffre chez n’importe qui d’autre, elle aurait aussitôt été chercher un médecin. Ici, elle peinait juste à réaliser ce qu’elle lisait, tant elle se sentait complètement épuisée et mal.

"Qu’est-ce que je fais…. ? J’ai le droit de prendre un médicament, enceinte ?"

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https://coeur-et-force.forumactif.com/t309p225-les-lancers-de-des#28241 : Déroulement : 19

Mer 15 Sep 2021 - 9:07

C’était plutôt agaçant qu’elle n’ait pas voulu se rendre de suite aux urgences… Ou au minimum appeler la maternité pour obtenir des conseils. Surtout alors qu’elle portait des jumeaux. Lorana gardait quand même à portée de main de quoi appeler les secours, au cas où, alors qu’elle ses jambes servaient d’oreiller à Tayla. Elle avait amené de l’eau, de quoi manger, des mouchoirs, la trousse de premiers secours au cas où, des couvertures… Franchement, elle comprenait mal son refus initial d’aller aux urgences, même si elle n’était plus toute seule maintenant, c’était aussi une manière de s’assurer que tout allait bien aussi pour les deux bébés. D’autant plus que Lorana ne pouvait pas tant l’aider que ça. D’abord car elle n’était pas médecin, ensuite car elle n’avait pas assez d’expérience dans la grossesse pour très bien faire la part des choses entre ce qui était naturel et ce qui ne l’était pas. Avec à peine 7 mois de passés, des contractions déjà douloureuses, elle doutait que ce soit bien normal… C’était trop tôt, le travail ne pouvait pas commencer maintenant.

Tayla pouvait être malade, par contre. Avoir attrapé un virus ou ne savait où, à cause du froid ou autre chose. La jeune femme se redressa puis tendit le bras pour attraper le thermomètre dans la trousse à pharmacie, histoire de contrôler ça. Pratiquement 39 de fièvres… Rah, bon sang. Avec un soupir, elle laissa la future mère contrôler le résultat par elle-même, comme elle semblait en plus ne pas se croire malade. Est-ce que les médecins Chiss se déplaçaient chez les gens, en cas de problème, ou bien fallait-il se rendre soi-même sur place ? Lorana n’avait pas de petite navette personnelle pour emmener la future maman… Et doutait en plus que ça soit une bonne idée de la transporter comme ça, simplement, dans cet état, ça risquait d’aggraver les choses. Si un médecin à domicile venait, ça pouvait prendre pas mal de temps. Surtout si ce n’était pas considéré, durant l’appel, comme un cas important ou urgent. Bon, elles n’allaient pas encore hésiter durant des heures, ça faisait déjà presque deux jours que ça durait, si on attendait trop, les bébés risquaient gros eux aussi.

« Qu’est-ce que je fais…. ? J’ai le droit de prendre un médicament, enceinte ? »

« Reste allongée et ne bouge pas. Je vais appeler une ambulance. »

Ce qu’elle aurait dû faire dès avant-hier à son arrivée malgré les protestation de Tayla… Elle l’aida à se mettre le plus à l’aise possible dans le lit puis se leva, pour appeler les secours et pouvoir les guetter à la fenêtre, pour ouvrir aussitôt. Même si l’inquiétude montait, elle faisait son possible pour ne pas le montrer et pour ne pas « contaminer » Tayla avec. Après son appel, elle alla lui remettre sur le front un linge mouillé d’eau fraîche, tout en lui disant de ne pas s’en faire, tout ira bien. C’était facile à dire… Il lui sembla s’écouler une véritable éternité avant qu’enfin, l’ambulance ne se gare devant la maisonnette. Elle courut ouvrir, sans prêter la moindre attention à la tête que tirent les ambulanciers en tombant sur une humaine, puis les emmena à l’étage en donnant plus de détails au passage. Heureusement que le chef du petit groupe avait l’air plus cadré que les trois autres. Il se pencha pour examiner Tayla, les autres sortant leur matériel.

« Les femmes de votre espèce portent leur enfant durant combien de temps ? »

« Comme vous, neuf mois. »

La question lui parut particulièrement stupide, alors que leurs deux espèces n’étaient visiblement pas si éloignées que ça, comme ils en avaient déjà donné la preuve, mais soit. Ne rien dire. Le temps qu’ils fassent leur travail et interrogent Tayla sur ses symptômes, elle resta en retrait, patientant. Le chef d’équipe finit par conclure qu’il pensait à une grippe, mais qu’étant donné la température élevée et le temps que ça durait, il valait mieux partir pour la maternité. Elle récupéra les affaires de Tayla, en lui disant qu’elle la retrouvait à la maternité toute à l’heure, pas d’inquiétude, qu’elle lui amènera d’autres affaires plus tard si elle devait rester plus longtemps.

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Ven 17 Sep 2021 - 21:27

"Reste allongée et ne bouge pas. Je vais appeler une ambulance."

"Mais… Attends, ce n’est pas la pei…"

Le reste de la phrase se noya lorsque Lorana bougea en ignorant superbement ses protestations puis en la faisant se rallonger sur le côté, sous la couverture, avant de chercher son comlink pour appeler les urgences. Mais enfin… Tayla marmonna encore quelques protestations durant ce temps puis soupira, sans plus rien dire après. Lorana vint ensuite lui remettre un linge mouillé sur le front, en lui répétant de ne pas s’en faire et que tout ira très bien. Lorsqu’elle releva les yeux pour la regarder, Tayla eut tout à coup l’étrange impression de revoir sa mère penchée sur elle, en lui disant cette même phrase, lorsqu’elle était malade, toute petite. C’était ça le cycle naturel des choses, dont lui avaient souvent parlé ses parents ? Oh là, la fièvre commençait à lui donner des idées bizarres… Elle se laissa retomber contre le matelas sans plus faire d’efforts pour se relever ou au moins dire que ce n’était vraiment pas la peine d’avoir appelé une ambulance juste à cause d’elle.

Elle dû sans doute s’endormir un moment car ce fut l’arrivée d’une équipe d’ambulancier dans la chambre qui la sortit d’un état semi-comateux. Tout à coup entourée de quatre Chiss, elle peina à revenir à la réalité. L’un d’eux lui remonta la manche pour prendre sa tension pendant qu’un autre vérifiait sa température. Ils discutaient, elle crut entendre son amie humaine, sans être très sûre de ce qui s’était dit. Ils lui posaient des questions, elle bafouillait en Sy Bisti pour répondre. Désolée mais là, son cerveau n’était pas en état assez fonctionnel pour traduire en Cheuhn. Trop fatiguée. Trop compliqué pour le moment. Le chef d’équipe finit par conclure sur la possibilité d’une grippe et qu’ils l’emmenaient à la maternité. Automatiquement, elle chercha donc à se lever, dans la vague idée de prendre quelques affaires, puis une main bleue surgit de la droite et la repoussa contre l’oreiller en disant de ne pas bouger. Mais…

Lorana approcha pour lui dire qu’elle s’en occupait, pendant que l’équipe le faisait glisser sur un brancard. Mais… Si elle prenait les médicaments qu’il fallait, ça ne suffisait pas… ? Hein ? Un peu frustrée, elle se laissa embarquer dans l’ambulance sans rien dire, en route vers la maternité. Il lui restait encore, normalement, un peu plus de deux mois avant de devoir venir là… Enfin, en allant à terme. Ce n’est pas qu’elle avait peur des hôpitaux mais elle n’aimait pas non plus y passer plus de temps que nécessaire. A son arrivée, elle fut d’abord emmené dans une salle d’examens, rejointe par un médecin une dizaine de minutes plus tard. Pour elle, le scénario était simple, ils allaient peut-être la garder deux jours, trois au pire, puis elle pourra rentrer à la maison. C’est à la fin de l’examen que la sentence tomba comme un couperet… Non seulement ils la gardaient mais en plus ils ne pouvaient même pas lui dire si ce sera jusqu’au jour de l’accouchement ou non.

Sonnée, elle parvint quand même à attendre d’être seule dans une chambre de la maternité avant de céder et éclater en sanglots. Rattrapée par une grosse bouffée de stress et l’annonce que ses enfants risquaient d’être en danger si on la la laissait rentrer à la maison comme ça. L’infirmière qui avait aidé durant l’examen plus tôt repassa la voir juste à ce moment-là, pour demander comment ça allait et si quelqu’un pouvait lui amener des affaires. Ça, oui, mais… Entre deux hoquets, elle demanda surtout si on pouvait prévenir Eli qu’elle était coincée à la maternité. Elle ne pouvait pas le contacter directement et comme il était rendu en mission elle ne savait où… L’infirmière ne paraissait pas trop sourd mais elle lui promit de faire son possible. En attendant, la jeune femme se blottit comme elle le put dans son lit, encore plus exténuée qu’avant…

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Temps à rester à la maternité : 18

Mer 29 Sep 2021 - 8:50

Ce qu’il fallait… Donc… Lorana se permit de fouiller un peu pour trouver une valise, puis y mit dedans des vêtements de rechange, de quoi tenir quelques jours au cas où, des affaires de toilettes qu’elle prit dans la salle de bain, des livres eu hasard selon ce qui traînait dans le salon, puis boucla le tout pour l’emmener. Voilà qui devrait l’affaire, dans un premier temps. Au mieux, ça ne servira à rien si Tayla ressortait de la matinée ce soir ou demain, au pire, ça l’aidera au moins un peu cette semaine. Lorana se dit qu’elle pourra de toute façon lui apporter d’autres affaires et ramener les autres pour les laver ici, si son hospitalisation durait longtemps. Ce qui l’effrayait le plus, c’était bien qu’elle accouche trop tôt… Ses enfants n’étaient certainement pas prêts à sortir. Son propre trajet vers la maternité fut assez court, même si elle préféra prendre les transports en commun, à cause de la valise. Réfléchissant en chemin à prévenir Thrass qu’elle risquait de passer plus de temps sur Csilla que prévu… Selon ce qu’allaient dire les docteurs.

Une fois sur place, elle attendit un moment dans le hall d’accueil, avant de pouvoir monter dans la petite chambre où avait été installée Tayla. Pour la retrouver en pleurs et épuisée, blottie dans son lit, sur le côté. Oh… Lorana posa rapidement la valise dans un coin, sur une chaise, puis vint aussitôt près d’elle pour la câliner de nouveau et surtout tenter de la réconforter du mieux possible. Elle sentait sa peur et son stress, ça se comprenait très facilement, elle avait peur pour ses bébés… Mais ils allaient pouvoir la soigner, même si elle devait rester ici, au moins elle y était bien entourée et surveillée. Ils agiront aussitôt si jamais il devait y avoir le moindre problème. Durant tout un moment, elle s’employa avant tout à la rassurer du mieux possible et la réconforter. L’assurant qu’elle allait, de toute façon, rester sur Csilla et venir la voir tous les jours, en attendant que son mari soit prévenu et puisse venir la rejoindre. Pourvu, quand même, qu’il puisse être là si jamais l’accouchement survenait plus vite que prévu. Pas évident, avec un père dans l’armée.

« Je t’ai apporté des vêtements et des affaires de toilette, quelques livres… Je te laverai tes affaires à mesure, ne t’inquiète pas de ça. Dis-moi simplement ce que tu veux que je te ramène, pour t’occuper. Ça va aller, maintenant… Ils vont bien s’occuper de toi et c’est ici que le suivi de ta grossesse a été fait, ils te connaissent bien, maintenant. »

Elle lui massa un peu l’épaule avec douceur et un sourire. Parfaitement consciente qu’elle ne réussira sans doute pas à la rassurer complètement, quoi qu’il en soit. Pas alors qu’il restait deux mois et quelques avant le terme… Même si elle avait déjà été prévenue qu’elle devra sans doute accoucher avant le terme, de toute manière. Les petits ne grandissaient pas très vite, ça, ça avait déjà été remarqué, le médecin lui avait dit qu’ils surveillaient tout ça de très près mais qu’elle ne devait pas s’attendre pour autant à atteindre le jour pile du terme pour accoucher.

« Tu préfères que je reste ou un peu ou que je parte, si tu veux te reposer ? »

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Sam 16 Oct 2021 - 17:12

Oui, ça ne servait à rien de pleurer, non, elle n’était pas capable de s’arrêter. Voilà. Lorsque Lorana revint la rejoindre, avec une valise et des paroles de réconfort, la jeune femme n’eut qu’à peine le courage de lui raconter ce qui s’était passé et ce qu’on lui avait dit le temps des examens. Ou lui dire qu’elle se sentait juste inutile, en réalité… D’ordinaire, elle avait toujours pris la vie à bras le corps, de prendre ses décisions et agir au mieux pour se fondre dans la masse, faire son travail et le faire le mieux possible. Quitte à devoir foncer dans le tas lorsqu’il le fallait. Ici, elle se sentait juste… complètement inutile. Devant se battre contre les faiblesses de son propres corps et n’avoir absolument aucun contrôle sur tout cela. C’était de sa faute, si ses bébés étaient en danger, c’était elle qui les portait, personne d’autre. Et si jamais Eli était en colère pour ça ? Ou pas… elle ne savait pas. Ça l’épuisait.

"Je t’ai apporté des vêtements et des affaires de toilette, quelques livres… Je te laverai tes affaires à mesure, ne t’inquiète pas de ça. Dis-moi simplement ce que tu veux que je te ramène, pour t’occuper. Ça va aller, maintenant… Ils vont bien s’occuper de toi et c’est ici que le suivi de ta grossesse a été fait, ils te connaissent bien, maintenant."

"Merci…"

Si jamais elle devait rester jusqu’à la date de l’accouchement… Un frisson la secoua à cette pensée, très peu enthousiaste à l’idée de passer plus de deux mois dans cette chambre. Enfin, deux mois si jamais elle allait jusqu’au terme… Mais ça ne sera pas le cas. Pas avec des jumeaux et pas avec ses soucis. Elle passa la main contre son visage pour essuyer son visage, tremblante encore à cause de la fièvre, en plus attachée à une perfusion, placée dans le poignet. Pas du tout ce qu’elle avait envisagé comme manière de terminer sa grossesse… Pourquoi ça devait se passer comme ça, franchement… Tout l’effrayait, depuis la maternité jusqu’aux médicaments anti-douleur, l’accouchement en lui-même et comment ça allait se passer ensuite. Il lui avait fallut longtemps avant de se faire à l’idée de devenir maman et elle ne savait toujours pas si elle sera capable de gérer ! Une hospitalisation qui tombait, en plus, c’était… C’était trop, voilà tout… Toutes les femmes ne venaient pas au monde en étant parfaitement sereines à l’avance d’être mère un jour, à leur tour.

"Tu préfères que je reste ou un peu ou que je parte, si tu veux te reposer ?"

"Non, non, reste, s’il te plaît…"

Pas envie de rester seule, surtout maintenant… Elle soupira puis ajouta qu’elle pouvait de toute façon rester chez eux sans aucun problème, le temps qu’elle veuille bien rester sur Csilla. Si elle pouvait, bien sûr… Pas la peine de se forcer. Tayla tendit la main pour attraper un petit paquet de mouchoirs, pour se moucher bien sûr amis surtout pour essuyer ses larmes. Désolée, c’était juste… Les nerfs qui lâchaient, la fatigue, elle ne savait pas trop. Ça ne lui était jamais arrivé avant, de se retrouver dans un tel état de nerfs. Jamais, absolument, elle était plutôt du genre à tout renfermer, pensées et émotions, justement pour ne pas craquer. Mais depuis quelques mois, elle avait les nerfs à vif.

"je ne sais pas, j’ai… Juste peur, je crois. Ma mère m’a toujours dit que devenir mère, ; c’était naturel, mais je ne vois pas ça comme ça. Je ne comprends pas comment on fait pour rester détendu. Ça me fait peur, c’est tout. Je ne sais même pas comment on s’occupe d’un bébé ! Alors deux… Comment doit-on s’y prendre ? Et si jamais mes enfants ne m’aiment pas ? Ou que je n’arrive pas à créer un lien avec eux ?"

Mar 19 Oct 2021 - 8:22

Du calme, elle n’allait pas s’enfuir par la fenêtre non plus et la laisser là, si elle ne voulait pas être seule. Même si elle ne savait pas vraiment quoi faire, sinon lui parler, l’approvisionner en mouchoirs et tenter de l’encourager. Médicalement parlant, elle ne pouvait rien faire pour elle. Elle savait soigner quelques petites choses avec la Force mais n’était pas capable d’intervenir pour un problème lié à la grossesse. Elle n’était même pas sûre, à vrai dire, que qui que ce soit parmi les Jedis aient déjà appris des techniques médicales spécifiquement pour traiter ça. Il y en avait sans doute mais elle n’en avait jamais entendu parler. Cela dit, ce n’était alors pas le Temple de Coruscant l’endroit le mieux placé pour entendre parler de maternité. Face à Tayla aujourd’hui, il y avait un gros sentiment d’impuissance.

« Je ne sais pas, j’ai… Juste peur, je crois. Ma mère m’a toujours dit que devenir mère, c’était naturel, mais je ne vois pas ça comme ça. Je ne comprends pas comment on fait pour rester détendu. Ça me fait peur, c’est tout. Je ne sais même pas comment on s’occupe d’un bébé ! Alors deux… Comment doit-on s’y prendre ? Et si jamais mes enfants ne m’aiment pas ? Ou que je n’arrive pas à créer un lien avec eux ? »

« Naturel… Mmh. Peut-être pour certaines mais pas chez tout le monde. Tout le monde passe par une phase d’apprentissage, les hommes comme les femmes, lorsqu’un bébé vient au monde. Ce n’est pas inné, personne ne peut être le parent parfait, on apprend tous sur le tas, tous les jours. Je crois simplement que si tu aimes tes enfants, tout simplement, ils vont te le rendre. C’est déjà le cas, tu t’inquiètes pour eux, je suis certaine qu’ils ressentent déjà votre lien. »

Enfin, certaine, c’était une manière de parler, elle ne pouvait pas en être vraiment certaine. Appelons ça plutôt une intuition. D’autant plus qu’elle devait tenter de rassurer Tayla en n’ayant, elle-même, qu’une expérience encore très limitée de la maternité et de l’éducation d’un bébé… Elle n’était pas du tout la mieux placée pour lui parler de tout ça, trop jeune mère pour le moment, il vaudrait mieux qu’une femme plus âgée et expérimentée puisse la rassurer. Quelqu’un qu’elle connaisse bien et en qui elle ait confiance. Donc… Loran fit un rapide tour d’horizon des mères à qui Tayla pourrait parler librement mais parmi elles, aucune n’avait déjà l’expérience voulue… Parmi les femmes humaines de Nirauan, que Tayla appréciait, une seule était maman et comme elle, depuis très peu de temps. Les autres ne voulaient pas d’enfants. Quant à Ewime et Namia, elles n’avaient pas encore accouché. Ah, bon, hum… Sinon, de son côté, elle connaissait aussi un peu de monde, avec l’Ordre, mais les femmes dedans ne connaissaient pas la maternité non plus. Elles y viendront peut-être, qui pouvait savoir, par contre, ce sera un peu tard pour aider Tayla.

« Pour s’occuper d’un enfant, eh bien, les médecins te donnent les premières consignes et astuces après la naissance. Les premiers jours passés à la maternité, on te montrera les bases, comme donner le bain, soigner le reste du cordon ombilical en attendant qu’il chute, t’aider à placer ton bébé et être à l’aise si tu allaites, ce genre de choses. Le reste, ça s’apprend sur le tas. Il y a aussi des livres qui donnent des conseils. Fais-toi aider par ton entourage, Eli aussi. Mais dis-toi bien que personne ne peut être expert naturellement, ce n’est pas possible. On peut ne pas craindre du tout l’accouchement, ça, d’accord, mais s’occuper d’un enfant, ça s’apprend tous les jours. »

Est-ce qu’au moins, elle avait pu être assez rassurante ou claire… Car à part sur ses propres ressentis, elle ne pouvait se baser sur littéralement rien d’autre.

« Tout ce qui va vraiment changer, à mon avis, c’est le travail à faire, avec deux enfants. Vous allez être très occupés, Eli et toi. Mais il ne faut pas hésiter à demander de l’aide si vous en avez besoin. »

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Ven 29 Oct 2021 - 10:14

Pour être honnête, elle était plus rassurée d’entendre ça, que ce n’était pas naturel et que ça devait s’apprendre, chaque jour, plutôt que d’entendre qu’une femme venait au monde en ayant déjà, inscrites dans les gènes, toutes les compétences parentales nécessaires. Sa mère lui avait toujours mis, sûrement inconsciemment, une certaine pression par rapport à tout cela. C’était naturel, un événement toujours heureux, qu’on savait par instinct comment s’y prendre et éduquer sa progéniture, qu’une femme savait faire cela comme on respire et ainsi de suite. Tayla s’était d’autant plus inquiété, dès le début, pour avoir du mal à accepter d’attendre des jumeaux et de ne pas se sentir aussitôt mère, bien dans sa peau. Elle aimait ces enfants à naître, oui, par contre, elle avait toujours peur. Ça faisait tellement de bien d’entendre une autre mère vous affirmer que non, il n’y avait absolument rien d’instinctif là-dedans, qu’il fallait apprendre les bons gestes comme pour n’importe quoi d’autre.

"Pour s’occuper d’un enfant, eh bien, les médecins te donnent les premières consignes et astuces après la naissance. Les premiers jours passés à la maternité, on te montrera les bases, comme donner le bain, soigner le reste du cordon ombilical en attendant qu’il chute, t’aider à placer ton bébé et être à l’aise si tu allaites, ce genre de choses. Le reste, ça s’apprend sur le tas. Il y a aussi des livres qui donnent des conseils. Fais-toi aider par ton entourage, Eli aussi. Mais dis-toi bien que personne ne peut être expert naturellement, ce n’est pas possible. On peut ne pas craindre du tout l’accouchement, ça, d’accord, mais s’occuper d’un enfant, ça s’apprend tous les jours. Tout ce qui va vraiment changer, à mon avis, c’est le travail à faire, avec deux enfants. Vous allez être très occupés, Eli et toi. Mais il ne faut pas hésiter à demander de l’aide si vous en avez besoin."

"D’accord."

Elle ne savait même pas si elle devait allaiter, en vérité, si ce sera possible et comment. N’ayant qu’une vague image de l’allaitement, elle ne savait pas vraiment comment ça se passait et combien de temps ça prenait. Et puis, comment être sûre que son enfant buvait assez. Surtout avec deux. Si jamais elle n’avait pas assez de lait, comment le savoir ? Les docteurs étaient capables de vous avertir même là-dessus ? En plus, en allaitant, ça n’allait pas exclure Eli, d’une certaine manière ? On pouvait faire les deux, sinon, allaitement et biberon ? Tant de questions qu’elle se promit de poser au gynécologue qui la suivait habituellement, depuis le tout début de sa grossesse. Pour le reste, tant qu’on prenait le temps de lui montrer les bons gestes, ça devrait aller. Elle prit le temps de souffler un bon coup et faire un petit exercice de respiration, pour contrôler son stress. La fièvre baissait un peu, elle le sentait, bien que ça ne soit pas encore assez.

Elle discuta de tout ça encore un peu avec Lorana, pour terminer de se rassurer mais aussi faire tomber le stress, en parlant simplement de choses très concrètes. Environ une trentaine de minutes plus tard, cependant, la fatigue finit par l’emporter, brouillant un peu les idées. Elle finit par s’endormir sans vraiment le réaliser, toujours blottie dans son lit, quasiment en position fœtale. Puis fut emportée par des rêves un peu flous, où des enfants courraient autour d’Eli dans une grande maison…