Examen de visu

Peu de nouvelles encore de ce qui se déroulait sur Coruscant… Ni rien par méditation. Anakin se doutait bien que Palpatine lui en voulait toujours terriblement, pourtant, rien n’avait encore été tenté, c’était assez étrange. Soit il avait bien autre chose à se soucier et ne considérait pas cette traque comme prioritaire, soit la personne chargée de le retrouver était perdue. Il penchait plus pour la seconde option, sachant à quel point la haine de Sidious avait explosé, aussi fortement que l’Étoile Noire. Aucune trace non plus de Vitiate, pas un mot, pas une piste, il s’était de nouveau vaporisé quelque part dans la galaxie. Pas très rassurant, ça non plus. Et enfin, pas de signe non plus d’agitation de Plagueis. Il y avait de très fortes chances qu’il ait pu posséder quelqu’un, mais pour le moment, rien ne bougeait. Curieux, venant de lui.

Ces trois-là occupaient une bonne partie de ses pensées, ces derniers temps. A plus forte raison les deux derniers, car eux, on ignorait où les trouver. Et leurs intentions. Enfin, celles de Vitiate se devinaient en partie, ils pouvaient faire des théories et tout. Par contre, dans le cas du Muun fou… Allez savoir ce qu’il s’apprêtait à inventer comme nouvelle horreur. Anakin ne pouvait pas le « traquer » mentalement, ce n’était pas du tout son domaine, il ne connaissait pas non plus assez les Chiss pour détecter, dans le cas, celui qui aura un comportement plus étrange. De toute façon, il ne pouvait pas et ne voulait pas non plus passer son temps chez eux, à examiner les uns et les autres ! Par contre, il y avait Lorana, qui habitait chez eux, elle pourrait peut-être aider à la traque ? Ils s’étaient si peu parlés, ça remontait en plus à des années déjà, il n’avait donc aucune idée de ce qu’elle pouvait faire sur ce terrain.

Pour sa part, ça ne l’avait pas étonné plus que ça, de la trouver chez les Chiss, vu le vieil abruti qui lui servait de maître autrefois, rien d’étonnant à ce qu’elle ait fuit les Jedi. Et puis, ça pouvait aider, avec un Plagueis sauvage en liberté… Au final, le plus urgent, c’était lui. Il était là, ils en étaient tous quasiment certains, même sans preuve formelle, il pouvait déclencher une nouvelle catastrophe n’importe quand et à une très grande échelle galactique ! Il y avait qui d’autre, là-bas, qui pourrait aider Lorana dans la recherche… ? Du peu qu’il en avait parlé avec les quelques Chiss de la base, il n’avait pas l’impression que beaucoup savaient ce qu’était la Force. Les voilà bien avancé. Un peu renfrogné, il se frotta longuement les yeux, l’autre main serrant nerveusement un petit comlink. Juste savoir Plagueis en liberté et si proche, ça avait de quoi rendre malade.

Il devrait sans doute reparler de ce problème directement avec Lorana, elle connaissait peut-être une ou deux personnes pouvant l’aider… Il ne savait même pas ce qu’elle faisait comme travail, là-bas, de base, d’ailleurs. Rouvrant les yeux, il fixa un moment son écran, plongé dans ses pensées, puis redressa la tête pour regarder autour de lui. Ce n’est que là qu’il remarqua la présence du petit Chiss qu’il voudrait bien voir intégrer un jour la future unité. Occupé lui aussi à remplir il ne savait quel dossier et tapoter sur son clavier. Quasiment installé juste en face.

"Tiens, bonjour. Nosig, c’est ça ?"

Il ne comptait pas s’amuser à bafouiller son nom complet. Parce qu’il ne l’avait pas bien retenu. Les Humains de la base utilisaient ce surnom, pour s’adresser à lui, ça ne semblait pas tant le déranger. Bah, d’une façon général, Anakin n’avait pas le sentiment qu’il parlait beaucoup. Voire même qu’il rasait les murs en essayant de se fondre dedans.

"Dites-moi, je me demandais sur quoi vous travaillez, en ce moment ?"

"Ce n'est pas grand-chose d'intéressant, monsieur. J'étudie les plans de vos... de nos destroyers afin de pouvoir me repérer à l'intérieur."

Parce qu’il n’avait pas encore foutu les pieds dans aucun d’entre eux ?! Oh, par la Force… Il ne se retint qu’à la dernière microseconde de se frapper le visage – ou ce qu’il en restait – du plat de la main, devant pareille aberration. Même dans les académies impériales, les gamins faisaient des périodes d’observation, histoire qu’une fois jetés sur le terrain, ils soient capables de se démerder un minimum, peu importe leur grade. Peut-être qu’ici, les stages ne se pratiquaient pas, allez savoir, encore moins les périodes de formation sur le terrain. Bah, il fallait bien avouer qu’aucun officier, dans l’armée impériale, n’avait non plus apprécié d’avoir une bande de petits jeunes élèves dans les pattes. Devoir se soucier d’une poignée de cadets avait toujours été vue comme une corvée et comme un ralentissement infernal au bon fonctionnement de tout un équipage. Tout en oubliant très légèrement qu’un jeune mal formé était totalement inutile ensuite.

"Avez-vous besoin du poste, général ?"

"Non et ce n’est pas la peine d’être aussi tendu, je ne m’attaque qu’aux incompétents notoires."

A moins que ceux passant juste avant lui n’aient le temps de les planquer dans un coin, sous le prétexte fallacieux du « on manque encore de personnel ». Humph. Il ne l’avait pas recroisé, d’ailleurs, ce type… Pourtant, il aurait pu être facile de tomber dessus par hasard, étant donné les lieux où il se rendait habituellement. Tant mieux pour lui… Peut-être que d’ici leur prochaine rencontre, Anakin aura eu le temps de digérer sa rancœur et qu’il pourra donc éviter de briser la si fragile petite nuque de cet abruti. Par la Force ou à mains nues, suivant l’humeur du moment. Douce perspective si joyeuse à imaginer, quel dommage qu’il n’ait pas eu cette occasion directement après les faits.

"Sinon, j’ai entendu un peu parler de vous. Les officiers et instructeurs parlent parfois des « nouveaux », entre eux, j’ai pu assister à quelques conversations de ce genre. Il semble que vous faites partie des jeunes arrivés depuis un an, quelques mois à peine, qui ne se sont pas encore fait remarquer ni en mal ni en bien."

Disons que c’était la traduction polie de ce qu’il avait réellement entendu, entre deux officiers dans une des salles de repos de la base, dont un instructeur qui n’avait clairement pas mâché ses mots. C’est bien ce qui avait retenu l’attention d’Anakin sur le moment. Il avait toujours plus apprécié les personnes atypiques que les autres. Shira, l’élève fanatique secrète. Le docteur Aphra, archéologue et incapable du moindre petit instinct de survie. Dreia, la « sénatrice » sauveuse de droïdes et sans conscience d’avoir elle-même du sang dans les veines. Apsara, la pilote douée, qui avait bien failli gâcher sa carrière comme navigatrice. Que des femmes, tiens, maintenant qu’il y songeait, mais le genre n’était qu’un petit détail. Ce petit garçon venait de rejoindre cette liste précisément à cause de la manière dont ses supérieurs en avaient parlé, deux types visiblement trop coincés pour prêter garde aux personnes qui sortaient des rangs.

"Si vous êtes venu jusque-là, c’est bien pour avoir un peu d’ambition, non ? Ou vous étiez mal à l’aise là où vous vous trouviez avant et vous avez eu un besoin de changement drastique ?"

Dans les deux cas, ça l’intéressait, puisque ces raisons faisaient partie du panel habituel à exploiter, lorsqu’on voulait regarder ce que quelqu’un avait vraiment dans les tripes. On pouvait aussi commencer à s’intéresser à quelqu’un lorsqu’il sortait du lot par son caractère, son comportement, des connaissances qu’il n’aurait pas dû posséder et qu’il lâchait accidentellement, tout était possible.

"Non et ce n’est pas la peine d’être aussi tendu, je ne m’attaque qu’aux incompétents notoires."

Le jeune chiss ne pu s'empêcher de déglutir en l'entendant. Il y avait eu des rumeurs sur le général quand il était arrivé, en sale état, sur Nirauan, et sur la façon dont il traitait ceux l'ayant déçu. Nosig se sentait, d'un seul coup, fortement inquiet, ne pouvant s'empêcher de craindre de subir ce funeste sort.

"Sinon, j’ai entendu un peu parler de vous. Les officiers et instructeurs parlent parfois des « nouveaux », entre eux, j’ai pu assister à quelques conversations de ce genre. Il semble que vous faites partie des jeunes arrivés depuis un an, quelques mois à peine, qui ne se sont pas encore fait remarquer ni en mal ni en bien."

Nosiq tâchait de rester bien droit, comme on le lui avait enseigner à l'école militaire et dans sa jeunesse. Un chiss n'est pas censé montrer quand il accuse un coup et ce genre de chose, surtout avec des aliens. Toutefois c'était dur surtout comme il traduisit les paroles du général et croit que les instructeurs ne pensent rien de lui et ne voit rien ressortir de lui. Cela expliquait qu'il soit toujours sans affectation : personne ne savait vers quelle tâche où il serait le plus utile. Dan'osi'griqi en venait à se demander s'il avait eu raison de venir ici, sur Nirauan, et s'il n'aurait pas mieux fait de rester dans la Flotte de Défense où il vivait déjà cela. Au moins, là-bas, il aurait été avec les siens et parlerait dans une langue qu'il maîtrisait parfaitement. Certes, le basic n'était pas une langue compliquée mais il avait du mal avec certains mots, encore.

"Si vous êtes venu jusque-là, c’est bien pour avoir un peu d’ambition, non ? Ou vous étiez mal à l’aise là où vous vous trouviez avant et vous avez eu un besoin de changement drastique ?"

"Je.. je suis venu ici pour me rendre utile, monsieur, et surtout pour trouver ma place. Je.. je suis quelqu'un de moyen en tout, sans talent pour rien et j'espérais qu'en venant me mettre au service de Mitth'raw'nuruodo euh du grand amiral Thrawn, je découvrirais ma vocation, monsieur."

Cela lui pesait tellement qu'il dévoilait à cet humain au crâne brulé la raison de sa venue ici. Il n'en avait encore parlé à personne, même pas à un autre chiss, et il ne put s'empêcher de déglutir en terminant sa phrase, ayant un peu peur de la réaction de cet humain, qui semble peut apprécier les gens comme lui. Il ne savait pas trop pourquoi, d'ailleurs, il se confessait ainsi, surtout à un individu qui lui faisait peur. Peut-être justement parce qu'il avait peur ? Qu'il craignait ce qui se passerait si cet alien découvrait qu'il lui ment ?

Rester calme : 17
Faire bonne figure : 13
Sincère ou non : Lumière, sincère

"Je.. je suis venu ici pour me rendre utile, monsieur, et surtout pour trouver ma place. Je… je suis quelqu'un de moyen en tout, sans talent pour rien et j'espérais qu'en venant me mettre au service de Mitth'raw'nuruodo euh du grand amiral Thrawn, je découvrirais ma vocation, monsieur."

Pas possible, plus ça allait, plus il devenait nerveux et stressé, tout son être le hurlait, il n’avait même pas besoin de la Force pour le ressentir ! Anakin ne pensa pas une pauvre petite seconde que ça puise être à cause de lui, simplement car pour une fois, il ne faisait rien du tout pour effrayer exprès son interlocuteur. Par contre, si le petit était nerveux par nature, il devrait peut-être essayer d’être plus diplomate… ? Ce fut comme un blanc, dans son esprit, lorsqu’il chercha comment on faisait pour être diplomate. Les rares fois où il avait essayé, ça ne s’était pas très bien terminé… Si Obi-Wan était là, il aurait pu aider. C’était bizarre, en plus, même Apsara avait stressé à fond alors qu’il lui avait à peine adressé la parole, le premier jour. Si encore il s’était montré menaçant ! Même en ne faisant rien, il y avait des gens comme ça qui devenaient nerveux, allez donc comprendre…

"Bon, pour commencer, asseyez-vous tranquillement et respirez, un peu. On vous croirait au bord de la crise de nerfs."

C’était assez diplomate, ça ? Pour le coup, même avec les barrières de cultures, comportement, langage et compagnie, c’était assez facile de voir l’état de son interlocuteur. Ça aussi, c’était bizarre, soit dit en passant. Les autres Chiss qu’il avait croisé étaient loin, très loin, d’être aussi nerveux ou facilement décontenancés. Ils étaient plus âgés et entraînés, aussi, peut-être que c’était simplement lié à ça. Il n’y avait pas tellement de jeunes recrues, en y regardant bien, la bonne majorité des soldats ici avaient déjà plusieurs années d’expérience impériale derrière eux. De ce qu’il avait pu en observer, en tout cas. Même Apsara, qui n’avait encore qu’une faible expérience militaire, avait des expériences personnelles qui compensaient. Bah, peu importe, après tout, l’âge, l’expérience, le grade, tout cela n’importait pas.

"Être sans talent, c’est un mythe," soupira-t-il. "Et même si c’était vrai, peu importe, tout s’apprend. Bref, si j’ai commencé à m’intéresser à vous, c’est justement car vous n’êtes pas rentré directement dans une petite case, bien définie. Les gens qui se coincent trop tôt dans un seul rôle ont du mal à improviser ou faire autre chose, ensuite."

Pour le coup, même s’il n’en avait pas une réelle conscience, ce côté-là lui venait directement de ce qu’il avait appris auprès de son maître. Il fallait dire aussi qu’il avait toujours eu bien du mal à se conformer à un seul rôle, une seule tâche et y rester, ça allait complètement à l’encontre de son caractère. Ça en rassurait peut-être certains, bon… Mais tout de même, quel désastre, une fois qu’on était piégé dans une seule case… Se cantonner à un seul travail, ne faire que ça à longueur de journée, toujours recevoir les mêmes ordres, les mêmes demandes, ne plus avoir envie, peu à peu, d’en faire plus.

"Donc, si vous avez quitté votre peuple pour venir ici, c’est forcément que vous avez déjà plus de volonté que beaucoup. Les changements de cette nature, ce n’est pas rien. Surtout quand on en arrive avec des personnes différentes à ce point. C’est ça, qui compte. Qu’avez-vous déjà eu, comme formation, avant d’arriver ici ? Qu’aimez-vous faire ? Et savez-vous piloter ?"

Essayer d’être plus « doux » ou diplomate s’était déjà à moitié effacé. Chassez le naturel et il reviendra au galop. De toute façon, ce n’est pas comme s’il lui faisait peur ou qu’il devait le secouer un peu dans le cadre d’un interrogatoire plus musclé.

"Bon, pour commencer, asseyez-vous tranquillement et respirez, un peu. On vous croirait au bord de la crise de nerfs."

Il hocha la tête et obéit, manquant se vautrer en s'installant un peu trop précipitamment sur une chaise qu'il tournait en même temps. Une fois assis, il eu un peu de mal à se détendre car, ainsi, l'humain le surplombait encore davantage. Et pourquoi, d'ailleurs, lui restait debout ? Avait-il subit de si cruelle blessure qu'il ne le pouvait plus ? Ah, si. Bon, ça allait mieux, c'était moins intimidant comme cela !

"Être sans talent, c’est un mythe. Et même si c’était vrai, peu importe, tout s’apprend. Bref, si j’ai commencé à m’intéresser à vous, c’est justement car vous n’êtes pas rentré directement dans une petite case, bien définie. Les gens qui se coincent trop tôt dans un seul rôle ont du mal à improviser ou faire autre chose, ensuite."

Nosig hocha la tête poliment. Il n'en savait rien, lui, il était encore jeune. D'ailleurs, il se demanda quel âge pouvait avoir le général. C'était difficile à dire avec les humains et il s'aidait, parfois, avec la couleur de leurs cheveux. Il avait compris que les plus âgés, comme le colonel Yularen, les avaient blanc ou gris. Mais pour le général, cela semblait dur à dire. Là, comme ça, il lui aurait donné au moins une siècle ! Heureusement qu'il savait que les humains vivent rarement aussi vieux.

"Donc, si vous avez quitté votre peuple pour venir ici, c’est forcément que vous avez déjà plus de volonté que beaucoup. Les changements de cette nature, ce n’est pas rien. Surtout quand on en arrive avec des personnes différentes à ce point. C’est ça, qui compte. Qu’avez-vous déjà eu, comme formation, avant d’arriver ici ? Qu’aimez-vous faire ? Et savez-vous piloter ?"

"Euh, j'étais affecté à l'infanterie, monsieur, comme soldat." cela expliquait qu'il n'ait pas encore été affecté, car les FID ne manquaient pas de soldats mais plus de base où les installer. "Toutefois mes notes sont faibles et médiocres, surtout au corps à corps. Le seul domaine où je m'en sors bien c'est le maniement des pistolets et des fusils, général, mais pas au point de pouvoir suivre une formation plus avancée pour devenir un sniper."

Bref, il était un soldat moyen, et même jugé inférieur à la moyenne. Il n'était pas catastrophique, loin de là, sauf pour le corps à corps ou avec les armes blanches, mais en dehors de cela, aucun instructeur n'avait décelé un potentiel intéressant en lui comme soldat.

"Sinon, j'aime bien piloter des.. euh.. c'est speeder le terme je crois. Je trouve que cela me détend, monsieur. Pour ce qu'il est des appareils de l'espace, je n'ai pas d'expérience dans ce domaine, général.

Talent pour le pilotage 3
Talent pour le maniement des armes 8
Talent au corps à corps 19
Talent pour la discrétion 13
Talent pour l'observation 14
Talent pour la mécanique 16

Il n’avait jamais entendu quelqu’un balancer aussi frontalement « je suis mauvais », c’était… Hum… Pas mal perturbant ! Depuis quand des gens qui commençaient à se présenter en se dévalorisant à ce point existait… ? Il en avait déjà rencontré avant ? Si oui, il n’avait pas dû remarquer ça ! Car là, vraiment… Il se serait contenté de signaler « Je préfère tel domaine et apprécie moins celui-ci », ça aurait suffi, tout aurait été parfaitement clair ! Mais non, il commençait par lancer je suis mauvais, rebondissait à peine sur un domaine puis se dévalorisait aussitôt. Anakin en resta coin, suite à cette première tirade, cherchant ce qu’on était censé répondre à ça, histoire de ne pas s’entendre répondre à chaque fois une réfutation, sur le ton je suis mauvais. D’accord, donc des gens aussi renfermés que ça, ce n’était pas une légende urbaine, très bien, très bien… Et on devait les prendre par quel bout pour les secouer et les ouvrir ?

"Sinon, j'aime bien piloter des.. euh.. c'est speeder le terme je crois. Je trouve que cela me détend, monsieur. Pour ce qu'il est des appareils de l'espace, je n'ai pas d'expérience dans ce domaine, général."

Tout occupé qu’il était à se demander si lui balancer qu’il était renfermé comme une huître n’allait pas aggraver la chose au lieu d’aider, Anakin réagit avec un léger temps de retard. Ah, ça, par contre, c’était bien ! on allait commencer par ça. Il lui dit de se lever et venir avec lui, maintenant, oui. Ses quelques affaires pouvaient bien rester sur le bureau, aucune importance, personne n’allait lui prendre ça. Il quitta la bibliothèque à grands pas, emmenant le gamin avec lui. Il lui vint à l’idée de passer en direct sur un vaisseau puis se souvint que contrairement à Apsara, qui avait déjà volé avec différents appareils avant d’arriver ici, lui ne l’avait jamais fait en conditions réelles. Mmh, dommage… Il prit donc le chemin de la salle où étaient renfermés les simulateurs, à la place. Dès leur approche, un instructeur occupé à régler une des machines écarquilla légèrement les yeux, avant de se redresser vivement.

"Vous vous êtes souvenu de l’existence des simul… Hum, heu, pardon, je voulais dire, bonjour général."

"Qu’avez-vous en programme d’essai, si on peut dire, pour quelques tests ?"

L’instructeur se racla la gorge puis lança un long regard aussi compréhensif que désolé envers le jeune Chiss. De suite, comme si Anakin s’amusait à faire peur aux gens ! Il n’avait pas torturé Apsara ! Ni personne ! Il n’avait même pas étranglé qui que ce soit alors qu’il y en avait pourtant bel et bien un qui aurait mérité toute son attention… Ce qui l’intéressait, maintenant, c’était une simulation où il était possible d’être à deux, un programme simple, pour commencer, assez libre d’action… En résumé, ce qui aurait été possible en orbite. Il regarda déjà ce qui était proposé, pas très enthousiaste au début, car il y avait pas mal de programmes préétablis trop restrictifs, disons. Autrement dit, peu intéressants à ses yeux. Pourquoi ne pouvait-on compter que sur ça ? Décevant. Heureusement, après plusieurs minutes à fouiller la liste, il finit par dénicher son bonheur.

"Parfait, on va voir ça. Un simple parcours, pour débuter, sans combat. Et détendez-vous, vous ne risquez rien à faire cet exercice."

Le jeune chiss en comprit pas vraiment quand le général humain lui fit signe de le suivre mais il s'exécuta. Après tout, c'était un ordre et le peuple chiss enseigne qu'il faut savoir obéir à ses supérieurs. Certes, il faut savoir faire preuve d'initiative mais là, il n'a pas vraiment de marge de manoeuvre. Il suivit donc le grand humain dans les couloirs de la grande base troglodyte. S'il se rappelait bien, ils se dirigeaient vers le secteur des pilotes de chasse, non loin de la petite usine fabriquant des chasseurs, tie interceptor et tie defender principalement. Enfin, tant que le grand amiral arrive à obtenir les matériaux nécessaire à la production.

Ils arrivèrent dans une pièce et un humain se tourna vers eux, un sergent d'après son grade.

"Vous vous êtes souvenu de l’existence des simul… Hum, heu, pardon, je voulais dire, bonjour général."

Euh.. Nosig hésita, ayant l'impression que le général n'était pas friand des simulateurs.

"Qu’avez-vous en programme d’essai, si on peut dire, pour quelques tests ?"

Après quelques recherches avec le sergent, le général sembla trouver son bonheur, alors que Nosig ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui lui arrivait et pourquoi le général tenait tant que cela à le mettre dans un simulateur rond de chasseur. Cela dit, comme Dan'osi'griqi n'avait pas de poste attitré, il n'avait personne auprès de qui protester qu'il était fantassin, fusilier à la rigueur, et pas pilote de chasse !

"Parfait, on va voir ça. Un simple parcours, pour débuter, sans combat. Et détendez-vous, vous ne risquez rien à faire cet exercice."

"Euh.. bien général.

Nerveux, le jeune chiss s'installa dans le cockpit rond, tâchant de mettre els ceintures de sécurité comme le sergent lui indiqua, alors que le général Skywalker faisait de même avec une aisance évidente dans le simulateur d'à côté. Nosig pris une énorme respiration alors que la simulation se lançait. Une simulation assez simple, sur un monde herbeux, avec de grands lacs et des espèces de.. Nosig ignorait le nom de ces animaux quadrupères, avec une espèce de gros pelage blanc, parce que l'appareil plongeait tout seul. Il se rattrapa de justesse, à quelques mètres de la surface de l'eau. Sauf que, devant lui, il y avait une forêt. Paniquant un peu, il fit exécuter un tonneau à son appareil, arrivant à prendre un peu d'altitude et effleurant le sommet des arbres.

Comme c'était un programme de débutant, sur l'écran apparaissait une direction, un point à atteindre et le jeune chiss tâcha de se concentrer dessus, volant à pleine vitesse sans s'en rendre compte. De toute façon, il avait oublié quel levier gérait la vitesse, alors que l'instructeur de lui avait montré quelques instants plus tôt, avec tout le reste. Il continua le vol, ayant l'impression d'envoyer son appareil dans tous les sens, avec un vol chaotique mais qui évitait, parfois tout juste, tous les obstacles sur son trajet. Finalement, après un temps infini, la voix du sergent instructeur se fit entendre dans les écouteurs.

"Bravo, enseigne, vous avez fait le cinquième meilleur temps sur le parcours. avouez, le général m'a eut en disant que c'était votre première fois. D'ailleurs, vous voulez que je lance un autre programme, général ? Un truc plus au niveau de votre pro.. de l'enseigne Nosig ?"

Jet de pilotage : 4

Allez, rien de tel qu’un peu de pratique avant de passer à la suite des hostilités. Le gamin était toujours stressé mais ça, peu importe, il allait bien finir par se détendre ! Il grimpa dans le simulateur d’à côté, puis se prépara, après avoir refermé la petite porte. Alors, voyons voir… Dès le début, il se mit en retrait, suivant le second appareil du regard pour voir comment il se débrouillait et s’il arrivera, au moins, à suivre le parcours indiqué. Lui-même suivit très tranquillement derrière lui. Bizarrement, le petit plongea presque aussitôt vers le lac avant de remonter brusquement et effleurer la cime des arbres. Eh bah voilà, il savait s’amuser, finalement, avec un chasseur entre les mains, c’était parfait ! Il n’avait même pas ralenti, en plus, Anakin espérait donc qu’il appréciait aussi la vitesse. C’était parfait ! Tout le long du parcours, il ne ralentit pas une seule fois, esquivant les obstacles avec peu de grâce mais pour Anakin, c’était ce qui s’appelait s’amuser. Il adorait les conduites sportives, après tout.

"Bravo, enseigne, vous avez fait le cinquième meilleur temps sur le parcours. Avouez, le général m'a eu en disant que c'était votre première fois. D'ailleurs, vous voulez que je lance un autre programme, général ? Un truc plus au niveau de votre pro… de l'enseigne Nosig ?"

Il y en avait un, de programme, que le général voudrait bien lui faire tester, mais avant ça, il faudrait encore que le petit baisse son niveau de stress. Car il le ressentait toujours angoisser, alors même qu’il s’en sortait très bien, c’était quand même incroyable ! Pourquoi, en plus ? Enfin bon, il allait attendre un peu. En attendant…

"Mettez celui du champ de Mina, tiens."

C’était un vaste champ d’astéroïdes, très compact et vaste, mais peu rapide. Le but de ce programme était non seulement d’éviter les obstacles mais surtout de retrouver son chemin pour se sortir de là, en prenant le moins de temps possible. Un programme qui s’apparentait plus à un jeu qu’à un véritable défi, pour les pilotes novices, mais qui avait le mérite de faire travailler l’attention et la concentration, afin de ne pas se faire pulvériser en vol, tout en focalisant son attention sur comment se tirer du champ. Sachant en plus que la visibilité était très réduite, là-dedans. Un pilote expérimenté était à l’aise, dans ce genre de choses. Mais Anakin espérait qu’un programme un peu plus atypique parvienne à détendre pour de bon le petit Chiss. Pour sa part, il avait testé ce programme une fois et s’était entraîné à poser son chasseur sur les astéroïdes, dans toutes les positions possibles, avant de faire littéralement la course dedans à pleine vitesse, pour s’amuser.

Il appuya rapidement, une fois le programme lancé, pour ouvrir le canal audio et unique, vers le gamin, histoire que le sergent n’entende pas ça. Pas qu’il y ait quoi que ce soit à cacher mais bon, ce n’était pas non plus à crier à tous.

"Je ressens toujours votre stress, au travers de la Force. Profitez de ce programme-là pour simplement vous concentrer sur les contrôles et la trajectoire. Vous savez piloter, maintenant, vous devez apprendre les techniques en dur et surtout, à accepter que vous soyez capable de le faire. Vous qui cherchiez votre voie, ça peut en être une, c’est l’occasion de le découvrir."

Autrement dit, mon garçon, on respire à fond, on se calme et on y va ! Il ne risquait rien du tout, dans un simulateur. Le général n’était pas tout à fait certain d’avoir employé les bons mots, cela dit. Tss, c’était dur, aussi, il se retenait très fort, depuis tout à l’heure, pour parler moins platement que d’habitude ! Et il faisait des efforts pour ne pas être trop direct ! Même si ça lui brûlait de plus en plus la langue et qu’il avait le plus grand mal à se retenir. C’était bien à cause de l’état de nervosité du gamin qu’il s’efforçait de baisser un peu le ton. Sans ça, il aurait très vite cédé à son caractère habituel.

"Mettez celui du champ de Mina, tiens."

Nosig déglutie en voyant le nouveau parcours : un champs d'astéroïde, un truc super simple en effet. Du coup, sa nervosité augmenta d'un cran, étant parfaitement à même de comprendre que la moindre erreur de pilotage mettrait fin à la simulation, et décevrait obligatoirement le général ! Et comme il avait réussi de justesse à ne pas se crasher au moins sept fois dans l'exercice précédent...

"Je ressens toujours votre stress, au travers de la Force. Profitez de ce programme-là pour simplement vous concentrer sur les contrôles et la trajectoire. Vous savez piloter, maintenant, vous devez apprendre les techniques en dur et surtout, à accepter que vous soyez capable de le faire. Vous qui cherchiez votre voie, ça peut en être une, c’est l’occasion de le découvrir."

Nosig ne comprenait pas trop en quoi la force physique d'un individu permettait de sentir le stress d'une autre personne, surtout sans la voir, mais il ne pouvait nier que le général humain avait raison : il était énormément stressé. Il eut un peu honte, du coup, et exécuta un exercice simple de respiration, qu'on enseigne très jeune dans els écoles chiss, pour reprendre le contrôle, réduire les battements de son coeur et se calmer. Il se souvenait, maintenant, d'une phrase d'un sergent instructeur "le stress, c'est bien sauf au combat. Là, il vous gêne donc débarrassez vous-en et ayez confiance en vos compétences, votre intelligence et votre instinct !"

Nosig commença le parcours, s'enfonçant dans le champs, ignorant que celui qui observait sa performance et celle du général souriait en ayant entendu le général et vu que les encouragements de celui-ci marchait.

Pour le jeune chiss, même détendu, l'affaire n'était pas si simple. Parce qu'il n'avait pas pris le bon chemin et s'enfonçait dans une zone compliquée, même pour les meilleurs, entouré de petits astéroïdes allant d'une dizaine à une cinquantaine de mètres de diamètre. L'un d'eux toucha son panneau gauche, venant d'une zone traître de l'angle mort causé par le-dit panneau. Celui-ci ne fut heureusement pas détruit mais endommagé, son appareil perdant aussitôt de la puissance, qui lui aurait été utile pour s'échapper seul de ce piège naturel. Il arrivait, tout juste à éviter la destruction, pilotant avec un peu de désespoir mais un grand calme fataliste. Il se disait qu'il allait encore échouer mais avec un état d'esprit plutôt blasé, cette fois.


Arriver à se calmer )> réussite
Jet de pilotage (malus de 2 si pas calme) )> 14

Alors, ça marchait ? Anakin ferma les yeux un moment, suivant les fils de la Force pour suivre les émotions troublées de son jeune élève du moment et savoir s’il arrivait à se calmer. Ce qu’il fit, au bout d’une ou deux minutes. Très bien. Il n’avait pas été très sûr de son coup car jamais, même avec Ashoka, il n’avait eu besoin de demander à quelqu’un de se détendre. En vérité, c’était à lui qu’on lui criait ça à longueur de journée, lorsqu’il était encore avec les Jedi. Ashoka n’était pas non plus du genre stressée, nerveuse, manquant de confiance en elle. Et même, Obi-Wan avait toujours été dans les parages et il savait gérer ce type de situations. Bref, c’était très étrange de se retrouver à cette place-là et il n’avait absolument aucune idée de ce qu’il fichait. C’était ce qui s’appelait naviguer à vue et improviser complètement.

Une fois le petit lancé, Anakin le suivit, juste derrière lui, pour observer la manière dont il pilotait, dans ce genre de contexte. C’était là qu’on était forcé de faire très attention à tout. Pour un pilote sensitif, la Force était d’une très grande aide, mais pour un pilote ordinaire, la concentration était la clé de tout. Il n’était pas parti dans la meilleure des directions, pour débuter, plutôt dans une zone remplie à ras-bord d’astéroïdes de centaines de tailles différentes et proches les uns des autres. L’un d’eux le percuta assez tôt dans l’exercice, sans pour autant détruire l’aile, par chance. En l’observant, le général finit par se dire qu’il ne s’était peut-être pas amusé, dans le parcours précédent, au final… Il avait sans doute un peu paniqué, à la place. Bah, peu importe, on s’habituait vite !

"Abaissez un peu la vitesse, avec le levier juste à votre droite, au niveau du genou," lança-t-il dans la radio, tout en le rattrapant pour voler à ses côtés. "On ne fait pas la course, dans ce champ. Et peu importe aussi les dégâts, à ce stade, ce n’est qui préoccupe. Si vous saviez le nombre de vaisseaux que j’ai démoli entièrement ou en partie, sur le terrain, vous verriez que ça n’empêche pas de s’en sortir. On peut même réussir une mission avec un vaisseau coupé en deux, qui vient s’écraser en flammes sur la piste d’atterrissage d’une planète ! Une petite montée d’adrénaline ne fait jamais de mal."

Cet atterrissage-là avait été un des plus tendus de sa vie mais aussi l’un des plus intéressants, avec le recul, ils s’étaient pas mal amusés ! Le léger soupir blasé, à moitié étouffé, du sergent se fit entendre dans son casque, juste après cette phrase. Tss, tss, lui aussi devrait apprendre à s’amuser un peu, tiens ! Bref. Il dépassa le petit puis lui dit d’observer, lui montrant une petite manœuvre, toute simple, pour esquiver un astéroïde. Suivre sa trajectoire et se positionner en travers sur le même angle que lui, pour l’effleurer de côté lorsqu’il passait juste à côté de vous. Il lui indiqua ensuite les commandes à prendre et comment les effectuer. C’était tout bête, une simple manœuvre de contrôle, tout en adaptant sa vitesse. Evidemment, s’il devait se retrouver un jour face à un ennemi, dans une situation pareille, il faudra au contraire booster autant que possible la vitesse.

"Dites-le si vous avez besoin que je répète ou montre une autre fois."

"Général," glissa le sergent à la radio, "je peux aussi ajouter des directives ou flèches suivant le…"

"Il n’y a pas de flèches, dans la vie réelle," le coupa Anakin en secouant la tête. "Piloter, ça s’apprend en pratiquant."

Alors oui, les flèches et compagnie, c’était bien pour une personne qui apprenait à peine à décoller et se diriger. Mais ce petit avait déjà passé cette première étape et l’avait prouvé précédemment. Pas la peine de gaver d’indications, comme à un enfant de six ans ou sept ans qui pilotait un chasseur pour la toute première fois de sa vie.

"Abaissez un peu la vitesse, avec le levier juste à votre droite, au niveau du genou."

Ah, c'était donc là qu'on gérait la vitesse ? Nosig s'exécuta aussitôt, tout en ayant cette pensée fugace, réduisant la vitesse au trois quart, et obtenant une meilleure capacité de virage. Il ne baissa pas plus, car il avait conscience que s'il n'avait pas assez de puissance, il risquait de ne pouvoir esquiver rapidement un des cailloux de la simulation.

"On ne fait pas la course, dans ce champ. Et peu importe aussi les dégâts, à ce stade, ce n’est qui préoccupe. Si vous saviez le nombre de vaisseaux que j’ai démoli entièrement ou en partie, sur le terrain, vous verriez que ça n’empêche pas de s’en sortir. On peut même réussir une mission avec un vaisseau coupé en deux, qui vient s’écraser en flammes sur la piste d’atterrissage d’une planète ! Une petite montée d’adrénaline ne fait jamais de mal."

Nosig s'imagina le général au commande d'un chasseur coupé en deux.. et se demanda comment on pouvait piloter un chasseur dans cet état. A moins qu'il n'ait parlé d'une navette? Là, ça serait plus compréhensible. En tout cas, il essaya de suivre le général qui venait de lui passer devant, y arrivant très difficilement, perdant toujours un peu de terrain mais sans jamais le perdre de vue. La différence de talent était très évidente mais logique aussi.

"Dites-le si vous avez besoin que je répète ou montre une autre fois."

"Général," glissa le sergent à la radio, "je peux aussi ajouter des directives ou flèches suivant le…"

"Il n’y a pas de flèches, dans la vie réelle. Piloter, ça s’apprend en pratiquant."

"Euh, cela ira, monsieur."

Nosig, estimait, de toute façon, qu'il n'était pas sur qu'il puisse faire mieux lors de cette séance-ci, de toute façon. Il était déjà assez stressé, même s'il se contrôlait mieux qu'au début de la séance, et couvert de sueur. Là, il espérait que la séance prenne fin, même si le général semblait vouloir la continuer, comme s'il y avait quelque chose à prouver.


"Il n’y a pas de flèches, dans la vie réelle. Piloter, ça s’apprend en pratiquant."

"Il a raison, sergent, vous savez ?"

"Mais, monsieur, c'est le premier vol du gamin et.." dit le sergent, après avoir coupé le micro, vers les deux personnes derrière lui, dont l'un tenait un de ces lézards. Celui-ci secoua la tête.

"Tout d'abord, c'est juste une simulation, sergent. Ensuite, regardez vous-même : combien de novice tiendraient aussi longtemps si on utilisait ce programme lors de leur premier exercice ? Non, laissez le général faire."

"A vos ordres, monsieur." Dit le sergent, revenant vers les contrôles.

"En tout cas, j'avais un doute, monsieur, sur votre idée de faire en sorte que le général entende la discussion des instructeurs sur le jeune Nosig. Je ne pensais pas que ce cas aiderait aussi le général à s'améliorer."

"Je connais mieux le général que vous, c'est tout, capitaine. Bien, je vais vous laisser. Faire moi parvenir l'entièreté des résultats de la simulation, sergent."

Le sergent hocha la tête en répondant, clignant un peu en voyant le chiss et son supérieur s'éloigner, se demandant si tout cela était vraiment naturel... Il tourna la tête, pour regarder le gamin chiss, le plus jeune de toute la base de ce qu'il savait, qui arrivait très péniblement à suivre les courbes parfaites du général.

"Vous approchez de la fin de la simulation, général. Dois-je en préparer une nouvelle ?"

Suivre Anakin : 11

"Euh, cela ira, monsieur."

Bien évidemment, c’était une simulation, pas une guerre ! Anakin, tout en le surveillant, visait d’abord les plus gros astéroïdes, histoire de lui faire travailler les trajectoires sur des cibles plus indolentes que les autres. Bon, il sentait toujours le stress du gamin mais là, à part lui répéter de respirer un bon coup, il ne voyait plus trop ce qu’il pourrait y faire. C’était littéralement la seule manière qu’il connaissait, pour le moment, de pousser à se détendre. La seule qu’il avait connu ! Obi-Wan le lui avait toujours dit, simplement, de s’arrêter, respirer un bon coup et garder la tête froide ! Mais lorsque ça ne suffisait quoi, qu’est-ce qu’on était censé faire ? C’est que c’était agaçant, il n’était pas devin, surtout sur des trucs pareils. Bref. Pour le moment, il dû bien se résoudre à juste se concentrer sur la simulation du moment, comme il ne savait pas quoi dire de plus.

"Vous approchez de la fin de la simulation, général. Dois-je en préparer une nouvelle ?"

"Juste une dernière, celle que le commandant Fel a travaillé, sur Coruscant."

De sa part, on aurait pu s’attendre à une simulation de combat, mais pas cette fois, il l’avait faite pour les novices, plus spécialement. Une sorte de jeu de piste, parfaitement en accord avec « l’esprit grand gamin » dont était souvent capable de faire preuve l’ex-pilote impérial. Le décor changea de nouveau et cette fois, l’immense planète-ville apparut devant leurs yeux. Ses très longues files de vaisseaux et navettes jamais interrompues, ses tours, ses immeubles, ses multiples niveaux, son bruit permanent, ses lumières… La ville pouvait être belle, baignée dans une douce lumière du soir, mais seulement en surface, il n’était que trop bien placé pour le savoir. Dès lorsqu’on grattait, même un peu, la jolie peinture s’écaillait et la planète se dévoilait tel le monstre tentaculaire qu’elle était réellement. Une ville bien trop peuplée, bien trop étouffante, bien trop inégalitaire, où le meilleur et le pire se côtoyaient dans des extrêmes aussi violents que puissants.

"Voici Coruscant," reprit-il pour Nosig, en vol stationnaire à côté de lui dans la simulation. "Il y a des milliers d’espèces différentes qui vivent ici, sur des centaines de niveaux. C’est la planète la plus peuplée de la galaxie, la capitale de l’Empire, elle était aussi celle de la République, autrefois."

Les instructions du jeu s’affichaient devant eux, sur l’écran. Anakin se dit que Fel avait dû les écrire lui-même, étant donné le ton employé. Rien que le bonjour n’était pas très formel. Le jeu était simple, suivre une piste avec des indications soient « géographiques », en décrivant un endroit, soit des coordonnées, soit en faisant suivre un autre appareil dans le flot de la circulation, étape par étape. Le tout en faisant attention aux conditions de la planète et ses multiples usagers. Là encore, l’idée n’était pas de faire la course, il s’agissait de bosser l’attention et prendre en main toutes les commandes de son appareil. Et faire travailler la vigilance vis à vis des autres, soit ceux qui avaient du mal à piloter, soit ceux qui faisaient littéralement n’importe quoi. Il y avait aussi une version, malgré tout, avec un chronomètre, mais ce n’était pas celle-ci qui l’intéressait aujourd’hui.

"Vous approchez de la fin de la simulation, général. Dois-je en préparer une nouvelle ?"

"Juste une dernière, celle que le commandant Fel a travaillé, sur Coruscant."

Nosig regarda autour de lui, enfin autant que le permettait le champs de vision de son appareil simulé, c'est à dire juste devant lui. C'était très différent de tout ce qu'il avait connu. Des immeubles immenses avec des files de véhicules nombreuses sur une dizaine de niveau. Il devait y avoir des milliards d'individus vivant sur ce monde ! On lui avait déjà dit que c'était un monde important dans la galaxie mais Nosig n'avait jamais imaginé cela à ce point ! Et cela avait un côté un peu terrifiant, de voir un monde si industriel, si peu naturel. Nosig espérait que le but de l'Empire n'était pas changer tous les mondes en une copie de celui-ci, car alors jamais les chiss n'accepteront de l'aider.

"Voici Coruscant," reprit le général. "Il y a des milliers d’espèces différentes qui vivent ici, sur des centaines de niveaux. C’est la planète la plus peuplée de la galaxie, la capitale de l’Empire, elle était aussi celle de la République, autrefois."

Nosig hocha la tête et se lança dans la trajectoire du début de l'exercice mais tout de suite, il perdit le contrôle. Trop occupé à surveiller devant lui, pour éviter un couloir de circulation, il ne remarqua pas le camion-speeder qui arrivait sur le côté et bouscula son panneau tribord, celui encore indemne. Le tie parti aussitôt en vrille. Nosig tenta de se redresser mais il n'eut même pas le temps : une paroi surgit presque trois secondes plus tard dans son champs de vision, l'un des nombreux buildings de la planète et il entra dedans une seconde plus tard. L'écran devant lui devint noir et les commandes passèrent au point mort. Il crut entendre la voix de l'instructeur, sans chercher à analyser le ton, lui disant de sortir.

Le jeune chiss s'exécuta, la peau d'une bleu clair saisissant, et défit la ceinture de sécurité, avant de sortir du siège. Il tremblait un peu sur ses jambes mais au moins, il arrivait à ne pas se montrer aussi paniqué qu'il l'était dans sa tête. Il s'avança vers le général Skywalker, qui semblait un peu plus raide que lui sur ses jambes.

"Pardon général je.. je vous avais dis que je n'étais pas bon."

Evidemment, il semblait juger sa dernière performance comme éliminatrice aux yeux de l'humain.

Pour ce troisième exercice : 20
Se maîtriser : 11

Tout se passa extrêmement vite et Anakin n’eut pas le temps de réagir, que ça soit pour tenter d’aider le petit, l’écarter du chemin ou juste éviter qu’il n’aille s’écraser contre un mur. Ah… Bon, d’accord, celle-là, elle avait été un poil trop rapide, il n’avait rien vu venir. Bon, ce n’était pas si grave, c’était ça, après tout, le grand jeu ce cette planète et de ses milliards de chauffards excités. Une fois les écrans coupés, il détacha le petit harnais puis sauta souplement hors du simulateur et s’étira un peu, avant de lancer un regard vers le petit. Alors, ça allait mieux, maintenant ou bien le choc de la fin l’avait secoué aussi ? Au moins, il tenait debout, il était à peine moins stressé mais bon, il semblait quand même tenir le choc.

"Pardon général je.. je vous avais dit que je n'étais pas bon."

"Pardon de quoi, vous avez tué quelqu’un par accident ? Puis je n’ai pas trouvé ça mauvais. Le début était très bien et vous avez su écouter, sur la seconde simulation. Le seul problème, c’est votre niveau d’inquiétude, vous ne croyez pas que vous soyez capable de réussir. Pourtant, venez."

Il lui posa la main sur l’épaule et l’entraîna avec lui vers le poste du sergent, afin de lui montrer les résultats de la simulation. Sachant que c’était un premier essai, il jugeait déjà ça bien ! Et puis, une personne qui arrivait à rendre une prestation parfaite du premier coup, c’était tout de même bien rare… Il n’avait, au final, rencontré que très peu d’excellents pilotes, dans son existence. Son propre fils, le commandant Fel et bien sûr Apsara. D’autres étaient très bons mais n’avaient pas le talent inné de ces trois-là et cette attirance pour le pilotage, il leur avait fallu des efforts et beaucoup de travail pour se hisser à un haut niveau. Trois personnes, dans une vie entière, on pouvait encore en rajouter sur la rareté de l’affaire. Et puis, il ne cherchait pas que des pilotes exceptionnels mais surtout et avant tout des personnes qui sortaient du moule défini.

"Avec de l’entraînement, je suis convaincu que ça ira vite mieux ! Vous en dites quoi, sergent ?"

Un sergent qui ne s’attendait visiblement pas à se faire interpeller pour donner son avis sur le sujet et donc répondit avec un léger temps de retard, en affirmant que oui, c’était tout à fait faisable. Anakin faillit lancer qu’il apprécierait que les gens arrêtent d’être surpris comme ça lorsqu’il leur adressait la parole, il avait souvent l’impression de leur faire croire qu’une catastrophe arrivait, alors qu’il ouvrait simplement la bouche ! Enfin bref. Il le laissa tranquille et quitta la salle des simulateurs avec le gamin, pensant que ça ne valait pas la peine d’entamer ce débat-là ici. De toute façon, ça n’arrivait pas avec tout le monde non plus. Il en voyait beaucoup, dans la base, changer de ton ou de manière de faire selon le grade de celui à qui ils s’adressaient. Un non-sens pour lui, qui s’adressait à tout le monde de la même façon.

"Alors," enchaîna-t-il une fois dans le couloir, "pourquoi êtes-vous autant stressé ? Vous avez toujours eu des collègues qui vous laissaient à l’écart loin de toute activité un minimum intéressante ? Vous ne croyez pas que vous pouvez faire mieux ?"

"Euh non, mon général. C'est juste euh... le système éducatif de mon peuple nous désigne là où nous serons le plus efficace, et après des milliers d'années d'expérience, il ne se trompe quasiment jamais. Dans mon cas, il n'a pas su trouver ma place dans la société. Je m'étais engagé dans la Flotte de défense en espérant y être utile mais mes notes en tant que fusilier, là où l'on m'a affecté, était très inférieures à ceux des autres. C'est pour cela que j'ai du mal, monsieur, à croire que ces notes là me concernent."

Le… Le système éducatif leur disait où aller … ? C’était ça qu’il devait comprendre ? Anakin cligna lentement des yeux, perplexe, puis il se dit qu’il avait sans doute mal compris. Tout comme le sergent, d’ailleurs, qui affichait à peu près la même mine. Bon, ça devait être ça, il avait juste dû comprendre de travers. Parce qu’il ne voyait pas pourquoi une simple école pourrait se permettre de dire à un élève, toi, tu vas travailler dans telle branche et point final, jusqu’à la fin de ton existence. Enfin bref, pour lui, essai concluant, restera quelques petites choses à régler mais ils avaient le temps, pour ça. Il faudra qu’il organise une autre séance d’entraînement, avec la petite aussi. En espérant que cette fois, personne ne se casse quelque chose au passage. Ah, aussi, qu’il n’y ait pas de bébés ni d’enfants dans les parages. On ne sait jamais, dans cette base, ça vous tombait dessus par surprise, quelle angoisse.

"Oh euh d'ailleurs, j'ai un entraînement bientôt, général. Avez-vous encore besoin de moi ?"

"C’est bon, pour l’instant, allez-y."

Avant de partir lui-même, il récupéra une copie des résultats de l’entraînement et le reste. Il faudra qu’il regarde ça d’un peu plus près, avant de réfléchir à la formation qu’il devait leur faire suivre. En tout cas, c’était plutôt une bonne journée, assez productive. Peu à peu, l’équipe sera complète et il sera grand temps d’aller sur le terrain.