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Lun 27 Juin - 12:29
La tension était remontée d’un bloc mais cette fois, Solian refusa brusquement de prendre les sédatifs ou médicaments qu’on voulait lui faire avaler et écarta le tout dans un geste vif. Le médecin les rattrapa au vol, avec un grognement surpris, puis les reposa sur le coin de la table de chevet, près du verre d’eau. Le militaire n’en avait cure, n’écoutant pas non plus les remontrances qui suivirent et encore moins la tentative de négociation, les appels à être « raisonnable ». Il se mit à marcher en long et en large dans la chambre, avec le sentiment que tout son corps était en feu, en se tenant les tempes entre les mains. Même s’il ne sentait pas bien du tout, il refusait net d’être assommé par des médicaments, repartir dans une vague de torpeur, se laisser retomber dans une nasse qui le hantait depuis déjà bien trop longtemps. Il avait bien plus peur de cet état léthargique et semi-conscient que du torrent déferlant dans son esprit.

Même pire, plus il refusait la seule idée de prendre quoi que ce soit pour « se calmer » malgré l’insistance de l’infirmier, plus son corps réagissait fortement. Son cœur avait bondit dans un rythme de plus en plus affolé, tout comme son souffle avait accéléré brutalement, il était sous tension comme s’il devait à tout prix fuir, quelques part, là, maintenant, dans la seconde. L’infirmier finit par le forcer à au moins s’asseoir par terre et le tint par les épaules, en lui répétant de respirer lentement et s’apaiser. Solian se mit à trembler, nauséeux, le front couvert de sueur. Il avait mal partout, surtout au cœur. L’infirmier venait d’appeler à l’aide, deux autres arrivèrent pour le faire s’allonger au sol, couvrant son front d’un linge mouillé. Le tout dura de très longues minutes, au cours duquel il crut longtemps qu’il allait s’évanouir pour de bon. Il lui sembla s’écouler un temps infernal avant que, lentement, la crise ne passe…

Toujours allongé par terre, les yeux fermés, il reprit lentement son souffle. Un épuisement tout aussi brutale lui était tombé dessus, il ne pensait pas s’être déjà senti aussi fatigué de sa vie. Le médecin, assis près de lui, lui frottait l’épaule en l’encourageant à respirer doucement, puis en disant que c’était une « simple crise d’angoisse », parfaitement prévisible et attendue. Prévisible… ? Il balbutia qu’il était fatigué, ce à quoi le docteur Tereddi hocha simplement la tête. Malgré la fatigue, la colère contre lui-même commençait à poindre… Plus ses souvenirs revenaient, moins il parvenait à contenir les émotions allant avec. Il se sentait faible, incapable de faire face… Et il s’en voulait pour cela, comme si des années dans l’armée n’avait servi à rien, comme si tout son entraînement avait été foutu à la poubelle. Il refusait d’admettre que sa confiance personnelle avait tout simplement été complètement détruite, persuadé que c’était bel et bien de sa faute.

"Vous pouvez vous relever ?"

"O… Oui…"

Le médecin l’aida à se redresser, puis à se remettre debout, s’assurant qu’il n’avait pas de vertiges. Une fois fait, il l’incita à venir avec lui. Solian le suivit sans dire un mot, jusqu’au réfectoire, où le repas de midi débutait à peine. Le docteur prit deux plateaux et en chargea un plus que l’autre, pour le poser devant lui, à une table, en lui disant de manger, maintenant. Toujours en silence, il essaya de ne pas trop dévoiler ses tremblements, en commençant à manger. Il se sentait honteux et culpabilisait, avec l’impression que les quelques autres officiers, qui arrivaient peu à peu dans la salle, le jugeait. Que ça soit vrai ou non, le malaise était bien mal.C’était comme… Comment le dire… Ses souvenirs étaient revenus mais il ne se sentait toujours pas bien. Honteux, épuisé… Brisé, finalement. Avec une forte envie de pleurer qui le faisait culpabiliser d’autant plus.

"C’était quoi ?" soupira-t-il en peinant à manger.

"Une crise d’angoisse. Elles sont violentes et soudaines. Nous nous attendions à ce que vous en fassiez, c’est la suite logique dans votre parcours de soin."

"Je n’en avais jamais faite…"

"C’est normal. Vous avez vécu un épisode traumatique, avec ce que ces barbares vous ont fait subir, mentalement. La crise d’angoisse est une conséquence de ça, pas une fatalité, vous n’en referez pas à vie."

Il avait fait car il n’était pas capable de se contrôler, alors… ? C’était ça qu’il devait comprendre ? La gorge encore plus serrée, il hocha juste la tête, sans répondre, puis s’obligea à continuer à manger. Tout en essayant de ne pas croiser le regard des autres personnes présentes, par honte.

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Niveau de stress : 20, crise d’angoisse.

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