A la recherche des Bêtes Noires

• Lieu de la mission : Dalta
• Difficulté : Moyen
• Méthode : Classique
• Participant : Eli Vanto, Apsara Kravhenn, Nosig

Cette mission en commun, entre membres des FID et de l‘Ascendance, n’a pas été simple à mettre en place, ce genre de sujets est loin d’être pris à la légère. Néanmoins, de tels dangers sont vitaux à étudier et à neutraliser. Le Steadfast a été choisi pour cette mission car son équipage a déjà eu à travailler en collaboration avec des Humains, notamment des FID. De plus, il est le seul à avoir en son sein même un Humain. Les FID ont envoyé avec le Steadfast un croiseur léger, pour cette mission. Avant de parvenir au lieu indiqué, un débrief doit être mené. Alors que les deux vaisseaux sont à l’arrêt, vous êtes invitée, Enseigne Kravhenn, à rejoindre le Steadfast, accompagné de Nosig.

Ils étaient en route depuis quelques temps, maintenant, à bord du croiseur FID le Rôdeur, en compagnie du vaisseau Chiss Steadfast. C’était bien la première fois de sa vie qu’elle s’enfonçait dans ce coin-là de la galaxie et surtout, la première fois qu’elle le faisait au sein d’une véritable armée, avec plus de moyens que les petites flottes de défense qu’elle avait connue. Mais ce qui la rendait le plus nerveuse, au final, c’était de savoir ce qu’ils allaient chasser. Sa première rencontre avec cette horreur lui avait laissé une sale impression et une peur sourde, qui avait bien du mal à disparaître. Même si, cette fois, c’était très différent, elle était très loin d’être seule. D’ailleurs, elle ne savait toujours pas pourquoi c’était elle qu’on avait envoyé là-dessus. Non seulement elle n’était qu’Enseigne mais elle ne devait certainement pas être la seule à avoir croisé ce type de bestioles. Allez donc comprendre… Enfin, au moins, ce n’était pas aussi… Comment dire… désorganisé. Et il fallait bien qu’elle voit à quoi ressemblait une mission de ce genre.

Elle avait profité de ces journées de voyage incompressibles pour discuter avec Nosig. D’abord pour en savoir un peu plus sur les us et coutumes des siens, elle tenait à savoir ce qu’il fallait faire ou non, pour ne pas commettre trop de bévues. Soit, avec la différence entre les cultures, c’était pardonnable, quelque part, mais si elle pouvait au moins éviter les erreurs évidentes… Au fil de leurs échanges, elle avait fini par aborder le sujet « supérieur aux décisions étranges », du général et de l’amiral, ce qui lui avait permis d’apprendre que lui aussi était tombé dans le viseur du général. Si ça aidait à se sentir moins seule, elle eut tout de même pas mal de compassion pour Nosig, vu qu’il avait l’air encore plus stressé qu’elle. Mais il était aussi plus jeune, même en prenant en compte la différence entre leurs espérances de vie respectives. Il devait être son ailier, ainsi que son traducteur, avec les autres Chiss. Heureusement qu’il était là. Il n’y en avait pas des masses, à parler à la fois le Cheunh et le Basic.

Les deux vaisseaux stoppèrent après un voyage de plus de trois semaines, côte à côté, dans le silence et le calme de l’espace. Ils étaient au milieu de nulle part, la planète visée ‘était sûrement pas très éloignée, mais bon… Elle devint encore plus nerveuse lorsque « l’invitation » à se rendre sur le vaisseau Chiss pour le briefing tomba, alors qu’elle avait naïvement espéré que ça se fasse par écrans interposés, d’un vaisseau à l’autre. Rejoindre le Steadfast fut extrêmement rapide mais à peine mis un pied dedans, elle vit du coin de l’œil que Nosig n’était pas aussi soulagé qu’elle l’aurait cru, en remettant les pieds sur un vaisseau de son peuple. Il ne semblait pas stressé, plutôt… triste ? C’était dur à dire. Surtout qu’elle dû concentrer son attention sur une cérémonie d’accueil. Un bon quart d’heure à suivre ça, où elle eut envie tout du long de leur dire que ce n’était franchement pas la peine, ils n’étaient qu’Enseignes et juste là pour un briefing, en plus ! C’était vraiiiiment obligatoire, ce truc ?

Heureusement que ça ne dura pas des heures non plus… En suivant le petit groupe vers la salle de réunion et briefing, elle se surprit à espérer que ce qui allait suivre n’allait pas être entrecoupé de longs moments protocolaires… C’était déjà assez bizarre, d’être ici. Ils furent reçus ensuite par l’Amirale Ar’Alani. Apsara faillit soupirer de soulagement, car ce nom-là ne sera pas aussi compliqué à prononcer que ceux qu’on lui avait déjà sorti. D’ailleurs, pourquoi certains avaient des noms courts et pas d’autres ? Un peu moins à l’aise encore, elle fit de son mieux pour laisser paraître bonne figure. Avec ses cheveux roses, au milieu d’une marée de cheveux noirs, elle avait le sentiment de faire tâche, dans le décor. Puis, par bonheur, elle s’aperçut d’un autre Humain, dans la salle… portant l’uniforme des Chiss. Que… Il y avait des Humains, alors, chez eux ? Autant qu’il y avait des Chiss sur Nirauan ? Elle aurait dû penser à poser la question avant ! Bref, en attendant, écouter le briefing et ne pas faire honte à qui que ce soit…

Les images ayant pu être prises n’étaient pas très nettes. Il semblait il y avoir plusieurs sortes de bêtes, chacune entourée par cette sorte de fumée noire. Certaines étaient « petites », d’autres étaient assez grosses pour ressembler à de petites falaises. Il n’avait pu trouver d’informations précises sur elles, mis à part les récits de ceux les ayant rencontrés ou ayant tenté de les combattre. Le plus important était de trouver leur provenance exacte et là-dessus, rien. Elles apparaissaient sur différentes planètes comme si elles y étaient lâchées, comme ça, par des on ne savait qui. Grâce à une équipe FID qui avait combattu une de ces bestioles il y a déjà assez longtemps, ils savaient qu’elles étaient liées au côté obscur de la Force. Cette information-là avait pas mal blasé Eli. Ces derniers temps, dès qu’un truc étrange ou dangereux se produisait, il y avait toujours une très grande chance que ça soit lié à la Force, d’une manière ou d’une autre.

Il avait d’abord pensé à Plagueis, évidemment, mais les dates ne concordaient pas. Ces bêtes avaient été signalées avant que le fou ne se soit échappé, il ne pouvait pas être responsable, cette fois-ci. Alors qui, dans ce cas-là ? Palpatine était loin et le jeune homme voyait mal pourquoi il lancerait ce genre de menaces dans les Régions Inconnues ou l’Espace Sauvage… Sans oublier que si la plupart de ces bêtes étaient clairement agressives, quelques-unes d’entre elles n’avaient pas attaqué, tant qu’on ne les avait pas agressées. Comme celle rencontré par l’équipe mené par Nerys, qui ne s’en était pas prise à un seul habitant de la planète, avant que l’équipe FID ne vienne l’agacer. Dur à croire que l’Empereur ait laissé des bêtes de cette nature sans qu’elles n’aient toutes l’envie de s’en prendre à ce qui passait à leur portée. En admettant que ça ne soit que pour effrayer ou déstabiliser, ça restait improbable.

Les deux vaisseaux avaient stoppé non loin de leur objectif et une réunion de travail devait se tenir. Eli avait été prié d’y assister, lui aussi, bien qu’il n’ait jamais rencontré ce type de bestioles. Il avait déjà eu affaire à des… Disons, des expériences humaines, mais personne ne pourrait dire si les deux affaires avaient un lien et encore moins si une seule et même personne pouvait se cacher derrière tout ça. Les deux membres des FID n’avaient pas l’air très à l’aise et bizarrement, l’Enseigne Dan'osi'griqi l’était encore moins que sa consœur, de ce qu’il en voyait. Alors qu’il était pourtant dans un endroit censé être très familier, pour lui. Bizarre… Il détourna juste les yeux lorsque l’amirale débuta la réunion et que les données qu’ils avaient pour le moment à leur disposition étaient présentées. Photos holographiques, témoignages, descriptifs… Il était difficile quel genre de malade pouvait bien s’amuser à faire tout ça. Du coin de l’œil, il vit Dan'osi'griqi tout traduire à mesure, pour sa collègue.

"Les premiers signalements de ces bêtes ont été faits dans le même secteur que celui où la station de recherche souterraine se trouvait."

Il répéta sa remarque en Basic, à l’attention de Kravhenn, presque par réflexe. Histoire, aussi, de soulager un peu son collègue FID, s’il en avait l’occasion. Dans le même temps, il avait pointé les deux lieux, sur les affichages holographiques. Les deux planètes étaient littéralement voisines et pour lui, ça ne pouvait pas être une simple coïncidence. Bien sûr, pour le moment, ça ne voulait rien dire, puisque rien ne prouvait que les deux soient liés. Il se contentait de pointer ça comme un élément de plus, quand bien même ils ne pouvaient déjà en tirer grand-chose.

La tension est plutôt lourde, dans la pièce, à couper au couteau. Vous pouvez bien sentir que même si cet équipage a l’habitude des Humains, travailler longuement avec eux n’est pas encore une habitude. Mais personne ne dit rien, pour autant, surtout pas en présence de leur amirale. Une fois les informations disponibles parfaitement présentées, les objectifs de la mission sont donnés. La planète visée se nomme Echa, c’est une planète très grosse, faisant trois fois la taille de Nirauan et possédant des climats très variés. De nombreuses espèces très hétéroclites y vivent. C’est un lieu de passage presque incontournable, pour le commerce, l’échange de marchandises et la vente de carburants. La Guilde des Navigateurs y possède également une de ses stations, en orbite, attirant plus encore les différents peuples et communautés à s’y rendre.

La bête a été repéré dans l’hémisphère Sud de la planète, dans une jungle humide, très épaisse et peu fréquentée ou exploitée. Dans un premier temps, vous devrez explorer les lieux puis trouver et identifier son habitat. Cette bête-là n’ayant encore attaqué personne, comme celle ayant croisé la route de l’agent Nerys avant que cette dernière ne l’agresse, vous avez la possibilité de l’approcher sans vous montrer agressif.

Nosig lui murmurait les traductions au fur et à mesure que le briefing avançait, à voix basse, pour que ça ne dérange pas le fil de la réunion. Elle s’efforçait de tout suivre et rester bien concentrée, entre ce qu’il lui traduisait, les cartes, lieux et photos présentées, les informations les plus essentielles à retenir. C’était littéralement le premier briefing auquel elle devait assister… Et elle se demandait si leurs supérieurs avaient été au courant de ce petit détail avant de l’envoyer ici. Il fallait croire que non, envoyer une parfaite débutante, personne n’aurait eu l’idée de faire ça. Elle n’avait pas pensé à le préciser, avant d’être envoyée dans cette affaire, car elle ne s’était pas dit, à aucun moment, qu’elle pourrait bel et bien atterrir au milieu d’un briefing, juste comme ça. Surtout dans une ambiance pareille, elle sentait bien que c’était assez lourd et que tout le monde n’était pas très à l’aise avec la présence d’étrangers à bord. Enfin, une étrangère, vu que Nosig était avec les siens, au moins.

L’autre humain présent, le lieutenant, répéta en Basic ce qu’il venait d’ajouter, à son attention. Elle le remercia d’un petit sourire, même si elle n’avait pas compris la référence à la station de recherche dont il parlait. Sans doute une autre mission à laquelle il avait assisté, qui pouvait être en rapport. La réunion se poursuivit, sur un rythme soutenu. La planète visée était très importante, en termes de taille, il était rare de tomber sur des planètes rocheuses aussi grosses… En tout cas, dans l’Espace Sauvage, où les mondes étaient souvent de tailles modestes. Les planètes gazeuses étaient souvent bien plus imposantes. Nosig lui glissa tout à coup que le « Chaos », pour eux, était bien ce qu’ils appelaient les Régions Inconnues. Le nom ne lui disait rien qui vaille, s’ils avaient nommé ça ainsi, c’est qu’on devait s’attendre à un voyage très animé, avec des comètes vous fonçant dessus à l’improviste ? Pourtant, le trajet jusqu’ici ne s’était pas si mal déroulé. C’était peut-être en référence à des guerres qui se passaient dans le coin ou elle ne savait quoi.

Il lui précisa aussi, en cours de réunion, que cette Guilde des Navigateurs louait ses services pour que les vaisseaux, dans le Chaos, puisse circuler rapidement, en hyperespace, en toute sécurité, à cause des routes instables ou dangereuses. Ah, donc ce n’était pas à cause des guerres mais des routes… Mais c’était normal que ça soit si agité, dans le secteur ? Dans l’Espace Sauvage, les routes spatiales étaient stables, pourquoi ce n’était pas le cas ici ? Elle s’efforça de chasser, pour le moment, ces questions de son esprit, pour rester concentrée. La bête avait été repérée au Sud de l’imposante planète, au cœur d’une jungle très épaisse et peu exploitée. Encore « inoffensive », elle n’avait pas attaqué qui que ce soit. On avait beau lui avoir dit qu’une autre de ces horreurs n’avait pas non plus attaqué des personnes avant qu’on ne vienne l’agresser, Apsara n‘était pas très rassurée pour autant. Le monstre qu’ils avaient croisé ne s’était pas gêné pour attaquer sans prévenir, lui… Il y avait peut-être des bêtes, dans leur espèce, moins agressives que d’autres… Il fallait tenter de s’en convaincre, en tout cas.

Dans un premier temps, donc, ils devront identifier et explorer l’endroit où cette charmante bestiole vivait, sans l’agresser ni rien faire qui puisse la pousser à attaquer. Très bien, très bien… Une fois sortie de la réunion, elle respira un peu plus librement. Ils avaient peu de temps pour se préparer, il fallait charger le matériel nécessaire et s’équiper, ils devaient partir en navette. Une fois dans le couloir, elle remercia Nosig pour l’aide apportée, sa traduction. Leur langue sonnait assez bizarre, à ses oreilles, pour être honnête. Mais bon, après tout, personne ne lui demandait de l’apprendre. Sa langue natale était le Sy Bisti, mais c’était surtout le Basic, qu’elle avait dû apprendre adolescente, qui était utilisé en priorité sur Nirauan. Elle tourna ensuite le regard vers le lieutenant Humain des Chiss, rattrapée par sa curiosité.

"Dites-moi, lieutenant Vanto, si je peux vous demander, comment vous êtes-vous retrouvé à travailler ici ? Je ne pensais pas qu’il avait des Humains dans cette armée."

Le nom de la planète lui disait vaguement quelque chose, sans qu’il ne parvienne exactement à se rappeler où est-ce qu’il avait bien pu l’entendre. Sans doute dans une conversation de passage, il ne savait plus quand. Bah, ce ‘était pas bien grave. Il écouta plutôt les informations données sur ce monde, songeant que ça devait tout de même être un point de passage assez important, si la Guilde avait pris la peine d’y installer une de ses stations. L’avantage, c’est qu’ils pourront passer complètement inaperçu dans le flot. De plus, la planète était si grande qu’il n’y avait aucune chance que qui que soit ne remarque un éventuel combat, les zones habitées étant toutes trop éloignées de cette jungle. S’ils pouvaient éviter le combat, pour une fois, ça serait pas mal, mais ils verront bien. Sur ce point-là, il éprouvait une certaine difficulté à rester optimiste, il avait rarement connu de mission sans aucun remous. Quand les remous n’étaient pas provoqués volontairement, en plus de ça.

Le briefing se termina sur les derniers préparatifs à effectuer, l’équipement à préparer et celui à porter sur soi. Très bien. Les salutations d’usage faites, il sortit en même temps que les deux membres des FID, alors que la femme aux cheveux roses remerciait son collègue pour la traduction. Il avait quand même un peu de peine pour les Chiss partis chez les FID, apprendre une autre langue n’était jamais très évident, si on en avait pas l’habitude, sans compter qu’il fallait en plus apprendre les us et coutumes en place, comprendre une mentalité assez différente et faire en sorte qu’il n’en ressorte pas trop de frictions. Il comprenait très bien ce que pouvait vivre l’Enseigne, sur Nirauan, ça ne devait pas être simple tous les jours. D’ailleurs, il se demandait si Ewime gérait toujours ça, si elle aidait encore ceux qui lui demandaient, pour mieux comprendre la culture des autres et s’y adapter.

"Dites-moi, lieutenant Vanto, si je peux vous demander, comment vous êtes-vous retrouvé à travailler ici ? Je ne pensais pas qu’il avait des Humains dans cette armée."

"Je suis le seul," sourit-il faiblement. "Je travaillais pour l’armée impériale, avant. J’ai rencontré Thrawn alors que j’étais encore cadet et lui, exilé depuis peu de temps. Il y a eu un… concours de circonstances, disons, qui a fait que je me suis retrouvé être son « traducteur ». Puis son assistant, vu qu’il n’a pas voulu me lâcher alors que je visais une autre carrière. Je l’ai suivi durant quelques années. Puis il y a eut des problèmes avec l’Empire, la pandémie, et j’ai fini par arriver ici, avec ma femme et nos enfants."

Pas la peine de trop rentrer dans les détails, ça suffisait pour comprendre. De son côté, il avait surtout envie de demander au jeune Enseigne pourquoi il semblait toujours aussi peu à l’aise, si quelque chose le perturbait ou s’il… Enfin, ce qu’il se passait, s’il avait un souci. Sans vraiment oser lui poser la question aussi directement. Après tout, étant donné qu’ils venaient à peine de se rencontrer, ça ferait assez cavalier. Peut-être plus tard, en cours de mission, s’il en avait l’occasion. Ou plus probablement après. En attendant, il les raccompagna jusqu’au sas puis chacun alla terminer ses propres préparatifs. Une étape assez rapide, ils avaient déjà fait le maximum durant le voyage, il restait surtout à s’équiper personnellement et grimper dans les navettes. C’est au moment de les revoir dans l’une d’elle qu’il apprit que l’Enseigne Kravhenn était pilote, fraîchement embarquée là-dedans depuis peu de temps. Tout comme Nosig, qui suivait maintenant la même formation.

"On nous a signalé que vous aviez déjà affronté une de ces choses" demanda-t-il alors que les navettes filaient vers la planète, avec équipes et équipement. "Vous étiez chargée de la traquer avec d’autres pilotes ?"

Dans le cas d’une bête plus agressive que celle qu’ils allaient suivre aujourd’hui, envoyer une équipe de chasseurs la pister lui semblait logique, dans un premier temps. Car il savait qu’elles pouvaient se montrer extrêmement rapides.

"Je suis le seul. Je travaillais pour l’armée impériale, avant. J’ai rencontré Thrawn alors que j’étais encore cadet et lui, exilé depuis peu de temps. Il y a eu un… concours de circonstances, disons, qui a fait que je me suis retrouvé être son « traducteur ». Puis son assistant, vu qu’il n’a pas voulu me lâcher alors que je visais une autre carrière. Je l’ai suivi durant quelques années. Puis il y a eut des problèmes avec l’Empire, la pandémie, et j’ai fini par arriver ici, avec ma femme et nos enfants."

Comment ça, il n’avait pas voulu le lâcher… ? Donc l’amiral agissait de la même manière que le général Skywalker, avec ceux qu’il repérait, si elle avait bien tout compris ? Elle lâchait un sourire amusé, lorsqu’elle entendit un rire bizarre, mélange entre soupir et étranglement. Nosig eut à peine le temps de se redresser, lorsqu’elle tourna un regard interrogateur vers lui. Elle n’eut pas vraiment le temps de lui demander si ça allait, ils arrivaient au sas et il était temps de se séparer temporairement, pour aller se préparer. C’est durant ce laps de temps, alors qu’ils s’équipaient et s’armaient, que son collègue relança le sujet, visiblement bien travaillé par ça. En lui demandant d’abord comment c’était possible que l’amiral ait pu dévier quelqu’un de sa carrière initiale pour en faire son assistant. Heu, eh bien… Aucune idée ? Et elle répondit aussi qu’elle n’en savait rien, quand il demandé pourquoi ça s’était passé de cette façon. Elle ne se trouvait pas sur place à ce moment-là !

"C’est une pratique normale, chez les Humains, de faire changer de carrière une personne comme ça ? Comme l’a fait le général et…"

"Non, non ! Enfin… "Je ne crois pas que ça soit très courant, dans l’Empire, en tout cas, d’après leur réputation, ça m’étonnerait beaucoup. Chez les FID, ça ne se fait pas non plus, du moins, à part avec le général. Et l’amiral, visiblement. Mais je n‘ai pas entendu parler d’un autre cas où ça se serait produit, comme pour nous deux, dans la base."

Quoi que c’était sans doute arrivé, elle n‘en savait juste rien. Après tout, vu qu’aucun autre officier ou soldat de rang n’était « venu à leur secours » ou n’avait dit quoi que ce soit, même en assistant à la scène en direct, c’était peut-être une pratique courante ? Absolument personne n’avait dit quoi que ce soit sur le sujet au général, elle avait juste vu un ou deux regards blasés, rien de plus. Même dans le hangar, aucun des responsables n’avait protesté alors que le général voulait filer les commandes d’un chasseur à une novice sortie de nulle part. Ils ne purent pas en discuter très longtemps, cela dit, il était déjà temps de rejoindre les autres. Une fois à l’intérieur de la navette, elle répondit aux quelques interrogations supplémentaires sur leur rôle initial, indiquant qu’elle avait des bases en pilotage, tout comme Nosig. Des bases qui n’étaient pas censées servir sur cette mission, on se rapprochait bien plus de ce que pourrait être envoyé à faire un commando. Autrement dit, pas vraiment dans ses aptitudes, ni dans celles de son collègue… Rah là là, elle avait beau faire des efforts, elle ne comprenait pas comment leurs supérieurs s’y prenaient pour désigner qui sera affecté à telle ou telle mission et surtout, pourquoi.

""On nous a signalé que vous aviez déjà affronté une de ces choses. Vous étiez chargée de la traquer avec d’autres pilotes ?"

"Pas vraiment, non. J’étais dans un groupe de nouveaux élèves pilotes, pour un premier exercice de vol sur le terrain. L’instructeur nous avait envoyé, par groupe de trois, en exercices de vol, tandis qu’il demeurait au point de référence. On est tombé sur une de ces bêtes et mes coéquipiers ont été tués."

Elle essayait de ne pas montrer que ça l’affectait toujours, en essayant de contrôler les traits de son visage et le ton de sa voix, mais c’était presque impossible. C’était deux amis qui étaient morts, ce jour-là. Deux élèves… Leur décès aurait pu être évité. Il aurait dû.

"J’ai réussi à m’en sortir par miracle, je n’ai pas affronté cette chose en tant que tel, j’essayais juste de ne pas me faire tuer. Ce sont d’autres pilotes, arrivés plus tard en renfort, qui l’ont abattue."

Toute cette histoire lui restait sur l’estomac, tout comme la peur de se retrouver dans l’exacte même situation un jour. Peut-être bien aujourd’hui.

"Pas vraiment, non. J’étais dans un groupe de nouveaux élèves pilotes, pour un premier exercice de vol sur le terrain. L’instructeur nous avait envoyé, par groupe de trois, en exercices de vol, tandis qu’il demeurait au point de référence. On est tombé sur une de ces bêtes et mes coéquipiers ont été tués."

Il avait envoyé des élèves seuls, sans aucun superviseur à proximité… ? Il sourcilla assez fort, une grimace aux lèvres. Ça, ça n’avait dû plaire aux supérieurs directs de ce type. Surtout s’il y avait eu des morts… En voyant sa tête, il comprit que c’était un sujet encore très sensible, elle avait sans doute dû avoir la peur de sa vie. En plus, un premier exercice de terrain, littéralement… Eli avait du mal à comprendre ce qui avait bien pu passer dans la tête de cet instructeur, pour prendre une décision aussi aberrante. Le premier devoir d’un officier ou d’un responsable, c’était bel et bien d’assurer la sécurité des personnes placées sous ses ordres ! Certainement pas de les envoyer au casse-pipe en espérant que ça se passe bien. Comme pouvait-on être assez inconscient pour faire ça ? Avec un tel manque de professionnalisme, il était à espérer qu’il n’encadre plus jamais d’élèves. Ou qui que ce soit, tout court. Se sentait-il au moins responsable de la mort de ses élèves ?

"J’ai réussi à m’en sortir par miracle, je n’ai pas affronté cette chose en tant que tel, j’essayais juste de ne pas me faire tuer. Ce sont d’autres pilotes, arrivés plus tard en renfort, qui l’ont abattue."

"C’était totalement irresponsable de vous envoyer sans aucun superviseur. Encore plus si vous étiez littéralement sur votre premier exercice de terrain."

Il y avait de quoi s’indigner. Il y aurait pu y avoir bien plus de décès encore ! Un seul était déjà de trop… Il n’eut pas le temps de pousser, cependant, la navette arrivait déjà en orbite. Ils se posèrent quelques minutes plus tard, aux abords de la jungle en question. Une fois tout le monde prêt, ils descendirent, en trois groupes, chacun prenant ensuite la direction convenue. A partir de maintenant, ils allaient devoir être extrêmement prudent. Eli leva le nez vers les hauts arbres et les lianes pendantes, déjà le front en sueur à cause de l’humidité lourde et de la chaleur. Il ne s’était que très rarement retrouvé à crapahuter dans la jungle. Ça faisait partie des environnements qu’il avait du mal à apprécier, tant ils pouvaient vite devenir impraticables. Sans même parler des bestioles. Les insectes ne l’avaient jamais vraiment dérangés, à condition évidemment de ne pas tomber sur une araignée aussi grosse que vous.

Ils gardaient une communication constante entre leurs trois groupes, échangeant sur leurs coordonnées et bien sûr, si quelqu’un repérait quelque chose. De ce côte-là, pour le moment, il n’y avait rien à signaler, pas aucune trace. Du moins, pas de trace de cette bête, juste celles habituelles de la faune locale. Ils suivaient un sentier plus ou moins tracés, par les animaux du coin, dans un air presque irrespirable, tant il était chargé d’humidité. Ce qui étonnait le plus Eli était la diversité des habitats recensés actuellement, pour ces bêtes. Des ravins et montagnes, une jungle, une forêt plus classique… Des lieux toujours abrités mais si différents les uns des autres. Ça n’avait absolument rien de naturel. Il lança un regard vers l’équipe puis vers leurs deux nouveaux alliés du jour. Il se demandait comment l’Enseigne Kravhenn allait réagir, surtout. Sa première rencontre avec cette bête, dans de telles circonstances, avait dû laisser des traces.

Vous vous enfoncez dans la jungle épaisse, chaque groupe devant couvrir une zone. Après seulement quinze minutes de marche, vous parvenez à repérer des traces évidentes. Sentiers labourés par la présence d’une énorme bête, coups de griffes ou traces de pas… En remontant cette piste, avec prudence, vous parvenez non loin de falaises et d’imposantes cascades. C’est en contrebas que vous voyez finalement la bête boire, dans le lac formé par la très haute cascade. Malgré votre prudence, elle lève brusquement la tête vers vous et pousse un long grognement sourd. Difficile de dire si elle veut vous chasser de là ou si elle s’apprête à attaquer. Toujours est-il qu’elle est blessée… Vous pouvez voir, malgré la sorte de fumée noire entourant son corps, du sang s’écouler de ses pattes arrières.

"C’était totalement irresponsable de vous envoyer sans aucun superviseur. Encore plus si vous étiez littéralement sur votre premier exercice de terrain."

Elle hésita un bref instant et finalement, n’osa pas lui dire qu’elle avait eu peur d’être renvoyée à cause de cette histoire. De toute façon, ils n’avaient pas le temps, ils approchaient de la planète. Elle s’assura encore une fois, plus nerveusement, qu’elle était bien prête, avec une boule au ventre. Pour une première mission de ce genre, retrouver ces bestioles ne la rassirait pas des masses. Surtout qu’elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait été jetée là-dedans. Nosig non plus, d’après la tête qu’il tirait. Elle se demandait comment les officiers de Nirauan pouvaient se dire qu’envoyer deux Enseignes dans une opération de ce type, en plus avec une faction étrangère, c’était une bonne idée… Qui l’avait eue, plus exactement, impossible de le savoir. Elle aimerait bien connaître le cheminement de pensées qu’il l’avait conduit à valider tout ça, d’ailleurs. Ils quittèrent la navette à la lisière de la jungle, avant de se séparer en trois groupes et s’y engager. Elle inspira discrètement avant de se lancer, tout en priant pour que cette fois, personne ne soit tué au cours de l’opération.

La jungle était très bruyante, ils entendaient de nombreux cris d’animaux en tous genres, souvent accompagnés par les bruissements des hautes branches et feuillages au-dessus de leurs têtes, lorsqu’ils dérangeaient des oiseaux ou d’autres sortes de bestioles, sur leur passage. Elle glissa les doigts entre son col de veste et son cou, pour le desserrer. L’air était si chaud et humide qu’il en devenait quasiment irresponsable. Ils suivirent d’abord une sorte de sentier tracé par le passage d’elle ne savait quel animal. Alors qu’elle tenait son arme à deux mains depuis le début, Apsara dû bien se résoudre à ne plus se tenir en garde et la garder d’une main, histoire de pouvoir se servir de l’autre pour mieux progresser. Surtout, ne pas s’étaler par terre bêtement en se prenant les pieds dans les racines ou un trou dans la terre. Repousser les lianes pendantes, parfois des toiles d’araignées aussi grosses qu’eux… Ils eurent bientôt de la terre et de la boue s’accrochant jusqu’aux genoux. Ce qui la gênait bien moins que les toiles d’araignées s’accrochant aux cheveux.

Après une petite quinzaine de minutes, leur groupe s’arrêta en tombant tout à coup sur des traces plus qu’évidentes. Elle frissonna un peu en découvrant les énormes traces de griffes sur les immenses troncs, comme si la bête les avait faite dessus, comme un gros chat. Le sentier, un peu plus loin, s’était élargie. Elle ravala sa salive, la gorge nouée, en suivant le groupe sur cette piste. Quelques minutes de plus et ils arrivèrent en rebord d’une grande falaise, avec une cascade plongeant dans un lac, plusieurs mètres au-dessous. La bête était juste là… Elle se redressa d‘un coup et poussa un long grognement vers eux, faisant remonter un long frisson dans le dos de la jeune femme. Elle ne vit qu’avec un temps de retard qu’elle était blessée, d’ailleurs, on pouvait voir du sang sur les rochers, près de sa patte. Selon elle, si elle voulait les attaquer quand même, il y avait peu de chance que sa blessure la ralentisse.

"Si on arrivait à la soigner, peut-être qu’on arriverait à l’apprivoiser ?" murmura-t-elle doucement.

Nosig s’étrangla à moitié en entendant ça mais le répéta quand même en Cheunh aux autres. Au vu de la volée de regards désespérés ou dépités qui s’ensuivirent, elle comprit vite que ce n’était pas une option qui leur plaisait.

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Ce que Nosig en pense : 19

Le bruit sourd de la cascade en chute libre couvrait presque entièrement les grognements mais aussi les gémissements de la bête, juste dessous eux, à environ trois ou quatre mètres. Elle aussi avait bien noté leur présence, malgré leurs efforts, mais elle n’attaqua pas aussitôt. Et il était facile de voir pourquoi. Eli se demandait ce qui avait bien pu la blesser… S’en prendre à une bête de cette taille et aussi particulière, ça n’avait rien d’évident. Les autres animaux ne semblaient pas s’en approcher, selon les observations rapportées. Peut-être avait-elle combattu un autre monstre comme elle ? Même s’il percevait bien la blessure, tant de fumée épaisse l’entourait de toutes part qu’il était incapable de dire à quelle espèce elle appartenait réellement. Ou, au minimum, à laquelle elle ressemblait. Personne dans l’équipe, quand il posa la question, ne sut le dire non plus.

"Si on arrivait à la soigner, peut-être qu’on arriverait à l’apprivoiser ?"

Que… Il se redressa et se retourna à moitié pour la fixer et voir si elle était sérieuse. Au milieu d’une volée de regardé dépités, amusés ou exaspérés. Il fit un petit signe de main, aussitôt, pour que personne ne lâche de réflexion à voix trop haute. Il demanda alors à deux de rester en abord de la falaise pour surveiller la bête et leur signaler le moindre mouvement suspect. Pendant qu’eux s’écartaient un peu. Là, il demanda à l’Enseigne Kravhenn de bien vouloir expliquer un plus ce qu’elle avait en tête et pourquoi elle pensait que ça pouvait marcher. Le premier argument donné était… Enfin, il n’avait pas pensé à ça. De considérer ces trucs comme des animaux autrefois normaux et désormais victimes d’une corruption de la Force ou autre mal du même genre. Mais pouvait-on vraiment tenter quelque chose, voire les soigner… ? Si c’était la Force, ça ne pourra pas fonctionner, mais si ce n’était qu’un sorte de maladie…

Il pesa le pour et le contre, alors qu’elle exposait le reste de son argumentaire, alors que l’équipe s’échangeait des brefs regards. Personne ne semblait trop emballé et dans le même temps, s’ils avaient au moins une opportunité… Cette bête-là était blessée, après tout, elle n’avait sans doute pas les mêmes possibilités d’attaque que les autres. Il retint un bref soupir en dévisageant l’Enseigne, pendant qu’elle parlait. Il comprenait mieux pourquoi elle avait plu à Vader, tout à coup… Très bien… Il resta un moment silencieux, à réfléchir, puis finit par se décider. Ils pouvaient tenter le coup… Mais sous certaines conditions, afin de garantir la sécurité de tout le monde. Et aussi avec les deux autres équipes à proximité, pour couvrir leur fuite en cas de besoin. Tous les renforts possibles devaient se tenir prêts.

Le temps que les deux groupes viennent les rejoindre, il prit contact avec l’amirale Ar’alani, pour lui exposer la situation ainsi que le plan décidé. Il y eut un long et gênant moment de silence, le rendant plus crispé. Puis il crut l’entendre marmonner quelque chose de très étouffé, sur Apsara, avant qu’elle ne réponde d’un ton plus clair. Ils allaient pouvoir poursuivre. En coupant la conversation, Eli soupira légèrement, se disant que la réputation de la jeune femme était faite, maintenant. Ils se préparèrent activement, puis en équipe plus réduite, partirent plus loin sur les abords de la falaise, avant de dés-escalader et arriver au-devant de la bête, pas dans son dos. Ils approchèrent très lentement, à découvert pour le moment, vers le lac. Vu de plus près, elle ne semblait pas si grosse que ça… Le nuage l’encerclant, lui était énorme ! Mais ce qui se cachait dessus semblait bien plus petit.

"Très bien," murmura-t-il à voix basse en arrivant dans les herbes assez haute en bord du lac. "Souvenez-vous, aucun geste brusque."

La toute première étape était de la laisser les observer comme eux l’observaient. Accroupis ou assis, prêts à s’enfuir en courant, mais le plus calme possible d’apparence. Une fois qu’elle sera plus rassurée ou au moins plus calme, ils essaieront de s’approcher du lac et lancer vers elle un peu de nourriture, en la posant sur de l’écorce, que ça puisse flotter vers elle.

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– Essayer de reconnaître l’espèce d’origine : 20 et 12, échec
– Travail avec la bestiole : 5

La créature reste presque prostrée sur elle-même, durant un long moment, en vous regardant. Ce n’est qu’au bout de plusieurs heures, voyant que personne ne se décide à l’attaquer, qu’elle se redresse et vient poursuivre son activité initiale, se désaltérer dans le lac. Malgré la fumée épaisse l’entourant, vous pouvez la voir boiter. Elle semble considérer avec méfiance la nourriture que vous avez envoyé flotter jusqu’à elle. Après un nouveau temps d’attente, elle se décide tout de même à la manger.

Seulement après cela, l’épaisse fumée autour d’elle semble diminuer… Se restreindre lentement. Puis vous entendez un jappement étouffé, venir de sous cette masse. La créature s’approche très lentement, en contournant le lac, puis s’arrête de nouveau à quelques mètres de vous. De plus près, il vous est plus facile de voir qu’il y a affectivement quelque chose, sous cette masse, un animal bien plus petit que l’horreur l’entourant et qui semble encore accrochée à lui. Les jappements reprennent, il semble que ça soit un animal assez petit. Il s’approche une nouvelle fois d’un mètre, jappe puis s’arrête. Comme pour vous inviter à vous approcher à votre tour.

Une fois entrée dans la masse de fumée noir, vous êtes quasiment aveuglée. A peine les jappements vous guident. Vous ne marchez qu’un peu avant d’arriver devant une forme vous arrivant à peine aux genoux mais possédant plusieurs queues imposantes, frappant derrière lui. La bête s’approche de vous, vous sentez deux pattes se presser contre vos jambes, suivi d’un couinement. En la touchant, vous pouvez découvrir la forme d’un renard, possédant de multiples queues. Une blessure se trouve à sa jambe arrière et vous sentez également un accro bizarre, dans son pelage. Peut-être pouvez-vous la soigner. Peut-être pouvez-vous la libérer.

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Avec la bête, Eli 5 et Apsara 7
La créature, un Kuhomi

Avec indics mj, merciiiii aux dés
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Elle-même se disait qu’elle était juste devenue folle et n’osait même pas se rétracter, dire de tout arrêter, que c’était une idée complètement débile et trop dangereuse. Maintenant qu’ils se trouvaient bel et bien assis dans l’herbe à l’autre bout du lac, avec la bête pleine de fumée terrée contre la paroi, la peur était revenue très brutalement. Ne pas bouger… Ne pas se montrer menaçant… Les minutes défilèrent… Puis une heure… Puis une seconde… La bête ne bougeait toujours pas et eux non plus. On leur lança de quoi se couvrir la tête, à un moment, car le soleil était puissant. Puis de quoi boire. Manger un peu plus tard. Assise dans l’herbe au bord du lac, à côté du lieutenant Vanto, elle lançait parfois des regards vers Nosig, qui semblait partagé entre l’effroi et l’étonnement, étant donné que rien ne bougeait. De son côté, si elle s’était un petit peu détendue, elle restait tout de même sur ses gardes. Leurs équipiers étaient dispersés autour d’eux, eux aussi prêts à intervenir. Au bout de trois heures à ne rien faire, elle finit par se demander si la bête ne s’était pas endormie, tout simplement.

Après plus de quatre heures à attendre, la créature bougea tout à coup, faisant sursauter tout le monde. Pour continuer de boire dans le lac. C’est là qu’ils se décidèrent à tenter de lui envoyer de la nourriture, pour l’amadouer. Il s’écoula encore un bon quart d’heure avant qu’elle ne l’avale. Apsara sourcilla en voyant, à ce moment-là, la fumée régresser quelque peu. Que… La bête commença alors à les approcher, lentement. Ils se relevèrent tout aussi lentement, guettant le moindre petit signe d’activité. Son cœur frappait si fort dans sa poitrine qu’elle en avait presque du mal à respirer, c’était terriblement douloureux. Elle se pencha légèrement et plissa les yeux, avec l’impression d’apercevoir une sorte de petite masse, à l’intérieure de la grosse. On dirait des… Des… pas vraiment des grognements mais… Une sorte d’aboiement ? Ça signifiait qu’ils avaient le droit de l’approcher sans crainte, maintenant ? En tout cas, il fallait essayer, ils n’avaient pas fait ça pour rien… Elle rehaussa dans son dos le petit sac contenant les soins puis s’approcha avec lenteur, une fois les autres un peu rapprochés également, pour intervenir au cas où.

La fumée noire la frappa et l’aveugla dès qu’elle en fut assez proche, la poussant d’abord à vivement reculer par peur. Elle ne voyait plus rien mais elle entendait les petits cris de la bestiole… Tout tourbillonnait violemment autour d’elle, sans la blesser mais c’était si oppressant… Les deux bras contre son visage pour se protéger, marmonnant dans sa radio que tout allait bien, elle avança lentement de quelques pas. A la fois terrorisée et tant gonflée d’adrénaline qu’elle pouvait parfaitement tenir debout. Les yeux à peines ouverts, elle aperçut très vite une forme approcher. Et des queues… ? Elle faillit succomber d’une crise cardiaque lorsque deux pattes se posèrent contre elle, sursautant très violemment. Cette fois, elle en tomba à genoux, tremblant brutalement. Un petit couinement suivi et elle sentit une tête pelucheuse sous sa main. Elle les tendit vers la créature, passant les mains contre elle, sentant une fourrure épaisse, des oreilles assez longues, un petit museau. Un… Renard… ? Un… Mais quoi ??! Ce n’était qu’un renard, sous ce nuage diabolique ??!

"D’accord," murmura-t-elle avec un peu de peine. "Ne me mords pas, petit… Tout va bien…"

Sa main heurta une sorte d’accro ou de… Quelque chose, dans le pelage. La bête couina encore plus lorsqu’elle posa la main dessous, sentant une sorte de clou enfoncé dans la chair. Il était blessé là aussi, alors… Elle tint fermement le bout, alors que le renard commençait à cracher furieusement, puis tira brusquement d’un coup sec pour extraire l’objet. Elle hurla de douleur et Apsara fut très violemment frappée par la fumée noire, envoyée valsée en arrière. Elle se cogna plusieurs fois la tête dans la chute, avant de s’arrêter dans l’herbe, sur le ventre, complètement sonnée, alors qu’un très vif souffle glacé se répandait tout autour d’eux, avant de disparaître. Elle entendit vaguement ses collègues approcher en courant, puis vit surtout un renard. Tout blanc. Juste au-dessus d’elle, qui se mit à lui lécher la joue. Une main toujours serrée sur ce qu’elle avait arrachée, elle tendit l’autre en tremblant vers le renard, à moitié évanouie. Les autres étaient arrivés et elle entendit Nosig lui demander si elle pouvait leur parler ou leur répondre.

"Va bien…" bafouilla-t-elle, de l’herbe à moitié dans la bouche, la joue écrasée contre la terre.

Le renard léchait maintenant la main, retombée au sol, qu’elle avait tendue vers lui.Mais où était la fumée… ? Elle ne comprenait absolument rien à ce qui avait bien pu se passer et avait surtout envie de se laisser s’évanouir. Du genre, là, maintenant, même si Nosig lui répétait de garder les yeux ouverts.

Il fallait savoir faire confiance… Même si là… Eli serrait la main sur son arme à s’en faire mal, les yeux rivés sur l’Enseigne Kravhenn, alors qu’elle pénétrait lentement dans la masse de fumée noire. Elle devait rester en contact radio avec eux, elle lança dans le canal que tout allait bien, même si voix transpirait la terreur. Il lui répondit qu’ils étaient tous là, les dents serrées. Jamais de sa vie il n’avait assiste à un plan aussi dangereux, ni aussi fou. Même Thrawn n’avait jamais osé, c’était dire ! Pourquoi avait-il accepté… Ils s’étaient tous rapprochés autant que possible, la tension était telle qu’on aurait pu la couper au couteau. L’Enseigne était à peine discernable, dans cette masse. Il en resta complètement coi lorsqu’elle lâcha, sans doute inconsciemment dans le canal de radio, qu’il s’agissait d’un renard. Un… simple… renard ?! Toute cette masse de plus de deux mètres de haut, terrifiante, pour un renard dessous ??

Si elle parvenait à le soigner, maintenant, ils pourront peut-être amadouer suffisamment cette bête pour pouvoir l’étudier et mieux comprendre ce qu’elle était. Ils devaient pouvoir gagner sa confiance et ensuite, l’étudier ici, sur cette planète, sans risquer de se faire tuer. Puis il y eut un cri et avant que qui ce soit n’ait eu le temps de réagir, la masse de fumée noire explosa littéralement, les frappant tous avec une grande violence. Projetés en vrac dans l’herbe, contre les arbres ou les rochers, certains tombèrent même dans le lac. Une fois le choc passé, Eli se releva aussi vite que possible. Comme la plupart des hommes. Seul un se tenait le bras en grognant, avec un équipier s’occupant déjà de lui. Le jeune sergent tombé dans le lac avec un autre agent en sortaient, l’air affreusement vexés mais sans blessures, c’était au moins ça de pris. Les autres avaient l’air d’aller à peu près bien, quoi que secoués.

Nosig se précipitait déjà sur sa collègue, effondrée au sol et bougeant à peine. Il suivit en courant, suivi par trois autres. La fumée avait complètement disparu mais le renard était là… Prête de l’Enseigne Kravhenn, à lui lécher le visage. Il leur lança de ne pas l’effrayer, on ne sait jamais. Le jeune Chiss s‘était penché au-dessus d’Apsara, à genoux dans l’herbe, en lui demandant si elle pouvait les entendre. Son bafouillement de réponse, pour dire qu’elle allait bien, ne convainquit pas grand-monde. Le temps qu’ils s’occupent d’elle, Eli s’accroupit pour doucement récupérer ce qu’elle tenait dans la main. Une sorte de… Un hameçon épais, très bizarre. Il le mit dans un petit sachet, si elle tenait ça si fort, c’est que ça devait être important. Quant à la bestiole… C’était vraiment un renard… Blanc, assez grand pour vous arriver aux genoux, avec six queues battant doucement l’air derrière lui.

"On va soigner sa patte," soupira-t-il un peu en faisant un signe à Nosig. "Puis l’emmener pour l’étudier et comprendre ce qui s’est passé, ce qu’était cette fumée."

Pour ne pas angoisser l’animal et éviter qu’il ne risque d’à nouveau se transformer en monstre, ils le laissèrent tranquillement près d’Apsara après l’avoir soigné puis lui firent ingérer un tranquillisant, en lui offrant à manger. Voilà un moment qu’il n’avait plus travaillé sur quelque chose d’aussi dingue… Il rouvrit, plus tard, le sachet contenant l’hameçon, couvert en partie de sang séché. Ce truc était dans le renard, alors… ? Il leur faudrait une personne s’y connaissant, dans ce genre d’artefact… Ou au moins une personne pouvant l’envoyer de manière sécurisée à des personnes s’y connaissant.

Le renard ne vous cause pas particulièrement de soucis, lors du retour, même s'il est visible qu'il souhaite rester auprès de sa soigneuse. Une fois tout le monde revenu sur le vaisseau et la jeune femme ramenée sur celui des FID avec l'Enseigne Nosig, la bête reste très soigneusement installée au bout du brancard. Ce n'est qu'une fois les vaisseaux repartis qu'elle vient s'allonger plus près de sa soigneuse et cherche à lui téter les doigts, comme pour en retirer du lait.


Récompense de fin de mission : Vous avez récupéré un artefact Sith, fabriqué visiblement récemment, que vous pourrez confier aux bons soins de personnes aptes à l'étudier. Vous avez également récupéré un petit compagnon, Apsara, qui vous prend pour sa mère.