Visite familiale

C’était une journée plutôt calme, pour une fois. Voilà un peu moins de deux semaines que Lorana était partie pour Csilla, elle comptait rester là-bas, auprès de la pauvre Tayla, le temps que son mari puisse venir la rejoindre. Ils avaient eu un moment de frayeur mas les médecins n’avaient heureusement pas dû la faire accoucher aussi tôt, en urgence. Il raconta tout cela à Ewime, les dernières nouvelles reçues et comment se sentait Tayla, surtout. C’était dur, pour elle, d’être coincée à la maternité et avoir peur aussi pour ses enfants… Heureusement qu’elle avait un petit peu de compagnie. Thrass aurait bien aimé les rejoindre aussi mais sa femme lui avait dit que ça serait mieux, pour leur fille, qu’il reste tranquillement avec elle à la maison. Plutôt, sur Csilla, que l’emmener sans cesse dehors dans tous les sens avec eux, ça risquait de la gêner. Ajoutant que lui aussi ferait mieux de se reposer, en ce moment.

Il s’était dit ensuite que Tayla, de toute façon, sera sans doute plus à l’aise avec Lorana. Entre femmes humaines. Enfin… C’était comme ça, il ne restait qu’à attendre l’évolution. En espérant qu’Eli puisse être là le jour de l’accouchement. Après avoir détaillé tout cela, il reprit son verre pour boire quelques gorgées d’eau, installé dans un petit fauteuil du salon. Sa belle-sœur, quant à elle, était installée allongée dans le canapé, pour se reposer un maximum. Son propre accouchement approchait aussi et elle était beaucoup fatiguée, ces derniers temps. Dans cette pièce, finalement, seule la petite avait une grande forme. Installée sur une couverture, par terre, avec ses peluches et poupées, elle se tenait sur le ventre et redressait parfois la tête toute seule, une petite minute. Même si son jeu favori, en ce moment, était de rouler du dos au ventre et en rire. Voire jouer avec ses propres mains, des distractions du moment plus intéressantes que ses peluches.

Thrass donna aussi à Ewime des nouvelles sur le projet de son frère, l’école qui allait être rénovée et les premiers préparatifs. Tout avançait peu à peu. Voilà pour les dernières nouvelles. Il ne parla évidemment pas de l’incident sur Csilla, par contre. Inutile d’alarmer ou plomber sa belle-sœur avec ce genre d’histoire passée. Régulièrement, il lui remplissait son verre d’eau, à elle aussi, sentant bien qu’elle était mal à l’aise. Tout à l’heure, elle avait confié avoir quelques contractions, plus ou moins régulières, douloureuses mais pas au point des contractions d’accouchement. Il pouvait à peu près comprendre ce qu’elle ressentait, pour avoir assisté à cette phase chez sa femme. Au dernier trimestre, chez elle, les nausées étaient revenues et elle avait souvent eu mal, avant que les contractions ne deviennent bien plus fortes et extrêmement douloureuses. Au point même de la faire crier, sur la fin. Sur le coup, Thrass en avait été terrifié, avant qu’on ne lui dise quoi faire et comment pour l’aider.

– Pour le coup, les deux personnes qui voulaient avoir quelques cours attendent un peu, Lorana s’en occupera une fois de retour de Csilla.

Il espérait que Tayla n’accouche pas trop tôt, ses petits garçons risqueraient de finir un mois ou deux en couveuse. Un véritable cauchemar. Surtout si elle était encore seule à ce moment-là.

– De ton côté, tout est prêt, maintenant ? Tu as pu suivre les cours de respiration ?

La nuit avait été mauvaise, les contractions douloureuses et aléatoires, l’empêchant de dormir correctement. Ce matin, en appelant le docteur, il l’avait rassurée, s’il s’agissait vraiment des contractions d’accouchement, elle l’aurait ressenti, bien plus fort et de manière plus rapprochée. Tant que les contractions n’étaient pas ainsi et que la poche des eaux n’était pas rompue, inutile de s’alarmer. Il fallait rester au repos, respirer doucement et se détendre au maximum. Facile à dire… heureusement, ce matin, Thrass était arrivé avec la petite pour rendre visite, voilà qui changeait beaucoup les idées. On, elle n’était pas une très bonne hôte, aujourd’hui… Il s’était débrouillé pour aller leur prendre de l’eau, pendant qu’elle était restée allongée, la politesse était définitivement cuite ! Accueillir les gens sans aucune forme ni manière, c’était vraiment… Même s’il n’avait pas eu l’air de s’en formaliser plus que cela, Ewime en avait honte. Ça ne se faisait pas, voilà tout, être enceinte n’était pas une excuse pour manquer à toutes ses obligations !

Sur une couverture, à la place de la table basse habituelle, la petite puce jouait avec ses peluches, allongée sur le ventre. En la regardant, profondément attendrie, la future maman se disait que cela valait largement la peine d’endurer toutes les joies de la grossesse, si c’était pour avoir un trésor si précieux au creux des bras par la suite. La fillette avait un peu plus de deux mois, maintenant, à peine. Elle commençait tout juste à redresser parfois la tête toute seule, selon ce que disait son papa. Un petit amour s’éveillant chaque jour un peu plus, c’était si touchant à observer. Ewime aurait aimé jouer un peu avec elle, malheureusement, elle était trop fatiguée aujourd’hui pour juste se lever. Thrass aussi avait l’air très fatigué, d’ailleurs, ça se lisait sur son visage sans aucune peine. Il n’avait pas de soucis particulier en ce moment, pourtant, non ? Il n’était pas malade, leur petite non plus, elle brillait la santé. Lorana allait bien, de ce qu’il avait dit, elle était sur Csilla en ce moment, pour veiller sur Tayla.

Cette dernière allait beaucoup moins bien, en revanche… Les nouvelles n’étaient pas très rassurantes, même si les médecins à la maternité avaient réussi à retarder l’accouchement. Ce serait si tôt, si ça devait arriver maintenant ! Tellement tôt que ses petits seraient en grand danger. Elle lui demanda de faire passer des nouvelles régulièrement, s’il le pouvait, en espérant que la pauvre Tayla puisse rester au chaud et au calme aussi longtemps que possible, qu’elle aille au terme. Ou au moins le plus avancé possible. Il lui donna aussi des nouvelles de la future école et les travaux qui avaient débuté. Quelle activité, ces derniers temps… Elle soupira un peu et but quelques gorgées, avant de répondre qu’il valait mieux que les travaux ne soient pas trop visibles, quitte à ce que ça progresse plus doucement que d’ordinaire. Pour les personnes voulant débuter, ça devrait tout de même être rapide, Lorana n’allait pas rester une année entière sur Csilla, c’était une affaire de quelques semaines.

« De ton côté, tout est prêt, maintenant ? Tu as pu suivre les cours de respiration ? »

« Oui, le dernier était avant-hier. La chambre est prête, toutes les affaires aussi. J’ai hâte qu’il sorte, je n’en peux plus. »

Autant, au tout début, elle avait été assez frustrée de ne pas avoir beaucoup de ventre et sentir son bébé, autant aujourd’hui, elle regrettait très fort d’avoir pris ce poids et de ne plus pouvoir bouger comme elle l’avait toujours fait. On dirait une baleine obèse échouée sur son canapé… Elle ne pouvait même plus enfiler certaines chaussures toute seule ! Lorsqu’elle était seule, elle restait pieds nus ou en chausson, sinon, elle demandait à Thrawn de l’aider. Le pauvre, franchement, devoir aider pour ça.

« As-tu décidé de ce que tu allais faire, maintenant ? Tu avais dit ne pas être trop à l’aise de t’entraîner avec l’Ordre, mais ici, ce sera encore différent. Tu as déjà commencé à avoir les bases avec Lora. Qui sait, à l’avenir, tu pourrais enseigner toi aussi dans la future école, si tu t’entraînes assez. Ça t’irait bien. »

– Oui, le dernier était avant-hier. La chambre est prête, toutes les affaires aussi. J’ai hâte qu’il sorte, je n’en peux plus.

– Je le comprends facilement.

Il lui adressa un sourire de compassion, après avoir but un peu. Cela dit, courage, il ne restait plus beaucoup de temps, maintenant ! Une fois son fils dans les bras, elle aura très vite oublié tous les désagréments de la grossesse, c’est ce qui comptait le plus. Plus que… A peu près trois ou quatre semaines, il n’en était plus trop certain. Disons un mois, environ. Les prochaines à passer seront Tayla, si elle n’accouchait pas en urgence avant, puis Namia. La famille allait s’agrandir tout à coup, avec ces naissances, il avait hâte de voir les enfants réunis et pouvoir jouer ensemble, lorsqu’ils auront grandi un peu. Comme sa fille faisait aujourd’hui. Couchée sur le dos, elle s’intéressait de nouveau à ses mains puis se tortillait pour essayer de toucher ses pieds. En ce moment, son propre corps semblait bien plus l’amuser que ses jouets. Une étape normale, selon le pédiatre, elle commençait tout juste à découvrir ses propres membres.

– As-tu décidé de ce que tu allais faire, maintenant ? Tu avais dit ne pas être trop à l’aise de t’entraîner avec l’Ordre, mais ici, ce sera encore différent. Tu as déjà commencé à avoir les bases avec Lora. Qui sait, à l’avenir, tu pourrais enseigner toi aussi dans la future école, si tu t’entraînes assez. Ça t’irait bien.

– Enseigner, moi, se mit-il à rire en reposant son verre. Je n’ai jamais rien appris à qui que ce soit ! Enfin, non, ce n’était pas pareil, avec mon frère, on ne peut pas dire que ça soit de l’enseignement. Avec la petite non plus, on s’efforce juste qu’elle grandisse heureuse et en bonne santé. Je ne me vois pas du tout être professeur un jour. En plus, qui dans ce monde pourrait dire que je saurai bien m’occuper d’enfants ?

Il secoua un peu la tête puis se pencha, pour attraper sa fille dans ses bras et la garder un peu contre lui, pour lui faire un câlin. Puisque maman n’était pas là en ce moment, il fallait lui en faire pour deux, qu’elle ne se sente pas esseulée, leur petite puce. Même si elle n’avait pas l’air troublée, continuant de jouer dans ses bras comme si de rien n’était. Il l’embrassa dans les cheveux, avant de retourner la tête vers sa belle-sœur. D’où avait-elle bien pu avoir l’idée qu’il devienne professeur ? Ce serait très étrange.

– Ce n’est pas que j’étais si mal à l’aise avec l’Ordre, j’avais simplement du mal à m’adapter à leurs manières de procéder ou d’entraîner. Aujourd’hui, oui, c’est différent, comme tu le dis. Je m’entraîne plus avec Lorana, quand nous avons du temps pour nous. Thsans m’a aussi proposé de travailler pour lui, je pense accepter. L’école est encore loin d’être construite et je peux être utile comme ça, en attendant. La politique, c’est tout ce que je sais faire.

Il ne pensait pas non plus être fait pour autre chose, de toute manière. Retrouver un travail régulier et familier, ce sera très bien. Il pourra mieux s’organiser et assurer un rythme de vie plus stable pour sa famille. Notamment pour leur fille, avec des déplacements plus organisés, tout comme les moments chez sa nourrice. D’autant plus que Lorana allait devoir continuer de courir un moment à droite et à gauche, avec ce projet d’école et les personnes attendant déjà d’être formées.

C’était si bizarre de s’imaginer enseigner une fois que lui-même sera suffisamment formé et qu’il aura gagné plus d’expérience ? Bien sûr, ça ne sera pas avant un bon moment, mais tout de même, elle trouvait qu’il avait le potentiel pour devenir professeur. Et pas seulement pour enseigner l’usage de la Force, bien entendu. Elle sourit en l’écoutant, trouvant pour sa part qu’il savait pourtant bien se soucier des autres. Déjà parce qu’il avait commencé, âgé d’à peine quinze ans, de s’occuper seul de son frère de huit ans, ensuite parce qu’il avait été formé à ça, pour son métier. Il avait passé sa vie à préparer et mettre en place des projets pour faciliter la vie des membres de son clan. Il avait passé sa vie à écouter les uns et les autres, chercher des solutions et s’occuper de tout le monde. Il avait toujours été très patient et pédagogue. Tout cela formait la base nécessaire pour être ensuite capable d’évoluer dans la voie du professorat.

« Ce n’est pas que j’étais si mal à l’aise avec l’Ordre, j’avais simplement du mal à m’adapter à leurs manières de procéder ou d’entraîner. Aujourd’hui, oui, c’est différent, comme tu le dis. Je m’entraîne plus avec Lorana, quand nous avons du temps pour nous. Thsans m’a aussi proposé de travailler pour lui, je pense accepter. L’école est encore loin d’être construite et je peux être utile comme ça, en attendant. La politique, c’est tout ce que je sais faire. »

« Tu te sous-estimes. Tu as été formé à t’occuper des autres et à veiller sur tous, pas seulement lorsque tu as dû t’occuper de Thrawn. Bien sûr qu’il faut une formation complémentaire auparavant, mais cela n’empêche pas que tu as déjà les qualités de base nécessaires. Si tu peux exercer de nouveau ton métier en attendant, cela dit, ce sera très bien. »

Lui aussi manquait un peu de confiance en lui… Cependant, pas au même point que Lorana. Ce qui n’était pas très difficile, soit dit au passage. Pour en manquer autant qu’elle, il fallait avoir été conditionné à ça durant plusieurs années. Elle se frotta un peu les yeux, avec le maigre espoir de mieux se réveiller. Son bébé avait visiblement décidé de se mettre au saut au longueur dans son ventre, alors qu’il ne devait plus rester beaucoup de place, ça la rendait très mal à l’aise. Enfin, le sentir bouger, c’était rassurant, mais le sentir bouger autant, c’était très fatigant. Cette nuit aussi, il avait fait ça… Et dire qu’elle avait naïvement pensé que ça ne sera qu’à partir de la naissance que les nuits seront écourtées.

« D’après ce que disait Formbi, il faudra environ quelques semaines pour les travaux, suivant ce qu’il y a à faire à côté et le souci de discrétion, évidemment. Mais il faudra que vous vous attendiez à des ennuis, de toute façon. Pas des attaques, évidemment, mais sans doute des sabotages. Comme sur Svarchi en ce moment. Quoi que, sans doute moins, ils ne peuvent pas autant agacer Copero. »

Pour ne pas compromettre les chantiers et les usines, d’une part, et parce que le Clan était moins mineur que celui des Chaf, d’autre part. Elle s’interrompit le temps de se relever et se redresser, pour s’asseoir en tailleur dans le canapé. Puis demanda à son beau-frère si elle pouvait prendre la petite bouille dans les bras un moment. Une fois qu’elle l’eût dans les bras, elle la serra doucement contre elle en la berçant, avec un très large sourire. La plus adorable nièce qui soit ! Bientôt, elle pourra jouer avec ses deux cousins, encore un peu de patience, petite puce. Ewime devrait accoucher d’ici… Deux ou trois semaines, environ, elle n’avait plus la date exacte en tête. Quant à Namia, il lui restait bien plus de temps pour s’y préparer.

« Est-ce prévu que ce petit chaton ait un frère ou une sœur un jour ? »

⎼ Tu te sous-estimes. Tu as été formé à t’occuper des autres et à veiller sur tous, pas seulement lorsque tu as dû t’occuper de Thrawn. Bien sûr qu’il faut une formation complémentaire auparavant, mais cela n’empêche pas que tu as déjà les qualités de base nécessaires. Si tu peux exercer de nouveau ton métier en attendant, cela dit, ce sera très bien.

⎼ On verra à l’avenir, répondit-il avec un faible sourire.

Elle disait qu’il se sous-estimait et lui songeait qu’elle avait trop confiance en ses capacités. Il n’avait pas envie de rentrer dans ce genre de débats, cela dit, pas vraiment le courage. Il hocha simplement la tête lorsqu’elle souligna qu’ils devront s’attendre à des ennuis ou des sabotages, avec cette école. Bien sûr, ils le savaient depuis le départ, ce n’était un secret pour personne. Il se leva pour passer son bébé à sa tante, une fois qu’elle put se rasseoir et s’installer contre les coussins, avant de se remettre dans le fauteuil. Heureusement que leur petite était relativement calme, aujourd’hui, car une petite fille commençant à beaucoup bouger pouvait vite fatiguer sa tata, dans son état. Enfin, la grossesse n’était pas une maladie mais elle était tout de même très fatiguée. Ce qui était bien, en revanche, c’est que le papa de ce bébé devrait probablement être encore présent le jour de l’accouchement. Un stress de moins, pour Ewime, car accoucher seule, c’était une grosse pression supplémentaire.

⎼ Est-ce prévu que ce petit chaton ait un frère ou une sœur un jour ?

⎼ Dans un an ou deux, peut-être, oui. On en a encore que très peu parlé. Une fois la vie plus stable, les autres projets lancés et Edelweiss plus grande, ce sera envisageable. Lorana a plutôt bien vécu la grossesse et elle n’a pas l’air de craindre une seconde. Pas tout de suite, évidemment, mais bon.

Ils avaient envie tous les deux d’avoir deux ou trois enfants ensemble. Un projet encore peu discuté, car leur fille était encore toute petite, demandait beaucoup de travail et d’attention et avec ce qu’ils avaient en cours, ce n’était pas le moment idéal pour mettre si tôt en route un petit deuxième. Il savait simplement que sa femme était elle aussi ouverte à cette idée. Surtout, l’écart d’âge entre les enfants devrait être, dans tous les cas, moins important que s’il avait épousé une femme de son propre peuple. Chez eux, il n’était pas inhabituel, très loin de là, que l’écart entre les naissances soit très grand. Lui-même n’avait, par exemple, que sept ans d’écart avec Thrawn, c’était considéré comme peu, selon les critères de leur peuple. Alors qu’il y avait vingt-cinq ans d’écart entre Ewime et son grand frère. En général, la moyenne tournait entre quinze et vingt ans, dans la plupart des familles ayant seulement deux ou trois enfants. Cet écart était réduit pour les familles plus nombreuses. Entre cinq et douze ans en moyenne.

Cependant, il savait que chez les femmes Humaines, la période la plus propice pour avoir un enfant sans trop de soucis de santé n’était pas aussi élevée. Autrement dit, pas au-delà de quarante ans. Là où les femmes Chiss avaient encore des enfants autour de soixante-cinq ans. Pour les Humaines voulant une grande famille, mieux valait donc débuter tôt et avoir des enfants de façon rapprochée. Les merveilles de la biologie féminine humaine, découverte au Temple Jedi à la bibliothèque, qui lui avait fait réaliser à quel point ce laps de temps était court. Un livre disait même que la période idéale était entre vingt et trente ans, ce qui l’avait un peu affolé, sur le coup, tant ça lui avait paru à la fois très jeune pour la future mère et surtout très court, le temps non seulement de pouvoir tomber enceinte mais surtout d’avoir un foyer stable et sûr. Ce même livre déconseillait de tomber enceinte au-delà de quarante ans, même si ça restait possible.

Sa femme allant vers ses vingt-trois ans, elle était encore en pleine période « parfaite » pour devenir mère, si on en croyait ce qu’il avait lu sur le sujet. Tout cela, c’était de la théorie, de toute façon, une femme pouvait être jeune, bien prédisposée mais avoir quand même des ennuis de santé durant sa grossesse. Il suffisait de regarder la pauvre Tayla pour s’en convaincre.

⎼ Tu souhaites plusieurs enfants ? Vous en avez déjà parlé aussi ?

« Dans un an ou deux, peut-être, oui. On en a encore que très peu parlé. Une fois la vie plus stable, les autres projets lancés et Edelweiss plus grande, ce sera envisageable. Lorana a plutôt bien vécu la grossesse et elle n’a pas l’air de craindre une seconde. Pas tout de suite, évidemment, mais bon. »

Oui, elle avait voulu dire d’ici deux ans, trois ans, un petit plus, bref, dans quelques années, pas dans six mois ! Quoi que, même si ça arrivait dans quelques mois, ça sera bien ici, personne ne sera mécontent que cette petite bouille adorable ait un petit frère ou une petite sœur. Ewime tapota le bout du petit nez de sa nièce avec un large sourire, en lui demandant dans un chuchotement si elle voulait un frère ou une sœur. La petite la regarda la bouche entrouverte et un air interrogateur, puis sourit, croyant sans doute à un nouveau jeu. Awwnn, comment ne pas l’aimer, elle était si mignonne ! Ou bien Ewime fondait bien trop sur les enfants. Peu importe, dans les deux cas, elle était complètement conquise. Le simple fait de la tenir dans ses bras, de cette façon, la rendait heureuse.

« Tu souhaites plusieurs enfants ? Vous en avez déjà parlé aussi ? »

« J’aimerai bien avoir une petite fille, si c’est possible, d’ici quelques années. Je ne sais pas si ce sera bon ou bien, ou… Enfin, tu sais, avec ma maladie, j’avais déjà très peur de cette grossesse et je continue d’avoir peur de l’accouchement. De ne pas y survivre… Je suis bien entourée, donc ça devrait bien se passer. Je pense. Si ça se passe bien, pour ce bébé et pour moi, est-ce que j’aurai la même chance avec un seconde enfant ? Lorsqu’on en a parlé, j’ai surtout essayé de ne pas trop montrer que ça m’angoissait. Thrawn n’était pas contre l’idée d’avoir plusieurs enfants, mais il a quand même soulevé que ça dépendait de ma santé. »

Au fond, elle n’était pas certaine d’avoir bien réussi à camoufler ses peurs à ce sujet, mais soit. En attendant l’accouchement, elle s’obligeait à ne pas penser au pire, rester optimiste, ne pas angoisser pour la délivrance et être le plus détendue possible. Voir sa nièce lui rendre visite, avec son papa, aidait beaucoup ! Même si Thrass n’avait trop l’air dans son assiette… Il n’avait pas l’air de vouloir en parler, cela dit, elle se voyait mal insister alors qu’elle n’avait pas la moindre idée des sources potentielles de ses soucis. Peut-être acceptera-t-il d’en parler plus tard ! Elle lui parla plutôt des derniers aménagements faits à la chambre d’enfants et des peluches que son frère et Namia avaient envoyé, comme jouets ou décorations, pour la chambre du bébé. Elle se demandait, d’ailleurs, si les deux avaient vraiment choisi ensemble ou si Namia s’en était chargée seule. Pas qu’elle doutait des talents de son frère dans la décoration ou le choix de jouets, mais… Bon, en fait, si, elle doutait totalement de son bon goût pour ce genre de sujets. C’était quand même elle qui, du haut de ses huit ans, l’aidait déjà à choisir des vêtements convenables pour son travail, autrefois.

« D’ailleurs, j’y pense, tu n’as toujours pas parlé à ta femme des codes sociaux à suivre, n’est-ce pas ? Ce serait bien de le faire assez vite, maintenant que vous êtes revenu dans l’Ascendance. Pour le moment, elle n’a peut-être pas dû avoir le temps d’avoir beaucoup de contact avec bien du monde, mais ça viendra vite. Surtout si tu recommences à travailler en politique. »

Il avait l’air d’oublier… ce genre de « petits détails ». Cruciaux. D’autant plus que les faits et gestes de la jeune humaine allaient être scrutés encore plus que pour n’importe qui d’autre, car pour ses détracteurs racistes, tout allait être bon pour la discréditer.

« Il faudra aussi que tu lui montres comment s’habiller en public et le reste… tu dois te souvenir de tout cela, y compris des codes pour les femmes. »

"J’aimerai bien avoir une petite fille, si c’est possible, d’ici quelques années. Je ne sais pas si ce sera bon ou bien, ou… Enfin, tu sais, avec ma maladie, j’avais déjà très peur de cette grossesse et je continue d’avoir peur de l’accouchement. De ne pas y survivre… Je suis bien entourée, donc ça devrait bien se passer. Je pense. Si ça se passe bien, pour ce bébé et pour moi, est-ce que j’aurai la même chance avec un seconde enfant ? Lorsqu’on en a parlé, j’ai surtout essayé de ne pas trop montrer que ça m’angoissait. Thrawn n’était pas contre l’idée d’avoir plusieurs enfants, mais il a quand même soulevé que ça dépendait de ma santé."

"Bien sûr, c’est la priorité."

Il ne connaissait pas les détails de sa maladie, par contre, il savait qu’elle prenait un traitement tous les jours et qu’elle devait prendre garde à sa fatigue, jour après jour. Passant ensuite sur un sujet plus joyeux, elle lui décrit le dernier paquet de jouets et peluches envoyé par Namia et Formbi, pour la chambre de leur futur neveu. Tout en se moquant un peu des goûts discutables de Formbi en terme de décorations. Le pauvre devait en avoir les oreilles qui sifflent. Et encore, Namia avait apparemment beaucoup contribué à rendre la maison de son époux plus accueillante et confortable, de ce que Ewime en disait. Il ne devrait pas trop se moquer, de toute façon, lui-même n’avait pas un goût très avisé sur l’art. Associer correctement formes et couleurs pour un rendu agréable ne faisait pas partie de ses compétences. Bah, après tout, il y en a dont c’était le métier, autant les laisser faire.

"D’ailleurs, j’y pense, tu n’as toujours pas parlé à ta femme des codes sociaux à suivre, n’est-ce pas ? Ce serait bien de le faire assez vite, maintenant que vous êtes revenu dans l’Ascendance. Pour le moment, elle n’a peut-être pas dû avoir le temps d’avoir beaucoup de contact avec bien du monde, mais ça viendra vite. Surtout si tu recommences à travailler en politique."

Hum, oui, c’est vrai qu’il fallait y penser… Sur le coup, il se sentit un peu coupable de ne pas y avoir déjà pensé. Bon, pour le moment, ce n’était pas encore une priorité, mais sa belle-sœur avait raison, ça allait bien vite le devenir.

"Il faudra aussi que tu lui montres comment s’habiller en public et le reste… tu dois te souvenir de tout cela, y compris des codes pour les femmes."

"Ne t’inquiète pas, je n’ai pas oublié, très loin de là. Mais c’est vrai que j’aurai dû lui en parler avant. Lorsqu’on est revenus, ce n’était pas la priorité, il a d’abord dû se faire à cette situation et retrouver sa place. Puis lorsque Lorana est tombée enceinte, penser aux codes sociaux de l’Ascendance n’était pas non plus ma priorité, il faut bien le dire. Je crois que je ne lui ai jamais parlé du statut social, en fait."

Il en imaginait déjà certains soupirer extrêmement fort face à ce genre d’oubli. Pourtant, il avait des circonstances atténuantes. Revenir à la vie par une faille était déjà un problème beaucoup plus urgent à se préoccuper. Puis les retrouvailles avec sa famille, avec Lorana, comprendre la situation dans la galaxie, rencontrer les Jedis, préparer l’arrivée d’Edelweiss et finalement le départ vers Copero… Il ne s’était pas interrogé un seul instant sur le côté social et politique de l’affaire. Mais il aurait dû, c’est vrai, ne serait-ce que pour esquiver certains soucis. Les Humains n’avaient autant de codes à apprendre. Une sacré chance, maintenant qu’il y songeait et qu’il avait pu comparer les deux.

"Pour ce qui est de bien choisir sa tenue, je n’ai pas vraiment plus de goût que Formbi, c’était en plus simple pour les hommes. Tu voudras bien la conseiller ?"

« Ne t’inquiète pas, je n’ai pas oublié, très loin de là. Mais c’est vrai que j’aurai dû lui en parler avant. Lorsqu’on est revenus, ce n’était pas la priorité, il a d’abord dû se faire à cette situation et retrouver sa place. Puis lorsque Lorana est tombée enceinte, penser aux codes sociaux de l’Ascendance n’était pas non plus ma priorité, il faut bien le dire. Je crois que je ne lui ai jamais parlé du statut social, en fait. Pour ce qui est de bien choisir sa tenue, je n’ai pas vraiment plus de goût que Formbi, c’était en plus simple pour les hommes. Tu voudras bien la conseiller ? »

« Bien sûr. Il faudra qu’elle puisse apprendre les codes pour les journées ordinaires et ceux des cérémonies. Lorsque viendra sa cérémonie de bienvenue, par exemple, aucun impair ne pourra être commis. Comme toi, ma chouquette, on va t’apprendre à t’habiller comme maman. »

Sa nièce battit un peu des mains en riant alors même qu’il était certain qu’elle n’avait pas compris un traître mot. Adorable. Sa tante l’embrassa sur le front avec un très grand sourire, en la tenant tout contre elle. Lorsqu’ils étaient si petits et si mignons, comment leur résister ? Tout en câlinant, Ewime ajouta pour le papa une liste complète des sujets dont il devra parler à Lorana, d’abord d’un point de vue social, puis d’un point de vue politique, avant de passer au point de vue culturel. Il pourra trier plus tard et retirer ce dont ils avaient déjà discuté entre eux. Bien des choses dont on s’habituait très vite, lorsqu’on grandissait dans ce milieu, mais qu’on ne pensait pas forcément à expliquer aux nouveaux venus. Il était vraiment, vraiment très dommage qu’il n’ait pas instruit son épouse sur tous ces sujets avant, mais soit. Puisque c’était fait, il avait beaucoup de leçons à rattraper.

Elle pressa également Thrass de montrer à sa femme, sur l’holonet, des exemples, en ce qui concernait les vêtements de cérémonie, l’attitude à apporter, les formules de politesse et les salutations traditionnelles. Tout en réfléchissant à ce qui était le plus urgent, à faire apprendre à Lorana… Il y avait tellement de choses… Jamais elle n’avait eu un cas de figure où une personne adulte devait tout apprendre du monde de la haute société en très peu de temps, ce genre de code s’enseignait, d’ordinaire, dès l’enfance. Personne ne lui pardonnera la moindre erreur, à cause de son statut d’Humaine. Par chance, cette petite puce, elle, pourra recevoir l’éducation adéquate dès sa plus tendre enfance. Tiens, par ailleurs, elle ajouta au fil de la discussion que Lorana devra apprendre, en sus, à mieux contrôler ses émotions et prendre confiance en elle. Un point très important, une fois encore, même bien plus que tout le reste, tant elle en manquait terriblement.

« D’ailleurs… Toi aussi, tu devrais t’entraîner un peu à la gestion des émotions, tu es… Très expressif là-dessus. »

Elle lui adressa un sourire, pour compenser un peu, car ça pouvait sonner brutal ou comme un reproche. Néanmoins, c’était important. Malgré les années qu’il avait déjà passé en politique, il restait plus sensible que beaucoup d’entre eux.

Thrass imaginait déjà la longue conversation qu’il devra avoir avec son épouse sur ce sujet… Puis sur tous ceux que sa belle-sœur lui lista dans la foulée. Un flot quasiment ininterrompu, allant des sujets culturels purs à ceux sociaux et comportementaux, en passant bien sûr par la politique. Il se notait mentalement le plus urgent, triant presque machinalement par ordre de priorité puis par domaine. Une habitude prise au travail, dès ses débuts. Il montrera des exemples et des vidéos, pas de problèmes là-dessus. Il existait en ligne une multitude de petits « cours », très accessibles, pour ces apprentissages. Ewime en vint finalement, après cette très longue liste, à la question de la confiance en soi, du contrôle des émotions, que sa femme devait travailler. Lui estimait qu’elle s’en sortait bien mieux aujourd’hui qu’il y a seulement quelques mois. Il y avait certains sujets où elle cessait peu à peu de culpabiliser.

"D’ailleurs… Toi aussi, tu devrais t’entraîner un peu à la gestion des émotions, tu es… Très expressif là-dessus."

"Seulement lorsque ça touche un sujet très sensible… Un membre de ma famille."

Il était capable, il avait appris, à conserver son sang-froid dans tout type de circonstances. Néanmoins, la famille avait toujours été et restera son plus gros point faible. Alors, oui, il était sans nul doute plus sensible qu’il ne devrait l’être et avait plus de mal que la majorité à ne pas se laisser toucher par les différents événements. Il le savait et travaillait là-dessus depuis des années. Malgré ça, si on s’en prenait à ses proches, la corde sensible demeurait bien présente. Il ne parvenait pas à ôter ce point faible, il n’avait pu que l’atténuer un peu. Mais c’était dur… Entre Thrawn qui avait, littéralement, passé toute sa vie à se fourrer dans des dizaines de situations complètement improbables et sa femme qui avait un talent incroyable pour s’attirer les pires ennuis, c’était souvent difficile de demeurer parfaitement calme ! Qui sait ce que sa fille allait pouvoir inventer, à son tour, lorsqu’elle sera un peu plus grande.

"Mais j’y travaille, je fais de mon mieux pour ça, je te l’assure. Et ça devrait mieux se passer. Lorana risque moins d’ennuis, maintenant, ça aide à rester apaisé. Quant à Thrawn… Bon… Je vais me consoler en me disant qu’au moins, il n’est jamais seul."

Cela dit, étant donné ce qui s’était passé récemment, son frère était sans doute celui qui se mettait le moins en danger pour le moment… Malgré son métier. Thrass dû retenir un long soupir, à cette pensée. Cette galaxie ne tournait plus rond. Il ramena la conversation sur un autre terrain, par la suite, moins glissant que celui-ci. Ils discutèrent encore deux bonnes heures, en ne s’arrêtant que pour boire ou grignoter quelque chose. En fin d’après-midi, le temps qu’Ewime fasse une courte sieste avant le repas du soir, il reprit sa fille dans ses bras et emprunta la salle de bain, pour pouvoir aller donner le sien à sa petite. A cette heure, comme toujours, elle commençait à plus s’agiter et pleurer un peu. Mais elle se calmait dès lors qu’ils le mettaient dans l’eau et qu’elle pouvait y battre des mains. Une fois qu’il l’en sortit, elle se remit aussitôt à pleurer, elle devait avoir faim.

"Tu vas réveiller tata, mon cœur, chht chht chht."

Il aurait pu tout aussi bien s’adresser à la porte, il aurait obtenu le même résultat. Thrass la sécha et l’habilla, avant de l’emmener avec lui dans la cuisine, le temps de préparer le biberon. Et adresser un regard désolé, au passage, à sa belle-sœur, car la petite refusait de s’arrêter de pleurer pour le moment. Elle pleura tout le temps de la préparation puis s’arrêta enfin lorsque son père se rassit avec elle dans le salon et lui glissa la tétine dans la bouche. Voilààà… Sa fille mit les mains contre le biberon, comme si elle pouvait déjà le tenir, tétant tout en le regardant. Tous les soirs étaient ce même rituel, leur bébé ne voulait pas s’arrêter de pleurer, criant l’appel du ventre, tant qu’elle n’avait pas soit son biberon, soit le sein de sa mère pour téter. Thrass ne s’était pas souvenu, avant d’avoir sa petite puce dans les bras, d’à quel point un bébé pouvait hurler forte et en continu, s’il avait faim.

"Tu voudras que je prépare à manger toute à l’heure, Ewime, ou tu as déjà quelque chose de prévu ?"

« Seulement lorsque ça touche un sujet très sensible… Un membre de ma famille. Mais j’y travaille, je fais de mon mieux pour ça, je te l’assure. Et ça devrait mieux se passer. Lorana risque moins d’ennuis, maintenant, ça aide à rester apaisé. Quant à Thrawn… Bon… Je vais me consoler en me disant qu’au moins, il n’est jamais seul. »

Ce n’était pas faux. Mais bon, Thrawn était tout de même un militaire, il vivait littéralement au milieu de la guerre et des combats, difficile de le garder écarté du danger dans ces conditions. Quant à Lorana, oui, ça devrait aller mieux maintenant. Elle tenta quand même de le rassurer sur ce sujet, avant qu’ils ne passent peu à peu sur d’autres sujets de discussions. Puis à la fin de l’après-midi, elle dormit un peu, le temps que Thrass s’occupe de sa fille et lui faire prendre son bain. Une sieste de courte durée car les cris de la petite la réveillèrent bien vite, lorsqu’elle réclama à manger. Elle mit un moment à émerger, assez pour que son beau-frère ait le temps de préparer le biberon, en se disant que ça promettait, pour son propre bébé… Comment un si petit être arrivait à hurler aussi fort ? Elle était même certaine que la moitié de la base l’avait entendu. Ça résonnait, par ici, en plus ! Comme il n’y avait, pour le moment, aucun bébé vivant dans cette base, certains devaient se demander d’où surgissait le bruit.

« Tu voudras que je prépare à manger toute à l’heure, Ewime, ou tu as déjà quelque chose de prévu ? »

« Ne t’inquiète pas, c’est déjà tout prévu. »

Il fallait bien. Elle avait l’habitude de se débrouiller seule, même malade ou simplement très fatiguée, car elle ne pouvait pas toujours avoir quelqu’un pour l’aider. Elle se reposa toujours le temps qu’il donne le biberon à la petite, puis qu’il aille la coucher, avant de se lever et aller leur réchauffer le repas du soir. Thrass devait rester trois jours, avec la petite, comme prévu depuis un moment. C’était l’occasion pour Ewime de profiter un peu de sa nièce et pour son père de s’entraîner un peu, loin des regards et de se remettre un peu à jour, sur ce qu’il avait dû apprendre plus jeune. En quelques jours, il n’aura pas le temps de faire beaucoup, ce n’était qu’une remise en bouche. Il poursuivra une fois rentré. Une fois le temps bien calé entre le travail qu’il allait reprendre, le temps passé en famille et l’aide apportée à sa femme pour le projet de Formbi. En résumé, beaucoup de travail en perspective. Ils ne mangèrent que tous les deux, elle savait que Thrawn allait rentrer bien tard, ce soir, cette fois en discutant de l’Ascendance et des dernières nouvelles. Elle appréciait beaucoup pouvoir échanger avec quelqu’un de son peuple, qui pouvait facilement comprendre ce qui se passait et en discuter tranquillement.

Plus tard dans la soirée, avant d’aller se coucher, elle prit un moment pour observer son ventre gonflé, devant le miroir, en robe de nuit. Plus le moment approchait et plus elle commençait à avoir très peur et se poser encore plus de questions que d’ordinaire. La peur insidieuse de mourir ne pouvait disparaître, pas depuis qu’elle avait su que dans le temps de Feesa, sa petite était née alors qu’elle-même mourrait déjà. Il lui était impossible de ne pas y penser, quand bien même Feesa ne lui avait pas parlé des circonstances exactes. Thrawn sera là, sans aucun doute, mais elle avait tout de même peur… Peur de la douleur, peur que son bébé ait mal lui aussi, peur qu’il soit malade comme elle, peur de ne pas avoir le temps de le voir ou de le serrer dans ses bras s’il y avait le moindre problème grave. Peur de… Peur de tellement de choses. Elle inspira un grand coup et tenta de se raisonner, en se répétant qu’elle sera bien entourée, ce jour-là, que les examens récents ne montraient aucun souci pour son bébé, qu’il n’y avait pas de raisons que tout se passe mal ! Normalement. Elle alla se coucher en se répétant tout ça en boucle, puis s’efforça de se relaxer un maximum. De toute façon, à quoi bon stresser ?