Une Alliance pour l'Alliance ? [PV plein de monde]

Managas. Ce monde était un symbole de coopération entre les FID, la Coalition du cygne, les Rebelles et les jedi, mais aussi de la possibilité d'une entente avec les forces de l'Empire. La catastrophe volcanique ne fut évitée que parce que ces factions ont su s'unir pour préserver des vies innocentes au lieu de se combattre entre elles. Le prix fut dur à payer : le commandant Bridger, représentant à la fois les rebelles et les jedi à ce moment là, faillit y perdre définitivement l'usage de ses jambes, ne devant de pouvoir à nouveau marcher que grâce à une vieille jedi. Et puis, il y avait eu cette désertion, sanglante, survenue à ce moment-là à bord d'un destroyer, qui était parti on ne sait où, du reste.

Le grand amiral espérait que les soldats fidèles à l'Empereur n'avaient pas été châtiés par l'Empire pour avoir fait leur devoir envers les civils, même si cela avait coûté la perte de ce monde, certes mineur, à la domination impériale. Il regardait la fumée visible du volcan, encore actif tant de mois après les évènements, depuis la fenêtre de la salle de réunion, caressant négligemment l'ysalamiri qui se trouvait dans ses bras. Il tourna son fauteuil pour regarder les gens présents dans la pièce, autour de la table.

La reine Yenla Keenali, qui représentait la Coalition du Cygne venait d'annoncer l'ouverture de la réunion et présenta chacun des membres présents. Le grand amiral s'inclina quand son nom vint, et le commodore Faro à sa gauche fit de même. Le chiss avait veillé à ce qu'il soit installé assez loin des jedi et de tout sensitif pour que la bulle de son ysalamiri ne les dérange pas. Mais il avait tenu à ce que la commodore, qui dirigeait le Chimaera, soit assise à ses côtés, le long de la grande table rectangulaire. Elle ne se sentait guère à sa place mais avait l'air de comprendre l'importance du moment et, en bonne professionnelle, montrait un visage confiant et assuré.

Le chiss prit la parole, une fois les présentations terminées.

"Je vous remercie à tous d'avoir répondu à mon appel. Je pense qu'il est important pour nos deux forces d'arriver, au minimum, à signer un accord, que celui-ci consiste à éviter que nous ne nous tirions dessus ou à un accord d'entraide, une alliance." Il sourit un peu, pour l'ironie de ce mot. "Nous avons le même ennemi : l'empereur Palpatine, mais nous ne le combattons pas pour la même raison. Toutefois, je pense que nous pouvons parvenir à un accord, car nos objectifs peuvent se concilier, si nous nous y mettons dès aujourd'hui."

Il se tut, pour laisser à d'autres le soin de prendre la parole.

Il avait fallu batailler assez longuement avec le Conseil de l’Alliance pour faire accepter cette réunion. Bien qu’une bonne partie soit assez ouverte à une coopération, même non martiale, avec la Coalition du Cygne, bien des leurs se méfiait des FID, à la fois pour leurs buts et leur organisation. Il avait été assez compliqué de faire admettre une rencontre, pourtant, elle y avait fortement tenu. Une première discussion était absolument indispensable, afin de savoir à quoi s’en tenir. Elle était venue à cette réunion avec le général Dodonna, l’un des plus attachés à l’idée d’engager le dialogue avec les autres factions, même s’il ne devait rien en ressortir. Il affichait un air assez détendu, contrairement à elle, qui avait du mal à quitter une certaine neutralité. Le jeune Skywalker était également présent, seul pour représenter son groupe… Il était pourtant venu avec maître Kenobi mais ce dernier n’était pas entré avec eux, curieusement, elle ignorait quelle autre tâche l’attendait, alors que cette journée était pourtant importante. Il n’était pourtant pas dans les habitudes du maître Jedi de ne pas assister à ce genre de rencontres alors qu’il devait avoir fait le déplacement spécifiquement pour cela…

L’amiral Thrawn était en compagnie de la commodore Faro, portant un curieux lézard dans les bras. Enfin, la reine Keenali s’était chargée de l’ouverture de cette rencontre et de présenter les uns et les autres. Un visage inconnu, Mothma n’avait guère entendu parler du monde de cette jeune femme avant aujourd’hui. Ce qui était logique, en soi. Elle aussi, tout comme le jeune maître de l’Ordre, était venue seule, laissant son escorte en-dehors le temps de la réunion. Si Mothma avait compris, elle représentait l’alliance du Cygne ou plutôt la coalition. Combien de mondes l’avaient rejoint ou comptaient le faire, cela, ils l’ignoraient. C’était un sujet de discussion revenant régulièrement entre eux, dans l’Alliance, mais encore loin de leurs principales préoccupations. La Bordure Extérieure était agitée de partout, leur nouvelle base à peine installée et les combats ne cessaient de s’intensifier. Ce qui se déroulait dans l’Espace Sauvage ne rentrait pas dans leurs ordres de priorité. D’autant plus que cette coalition n’affichait aucune volonté de participer, militairement parlant, à la guerre contre l’Empire. Bien au contraire. Ces peuples se plaçaient sur un isolationnisme de plus en plus marqué, aggravant la méfiance que certains, dans l’Alliance, avaient vis-à-vis d’eux.

"Je vous remercie à tous d'avoir répondu à mon appel. Je pense qu'il est important pour nos deux forces d'arriver, au minimum, à signer un accord, que celui-ci consiste à éviter que nous ne nous tirions dessus ou à un accord d'entraide, une alliance. Nous avons le même ennemi : l'empereur Palpatine, mais nous ne le combattons pas pour la même raison. Toutefois, je pense que nous pouvons parvenir à un accord, car nos objectifs peuvent se concilier, si nous nous y mettons dès aujourd'hui."

Si le général Dodonna hocha doucement la tête, Mon Mothma demeura toujours aussi neutre. Il y avait plusieurs possibilités et elle savait que d’un point de vue purement politique, un accord de non-agression, le plus simple qui soit, sera le mieux accepté pour les membres du Conseil. Mais ça ne serait pas le plus adapté à la situation galactique actuelle. Concilier les besoins militaires avec les besoins politiques, afin de ne pas affaiblir l’Alliance Rebelle au passage, était un exercice on ne peut plus délicat.

"Dans un premier temps," commença-t-elle calmement, "nous tenons à ce que les objectifs de chacun soient très clairement définis, avant même de discuter des méthodes employées et de la manière de les accorder aux autres. Notre faction souhaite le retour d’une République. Je suppose, d’après vos méthodes ou façons de faire, que vous souhaitez plutôt le retour d’un Empire. Le retour à un gouvernement aussi vaste et étendu, comme autrefois et comme aujourd’hui avec l’Empire de Palpatine, apparaît comme un modèle dévoyé et instable. Nous pensons que plusieurs régimes, sur des territoires plus restreints, peuvent se côtoyer. Si tant est que nous puissions assurer qu’ils soient tous sur des bases assez saines pour prohiber de nouvelles guerres. Quels sont donc les objectifs visés, la raison de mettre fin au régime actuel ?"

C’était, bien entendu, la première des questions posées par les membres de l’Alliance, que recherchaient exactement ces alliés potentiels. Et pourquoi. Les moyens pour y parvenir viendront dans un second temps… Il sera plus facile de s’accorder, négocier, trouver compromis et concessions, une fois les bases posées fermement.

Avant cette réunion, la reine avait voulu se renseigner sur les personnes, présentes ici, qu’elle ne connaissait pas encore. Sur le jeune Jedi, par exemple, elle avait surtout trouvé les « informations » diffusées par l’Empire Galactique, afin de le faire arrêter, des données à prendre avec bien des pincettes. Sachant en sus que la Force n’était qu’un sujet très peu discuté parmi les siens et que personne ne s’y intéressait réellement. Les arts mystiques avaient peu existé sur Elendys. Elle n’avait pu trouver bien des choses non plus sur le commodore Fird, ce qu’il avait pu faire par le passé n’était pas parvenu jusqu’à leurs régions natales ou même au sein de la coalition. Ceux et celles qu’elle avait pu interroger n’en avaient jamais entendu parler auparavant. Il avait été un peu plus facile d’obtenir quelques informations sur Mon Mothma et le général Dodonna, simplement car des personnes les avaient connues, durant leur passage dans l’Alliance Rebelle, il y a quelques années.

Elle avait déjà un peu côtoyé la commodore Faro, à l’occasion, ces dernières semaines, sans plus. Ce n’était pas assez pour bien la connaître mais au moins pour en savoir un peu et débuter une première relation de confiance, quoi qu’encore ténue, dû à la distance. De même avec l’amiral Thrawn, qu’elle n’avait vu qu’à de rares reprises, depuis la précédente réunion, il y a déjà un long moment. Elle se fit néanmoins un devoir d’ouvrir cette nouvelle réunion, présentant chacun et chacune, tout en sentant qu’elle n’était pas la seule, en ces lieux, à ne pas être à l’aise avec tout un chacun. Une fois qu’elle eut terminée, l’amiral enchaîna à son tour, pour engager le fond du sujet. Yenla espérait sincèrement que cette rencontre soit constructive également. Elle avait bon espoir, malgré tout, elle ignorait encore quelles étaient les attentes des Rebelles ou des Jedi, donc quels seront les sujets sur lesquels ils seront prêts à négocier et ceux plus délicats.

Dans un premier temps, nous tenons à ce que les objectifs de chacun soient très clairement définis, avant même de discuter des méthodes employées et de la manière de les accorder aux autres. Notre faction souhaite le retour d’une République. Je suppose, d’après vos méthodes ou façons de faire, que vous souhaitez plutôt le retour d’un Empire. Le retour à un gouvernement aussi vaste et étendu, comme autrefois et comme aujourd’hui avec l’Empire de Palpatine, apparaît comme un modèle dévoyé et instable. Nous pensons que plusieurs régimes, sur des territoires plus restreints, peuvent se côtoyer. Si tant est que nous puissions assurer qu’ils soient tous sur des bases assez saines pour prohiber de nouvelles guerres. Quels sont donc les objectifs visés, la raison de mettre fin au régime actuel ?

La reine était assez soulagée d’entendre que même les Rebelles pouvaient envisager une autre solution que ces immenses gouvernement tentaculaires et si malsains, pour un meilleur avenir. C’était d’autant plus agréable que l’Alliance Rebelle n’avait, jusque-là, pas donné de signes favorables en ce sens. Bien sûr, il restait à déterminer s’il s’agissait réellement d’une volonté de cette Alliance ou un simple mouvement politique. Elle poursuivait sa prise de notes, de temps à autre, comme à son habitude, afin d’être certaine de ne rien oublier.

En ce qui concerne la coalition, je dois préciser une chose d’emblée. Les alliances ou convenances que nous formons avec d’autres factions ne seront pas des alliances militaires. La première raison est que nous n’avons pas encore de moyens assez étendus pour nous protéger en toute autonomie, nous-même, il n’est donc pas à l’ordre du jour de participer à des guerres extérieures. La seconde raison est directement liée à la pandémie. Ce sont nos régions galactiques qui ont le plus souffert et nos régions qui ont été tout aussi rapidement oubliées à la fin de cet épisode. Les conséquences durent toujours et ces mondes se débrouillent par eux-mêmes. Cela a créé une vaste rancœur et une profonde envie de repli et d’isolationnisme. De fait, si des échanges commerciaux ou culturels sont facilement acceptés avec l’extérieur, il y a un refus catégorique de se mêler au moindre conflit de manière plus agressive. La coalition peut nouer des accords commerciaux, mais ceux-ci devront exclure toute ingérence politique ou militaire, que ça soit d’un côté comme de l’autre. Pour résumé, notre but est de former une coalition parfaitement indépendante de tout futurs gouvernements, quels qu’ils soient dans le futur, dont les seuls liens avec eux seront commerciaux ou culturels.

Elle ne cachait les envies d’isolement de tous ces conflits du Cygne Noir, ce n’était pas un secret et mieux valait que les choses soient bien claires à ce niveau. Il n’était pas non plus question de se mêler, cette fois politiquement, à un gouvernement global, pas même dans le cadre d’une grande alliance ou d’un conseil.

Juste avant que la réunion ne débute, Luke eut une pensée pour les autres membres de l’Ordre, sans doute déjà arrivés sur Millim et prêts à installer un campement temporaire, avant d’attaquer l’emménagement du nouveau temple caché, dans le cœur des montagnes. Il restait assez étrange de se retrouver ici plutôt qu’avec eux. Enfin… C’était un moment très important et il y a déjà longtemps qu’ils s’y préparaient. La reine et représentante du Cygne Noir prit la parole en premier lieu, afin d’ouvrir la réunion, présenter les participants et donner les objectifs de cette rencontre. Elle représentait sa faction seule, tout comme lui. L’amiral Thrawn était venu avec la commodore Faro et les Rebelles, à trois, Mon Mothma, le général Dodonna et le commodore Fird. Une rencontre restreinte, finalement, mais ce n’était pas plus mal. Il y avait déjà assez de méfiance dans l’air pour avoir besoin d’en rajouter. De son côté, il n’avait pas encore de raison de vraiment se méfier des uns ou des autres. Mais il ne savait pas non plus ce que cela pouvait donner, surtout sachant qu’une bonne partie de l’affaire sera sans doute politique. L’Ordre ne comptait surtout pas s’en mêler, c’était bel et bien à cause de ça que les Jedi avaient foncé tout droit dans le mur, il y a des années.

"Je vous remercie à tous d'avoir répondu à mon appel. Je pense qu'il est important pour nos deux forces d'arriver, au minimum, à signer un accord, que celui-ci consiste à éviter que nous ne nous tirions dessus ou à un accord d'entraide, une alliance. Nous avons le même ennemi : l'empereur Palpatine, mais nous ne le combattons pas pour la même raison. Toutefois, je pense que nous pouvons parvenir à un accord, car nos objectifs peuvent se concilier, si nous nous y mettons dès aujourd'hui."

"Dans un premier temps, nous tenons à ce que les objectifs de chacun soient très clairement définis, avant même de discuter des méthodes employées et de la manière de les accorder aux autres. Notre faction souhaite le retour d’une République. Je suppose, d’après vos méthodes ou façons de faire, que vous souhaitez plutôt le retour d’un Empire. Le retour à un gouvernement aussi vaste et étendu, comme autrefois et comme aujourd’hui avec l’Empire de Palpatine, apparaît comme un modèle dévoyé et instable. Nous pensons que plusieurs régimes, sur des territoires plus restreints, peuvent se côtoyer. Si tant est que nous puissions assurer qu’ils soient tous sur des bases assez saines pour prohiber de nouvelles guerres. Quels sont donc les objectifs visés, la raison de mettre fin au régime actuel ?"

Toujours aussi pragmatique, voilà qui ne changeait guère. Luke se demandait malgré tout quelles pressions elle avait déjà dû gérer, avant même cette rencontre, ainsi que les points non négociables, pour l’Alliance Rebelle. Il imaginait bien la bataille interne qu’elle avait dû mener avec les membres du Conseil, bien avant aujourd’hui… Un poste qu’il ne lui enviait pas et il comprenait bien que personne, dans l’Alliance, n’ait encore voulu la remplacer, malgré la possibilité de le faire, selon les règles qu’elle avait instauré. La reine Keenali prit la parole dans la foulée, précisant avant tout que sa faction ne recherchait aucune alliance militaire et ne comptait pas non plus participer à des guerres extérieures, autres que celles qu’ils mèneront pour se défendre eux-mêmes. Avant d’en exposer les raisons. Luke écouta en silence, assez pensif. Il pouvait comprendre mais jusqu’à aujourd’hui, il n’avait pas réalisé l’ampleur des conséquences de la pandémie, sur l’Espace Sauvage… Le besoin d’isolationnisme était devenu un mécanisme de défense incontournable, dans un tel contexte. Cette région n’avait clairement pas oublié la pandémie, elle en souffrait encore, là où d’autres factions avançaient en tâchant d’effacer au plus vite ce triste épisode de leur mémoire, pour avancer sur leurs projets.

"De fait, si des échanges commerciaux ou culturels sont facilement acceptés avec l’extérieur, il y a un refus catégorique de se mêler au moindre conflit de manière plus agressive. La coalition peut nouer des accords commerciaux, mais ceux-ci devront exclure toute ingérence politique ou militaire, que ça soit d’un côté comme de l’autre. Pour résumé, notre but est de former une coalition parfaitement indépendante de tout futurs gouvernements, quels qu’ils soient dans le futur, dont les seuls liens avec eux seront commerciaux ou culturels."

Voilà qui avait le mérite d’être clair. Foutez-nous la paix avec vos guerres et intrigues politiques et nous ferons de même. Ce seul fait allait certainement faire crisser des dents ceux regrettant une République très étendue et pouvant aller marteler son pouvoir sur n’importe quel monde, que ça soit par la diplomatie ou par la guerre, ça ne faisait aucun doute. Ça pouvait aussi allumer plus de méfiance encore chez beaucoup, ou du moins, chez ceux qui ne parviendront pas à comprendre d’où vient ce besoin d’indépendance.

"Il en est de même pour notre groupe, nous acceptons de former des alliances militaires pour des cas précis, dans cette lutte entre autres. Mais nous ne voulons pas être intégrés à un gouvernement, peu importe lequel, nous devons conserver notre indépendance. Nous continuerons par la suite, si l’Empire est déchu, à apporter notre aide en cas de besoin, si cela concerne un problème avec la Force, à n’importe quelle faction. Mais aucun politicien ne devra s’immiscer dans le processus. Nous pouvons nommer une personne servant de lien, de représentant, comme c’est le cas actuellement avec l’Alliance Rebelle, pour faciliter les échanges."

Ares restait malgré tout perplexe, bien qu’il comprît la nécessité d’enfin discuter avec les autres forces politiques œuvrant dans leurs coins contre l’Empire, fusse-t-il de façon directe ou indirecte. Il n’avait jamais eu de réelles appétences pour la politique, aussi ne saisissait-il pas vraiment pourquoi il avait été demandé à lui de venir, et non à un autre officier général comme Dodonna. Ces personnes-là avaient généralement une meilleure vision générale des choses que lui, bien qu’il estimât ne pas être tant en reste lui-même. Il n’était simplement pas à l’aise, mais il allait faire de son mieux pour le masquer, tout au long de cette entrevue. Il y avait tout de même du bon malgré tout, il ne pourrait pas râler de ne pas avoir été écouté après coup, ou de devoir agir à l’aveuglette, sans une claire connaissance de cause des accords qui allait peut-être être trouvés. Il aurait aussi finalement l’occasion de mieux discerner à qui ils avaient réellement à faire.

C’est pourquoi il prit consciencieusement le temps de bien observer chacun des participants, à commencer par le Grand Amiral Thrawn et la commodore Faro. Si le visage du premier lui était connu, ainsi que certains de ses faits d’armes, la seconde ne lui disait absolument rien, ou si peu que ça relevait pratiquement de la faute professionnelle. Cependant, il y avait tant d’officiers qu’il était impossible de se souvenir ne serait-ce que d’une part infime de leurs histoires… Néanmoins, à moins d’un premier coup de bluff d’emblée, sa présence à la réunion au côté du Grand Amiral avait vocation à souligner l’importance que ce dernier lui portait. Enfin, il y avait les représentants des mondes récemment indépendants, qui tentaient de se rassembler pour former une entité cohérente aux buts plus flous encore. Ce qu’il pouvait penser d’eux était inexistant, à part qu’il ne voudrait pour rien au monde avoir à vivre dans de telles régions…

« Je vous remercie à tous d'avoir répondu à mon appel. Je pense qu'il est important pour nos deux forces d'arriver, au minimum, à signer un accord, que celui-ci consiste à éviter que nous ne nous tirions dessus ou à un accord d'entraide, une alliance. Nous avons le même ennemi : l'empereur Palpatine, mais nous ne le combattons pas pour la même raison. Toutefois, je pense que nous pouvons parvenir à un accord, car nos objectifs peuvent se concilier, si nous nous y mettons dès aujourd'hui. »

Sur ce point, ils étaient bien d’accord, bien que cela ne retirait rien à la méfiance que l’officier pouvait avoir sur les véritables intentions de ces dissidents, à long-terme. Il était bien connu que les Grands Amiraux étaient des êtres ambitieux, chacun à leur manière, et Thrawn avait toujours été de ceux qu’il n’avait jamais réellement pu cerner le moindre but clair. Sa présence même au sein des forces impériales pendant de si longues années était un non-sens absolu. Cependant, rien dans les discours qu’il ait pu tenir par le passé n’avait laissé transparaître la moindre acceptation d’une république qu’elle quelle soit. Si cela pouvait se comprendre quelques mois ou années auparavant, il allait devoir clarifier sa position, et donner les garanties suffisantes quand au fait qu’il ne comptait pas se servir de l’Alliance comme un outil de plus, jetable, pour assouvir ses objectifs.

« Dans un premier temps, nous tenons à ce que les objectifs de chacun soient très clairement définis, avant même de discuter des méthodes employées et de la manière de les accorder aux autres. Notre faction souhaite le retour d’une République. Je suppose, d’après vos méthodes ou façons de faire, que vous souhaitez plutôt le retour d’un Empire. Le retour à un gouvernement aussi vaste et étendu, comme autrefois et comme aujourd’hui avec l’Empire de Palpatine, apparaît comme un modèle dévoyé et instable. Nous pensons que plusieurs régimes, sur des territoires plus restreints, peuvent se côtoyer. Si tant est que nous puissions assurer qu’ils soient tous sur des bases assez saines pour prohiber de nouvelles guerres. Quels sont donc les objectifs visés, la raison de mettre fin au régime actuel ? »

Voilà qui avait le mérite de mettre les pieds dans le plat, bien que l’idéalisme clairement évoqué par Mon Mothma lui semblât bien naïf, puisqu’aucun gouvernement avec de telles divergences idéologiques ne s’étaient, par le passé, côtoyés tout au plus que quelques années avant de se lancer dans des conflits larvés, ou ouverts. Elle n’était pas la première à essayer, mais peut-être serait-elle la première à réussir. C’était difficile à dire, mais il n’avait pas beaucoup d’espoir. Il hocha tout de même la tête, pour appuyer les propos de la cheffe rebelle, tout en gardant le silence pour le moment. Tous les représentants ne s’était pas exprimés.

« De fait, si des échanges commerciaux ou culturels sont facilement acceptés avec l’extérieur, il y a un refus catégorique de se mêler au moindre conflit de manière plus agressive. La coalition peut nouer des accords commerciaux, mais ceux-ci devront exclure toute ingérence politique ou militaire, que ça soit d’un côté comme de l’autre. Pour résumé, notre but est de former une coalition parfaitement indépendante de tout futurs gouvernements, quels qu’ils soient dans le futur, dont les seuls liens avec eux seront commerciaux ou culturels. »

Si la première partie du discours de la souveraine l’avait fait tiquer, la seconde ne fit que renforcer son scepticisme sur le sujet. S’il comprenait sincèrement la volonté de cette coalition de rester en dehors des conflits, surtout après ce qu’ils avaient vécus pendant la pandémie, il ne voyait pas comment il pourrait survivre face à l’Empire s’ils refusaient absolument toute ingérence militaire étrangère. A moins, bien sûr, de faire le pari de pouvoir suffisamment agiter les paravents rebelles et dissidents pour attirer l’attention de ce dernier loin d’eux… Le pacifisme et l’isolationnisme à outrance avait ses limites, et il n’était personnellement pas là pour faire diversion et risquer la vie des siens en vulgaire proxy…

« Il en est de même pour notre groupe, nous acceptons de former des alliances militaires pour des cas précis, dans cette lutte entre autres. Mais nous ne voulons pas être intégrés à un gouvernement, peu importe lequel, nous devons conserver notre indépendance. Nous continuerons par la suite, si l’Empire est déchu, à apporter notre aide en cas de besoin, si cela concerne un problème avec la Force, à n’importe quelle faction. Mais aucun politicien ne devra s’immiscer dans le processus. Nous pouvons nommer une personne servant de lien, de représentant, comme c’est le cas actuellement avec l’Alliance Rebelle, pour faciliter les échanges. »

Il s’était contenté de renifler en silence à la fin du discours de la représentante de la coalition, et il réitéra l’exploit en entendant parler Skywalker. Il ne savait plus vraiment dire si c’était lui qui avait un problème, ou s’ils étaient tous bizarres. Bien sûr, la négociation politique demandait de savoir remuer cinquante fois sa langue avant de parler, mais il avait l’impression d’avoir affaire à un troisième idéaliste jusqu’au-boutiste. Si sa connaissance de l’histoire des Jedi restait faible, il n’avait donc rien à penser sur le sujet, il avait suffisamment été tartiné de pensées politiques pendant sa jeunesse pour en faire de multiples overdoses. Croire pouvoir agir en dehors de tout cadre politique était tout simplement impossible, puisque pratiquement toutes les requêtes qu’ils pourraient recevoir viendrait du pouvoir politique, ou de ses multiples suppléants. Ils auraient sans doute plus de chance à développer cette idée de représentants par alliance et coalition, capables d’agir en médiateurs… M’enfin, il s’égarait sans doute ; Ceci devait expliquer cela… Aussi resta-t-il silencieux, les deux mains à plats contre le rebord de la table de réunion, à jauger les réactions de chacun. Peut-être pourra-t-il croiser le regard de quelqu’un qui partageait en silence ses convictions du moment…

Eh bien… Voyons voir ce qui pouvait en découler… Le général n’était pas particulièrement serein, en ce qui concernait cette entrevue, bien qu’il sache à quel point elle était nécessaire et importante. Il était de ceux restant assez sceptiques sur la possibilité de telles alliances, dans un même temps, il ne pouvait se permettre de juger et rejeter sans connaître tous les tenants et aboutissants de cette affaire. Ils n’avaient, de toute manière, guère le choix. La fin de l’étoile noire était une chose, mais ce qui comptait avant tout étaient le nombre élevé de désertions, la disparition de figures impériales très importantes comme Vader, ces failles bien sûr et enfin l’agitation croissante des peuples réclamant leur liberté, plus particulièrement dans la Bordure Extérieure. Tout le monde redistribuait ses cartes, tout comme l’Empire l’avait sûrement déjà fait. Ils allaient vivre des mois très intéressants mais sans doute aussi parmi les plus dangereux qu’ils aient connu. Militairement parlant, bien sûr… Étant là pour ça, il laissait la partie politique à des personnes directement concernées, comme leur cheffe Mothma ou comme le commodore Fird.

La Reine Keenali fut la première à prendre la parole, venue seule à cette réunion en tant que porte-parole et représentante de sa faction. Le général était plutôt… Comment dire… Il éprouvait des sentiments mitigés vis à vis du Cygne Noir. Comprendre leur besoin d’isolationnisme, à ces peuples, était facile. Mais il y en avait un pour qui il ne le comprenait pas, à savoir Nightswan. L’homme avait sa réputation… Des conflits et soulèvements armés, il en avait mené, il les avait même tous signés, là où d’autres couvraient chacune de leurs actions. Il avait joué contre l’Empire durant des années et était connu pour avoir mené les premiers grands soulèvements rebelles et en avoir enflammé d’autres. Il aurait pu, aux yeux de Jan, devenir l’instigateur de l’Alliance Rebelle, en devenir le chef. Mais jamais il n’avait été jusqu’au bout de ce genre de grande alliance, sans qu’il ne sache pourquoi. Et aujourd’hui, le voilà la tête d’un ensemble de nations se voulant indépendantes et loin de la guerre. Mais pourquoi… ? Pourquoi, alors qu’il pourrait très bien tenir exactement la même place que tenait Mon Mothma aujourd’hui ?

C’était pour cela qu’il ne parvenait pas à cerner la nouvelle Coalition du Cygne. Les peuples encore dévastés par la pandémie ne voulait d’aucune alliance militaire, cela, n’importe qui sera capable de le comprendre, même le plus parfait idiot. En revanche, quelle était la réelle motivation de leur chef, dans un tel projet… ? Pourquoi avait-il abandonné ? Le général n’avait aucun doute sur le fait qu’il saura mettre en place diverses alliances, stratégies et stratagèmes pour protéger ce jeune rassemblement des foudres de ses voisins, on parlait là de Nightswan, mais il voudrait comprendre pourquoi le Cygne délaissait le combat contre l’Empire… Il pourrait faire tellement plus que simplement rassembler des communautés perdues sous une seule et même bannière, dans l’Espace Sauvage… C’était d’un gâchis. On ne leur avait pas tout précisé, cette Reine ne devait pas évoquer les raisons plus profondes de la création de leur faction, à ses yeux. Il ne pouvait accepter de croire qu’un homme comme Nightswan puisse vouloir se contenter de cela. Se pouvait-il qu’il puisse vouloir se servir des désirs d’indépendances de ces peuples pour avancer sur d’autres plans, en secret ?

"Il en est de même pour notre groupe, nous acceptons de former des alliances militaires pour des cas précis, dans cette lutte entre autres. Mais nous ne voulons pas être intégrés à un gouvernement, peu importe lequel, nous devons conserver notre indépendance. Nous continuerons par la suite, si l’Empire est déchu, à apporter notre aide en cas de besoin, si cela concerne un problème avec la Force, à n’importe quelle faction. Mais aucun politicien ne devra s’immiscer dans le processus. Nous pouvons nommer une personne servant de lien, de représentant, comme c’est le cas actuellement avec l’Alliance Rebelle, pour faciliter les échanges."

Ils ne voulaient guère revivre l’Ordre 66, c’était compréhensible… Jan resta silencieux, également, tout en lançant un bref regard sur le côté, vers son confrère, le commodore Fird. Il le sentait très tendu également. C’était assez normal, pour le moment, ils exposaient les affres des uns et des autres, le débat en tant que tel ne pouvait débuter avant que ça ne soit fixé. Quoi qu’ils n’avaient pas eu la grâce de connaître les motivations réelles du célèbre Cygne noir.

"Dans un premier temps," commença Mon Mothma calmement, "nous tenons à ce que les objectifs de chacun soient très clairement définis, avant même de discuter des méthodes employées et de la manière de les accorder aux autres. Notre faction souhaite le retour d’une République. Je suppose, d’après vos méthodes ou façons de faire, que vous souhaitez plutôt le retour d’un Empire. Le retour à un gouvernement aussi vaste et étendu, comme autrefois et comme aujourd’hui avec l’Empire de Palpatine, apparaît comme un modèle dévoyé et instable. Nous pensons que plusieurs régimes, sur des territoires plus restreints, peuvent se côtoyer. Si tant est que nous puissions assurer qu’ils soient tous sur des bases assez saines pour prohiber de nouvelles guerres. Quels sont donc les objectifs visés, la raison de mettre fin au régime actuel ?"

L'ancienne sénatrice exprimait ses craintes, plus que ces espoirs. Mettre ainsi en avant ce qu'elle ne désirait pas montrait peut-être une forme de lassitude, alors qu'elle s'opposait à l'empereur depuis des décennies, en plus de diriger depuis quelques années le groupe hétéroclite des rebelles, avec toutes les discussions que cela doit amener. Faro se demandait si Mothma prenait du temps pour se reposer ou si elle croulait tellement sous le travail qu'elle ne prenait pas le temps pour cela. Elle savait ce que c'était, car diriger un destroyer n'est pas une sinécure, contrairement à ce que croient certains capitaines, qui laissent tout sur leurs subordonnées, et elle savait que le grand amiral non plus n'avait guère de temps à lui, menant et préparant des opérations à la fois contre l'empire, pour protéger la coalition du Cygne mais aussi dans les régions inconnues, sans parler de superviser l'agrandissement de la base sur Nirauan, gérer les exentricitées du général Skywalker, et avoir cette négociation et la préparation à celle-ci. Et pourtant, elle prenait du temps pour se détendre et elle savait que le chiss aussi.

En ce qui concerne la coalition, je dois préciser une chose d’emblée. Les alliances ou convenances que nous formons avec d’autres factions ne seront pas des alliances militaires. La première raison est que nous n’avons pas encore de moyens assez étendus pour nous protéger en toute autonomie, nous-même, il n’est donc pas à l’ordre du jour de participer à des guerres extérieures. La seconde raison est directement liée à la pandémie. Ce sont nos régions galactiques qui ont le plus souffert et nos régions qui ont été tout aussi rapidement oubliées à la fin de cet épisode. Les conséquences durent toujours et ces mondes se débrouillent par eux-mêmes. Cela a créé une vaste rancœur et une profonde envie de repli et d’isolationnisme. De fait, si des échanges commerciaux ou culturels sont facilement acceptés avec l’extérieur, il y a un refus catégorique de se mêler au moindre conflit de manière plus agressive. La coalition peut nouer des accords commerciaux, mais ceux-ci devront exclure toute ingérence politique ou militaire, que ça soit d’un côté comme de l’autre. Pour résumé, notre but est de former une coalition parfaitement indépendante de tout futurs gouvernements, quels qu’ils soient dans le futur, dont les seuls liens avec eux seront commerciaux ou culturels.

Faro se demanda si la reine Keenali était au courant des termes exacts de l'accord passé entre Thrawn et Cygni. Après tout, il y avait une partie purement militaire à cet alliance :: les FID fournissait une part de leurs moyens, ce qui a occasionné quelques protestations au sein de leur faction d'ailleurs car il y a pas tant de moyen que cela, comparé à ceux dont bénéficient Palpatine. Dans les faits, les FID fournissait le plus gros des moyens de défense de la coalition contre une offensive impériale. C'était donc amusant d'entendre la représentante de cette coalition demander de ne pas proposer la moindre "ingérence militaire" dans des accords commerciaux. Ou alors, c'était juste une façade politicienne ? C'était possible, aussi. On ne peut être une reine sans s'y connaître en politique.

"Il en est de même pour notre groupe, nous acceptons de former des alliances militaires pour des cas précis, dans cette lutte entre autres. Mais nous ne voulons pas être intégrés à un gouvernement, peu importe lequel, nous devons conserver notre indépendance. Nous continuerons par la suite, si l’Empire est déchu, à apporter notre aide en cas de besoin, si cela concerne un problème avec la Force, à n’importe quelle faction. Mais aucun politicien ne devra s’immiscer dans le processus. Nous pouvons nommer une personne servant de lien, de représentant, comme c’est le cas actuellement avec l’Alliance Rebelle, pour faciliter les échanges."

Faro se demanda si le jedi pensait réellement ce qu'il disait. Elle savait peu de chose de son ordre mais se doutait qu'il devait avoir un rôle important jadis, sinon ils n'auraient pas tenté un coup d'état contre Palpatine, et ce jeune homme disait que les jedi renonçait à le redevenir, se contentant uniquement de venir s'il y avait un soucis avec ce truc, la Force, ou les sith ? Et ce après avoir eu un rôle si déterminant contre l'Etoile Noire ? Faro ne comprenait pas trop quel lien existait entre cette station de combat et la Force. Peut-être devrait-elle le demander, après la séance, au grand amiral ou au général Skywalker ?

Elle regarda les autres personnes présentes : le général Dodonna, le commodore Fird dont elle connaissait les compétences -ayant un subordonné ayant servi sous ses ordres et fan de lui, et l'assistant de la reine, qui restaient aussi silencieux qu'elle-même. Elle-même n'avait rien à dire dans cette discussion, n'étant là qu'en tant que capitaine de pavillon du grand amiral, mais ce n'était pas nécessairement le cas pour l'assistant de la reine, du général Dodonna ou du commodore Fird : ces deux derniers n'étaient d'ailleurs pas là par hasard, même si le commodore l'était peut-être comme elle, parce que son vaisseau était en orbite de Managas. A moins qu'il ne soit un rappel de l'aide que l'Alliance a tenté d'apporter aux tristes événements d'Espolia ?

"Avant d'expliquer le projet des Forces Impériales Dissidentes, il est nécessaire de vous parler de quelque chose, dont seuls certaines personnes sont au courant parmi mes subordonnés.

J'ignore ce qu'il en est du côté de l'Ordre Jedi mais les sith ont eu la visite, un temps, d'un de leur membre venu du futur."

Faro avait appris cela dans le cadre d'une discussion préparatoire à cette rencontre, en compagnie du général Yularen. Ce dernier n'était pas très partant que le grand amiral dévoile cela, elle non plus d'ailleurs. Ils en comprenaient la raison, faire acte de transparence, et de bonne volonté, surtout si les conclusions que ses supérieurs avaient tiré des paroles de ce Krayt étaient justes, en espérant ainsi pouvoir préserver à terme un empire fort, même si réduit, une fois Palpatine vaincu.

"J'ai pu le rencontrer, tout comme le général Yularen, et retirer certaines informations de ce que m'a dit l'empereur sur ce que lui a obtenu de ce darth Krayt. L'une est la confirmation qu'une menace pèse sur la galaxie, mais qui n'apparaîtra avant des années. Mon peuple a déjà eu affaire à elle, il y a trente années de cela, et nécessitera une organisation forte pour la contrer. L'autre information que j'ai comprise est que ce n'est pas l'empire qui repoussera cette menace. Enfin, la troisième est que, dans le futur, il existera un empire qui s'opposera aux sith.

S'il n'y avait les failles, il n'y aurait aucun doute, à mes yeux, que votre République et votre ordre jedi existeraient à nouveau dans le futur. J'ignore si l'Ordre jedi a eu ce genre d'informations ou s'ils connaissent des personnes pouvant le leur confirmer."

Thrawn regarda un court instant Luke. Faro savait que les deux avaient mangé ensemble, il y a moins de trois ans, quand la pilote Calista avait capturé le jeune homme et d'autres pilotes rebelles mais sans savoir ce que les deux se sont dis lors de ce repas. En tout cas, il ne semblait pas qu'il y ait des discussions sur ce genre de sujet. Elle se demandait, par contre, qui avait informé le grand amiral pour la station d'Endor. Le chiss disposait-il d'un autre sensitif venu du futur et désirait-il le cacher, ou le préserver afin d'éviter qu'il ne tombe entre les mains des sith ?

"Mon seul but est donc de parvenir à maintenir l'existence d'un empire fort et stable. Cela ne peut passer que par une réduction des frontières de l'Empire, en chassant les sith du pouvoir et en luttant contre la corruption et la xénophobie. Cela passera aussi par la reconnaissance réciproque d'autres nations, comme la Coalition du Cygne ou une République. Et, bien sur, par une reconnaissance officielle de l'existence de l'ordre jedi. "

Connaissance de Faro sur Arès (sur 8 au plus, elle ne sait rien)
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C’était bel et bien ce dont ils avaient longuement discuté, entre autres chose, avant cette réunion et qui se confirmait on ne peut plus clairement. Mothma écouta en tâchant de ne rien laisser paraître, bien qu’intérieurement, elle éprouvait une profonde envie de relâcher un fort soupir. D’aucuns n’allaient guère tarder à les accuser de vouloir se servir de l’Alliance Rebelle comme diversion, en refusant de se mêler à tout ça, d’autres diront qu’ils n’avaient nul besoin d’un allié au niveau « culturel » et qu’au niveau commercial, ce que pouvait offrir l’Espace sauvage ne possédait pas une très grande valeur, d’autres encore allaient encore plus se méfier d’eux car Nightswan n’était pourtant pas connu pour être un homme bien inactif dans la guerre et enfin, le restant ne parviendra pas à comprendre les raisons poussant ce besoin d’isolationnisme et n’y verront que de la pure arrogance. Néanmoins, peut-être sera-t-il possible, malgré tout, d’aboutir à un autre type d’accord, à force de discussions et de négociations ? pour cela, néanmoins, il leur faudrait connaître également les motivations de Nightswan, non évoquées par la reine. Lui qui était pourtant à l’origine de ce projet, il était très regrettable qu’il n’assiste pas en personne à cette rencontre.

La position des Jedi, soutenue par Skywalker, était celle attendue, celle prévisible, du moins pour bon nombre de rebelles, ayant connu l’Ordre avant son extinction. Son idée de médiateurs ou représentants n’était pas mauvaise, voire sincèrement indispensable. C’était peut-être même le seul moyen, désormais, pour eux de conserver un lien, tout en se mêlant le moins possibles aux affaires des autres factions. Là encore, ce sera à travailler et définir, par la suite. L’Alliance était plutôt pour cette indépendance et prête à le reconnaître, dans sa majorité. En revanche, il restait bon nombre d’inquiétudes sur ce qui sera fait de cette indépendance, en conséquence, il y avait également une volonté de l’encadrer. Un discours contradictoire, dont elle avait déjà eu à subir des débats épuisants. Mmh, de toute manière, la politique toute entière était épuisante… Mais elle l’était d’autant plus ces derniers temps, elle se devait bien de l’admettre. Chaque nouvelle pièce apportée au puzzle dévoilait plusieurs ennuis de plus, dans une cascade sans fin. Au milieu de cette véritable marée, leur esquif semblait souvent bien fragile.

L’amiral Thrawn prit la parole à la suite de Skywalker, non pas pour exposer ses propres ambitions mais pour ouvrir, en premier lieu, une petite parenthèse. La mention Sith du futur ne la choquait même plus, preuve que la galaxie était bien devenue folle, depuis quelques temps. En revanche, il est vrai que ceux et celles venant du futur, repartis ou non, restaient extrêmement minoritaires, en comparaison de ceux venant des temps passés. Pourquoi ? Allez donc savoir… Le nom de Darth Krayt la fit soudain tiquer, sans qu’elle n’ait pu l’en empêcher. Ce nom-là, elle l’avait entendu. Tout comme cette histoire de menace pesant sur la galaxie, dangereuse et sournoise… Tout comme ils avaient aussi entendu dire qu’une République et un Empire pouvaient coexister. Des données qu’ils n’avaient bien sûr pas diffusé largement dans L‘Alliance Rebelle, ayant accordé peu de crédit à de tels récits, surtout de la part d’un tel homme. Elle échangea un long regard avec le général Dodonna, encore silencieuse, lèvres pincées. Jamais ils n’auraient pu songer que cette histoire resurgirait ici… Ce fut un instant de gêne marqué, alors qu’elle repensait à la conversation houleuse tenue avec le maître Jedi grognon.

"Mon seul but est donc de parvenir à maintenir l'existence d'un empire fort et stable. Cela ne peut passer que par une réduction des frontières de l'Empire, en chassant les sith du pouvoir et en luttant contre la corruption et la xénophobie. Cela passera aussi par la reconnaissance réciproque d'autres nations, comme la Coalition du Cygne ou une République. Et, bien sûr, par une reconnaissance officielle de l'existence de l'ordre jedi."

"Il y a eut, effectivement, un maître Jedi d’un temps lointain, Nat Skywalker, qui a eu la volonté d’avertir contre le peuple que vous évoquez, les Vong. De trois Ordres, Jedi, Sith et Neutre. Il a également parlé d’un Empire, celui des Fel. Il semble que Soontir Fel a des descendants assez haut placés… Et malheureusement pour eux, mêlés à une autre famille agitée."

Son regard se posa brièvement sur le jeune Luke, avant qu’elle ne se reprenne. Son descendant ne s’était guère montré très agréable, ils n’avaient que rarement eu affaire à Un Jedi aussi bourru, grossier et grognon que celui-ci, incapable de faire preuve de la moindre petite goutte de diplomatie et bourrant dans les rangs avec toute la subtilité d’un bantha.

"Faire cohabiter plusieurs régimes semble possible, néanmoins, ce futur-là est sans doute évincé depuis longtemps, depuis les changements liés aux failles ou les problèmes causés par Plagueis. Pour parler plus concrètement, notre désir est que les différents mondes peuplés aient la possibilité, nette et claire, de choisir à quelle forme de gouvernance ils veulent appartenir ou être indépendants, si tel est leur souhait. Accepter d’unir toutes nos forces dans un but commun sera accepté dès lors que les règles de cohabitation, pour la suite, auront été solidement fixés. Ceci étant, il y a un paramètre sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Admettons que Palpatine soit tué dès demain. Même en unissant nos armées, se débarrasser des autres Sith, avec ces failles, sera hors de notre portée. Il y a un autre nom, qui revient souvent dans les conversations, celui de ce Vitiate. Quel est le plan des Jedi, pour se débarrasser de lui ?"

Leur propre désir d’indépendance n’était guère unique, il en était donc de même pour l’Ordre Jedi. Quant aux alliances militaires, la reine espérait que bientôt, lorsque la coalition sera plus forte et mieux soudée, ils auront la capacité de s’en passer à jamais. Elle ignorait si leur volonté de ne pas se mêler à la guerre contre l’Empire pouvait être à la fois comprise et respectée… Seul le temps, ainsi que des discussions et accords plus approfondis, pourront mettre ce point au clair. L’amiral enchaîna mais aborda un autre point, avant de parler des objectifs de leur organisation, pour mentionner des informations reçues par l’un de ces êtres, venus des failles. D’une nouvelle menace, d’un possible Empire pouvant combattre les Sith. Les informations apportées par des personnes issues de temps plus lointains étaient à prendre avec certaines pincettes. D’une part, celles-ci pourraient ne jamais arriver depuis l’arrivée de ces failles, d’autre part, sans moyens de vérifier que la personne ne mentait pas…

Il répondit ensuite sur la question des objectifs, avant Mon Mothma ne reprenne la parole. La reine s’était attendue à ce qu’elle pose des doutes sur les premières données, pour plusieurs raisons évidentes, mais à sa grande surprise, ce fut l’inverse qui se produisit. Elle corrobora les informations données sur la base de ce qu’un autre visiteur du futur avait déclaré à l’Alliance. En apportant un peu plus de détails, ainsi qu’en ajoutant le nom dudit visiteur. Un descendant de leur ami Jedi ici présent, donc. Il y avait également des chances que la « famille agitée en question, liée à celle des Fel, soit également la même. Elle eut un sourire compatissant, en songeant que cette famille avait l’art et la manière de se retrouver liée à de nombreux troubles de cette galaxie, qu’importe l’époque. Quant à ce Soontir Fel, elle avait déjà entendu parler de lui, une fois ou deux. Savait-il qu’il aura un descendant Empereur ?

Faire cohabiter plusieurs régimes semble possible, néanmoins, ce futur-là est sans doute évincé depuis longtemps, depuis les changements liés aux failles ou les problèmes causés par Plagueis. Pour parler plus concrètement, notre désir est que les différents mondes peuplés aient la possibilité, nette et claire, de choisir à quelle forme de gouvernance ils veulent appartenir ou être indépendants, si tel est leur souhait. Accepter d’unir toutes nos forces dans un but commun sera accepté dès lors que les règles de cohabitation, pour la suite, auront été solidement fixées. Ceci étant, il y a un paramètre sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Admettons que Palpatine soit tué dès demain. Même en unissant nos armées, se débarrasser des autres Sith, avec ces failles, sera hors de notre portée. Il y a un autre nom, qui revient souvent dans les conversations, celui de ce Vitiate. Quel est le plan des Jedi, pour se débarrasser de lui ?

Vitiate ? Pour sa part, c’était un nom qu’elle n’avait encore jamais entendu. Elle tourna donc la tête vers Skywalker, en attendant sa réponse, puis sursauta tout à coup légèrement. Alors que le hurlement « Tu as fait QUOIII ? » éclatait brutalement. Bien que la voix soit trop étouffée pour qu’elle puisse comprendre de qui il pourrait s’agir, le choc y était on ne peut plus clair. Le cri l’avait surprise, d’autant plus dans un pareil contexte, cependant, aucun autre ne suivit. Eh bien… On dirait qu’ils n’étaient pas les seuls occupés en plein échange d’information ou de débat. Passons, ce à quoi s’occupaient d’autres en ces lieux n’était pas son sujet de préoccupation principal. Bien qu’il lui semblât que d’autres, autour de cette table, semblaient parfaitement comprendre pourquoi un tel hurlement s’était produit.

"Avant d'expliquer le projet des Forces Impériales Dissidentes, il est nécessaire de vous parler de quelque chose, dont seules certaines personnes sont au courant parmi mes subordonnés. J'ignore ce qu'il en est du côté de l'Ordre Jedi mais les sith ont eu la visite, un temps, d'un de leur membre venu du futur. J'ai pu le rencontrer, tout comme le général Yularen, et retirer certaines informations de ce que m'a dit l'empereur sur ce que lui a obtenu de ce darth Krayt. L'une est la confirmation qu'une menace pèse sur la galaxie, mais qui n'apparaîtra avant des années. Mon peuple a déjà eu affaire à elle, il y a trente années de cela, et nécessitera une organisation forte pour la contrer. L'autre information que j'ai comprise est que ce n'est pas l'empire qui repoussera cette menace. Enfin, la troisième est que, dans le futur, il existera un empire qui s'opposera aux sith. S'il n'y avait les failles, il n'y aurait aucun doute, à mes yeux, que votre République et votre ordre jedi existeraient à nouveau dans le futur. J'ignore si l'Ordre jedi a eu ce genre d'informations ou s'ils connaissent des personnes pouvant le leur confirmer."

En effet. Luke hocha la tête pour confirmer ça, assez pensif alors qu’il se remémorait les moments où ses descendants, au temple, avaient parlé quelque peu de tout ça. Kol n’était pas resté très longtemps et avait surtout discuté des projets qu’il avait mené, avec des peuples des Régions Inconnues, pour restaurer les dégâts causés par les Vong. Nat, de son côté, avait également parlé de « l’ancienne » guerre contre ce peuple mais surtout d’autres ennuis. Cade non plus n’était pas resté très longtemps et n’avait qu’à peine discuté de tout ça, plus rongé par ses propres problèmes qu’autre chose. Feesa avait évoqué les amis Humains qu’elle s’était fait « dans l’Empire » et donné le nom des Fel, mais sans entrer dans les détails, elle avait surtout discuté des méthodes qui lui avaient plu. Tous avaient su dépeindre indirectement une société qui, malgré les nouvelles cohabitations possibles, était tout aussi agitée et sombre que celle-ci. A croire que ça n’en finira jamais, question problèmes à régler. Enfin, ce qui avait surtout un peu blasé Luke, sur le moment, ça avait été d’apprendre que même dans un siècle ou deux, sa descendance continuera de traîner la Force comme un boulet. Et aussi de continuer d’avoir des problèmes de famille, comme la mère de Cade qui l’avait littéralement abandonné pour son travail impérial.

"Mon seul but est donc de parvenir à maintenir l'existence d'un empire fort et stable. Cela ne peut passer que par une réduction des frontières de l'Empire, en chassant les sith du pouvoir et en luttant contre la corruption et la xénophobie. Cela passera aussi par la reconnaissance réciproque d'autres nations, comme la Coalition du Cygne ou une République. Et, bien sûr, par une reconnaissance officielle de l'existence de l'ordre jedi."

"Il y a eut, effectivement, un maître Jedi d’un temps lointain, Nat Skywalker, qui a eu la volonté d’avertir contre le peuple que vous évoquez, les Vong. De trois Ordres, Jedi, Sith et Neutre. Il a également parlé d’un Empire, celui des Fel. Il semble que Soontir Fel a des descendants assez haut placés… Et malheureusement pour eux, mêlés à une autre famille agitée."

Luke leva les yeux au ciel, l’espace d’un bref instant, lorsqu’elle lui jeta son regard. C’est bon, il avait compris, sa famille était classée comme trop nerveuse et y être mêlé un jour était considéré comme une malédiction. Après, il comprenait un peu leur réaction, sachant que Nat n’avait pas été particulièrement tendre lorsqu’il avait rencontré les différents membres de l’Alliance et qu’il les avait tous envoyés rudement bouler, en les insultant, lorsque les Rebelles n’avaient pas pris ses avertissements très au sérieux. Mais ce n’était pas une raison pour mettre tout le monde dans le même sac ! Il y avait des membres de leur famille qui n’avaient jamais participé aux problèmes galactiques comme… hum… Comme… Il devait certainement il y en avoir. Mon Mothma poursuivit, dans la foulée, heureusement sans en rajouter sur les soucis familiaux. Puis en arrivant sur le nœud du problème, à savoir les Sith. Un Sith, en particulier. Celui-là non plus, le jeune homme n’était pas près de l’oublier, pas alors qu’il était mêlé aussi étroitement à certains de ses problèmes. Bon, il le pourchassait, c’est vrai, mais le vrai souci était surtout qu’il avait parasité sa sœur jumelle.

Il s’apprêtait à répondre lorsqu’un hurlement lointain s’invita dans la pièce. Luke secoua légèrement la tête avec un soupir, les yeux fermés un court instant. Obi-Wan avait sans dû dire à Vader qu’il allait être père… Son maître lui en avait parlé, qu’il comptait l’annoncer et Luke ne s’était pas attendu à une autre réaction que celle-ci. Bref, inutile d’appuyer là-dessus, d’autant plus qu’Obi-Wan saura sûrement très bien gérer la situation.

"Avant de pouvoir se débarrasser de lui, il faudra d’abord trouver ceux et celles dont il a pu parasiter l’esprit, plus ou moins fortement… Sur n’importe quelle planète et peu importe le nombre de personnes. Même si son corps actuel est tué, il survivra tant qu’il restera au moins une personne dont il s’est emparé de l’esprit, sans que celle-ci ne le sache. C’est pour cela que les Jedi dû passer ont dû le tuer trois ou quatre fois. Avec les failles, de toute manière, il faudra plutôt le neutraliser, plutôt que le tuer, après être parvenu à libérer l’esprit de toutes ses victimes. On cherche également ce qu’il trafique, en ce moment, où et comment. Le problème étant qu’il peut rester hors des radars durant un bon siècle s’il le pense nécessaire, trouver sa trace est compliqué. Le temps n’a aucune valeur, pour lui, il peut patienter des siècles avant d’attaquer."

Ce n’était guère un tableau très réjouissant à dresser mais c’était le seul possible. Avec les informations rapportées par ceux l’ayant vu et combattu. Également avec ce qui s’était passé sur Zakel, la preuve que Vitiate pouvait corrompre l’esprit de personnes qu’on n’aurait jamais soupçonnées, même sur des planètes privées de tout contact extérieur.

"Il représente à lui seul une raison valable pour que toutes les factions s’unissent. Tout comme Plagueis l’a été. Il a déjà attaqué à la fois la République et l’Empire Sith, par le passé, il recommencera certainement. Nous faisons tout ce qui est possible pour traquer ses essences et le combattre, cependant, vous devez tous vous préparer à ce qu’il lance un jour une attaque de masse, en se servant d’un peuple qu’il aura manipulé. Ou en créant ses propres troupes. On sait seulement qu’il se trouve quelque part dans les Régions Inconnues. Même si Palpatine est enfin jeté à bas, le problème ne sera pas réglé tant qu’il restera Vitiate. Pour ça, non seulement il va y avoir besoin que toutes les factions puissent compter les unes sur les autres mais surtout que nous puissions compter sur votre aide pour chercher les victimes de Vitiate. Ou d’autre Sith comme lui. Il faut bien comprendre que la plupart des Sith, même s’ils sont dangereux, ne le sont pas à ce point-là et la plupart vont se contenter d’une autorité locale et de nous combattre nous. Ceux-là, nous pouvons nous en arranger. Nous aurons en revanche besoin de soutiens pour éviter que les autres, comme Palpatine, Vitiate et Plagueis ne détruisent des mondes entiers, encore et encore."

« Avant d'expliquer le projet des Forces Impériales Dissidentes, il est nécessaire de vous parler de quelque chose, dont seuls certaines personnes sont au courant parmi mes subordonnés. J'ignore ce qu'il en est du côté de l'Ordre Jedi mais les sith ont eu la visite, un temps, d'un de leur membre venu du futur. J'ai pu le rencontrer, tout comme le général Yularen, et retirer certaines informations de ce que m'a dit l'empereur sur ce que lui a obtenu de ce darth Krayt. L'une est la confirmation qu'une menace pèse sur la galaxie, mais qui n'apparaîtra avant des années. Mon peuple a déjà eu affaire à elle, il y a trente années de cela, et nécessitera une organisation forte pour la contrer. L'autre information que j'ai comprise est que ce n'est pas l'empire qui repoussera cette menace. Enfin, la troisième est que, dans le futur, il existera un empire qui s'opposera aux sith. »

« Il y a eut, effectivement, un maître Jedi d’un temps lointain, Nat Skywalker, qui a eu la volonté d’avertir contre le peuple que vous évoquez, les Vong. De trois Ordres, Jedi, Sith et Neutre. Il a également parlé d’un Empire, celui des Fel. Il semble que Soontir Fel a des descendants assez haut placés… Et malheureusement pour eux, mêlés à une autre famille agitée. »

Ares roula langue dans sa bouche et jeta un regard vers Dodonna et Mon Mothame, sans rien dire. En voilà une nouvelle surprenante, décidément ! Bien qu’il n’y eût pas grand-chose à commenter, finalement… Il faut dire qu’il y a quelques années il n’aurait jamais cru possible que des personnes puissent débarquer du passé ou du futur tel des cheveux sur de la soupe. Désormais, il n’y avait plus vraiment de place au doute, bien que la chose titillât toujours son esprit cartésien, de temps à autre. Il n’était pas celui qui s’insurgerait pour de telles cachotteries. Certaines choses se devaient de rester secrètes, ou discrètes. Ensuite, Il préférait prendre avec de grosses pincettes ces histoires sorties par des êtres affirmant venir du futur, et ce pour plusieurs raisons. La première étant que la provenance de ces individus étaient plus difficilement vérifiables que ceux venus du passé, ce qui faisait courir le risque que leurs propos puissent être purement fantaisistes. Ensuite, il était désormais impossible de dire si les évènements qu’ils évoquaient allaient effectivement se dérouler de la manière dont ils étaient narrés, ou si l’apparition des failles avait provoqué un chamboulement tel que le futur tel qu’il était connu de ces gens n’existerait tout simplement plus. Dans les deux cas, les versions de ces gens n’étaient pas à jeter à la poubelle pour autant.

Elles pouvaient toujours servir à l’élaboration de plans de contingence nouveaux, au cas où les évènements à venir venaient à se rapprocher un peu trop du récit initial. Ou bien, plus simplement, pour prévenir les menaces futures, comme cette histoire de Vong dont, il faut bien dire, il avait lui-même du mal à croire jusque-là. Néanmoins, le fait que le Grand Amiral affirme que son peuple avait déjà affronté ces gens par le passé signifiait donc que ; premièrement la menace était bien réelle ; puis deuxièmement que ces être-là les observaient déjà depuis un bon moment. C’était ce qui l’inquiétait le plus, finalement, dans toute cette histoire : que ces individus se soient montrés suffisamment discret pour les observer, et déterminer que le moment n’était pas encore propice à une attaque de grande ampleur. Qui pouvait dire, donc, que le chaos dans lequel la galaxie était désormais en train de plonger n’allait pas être l’élément déclencheur d’une invasion précoce ? Dans cette éventualité, quelle serait les ambitions de chacun, autour de cette table d’abord, mais aussi dans le camp d’en face ?

« Mon seul but est donc de parvenir à maintenir l'existence d'un empire fort et stable. Cela ne peut passer que par une réduction des frontières de l'Empire, en chassant les sith du pouvoir et en luttant contre la corruption et la xénophobie. Cela passera aussi par la reconnaissance réciproque d'autres nations, comme la Coalition du Cygne ou une République. Et, bien sûr, par une reconnaissance officielle de l'existence de l'Ordre Jedi. »

« Faire cohabiter plusieurs régimes semble possible, néanmoins, ce futur-là est sans doute évincé depuis longtemps, depuis les changements liés aux failles ou les problèmes causés par Plagueis. Pour parler plus concrètement, notre désir est que les différents mondes peuplés aient la possibilité, nette et claire, de choisir à quelle forme de gouvernance ils veulent appartenir ou être indépendants, si tel est leur souhait. Accepter d’unir toutes nos forces dans un but commun sera accepté dès lors que les règles de cohabitation, pour la suite, auront été solidement fixés. »

Voilà que l’on entrait dans le vif du sujet, finalement, et sur lequel il avait déjà quelques questions à poser, et sans doute beaucoup d’autres en suspens. La présence d’un gouvernement fort et stable était essentiel chez toutes les parties. Fussent-ils des républiques ou des empires était à la décision de chacun, mais il s’agissait là d’une nécessité impérieuse. La galaxie n’avait que trop souffert de la mollesse de ce dernier siècle. La République avait été incapable de gérer ses propres problèmes. L’Empire, ensuite, n’était finalement parvenu qu’à un trop faible redressement, avant de dériver à son tour dans des extravagances futiles et malsaines. Son peuple s’était toujours battu pour défendre l’idée d’une république à l’influence limitée aux mondes fondateurs et à leur périphérie, tout en s’appuyant sur des gouvernements associés ou sous l’influente tutelle de ses membres. Ce sentiment s’était peut-être tari depuis l’époque des grandes guerres contre les sith, laissant alors la vision d’une galaxie unifiée sous une seule bannière prendre l’ascendant, mais il gagnait désormais en renouveau, avec le déroulé actuel des affaires galactiques. Le fait de voir les autres acteurs partager cette vision, même à la marge, était peut-être encourageant, finalement.

Il allait dire quelque chose lorsqu’une voix s’éleva fortement d’une pièce voisine, attirant l’attention de tous, et provoquant visiblement de la gêne chez certains. Lui regarda derrière-lui un bref instant, vers le mur d’où semblait venir le hurlement étouffé, lointain, mais ampli de surprise. Le temps qu’il se reprenne, et voilà que Mon Mothma avait déjà repris son propos.

« Ceci étant, il y a un paramètre sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Admettons que Palpatine soit tué dès demain. Même en unissant nos armées, se débarrasser des autres Sith, avec ces failles, sera hors de notre portée. Il y a un autre nom, qui revient souvent dans les conversations, celui de ce Vitiate. Quel est le plan des Jedi, pour se débarrasser de lui ? »

« Avant de pouvoir se débarrasser de lui, il faudra d’abord trouver ceux et celles dont il a pu parasiter l’esprit, plus ou moins fortement… Sur n’importe quelle planète et peu importe le nombre de personnes. Même si son corps actuel est tué, il survivra tant qu’il restera au moins une personne dont il s’est emparé de l’esprit, sans que celle-ci ne le sache. C’est pour cela que les Jedi dû passer ont dû le tuer trois ou quatre fois. Avec les failles, de toute manière, il faudra plutôt le neutraliser, plutôt que le tuer, après être parvenu à libérer l’esprit de toutes ses victimes. On cherche également ce qu’il trafique, en ce moment, où et comment. Le problème étant qu’il peut rester hors des radars durant un bon siècle s’il le pense nécessaire, trouver sa trace est compliqué. Le temps n’a aucune valeur, pour lui, il peut patienter des siècles avant d’attaquer. Il représente à lui seul une raison valable pour que toutes les factions s’unissent. Tout comme Plagueis l’a été. Il a déjà attaqué à la fois la République et l’Empire Sith, par le passé, il recommencera certainement. Nous faisons tout ce qui est possible pour traquer ses essences et le combattre, cependant, vous devez tous vous préparer à ce qu’il lance un jour une attaque de masse, en se servant d’un peuple qu’il aura manipulé. Ou en créant ses propres troupes.»

Hein, quoi ? Non non non, pourquoi est-ce que l’on sautait aussi vite du coq à l’âne, sans prendre la peine de discuter du sujet principal ? Pourquoi venait-on à dériver sur l’histoire et le danger que représentait un type qui, visiblement, prenait tout le temps du monde pour agir, une fois certain ou presque de pouvoir parvenir à ses fins ? Et surtout, pourquoi fallait-il qu’il supporte un sujet que, visiblement, seuls des sensitifs pouvaient régler ? Alors oui, bien sûr, ils avaient tous leur rôle à jouer dans cette affaire, mais comment pouvaient-ils tout simplement détecter la présence de cette personne, et de son influence chez les autres ? Finalement, s’il était parvenu à vivre si longtemps, c’est bien que seuls quelques individus étaient capables de l’identifier lui, ou ses méfaits. Le fait qu’il se trouve apparemment dans les régions inconnues allait poser un problème à lui seul. Peu de personnes savaient naviguer là-bas. Encore moins étaient ceux connaissant les peuples ou les mondes qui s’y trouvaient…

Il poussa un léger soupir, et déglutit un peu. Qu’est-ce qu’il foutait là, franchement, à écouter tout ce beau monde se disperser sans prendre le temps d’aborder clairement chaque sujet ?

« Mh.. C’est une raison de plus, en effet. Mais pas la seule, loin de là. Avez-vous déjà développé ou élaboré des moyens qui permettraient de repérer cet individu ? Ou les gens qu’il aurait pu parasiter ? Connaissez-vous l’identité de personnes que vous pourriez soupçonner de l’être ? Enfin, quel est son mode opératoire traditionnel, et quel est le meilleur moyen pour nous de gérer cette menace ? Cela pourrait peut-être nous permettre de conjecturer sur ses plans potentiels, et de trouver un moyen de les contrer. »

Les Jedi avaient déjà son soutien dans ses affaires-là, et dans une autre mesure, de celui de l’Alliance. Chacun autour de la table semblait apriori sur la même longueur d’onde. Il n’était pas de nature à tourner cinquante ans autour du pot. Ce n’était pas dans sa nature… Et puisqu’il allait d’abord falloir déterminer le contenu et les limites de l’accord qui permettrait une telle collaboration, peut-être fallait-il recentrer un peu le sujet, pour le moment…

« Quand à vous, Grand Amiral, vous avez parlé de vouloir rétablir un Empire fort et stable, sur un territoire moins étendu. Quelles sont vos ambitions territoriales, en cet instant ? Dans quelles mesures pensez-vous pouvoir atteindre ce but, tout en assurant une coexistence pacifique avec une République, ou tout autre forme de gouvernement qui refuserait de reconnaitre votre autorité, la nôtre, ou tout autre tierce ? »

Lui, avait déjà plusieurs idées en tête, ainsi que toute une ribambelle de questions supplémentaires. Mais il était nécessaire de d'abord connaître les ambitions de cet homme avant de pouvoir inclure toutes les parties...

Il ne s’était guère attendu à ce que le nom de ce Sith survienne dans une telle rencontre et dans de telles circonstances… Son regard accrocha un moment celui de Mon Mothma puis il haussa très doucement les épaules, un soupir léger au bord des lèvres. Ils avaient refusé, à l’époque, d’écouter Nat Skywalker. D’une part car avec ces failles, il semblait très improbable qu’un tel futur puisse avoir lieu, d’autre part car ils n’avaient pas pris au sérieux l’existence de ces Vong. Ils s’étaient dit, à ce moment, qu’il était impossible que cette puissance puisse les observer depuis si longtemps sans que personne ne le réalise. Par ailleurs, sachant qu’ils n’avaient alors aucun contact avec les Chiss et que le seul « proche » était alors l’amiral, toujours dans l’armée impériale. L’impossibilité de confirmation avait amené à simplement balayer de telles affirmations. Sans oublier, bien sûr, que la réputation douteuse de la famille Skywalker n’avait pas aidé à croire le Jedi du futur. Il était reparti après les avoir insulté copieusement et cette histoire s’en était finie là.

Et pourtant… Cette réunion, à elle seule, alors même qu’ils débutaient simplement les conversations, dessinait déjà les contours de ce futur dont ils avaient nié la possibilité, se disant que c’était impossible. La cohabitation d’un Empire, d’une République, d’autres coalitions. Plusieurs Ordres, Sith, Jedi et même un neutre. L’existence des sensitifs au grand jour. Des menaces extra-galactiques potentielles et bien réelles. Jan trouvait plutôt angoissant que malgré les failles, malgré la pandémie et malgré tout ce qui avait pu se produire ces dernières années, la situation semblait lentement de celle décrite en partie par les arrivants de ces temps. Comme s’il existait véritablement un Destin, une fatalité, une sorte de grande puissance amenant fatalement vers de tels types d’événements, sans qu’ils ne puissent avoir une si grande prise sur le cours de leur propre histoire. Sur quels sujets avaient-ils une véritable prise ? Avaient-ils la possibilité de faire évoluer les choses selon leur travail et existait-il vraiment des données qu’ils ne pourront jamais éviter ou modifier ?

Un « futur évincé depuis longtemps », comme l’affirmait Mon Mothma. Il n’était pas vraiment d’accord… Bien sûr, ce futur ne sera pas identique. Mais le futur qu’ils imaginaient ici et qu’ils souhaitaient mettre en place ressemblait – personne ne pourra le nier – à celui qu’il leur avait été dépeint. A moins de nouveaux et forts bouleversements pouvant encore tout renverser. Comme si elle lisait dans ses pensées, sa collaboratrice souligna tout à coup l’un de ces bouleversements potentiels, le second empereur, comme il l’appelait intérieurement. Le jeune Skywalker allait répondre sur ce point lorsqu’un grand hurlement choqué éclata non loin, quoi qu’étouffé. Ils n’étaient donc pas les seuls en réunion. Pensif, il se reconcentra sur le jeune homme, écoutant attentivement sa réponse. Un Sith parasitaire, pouvant habiter l’esprit de n’importe qui et détruire un monde entier à son bon vouloir, en voilà, un de bouleversement violent et imprévisible. Surtout, c’était un problème dont ils allaient devoir se soucier au même titre que l’Empereur Palpatine. Voilà aussi pourquoi se réunir aujourd’hui était si essentiel, ils avaient besoin de définir très clairement les enjeux et les menaces.

Le commodore Fird prit la parole à son tour, surprenant un peu Jan car il s’éparpilla quelque peu, d’un seul coup. Il n’était pas encore l’heure de telles questions, simplement d’identifier très clairement les menaces communes à leurs projets, avant de pouvoir poser sereinement des possibilités d’alliances ou d’actions communes. Ce n’était pourtant pas usuel, de la part du commodore, de se disperser de la sorte, il trouvait ça curieux. Peut-être était-il simplement plus nerveux qu’à son habitude, après tout, il n’avait pas tellement d’expérience avec ce genre de rencontres.

"Quant à vous, Grand Amiral, vous avez parlé de vouloir rétablir un Empire fort et stable, sur un territoire moins étendu. Quelles sont vos ambitions territoriales, en cet instant ? Dans quelles mesures pensez-vous pouvoir atteindre ce but, tout en assurant une coexistence pacifique avec une République, ou tout autre forme de gouvernement qui refuserait de reconnaître votre autorité, la nôtre, ou tout autre tierce ?"

Ah, il revenait de lui-même au sujet, quoi qu’il restait toujours un peu dispersé. Bien, Jan n’avait pas besoin, donc, de trouver une solution discrète et diplomatique afin qu’il demeure sur le fil de la conversation. Il ne lui en voulait pas, néanmoins, s’occuper à la fois de guerre et de politique était un exercice délicat et très peu agréable.

"Pour notre part, nous pouvons également communiquer sur les différents mondes souhaitant une République ou voulant demeurer neutres, tout comme la Coalition du Cygne peut sûrement le faire."

Un simple ajout, sur un ton très neutre, avant que l’amiral ne réponde. La taille de ces différents « territoires », encore non officiels ni formés, faisait partie des indicateurs permettant d’évaluer et modeler les termes d’une alliance.

"Il y a eut, effectivement, un maître Jedi d’un temps lointain, Nat Skywalker, qui a eu la volonté d’avertir contre le peuple que vous évoquez, les Vong. De trois Ordres, Jedi, Sith et Neutre. Il a également parlé d’un Empire, celui des Fel. Il semble que Soontir Fel a des descendants assez haut placés… Et malheureusement pour eux, mêlés à une autre famille agitée."

Fel ? Soontir Fel ? Lui ? Empereur ? Ou le père d'un Empereur ? C'était d'une telle absurdité que le commodore Faro n'était pas sure d'y croire, mis à part qu'elle ne vit même pas réagir le grand amiral. Certes, il était difficile de le comprendre mais elle le connaissait depuis un moment, déjà. Et puis, elle se rappela aussi, d'un seul coup, la rencontre du colonel Yularen avec ce sensitif engoncé dans une armure impressionnante et Fel, rencontre à laquelle Thrawn avait assisté. Etait-ce ce type, ce sith venu du futur ? Tout cela éclairait mieux certaines choses.

"Faire cohabiter plusieurs régimes semble possible, néanmoins, ce futur-là est sans doute évincé depuis longtemps, depuis les changements liés aux failles ou les problèmes causés par Plagueis. Pour parler plus concrètement, notre désir est que les différents mondes peuplés aient la possibilité, nette et claire, de choisir à quelle forme de gouvernance ils veulent appartenir ou être indépendants, si tel est leur souhait. Accepter d’unir toutes nos forces dans un but commun sera accepté dès lors que les règles de cohabitation, pour la suite, auront été solidement fixés. Ceci étant, il y a un paramètre sur lequel nous n’avons aucun contrôle. Admettons que Palpatine soit tué dès demain. Même en unissant nos armées, se débarrasser des autres Sith, avec ces failles, sera hors de notre portée. Il y a un autre nom, qui revient souvent dans les conversations, celui de ce Vitiate. Quel est le plan des Jedi, pour se débarrasser de lui ?"

Faro hocha la tête et s'apprêtait à prendre la parole, après tout elle était là pour cela aussi, mais elle tourna la tête en entendant un cri, assez proche, se faisait entendre. Trop surprise, ayant aussi reconnu la voix du seigneur Vader, euh du général Skywalker, elle oublia ce qu'elle voulait exprimer.

"Avant de pouvoir se débarrasser de lui, il faudra d’abord trouver ceux et celles dont il a pu parasiter l’esprit, plus ou moins fortement… Sur n’importe quelle planète et peu importe le nombre de personnes. Même si son corps actuel est tué, il survivra tant qu’il restera au moins une personne dont il s’est emparé de l’esprit, sans que celle-ci ne le sache. C’est pour cela que les Jedi dû passer ont dû le tuer trois ou quatre fois. Avec les failles, de toute manière, il faudra plutôt le neutraliser, plutôt que le tuer, après être parvenu à libérer l’esprit de toutes ses victimes. On cherche également ce qu’il trafique, en ce moment, où et comment. Le problème étant qu’il peut rester hors des radars durant un bon siècle s’il le pense nécessaire, trouver sa trace est compliqué. Le temps n’a aucune valeur, pour lui, il peut patienter des siècles avant d’attaquer.

Il représente à lui seul une raison valable pour que toutes les factions s’unissent. Tout comme Plagueis l’a été. Il a déjà attaqué à la fois la République et l’Empire Sith, par le passé, il recommencera certainement. Nous faisons tout ce qui est possible pour traquer ses essences et le combattre, cependant, vous devez tous vous préparer à ce qu’il lance un jour une attaque de masse, en se servant d’un peuple qu’il aura manipulé. Ou en créant ses propres troupes. On sait seulement qu’il se trouve quelque part dans les Régions Inconnues. Même si Palpatine est enfin jeté à bas, le problème ne sera pas réglé tant qu’il restera Vitiate. Pour ça, non seulement il va y avoir besoin que toutes les factions puissent compter les unes sur les autres mais surtout que nous puissions compter sur votre aide pour chercher les victimes de Vitiate. Ou d’autre Sith comme lui. Il faut bien comprendre que la plupart des Sith, même s’ils sont dangereux, ne le sont pas à ce point-là et la plupart vont se contenter d’une autorité locale et de nous combattre nous. Ceux-là, nous pouvons nous en arranger. Nous aurons en revanche besoin de soutiens pour éviter que les autres, comme Palpatine, Vitiate et Plagueis ne détruisent des mondes entiers, encore et encore."

« Mh.. C’est une raison de plus, en effet. Mais pas la seule, loin de là. Avez-vous déjà développé ou élaboré des moyens qui permettraient de repérer cet individu ? Ou les gens qu’il aurait pu parasiter ? Connaissez-vous l’identité de personnes que vous pourriez soupçonner de l’être ? Enfin, quel est son mode opératoire traditionnel, et quel est le meilleur moyen pour nous de gérer cette menace ? Cela pourrait peut-être nous permettre de conjecturer sur ses plans potentiels, et de trouver un moyen de les contrer.

Quand à vous, Grand Amiral, vous avez parlé de vouloir rétablir un Empire fort et stable, sur un territoire moins étendu. Quelles sont vos ambitions territoriales, en cet instant ? Dans quelles mesures pensez-vous pouvoir atteindre ce but, tout en assurant une coexistence pacifique avec une République, ou tout autre forme de gouvernement qui refuserait de reconnaitre votre autorité, la nôtre, ou tout autre tierce ? »

Faro haussa un sourcil devant les questions de Fird. Certes, elles coulaient de source mais ne pourrait-on pas poser la même chose auprès de l'Alliance ? Et, d'ailleurs, en lâchant le mot "République", ne voulait-il pas souligner le risque que la République que créera l'Alliance risquerait de refuser de reconnaître un empire, quel que soit son dirigeant ? Curieuse façon de s'exprimer.

"Pour notre part, nous pouvons également communiquer sur les différents mondes souhaitant une République ou voulant demeurer neutres, tout comme la Coalition du Cygne peut sûrement le faire."

"Pour vous répondre, commodore Fird, je n'ai pas de prétention territoriale autre que les deux mondes se trouvant sous mon contrôle et je trouve absurde d'en avoir davantage, alors que nous n'avons même pas débuté notre campagne contre les partisans de l'empereur Palpatine. De plus, il serait dangereux de revendiquer un monde sans savoir si ce monde à envie de rester sous un régime impérial... ou républicain."

Faro hocha la tête et ajouta, en précision,

"Les deux mondes sont notre contrôle, Nirauan et Halek, sont dépourvus d'une civilisation autochtone et donc nos revendications à leur encontre ne dérangera personne."

Thrawn hocha la tête pour remercier sa subalterne pour cette précision à laquelle il n'avait pas songé.

"Concernant ce Vitiate, on m'a effectivement parlé de lui. Et je tiens à signalé que nous avons des exemples que l'Empereur possède en parti certains de ces pouvoirs. Cela étant, sans savoir où il se trouve, je préfère ne pas participer à sa traque, ayant un autre soucis en cours. Au début de la pandémie, c'est moi qui ai fait arrêter Plagueis, et je l'avais confié à l'Ascendance Chiss, avec quelques-uns de ces animaux, des ysalamiris. Ils ont la particularité, que confirmera maître Skywalker, de créer des bulles "anti-Force", empêchant les sensitifs d'utiliser leurs fameux pouvoirs. Hélas, il a réussi à s'échapper et j'ai commencé à envoyer quelques appareils pour aider l'Ascendance à le retrouver, vainement jusqu'à présent.

Pour les autres sith, ce n'est pas un si grand problème qu'il n'y paraît. Sur mes conseils, l'empereur Palpatine a fait construire une prison pour les jedi venus des failles, et aussi pour les sith récalcitrants, sur un petit monde de la bordure intérieure nommé Myrkr. C'est le monde d'origine des ysalamiris et nul sensitif ne peut y utiliser la Force. C'est un bon endroit pour y enfermer, à l'avenir, les sith, à qui l'empereur n'a surement pas parlé de tout cela, qui seront fait prisonniers. Et, en attendant, le Chimaera peut servir de lui de détention, comme il abrite lui aussi un bon nombre d'ysalamiris à son bord."

Faro tourna un peu la tête vers Luke Skywalker, qui avait déjà pu "tester" l'efficacité d'une telle prison. Cela ne rendait pas la prison parfaite mais donnait en effet plus de chance de garder un captif qu'un centre pénitencier classique. Il faudra, bien sur, veiller à conserver le secret d'un tel monde car il est possible qu'un sith tel ce Vitiate ou Plagueis ne décide de l'anéantir par précaution. Quand à Plagueis, Faro avait compris pourquoi il n'avait jamais été enfermé sur le Chimaera : Thrawn n'aurait pu le cacher à l'empereur, ni lui dire non si celui-ci avait ordonné le transfert du détenu. Le cacher loin dans les Régions Inconnues était donc un choix plus logique. Cela étant, Faro ignorait les détails de l'évasion, mis à part que, selon Thrawn, le muun avait certainement une autre identité.

"Hum, si je puis me permettre. Ne pourrions pas prévoir dans le traité d'alliance un article précisant que nous partagions la liste de tous les sensitifs arrivant du futur ou du passé ? Ce serait plus simple pour tout le monde, non ?" Suggéra Faro, sans trop savoir si Thrawn approuve, ce qu'il fit en hochant la tête.

"Cela me semble une bonne idée, commodore."

Très bien, très bien… Donc ils avaient l’Empire de Palpatine, des forces inconnues rattachées à Vitiate, ces Vong visiblement déjà occupés à surveiller la galaxie – là encore, on ne savait où –, les menaces ponctuelles représentées par les pirates et autres organisations criminelles, l’ordre Sith et enfin, les menaces dissimulées elles aussi par ‘Empire actuel. Ce qui donnait bien trop d’inconnus dans l’équation à son goût. Maintenant que c’était acté, ils devront faire un bilan des forces possibles à opposer et dans quelles conditions. Elle remercia Skywalker pour ces précisions d’un hochement de tête, visualisant désormais mieux le patchwork d’ennemis face à eux. Très bien, à présent qu’ils savaient cela, ils pouvaient se mettre plus au clair sur les forces possibles à y apposer et comment s’organiser, afin de présenter un ensemble cohérent à l’Alliance. Surtout, présenter les « spécialités » de chacun, là où chaque faction aura la plus grande part de responsabilité. En parallèle, bien sûr, des objectifs finaux à atteindre pour chaque groupe et comment les accorder à ceux des autres. Le schéma global se dessinait doucement.

Elle lança un bref regard en biais vers le commodore Fird, un soupir au bord des lèvres. Il n’était pas encore temps de rentrer dans ces détails, qu’il ne se disperse guère, merci. Ils allaient bien sûr définir les champs de compétence de chacun, maintenant que toutes les menaces proches ou lointaines étaient clairement posées. Cependant, de tels détails ne viendront qu’après. La question des enjeux territoriaux n’était pas celle à qui elle aurait donné la primeur pour le moment, cela dit, il est vrai qu’elle faisait partie des essentielles. Il était difficile d’en parler véritablement avant la fin de la guerre, d’où le fait qu’elle ne l’ait pas encore évoqué. Pour cette fois, elle était d’accord avec l’amiral Chiss, ce genre de choses ne pouvait se décider trop tôt. La seule faction actuellement très sûre d’elle sur le sujet restait la Coalition du Cygne. Un cas à part, si on peut dire les choses ainsi. Tout comme les deux mondes contrôlés par les FID, finalement, qui étaient plus des bases militaires qu’autre chose. Une communauté civile finira sans aucun doute par s’y développer, la nature était ainsi faite. Mais de telles choses prenaient du temps.

Une mauvaise nouvelle, très mauvaise nouvelle, vint alors s’ajouter à la liste des menaces précédemment constituées. Une menace qu’elle avait fortement espéré ne plus jamais revoir resurgir et qui eut le don de lui arracher un long frisson dans le dos. Savoir ce fou en liberté était une horreur en soi… Elle se nota mentalement d’en avertir tous les responsables de leurs réseaux de surveillance, afin qu’ils gardent l’œil ouvert. La moindre maladie étrange ou tout autre phénomène inquiétant devra être signalé. Bien que tous les Siths soient également des menaces, ils n’inspiraient pas encore la même terreur ou dégoût que Plagueis. Si une bonne part, de ces menaces, pouvait revenir aux seuls Jedi, il était impensable de les laisser complètement dans leur coin s’en débrouiller. Elle approuvait également l’idée de tenir une liste des nouveaux sensitifs, bien qu’elle ne pense guère que celle-ci puisse être exhaustive.

"Si une telle liste pourra demeurer à jour pour l’Ordre Jedi, elle ne le sera jamais pour les Sith, ni pour les arrivants ne se faisant pas remarquer. Cela dit, c’est au moins une base. Maintenant que nous avons identifié et listé les menaces face à nous et les aspirations de chacun de nos factions, nous pouvons parler plus librement des aspects d’une coopération potentielle. A ce sujet, majesté. Je comprends parfaitement la volonté de votre Coalition à demeurer indépendante et loin des grandes guerres galactiques, étant donné que vous n’avez pas les moyens techniques de la supporter, seulement ceux de vous défendre vous-même. Mais cela soulève une question importante, sur les aspiration de votre meneur. Nightswan a toujours été un rebelle dans l’âme, capable d’aller mener des actions d’un bot à l’autre de la galaxie. Pourquoi, aujourd’hui, ne plus vouloir prendre part au combat ? Lui qui aurait pu former l’Alliance à l’époque."

La description faite de cette individu était proprement effrayante… Elle se doutait de la panique que cela allait créer parmi leurs rangs, lorsque de telles informations seront rapportées… Elle prenait soin de noter l’essentiel, tout en suivant la conversation avec une grande attention, alors que son cœur battait légèrement plus vite, sous l’effet de l’angoisse. Néanmoins, le maître Jedi avait raison, il constituait une menace supplémentaire on ne peut plus sérieuse et il était très important que chacune des factions représentées ici la prenne en compte, durant le calcul de leurs plans. Une menace même qu’il pourrait remettre en cause tout ce qu’ils avaient déjà débuté à bâtir. Elle ne pensait pas que les leurs feront la moindre difficulté pour soutenir l’Ordre Jedi contre de tels ennemis, bien au contraire. Ce ne sera guère un paramètre compliqué à intégrer dans les conditions d’une alliance.

Sa question était de savoir si toutes les menaces déjà présentes ou potentielles avaient bien été identifiées. Une question qu’elle ne put poser directement, afin de mettre cela au clair, car le commodore embraya presque aussitôt sur le sujet suivant, celui de la territorialité. Mais enfin… Il allait assez vite en besogne… Ce ne serait pourtant pas un drame si cette réunion était assez longue. Celle dans la station médicale pour la coalition avait duré une journée toute entière, après tout. Celle avec son propre peuple, deux jours complets, le temps des débats avec ses ministres. Le temps n’était pas un souci, il pouvait donc se permettre de se détendre quelque peu et de ne pas précipiter les choses. Elle nota donc dans la marge de ses notes de se faire préciser cette question un peu plus tard. A moins que ça ne revienne naturellement au détour d’une phrase, dans le flot de paroles.

Il ne fallut d’ailleurs guère longtemps avant que cette liste ne s’enrichisse effectivement, ce qui était la preuve qu’ils n’en avaient pas exactement terminé sur le sujet, plus tôt. Ce Plagueis était lui aussi un adversaire à ne pas négliger. Savoir que Vitiate et Plagueis à la fois se trouvaient aussi proches de chez eux était très angoissant. Ceci étant, elle ne devait pas paniquer, conserver un air neutre et écouter avec attention. La commodore Faro ajouta une proposition, en ce sens, qui pouvait certes être utile mais qui sera difficilement réalisable, en l’état actuel des choses. Comme le souleva la cheffe de l’Alliance Rebelle, par ailleurs. Enfin, disons que ce sera mieux que rien. Ils avaient déjà prévu une telle mesure, en interne, au sein de la Coalition. Ce sera peu de choses de l’étendre au contact d’autres factions alliées. Là encore, elle ne songeait pas que cela posera de soucis particuliers aux membres de la coalition.

Maintenant que nous avons identifié et listé les menaces face à nous et les aspirations de chacun de nos factions, nous pouvons parler plus librement des aspects d’une coopération potentielle. A ce sujet, majesté. Je comprends parfaitement la volonté de votre Coalition à demeurer indépendante et loin des grandes guerres galactiques, étant donné que vous n’avez pas les moyens techniques de la supporter, seulement ceux de vous défendre vous-même. Mais cela soulève une question importante, sur les aspiration de votre meneur. Nightswan a toujours été un rebelle dans l’âme, capable d’aller mener des actions d’un bout à l’autre de la galaxie. Pourquoi, aujourd’hui, ne plus vouloir prendre part au combat ? Lui qui aurait pu former l’Alliance à l’époque.

Il prend toujours part aux combats contre l’Empire, corrigea-t-elle en reposant son crayon. D’une manière personnelle et n’engageant pas les moyens alloués à la Coalition. Ce sont deux choses très différentes. Il poursuit ses activités avec des alliés qu’il a pu se faire par le passé ou en usant de ses méthodes habituelles. A côté, il s’est engagé dans ce projet, dans l’Espace Sauvage, avec les mondes volontaires pour l’indépendance. S’il n’a pas voulu poursuivre plus loin, autrefois, dans la création d’une Alliance similaire à la vôtre, ce n’est que par dégoût des obstacles que vous devez certainement affronter aujourd’hui. Les égoïsmes, la difficulté de se faire confiance, les retords politiques. Son combat n’a jamais cessé, simplement, il n’y mêlera pas des peuples ayant déjà bien assez payés et ne souhaite pas non plus prendre part à des groupes où les problèmes politiques sont tout aussi puissants que les problèmes militaires.

Voire plus. Yenla comprenait ce que Mon Mothma devait traverser aujourd’hui et elle en éprouvait une certaine pitié. Nightswan n’avait pas voulu de ça, car pour lui, ce n’était qu’une vaste perte de temps et de moyens.

Néanmoins, si vous avez la patience pour vous soucier à la fois de ces problèmes et de ceux purement miliatires, vous avez tout notre respect pour cela. Nightswan possède simplement ses propres méthodes, mais son objectif demeure le même, la fin de cet Empire.

"Mh.. C’est une raison de plus, en effet. Mais pas la seule, loin de là. Avez-vous déjà développé ou élaboré des moyens qui permettraient de repérer cet individu ? Ou les gens qu’il aurait pu parasiter ? Connaissez-vous l’identité de personnes que vous pourriez soupçonner de l’être ? Enfin, quel est son mode opératoire traditionnel, et quel est le meilleur moyen pour nous de gérer cette menace ? Cela pourrait peut-être nous permettre de conjecturer sur ses plans potentiels, et de trouver un moyen de les contrer."

"Vous aurez tous un rapport sur tout cela, ce qui est déjà mis en place ou reste à l’être, bien entendu."

Il s’était déjà noté de le faire tout à l’heure et il faudra aussi qu’il refasse un point avec tout le monde, de toute façon. En ce moment, ça pouvait parfois évoluer très vite… Dans tous les cas, il devra rassembler tous les membres de l’Ordre pour leur résumer ce qui s’était passé pendant cette rencontre, ce qui s’était dit et ce qu’ils allaient devoir en faire, surtout. Sur la question des territoires, en revanche, ils n’étaient pas spécialement concernés. Ils ne revendiquaient aucune planète et leur temple devait demeurer dissimulé aux yeux du plus grand nombre. Le seul point qui importait vraiment était de signer un accord leur permettant de se déplacer sans encombre chez les autres membres de l’accord, en cas de problème lié à la Force, sans avoir à perdre de temps avec de longues formalités ou être pris soi-même en chasse. Ou encore, être éjecté du jour au lendemain sans aucune raison, comme l’Alliance s’était déjà amusée à le faire avec lui. Ça ne serait qu’une pure perte de temps… D’où l’importance d’avoir aussi un référent de chaque côté, pouvant servir d’intermédiaire. Voire de tampon, en cas de malentendus ou autre souci du même genre.

Le sujet des Sith rentrait dans ce cadre-là, ils devaient bien fixer que tous étaient d’accord non seulement pour que l’Ordre gère ça à leur façon et que tous soient bien conscients de ce qui pouvait leur tomber sous le nez. Sans oublier de comment s’y prendre à ce moment-là. Que ça soit avec Plagueis – dont on avait définitivement du mal à se débarrasser pour de bon – Vitiate ou Palpatine… Il hocha doucement la tête, à la mention du Chimaera, ça pouvait être une solution en attendant mieux, même si ce n’était pas l’idéal. Quant à cette liste, il aimait moyennement l’idée d’être fiché… Puis il se dit une minute après qu’il l’était déjà, de toute façon, ne serait-ce qu’avec les avis de recherche. En revanche, il ne savait pas si tous les membres de l’Ordre accepteront ça. Là encore, ce sera à discuter. Il pensait que la plupart n’y verront rien de problématique, mais on ne sait jamais. Par contre, lister les Sith… Ils avaient déjà du mal à le faire. Il en manquait très certainement. Sans compter ceux ne voulant pas se faire remarquer, ni par un camp, ni par un autre. Il en avait déjà croisé de ce genre, au tout début des failles.

"A ce sujet, majesté. Je comprends parfaitement la volonté de votre Coalition à demeurer indépendante et loin des grandes guerres galactiques, étant donné que vous n’avez pas les moyens techniques de la supporter, seulement ceux de vous défendre vous-même. Mais cela soulève une question importante, sur les aspirations de votre meneur. Nightswan a toujours été un rebelle dans l’âme, capable d’aller mener des actions d’un bot à l’autre de la galaxie. Pourquoi, aujourd’hui, ne plus vouloir prendre part au combat ? Lui qui aurait pu former l’Alliance à l’époque."

"Il prend toujours part aux combats contre l’Empire. D’une manière personnelle et n’engageant pas les moyens alloués à la Coalition. Ce sont deux choses très différentes. Il poursuit ses activités avec des alliés qu’il a pu se faire par le passé ou en usant de ses méthodes habituelles. A côté, il s’est engagé dans ce projet, dans l’Espace Sauvage, avec les mondes volontaires pour l’indépendance. S’il n’a pas voulu poursuivre plus loin, autrefois, dans la création d’une Alliance similaire à la vôtre, ce n’est que par dégoût des obstacles que vous devez certainement affronter aujourd’hui. Les égoïsmes, la difficulté de se faire confiance, les retords politiques. Son combat n’a jamais cessé, simplement, il n’y mêlera pas des peuples ayant déjà bien assez payés et ne souhaite pas non plus prendre part à des groupes où les problèmes politiques sont tout aussi puissants que les problèmes militaires. Néanmoins, si vous avez la patience pour vous soucier à la fois de ces problèmes et de ceux purement militaires, vous avez tout notre respect pour cela. Nightswan possède simplement ses propres méthodes, mais son objectif demeure le même, la fin de cet Empire."

Luke pouvait parfaitement comprendre que Nightswan n’ait pas voulu s’enchaîner plus loin encore sur cette douce voie politique où l’Alliance Rebelle avait dû s’engager et donc qu’il abandonné l’idée de rassembler tous les rebelles sous une même bannière à cette époque-là. Il avait été dégoûté, tout simplement. A partir de là, on comprenait assez facilement qu’il ne se soit pas rapproché de l’Alliance, lorsqu’elle avait enfin été créé. Pour quelqu’un qui ne voulait pas se charger de problèmes politiques, c’était assez ironique qu’il se soit lancé dans la création d’une coalition indépendante. Par contre, mener de front son combat de toujours avec la coalition à côté… Luke n’osait pas imaginer la dose de volonté qu’il fallait pour cela.

"Dans le cas de Sith capturés, il nous faudra la possibilité de rencontrer certains, ceux potentiellement récupérables, en quelques sorte," précisa-t-il, sans se soucier, cette fois, qu’on puisse le taxer d’être trop naïf ou idéaliste. "Cela vaut la peine d’essayer. Sinon, si une collaboration se fait, je me disais que ça serait bien d’organiser des entraînements, ou des rencontres, pour savoir comment réagir lorsqu’un sensitif débarque comme ça d’une faille. Même les plus placides peuvent être très agressifs, sous le choc d’avoir sauté trois millénaires dans le temps. Sans compter ceux l’ayant fait juste après avoir été tués. Il serait bon de noter dans l’accord la possibilité de liens coopératifs de ce genre."

Quoi, qu’est-ce qu’il venait de dire pour qu’ils le regardent tous comme ça ? Etait-ce parce qu’il avait été trop direct avec le Grand Amiral ? Parce qu’il n’avait pas respecter un quelconque tour de table qui n’existait pas, puisque tout le monde semblait prendre la parole quand il voulait ? Ou était-ce parce qu’il avait tenté de recentrer le sujet sur les problèmes à régler là, maintenant, en répondant vaguement aux autres, qui pouvaient être relégué en fin de réunion ? Des sujets auxquels ils ne semblaient pas avoir de réponses claires non plus à ses questions, pour le moment. A part Skywalker, bien entendu. Cela n’empêchait pas de commencer à réfléchir à ces sujets… mais cela pouvait encore attendre un peu. A moins qu’ils ne préfèrent continuer à en parler, à tirer de grands plans sur la comète sans mettre sur la table, et à plat, les éléments qui permettraient peut-être de réaliser ? Bref, il n’allait pas réagir, demander si quelque chose n’allait pas, ou même offrir le moindre regard interloqué à qui que ce soit. Il avait dit ce qu’il pensait, les gens autour de table savait à quoi s’attendre en l’invitant à s’y asseoir. Du moins était-ce le cas pour Mon Mothma et Dodonna.

« Pour notre part, nous pouvons également communiquer sur les différents mondes souhaitant une République ou voulant demeurer neutres, tout comme la Coalition du Cygne peut sûrement le faire. »

Quand on parlait du gizka… Ares acquiesça finalement, c’était là bien naturel. Ce n’était pas un interrogatoire du Grand Amiral et de ses associés, mais bien un échange qu’il espérait voir fructueux. Il avait lui-même des contacts qui l’avaient relancé récemment, dans l’Empire. Il serait intéressant de voir ce qu’il pourrait leur proposer, une fois que les pions placés sur le grand échiquier.

« Pour vous répondre, commodore Fird, je n'ai pas de prétention territoriale autre que les deux mondes se trouvant sous mon contrôle et je trouve absurde d'en avoir davantage, alors que nous n'avons même pas débuté notre campagne contre les partisans de l'empereur Palpatine. De plus, il serait dangereux de revendiquer un monde sans savoir si ce monde à envie de rester sous un régime impérial... ou républicain. »

Pour le coup, il avait cru un instant que le Chiss allait tenter de les endormir en affirmant qu’il n’avait pas la moindre prétention du tout, et qu’il faisait ça bénévolement ! Fort heureusement, ce n’était pas le cas. Les arguments en eux-mêmes restaient valables, mais le militaire ne voyait pas beaucoup d’optimisme à en tirer. Il n’avait aucune idée du nombre de mondes souhaitant rester sous un régime qui les opprimait de plus en plus. D’un autre côté, l’Empire n’avait pas apporté que de mauvaises choses. Mais le débat n’était pas là.

« Les deux mondes sont notre contrôle, Nirauan et Halek, sont dépourvus d'une civilisation autochtone et donc nos revendications à leur encontre ne dérangera personne. »

Ares acquiesça pour faire bonne figure, mais il n’était pas entièrement d’accord avec les propos du commandeur Faro. Ces planètes étaient peut-être inhabitées, mais cela ne voulait pas dire que personne ne voyait cela d’un mauvais œil. Il ne connaissait pas beaucoup cette région de l’espace, mais l’arrivée d’un nouvel acteur de ce calibre, avec autant de moyens, pouvaient avoir un impact significatif sur les mondes voisins.

« Concernant ce Vitiate, on m'a effectivement parlé de lui. Et je tiens à signalé que nous avons des exemples que l'Empereur possède en parti certains de ces pouvoirs. Cela étant, sans savoir où il se trouve, je préfère ne pas participer à sa traque, ayant un autre soucis en cours. Au début de la pandémie, c'est moi qui ai fait arrêter Plagueis, et je l'avais confié à l'Ascendance Chiss, avec quelques-uns de ces animaux, des ysalamiris. Ils ont la particularité, que confirmera maître Skywalker, de créer des bulles "anti-Force", empêchant les sensitifs d'utiliser leurs fameux pouvoirs. Hélas, il a réussi à s'échapper et j'ai commencé à envoyer quelques appareils pour aider l'Ascendance à le retrouver, vainement jusqu'à présent. »

Cette fois-ci le militaire se figea comme les autres. Plagueis ? Il n’était pas mort ? Et il s’était échappé ? Donc il pouvait être n’importe où ? A préparer on ne savait quoi ? Sans que personne ne puisse le surveiller ? Ares reporta son regard vers Mothma et Dodonna, pour voir s’ils avaient quelque chose à dire à ce sujet. Il avait peut-être chassé au plus vite cette affaire au sujet de ce Vitiate et des autres Siths, mais celui-là en particulier était une toute autre affaire. Tous dans cette pièce savait ce dont il était capable. Le retrouver devait être une priorité.

« Pour les autres sith, ce n'est pas un si grand problème qu'il n'y paraît. Sur mes conseils, l'empereur Palpatine a fait construire une prison pour les jedi venus des failles, et aussi pour les sith récalcitrants, sur un petit monde de la bordure intérieure nommé Myrkr. C'est le monde d'origine des ysalamiris et nul sensitif ne peut y utiliser la Force. C'est un bon endroit pour y enfermer, à l'avenir, les sith, à qui l'empereur n'a surement pas parlé de tout cela, qui seront fait prisonniers. Et, en attendant, le Chimaera peut servir de lui de détention, comme il abrite lui aussi un bon nombre d'ysalamiris à son bord. »

Savoir que le Grand Amiral partageait son avis au sujet des autres sensitifs servant l’Empire, il ne s’était pas attendu à l’entendre proposer une solution pratiquement clé en main pour régler le problème de leur gestion, et donc de leur internement, puisqu’ils ne pouvaient simplement pas s’en débarrasser. La faute à ces failles, une fois encore… Il prit note de cette information, qui était importante pour l’avenir.

« Hum, si je puis me permettre. Ne pourrions pas prévoir dans le traité d'alliance un article précisant que nous partagions la liste de tous les sensitifs arrivant du futur ou du passé ? Ce serait plus simple pour tout le monde, non ? »

Le Grand Amiral approuvait. Lui également. C’était une nécessité, mais il allait être difficile de garder une telle liste à jour. Dans les faits, elle ne le sera certainement jamais puisqu’il était impossible de référencer en temps réel tous les départs et toutes les arrivées. La galaxie était juste trop vaste. Sur ce point, Mon Mothma prit les devants. Cela restait effectivement une base sur laquelle travailler. Ares n’était pas vraiment à l’aise avec l’idée de passer à un autre sujet dès maintenant, mais il n’allait pas interrompre le mouvement. Il y avait pourtant encore tant de choses à débattre et à établir…

Il ne prêta que peu d’intérêt à la discussion qui s’en suivit entre Mon Mothma et la représentante de Nightswan. Elle avait déjà dit vouloir rester en dehors de tout ce qui se préparait, en croisant fortement les doigts pour que personne ne vienne déranger leur naissante idylle. Il n’avait personnellement rien contre cette nouvelle organisation qui se déployait dans l’Espace Sauvage. Les rebelles et els Jedi non plus, fort probablement. C’était juste que l’Empire n’en aurait strictement rien à foutre, et que tôt ou tard, ils viendront fouiner dans le coin pour voir s’il y a toujours quelqu’un à abattre. Savoir qu’au moins certains d’entre eux gardaient l’esprit ouvert pour agir dans l’ombre restait une bien maigre consolation. Pourvu simplement que les leaders de l’Alliance n’allaient pas gracieusement promettre de les protéger. Les lignes rebelles étaient déjà trop étendues en l’état, ils n’avaient pas besoin de cela.

Finalement, ce qui le sortit de sa torpeur de façade fut Skywalker, lorsqu’il remit sur le plat l’idée de peut-être pouvoir tirer quelque chose des sensitifs du camp d’en face. Le militaire se contenta de tourner la tête dans sa direction sans vraiment le regarder, une façon de souligner qu’il entendait ce qu’il disait, pas nécessairement qu’il l’approuvait. Du moins, pour la première partie de sa prise de la parole, car la seconde méritait d’être soutenue. Car elle faisait sens, d’abord, et ensuite parce qu’il ne voyait pas d’autres façons de se préparer à une rencontre avec un sensitif sortit de nulle part…

« Je suis d’accord. Pour en avoir fait l’expérience récemment, c’est une nécessité, bien qu’il soit impossible de se préparer à rencontrer tous les sensitifs ayant existé. Encore moins ceux qui ne sont pas encore nés. Il serait peut-être intéressant, dans la même veine que la liste des sensitifs présents dans cette époque, de créer et partager une base de données sur les sensitifs du passé. Dans la mesure du possible, bien entendu. Mais nous pourrions déjà commencer par ceux connus de ceux déjà arrivés parmi nous. »

La blessure à son bras avait été soignée en peu de temps, finalement. La blessure à sa jambe, quant à elle, restait pour le moment impossible à véritablement soigner. Installé à demi-allongé sur un lit, dans l’infirmerie du vaisseau, il écourtait le médecin de bord indiquer que cela restait un échec, pour le dernier essai. Ce n’était pas bien grave… Nevil refusait toujours l’option amputation, même pour lui mettre une jambe plus solide à la place. Pas qu’il se méfiait tant de ça, mais bon… Il préférait encore conserver sa jambe en chair et en os, plutôt que de commencer à se transformer en droïdes. Peu importe si elle lui donnait des douleurs pénibles certains jours ou s’il avait du mal à marcher. Le médecin lui fit remettre une attelle, pour le moment, étant donné que les douleurs étaient fortement revenues, suite à la mission sur Lothal. Histoire de soutenir la jambe et lui éviter de lourdement boîter. Ça devrait aller ainsi.

Ils avaient quitté Lothal peu de temps après le combat, après avoir réglé quelques « menus » détails, dont le partage des ressources trouvées sur place, ce qu’il fallait faire des prisonniers, etc. Le nouveau gouverneur avait pris les affaires en main. Installé dans la cabine, Nevil s’occupa surtout, durant le trajet, des activités de son groupe rebelle. Quoi que groupe fût un bien grand mot, plutôt un ensemble plus ou moins hétéroclites de plusieurs petits équipages, qu’il se contentait de conseiller ou bien qu’il guidât plus franchement dans des opérations clandestines. Comme il le faisait depuis longtemps, maintenant. Les coordonner sérieusement représentait quasiment plus de temps que de monter des opérations ou récolter des informations. Ces hommes et femmes n’avaient rien de soldats, après tout. La majorité étaient des personnes profondément désabusées par tout système d’autorité, qu’il soit important ou non, se battant pour leurs propres vies et les droits de leurs mondes.

Toute la difficulté tenait là, dans la direction de groupes non formés, avec les moyens du bord et rejetant une grosse part de discipline. Des personnes qu’il jugeait plus difficile à mener que des pirates, par exemple. Mais aussi des personnes touchantes, en un sens, car elles savaient lutter plus que tout pour leurs convictions et n’avaient souvent plus rien à perdre. Nevil ne voulait pas diriger de soldats, il n’avait pas l’âme d’un chef militaire, ni d’un chef tout court, d’ailleurs. Il voulait simplement œuvrer pour ce en quoi il croyait avec ferveur. Le voyage se passa sans heurts, avec une certaine rapidité, pour les ramener vers Managas. Nevil n’aurait franchement pas pensé pouvoir venir ici à temps, mais soit, même s’il arrivait sur la fin, ce sera au moins une occasion de saluer les membres de l’Alliance Rebelle, avant qu’ils ne repartent. Le vaisseau arriva en douceur, au milieu des autres, une fois passé les habituels contrôles de sécurité.

Il arriva dans la station en boîtant seulement légèrement, grâce à l’attelle, se rendant seul jusqu’à la salle indiquée. Toujours en ayant principalement en tête les futures actions rebelles prévues, avec les équipages indépendants. Toute la mission sur Lothal n’avait concerné qu’eux, certains rebelles de l’Alliance et des membres de l’Ordre, il n’avait évidemment pas impliqué officiellement la coalition. En entrant dans la salle de réunion à son tour, il ressentit d’emblée une légère atmosphère tendue et électrique, bien qu’on aurait pu s’attendre à bien pire. Le jeune maître de l’Ordre était venu seul, tout comme Yenla, dont il savait qu’elle ne voulait pas être accompagnée d’une dizaine d’assistants. Les rebelles, eux, étaient trois. Thrawn, lui, n’était venu qu’avec le commodore Faro. Il ne connaissait pas les deux hommes accompagnant Mon Mothma, bien que la tête du plus âgé des deux lui dise quelque chose.

"Bonjour à vous tous," glissa-t-il alors que la porte se refermait. "Navré pour ce retard, j’étais quelque peu occupé. D’ailleurs, pour information, le gouverneur Pryce est décédée, elle s’est suicidée sur Lothal récemment. La planète est sous le contrôle des rebelles."

Pour les détails, l’Alliance verra ça avec le jeune Bridger et le groupe habituel y travaillant avec lui, ça les concernait directement. De son côté, il n’avait pas l’intention d’en conter bien plus. Il se contenta donc d’aller prendre place à son tour, à côté de Yenla. Où en étaient-ils plus exactement, il verra ça en les écoutant.

Le général pouvait imaginer sans peine les âpres discussions qui auront lieu, dans un futur plus ou moins proche, en ce qui concernait les revendications territoriales. Qu’importe quel monde était visé et sous la coupe de quelle organisation celui-ci vivait actuellement. Y compris concernant les mondes dévastés tout ou en partie depuis la pandémie. Il nota malgré tout de reparler de ce sujet en commission avec les chefs rebelles des différentes factions de l’Alliance. Mieux valait prévenir que guérir, il n’aimerait pas avoir… Disons… De mauvaises surprises au pire moment. Sur ce qui concernait ce Vitiate, ils n’avaient d’autres choix que de patienter, pour le moment. En revanche, apprendre que le Sith de la pandémie s’était évadé lui porta un immense coup au cœur, très brutalement. Il cessa sa prise de notes, relevant un regard effaré sur l’amiral FID. Le responsable de la plus grande tragédie de l’Histoire galactique toute entière, en vie et liberté… ? Quelque part non loin d’ici ? Pouvant de nouveau fabriquer une nouvelle gigantesque catastrophe en toute impunité ?! Entendre qu’il existait une solution fiable pour neutraliser les sensitifs dangereux n’était qu’une bien maigre consolation, à côté d’une telle nouvelle !

Ils allaient devoir mettre en garde autant de personnes qu’il était possible. Répandre l’information autant que faire se peut ! Y compris en-dehors des mondes où l’Alliance avait une opinion favorable. Ils devaient absolument s’arranger pour que cette donnée circule partout et le plus vite qui soit, que chacun se tienne sur ses gardes et que tous restaient on ne peut plus vigilant. Que le moindre début étrange d’épidémie soit signalé. Il lui fut difficile de ne pas se focaliser encore plus longuement sur ce sujet, aussi prioritaire soit-il, pour suivre la conversation avec plus d’attention. Sa consœur posait une question essentielle, c’était vrai. Néanmoins, les aspirations de Nightswan lui semblaient, d’un coup, bien moins importantes à connaître ou décortiquer, depuis qu’il avait entendu l’horrible vérité sur Darth Plagueis. Là encore, il s’efforça de demeurer concentré sur le sujet en cours et écouter la réponse de la reine. Une réponse indiquant que le chef de la Coalition nouvelle-née n’avait visiblement pas cessé, pour cette dernière, ses activités précédentes. Un dégoût des problèmes politiques internes… Hélas, Jan pouvait comprendre ce sentiment… Il aurait aimé que ça ne soit pas le cas…

Ce pragmatisme affiché fit assez contraste avec l’idéalisme de Skywalker. Pensait-il sincèrement que cela valait la peine de tenter de faire changer certains de leurs ennemis… ? Cela dit, il n’avait pas tort, son idée était loin d’être mauvaise. Et il était bien vrai que sans comprendre ce que ça faisait, faute de l’avoir vécu, bien des personnes sous-estimait l’impact que pouvait avoir un choc aussi violent sur la psyché d’une victime de ces failles. Le commodore Fird glissa le premier son accord sur cet aspect-là, tout en soulignant qu’on ne pouvait se préparer à tout type de rencontre. Ce qui était évident, mais soit, leur confrère était un brin perfectionniste et devait se sentir obligé de le préciser. Il pourrait faire un bon politicien, s’il parvenait à se détendre quelque peu et sortir de ce petit cocon acide, dans lequel il s’enfermait souvent, depuis le début de cette rencontre. A ce stade, néanmoins, c’était encore un peu trop lui en demander, Jan en était bien conscient.

"Il serait peut-être intéressant, dans la même veine que la liste des sensitifs présents dans cette époque, de créer et partager une base de données sur les sensitifs du passé. Dans la mesure du possible, bien entendu. Mais nous pourrions déjà commencer par ceux connus de ceux déjà arrivés parmi nous."

"C’est une bonne idée."

Il allait ajouter autre chose lorsque la porte coulissante de la salle de réunion s’ouvrit tout à coup, sans crier gare. Il crut d’abord que quelqu’un était venu les avertir d’un problème mais ce fut nul autre que Nightswan, qui en franchit le seuil. En boîtant un peu, la jambe enserrée dans une attelle. Très surpris, Dodonna le salua d’un signe de tête poli avec un temps de retard, ne s’étant pas attendu à finalement le voir ici.

"Bonjour à vous tous. Navré pour ce retard, j’étais quelque peu occupé. D’ailleurs, pour information, le gouverneur Pryce est décédée, elle s’est suicidée sur Lothal récemment. La planète est sous le contrôle des rebelles."

Que… Morte ? Il écarquilla légèrement les yeux, encore plus surpris, avant de se reprendre rapidement. Ils n’avaient pas encore eu l’information que l’opération prévue sur Lothal par le général Syndulla était achevée et surtout, que la gouverneure en était morte. Mais soit… Il était très bien de l’entendre, mais pour les détails, ils s’en occuperont plus tard, ce n’était ni le lieu, ni le moment.

"Voilà une autre bonne nouvelle," dit-il sans faire de commentaires sur cette arrivée impromptue. "Puisque nous en sommes là, j’aimerai toucher un mot sur nos différentes zones d’action. L’Alliance agit principalement dans la Bordure Extérieure, plus rarement dans les Bordures Médiane ou Intérieure. Pour votre part, amiral, j’ai cru comprendre que vous agissiez dans l’Espace Sauvage et les régions Inconnues. Si un accord peut se conclure, il serait bon de prévoir que certaines grosses actions, du calibre de l’attaque contre l’Étoile Noire, soient préparées en commun, pour la suite des opérations. En ce qui concerne le reste, il sera de bon de prévoir les limites, disons d’ingérence à défaut d’autre mot, sur les zones concernées. Et ce afin d’éviter la susceptibilité de certains groupes plus frileux vis-à-vis d’alliés moins habituels ou plus simplement de saboter les plans des uns ou des autres. Pourrions-nous également prévoir une sorte de… Conseil, non, le mot est mal choisi. Plutôt d’intermédiaires, bien sélectionnés, qui pourront coordonner ces actions, dès lors qu’elles devront se dérouler dans les zones de tampon entre les territoires actuellement couverts par chacun d’entre nous ? Bien sûr, nous devrons également déterminer les modalités possibles en cas d’attaque ciblée commune, de défense ou simplement d’entraide."

Ce ne sera, bien sûr, pas utile dans de larges zones, il ne parlait que de celles où la zone actuelle d’influence pouvait être plus ou moins troubles.

Pour Faro, il était évident qu'une telle liste ne serait jamais à jour. Les sensitifs arrivent et partent de façon imprévisible, sans le moindre avertissement et partout dans la galaxie. Il est même possible que des gens soient arrivés et disparus sans que quiconque ne les remarque. Mais cela pourrait être utile d'avoir des noms, ne serait que pour savoir de quel côté est un sensitif que l'on croiserait. Et puis, c'est toujours utile d'avoir une idée des effectifs, à peu près, d'un groupe.

Par contre, on pouvait avoir des doutes concernant les agissements du Cygne. Elle savait que l'Empire ne fera pas la fine bouche : s'ils apprennent qu'il continue à participer à des affrontements contre eux, les impériaux ne réfléchiront pas et assimileront la Coalition à la liste de ses ennemis. après tout, quand le chef d'une nation s'en prend à une autre, même à titre privé, il ne peut qu'y avoir des conséquences pour sa nation.

Concernant les propos de Skywalker, elle approuvait. Oui, il fallait l'instauration d'un protocole concernant les arrivées via une faille. Bon, certes, le Chimaera en ayant eu plusieurs, l'équipage devait être rodé mais ce n'était pas le cas de tous. Thrawn avait pour l'heure demandé que toute arrivée lui soit communiquée et que la personne ainsi arrivée soit conduite au Chimaera, ou au général Skywalker s'il est plus proche. Son homologue fit savoir son approbation, et Faro en fut contente, de voir que quelqu'un de son grade partage son avis.

"Bien sur, maître Skywalker. Nous informerons ceux arrivant sur les vaisseaux ou bases des FID qu'ils peuvent contacter les vôtres, et nous vous contacterons s'ils veulent vous parler.

C'est à ce moment-là qu'arriva Nevil Cygni, informant les gens présents de la réussite de l'opération de libération de Lothal. Faro ne ressenti rien concernant l'annonce de la mort de Pryde. Cette femme ne lui inspirait rien, ce n'était qu'un gouverneur, une politicienne, comme il en existe plein dans l'Empire. Thrawn ne sembla nullement surpris par le fait qu'elle se soit suicidé mais ce devait être normal : il la connaissait assez bien, pour avoir travaillé avec elle et peut-être pu voir le genre d'oeuvre d'art qu'elle possède.

"Voilà une autre bonne nouvelle," dit Dodonna. "Puisque nous en sommes là, j’aimerai toucher un mot sur nos différentes zones d’action. L’Alliance agit principalement dans la Bordure Extérieure, plus rarement dans les Bordures Médiane ou Intérieure. Pour votre part, amiral, j’ai cru comprendre que vous agissiez dans l’Espace Sauvage et les régions Inconnues. Si un accord peut se conclure, il serait bon de prévoir que certaines grosses actions, du calibre de l’attaque contre l’Étoile Noire, soient préparées en commun, pour la suite des opérations. En ce qui concerne le reste, il sera de bon de prévoir les limites, disons d’ingérence à défaut d’autre mot, sur les zones concernées. Et ce afin d’éviter la susceptibilité de certains groupes plus frileux vis-à-vis d’alliés moins habituels ou plus simplement de saboter les plans des uns ou des autres. Pourrions-nous également prévoir une sorte de… Conseil, non, le mot est mal choisi. Plutôt d’intermédiaires, bien sélectionnés, qui pourront coordonner ces actions, dès lors qu’elles devront se dérouler dans les zones de tampon entre les territoires actuellement couverts par chacun d’entre nous ? Bien sûr, nous devrons également déterminer les modalités possibles en cas d’attaque ciblée commune, de défense ou simplement d’entraide."

"Je crains que cela ne soit pas totalement possible, général. Pour pouvoir coordonner nos actions, il faudrait contacter ces intermédiaires à l'avance, et prendre le risque de voir nos plans d'attaques tomber entre des mains ennemies. Un risque un peu trop élevé, sans compter que cela peut causer un retard préjudiciable de nos actions.

Je suis, par contre, tout à fait d'accord sur le fait de nous réserver certains secteurs privilégier, là où nous menons nos principaux efforts. Personnellement, pour le moment, mes actions auront principalement lieu dans la zone "ouest" de la ligne Coruscant - Ord Mantell - Mygeeto. Ce qui sera un avantage pour vous, dans la Bordure Extérieure, dans le sens où l'Empire devrait renforcer les défenses des mondes du noyau et de la bordure médiane proche.

Si jamais je devais avoir à agir dans votre zone d'influence, je m'assurerais de vous en avertir par avance et d'avoir votre accord, voir d'accepter un des vôtres pour servir de coordinateur le temps de l'opération, et j'espère que vous accepterez d'en faire de même si vous désirez agir dans la zone que j'ai défini. Bien sur, si vous avez besoin de notre aide, ou nous de la votre, je suis sur que cela pourrait se faire, à condition d'être informé à temps. Par exemple, si j'avais été mis au courant pour votre opération sur Apatros, j'aurais pu vous prêter un escadre de destroyers. Et cela vaut aussi pour votre Ordre, maître Skywalker."

Il était évident que le grand amiral ne sous-estimait nullement le BSI ou le BRI. Et peut-être se défiait-il aussi de ces intermédiaires, qui devraient être neutre, donc ni FID ni Rebelle. Et les jedi étaient trop peu pour servir à cela, surtout qu'ils continueront probablement leur activité au sein de l'Alliance. Et puis, le chiss était plutôt cachottier sur ses plans, qu'il a tendance à monter tout seul pour donner le produit fini à ses subordonnés. Alors de là à les confier à des individus qui, non seulement ne sont pas participants mais en plus se trouveront à des parsecs de là.

Bon, par contre, Faro espérait que les autres ne soient pas offensés par la façon dont le chiss exprimait son acceptation pour la partie coopération. Cela lui semblait un peu trop comme un fait plutôt qu'une proposition. Mais elle se doutait aussi que son supérieur n'aurait rien contre le fait de garder une escadre de destroyers, en fait cinq destroyers et deux croiseurs, en retrait pour appuyer d'éventuelles actions rebelles, ou jedi. Ce n'était pas le genre à engager plus de bâtiment qu'il n'en a besoin.

"Mais pour cela, il faut aussi avoir une idée de ce que chacun peut apporter, même approximativement. Bien sur, je ne propose pas un échange sur nos activités d'espionnage mais uniquement du potentiel opérationnel purement militaire, disponible pour aider l'autre, afin que les demandes n'excèdent pas les effectifs réellement disponibles."

Cela semblait logique. Même si de tels chiffres seraient fluctuant, se limiter à ne parler que de ce qu'on peut prêter évite de dévoiler ses effectifs complets et de ne pas avoir à contacter l'autre à chaque fois qu'on perd un bâtiment ou qu'on en gagne un. Bien sur, pour des opérations très importantes voir cruciale, il se pourrait, à l'occasion, que l'aide puisse être plus importante encore. Cela étant, Faro n'était pas sure de savoir ce que le grand amiral pourrait demander, comme aide de la part des rebelles.

Jusqu’alors, Mon Mothma avait compris que Nightswan ne s’occupait plus que de cette nouvelle coalition, non pas qu’il poursuivait en parallèle ses propres activités rebelles. Son regard se voilà un bref instant, tandis qu’elle retenait un petit soupir. Les électrons libres tels que lui, tout comme l’avait été Saw, attiraient naturellement la méfiance, au sein du Conseil de l’Alliance. Des actions non coordonnées avec les autres forces dissidentes de la galaxie pouvaient gêner bon nombre de plans ou pire, apporter une image néfaste à l’ensemble de la rébellion. La guerre était aussi une affaire de communication et de politique, peut-être plus encore qu’une affaire militaire. D’où l’importance des alliances, de la surveillance, de l’espionnage et de la propagande. Les hommes comme Nightswan avaient le don de rendre nerveux les forces principales en lutte, car ils étaient imprévisibles. Quand bien même il avait déjà souvent prouvé qu’il agissait sincèrement contre l’Empire de Palpatine. Mais pour donner naissance à quoi, par la suite ? Là se trouvait la véritable question, puisqu’il luttait toujours, alors que la coalition demeurait de côté dans l’Espace Sauvage.

"Son combat n’a jamais cessé, simplement, il n’y mêlera pas des peuples ayant déjà bien assez payés et ne souhaite pas non plus prendre part à des groupes où les problèmes politiques sont tout aussi puissants que les problèmes militaires. Néanmoins, si vous avez la patience pour vous soucier à la fois de ces problèmes et de ceux purement militaires, vous avez tout notre respect pour cela. Nightswan possède simplement ses propres méthodes, mais son objectif demeure le même, la fin de cet Empire."

Il restait possible que le rebelle en électron libre ne se soucie guère de ce qui surviendra ensuite dans ces vastes espaces galactiques, qu’importe que ce soit une République, un Empire, une Confédération… Possible, seulement, cela sera à déterminer. Ils devront s’en occuper après cette réunion. Elle ne se nota d’en parler avec ses alliés proches, tandis que Skywalker revenait sur le sujet des Sith, pour proposer deux idées. Une première profondément naïve, la rendant légèrement désespérée, même si elle n’avait rien contre un tel « essai ». L’autre plus intéressante. Une seconde idée qui fit se redresser étrangement le commodore Fird, quand il exprima son intérêt. Ajoutant l’idée d’une base de données sur les sensitifs du passé déjà connus dans ce temps. Tout comme la liste évoquée plus tôt, que cette idée rejoignait, il leur faudra d’abord s’assurer de sa fiabilité. Même parmi les Jedi, certains ne voudront certainement pas être fichés, tels des criminels. C’est à ce moment-là qu’une arrivée inattendue se présenta. Lorsqu’on parlait du loup… Son regard glissa d’abord sur l’attelle portée à la jambe, puis sur d’autres traces légères, presque disparues, de combat. Tout œil exercé pouvait aisément les apercevoir.

"Bonjour à vous tous. Navré pour ce retard, j’étais quelque peu occupé. D’ailleurs, pour information, le gouverneur Pryce est décédée, elle s’est suicidée sur Lothal récemment. La planète est sous le contrôle des rebelles."

Le général Syndulla s’était bien gardée, lors du briefing concernant Lothal, de préciser que parmi les « amis de la planète » devant les soutenir, il y avait les fameux rebelles suivant Nightswan et sans doute Nightswan lui-même. Ses yeux se plissèrent légèrement mais elle ne fit pas le moindre commentaire. Ce n’était guère le lieu approprié. Le général Dodonna devait songer de même, car il en profita pour plutôt enchaîner sur un des points essentiels à traiter, suite logique de ceux évoqués jusque là. Il était, avec le commodore Fird, principalement présent pour ces sujets, en particulier. Un sujet délicat, pour tous, autant pour l’Alliance que pour les FID ou la Coalition, elle n’en doutait guère. La réponse donnée par l’amiral Thrawn ne la surprit absolument pas, ces points étaient les mêmes que ceux soulevés par leurs propres alliés, lorsque le général en avait parlé en amont de cette rencontre. Une telle collaboration avait malheureusement des limites, même si tous fournissaient nombre d’efforts. Par principe, les membres de l’Alliance étaient prêts à coopérer sur des opérations militaires mais encore peu étaient prêts à aller plus loin.

Néanmoins, tous devaient faire des concessions et négocier sur cette partie, s’ils devaient être efficaces sur le futur. C’était aussi pour cela que le général avait limité principalement ses propositions sur ce qu’il nommait les zones tampons. Quant à une entraide possible dans les zones principales d’influence de chaque organisation, il était évident que les conditions devront être très précises, dans le traité. Elle laissa donc le général poursuivre, sur ce débat, afin que chacun puisse mettre au clair un effectif potentiellement disponible sur différents types de missions. Ces dernières naturellement plus importantes, car une aide impliquait forcément que ces missions soient sincèrement sévères ou possèdent des arrangements particuliers. Les opérations habituelles ou de routine ne demandaient aucune aide, après tout. Elle fut assez silencieuse, le temps que la négociation sur ce sujet se mène, car c’était là une partie purement militaire. Mais le général Dodonna en avait une parfaite habitude. Une fois toutes les propositions établies, d’un côté comme de l’autre, elle reprit la parole.

"Tout cela devra bien sûr être validé par chacun de nos groupes, avant validation finale, ce sera dans un second temps."

Ils devaient poser les bases et termes, ce sera ensuite aux diplomates de remettre le tout en forme et finaliser. La partie militaire ayant été vue, le suivant concernait la partie commerciale. Cette fois, ce sera surtout la Coalition qui se sentira concernée.

La méfiance continuait de se lire dans le regard de la cheffe de la Coalition Rebelle. C’était quelque peu… décevant… Mais soit. Ils ne pouvaient être acceptés par tous et leurs différents mondes avaient déjà l’habitude de se retrouver confronté soit à du mépris pur et simple, soit à de l’ignorance, ce dont ils s’accommodaient parfaitement depuis de nombreux siècles. Si des échanges parvenaient à se conclure malgré tout, Yenla ne faisait pas grand-cas des méfiances pouvant demeurer, vis-à-vis d’eux. Elle retourna doucement la tête vers Skywalker, puis vers le commodore, lorsqu’ils ajoutèrent quelques points supplémentaires sur la manière de gérer les sensitifs arrivant dans ce temps. Une discussion qu’ils avaient déjà eue également, lorsque les bases de la Coalition avaient été posées. Il état presque amusant de constater que les solutions posées ici étaient les mêmes que celles qu’ils avaient décider d’adopter au sein de leur rassemblement.

C’est juste après cela que Nevil les rejoignit, par surprise, après un léger coup contre la porte d’entrée. Une surprise agréable, néanmoins, elle n’avait pas songé un instant qu’il parviendrait à se libérer suffisamment tôt pour venir les rejoindre à cette rencontre. Sa mission s’était donc très bien passée, c’était une bonne nouvelle. Même s’il ne soulignait pas explicitement qu’il y avait participé, elle savait qu’il s’y était rendu. Elle lui adressa un sourire lorsqu’il vint s’asseoir à côté d’elle, avant de reporter son attention sur la réunion se poursuivant. Ils devaient, à présent, passer au « concret », si on peut dire, sur ce qui concernait toute la partie d’alliance et prévoir les clauses du traité, sur l’entraide, la collaboration et la communication. Elle écouta, avec un air poli, prit des notes, sans toutefois intervenir. Cela dit, elle restait attentive aux réactions des uns et des autres et la façon dont ils pouvaient répondre, afin d’en apprendre un peu plus sur la personnalité de chacun.

Cette partie fut assez longue, il est vrai. Etablir une à une les clauses d’un traité militaire était assez laborieux, même lorsque chacun y mettait du cœur, d’autant plus que tout cela devra ensuite être revalidé avec chacune des parties, avant d’être très formellement mis en place. Elle jugeait le général Dodonna très à l’aise dans cet exercice, il était visible qu’il avait déjà dû mener ce type de négociations plus d’une fois dans sa carrière. Le commodore Ford, quant à lui, lui semblait toujours un peu grognon, néanmoins, il y mettait également des efforts, afin que le tout devienne un traité sans accrocs et acceptable par tous. Lorsque ces sujets furent traités, il y avait un bon nombre de points établis mais dont il faudra mettre en forme. Les participants à cette réunion-là avaient tout de même mis moins de temps à se décider sur certains points qu’eux-mêmes, à son humble avis.

Tout cela devra bien sûr être validé par chacun de nos groupes, avant validation finale, ce sera dans un second temps.

Effectivement. Ils passèrent au sujet suivant, une fois les dernières questions posées, à savoir ce qui concernait les clauses commerciales du traité. La jeune reine avait ouvert un second dossier, sur son datapad, afin d’avoir sous les yeux les questions soulevées lors de la réunion préparatoire interne à la Coalition, avant cette rencontre. En premier lieu, ils devaient définir les aptitudes et besoins de chacune des factions. En seconde lieu, sur quels domaines chacune pouvait soit vendre, soit se fournir. Pour leur part, ls avaient actuellement un avantage et un inconvénient. Leurs territoires étaient, sans nul doute, ceux possédant le plus de terres agricoles à exploiter. Cependant, la pandémie avait fauché tant de monde que les bras manquaient. C’était pour cela qu’ils s’aidaient de plus en plus de droïdes, ces derniers temps. Ils n’avaient pas le choix.

L’agriculture et l’élevage reprenaient peu à peu des couleurs, or, comme ils avaient bien moins de personnes à nourrir, ils pouvaient plus facilement se permettre de commercer avec tout cela. Que ça soit des produits bruts ou des produits qu’ils auraient transformés en usines. C’est ce qu’elle commença par exposer, car c’était pour le moment le contenu principal des exportations. Toute armée ayant, de toute manière, besoin de se ravitailler, c’était aussi un sujet dont il fallait traiter en priorité. Le second sujet d’export concernait le carburant et certaines matières premières minières. Beaucoup de mondes telluriques ou gazeux de l’Espace Sauvage étaient exploités pour le carburant, ils avaient également de nombreuses mines. Nevil serait bien placé pour en parler, lui qui avait justement débuté sa carrière rebelle en défendant des personnes exploitées par des compagnies minières, puis par l’Empire.

Il nous faudra un inventaire plus précis des besoins, afin de pouvoir déterminer, de notre côté, ce qui est possible d’exporter et à quel rythme, plus particulièrement. Nous devrons également déterminer s’il faut augmenter ou non le rythme de production.

L’Alliance pourra ensuite négocier avec eux pour déterminer les conditions d’échange ou de paiement, étant donné qu’il était bien entendu impossible de fournir le tout gratuitement, ils se ruineraient bien vite et affameraient ceux travaillant dans les mines et stations. Ces termes avaient, bien entendu, déjà été définis lors de la précédente rencontre avec les FID.

Cygni arriva finalement parmi eux alors qu’ils terminaient la question des sensitifs. Avec une attelle assez serrée à la jambe qu’il traînait un peu. Lothal avait dû bien se passer tout de même. Ce que le Cygne confirma en lançant que Pryce était décédée, avant d’aller s’asseoir à côté de la reine. Luke retint un léger soupir de soulagement, content que ça se soit bien terminé. Cette mission avait été si cruciale pour Ezra et Kanan, après tout, tous les deux devaient être heureux de ce dénouement. Bien sûr, il faudra renforcer les défenses de la planète et tout ce qui s’ensuit, avant de se dire en paix. Tout comme les quelques autres mondes déjà libérés du joug de l’Empire. Leurs deux amis allaient certainement demeurer là-bas pour de bon, à présent… Kanan ne voulait plus vraiment de la vie communautaire du Temple et Ezra ne s’était jamais caché de ne pas l’apprécier tout court. Lothal pouvait devenir un autre point de rassemblement, si nécessaire, ou servir à autre chose, ils verront ça plus tard.

Les négociations glissèrent ensuite sur la partie strictement militaire du tas, en rentrant cette fois dans le vif du sujet. Pour ce qui était de ces accords, il n’avait rien à dire… Leur Ordre ne possédait ni gros vaisseaux, ni troupes à diriger. De toute manière, ils ne comptaient pas intégrer pour de bon une quelconque armée, comme cela avait été fait au temps de l’Ancienne République ou de la Guerre des Clones. Il jugeait ça comme une erreur, ça avait été prouvé plus d’une fois. Un Ordre se militarisant trop, c’était une idée malsaine, selon lui… Bien sûr, ils avaient un côté militaire, il était difficile d’y réchapper, mais ça ne voulait pas dire que ce côté devait être exacerbé pour autant. Tout dépendait aussi de qui on parlait… Il y ne avait certains, dans l’Ordre, qui avaient tant baigné là-dedans que sortir de ce schéma devenait incroyablement difficile. D’autant plus que ceux concernés n’avaient pas l’air de s’en rendre compte. Il hocha doucement la tête vers l’amiral à sa précision, tout en se disant que c’était bien ces membres-là de l’Ordre qui avaient le plus de chance de bien s’entendre avec les FID.

Les négociations se poursuivirent un très long moment, sur les termes militaires entre chaque partie. Longtemps. Très longtemps… Il comprenait que les principaux concernés s’acharnent sur chaque détail, mais lorsqu’on n’avait pas l’habitude de ce genre de choses, c’était tout à fait assommant. Il fit de son mieux pour rester concentré, au cas où il devait dire quelque chose à un moment. Une fois la partie militaire actée, prêt à être revu une dernière fois par chacun avant de devenir officielle, ils passèrent sur un autre sujet bien plus terre à terre, les approvisionnements et la logistique qui en découlera. L’approvisionnement général était plus ou moins calé, suivant les régions. Mais le nerf de la guerre restait le carburant. Il était bien vrai que la Coalition avait le plus à faire dans ce domaine, la plupart des grandes mines et des gisements se trouvaient chez eux, pour la majeure partie. C’était d’ailleurs bien uniquement pour cela que l’Empire avait établi des bases un peu partout. Sans nécessairement y provoquer les populations, pour ne pas risquer des rébellions dans des zones aussi sensibles.

"Il nous faudra un inventaire plus précis des besoins, afin de pouvoir déterminer, de notre côté, ce qui est possible d’exporter et à quel rythme, plus particulièrement. Nous devrons également déterminer s’il faut augmenter ou non le rythme de production."

Lothal également pourra être utile, désormais, en ce qui concernait l’agriculture. Elle possédait un climat sain et propice à cela. Quant à Millim, ils pouvaient y cultiver de quoi se débrouiller mais ne seront pas assez nombreux pour en faire assez et en exporter. En revanche, la planète disposait peut-être d’autres ressources qu’ils pourront échanger.

"En ce qui nous concerne, nous pourrons en dire plus dès que toutes les analyses seront terminées. Surtout en ce qui concerne l’eau. Il s’est passé quelques expériences malsaines, durant la pandémie, par là-bas, nous devons attendre d’en savoir un peu plus."

La conférence commençait doucement à s’étaler en longueur, sans que les choses n’aille pour autant assez vite à ses yeux. Il y avait bien sûr déjà eu quelques surprises lancées ci et là, ainsi que quelques informations importantes, mais il avait tout de même l’impression de perdre son temps, ou de ne pas vraiment être à sa place. Les échanges s’attardaient sur des éléments qu’il avait pensés comme tacitement acquis depuis un certain temps. Les jedis travaillaient avec les rebelles, ce n’était une surprise pour personne. Ils étaient arrivés ensemble, par ailleurs. Les Jedi travaillaient aussi depuis un certain temps avec Thrawn, la mort de Mara Jade en avait été la preuve la plus évidente qui était parvenu jusqu’à son bureau. Quant à Nightswan, ses relations avec les uns et les autres étaient plus ou moins déjà connues, bien que floues. Finalement, la seule surprise venait sans doute de ce coin de la galaxie, par l’intermédiaire du discours de sa majesté. Mothma elle-même avait été surprise. L’arrivée du Cygne lui-même cependant, ainsi que le message qu’il portait, tempérèrent rapidement la position affichée par sa représentante.

Si Ares haussa un sourcil en apprenant la nouvelle, il se garda de faire le moindre commentaire. Il n’était pas au courant de cette opération. N’y prenant pas part, il n’avait pas à en connaître les tenants et les aboutissants. Il adhérait parfaitement à cette doctrine, mais si ce fonctionnement menait de temps en temps à quelques surprises. Cela limitait les risques de fuites. Il ne pensait pas cependant qu’il soit très malin de persévérer dans cette manie de vouloir libérer des mondes éparpillés ci et là sans maitriser les routes de ravitaillement qui les séparaient. Cela revenait à créer des poches isolées que l’Empire pouvait, s’il le souhaitait réellement, venir balayer d’un revers de destroyer stellaire. Car l’Alliance, à sa connaissance, n’avait pas encore assez de moyens pour flanquer chaque monde libérer d’une force de protection suffisante sans trop se disperser. Ce n’était cependant pas le genre d’information à balancer à ce genre de réunion.

Finalement, son attention se recentra sur les propos du général Dodonna qui, enfin, mettait sur la table un sujet d’importance, à savoir la délimitation des zones d’action de chacun, tout en poussant à bout de bras la nécessité de définir à l’avance les opérations que chacun pouvait envisager, sans pour autant entrer dans les détails, de sorte à donner une vague idée des axes d’efforts futurs et du moyen pour les alliés de venir l’appuyer, que ce soit par la participation directe, ou le détournement de l’attention de l’adversaire. Thrawn sembla le plus réceptif à ce point ci, sans doute parce qu’il était militaire de carrière, tout comme eux. Bien qu’il tempérât tout de même les ardeurs, ce qui fit légèrement sourciller l’alsakani. Il n’avait jamais été question de dévoiler à l’un ou à l’autre les plans d’attaque détaillés. Preuve en était la suite de son propos, lorsqu’il désigna justement son prochain axe d’effort. Leurre ou pas, cela restait à voir. Pour le reste, ils étaient également parfaitement d’accord, et ce n’était pas à lui de définir le périmètre d’action de l’Alliance dans les mois à venir. Il laissait à Dodonna ce privilège. Ou à Mon Mothma, si elle voulait mettre en avant son implication dans les décisions militaires. Ce qui ne serait une surprise pour personne. La guerre n’était que la simple continuation de la politique par d’autres moyens.

Hélas, elle n’en fit rien. Et plutôt que de se concentrer d’abord principalement sur le sujet militaire qui venait d’être lancé, les autres intervenants commencèrent à en énoncer d’autres non pas moins important, mais qui justement ne devait, à ses yeux, ne pas être mélangés pour ne pas se disperser. Mais bon, c’était l’impression qu’il avait depuis le début, il n’aurait sans doute pas dû s’attendre à ce que l’exception à laquelle il venait d’assister ne devienne la norme. La logistique était importante, bien sûr. C’était grâce à elle que les guerres étaient gagnées. Mais peut-être qu’avant d’en parler, il aurait été préférable de définir quels étaient les buts de chacun, même à court et moyen terme, pour justement ajuster la production, et la chaine logistique en conséquence ? L’avantage qu’il voyait à l’accord avec la coalition du Cygne était bien évidemment la capacité industrielle qu’elle pouvait fournir à l’Alliance, même dans une moindre mesure. Mais pour en optimiser la capacité, il fallait encore savoir comment on souhaitait la mettre à profit…

Bref, il n’était pas politicien, il n’avait d’ailleurs jamais aimé ni été très doué dans cet apanage qui faisait pourtant partie intégrante de l’histoire de sa famille. Il ne se voyait pas le devenir, et cela ne faisait de toute façon pas partie de ses plans de carrière à venir. Il fit donc, au mieux, un léger mouvement de côté en direction de Dodonna, pour lui murmurer ses impressions. Il ne se sentait pas investit de l'autorité suffisante pour oser l'évoquer à l'assemblée lui-même.