Tentative de meurtre

Dim 3 Oct 2021 - 16:04

Ces derniers jours avaient été très bien remplis et certaines décisions sans doute un peu précipitées… Le chef d’opération n’aimait pas vraiment ce qui se préparait et l’avait fait savoir, jugeant que c’était un peu trop tôt et surtout qu’ils n’avaient pas du tout pris le temps, cette fois, de tout préparer correctement. D’ordinaire, dans toutes les opérations menées ces dernières années, ils disposaient toujours de longs jours voire parfois de longs mois pour monter chaque plan et tout organiser dans les moindres détails ! ici, non seulement ils avaient eu un temps ridiculement court pour tout préparez, soit à peine une dizaine de jours, mais en plus, ils allaient devoir agir dans un lieu public au cœur de la capitale. Mengres fulminait encore en y repensant, la discussion avec les commanditaires avait été très houleuse. Ce n’était pourtant pas leur genre, de précipiter pareilles décisions ! Même si cette femme était désignée comme dangereuse, ce n’était qu’une raison de plus de prendre le temps de bien réaliser les choses ! Mais non, ces messieurs estimaient qu’agir dans de telles circonstances n’avait rien de bien compliqué, pour des personnes ayant l’habitude de ce type de manœuvres.

Cette préparation chaotique lui restait en travers de la gorge… Même maintenant, alors qu’ils étaient arrivés dans l’hôpital et se préparaient à cueillir la cible. Ils n’avaient pas même eu le temps de bien l’observer, durant au moins deux semaines et plus ! Ni de voir avec qui elle parlait assez régulièrement, hormis l’autre femme humaine à qui elle venait rendre visite à la maternité. Tous étaient armés, en tenue, le visage couverts, au cas où ils pourraient être repérés par des caméras. Mengres ne digérait toujours pas ces circonstances idiotes, en faisant placer les cinq hommes avec lui. Il avait l’habitude d’une certaine violence… L’habitude d’être utilisé comme un pion par certaines organisations dans l’ombre, pour protéger les intérêts et la sécurité de l’Ascendance. Ils étaient, tous les six, habituellement chargés du sale boulot, somme toute. Lorsqu’un l’un d’eux se faisait arrêter, il prenait sur lui toute la charge des accusations et personne d’autre ne pouvait être ciblé. Les missions se déroulaient toujours de cette manière, aucun d’entre eux n’avait de scrupules, quand on leur désignait une cible.

Ils attendaient au niveau du sous-sol, derrière la maternité. C’était par là qu’entraient et sortaient la plupart des visiteurs, car un chemin passant par le parc permettait de rejoindre rapidement la plupart des quartiers résidentiels de la ville, ainsi que des transports en commun. Il ne restait qu’à attendre. Ils devaient capturer la cible, l’emmener hors de la ville, se débarrasser d’elle à l’abri des regards et faire en sorte qu’on ne la retrouve pas. Organisation de… Il grogna un peu, sous son masque, puis se tut. Moins d’une heure plus tard, ils virent leur cible quitter la maternité par les portes coulissantes et emprunter le passage, arrivant vers eux et la sortie du sous-sol. Dès qu’elle fut à portée, un de ses hommes tira, d’abord en paralysant… Et se prit lamentablement les pieds en quittant sa cachette, après avoir eu peur car il crut avoir vu une autre personne arriver juste derrière la cible. Abruti ! Heureusement, son plus vieux confrère tira aussitôt, cette fois pour de vrai, touchant la femme à deux reprises dans les jambes. Il bondit à son tour pour s’emparer d’elle, avant qu’elle ne puisse crier à l’aide ou essayer de se défendre, la plaquant au sol puis mettant une main contre sa bouche.

« Silence, petite, tu ne… »

Un brusque coup de blaster passa tout près de son oreille, si près qu’il fut presque sourd un instant. Deux autres avaient surgi, blasters au poing et les arrosèrent vivement. Ils se mirent tous à couvert d’un bloc et Mengres jeta la femme humaine près de son confrère, en la tirant par le col.

« Tues-la. »

Tant pis pour la discrétion. Son ami tourna son arme vers la femme et lui tira dessus à quatre reprises, à bout portant, en pleine poitrine. Ni l’un ni l’autre ne prirent la peine de vérifier qu’elle était bien morte, se contentant pour le moment de la laisser là derrière eux. Ils devaient à tout prix se débarrasser également des deux autres crétins qui avaient surgi et prendre la fuite, avant que des renforts n’arrivent.

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Dim 3 Oct 2021 - 16:35

Mitth'asui'nariel et Maron'esli'asu avaient suivi la jeune humaine à l'hopital, avec discrétion bien sur. En attendant d'avoir des pistes sur lesquelles, ils avaient tous deux décidé d'assurer la sécurité de Mitth'lorana'safis, sans lui en parler bien sur. S'ils l'avaient fait et qu'elle aurait refusé, ils auraient été bien embêté et se seraient retrouvés à n'avoir rien à faire ! Heureusement, leurs anciens métiers respectifs leur avaient appris les bases de la discrétion, et il était facile de suivre une humaine dans la foule du peuple chiss quand on est deux chiss. De plus, elle ne sortait que dans les mêmes endroits, ce qui était sage de sa part ! Moins on sortait et plus il était difficile de se faire agresser.

Là, elle rendait visite à son amie, Tayl’avan’to, aussi avaient-ils attendus dans une salle d'attente, près des ascenseurs, estimant que jamais quelqu'un n'oserait mener une action agressive dans un hôpital. Pour leur peuple pacifique, ce serait pire qu'un crime ! Risquer de blesser des gens malades ou déjà affligés serait une chose qui pourrait être passible des pires châtiments possibles : la perpétué ou même l'exil s'ils osaient faire cela dans la maternité de l'hôpital !

En la voyant prendre l'ascenseur pour repartir, le duo se leva et alla appeler une autre cabine. Ils n'étaient nullement inquiets, l'expérience de Maron'esli'asu prouvant que ce genre d'action était murement planifiée et qu'il était donc trop tôt pour que leur protégée soit victime d'une tentative maintenant. C'est surement pour cela qu'elle réagit plus lentement que son collègue quand les portes s'ouvrirent sur le rez de chaussé, non loin d'un parc calme et fréquenté, et qu'elle vit une demi-douzaine de chiss masqué et Mitth'lorana'safis à terre, visiblement touchée.

Mitth'asui'nariel agit avec une efficacité toute militaire : il sorti son pistolet et tira sur celui surplombant l'humaine, le ratant de bien peu. Dans le même temps, il alla s'agenouiller derrière un petit parapet, qui surplombe le chemin et lui octroya un bon couvert, lui permettant d'arroser de lasers bleus les agresseurs. Maron'esli'asu l'y suivi rapidement, se prenant tout de même un tir à l'épaule, qui ne l'empêcha nullement de continuer à répliquer contre les assaillants, un peu moins calme que son vénérable collègue, qui prouvait là son efficacité toute militaire, en neutralisant un, puis deux des criminels, forçant les autres à se mettre à couvert à leur tour.

Même après avoir, encore, tiré sur l'humaine inconsciente, dans le but de la tuer, recours logique quand on rate un kidnapping, les agresseurs restant tentèrent de faire de même face aux deux trouble-fêtes, en vain, chacun étant trop à l'abri pour neutraliser l'autre. Toutefois, d'autres invités surprise se firent annoncer : une patrouille de police se trouvant dans le parc approcha, avec prudence. Les quatre agents crièrent de cesser le feu, prenant sans le vouloir, les criminels par derrière, leur coupant toute retraite, alors qu'au loin se faisait entendre des sirènes : d'autres policiers seraient bientôt sur place.

Cela ne prit que quelques minutes de plus, avant que la police ne contacte l'hôpital, leur demandant d'amener des civières pour l'humaine blessée, et des housses mortuaires pour six chiss. Ces criminels s'étaient battus jusqu'à la mort, malgré la tentative des policiers d'en capturer vivants. Maron'esli'asu et son efficace confrère levaient les bras, sous la surveillance d'un inspecteur, qui les interrogeait en même temps, écoutant le duo expliquer qu'ils étaient là pour protéger l'humaine, pour laquelle on craignait une agression. Bien sur, ni l'un ni l'autre ne citèrent le nom d'un exilé connu.

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Dim 3 Oct 2021 - 17:45

Lorana réprima un petit bâillement en quittant la maternité, ce soir-là. La journée avait été longue et elle était allée rendre visite à Tayla un peu plus tard que d’habitude. La soirée débutait doucement, il y avait moins d’agitation dans la maternité aussi. Avant de sortir, elle réenfila rapidement sa veste puis mit son sac en bandoulière, ramenant avec elle deux livres que son amie venait de terminer et un film. A la sortie du service, elle salua d’un petit geste de main une infirmière qu’elle voyait assez souvent, très gentille, puis partir derrière, jusqu’aux sous-sols, son chemin habituel. Les pensées surtout occupées, pour le moment, par ce qu’elle allait dire à Thrass ce soir et l’envie de voir leur petite fille, via caméra… Ils avaient su qu’Eli allait pouvoir rejoindre sa femme d’ici quelques temps, maintenant, à la fin de sa mission actuelle. Perdue dans ses pensées, en marchant vers le parc, elle ne remarqua pas tout de suite la présence des autres personnes et ne réagit donc qu’avec un temps de retard. Sans saisir son arme assez vite et recevant deux coups de blasters, un dans la cuisse, l’autre dans la cheville.

Un type surgit et la fit basculer pour de bon au sol, en la plaquant par terre. Juste au moment où elle tentait encore d’attraper son arme, sous le choc à cause de la douleur et de la soudaineté de l’attaque. Elle voulut le mordre, pour se dégager, alors qu’un autre tir de blaster passait à ras de la tête du type. Puis une pluie de coup s’ensuivit. C’est là que le type la tira par le col et l’envoya valser contre un muret, plus loin derrière une rangée de poteaux. Son ordre tomba, elle eut juste le temps de lever les bras par réflexe pour se protéger la tête puis une très vive douleur la frappa de plein fouet à la poitrine. Au sol, elle perdit un moment tout le fil de ce qui se passait autour d’elle, entendant à peine les tirs échangés ou les cris. Les oreilles bourdonnantes et une souffrance intense émanant de son corps tout entier. Tout s’était passé si rapidement et soudainement qu’elle ne réalisa pas ce qui venait d’arriver, l’esprit tout entier occupé par la douleur ressentie. Malgré la souffrance, elle se sentait pourtant basculer de plus en plus… Le corps lourd et une furieuse envie de se laisser aller, là, immédiatement. Fermer les yeux, s’endormir… ne plus avoir mal.

Au loin, comme si ça se passait à des kilomètres de là, une sirène hurlante vint s’ajouter aux nombreux bruits étouffés tout autour d’elle. Assez pour la déranger alors qu’elle peinait de plus en plus à conserver les yeux bien ouverts. Le bruit ne cessait pas, bientôt, elle crut voir des gens courir partout, la vision très floue. Puis d’autres personnes arrivèrent au-dessus d’elle, elle sentit des doigts appuyer contre son cou, pour chercher le pouls sans doute. La douleur la réveilla d’un bloc quand ils commencèrent à la manipuler et elle lâcha un léger gémissement. Quelqu’un lui inséra une perfusion dans le poignet, sur place, un autre lui colla un truc sur le visage et elle sentit de l’air passer. On lui dit de respirer un grand coup, ce qu’elle fit par automatisme, puis aussitôt, son corps devint encore plus lourd. L’air avait un goût bizarre… Un goût de médicament… Sans plus comprendre ce qui se passait, elle se laissa tomber dans l’inconscience, incapable de lutter…

Le réveil se fit dans une chambre d’hôpital. Lorana mit un bon moment avant de comprendre où elle était, assommée par les anti-douleurs. Il s’écoula quelques minutes avant qu’un homme, alerté sans doute par les appareils, n’entre dans la chambre. Après quelques examens, il s’assit à côté du lit puis lui raconta ce qui était arrivé. L’agression à la sortie de la maternité, la fusillade qui s’était ensuivie. La mort des agresseurs par la police, aidés par Thasuin et Neslia. Son hospitalisation ici, les opérations qu’elle avait dû subir et enfin, les soins dans cette chambre, sous bonne garde. Elle parvint à bredouiller sa question, pour avoir des nouvelles de Neslia, puisqu’elle avait été blessée à cause d’elle. Le docteur fit une sorte de grimace, un peu étrange, puis répondit qu’elle se portait mieux aujourd’hui. Très bien… La réalisation qu’elle avait failli y rester venait peu à peu dans son esprit, encore embrouillé. Accompagnée par la culpabilité de n’avoir pas vu le coup venir et donc mis en danger ses deux conseillers, par cette faute.

« C’est la première fois qu’une chose pareille arrive ici… A deux pas de la maternité, en plus ! toute la ville est en émoi, l’Ascendance entière doit déjà être au courant. Votre mari est arrivé, il attend avec impatience votre réveil. »

« L’Ascendance entière juste pour... »

« Je vais chercher votre famille. »

Il se releva et sortit rapidement. Elle comprenait encore moins. Tout le monde au courant pour une tentative de meurtre ? Ce n’était pas le genre de drame qu’on entendait souvent, d’habitude ? Trop fatiguée pour réfléchir, elle laissa couler cette question. Pensant juste qu’elle devra s’assurer que personne n’avait été gravement blessé à cause d’elle…

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Dim 3 Oct 2021 - 21:38

C’était ça, la définition d’être à moitié mort d’inquiétude… Effondré dans un coin, sur une chaise, à tant angoisser qu’il eût déjà rongé tous les ongles de sa main et était prêt à attaquer tout ce qui lui passait sous la main. L’agression avait eu lieu il y a trois jours, maintenant… Trois jours d’une inquiétude infernale car pour le moment, sa femme n’était toujours pas réveillée. Il avait même déjà oublié son agacement initial qu’elle n’ait pas voulu l’avertir de ce qui se tramait. Bien trop inquiet pour repenser à ça. Parti en vitesse de Copero, il avait à peine pris le temps de fourrer deux ou trois affaires dans une valise, installer sa fille dans un berceau anti-gravitionnel et en route. Depuis, il passait ses journées à l’hôpital, la nuit à l’hôtel, attendant… Il passait une grosse partie de son temps au chevet de Lorana à attendre qu’elle se réveille, au moins rassuré par la présence des gardes à sa porte, l’autre partie dans les salles d’attente, lorsque les docteurs lui disaient d’aller prendre l’air.

Il reprit sa fille dans ses bras lorsqu’elle commença à montrer quelques signes d’agitation, avant qu’elle se mette à pleurer, puis marcha un peu avec elle pour la bercer. Là… Sa fille s’apaisa un peu, blottie contre lui, alors qu’il l’embrassait dans les cheveux. Jamais, même dans ses pires cauchemars, il n’aurait pu imaginer qu’un drame pareil puisse arriver ! Une tentative de meurtre… Qui plus est, en plein jour, à la sortie d’une maternité… L’affaire avait déjà fait pas mal de bruit dans les journaux et était avidement commentée. Les six agresseurs avaient refusé de se rendre, préférant la mort à la capture, excluant de fait qu’on puisse comprendre qui les avait envoyés et pourquoi. Même si Thrass avait une certaine idée sur le sujet… Mais, malheureusement et une fois de plus, aucune preuve. C’était bien ça qui l’enrageait le plus, ce sentiment que leurs ennemis pouvaient continuer d’agir en toute impunité !

Il continuait de déambuler pour bercer sa fille lorsque le docteur s’occupant de sa femme vint le retrouver. Pour lui annoncer que Lorana était enfin réveillée. Infiniment soulagé, il récupéra aussitôt ses quelques affaires et le suivit dans la chambre, passant à bonne vitesse devant les gardes. Enfin ! S’approchant d’elle, il se pencha aussitôt pour l’embrasser sur le front, tellement soulagé de la voir les yeux ouverts qu’il en tremblait. Il porta aussi leur fille doucement contre elle, pour qu’elle puisse la voir et l’embrasser, pensant que c’était surtout de voir son bébé qui allait lui faire du bien. Heureusement, leur bébé était trop jeune pour comprendre ce qui arrivait à sa maman, mais au moins, la voir et sentir son odeur allait lui faire du bien. I ne pouvait pas la poser contre elle, pas avec ses blessures, mais il l’allongea contre son bras, sur le côté, pour qu’elle soit quand même contre sa maman.

"J’ai eu tellement peur," bredouilla-t-il avec un peu de peine.

Elle était vivante, c’était le principal… Il l’embrassa encore longuement sur le front puis sur les lèvres, tout en se retenant très fort de ne pas pleurer. Ces derniers jours faisant partis, sans conteste, des pires de son existence. La dernière fois qu’il avait autant angoissé, c’était lorsque son petit frère avait été blessé si gravement, lui aussi… Mais pas dans les mêmes circonstances. Il s’assit ensuite sur la chaise près du lit, en les regardant toutes les deux.

"Comment te sens-tu ? Tu te souviens de ce qui est arrivé ?"

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Mer 6 Oct 2021 - 11:01

Lorsque Thrass arriva, avec leur fille dans les bras, elle tendit la main comme elle put, en essayant de ne pas tirer sur ses blessures, pour la lui passer dans les cheveux, lorsqu’il l’embrassa. Puis elle pencha la tête sur le côté pour embrasser leur fille sur le front, les joues et son petit nez. Les avoir tous les deux à côté lui avait déjà fait oublier une partie de la douleur, surtout lorsque son mari put allonger leur bébé dans le creux de son bras. Pas exactement contre elle, elle ne pouvait malheureusement pas, mais au moins l’avoir toute proche ainsi, c’était déjà bien. Sa petite lui semblait un peu stressée ou mal à l’aise, sans doute à cause de la course de ces derniers jours… Et surtout parce qu’elle avait dû ressentir l’inquiétude de son père. Leur bébé aspirait ces sentiments comme une éponge. Lorana fit de son mieux pour ne pas trembler en tendant l’autre main pour caresser la joue de son bébé et tenter de la consoler, qu’elle ne ressente pas plus de stress encore.

« J’ai eu tellement peur. »

Prête à lui dire qu’elle était désolée, elle n’en eut pas le temps car il se remit à l’embrasser, avant de s’asseoir. En lui faisait oublier du même coup ce qu’elle avait imaginé lui répondre. Contre son bras, sa fille était maintenant occupée à essayer de mordiller ses propres mains, puis se mit à sucer l’oreille de son lapin en peluche. Même avant qu’elle ne parte pour Csilla, Lorana avait remarqué qu’elle mettait de plus en plus souvent tout ce qui lui tombait sous la main dans sa bouche. Ce qui avait conduit ses parents à ne plus rien laisser traîner, surtout ce qui était très petit, de peur qu’elle ne l’avale et s’étouffe. Elle reposa la tête contre l’oreiller, très fatiguée et le corps lourd. Bouger simplement les bras était un effort, cela dit, ça le valait parfaitement, pour câliner un peu son bébé. Combien de temps allait-elle devoir rester dans une chambre d’hôpital… ? Elle ne savait pas trop elle se trouvait, en plus, espérant juste que ce n’était pas le même hôpital public que celui où elle avait été agressée à la sortie… Pas qu’elle n’avait pas confiance mais… En fait, non, elle n’avait plus la moindre confiance. Au point de vouloir que Tayla aussi soit transférée ailleurs, dans une autre ville, plus sûre.

« Comment te sens-tu ? Tu te souviens de ce qui est arrivé ? »

« Assommée, épuisée… Je me souviens, oui, ça a été… Enfin, j’ai eu de l’aide heureusement. Mais ils ont été blessés aussi. »

Elle soupira un peu, en pensant qu’elle devra les remercier tous les deux en les renvoyant… Quand, par contre, dur de le dire. Ils étaient peut-être rentrés sur Nirauan, justement à cause de cette histoire, elle n’en savait trop rien. En plus, maintenant, Tayla devra rester toute seule, en attendant qu’Eli arrive. C’est qu’elle finit par marmonner, pas assez en forme pour parler plus fort que cela, pour le moment. Sa petite commençait elle aussi à s’endormir contre elle, gigotant bien moins que tout à l’heure. Elle se sentait bizarre… Et au fond, assez idiote d’être dans cet état mental alors qu’elle avait pourtant déjà connu des situations de violence ou de combat, au cours de sa vie, qu’elle avait été entraînée à les gérer et y faire face. Même si elle ne s’était pas attendue à se faire tirer dessus en sortant d’une maternité, en plein jour, c’était quand même désolant d’en être choqué, lorsqu’on avait été formé pour ne pas se laisser abattre dans ce genre de cas.

« J’avais ressenti la menace mais de là à penser que ça irait jusqu’à la tentative de meurtre en plein jour… »

Si elle avait bien compris le médecin toute à l’heure, ça avait aussi choqué dans l’Ascendance. Avec une telle discrétion… Ses assaillants, en plus, étaient morts.

« Tu crois que ça va se calmer vite, dehors, pour cette histoire ? »

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Mar 12 Oct 2021 - 10:14

– Assommée, épuisée… Je me souviens, oui, ça a été… Enfin, j’ai eu de l’aide heureusement. Mais ils ont été blessés aussi.

– Pas gravement, de ce que j’ai entendu, ne t’en fais pas. Ils sont restés debout et n’ont pas eu besoin d’opération ou de soins intensifs.

Il lui massa doucement le front du bout des doigts pour la détendre, tranquillement. Après une petite minute, elle ajouta dans un murmure que Tayla était toute seule, depuis l’incident. C’est vrai mais la future maman comprenait sans doute très bien que sa visiteuse principale ne puisse plus aller la voir en ce moment… C’était déjà un miracle qu’elle ait survécu, après autant de tirs ! Alors oui, il comprenait qu’elle s’inquiète pour Tayla mais estimait tout de même préférable qu’elle commence à s’inquiéter un peu plus pour elle-même. Pour sa propre sécurité et celle de leur fille. Avec l’inquiétude venait aussi une très grande colère, contre les commanditaires de cette attaque immonde, quels qu’il soit. Cela pouvait-il être les membres de cette association… ? Iraient-ils jusqu’au meurtre ? S’ils étaient bien les responsables de cet acte, alors ils pouvaient très bien être les véritables instigateurs d’accidents passés…

– J’avais ressenti la menace mais de là à penser que ça irait jusqu’à la tentative de meurtre en plein jour…

Oh, ce qui choquait l’Ascendance, c’était la tentative en elle-même, tout court. L’heure où elle s’était produite n’avait pas une très grande importance dans l’affaire, tant l’acte à lui seul était déjà si grave. Ce n’était plus arrivé depuis plusieurs décennies, maintenant, tout le monde ne parlait plus que de ça. Tous les journaux en avaient fait les gros titres, pas seulement sur Csilla, même les journalistes, du soir, débattaient sur plateau de l’affaire et des recherches qui avaient débuté. C’est en pensant à cela qu’il secoua la tête, lorsque sa femme lui demanda si ça allait se calmer vite. A son humble avis, il n’y avait pas la moindre chance pour que l’émoi retombe avant très longtemps. Même les leurs partis sur Nirauan devaient tous être au courant, il en était certain. Il faudra d’ailleurs qu’il envoie des nouvelles à la famille, qu’ils ne s’inquiètent pas trop… Enfin… Rassurer un peu, au minimum. Ewime allait sûrement beaucoup s’en faire, quoi qu’il en soit.

– Tous les journalistes ne parlent plus que de ça, en ce moment, ce n’était plus arrivé depuis si longtemps. Je ne pense pas que ça va être oublié de sitôt. Ton visage tourne en boucle sur les chaînes d’informations, depuis quelques jours. Désolé pour ça.

Ça n’allait pas du tout lui plaire, il le savait parfaitement. Histoire de contrebalancer, il l’embrassa longuement sur la joue, avec un petit sourire, pour la réconforter. Quelle manière de devenir célèbre… Avoir survécu à une tentative de meurtre, première victime de ce crime depuis des générations et avec une enquête en cours. En se rasseyant, il remonta un peu la couverture pour bien les couvrir, toutes les deux.

– La police viendra sûrement t’interroger, lorsque tu auras assez de forces. Retrouver les commanditaires de ces types est devenu la priorité. Ils ont été identifiés, tous, ils viennent de clans différents et pour le moment, rien de très louche n’a été noté, dans leurs vies. Leurs familles respectives refusent toujours de croire ce qui est arrivé et clament qu’il s’agit d’un complot. L’ambiance générale est… Bon, bref. Pour ce qui est des commanditaires, nous ne sommes pas les seuls à penser à ces médecins… Mais le prouver sera difficile.

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Jeu 14 Oct 2021 - 18:49

« Tous les journalistes ne parlent plus que de ça, en ce moment, ce n’était plus arrivé depuis si longtemps. Je ne pense pas que ça va être oublié de sitôt. Ton visage tourne en boucle sur les chaînes d’informations, depuis quelques jours. Désolé pour ça. »

Quoi… ? Quoi ?! Mais… Mais… Elle lâcha une moue très appuyée et très peu enthousiaste, même lorsqu’il se rapprocha pour l’embrasser puis remonter la couverture. Il ne pouvait pas être sérieux ! Si… ? A ce point-là… ? Mais… Son regard accrocha un court instant l’écran fixé au mur, dans un coin de la chambre d’hôpital, lui faisant redouter ce qu’elle pourrait entendre aux infos. En retournant la tête sur le côté, la vision de son bébé allongé et endormi contre elle suffit cependant à l’apaiser. Bizarrement, elle se souvenait plutôt bien de l’agression mais quasiment pas de ce qui était arrivé juste avant, de sa visite à Tayla ou même du chemin emprunter pour sortir de la maternité… D’ailleurs… ça voulait dire… Que Thasuin et Neslia l’avaient suivie là-bas depuis le début ? Depuis combien de temps faisaient-ils ça ? Ils n’étaient pas juste venus pour aider à trouver des informations, à la base, mais aussi pour ça ? Car si oui, ça voulait dire qu’elle les avait mis encore plus en danger que prévu, c’était à elle de faire plus attention que ça, toujours rester sur ses gardes et… Oh bon sang… C’était aussi de sa faute si l’agression avait pu avoir lieu…

« La police viendra sûrement t’interroger, lorsque tu auras assez de forces. Retrouver les commanditaires de ces types est devenu la priorité. Ils ont été identifiés, tous, ils viennent de clans différents et pour le moment, rien de très louche n’a été noté, dans leurs vies. Leurs familles respectives refusent toujours de croire ce qui est arrivé et clament qu’il s’agit d’un complot. L’ambiance générale est… Bon, bref. Pour ce qui est des commanditaires, nous ne sommes pas les seuls à penser à ces médecins… Mais le prouver sera difficile. »

Oui… Elle hocha juste un peu la tête pour dire oui, actuellement un peu trop occupée à digérer la culpabilité, avant de pouvoir en faire plus. Après un moment, elle finit par laisser la lutte de côté, songeant qu’elle aura plus le temps d’y réfléchir ce soir. Ou plus probablement cette nuit. A la place, elle se décida à raconter, doucement à cause de la fatigue, à Thrass ce qui s’était passé durant les deux semaines précédant son agression. Ce qu’elle avait vu, ressenti et à ce à quoi elle était sûre d’avoir échappé. Mais pour ce soir-là… C’était elle qui aurait dû poursuivre, se tenir sur ses gardes et faire attention. Comme les jours d’avant. Elle comprenait que les familles de ces hommes se démènent pour hurler leur innocence et crier au complot… Qui accepterait facilement qu’un membre de sa famille soit prêt à tuer ? Pour les commanditaires, en revanche, elle ne voyait pas encore comment trouver de preuves et ne se sentait pas assez bien pour y réfléchir dans l’immédiat.

« Essaye peut-être… avec Mitth'asui'nariel et Maron'esli'asu, ce sont les deux personnes envoyées par ton frère… Peut-être qu’ils ont déjà pu obtenir des informations de plus. »

ses yeux se fermaient tous seuls, comme pour sa fille toute à l’heure. A peine quelques minutes de conversation et elle avait déjà le sentiment d’avoir épuisé toutes ses réserves d’énergie. Cependant, se rendormir dans cet hôpital ne lui inspirait pas confiance, même si son mari était dans le coin. Une raison de lutter contre le sommeil.

« Ton ancien médecin traitant est toujours dans les parages… ? »

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Sam 16 Oct 2021 - 11:25

Thrass se sentait très partagé. D’un côté, il était en colère d’avoir été tenu à l’écart de toute cette histoire dès les débuts, d’un autre côté, il comprenait pourquoi elle l’avait fait, car il avait dû protéger leur fille avant tout. Entre les deux sentiments, il avait du mal à se placer. Surtout lorsqu’il entendait ce que sa femme avait affronté seule durant deux semaines et pire encore le piège qui avait fini par se refermer sur elle… A mesure qu’elle lui rapportait tout cela, sa colère initiale se déporta peu à peu sur une autre cible, à savoir ce médecin et sa clique de collègues. « Simples ressentis » ou non, peu importe, il avait confiance en ce qu’elle avait perçu et voyait ça comme des preuves irréfutables. Malheureusement, ce ne sera des preuves pour personne d’autre… Ce n’était même pas la peine de tenter, la police n’accordera aucune crédibilité à une preuve basée sur un simple ressenti, avec la Force ou non, ça ne tiendra jamais. Il inspira un grand coup, pour chasser l’envie grandissante d’aller immédiatement trouver l’autre ordure et lui exposer le fond de sa pensée.

"Essaye peut-être… avec Mitth'asui'nariel et Maron'esli'asu, ce sont les deux personnes envoyées par ton frère… Peut-être qu’ils ont déjà pu obtenir des informations de plus."

"C’est lui qui a…"

Donc il savait tout… ? Il… Bon sang… Thrass ferma lui aussi les yeux un moment, le temps de retenir un très long et fort soupir. D’accord… Donc son frère savait tout, il avait participé à le garder éloigné de tout ça et avait envoyé deux personnes pour aider. D’accord, très bien… Il ne pouvait évidemment pas être en colère, en revanche, il était assez exaspéré. Il n’aurait tout de même pas filé droit dans un piège si sa femme ou son frère lui avaient parlé de ça plus tôt ! Il aurait juste… Enfin… Peut-être que… Ou… Bon… Rouvrant les yeux, il secoua la tête et posa une main contre celle de sa femme, l’autre contre leur fille endormie. Il voulait voir ces deux personnes pour les remercier, avant tout, elles devaient sûrement être encore sur Csilla, toutes les deux. Il doutait qu’elles soient déjà repartis vers Nirauan. A moins peut-être d’une nouvelle urgence là-bas ou ailleurs, dont ils étaient les seuls à pouvoir se charger, allez savoir.

"Ton ancien médecin traitant est toujours dans les parages… ?"

"Il ne t’approchera pas, il y a des gardes devant la porte. Ni lui ni aucun de ses collègues. Thsans a imposé à l’hôpital que les médecins s’occupant de toi soit uniquement des personnes du Clan, dont il est sûr de la fiabilité. Dès que ton état sera plus stable, tu seras transférée sur Copero."

Il avait entendu l’Aristocra se charger de ça directement. Le directeur de l’hôpital avait commencé à répondre que la sécurité ici était pourtant assez fiable et Thsans l’avait vertement coupé pour imposer ses choix. C’était la première fois, d’ailleurs, que Thrass l’avait vu énervé… Dans de pareilles circonstances, de toute manière, le chef de Clan était parfaitement en droit d’imposer ce genre de mesures à l’hôpital public, peu importe la planète et la ville concernées. Ce n’était qu’une affaire de quelques jours, de toute façon, le transfert n’allait pas tarder à être réalisé. Ils n’attendaient que son réveil et un peu plus de forces, pour le voyage, rien de plus. Tout le Clan était furieux, en plus du choc, toucher à un des leurs, surtout de cette façon, ne passait pas. Certains dans les médias avaient insinué que le fait que Lorana soit humaine atténuait pourtant la gravité de l’affaire, mais pour les Mitth, ça ne changeait strictement rien à la donne.

"Tu n’as pas besoin de lutter contre le sommeil," reprit-il en lui caressant la main, en esquivant la perfusion. "Tu es protégée, personne de mauvais ne va t’atteindre ici. Repose-toi… Je vais aller rendre visite à Tayla et la rassurer elle aussi. Si tu veux, je demanderai aussi à ta conseillère si elle va vraiment bien, si ça peut te rassurer."

Si ça pouvait lui faire plaisir, après tout, pourquoi pas. Bien qu’il soit, de toute façon, déjà sûr de la réponse de l’ancienne enquêtrice. Il récupéra le plus doucement possible leur fille dans ses bras, pour ne pas la réveiller.

"Ne t’inquiète de rien, dors tranquillement et ne pense à rien d’autre. Je reviendrai te voir avec plus de nouvelles."

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Dim 17 Oct 2021 - 11:26

« Il ne t’approchera pas, il y a des gardes devant la porte. Ni lui ni aucun de ses collègues. Thsans a imposé à l’hôpital que les médecins s’occupant de toi soit uniquement des personnes du Clan, dont il est sûr de la fiabilité. Dès que ton état sera plus stable, tu seras transférée sur Copero. »

Il y avait des gardes devant la porte… ? Lorana tourna les yeux vers cette dernière, fermée de toute façon, puis sur son mari, en se demandant s’il était sérieux. A son air, oui… Se sentir protégée comme ça la perturbait, en fait… Enfin, avec Thrass, elle avait pris l’habitude depuis longtemps, c’était naturel, mais par d’autres personnes, c’était… Hum… Bizarre ? En revanche, être sûre que ni ce sale type ni ses collègues ne pourront approcher était très rassurant, c’était surtout ça qui la travaillait depuis son réveil. Dans cet état, elle ne serait pas capable de se défendre et encore moins de défendre les autres. Sa fille, Thrass… Eux aussi risquaient d’être pris pour cible, c’était eux qu’il fallait protéger en priorité. Leur petite était tellement fragile ! Son mari ajouta qu’elle pouvait dormir tranquillement et qu’il allait s’occuper d’aller lui prendre des nouvelles de tout le monde. D’accord, merci… Il reprit leur bébé, endormie aussi, dans ses bras, avec douceur. Edelweiss remua un petit peu mais ne se réveilla pas, la bouche légèrement entrouverte.

« Ne t’inquiète de rien, dors tranquillement et ne pense à rien d’autre. Je reviendrai te voir avec plus de nouvelles. »

Ils s’embrassèrent avant qu’il ne parte puis elle embrassa aussi leur fille dans les cheveux, en prenant garde à ne pas la déranger. Les revoir lui avait fait un bien fou… Ils allaient bien, c’était ça le principal. Lorsque la porte se referma, Lorana essaya de se laisser aller et de se détendre, en se répétant ce que son mari lui avait dit. Personne ne de malsain ne pouvait entrer ici, tout allait bien… De toute manière, le séjour dans cet hôpital risquait d’être court, si on devait l’emmener sur Copero assez vite. Ça restait bizarre… Que Thrass ait de l’aide et protection, c’était normal, il avait été Administrateur et ce n’était pas un étranger. C’était normal que ça s’applique aussi à elle ? Cette question lui tourna en tête encore de longues minutes. Puis le sommeil finit par l’emporter et tout effacer avec lui. Elle finit enfin par se rendormir, laissant tout le reste de côté pour le moment.

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