Presque sans surprise

Il y avait un très sérieux doute sur le fait que le maître mégalomane revienne à la raison, sans même parler du Temple. Donc une raison supplémentaire de ne plus traîner et enfin faire partir tout le monde cette planète. Le moment n’était pas si mal tombé, finalement, sachant qu’une autre planète bien plus sûre avait enfin été trouvée et qu’ils pourront y entreposer ce dont ils avaient besoin le temps qu’un endroit en dur et abrité soit bâti. Cette fois, il y a aura moins d’inquiétude vis-à-vis des enfants, surtout. Ensuite, pour le rapprochement avec leurs alliés, ça sera enfin un peu plus facile. Ils commençaient aussi à discuter de rencontres avec la coalition ou encore les FID, même si pour le moment, Luke n’y avait pas du tout réfléchi. Il y avait eu autre chose à penser, mais il faudra bien s’y mettre malgré tout. L’installation, les règles, les alliés, les ennemis, les apparitions et disparations… Le problème Vitiate-Palpatine, aussi, même s’il n’était plus vraiment sûr de savoir lequel des deux était le plus dangereux, dans l’immédiat. Il ne savait toujours pas ce que Vitiate lui voulait exactement, au passage. Palpatine avait le mérite d’être beaucoup plus clair sur le sujet.

Il passa les différents postes de sécurité, tout en se disant que pour celle qu’il allait voir, ça n’allait pas être facile non plus. Il avait un doute sur le fait qu’elle accepte de l’aide ou simplement qu’elle reconnaisse que ça puisse être utile, même si ça ne l’empêchera pas d’essayer. Mara avait assez parlé de ce qu’on éprouvait dans cet état pour qu’il sache à quel point elle était emprisonnée. Les rebelles lui avaient parlé de cette bataille, néanmoins, Luke était convaincu qu’elle avait pu être au courant en très peu de temps, voire au même moment. Palpatine n’avait pas caché sa haine et étant donné son lien avec ceux qu’il emprisonnait de cette manière… En arrivant la voir, il se demanda une fois de plus si les parents dont elle se souvenait avaient eux aussi été embrigadés ou s’ils étaient de simples serviteurs très dévoués à l’Empire, depuis de nombreuses années. Ils pouvaient être très bien être simplement asservis par la propagande ou ce genre de choses. Après tout, il n’y avait aucun besoin de la magie Sith pour empoisonner l’esprit d’une personne, n’importe qui d’assez doué et dur pouvait user d’un tel niveau de manipulation.

"Bonjour. Comment te sens-tu ?"

Il y avait aussi une bonne chance que la haine de Palpatine l’ait empoisonnée à son tour. Sans compter la sienne propre, si jamais elle se sentait elle aussi trahie à ce point par Vader. A sa place, en tout cas, c’est bel et bien ce qu’il ressentirait… Lorsqu’on était envoyé dans une mission pareille, il y avait de quoi être furieux et dégoûté, lorsque votre commanditaire rejoignait aussi brutalement le camp adverse. Luke pensait savoir où il était parti, même s’il n’avait évidemment pas encore de preuves formelles. Ça devrait venir vite, de toute façon.

"J’imagine qu’on a déjà dû t’expliquer ce qui s’était passé. Ou que tu as pu le ressentir en partie. L’Étoile Noire est finalement détruite et Vader a profité de ce combat pour déserter. Ça, c’était un choc pour tout le monde."

Si Palpatine les écoutait, Luke espérait au moins que lui aussi soit, au minimum, conscient de ça, que cette désertion n’avait rien de préparé. Pas pour le « consoler », mais juste pour qu’il prenne conscience que c’était aussi de son fait et de ses propres méthodes. Après tout, qui avait appris à Vader à trahir et se retourner contre ses alliés du jour au lendemain ? Et qui lui avait appris à travailler avec son supérieur par crainte et non par respect ou loyauté ? Cette désertion n’était que le résultat de toute cette période. Le Sith pouvait être vexé mais en rien surpris, pas après avoir tout mis en œuvre pour que ça se produise un jour.

"As-tu envie de parler ou as-tu besoin qu’on te laisse tranquille un moment ?"

Si le premier mois lui avait paru bien long, quatre fois cette durée à tourner dans ses quelques mètres carrés d’espace représentait une éternité. Si elle avait pensé que gagner la confiance des rebelles prendrait du temps, elle n’avait pas pensé en passer autant entre quatre murs, enfermée tel un animal en cage, avec divers interrogatoires pour seules sorties. L’ennui était tel que l’idée de forcer le destin en tentant de s’échapper lui avait traversé l’esprit à de nombreuses reprises. Elle était trop disciplinée, cependant, pour succomber à cette tentation. Elle savait depuis le début que gagner la confiance des rebelles et de Skywalker prendrait du temps, et que les gains potentiels dépassaient grandement les risques. D’abord, obéir à Vader lui avait semblé être la seule chose à faire : elle pouvait surveiller Skywalker, et se renseigner sur les actions des rebelles et des jedis ; voir, même, de saboter leurs efforts. Cependant, le fait que les choses n’aient en rien évoluées depuis, et ce malgré les révélations, mineures bien sûr, qu’elle avait pu faire pour tenter d’accélérer le processus, alimentait depuis tout ce temps sa frustration, qui s’était transformée en une colère profonde envers elle-même quand elle avait senti, puis appris, ce qui s’était passé pendant son enfermement.

Que les rebelles aient pu détruire l’Etoile de la Mort sans qu’elle n’ait pu y faire quoi que ce soit était déjà impardonnable, mais que Vader ait aidé son fils dans cette entreprise en trahissant l’Empire, et tout ce pour quoi elle se battait au quotidien lui donnait envie de vomir. Elle avait fait confiance à cet homme, au point de lui vouer un respect profond pour ce qu’il avait pu lui apprendre, et lui offrir pendant toutes ces années à son service. Elle avait l’impression d’être souillée par la traitrise : d’être corrompue par la félonie d’un autre. Désormais, elle le haïssait, et si elle le pouvait, elle irait mettre à mort ce parjure elle-même, quel que puisse en être le prix. Elle le détestait plus que tout. Et tout cela pour quoi ? Pour un pauvre blondinet qu’il ne connaissait presque pas ? Pour protéger un fils qu’il avait tenté de faire sombrer dans le Côté Obscur ; qu’il avait pratiquement livré à l’Empereur ? C’était infect, et rien que d’y penser lui donnait envie de vomir.

Son Maitre n’était pas satisfait de la tournure des évènements. Elle avait pu sentir sa colère, à lui aussi, lorsque ça s’était produit. Elle avait pu voir et ressentir la satisfaction de ses interrogateurs rebelles, depuis lors. Qu’elle ne n’ait pas vu venir la trahison de Vader était sans doute ce qu’elle regrettait le plus, et elle se détestait pour cela.

Le front encore en sueur, l’impériale se releva le souffle court après une séance d’exercices intensifs. Il était important qu’elle s’occupe l’esprit pour évacuer toutes ces pensées négatives, au risque de finir par tuer l’un de ses geôliers par pure frustration. Elle grimaça ensuite, en sentant soudainement la présence d’un autre sensitif, l’identifiant rapidement comme Skywalker, à bord du vaisseau-prison. Ça ne pouvait être que lui, de toute façon, pour venir la voir après ce qui s’était passé avec la soi-disant Mara Jade quelques mois plus tôt. Lui aussi, elle avait envie de lui régler son compte pour avoir aveuglément décidé de réduire à néant la vie de centaines de milliers de ses semblables ; lui, le soi-disant Jedi modèle ! Poussant un long soupir d’exaspération, elle passa une main dans sa longue chevelure décoiffée, pour la passer derrière son épaule. Puis elle recula de quelques pas, en le voyant finalement apparaître devant-elle derrière la barrière d’énergie qui servait de porte à sa cellule.

« Bonjour. Comment te sens-tu ? »

« Ca pourrait aller mieux. »

Elle le toisa un instant du regard, un air plutôt neutre au coin des lèvres. La colère, et la haine qu’elle pouvait avoir envers Skywalker s’était dissipée d’elle-même avant même qu’il se ne présente devant elle, et ce malgré tout ce qu’elle pouvait penser en mal de lui ; comme si, finalement, ses années d’entrainement revenaient à temps pour masquer derrière un masque imperméable ce qu’elle ressentait vraiment. Elle ne sourit pas pour autant, elle n’en était plus capable, pas face à lui. Elle lui fit tout de même signe d’entrer, néanmoins, s’il le souhait vraiment.

« J’imagine qu’on a déjà dû t’expliquer ce qui s’était passé. Ou que tu as pu le ressentir en partie. L’Étoile Noire est finalement détruite et Vader a profité de ce combat pour déserter. Ça, c’était un choc pour tout le monde. »

Sans blague. Cela faisait des jours que l’on venait se payer sa tête à ce sujet, pour jauger ses réactions. Cela faisait tout autant de temps qu’elle souffrait en silence d’un désir intense de faire payer tous les responsables elle-même, et ce dans la douleur, si possible. Comment pouvait-il dire ça comme ça, si simplement, comme si, finalement, la disparition instantanée de centaines de milliers d’âmes ne le concernait pas, lui, le Jedi modèle ? Parce qu’il était Jedi, justement, ce genre d’actes serait instantanément pardonnable et pardonné ? Qu’elle hypocrisie... Elle était dégoutée, mais faisait au mieux pour ne rien montrer, un semblant sentiment de calme la retenant d'agir contre vents et marées, tel un filet; et ce, sans qu'elle ne comprenne vraiment trop pourquoi...

« Au contraire, cela n’aurait pas dû me surprendre. Sa réaction envers sa fille, d’abord. Puis les instructions te concernant… J’aurais dû le voir venir. »

Elle se racla la gorge, en se maudissant elle-même d’abord, puis en rejetant toute la faute sur Skywalker. Car c’était bien lui, qui avait causé tout ça : la désertion de Vader, parce qu’il avait refusé de voir la vérité en face ; la destruction de l’Etoile de la Mort, d’un simple geste du pouce ; sa place, toujours en prison, malgré ses efforts, parce qu’il la croyait possédé !

« As-tu envie de parler ou as-tu besoin qu’on te laisse tranquille un moment ? »

« Cela fait quoi, quatre mois que l’on me fout la paix ? Que je prenne un moment de plus ou non pour réfléchir à ce qui s’est passé n’y changera rien. »

L'espionne renifla, tout en jetant un air presque hautain à Skywalker, dont elle n’attendait plus grand-chose. Elle haussa ensuite les épaules. Comme si elle pouvait y changer quoi que ce soit, désormais...

« Tu as tué tous ces gens de sang-froid, et Vader t’as aidé à le faire. Un point c’est tout. J’espère simplement qu’après avoir détruit ma vie en désertant, il a profité de l’occasion pour te signifier que tout ce que j’ai pu te dire jusqu’à présent n’est que pure vérité. »

Non, ça ne changerait rien, en effet, sauf si elle était du genre à avoir besoin de temps et d’un peu de tranquillité pour faire le point et le tri dans ses émotions, histoire, plus tard, de savoir changer d’opinion ou de point de vue. Ce qu’elle ne savait pas faire. Mais ça ne l’empêcha de poser tout de même cette proposition, ne serait-ce que par pure politesse. Le mépris affiché était-il le sien, cela dit, ou celui de l’être habitant potentiellement son âme ? Au moins les deux, à son avis, il représentait une bonne part de tout ce qu’elle avait été entraînée à haïr et la désertion de Vader, malgré la mission qu’il lui avait confiée, ne devait pas arranger l’affaire. Ce n’était pas lui qui allait la faire changer d’avis, de toute façon… Une fois la propagande aussi ancrée dans un esprit, il fallait des années, et parfois un gros choc de plus, avant de penser à changer. Il suffisait de regarder Vader pour s’en convaincre. Des années de trouble à la guerre avant qu’il ne trahisse les Jedi, des années de trouble encore aux côtés de Sidious, avant qu’il ne trahisse l’Empire. Si l’instabilité se poursuivait aujourd’hui encore, le schéma finira immanquablement par se répéter… Sauf s’il se décidait enfin à changer. Qui sait, un miracle pouvait avoir lieu.

"Tu as tué tous ces gens de sang-froid, et Vader t’as aidé à le faire. Un point c’est tout. J’espère simplement qu’après avoir détruit ma vie en désertant, il a profité de l’occasion pour te signifier que tout ce que j’ai pu te dire jusqu’à présent n’est que pure vérité."

"Tu es bien contente d’ignorer ou faire semblant d’ignorer la différence fondamentale entre tuer des civils qui n’ont rien demandé et des militaires actifs dans une guerre, où ils n’étaient pas là par hasard. La différence entre sacrifier une planète entière et combattre une station spatiale uniquement prévue pour des massacres de masse. Tous ceux présents à cette bataille savaient ce qu’ils risquaient, d’un côté comme de l’autre. Leur mort reste terrible et on leur doit le respect comme adversaires. Mais cela n’enlève rien au fait qu’il fallait agir."

Une brève pause, pour reprendre son souffle, la réponse ayant été rapide. Il s’attendait bien à ce qu’elle lui sorte ça, avant de venir ici, c’était l’argument, l’attaque habituelle de ceux se voilant complètement la face et mettant dans un même sac les meurtres gratuits et les pertes dans une bataille rangée, entre deux armées. Or, si aucune vie n’avait moins de valeur qu’une autre, il y avait pourtant des situations où employer la force était une nécessité. Pas un simple plaisir, un caprice ou encore une vengeance. Encore moins une envie de chaos pour la beauté du chaos, comme certains Sith. Shira ne pouvait pas faire semblant de découvrir aujourd’hui que la guerre était sale et cruelle, elle ne pouvait pas non plus nier les méthodes et pratique des siens, ça l’arrangeait juste d’utiliser cet angle d’attaque-là. Mais là encore, il ne comptait pas lui faire changer d’avis ou de mentalité, ça prendrait beaucoup de temps et des conditions plus favorables aussi.

"Pour le reste, je te crois, pour ta mission. Et je crois aussi que tu es possiblement possédée, comme l’a été Mara. Ça doit sûrement t’énerver, d’entendre ça en boucle et je sais que tu n’y crois pas. Nous avons, parmi les Jedi, une personne qui pourrait lever un doute définitif sur cette question et s’il le fait, t’aider pour de bon. Mettons la haine de côté une minute, ça te serait utile à toi aussi. Palpatine peut te faire croire que tu es seule, c’est normal, mais ça ne convaincra personne tant qu’il n’y aura pas eu de vérifications."

Il s’attendait surtout à un refus hurlé, des torrents d’insultes et tout le panel de l’énervement et du mépris allant avec. Voire même qu’elle craque et veuille l’attaquer, qui sait… Il s’était préparé à tout ça, sachant bien qu’à l’instar de Mara, il n’y avait aucune chance qu’elle puisse admettre toute seule une telle possession. Il la fera nier jusqu’à sa mort.

Elle déglutit péniblement, en venant s’asseoir au bord du matelas fin de ce qui lui servait de lit depuis plusieurs mois maintenant. Après ces semaines à tourner en rond telle une lionne en cage, à se demander ce qu’elle aurait pu faire autrement pour empêcher ce qui s’était passé, se lâcher un peu faisait du bien. Ce n’était rien en comparaison de ce qu’elle aurait pu ressentir en vidant complètement son sac, mais le faire ici, à cet instant, n’aurait eu aucun effet productif dans sa discussion avec Skywalker. Elle n’en attendait pas grand-chose, certes, mais pas nécessairement rien non plus. Il était sa distraction du moment, si l’on pouvait dire la chose ainsi. Voir une tête différente passer la porte de sa cellule lui permettait de casser quelque peu la routine qui rythmait ses journées depuis son arrivée à bord de ce vaisseau-prison, perdu elle ne savait où dans la galaxie. Probablement dans l’Espace Sauvage, ou les frontières quasi-infinies de la Bordure Extérieure.

« Tu es bien contente d’ignorer ou faire semblant d’ignorer la différence fondamentale entre tuer des civils qui n’ont rien demandé et des militaires actifs dans une guerre, où ils n’étaient pas là par hasard. »

La jeune rousse haussa un sourcil. Ah, touché, voilà qu’elle était parvenue à l’agacer. Dans d’autres circonstances, cela l’aurait amusé, tiré un petit sourire satisfait aux coins de ses lèvres, mais l’espionne était bien trop blasée. Sans parler qu’elle ne se sentait que peu concernée, les rebelles étant à ses yeux au mieux que des terroristes, des combattants qui se cachait derrière la population civile pour commettre des actes de guerre. Si la population ne faisait rien pour les en empêcher, ou se contenter de rester passive sans prendre partit pour le seul camp apte à leur donner un travail, un salaire, et de quoi subvenir à leurs besoins, ce n’était pas vraiment son problème. La passivité était une forme d’acceptance, et cautionner les actes de terroristes faisait d’eux des complices malgré eux aux yeux de beaucoup dans l’Empire, mais pas qu’eux. Qui aimerait voir ses maisons brûler, ou exploser, sans réclamer que justice ne soit faite ?

« La différence entre sacrifier une planète entière et combattre une station spatiale uniquement prévue pour des massacres de masse. Tous ceux présents à cette bataille savaient ce qu’ils risquaient, d’un côté comme de l’autre. Leur mort reste terrible et on leur doit le respect comme adversaires. Mais cela n’enlève rien au fait qu’il fallait agir. »

« J’ai empêché la destruction d’Ondéron, contre la volonté du Grand Moff Tarkin. J’ai empêché l’annihilation de centaines de millier de vies. Que tu me mettes dans le même panier que ce mégalomane est blessant. »

Du reste, à ses yeux, s’en prendre à l’Etoile de la Mort revenait à s’attaquer à la marge. Le moindre navire de guerre était capable de réduire en cendres des planètes entières. Ce problème n’était en rien nouveau. Ça n’en était même pas un. La guerre était ainsi depuis des millénaires. La République qu’ils cherchaient tant à faire revivre avait elle-même bombardé des mondes entiers sans que personne ne s’insurge. Elle s’était étendue aux dépends des espèces et des peuples qui vivaient dans la Bordure, souvent plus par la force que par la paix, mais ce devait tout simplement être plus acceptable de le faire si c’était pour apporter la démocratie… Rien que cette immonde hypocrisie lui donnait la nausée.  Comment pouvaient-ils réellement se regarder dans la glace sans avoir envie de cracher sur le reflet de leur visage ?

« Pour le reste, je te crois, pour ta mission. Et je crois aussi que tu es possiblement possédée, comme l’a été Mara. Ça doit sûrement t’énerver, d’entendre ça en boucle et je sais que tu n’y crois pas. »

Profond soupir. Levée du regard au plafond. Moue d’exaspération. C’était repartit. Dire que cela l’énervait était un euphémisme. Que ce soit Skywalker, ou n’importe quel autre rebelle., ça lui donnait envie de fracasser le premier objet qui lui passait sous la main, a défaut de pouvoir fracasser la tête de l’insolent contre l’un des murs de sa cellule. Ne comprenaient-ils pas qu’il n’y avait rien de plus insultant que d’insinuer que la personne en face de soi n’était qu’un pantin ? Pire, qu’il n’en était pas conscient ?

« Nous avons, parmi les Jedi, une personne qui pourrait lever un doute définitif sur cette question et s’il le fait, t’aider pour de bon. Mettons la haine de côté une minute, ça te serait utile à toi aussi. Palpatine peut te faire croire que tu es seule, c’est normal, mais ça ne convaincra personne tant qu’il n’y aura pas eu de vérifications. »

Que, quoi ? Il avait vraiment suggéré que…

Son regard retomba aussitôt sur Luke, en silence, pendant un bref instant ; Comme pour chercher à savoir s’il était sérieux, alors que son estomac se nouait de lui-même. Elle déglutit une première fois, essayant de masquer la naissance sur ses lèvres d’un sourire amusé et surpris, avant qu’elle n’éclate dans un profond fou rire, levant légèrement un pied pour venir le frotter contre le rebord du lit et venant frapper d’une main sa poitrine sans parvenir à le contenir. Elle se mit à tousser, ayant manquer de s’étouffer par la même occasion, et il lui fallut un certain temps pour parvenir à se calmer, son regard évitant au mieux de se poser sur le blondinet pour éviter de rechuter.

« Attends, attends… » dit-elle finalement en levant la main devant elle, clignant des yeux un instant tout en cherchant à retrouver son souffle. Il lui fallut un petit moment, avant de parvenir à poser son regard sur Skywalker sans rire de plus belle. « Vous pensez sincèrement que quelqu’un peut manipuler mon esprit à mon insu, et pour le vérifier tu veux que quelqu’un vienne manipuler mon esprit en retour ? »

Elle le regarda, incrédule, l’amusement toujours pleinement perceptible sur son visage, ses yeux écarquillés. Ses lèvres finir tout de même par s’ourler de contrariété, alors que la lumière dans ses yeux s’effaçait, le sérieux revenant la frapper aussi soudainement qu’il était disparu. Elle n’était pas là pour se faire insulter de la sorte, quand bien même la manière de l’amener lui semblait si drôlement pathétique…

« Me crois-tu assez stupide pour accepter que quiconque vienne jouer avec ma tête, Skywalker ? Pour qu’il vienne remodeler ma façon de penser ? Toucher à ma vie privée ? C’est hors de question. »

« Qu’un Jedi vienne même à le proposer en dit long sur l’hypocrisie puante qui suinte de l’image que vous cherchez à vous donner. »

Elle réagissait mieux qu’il ne l’avait pensé, en se contentant de hurler de rire au lieu de hurler de rage. On pouvait appeler ça un progrès ou… ? Il attendit tranquillement qu’elle termine, toujours légèrement appuyé contre le mur et les bras croisés, autant sur ses gardes que déjà légèrement blasé. Il savait qu’elle refusera, de toute façon, mais au moins, il aura pu tenter l’affaire. C’était la seule chance qu’ils avaient, de lui proposer une autre solution, une autre voie, pour la faire sortir de ce cauchemar. En tout cas, pour le moment, étant donné qu’ils n’avaient pas encore d’autres moyens de prouver qu’une personne était infectée, sans initier directement ce processus-là. Même pour une personne comme Kreia, il fallait aller vérifier « sur place ». Le petit kawa pouvait aussi le faire… mais par pur accident, encore. Et de toute façon, il aimerait quand même que le petit évite d’aller rencontrer d’autres Sith comme ça, dans la tête des gens. Il en avait déjà vu, c’était suffisant, à son âge, pas la peine d’aller lui en faire rencontrer un second dans la foulée.

Shira arriva enfin à reprendre en partie son souffle, juste au moment où il commençait à se demander si elle ne risquait de pas de s’étrangler sur place. Il haussa légèrement les épaules, un bref sourire aux lèvres, à sa question. C’est vrai que c’était lutter contre le feu avec le feu, ils n’avaient pas tellement de choix, c’était comme ça. Elle devait le savoir, de toute façon, ou bien elle n’avait pas réfléchi encore à la chose. Il la pensait déjà au courant de ça, que c’était le seul moyen actuel, elle n’était pas stupide. D’ailleurs, elle recouvra son sérieux, le moment d’après, ce qui prouva bien qu’elle avait juste rigolé à cause de la nervosité ou de l’accumulation, avec tout ce qui s’était passé pour elle ces derniers mois. Ça restait tout de même une meilleure réaction que prévue. Palpatine ne devait pas être très attentif… Le vieux pouvait avoir quelques coups de sang, ils en avaient déjà eu la preuve. Rien qu’au mariage… Peut-être que cette fois, il avait appris à méditer, à moins que ça ne l’agace juste moins dans son ensemble.

"Me crois-tu assez stupide pour accepter que quiconque vienne jouer avec ma tête, Skywalker ? Pour qu’il vienne remodeler ma façon de penser ? Toucher à ma vie privée ? C’est hors de question. Qu’un Jedi vienne même à le proposer en dit long sur l’hypocrisie puante qui suinte de l’image que vous cherchez à vous donner."

"C’est vrai que c’est très hypocrite de proposer clairement une simple vérification. On devrait plutôt le faire en cachette ou dans le dos, comme certains de nos amis communs. Je sais que tu n’es pas naïve au point de croire qu’il existe d’autres méthodes."

Le seul fait exaspérant, dans l’ensemble de cette histoire, c’était cette haine et ce dégoût plurimillénaires, entre leurs deux Ordres, qui venait s’immiscer dans tout ce qu’ils touchaient. Tous leurs problèmes étaient liés à ça, dès que ça concernait la Force et ses usages.

"Ce qu’on te propose, ça s’appelle un service rapide. Rien ne t’empêche, si tu en es capable, de rechercher une personne parfaitement neutre et sans aucun lien avec toi, qui puisse s’en charger. Quelqu’un qui n’est pas lié à un camp ou un autre. Tu sais bien que tous ceux qui ont ce doute ne pourront pas faire comme si de rien n’était, tu ferais très exactement la même chose à leur place. Toi-même, tu auras de nouveau le doute de ne pas être seule dans ton cas, même si ton mentor fait tout pour t’en persuader. Les Sith sont entraînés à mentir ou trahir, c’est comme ça qu’ils progressent et se remplacent les uns les autres. Qu’est-ce qui te prouve que tu n’es pas un pion pour lui ? Mis à part la seule parole qu’il te donne ? Ce n’est pas comme si tu n’avais pas des dizaines d’exemples tout autour de toi."

Il se demandait, intérieurement, qui aurait déjà tourné les talons en lui disant simplement de se démerder, qu’elle était un cas désespéré… Sûrement un bon nombre… Au moins parmi les Rebelles, en tout cas.

Elle en avait peut-être fait un peu trop… Beaucoup trop, même. Mais quel intérêt y avait-il de continuer à jouer un rôle alors qu’il n’y avait aucune chance qu’il lui permette d’atteindre l’objectif escompté ? Il était clair que les jedis ne se risqueraient pas à lui faire confiance. Tout comme les rebelles, par effet boule de neige. Tout le temps passer à attendre n’avait servit à rien. Des mois entiers s’étaient écoulés sans la moindre productivité. Il était certain, désormais, qu’elle n’arriverait à rien si elle n’accédait pas à la demande de Skywalker ; et même avec cela, quelles étaient les chances que les rebelles et les jedis lui fassent vraiment confiance ? Elle serait toujours une impériale, et serait mise de côté en conséquence. Il n’y avait, donc, tout simplement pas d’issues à sa situation. En tout cas, et c’était le plus exaspérant, pas avec Luke. Elle trouverait toujours un moyen de quitter cet endroit si besoin, mais comme toujours chez elle, c’était l’échec en lui-même qui était difficile à accepter. Encore moins à digérer. Ce principe ne faisait tout simplement pas partie de son éducation. Cette discussion, finalement, commençait à lui donner mal à la tête.

« C’est vrai que c’est très hypocrite de proposer clairement une simple vérification. On devrait plutôt le faire en cachette ou dans le dos, comme certains de nos amis communs. Je sais que tu n’es pas naïve au point de croire qu’il existe d’autres méthodes. »

Vraiment mal à la tête, au point de fermer les yeux un bref instant, le temps de venir frotter ses doigts sur son crâne. Elle n’avait jamais été très patiente. Au contraire, plutôt impulsive si l’on tenait compte des propos de certains. Et là, sa situation n’avançant pas, la discussion commençait très grandement à l’agacer. Que ne comprenait-il pas dans ce qu’elle venait de lui dire ? Pourquoi devrait-elle chercher d’autres méthodes alors qu’elle n’en avait pas besoin ? Elle n’était pas possédée, elle n’était pas manipulée telle une marionnette par quelqu’un d’autre. C’était absurde ! Toutes ses décisions étaient le fruit de sa seule réflexion. Si quelqu’un venait agir à sa place dans son propre corps, il était évident qu’elle s’en rendrait compte. Sur un non-sensitif, cela était monnaie courante mais sur quelqu’un capable de ressentir ce genre de choses ? Allons, il ne pouvait pas en être autrement !

Même au-delà de ça, l’idée même que l’on vienne jouer une fois de plus avec son esprit la révulsait profondément. Elle avait trop subi mentalement auprès du BSI pendant son enfance pour avoir envie que l’on expérimente avec son corps et son esprit une nouvelle fois. Cela l’avait changé pour le mieux, mais le simple fait d’y penser ravivait en elle une douleur inoubliable. Bien sûr, Skywalker dirait que ça n’avait rien à voir ; qu’elle ne ressentirait rien. Le problème n’était pas là, mais dans le principe en lui-même.

« Ce qu’on te propose, ça s’appelle un service rapide. Rien ne t’empêche, si tu en es capable, de rechercher une personne parfaitement neutre et sans aucun lien avec toi, qui puisse s’en charger. Quelqu’un qui n’est pas lié à un camp ou un autre. Tu sais bien que tous ceux qui ont ce doute ne pourront pas faire comme si de rien n’était, tu ferais très exactement la même chose à leur place. Toi-même, tu auras de nouveau le doute de ne pas être seule dans ton cas, même si ton mentor fait tout pour t’en persuader. Les Sith sont entraînés à mentir ou trahir, c’est comme ça qu’ils progressent et se remplacent les uns les autres. Qu’est-ce qui te prouve que tu n’es pas un pion pour lui ? Mis à part la seule parole qu’il te donne ? Ce n’est pas comme si tu n’avais pas des dizaines d’exemples tout autour de toi. »

Qui, à part les jedis qui avait connu cette Mara Jade, avaient vraiment ce doute à son sujet ? Ce n’était pas parce que deux être étaient si semblables qu’ils partageaient nécessairement les mêmes problèmes ! Elle s’en foutait royalement de trouver qui que ce soit capable de lever des soupçons qu’elle n’avait pas. Et si elle devait en avoir pour certains, comme sa sœur Leia par exemple, sa solution serait bien plus simple et radicale. Sauf que ces décisions n’émanaient pas d’elle, quand il s’agissait d’une ou d’un sensitif au futur aussi déterminant. Une personnalité venue du passé, ou du futur ? Elle n'aurait pas autant de pitié. Deux trous dans le corps et le tour était joué. Ils réapparaitraient plus tard, et elle, elle n’aurait tout simplement plus la question à se poser...

Pour le reste… L’impériale se frotta doucement les yeux, avant d’envisager de relever le regard vers lui, clairement fatiguée par cette conversation. Quatre mois… Quatre mois et ils en étaient toujours au même stade. Elle avait une certaine consolation tout de même, dans le fait qu’elle n’avait pas lâché de secrets très utiles à long termes aux rebelles, en tentant de donner le change… Il était tout de même dommage que certains en aient payé le prix fort, mais en réalité ce n’était pas vraiment son problème. Tout le monde devait être prêt à l’ultime sacrifice pour l’Empire. Elle poussa finalement un long soupir d’exaspération, une grimace gênée se dessinant à la suite sur son visage.

« Ce n’est pas une question de sith, de jedi, ou je ne sais quoi, Skywalker. Lorsque l’on est ignorant de ce que l’un de nous est capable dans la Force, l’on ne se pose pas ce genre de questions. Mais nous sommes différents. Nous savons ce qu’un sensitif peut faire à l’esprit, en plus du corps. Ce que tu demandes nécessites d’ouvrir son esprit pleinement, sans entraves et sans contraintes. C’est la porte ouverte à toutes les dérives. Le temps de s’en rendre compte, et il est déjà trop tard. Ce n’est pas acceptable. »

Elle n’aurait pas les capacités de résister d’elle-même à pareille intrusion après l’avoir autorisée. Elle le savait que trop bien. Le reste, au sujet de l’Empereur, ne méritait pas de réponses. Ce serait lui donner les billes qu’il attendait, la chose qu’elle avait toujours réfuté. Pour les autres, elle ne pouvait pas admettre être au service direct de l’Empereur. Ils devaient rester dans le flou, dans le doute. Ou même une quasi-certitude basée que sur des preuves indirectes, dans le cas de Skywalker…

« Je te l’ai déjà dit, je ne suis pas au service de l’Empereur, mais de ton père. Enfin… étant donné les circonstances j’étais au service de ton père.. »

"Ce n’est pas une question de sith, de jedi, ou je ne sais quoi, Skywalker. Lorsque l’on est ignorant de ce que l’un de nous est capable dans la Force, l’on ne se pose pas ce genre de questions. Mais nous sommes différents. Nous savons ce qu’un sensitif peut faire à l’esprit, en plus du corps. Ce que tu demandes nécessites d’ouvrir son esprit pleinement, sans entraves et sans contraintes. C’est la porte ouverte à toutes les dérives. Le temps de s’en rendre compte, et il est déjà trop tard. Ce n’est pas acceptable."

Palpatine avait très bien fait son travail. Et Luke ne comptait pas la forcer, il était essentiel qu’elle accepte par elle-même, pour que ça soit le plus efficace possible, une véritable prise de conscience. Tout comme avait pu le faire Mara, comme le feront certainement d’autres. Il y avait la possibilité que l’Empereur ne lui détruise l’esprit, comme il l’avait déjà fait, s’il devait soit battre en retraite, soit se dévoiler. Si on pouvait éviter une seconde fin comme le mariage, ça lui plairait déjà beaucoup mieux. Mara avait beau avoir disparu, il savait ce qu’elle penserait de cette situation, s’il était enfin prouvé qu’elles étaient reliées plus intimement qu’on ne le pense. En bref, c’était compliqué. Il ne lui voulait pas de mal exprès, pour le simple plaisir, mais il ne pouvait non plus ne rien tenter si Palpatine lui pourrissait la tête. Dans le même temps, la forcer serait complètement contre-productif. Alors quoi ? Faire en sorte qu’elle retourne courir auprès de son maître en espérant que la prise de conscience arrive avant qu’il ne la tue ? Ce n’était pas ce qu’on appelait de la mise en danger d’autrui ? Mais même ici, elle n’était pas vraiment en sécurité, de toute façon. Pas plus que les rebelles, en cas de possession.

"Je te l’ai déjà dit, je ne suis pas au service de l’Empereur, mais de ton père. Enfin… étant donné les circonstances j’étais au service de ton père.."

"Tu devrais l’imiter et ‘être au service que de toi-même, tu sais…"

Il se reprit l’instant d’après, comme il avait lâché la réflexion sans vraiment réfléchir. Même si ça pourrait vraiment s’appliquer à Shira, elle aurait certainement bien moins de problèmes si elle pouvait maîtriser sa vie par elle-même. Et il ne parlait pas que de ceux causés par Sidious. En attendant, il ne voyait pas comment la convaincre, ici. Il devra en parler aux autres, mais sans doute aussi aux rebelles… Ils devaient être plus méfiants que jamais, il était très probable qu’elle réussisse à s’échapper, si on n’y faisait pas gaffe. Il se demandait même pourquoi elle ne l’avait pas déjà fait, très franchement, peut-être s’était-il dit que ça valait la peine d’attendre, pour sa mission. Mais maintenant, avec la désertion de Vader…

"C’est dans la nature des Sith, de trahir," ajouta-t-il d’un ton parfaitement neutre, comme s’il parlait d’une chose très banale. "Je te souhaite de t’en sortir avant qu’il ne soit trop tard."

Il ne comptait pas la fatiguer des heures durant, encore et encore, avec des arguments qu’elle refusait net d’entendre. Il ne pouvait pas non plus l’emmener avec lui pour qu’elle se fasse examiner, de gérer ou de force. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était lui donner au moins une parole d’encouragement, avant de la laisser et réfléchir à d’autres moyens d’arranger au mieux cette situation.

« Tu devrais l’imiter et n‘être au service que de toi-même, tu sais… »

Elle cligna des yeux sans rien dire, d’abord surprise de ce soudain changement de ton, puis quelque part au fond d’elle satisfaite de le voir enfin sortir un peu de ses gonds, avant de finalement se sentir révoltée par l’idée qu’il puisse penser qu’elle n’était rien d’autre qu’une exécutante docile et soumise qui n’agissait uniquement que sur ordre de ses maitres. Il n’y avait rien de plus inexact dans cela. Certes, elle répondait instantanément à la moindre demande de Vader et de l’Empereur, mais cela ne l’empêchait pas d’être parfaitement indépendante quand ce n’était pas le cas. Elle avait un véritable travail, de véritables responsabilités au quotidien qu’elle ne pouvait plus remplir depuis plusieurs mois maintenant. Et à cause de quoi ? A cause d’un paternel incapable de faire la part des choses et désireux coûte que coûte de protéger un enfant dont il ne sait pratiquement rien. Et dire qu’elle avait suivit le mouvement, en espérant pouvoir retirer quelque chose de positif de tout cela. Elle avait été bien naïve de le croire…

Maintenant l’Etoile de la Mort était détruite ; ce qui n’était pas une mauvaise chose selon elle ; mais le personnel perdu à son bord était inestimable. Aurait-elle pu y changer quelque chose ? Peut-être, en tout cas elle ne pourra jamais le vérifier, désormais. A présent, il allait être temps de réfléchir à comment sortir de ce vaisseau, si possible sans attirer l’attention et en ayant récupéré ce qu’elle pourrait comme information intéressante au sujet de l’Alliance. C’était tout ce qu’il lui restait à faire. Attendre ici n’apporterait pas grand-chose, si ce n’est de peut-être finir par être contrainte de se faire violer l’esprit par des personnes dont elle ne pouvait pas avoir confiance. C’était hors de questions. Bien sûr, elle allait attendre que Skywalker soit partit et suffisamment loin pour ne pas pouvoir intervenir…

En soit, elle n’avait plus grand-chose à rajouter pour faire la conversation. Que pourrait-elle, hormis d’accepter son offre inacceptable, dire de plus qui changerait la situation, de toute façon ? C’était une condition sine qua none à son acceptation parmi les rebelles et les Jedi, condition qu’elle ne pouvait pas accepter. Elle ne serait pas en mesure d’obtenir plus d’informations dans ces conditions. Pas avec Luke, et pas sans utiliser activement de la Force pour tirer les vers du nez de ses interrogateurs.

« C’est dans la nature des Sith, de trahir… Je te souhaite de t’en sortir avant qu’il ne soit trop tard. »

Elle se redressa, avant de s’approcher un peu de Luke, d’à peine un ou deux pas.

« C’est dans la nature tout court, de trahir, Luke. » dit-elle simplement, sur un ton aussi neutre que celui de Skywalker.

C’était une chose qui se voyait au quotidien, et de façon répandue dans la société galactique. La civilisation était faite ainsi. Les gens étaient dans leur grande majorité prêt à trahir n’importe quoi, ou n’importe qui pour garder leur train de vie quotidien, ou pour avoir mieux. Egoïstes. Malsains. Prêts à tout. C’était comme ça. Cela avait toujours été comme ça. Les siths, finalement, n’étaient pas bien différents. Seulement plus excessifs et directs dans leurs actions. Cela restait un autre débat, plus philosophique qu’autre chose. Elle n’était pas une sith elle-même, par ailleurs, et ne se sentait pas vraiment concernée par ses propos, finalement. L’Empereur avait toujours été là, il serait toujours là. Ainsi étaient les choses.

« Je survivrais. Pour le reste, je suis navrée de ne pas pouvoir satisfaire à ta demande. Pas aujourd’hui, en tout cas. Je ne me sens pas prête pour cela. » finit-elle par dire, conciliante malgré tout.

Rester dans le déni et le refus permanent était une méthode, mais ne pas laisser une porte ouverte à cet instant ne l’aiderait pas vraiment.

« Je te remercie tout de même de ta visite. Ça casse la routine. Si jamais d’autres idées te viennent par la tête, tu sauras où me trouver… »


PS : Terminé pour moi. On peut verrouiller.