Rixe raciste

• Lieu : Nirauan
• Difficulté : Facile
• Participants : Soontir Fel
• Méthode : Classique

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Cette journée avait pourtant bien commencé, tout à fait normalement. Soit, vous aviez dû passer par l’examen médical obligatoire, ce qui n’est jamais un moment très agréable pour qui que ce soit, mais celui-ci a le bon goût de ne pas durer des heures. Vous en sortiez à peine, prêt à aller tranquillement déjeuner avant les tâches de l’après-midi, lorsque vous entendez une altercation. Un général déjà bien âgé est en train de d’apostropher vivement un tout jeune officier Chiss et le ton monte rapidement entre les deux. Au point qu’ils risquent peut-être d’en venir aux mains.

Le pilote remuait un peu, assis au bord de la table d’examens, alors qu’il attendait avec impatience que le médecin termine de lui prendre sa tension. Les examens médicaux, ce n’était pas son truc ! Mais bon, aujourd’hui, il était quand même beaucoup plus détendu que la normale, après l’excellente nouvelle que Syal lui avait donné dès ce matin. Le test s’était révélé positif et elle attendait enfin un enfant. Il avait fondu en larmes et l’avait serré de longues minutes dans ses bras, jusqu’au dernier moment, jusqu’à l’instant où il n’avait plus eu le choix, qu’il était temps de repartir au travail. Il avait tout de même déjà annoncé la nouvelle à tous ceux qu’il avait pu croiser ce matin. A ses collègues instructeurs, puis au colonel Yularen qui passait par là, puis au capitaine Trecio, puis à la responsable du personnel, puis aux mécaniciens, puis à l’amiral Thrawn dans le couloir menant à l’infirmerie, puis au docteur lui-même, puis…

Docteur qui soupira tout à coup et lui lança qu’il pourra partir plus vite s’il se laissait faire gentiment, pour la fin de sa visite médicale. Ah, bon, d’accord. Il prit sur lui, pour se détendre un maximum et attendre que ça passe. Les examens obligatoires, comme celui-ci, ça le fatiguait plus qu’autre chose. Il savait déjà qu’il était en bonne santé ! Alors à quoi bon ? Si on pouvait y couper, ça l’arrangerait, sauf que les médecins ne laissaient pas faire. Dès que le tensiomètre fut retiré, il bondit sur ses pieds, attendant juste une minute de plus pour répondre à une ou deux questions et laisser le docteur lui expliquer que tout était bon et qu’ils se reverront lors de la prochaine visite obligatoire. D’ici trois mois. Il le laissa ensuite partir, appelant le suivant au moment où Soontir traversait la salle d’attente et repartait dans les couloirs. Sans oublier d’annoncer au passage la nouvelle à un infirmier qu’il croisa.

Il lista mentalement des idées de prénoms, pour garçon et pour fille, avec la hâte de pouvoir en parler à Syal dès ce soir. A peine était-elle enfin tombée enceinte qu’il brûlait déjà d’impatience de savoir si ça sera un garçon ou une fille. On savait ça au bout de combien de semaines, au juste ? Il faudra qu’il aille vérifier vite fait, dans la bibliothèque, il y avait peut-être des infos là-dessus. Ou sur l’Holonet. En attendant, le travail, le travail… Il descendit deux étages d‘un pas guilleret puis entendit tout à coup de brusques éclats de voix. Eh bien ? Il suivit les échos et finit par entrer dans une réserve, ou un vieux général humain était en train de violemment s‘apostropher avec un sergent Chiss, qui avait l’air bien plus jeune. Sentant qu’ils étaient quasiment prêts à se taper dessus, il ne réfléchit pas une seconde et fila entre les deux, les repoussant chacun d’une main.

"Du calme, bon sang, messieurs ! Qu’est-ce qui vous arrive ? Vous ne voulez pas plutôt vous asseoir tranquillement et en discuter ? Quel est le problème ?"

De ce qu’il avait entendu, en arrivant, ça se rapprochait pas mal d’un souci raciste… Mais il espérait très fort avoir mal compris, car ça risquait d’être une véritable galère à gérer, si c’était ça.

Votre brusque intervention a eu le mérite de créer la surprise et donc couper tout net la tension qui grimpait en flèche. Le général a un temps d’arrêt et vous fixe un instant, bouche bée, avant de remettre les mains sur les hanches et vous demander d’un tin particulièrement agacé, quoi que sans hurler, ce que vous fichez ici et pourquoi vous vous êtes permis d’intervenir. Quant au sergent Chiss, il s’est calmé tout à coup, également. Puis il répond, avant que vous n’ayez eu le temps de réagir mais en gardant, cette fois, son calme, que les choses entre eux deux s’étaient envenimées suite à de trop nombreuses remarques racistes et xénophobes. Ce qui arracha aussitôt un bref ricanement au général, qui répond qu’il n’a pas de leçons à recevoir d’un alien sorti d’on ne sait où et qu’en plus de cela, il était bien trop inexpérimenté encore pour avoir le droit de l’ouvrir. Tout en se moquant de son accent, lorsqu’il parle le Basic.

Là, allez, c’est bon, les gars, on se calme, ils pouvaient tous discuter comme des adultes, n’est-ce pas ? Il ouvrait la bouche dans l’optique de leur proposer de s’asseoir mais il n’eut même pas le temps de prononcer un seul petit mot. Le général s’enflammant de nouveau aussitôt en lui demandant, d’un ton agacé, ce qu’il fichait aussi et pourquoi il s’était senti le droit d’intervenir. Soontir leva la main puis l’index, prêt à lui répondre, lorsque le sergent prit la parole à son tour, pour lancer que ça faisait suite à de trop nombreuses remarques xénophobes et un fort bon cru de racisme. Ce à quoi le vieux militaire éclata de rire et balança d’autres remarques particulièrement désobligeantes, tout en se sentant visiblement obligé de la ramener à cause de l’âge de son interlocuteur. Puis de se moquer de son accent… Soontir respire bien fort pour conserver son calme. On avait donc affaire à un abruti, d’accord. Quelle tristesse d’en croiser autant, dans une seule vie…

"Tout d’abord, ce que je « fous ici », c’est simple, j’aimerai éviter que les choses n’aillent trop loin. Et vous devriez être heureux, général, que ça soit moi qui ait entendu cette rixe plutôt qu’une personne beaucoup plus haut gradée."

Ainsi, on pouvait peut-être encore essayer de régler les choses avec une certaine diplomatie, au lieu de laisser tout brûler ! Enfin, diplomatie, disons qu’il allait faire de son mieux. Il ne lui était de toute façon as venu à l’idée d’aller directement rapporter l’incident à des personnes plus compétentes pour gérer la situation, au lieu de s’en soucier lui-même. Les vieilles habitudes avaient la vie dure, il n’avait pas du tout le réflexe de s’en référer aussitôt à ses supérieurs lors d’un problème de ce genre, encore moins si ça concernait de la xénophobie.

"Ensuite, bien que j’admette que ça puisse parfois être compliqué de comprendre d’autres cultures, vous allez trop loin, général. La difficulté de compréhension, c’est une chose, la xénophobie, s’en est une autre. Vous en prendre comme ça au sergent… Pardon, c’est quoi, votre nom, sergent ?"

"Sam'ozi'arizi. Mozia, si vous préférez."

"Merci ! Je disais donc, vous en prendre ainsi au sergent Mozia, c’est du racisme pur et dur ! Et non accepté ici, à ce que je sache."

Il s’interrompit brusquement lorsque le général répondit d’un ton très sec et glacial, sans pour autant se remettre à hurler… Mais ce qu’il lui sortit compensait largement son temps. Là encore Soontir s’efforça de ne pas se vexer immédiatement, ni s’énerver à son tour. Il en avait déjà vu des dizaines, des officiers de ce genre-là, arrogants au possible et tant baignés dans la pensée impériale de base qu’ils se croyaient au-dessus de tout le monde ! Il n’aurait jamais cru devoir se servir de cette expérience ici. Les bras croisés, il attendit donc que le général ait fini son laïus rabaissant au possible, un tic au bout des lèvres mais sans autre signe que ça l’agaçait malgré tout. Pauvre abruti… Il échangea un bref regard avec le sergent, à la fin du discours, alors que le général en rajoutait une couche. Insinuant qu’une espèce « inférieure » ne pouvait crier au racisme, si son infériorité était réelle.

"Eh bien," siffla-t-il en soupirant. "Vous êtes né comme ça, aussi imbécile, ou ce n’est que le fruit de vos années de travail dans l’Empire ?!"

Le jeune sergent, juste à côté, sursauta tout à coup légèrement et lui lança un long regard, les yeux ronds. Mais pour le coup, Soontir se foutait complètement d’avoir des problèmes, de un, il en avait l’habitude depuis longtemps et de deux, là, c’était déjà de trop !

Le moins qu’on puisse dire est que le général prend mal, extrêmement mal, votre insulte. Si mal qu’il vous saisir tout à coup brutalement par le col et vous secoue brutalement en vous hurlant que vous n’êtes rien d’autre qu’un vulgaire moins que rien, un pauvre pilote sans avenir, qui n’a aucun droit que celui de la fermer devant ses supérieurs. Une fois son laïus terminé, il décide ensuite de vous faire jeter dans une cellule, pour vos insultes mais surtout pour avoir complètement outrepassé l’autorité conférée par votre grade.

De son côté, le sergent laissé derrière et sur place, outré par toute la scène, décide d’abandonner littéralement le travail pour lequel il était initialement attendu et se précipite plutôt pour aller retrouver le responsable du personnel. C’est là qu’il se décide finalement à déballer toute l’affaire et plus encore, à raconter ce qui vient juste de se produire. Durant ce temps, vous avez déjà été enfermé.

Il s’était attendu à une réaction vive mais pas à une réaction physique et se faire secouer tout à coup dans tous les sens. On se calme, l’abruti ! Il lui mit les mains contre les poignets pour essayer de le pousser à le relâcher, grimaçant un peu car les hurlements stridents lui firent mal aux oreilles. Le « pauvre pilote sans avenir » qu’il était avait au moins le mérite de ne pas rabaisser les gens à cause de leur couleur de peau, de leur espèce ou de leur planète d’origine ! C’est ce qu’il lui cracha à la figure, même si ça n’eut évidemment aucune incidence, tant l’autre était énervé. Le général le lâcha tout à coup brusquement et Soontir tituba légèrement, avant de reprendre son équilibre. La suite de ce court entretien insultant fut parfaitement prévisible et il arriva même à ne rien lancer de plus à ce vieux con. Juste un peu inquiet que ce crétin n’en profite pour rabaisser de nouveau le sergent.

Son arrivée en cellule suffit à peine à le calmer. Il se laissa tomber sur la couchette, mit les mains derrière la tête en guise d’oreiller pis soupira longuement, en observant le plafond. Un décor habituel, il s’était souvent retrouvé dans ce type de situations, même si ça n’avait jamais duré des mois entiers. Sacrée journée, quand même ! démarrer par le plus grand des bonheurs possibles, pour ensuite croiser l’un des plus gros connards de l’univers et enfin, atterrir ici. Formidable… Bon, au moins, Syal sera sans doute prévenue, ou elle aura les rumeurs. Elle savait déjà, en plus, que ce genre de situations pouvait vite arriver, avec lui. Après un moment à cogiter, il finit par somnoler, puis faire une véritable sieste. Assez longuement pour se réveiller parfaitement reposé et au moins un peu plus calme. Par contre, pour garder son calme, il ne faudra pas qu’il revoit l’autre imbécile trop tôt.

Il somnola encore un long moment, rêva longuement de leur futur enfant à naître, encore quelques heures, avant que du bruit ne résonne dans le couloir. Puis qu’on ne vienne le chercher, pour lui dire qu’il était attendu dans le bureau de l’amiral. Allez, il allait sûrement encore se faire engueuler pour ses méthodes trop expéditives, les trucs habituels, quoi. Et comme d’habitude, ça lui passera largement au-dessus car ordre ou pas ordre, il ne comptait pas la fermer lorsqu’une situation aussi stupide ou injuste se présentait. Encore moins si ça rabaissait ou humiliait d’autres personnes. Dès l’arrivée dans le bureau, lorsqu’il vit que le crétin était là lui aussi, il ne put s’empêcher de lui lancer un regard noir et retenir d’extrême justesse l’insulte lui brûlant les lèvres. Plutôt passer les deux prochains mois dans une cellule plutôt que se rabaisser à faire semblant d’être poli avec ce type, désormais.

"Bonsoir, amiral," dit-il plutôt en tournant la tête vers les deux autres. "Vous allez mieux, sergent ?"

Pourvu qu’il ait eu le temps de respirer, lui aussi ! Surtout si le général était aller se plaindre partout qu’il avait été insulté ou qu’on avait outrepassé son autorité. Soontir mourrait toujours d’envie d’en rajouter une couche, ça le démangeait sérieusement.

Le sergent Mozia a quelque peu du mal à cacher ses sentiments, bien qu'il fasse visiblement un effort considérable pour cela. Partagé entre agacement et soulagement, avec l'espoir que cette affaire puisse être réglée. Le général, en revanche, ne s'est pas du tout apaisé et votre mauvaise volonté manifeste à redevenir poli n'a fait que jeter de l'huile sur le feu. Son visage s'enflamme de nouveau et cela pousse tout à coup le sergent à un net mouvement de recul involontaire. Puis, la seconde suivante, il revient à sa place initiale, les tempes légèrement plus violettes.

"Il n'y a aucun véritable problème !" s'écria-t-il d'un seul coup. "Cet alien abruti refuse d'admettre son incompétence notoire et pire encore, d'admettre qu'il n'est qu'un poids inutile, incapable même de parler une langue correctement ! Mais à quoi peut-on s'attendre d'autre, de la part d'une sous-espèce ! Évidemment que les choses ont dérapé ! Quant à vous, Fel, de quel droit vous êtes vous permis d'intervenir ?! Vous pensez vraiment être capable de faire autre chose qu'être aux commandes d'un chasseur ?! Personne ne vous a demandé votre avis ! Encore moins de venir défendre un incapable !"

Le violet s'accentue sur le visage du sergent mais de colère, cette fois. Il parvient à conserver la bouche fermée, après s'être mordu, le plus discrètement possible, le coin des lèvres. Une colère réprimée que le général ne note même pas, bien trop engoncé dans la sienne.

"Ce n'est pas ma langue maternelle et je fais au mieux pour m'adapter aux méthodes employées ici," lança le sergent en Basic, très raide. "Même s’il y a effectivement eu beaucoup de… problèmes de ce genre."

"Bonjour, capitaine Fel. Je vais débuter cette réunion informelle par vous rappeler de respecter un minimum la courtoisie professionnelle, capitaine."

La courtoisie, mmph ! Il dû bien obéir, néanmoins, se contentant cependant d'un salut froid et d'un sourire en coin narquois se voulant le moins respectueux possible. Pour le coup, c'était une technique qu'il avait su maîtriser, montrer les formes lorsqu'il le fallait vraiment mais bien faire comprendre à son interlocuteur qu'il le méprisait au plus haut point. De toute façon, il n'attendait rien de cette réunion... Il était certain que le général allait rester campé sur ses positions et que rien ne pourra lui faire comprendre sa crétinerie. Il ne s'attendait pas non plus à ce que l'amiral fasse autre chose qu'ordonner l'apaisement officiel entre eux trois pour ne pas nuire au groupe. Comme d'habitude, somme toute ! S'occuper de la surface mais pas du fond, il avait toujours vu les officiers supérieurs faire ça ! Et donc, comme d'habitude, il devra trouver des techniques d'évitement contre ce crétin et signaler au sergent de faire de même, au maximum, s'il ne voulait plus se faire hurler des insultes dans les oreilles.

"Bien, j'aimerais que chacun de vous m'explique ce qu'il s'est passé. Général, veuillez commencer, s'il vous plaît."

"Il n'y a aucun véritable problème ! Cet alien abruti refuse d'admettre son incompétence notoire et pire encore, d'admettre qu'il n'est qu'un poids inutile, incapable même de parler une langue correctement ! Mais à quoi peut-on s'attendre d'autre, de la part d'une sous-espèce ! Évidemment que les choses ont dérapé ! Quant à vous, Fel, de quel droit vous êtes vous permis d'intervenir ?! Vous pensez vraiment être capable de faire autre chose qu'être aux commandes d'un chasseur ?! Personne ne vous a demandé votre avis ! Encore moins de venir défendre un incapable !"

Soontir ne remarqua qu'à ce moment-là que les joues du sergent avaient viré au violet. Ah, c'était leur façon à eux de rougir ? Il avait aussi une très légère goutte de sang au coin des lèvres... Pour ne pas répondre d'une manière encore plus impolie, Soontir se focalisa en partie sur Syal, sur leur bébé à naître, sur les bonnes nouvelles du moment, histoire de ne pas trop céder à la colère. Même s'il n'arrivait pas à formuler une phrase ne contenant pas le mot abruti dedans. Il y avait des sujets sensibles et celui-ci en était un. Un peu comme les enfants, il ne supportait pas qu'on s'en prenne à eux, verbalement ou physiquement, ni simplement qu'on leur fasse peur. Ici, ils étaient entre adultes, mais s'il avait croisé ce type avant que qu'il avait insulté le petit Nuru d'espèce inférieure ou il ne savait quoi, le pilote lui aurait certainement collé sa main dans la figure.

"Ce n'est pas ma langue maternelle et je fais au mieux pour m'adapter aux méthodes employées ici. Même s’il y a effectivement eu beaucoup de… problèmes de ce genre."

Quelle jolie manière de dire qu’il avait passé les derniers mois à bosser avec un crétin rabaissant et condescendant… Le pilote n’aurait pas eu la même patience, très loin de là…

"En résumé, j’ai entendu au passage ce charmant monsieur hurler des insultes racistes, dans la quatrième réserve, contre le sergent. Et visiblement, ce n’est pas la première fois. Je me suis interposé, j’ai fini par insulter notre général bien-aimé, moi aussi, devant les propos qu’il m’a tenu et voilà où nous en sommes. Je me suis permis d’intervenir car je ne peux pas passer à côté, les yeux fermés, lorsque je vois une personne en injurier une autre à cause de ses origines."

C’était là qu’on allait le renvoyer en prison, si le schéma habituel se répétait ici ? Ça faisait bien deux bonnes minutes, après tout, qu’il était là. Comme il refusait clairement de s’écraser et s’excuser, c’était le moment idéal pour qu’on le renvoie bouler. Lui aussi dû se mordre un peu les lèvres pour ne rajouter un « Et je vous emmerde, mon général ». Il espérait simplement que son regard soit suffisamment éloquent pour qu’il arrive à le comprendre tout seul, comme un grand.

"Il n'y a aucun véritable problème ! Cet alien abruti refuse d'admettre son incompétence notoire et pire encore, d'admettre qu'il n'est qu'un poids inutile, incapable même de parler une langue correctement ! Mais à quoi peut-on s'attendre d'autre, de la part d'une sous-espèce ! Évidemment que les choses ont dérapé ! Quant à vous, Fel, de quel droit vous êtes vous permis d'intervenir ?! Vous pensez vraiment être capable de faire autre chose qu'être aux commandes d'un chasseur ?! Personne ne vous a demandé votre avis ! Encore moins de venir défendre un incapable !"

La xénophobie était une chose que le grand amiral avait connu dès son arrivée à l'académie royale de Coruscant et il n'était même pas dérangé quand on lui exprimait cela en face, même si plus grand monde osait le faire depuis sa promotion au grade de capitaine de vaisseau, et encore moins depuis qu'il était amiral. Il était encore plus habitué à ce genre de remarque, en sa présence, envers d'autres non-humains et il s'était attendu à ce genre de friction envers ceux de son peuple. Aussi n'était-il pas si surpris, même s'il aurait aimé ne pas avoir à traiter ce genre de chose.

"Ce n'est pas ma langue maternelle et je fais au mieux pour m'adapter aux méthodes employées ici. Même s’il y a effectivement eu beaucoup de… problèmes de ce genre."

Ce qui était le cas de tous les chiss rejoignant les FID. Toutefois, le grand amiral avait noté qu'aucun humain n'avait demandé ou effectué des recherches pour apprendre le sy bisti, pourtant couramment pratiqué sur des mondes de l'espace Sauvage, et encore moins le minnisiat, la langue "commerciale" des Régions Inconnues. En bref, que l'assimilation ne semblait aller que dans un seul sens.

"En résumé, j’ai entendu au passage ce charmant monsieur hurler des insultes racistes, dans la quatrième réserve, contre le sergent. Et visiblement, ce n’est pas la première fois. Je me suis interposé, j’ai fini par insulter notre général bien-aimé, moi aussi, devant les propos qu’il m’a tenu et voilà où nous en sommes. Je me suis permis d’intervenir car je ne peux pas passer à côté, les yeux fermés, lorsque je vois une personne en injurier une autre à cause de ses origines."

Connaissant le dossier du capitaine Fel, Thrawn ne fut nullement surpris. Cet excellent pilote ne ménageait que rarement sa langue et certains plaisantaient sur le fait que Soontir Fel passait autant de temps en cellule que dans son cockpit, ce qui était un peu exagéré. Mais pas de beaucoup.

"Bien, réglons donc la plainte du général, vu que vous êtes tous d'accord là-dessus. Capitaine Fel, pour acte d'insubordination, vous êtes mis à pied pour une semaine."

C'était une punition simple : Soontir était relevé de tout travail, ne pouvait pas piloter, diriger son escadrille, former quiconque etc le temps de la sanction. C'était comme s'il était en prison mais avec la liberté de se déplacer comme il le souhaite, en somme. Le général Volodir se redressa légèrement, bombant le torse, et son ventre un peu arrondi, se rengorgeant d'avoir raison, visiblement.

"Maintenant, voyons le cas du sergent Mozia." Thrawn ne fit pas cas des regards surpris se posant sur lui et appuya sur un unique bouton, ayant déjà préparé le dossier du sergent à l'avance, vu qu'il l'avait consulté de même que celui du général avant la réunion. "Comme vous pouvez le voir, général, les supérieurs du sergent n'ont que des commentaires favorables sur ses compétences et sont ravis de l'aide qu'il apporte à la section logistique de la base. Je ne vois nulle trace d'incompétence, ou de plainte à son encontre sur la qualité de son travail. Mais, il est vrai qu'un officier de haut ne supervise que rarement le travail d'un simple sergent, n'est-ce pas général ?" Le grand amiral darda son regard de braise sur celui du vieil humain quelques secondes avant de reprendre. "Puisque vous semblez avoir du mal à évaluer correctement le travail du sergent Mozia, je pense qu'une réaffectation est nécessaire. Une garnison est en cours d'installation sur Halek," dit le chiss, parlant du monde où a été réinstallé le peuple Noghri, situé à quelques systèmes de Nirauan, "et un officier de votre rang y sera certainement utile. La prochaine navette en partance pour Halek décolle dans trois heures, je vous conseille vivement de ne pas la manquer."

Thrawn le regardant droit dans les yeux en lui "conseillant" cela, avec un ton assez glacial pour geler une étoile. Il appuya sur un bouton et la porte coulissa, deux soldats entrèrent dans le bureau.

"Caporal Indura, veillez aider le général à préparer ses affaires et à embarquer sur la navette YU 840." Il regarda le trio, en terminant, "veuillez disposer, maintenant."

Une fois seul, Thrawn soupira et contacta le général Yularen, afin de lui parler de ce qui venait de se passer.

Dossier du sergent Mozia
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Spécialité du sergent
1-3 Ingénierie
4-6 Infanterie
7-8 Logistique
9-11 Pilotage terrestre
12-14 Pilotage spatial
15-17 Instruction
18-20 Sécurité

Dès votre sortie du bureau, le sergent vous rattrape et parle un peu avec vous, plus loin dans le couloir. Il vous remercie de votre intervention, même s’il admet que ce n’était pas la bonne méthode à appliquer, puis il vous déclare que vous avez gagné son respect. Cette histoire ne tardera pas à se répandre dans la base, avec pour deux conséquences. La première étant de lever le voile sur les autres agressions racistes similaires à celle-ci, permettant de commencer à mieux identifier et lutter contre le problème, la seconde était de vous tailler une nouvelle réputation.


Récompense de fin : Votre affaire vous aura permis d’acquérir un nouveau statut, celui de défenseur des victimes de racisme. Tout en renforçant votre statut d’officier incapable de se taire lorsqu’il faudrait pourtant user de moyens plus diplomatiques. Vous avez gagné une bonne réputation auprès des Chiss de la base mais aussi plus de lassitude de la part des officiers de l’ancienne école, agacé par l’exemple que vous donnez.