La Maison Channol

• Lieu : Coruscant, centre d’affaires
• Difficulté : Facile
• Participants : Takara Organa-Hilts, Pnj Isobel Mackay
• Méthode : Classique

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Channol est une très grande maison de Haute Couture, l’une des plus renommées de toute la galaxie ! Une Maison d’un tel prestige que son nom est connu même dans les pires bas-fonds des planètes de bouseux de l’Espace Sauvage, comme aime à le répéter son dirigeant. Son plus grand créateur, son Artiste Tailleur, daigne vous recevoir, ce matin, pour concevoir une robe de prestige. C’est un homme lui-même très haut placé dans la bonne société, dont l’influence est puissante.

Il vous tourne autour en vous examinant sous tous les angles, en prenant vos mesures et ne se gêne pas pour critiquer tout ce qu’il trouve problématique chez vous. Par exemple, la couleur « si banale ! » de vos cheveux ou la taille trop plate de votre poitrine.

"Vous faites au moins une taille 40, ce n’est pas convenable pour une personne de la haute société, regardez-vous, on dirait une paysanne de l’Espace Sauvage ! Ce n’est pas classe, rien ne va. Et cette couleur de cheveux, si basique ! Tout est à refaire, ça ne va pas du tout. Cette robe est bien trop simple pour la réception de standing qui vous attend, comment oser ne porter que du blanc ? Vous avez l’allure d’une pauvresse de la Bordure Extérieure avec ça. C’est ridicule, ce n’est pas fashion. Qui donc vous a maquillé si pauvrement ? Où est donc le style ?! Nous pourrions commencez par teindre vos cheveux en jaune abeille puis poser des implants, pour une coupe plus haute."

Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. La nouvelle princesse consort répétait ce schéma depuis déjà plusieurs longues minutes, après que l’Artiste Tailleur ait commencé à lui tourner autour, et à prendre les premières mesures. Il était important de ne pas répondre trop franchement à ses « observations », pour ne pas le froisser, et ce malgré l’envie croissante chez la sith de lui enfoncer son poing dans la figure, ou plus simplement de lui briser la nuque sans aucune autre forme de procès. Hélas, ce n’était pas une chose très bien vue, et elle n’avait pas eu à entendre Isobel le lui le rappeler pour en prendre clairement conscience. Debout, droite, elle se contenta de regarder l’artiste tournoyer autour d’elle avec un profond dédain, tout en se mordant fortement la langue pour ne pas lâcher le moindre mot, le moindre propos assassin à son égard. Nouvelle inspiration, nouvelle expiration. Chercher la sérénité, ignorer son agacement et sa colère naissante. Oui, voilà qui était bien mieux. Takara jeta un vague regard en biais vers sa récemment nommée Dame de Compagnie, dont la vue, et la présence était bien plus agréable que celle de cet homme, et de toute sa clique d’assistants.  

Il était déjà difficile d’accepter des critiques sur les travaux d’Isobel et du bataillon de suivantes du Palais qui avait été forcé de l’accompagner lors de ce déplacement sur Coruscant, Takara n’avait pas besoin de voir cet homme, peut-être influent dans la Haute Société mais n’étant au final rien de plus qu’un homme, remplaçable, et sans le moindre intérêt pour elle, venir l’attaquer su son physique. Ses yeux s’arrondir de surprise, et de choc, en l’entendant ainsi insulter les coutumes d’Alderaan, en plus de s’en prendre à son apparence. Comment pouvait-on avoir aussi peu de respect pour ce qui représentait, au final, sa clientèle ? Comment pouvait-il avoir autant de culot pour s’adresser de la sorte à des individus comme elle ? Oserait-il, par exemple, parler sur le même ton à Leia ? Takara, cette-fois-ci, marmonna quelque chose dans sa bouche.

Voilà qu’il voulait, en plus d’effectuer son travail, s’occuper de celui des autres ?

Elle déglutit, tout en se raclant la gorge, avant de jeter un regard menaçant à l’égard de l’Artisan Tailleur. La sith n’était pas n’importe qui. Elle était la femme de la Reine d’Alderaan, et apprentie officielle de l’Empereur. Cet homme, peu importe son influence, ses origines, ou sa position dans la Haute Société, se devait à minima de la respecter. Cette fois-ci, s’en était trop.

« Nous vous saurions gré de faire preuve d’un minimum de respect, en commençant par changer de ton, que ce soit à notre égard, ou envers le travail de mademoiselle Mackay et de ses assistants. »

Il n’y aurait pas de proximité entre elle et lui, ni même de familiarité, du moins tant qu’il n’aura pas corrigé son attitude. S’il voulait se montrer pédant, obtu et acerbe, soit. La sith était prête à lui tenir tête. Elle n’allait tout de même pas laisser ce type lui faire la leçon. Son regard glissa une nouvelle fois vers Isobel, avant de retomber, toujours aussi dur, et méchant, vers le petit homme qui prenait une dernière fois les mesures de son tour de taille, et de poitrine avec minutie et précision.

« Il nous semble, qui plus est, que vous êtes Artiste Tailleur, et non coiffeur. Vous vous contenterez donc d’effectuer votre travail, en prenant compte du travail des autres. Il est hors de question, et nous disons bien « hors de question », que vous apposiez le moindre doigt sur notre chevelure. Etalez-donc plutôt tout votre savoir-faire, en montrant que vous êtes capable de vous adapter à toutes les situations qui s’offrent à vous… »

Takara n’avait rien dit pour le maquillage, cela n’était pas un problème pour elle. Mais qui touche à sa chevelure, ce qui avait toujours marqué son identité depuis sa naissance ? Ce n’était tout simplement pas négociable. Oh Isobel devait surement être en train de crisser des dents, mais elle savait très bien qu’elle n’était pas du genre à lâcher si facilement le morceau, surtout quand la proposition qui lui était faite se révélait si ridicule…

Non mais sérieusement... des mèches, couleur jaune abeille ! Pfff, quelle indignité !

La Maison Channol était autant réputée pour la très haute qualité de ses fabrications que pour l’arrogance sans limite de ses grands créateurs, tous originaires de Coruscant, par ailleurs. Isobel s’efforçait de rester calme, depuis le début de ce travail. Silencieuse et bien droite sur son siège, elle se répétait mentalement et en boucle les règles et devoirs d’une Suivante au sein du Palais. Et lorsque ça ne suffisait plus, elle pensait alors à ses œuvres d’art favorites, des tableaux qu’elle allait souvent observer dans les musées de la capitale. Tout cela pour éviter de trop prêter d’attention aux commentaires honteux de cet homme, quand bien même son envie de l’étrangler sur place était de plus en plus tenace. Les personnes comme lui étaient tout simplement odieuses ! Elles se prenaient pour les maîtres de Coruscant et se permettaient, sans cesse, de rabaisser ceux qui n’étaient pas de la Haute Société de Coruscant. Devoir composer avec de telles personnes était… Humph… De nouveau, elle inspira profondément, péniblement, pour ne guère laisser la colère l’envahir.

"Vous faites au moins une taille 40, ce n’est pas convenable pour une personne de la haute société, regardez-vous, on dirait une paysanne de l’Espace Sauvage ! Ce n’est pas classe, rien ne va. Et cette couleur de cheveux, si basique ! Tout est à refaire, ça ne va pas du tout. Cette robe est bien trop simple pour la réception de standing qui vous attend, comment oser ne porter que du blanc ? Vous avez l’allure d’une pauvresse de la Bordure Extérieure avec ça. C’est ridicule, ce n’est pas fashion. Qui donc vous a maquillé si pauvrement ? Où est donc le style ?! Nous pourrions commencez par teindre vos cheveux en jaune abeille puis poser des implants, pour une coupe plus haute."

"Nous vous saurions gré de faire preuve d’un minimum de respect, en commençant par changer de ton, que ce soit à notre égard, ou envers le travail de mademoiselle Mackay et de ses assistants. Il nous semble, qui plus est, que vous êtes Artiste Tailleur, et non coiffeur. Vous vous contenterez donc d’effectuer votre travail, en prenant compte du travail des autres. Il est hors de question, et nous disons bien « hors de question », que vous apposiez le moindre doigt sur notre chevelure. Etalez-donc plutôt tout votre savoir-faire, en montrant que vous êtes capable de vous adapter à toutes les situations qui s’offrent à vous…"

Isobel fut au moins satisfaite de constater qu’elle n’était pas la seule à être agacée par l’attitude infecte de cet homme. Très bien. De plus, elle jugeait indigne que quiconque se permette de critiquer de cette façon les us et coutumes de leur peuple. Ces traditions étaient issues de siècles de bouleversements, de changements et d’Histoire, elles n’étaient pas parvenues à eux en un seul jour, la moindre des choses était de respecter leur passé et leurs coutumes ! Qu’il ne comprenne pas était une chose, qu’il les méprise en était une autre. Elle se leva tranquillement, paisiblement, faisant quelques pas dans l’atelier le temps de se calmer et surtout, conserver son sang-froid. Que l’on méprise son travail, c’était une parfaite habitude et elle n’en tenait jamais plus rigueur. En revanche, qu’on méprise Alderaan, c’était une tout autre affaire. Ce pédant de Coruscant songeait sans doute que rien de valable ne pouvait exister, en-dehors de cette planète-ville. Une ville, pourtant, on ne peut plus immonde. Effrénée, gorgée de lumière artificielle et bien trop peuplée. Une ville qui dépendait entièrement de ses exportations pour survivre. Qui cela pouvait sincèrement faire encore rêver.

"La simplicité de nos tenue a été construite au fil des années, de notre Histoire, par le désir de beauté transcendante et d’élégance. Une élégance qui ne se satisfait guère des décorums pompeux ou extravagants, comme cela se fait sur de nombreuses planètes. La richesse ne doit pas être voyante ni redondante. Un pouvoir intelligent ne s’impose pas de manière clinquante envers ceux le recevant. A moins que l’extravagance exagérée ne soit qu’un leurre, pour dissimuler une pauvreté d’esprit."

On ne lui avait pas demandé son avis, bien sûr, ce grand créateur pouvait s’offusquer qu’une simple suivante réponde de cette façon. Toutefois, il n’était pas question qu’elle laisse insulter la culture d’Alderaan sans réagir.

L’Artisan Tailleur n’a eu comme réaction qu’un reniflement de mépris en lançant que toute la haute Société – Digne de ce nom, bien sûr – ne jure que par ses créations et que son talent n’est évidemment plus à prouver depuis longtemps. Avant d’ajouter que même des personnes nées loin de Coruscant étaient capables, avec certes un peu d’efforts supplémentaires, de le réaliser. Il conclut cela d’un petit rire aussi amusé que méprisant, puis son rire se tasse avec la réponse qu’osa ensuite sortir la petite suivante. Qui lui avait donc parlé, à elle ?

"Quel terrible manque de tenue ! Une misérable servante se permettant de prendre la parole devant ses supérieurs ! D’autant plus dans une tenue de pauvresse ! Restez-en dehors du travail des créateurs, je n’habille pas les chiens !"

C’est sur un immense reniflement de mépris et un air encore plus hautain qu’il commence à sortir les étoffes pour débuter son travail.

Takara leva les yeux au ciel de désespération, en entendant l’artisan-tailleur lancer, une fois encore, qu’il était incontournable, et que donc, par voie de conséquence, sa parole faisait foi, quoi qu’elle puisse en penser. Son arrogance était tout bonnement infect, et sa petite voix aux intonations criardes, tout bonnement insupportable. La colère grondait chez la sith, qui peinait de plus en plus à garder son calme apparent, son regard émeraude glissant avec de plus en plus d’insistance vers Isobel. Elle voyait bien que sa nouvellement appointée demoiselle de compagnie, suivante attitrée, parvenait difficilement à contenir sa propre exaspération. Son aura venait souffler, petit à petit, une envie de venir étrangler l’artisan-tailleur que Takara se gardait bien d’écouter. Ce serait bien trop facile, bien que très satisfaisant, de voir cet homme gigoter dans les airs, à chercher son air, en réalisant que, finalement, il n’était pas différent des autres, et que la femme qu’il tenait tant à insulter tenait sa vie, et son talent, aux creux de ses doigts. Hélas, cela n’arrangerait pas son image, ou celle d’Alderaan… Son agonie n’était pas envisageable, si ce n’était pas d’une tristesse…

Les propos de Mackay était une distraction bien agréable. Voilà quelqu’un qui savait parler, et jauger ces propos pour se porter à la limite de l’insulte ouverte. C’était subtil, déguisé derrière une description juste assez rigoureuse pour la dissimuler jusqu’au coup de grâce. Malheureusement, l’artisan-tailleur ne l’entendit pas de cette oreille, ce qui ne fut pas bien surprenant…

« Quel terrible manque de tenue ! Une misérable servante se permettant de prendre la parole devant ses supérieurs ! D’autant plus dans une tenue de pauvresse ! Restez-en dehors du travail des créateurs, je n’habille pas les chiens ! »

Takara se figea un instant, les muscles crispés par les propos outranciers et emplis d’une méchanceté gratuite vis-à-vis d’Isobel. Comment osait-il, en sa présence, dire pareilles choses ? Se croyait-il vraiment au-dessus de tout protocole ? Se pensait-il totalement intouchable ? Le pauvre, la chute allait être grande, aussi grande que l’envie de Takara de le faire taire une bonne fois pour toute, la Force bouillonnant en elle. Hélas, bien trop incontrôlable pour simplement lui commander de faire des excuses, de se taire, puis de reprendre son travail en silence. Les joues rouges de colère, Takara aurait taper du poing sur la table si elle l’avait pu.

« Il suffit. Vous feriez mieux de faire attention à vos manières plutôt qu’à celle des autres ; mais visiblement votre pauvreté d’esprit est égale, si ce n’est supérieure, à celle d’un bantha arpentant les dunes de sables de Tatooïne.  » Si Isobel s’était montré subtile, ce ne serait clairement pas son cas. Bien sûr, elle éviterait de l’insulter proprement, cela ne se faisait pas, mais l’image était à elle seule suffisament évocatrice du peu d’estime qu’elle lui portait, en cet instant. « Nous ne saurons tolérer qu’un simple Artisan-Tailleur, aussi réputé soit-il, se permette d’insulter la Maison Royale d’Alderaan. Vous allez donc présenter sur le champ vos excuses à Mademoiselle Mackay. »

Son regard glissa, déterminé, vers sa suivante, alors qu’elle cherchait son souffle, levant finalement le doigt avant que l’artisan-tailleur n’ait pu objecter. Elle n’avait pas fini, et il allait l’écouter jusqu’au bout.

« A moins, bien sûr, que vous ne préfériez que nous reportions cette affaire en hauts-lieux ? Il serait fort dommageable pour la Maison Channol que les proches de l’Empereur ne lui tournent subitement le dos. Cela pourrait engendrer de graves conséquences ; une fuite de clientèle… Ce serait la ruine. Pensez-vous vraiment que quelqu’un, alors, fera le choix de vous protéger ? Soyons réaliste, vous pouvez être talentueux, bien sûr, mais les talents se remplacent. La réputation, elle, non. »

Il ne fallait pas sortir de l’Académie Royale de Coruscant pour comprendre que de simples ragots, de nos jours, suffisaient à mettre le feu aux poudres. Mais comme pour accentuer son propos, Takara prit le soin, à chaque légèrement inspiration, de porter son attention sur chacun des assistants de l’artiste-tailleur. Ils devaient comprendre que le cas échéant, ils auraient tout à gagner de lâcher cet homme infect eux aussi, s’ils ne souhaitaient pas se retrouver sans travail du jour au lendemain. Bien sûr, Takara n’avait pas tout ce pouvoir, mais elle était suffisamment têtue pour faire de la ruine de la Maison Channol un nouvel objectif à atteindre…

Néanmoins, il fallait tout de même nuancer son propos. Offrir une porte de sortie, lui faire comprendre qu’au final, malgré tout cet esclandre, elle était prête à rester, pour voir ce dont il était réellement capable. Il faut dire que, si l’artisan-tailleur ne faisait pas une attaque après cela, il lui avait souffler l’idée parfaite pour rendre son travail plus inconfortable…

« Contentez-vous de faire votre travail, donc. Jusqu’à preuve du contraire, n’avons pas passé commande de vos commérages, comme de vos opinions. Et nous tenons toujours à honorer nos engagements. Le reste dépend de vous. »

Son regard glissa finalement vers Isobel, une dernière fois, en lui offrant un sourire de circonstance pour la rassurer, cette fois-ci pour lui faire comprendre de mesurer ses propos pour le moment, quitte pour cela à le lui souffler mentalement, sans influence.






Jet de dés :
- Persuasion > 18 T_T

"Quel terrible manque de tenue ! Une misérable servante se permettant de prendre la parole devant ses supérieurs ! D’autant plus dans une tenue de pauvresse ! Restez-en dehors du travail des créateurs, je n’habille pas les chiens !"

La colère monta comme une vague en elle, avant qu’elle ne s’oblige péniblement à la faire rechuter… Ce… Inspirer… Expirer… Ne surtout pas répondre… Elle avait déjà entendu plusieurs fois ce genre de propos et perdre son calme était définitivement la dernière des choses à faire dans une pareille situation. Il suffisait de patienter, en attendant que cette entrevue s’achève et que le travail soit mené à bien, puis de… Mais… Isobel écarquilla légèrement les yeux de surprise, en constatant que la princesse, bien loin de juste laisser couler cette pique, réagisse vivement. Encore plus qu’elle exige des excuses, de la part du couturier. Il s’agissait de la première fois de son existence, dans une telle situation, où une personne de haut rang exigeait d’une autre une attitude plus respectueuse vis-à-vis des serviteurs et suivantes. Les occasions, pourtant, étaient assez nombreuses, avec certains membres de la Haute Société d’Alderaan mais aussi des dignitaires étrangers et certains politiciens impériaux. La princesse était remontée d’un coup, plus haut, dans son estime, sur le moment. Elle prouvait, avec ça, que tous les Sith n’étaient pas de simples barbares, contrairement à ce que leur réputation actuelle laissait entendre.

Elle eut tout de même du mal à répondre au sourire soudainement adressé en sa direction, de la part de la princesse consort, se contentant, cette fois, de demeurer silencieuse. Non seulement car il n’y avait rien de plus à ajouter mais aussi car elle aurait du mal à rester calme. Si la colère était toujours bien présente, entendre une parole de défense faisait malgré tout du bien. Que ça soit sincère ou calculé, maintenant, c’était encore une autre question… Le temps que le tailleur réalise effectivement son travail, elle se ferma mentalement à tout ce qu’elle pourrait voir ou entendre ici, afin de ne plus se laisser troubler par la moindre réflexion. Après tout, elle n’était pas ici pour cela. Une part de son réconfort vint aussi par le biais des propres assistants du tailleur. Ils ne disaient rien mais firent comprendre, par gestes et attitudes très discrètes, qu’ils désapprouvaient eux aussi cette conduite et condamnaient ce genre de propos. Les discriminations par la classe sociale avaient beau être récurrentes, dans les Mondes du Noyau en particulier, cela restait épuisant. Isobel profita d’une courte pause, le temps que ce crétin de Tailleur aille chercher d’autres étoffes, pour tendre à boire à l’épouse de leur reine.

"Merci," dit-elle simplement, après lui avoir donné le verre.

Puis elle recula, encore, pour ne pas croiser le regard du tailleur qui revenait. Ne pas succomber à l’envie de lui cracher au visage tout le bien qu’elle songeait de lui. Sans doute en parlera-t-elle plus tard, avec d’autres suivantes peut-être ou elle ne savait qui… Ou qu’elle gardera ses pensées pour elle-même.

Le Tailleur de renom n’a pas pris au sérieux vos remarques, il se croit très sincèrement intouchable et sans doute l’est-il, de toute manière. Les réseaux d’influence sur Coruscant n’ont que peu de chose à voir avec ceux des autres Mondes du Noyau et cette communauté est incroyablement fermée et complexe. Un bain politique douteux mais efficace, où il est difficile, pour des étrangers à la haute société de Coruscant elle-même, de s’imposer. Cependant, votre petite tirade a au moins eut le mérite de l’inciter à en finir au plus vite avec vous et ce travail. La réception vous attendant sur Coruscant est pour bientôt, ni vous ni lui n’avez le loisir de traîner.

Il arrive cependant un petit souci, dans cette organisation. Alors que tout s’était calmé, voici qu’un des assistants du tailleur trébuche contre le tapis, en apportant du thé, puis renverse le tout sur Isobel. Il commence à paniquer et va vite chercher de quoi essuyer, avant qu’elle ne se brûle. Le tailleur, de son côté, haussa les épaules et poursuit son travail, comme si de rien n’était. Tout en vous faisant tourner devant le miroir pour que vous voyez à quoi ressemble les étoffes.

Il l’avait ignoré. I-gno-ré ! Elle ! La femme d’une souveraine les plus influentes de l’Empire ! Elle, une sith ! Elle ne pouvait pas laisser passer ça. Elle ne pouvait pas perdre la face, une fois de plus, face à un moins que rien qui plus est ! Oh, bien sûr, il était peut-être LE tailleur de Coruscant, LA personne à connaître sur cette planète, mais il ne restait pas moins qu’un simple mortel, remplaçable. Et elle, elle n’était pas de Coruscant. Et énervé, vexée, une chose était certaine : entre ses mains, il serait tout sauf intouchable. La colère grimpait, et le volcan en elle menaçait d’érupter. Pourtant, Takara ne fit rien, si ce n’est de fixer d’un air mauvais cet homme qui ne la prenait définitivement pas au sérieux. Elle ne pouvait pas lui briser la nuque, là, comme ça, tout de suite, sans provoquer une tempête dans un verre d’eau, un scandale aussi spectaculaire que ridicule. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait.

Se réfréner, voilà qui était bien difficile, en cet instant. Takara se demandait bien ce que Leia ferait, à sa place pour régler ce problème. Pour sûr, sa femme n’était pas du genre à perdre la face non plus. Elle était fière, tout comme elle. La rousse appréciait tout aussi peu que l’on puisse s’en prendre aux personnes l’accompagnant. Isobel ne méritait pas tel outrage, mais en l’état, elle ne pouvait rien faire de plus. Pour l’instant, en tout cas. Il ne faudrait pas que le tailleur se décide à l’ouvrir à nouveau, car cette fois-ci, Takara ne pourrait rien promettre. Mais voilà, ce dernier semblait avoir compris, enfin, qu’il gagnerait mieux à la boucler. Il n’avait pas fait d’excuses, certes, mais c’était déjà ça, et la rousse jeta un nouveau regard en biais, vers Isobel, pour l’assurer de tout son soutien dans cette affaire.

Un peu plus calme, donc, mais néanmoins toujours proche du fil du rasoir, Takara laissa l’artisan reprendre son travail, et fit le nécessaire pour enfiler les étoffes qu’il lui proposait. La rousse n’était pas la mieux placée pour dire ce qui était mieux pour elle, dans ce genre de cas. En fait, elle se tournait même plutôt vers les suivantes du palais, dans pareille situation. Elle, préférait les tenues un peu plus martiales, légères et adaptées. Là, elle avait presque l’impression d’étouffer. A vrai dire, à se regarder dans le miroir, elle préférait de loin le style d’Alderaan. Plus discret, simpliste, mais tout aussi élégant. Là, à vrai dire, elle avait l’impression qu’il y en avait soit trop soit pas assez. Elle avait besoin de l’avis d’Isobel, qu’elle lui confirme que ça n’allait pas du tout. A vrai dire, ça lui ferait même plaisir qu’elle lui dise cela, juste pour qu’elle puisse mettre un coup de pression supplémentaire au goujat qui lui servait de tailleur.

Elle n’eut pas le temps de poser sa question cependant, assistant presque au ralenti à l’envolée du thé, porté par le trébuchage de l’un des assistants, et qui s’échoua en une grosse flaque bouillante contre la robe d’Isobel. Takara écarquilla les yeux, avant de voir l’assistant se répandre en excuse, tout en se dépêchant d’aller chercher une serviette, ou autre, pour essuyer, alors que les autres regardent cela d’un air effaré pour certains, ou se dépêchent d’aider sa dame de compagnie pour d’autre avant qu’elle ne se brûle. Mais cela ne dura pas longtemps, puisque le tailleur sembla faire comme s’il ne s’était rien passé. Et la princesse consort ne put jeter qu’un vague regard dans la direction d’Isobel avant de venir se contempler, une fois de plus, dans le miroir. Hélas, elle ne pouvait pas faire grand-chose, et puis l’assistant ne l’avait définitivement pas fait exprès. La manière dont il s’était précipité pour chercher de quoi essuyer le lavait de tout soupçons.

« Non, ça ne va pas. Regardez, c’est beaucoup trop flashy. Et puis, ça ne sert pas assez la taille. Nous sommes sur Coruscant, nous vous l’accordons, mais nous tenons à ce que cette robe rappelle également Alderaan. »

Néanmoins, elle pouvait toujours se défouler sur le Tailleur, et ça, en cet instant, ça n’avait pas de prix. Baissant son regard vers l’homme définitivement plus petit qu’elle une fois en talons, elle lâcha finalement :

« Trouvez autre chose. Nous y sommes presque. Oh, et nous espérons que la Maison Channol offrira de quoi se changer à Mademoiselle Mackay, qui est sensée nous accompagner à cette réception. Cela serait mal vu que l’on nous voit accompagné de la sorte, avec une robe tachée par vos assistants... »

"Les tenues rappelant trop le monde originel seront considérées comme une offense lors des plus grandes réceptions de Coruscant et un mépris affiché envers ceux vous ayant fait la grâce de vous inviter. Alors à moins que vous ne souhaitiez finir comme ces nombreux gouverneurs, monarques et autre invités désavoués, tout en perdant de nombreux contrats au passage, il faudra vous faire aux règles de cette planète et de sa Haute Société. Mon travail est de faire en sorte que vous soyez remarquée et acceptée, pas que vous soyez d’emblée vu comme une invitée méprisante et refusant tout effort. Seuls les militaires peuvent se permettre de se vêtir comme ils le souhaitent. Quant à votre dame de compagnie, oooh, il est vrai que ça serait grossier…"

Le soudain sourire sournois qu’il adresse à Isobel est tout sauf très rassurant. Il prit un intercom, aboya quelques ordres dedans, et à peine quelques minutes plus tard, une seconde armée d’assistants arrivé. Pour installer un autre paravent, des miroirs, une nouvelle console de maquillage et une autre de couture, puis poussèrent Isobel derrière pour lui faire enlever les vêtements tâchés et commencer à prendre ses mesures. Le tailleur semblait prendre un malin plaisir à « l’installer dans ce processus, d’autant plus qu’habiller ça était un véritable défi ».

Ce coup-là, elle ne l’avait pas vu venir, bravo pour les réflexes qu’elle travaillait, pourtant… L’assistant s’était précipité pour chercher une serviette et de l’eau, pendant qu’elle tirait la partie endommagée de ses vêtements pour éviter de se brûler. Déjà de mauvaise humeur, à cause du tailleur, ça n’arrangeait pas la sauce, mais bon, il ne l’avait pas fait exprès… L’assistant lui donna des serviettes à mettre dessous, pour ne pas se blesser, en attendant qu’il prenne un détachant et de l’eau. Il l’avait tiré un peu à l’écart, tout en continuant à se répandre en excuses. Là, là, c’est bon, elle avait compris, ce n’était rien, ce genre de choses arrivait ! Elle finit par soupirer un peu, laissant passer l’agacement puis adresser un petit sourire à cet assistant, en lui répétant une énième fois de se détendre, elle ne lui en tenait pas rigueur. Il faudra, en revanche, qu’elle aille rapidement se changer, avant la suite des opérations, dès qu’elles auront enfin quitté cette Maison infecte et ses tailleurs tout aussi malsains.

"Trouvez autre chose. Nous y sommes presque. Oh, et nous espérons que la Maison Channol offrira de quoi se changer à Mademoiselle Mackay, qui est sensée nous accompagner à cette réception. Cela serait mal vu que l’on nous voit accompagné de la sorte, avec une robe tachée par vos assistants…"

"Les tenues rappelant trop le monde originel seront considérées comme une offense lors des plus grandes réceptions de Coruscant et un mépris affiché envers ceux vous ayant fait la grâce de vous inviter. Alors à moins que vous ne souhaitiez finir comme ces nombreux gouverneurs, monarques et autre invités désavoués, tout en perdant de nombreux contrats au passage, il faudra vous faire aux règles de cette planète et de sa Haute Société. Mon travail est de faire en sorte que vous soyez remarquée et acceptée, pas que vous soyez d’emblée vu comme une invitée méprisante et refusant tout effort. Seuls les militaires peuvent se permettre de se vêtir comme ils le souhaitent. Quant à votre dame de compagnie, oooh, il est vrai que ça serait grossier…"

Quoi, quoi, quoi ?! Que… Quoi ?! Elle n’avait qu’à moitié écouté la discussion entre les deux et vit flou lorsqu’une nouvelle armée débarqua pour installer encore plus de matériel puis qu’on la tira brusquement derrière un paravent pour qu’elle se change. Mais, mais, mais… Elle avait déjà de quoi se changer dans sa valise, merci bien ! Et elle eut beau le répéter aux nouveaux venus, ils s’en moquaient complètement. Lorsqu’elle entendit la remarque du tailleur, depuis l’autre côté du paravent, Isobel regretta extrêmement fort, à cet instant précis, de ne pas avoir le même pouvoir bizarre qu’avait eu le seigneur Vader, pouvoir juste lui faire craquer la juste d’un simple mouvement de la main. Se contenir pour ne pas lui hurler une salve d’insultes fut physiquement douloureux, cette fois. Les yeux fermés, elle inspira très profondément, luttant pour ne laisser éclater aucune trace de colère, même si ces types-là étaient tout sauf doux. Mais lorsqu’un des assistants en profita pour la peloter au passage là où il n’aurait jamais dû, elle le saisit brutalement par le col, des deux mains, les yeux noirs de rage.

"Une fois," parvint-elle à articuler, furieuse, "refaites ça une seule fois et je vous tranche ce qui vous sert de bijoux de famille ! C’est clair ?!"

Elle le repoussa vertement loin d’elle, le faisant chuter un peu plus loin du paravent sur le dos. Il se fit pas mal, par contre, il eut l’air assez outré. Elle le toisa, les bras croisés, serrés contre elle pour s’empêcher de lui arracher dès maintenant les noix. D’autant plus qu’elle était évidemment toujours armée et que son geste à lui seul méritait une petite chirurgie maison, réalisée sur place. Les autres assistants, derrière le paravent, semblèrent d’un coup hésiter à poursuivre leur travail. Seul celui qui lui avait renversé par mégarde le thé dessus s’approcha avec un petit toussotement de gorge et se proposa de prendre le travail à leur place.

Le tailleur, cette fois-ci, avait peut-être bien raison. Takara ne connaissait pas grande chose à la Haute-Société de Coruscant. Que ce soit leurs mœurs, ou leurs coutumes, tout cela lui avait toujours paru bien superflu. Déjà, sur Alderaan faisait-elle confiance au employés du Palais pour cz genre de choses. Isobel, de préférence, depuis les célébrations de son union avec Leia. Malgré ses origines et son statut social d’alors sur Kesh, elle n’avait jamais été très éprise de mode. C’était tout juste si elle prenait le soin de se maquiller, avant de se glisser dans son uniforme de constable de Tahv, l’ancienne capitale, puis plus tard d’adjointe à la cheffe suprême des armées de la Tribu. Ce n’était qu’avec son arrivée dans ce temps, et le coup de foudre qu’elle avait eu en voyant Leia, que Takara avait commencé à s’intéresser à ce milieu étranger à ses habitudes. Désormais, la chose était devenue la norme. Isobel venait le matin, et gérait toute sa préparation. Une part de la sith, d’une certaine manière, lui faisait confiance sur ce sujet, là où sa dame de compagnie brillait par son expérience et son professionnalisme.

« Bien sûr, faites ce qui est nécessaire dans ce cas. Mais fzites attention à ce que ça ne soit pas trop détonnant non plus. »

Cette même part d’elle-même était désolée qu’Isobel ait à subir les propos infects de ce tailleur abject, qui à défaut de s’en prendre directement à Takara, qui ne lui simplifiait pas les choses, se focalisait sur la jeune suivante pour déverser son venin sur sa condition, ainsi que son monde natal. Et à entendre le tailleur s’exprimer à nouveau, il était fort à parier que les choses n’allaient pas s’améliorer. Takara regarda l’homme vociférer dans son intercom, avant que ne surgisse de toute part une toute nouvelle équipe qui fonça droit vers Isobel, avant que la jeune femme n’ait eu le temps de dire ouf. La princesse consort haussa un sourcil en voyant la surprise de sa dame de compagnie, mais ne sembla pas prendre en considération ses protestations. Bien sûr qu’Isobel avait ce qu’il fallait, de cela Takara n’en doutait pas. Seulement, là n’était pas le sujet, mais bien de venir embêter le tailleur en demandant des dédommagements pour le mauvais comportement de sa troupe. Sa dame de compagnie pourrait déchirer la robe une fois cette dernière faite sur mesure que Takara n’en serait que ravie. Tout cela, au final, n’était rien d’autre qu’un dernier petit moment à passer.

Du moins le pensa-t-elle un bref instant, avant d’entendre la dernière provocation du tailleur pour Isobel. Takara serra fort les dents pour ne pas enfoncer directement son poing dans le pif de l’artisan. D’ordinaire, ce genre de chose la laissait indifférente, mais Isobel n’était plus n’importe qui à ses yeux depuis quelques temps. Il y avait des personnes qu’il ne fallait pas agresser verbalement ou physiquement en sa présence. Leia, bien évidemment. Et Isobel, d’une certaine manière. Les choses, cependant, aurait pu en rester là. Elles auraient même dû, par ailleurs. Mais Takara sentit la colère subitement exploser chez sa dame de compagnie, avant que cette dernière ne lâche laconiquement des mots qui ne laissaient pas beaucoup de doutes quand à ce qui avait dû se produire de l’autre côté du paravent. En voyant l’assistant coupable se faire brusquement repousser au point de chuter sur le dos, la résistance de Takara céda place à une déferlante glaciale du Côté Obscur, laissant le gant de velours de ce dernier se saisir de la trachée de l’impertinent pour le soulever du sol, le redressant sur ses pieds telle une poupée de chiffons.

« Comment osez vous, en ma présence- » commença-t-elle d’une voix bien plus grave et lourde qu’auparavant, avant de voir les mouvements du tailleur du coin de l’œil, et venir le saisir à son tour, à l’aide de son autre main, fermement au creux de son étreinte de velours, au point de soulever ses talons du sol. « Tsk tsk, restez où vous êtes… »

Son regard désormais mordoré et rongé par le Côté Obscur, qu’elle avait toujours réussi à contrôler et dissimuler depuis des années, plongea sans étreintes dans celui du tailleur, avant de venir glisser vers l’assistant, coupable. Une part d’elle avait envie d’en finir, là, tout de suite. Ce serait si simple, de leur briser la nuque. Et très relaxant, par ailleurs. Mais ce serait aussi donner une piètre opinion d’elle-même… Takara prit quelques secondes pour clarifier la situation dans son esprit, sans relâcher l’étreinte qu’elle avait sur les deux hommes, avant de finalement tourner son regard vers le tailleur.

« J’ose espérer, désormais, que vous comprenez pourquoi je n’ai cessé de répéter être en mesure de ruiner votre vie… A présent, nous allons agir selon des termes plus constructifs. C’est bien compris ? »

Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres avant qu’elle ne tourne la tête de biais, légèrement, pour interpeller Isobel.

« Que voulez-vous que nous fassions de cet impudent, Mademoiselle Mackay ? »

Elle faisait, là, référence à l’autre vie qu’elle tenait au creux de sa main. Celui-là même qui avait oser la toucher.

La jeune femme écarquilla les yeux en voyant le sale type se soulever tout à coup du sol, comme s’il volait, une réaction partagée par tous ceux autour d’elle qui lâchèrent un hoquet de stupeur. Que, que, qu’est-ce que… Il lui fallut une petite minute avant de se souvenir brusquement que la reine consort était une Sith, information qui était parvenue à lui sortir complètement de la tête ces derniers temps, puis de se souvenir qu’elle était tout à fait capable de faire ce genre de chose. Elle se rhabilla à une extrême vitesse et ressortit de derrière le paravent, au moment où le tailleur, lui aussi, faisait les frais de tout ça. Si une part d’elle en put s’empêcher de jubiler profondément et être incroyablement satisfaite, elle pensait quand même aux répercussions de tout ça. Mais tout de même… Mais, non… Mais quand même ! ce serait si terriblement tentant d’entendre leurs petits cous craquer pour de bon et en parallèle, elle savait très bien que ce n’était pas la meilleure chose à faire. Une très grosse inspiration plus tard, poings serrés, elle relâcha lentement son souffle, luttant de toute ses forces pour ne pas laisser échapper sa colère.

« J’ose espérer, désormais, que vous comprenez pourquoi je n’ai cessé de répéter être en mesure de ruiner votre vie… A présent, nous allons agir selon des termes plus constructifs. C’est bien compris ? Que voulez-vous que nous fassions de cet impudent, Mademoiselle Mackay ? »

Ne pas répondre de lui arracher les noix avec les dents, de les lui arracher avec la Force car elle pourrait sans doute le faire, de l’étrangler, de le jeter par la fenêtre, droit vers le vide, car ça risquerait de blesser un malheureux passant… Isobel desserra lentement les poings, inspira à nouveau, s’obligea à laisser passer la colère, tout en fixant ce salopard et en rêvant de juste pouvoir le frapper elle-même assez fort pour qu’il reste évanoui pendant plus de quatre jours et ne puisse toucher ou insulter qui que ce soit. Une drôle de sensation lui parcourut tout à coup le corps puis, tout à coup, l’assistant sembla s’écrouler. Comme évanoui. Il y eut un long silence et elle resta plantée sur place à le fixer, complètement bouche bée. Puis pensa que c’était la reine qui avait dû perdre patience et l’étouffer complètement. Mais un autre assistant s’approcha et déclara qu’il s’était… juste endormi. Mais… Quoi ? Comment ? Isobel se sentait complètement perturbée et dans le même temps, elle tentait à se raccrocher à tout ce qui pouvait être normal, pour reprendre le contrôle de la situation.

« Il serait sans doute bien plus profitable pour votre altesse de choisir une autre Maison de Haute couture pour une meilleure tenue, » parvint-elle à articuler en reprenant son souffle. « Celle-ci n’était pas très professionnelle. »

Peu importe laquelle. Même le premier grand magasin de luxe fera l’affaire. Tout plutôt que rester ici une minute de plus, à vrai dire, sinon, il y allait sûrement y avoir au moins un mort. Et ce n’était pas du tout à quoi il fallait en arriver.

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dés pour m. MJ

Le Tailleur ne vous empêche pas de partir mais vous pouvez sentir que toute cette histoire ne s’arrêtera pas là. Toute l’équipe est sous le choc, l’homme qu’Isobel a involontairement assommé ne se réveille pas, malgré les cris et appels et de ses collègues. Sur votre sortie, tout le monde s’écarte de vous deux comme si vous aviez la peste. Mais personne ne tente de vous arrêter de force avant avoir quitté cet endroit, pour vous demander des comptes.

Cependant, dans la hâte, vous trébuchez, Takara, puis vous tombez assez brutalement sur le sol de pierre et de béton, après vous êtes pris les pieds dans un jupon. Dans votre chute, vous vous cassez la cheville. Des secours arriveront assez rapidement, pour vous emmener dans un luxueux petit hôpital de la capitale. Vous ne pourrez assister au bal important de ce soir, ce n’est décidément pas votre jour de chance…


Conséquences de mission : Votre absence au bal ternira de beaucoup l’image de la famille royale d’Alderaan. Sans oublier l’entrevue désastreuse avec la Maison Channol… Il sera long et difficile de redorer le blason, sans oublier que des partenaires commerciaux importants vont désormais longuement se détourner de vous et de votre planète.