Départ à neuf

Fylianb avait beaucoup pleuré, cette nuit, elle souffrait de coliques depuis deux jours et ça ne commençait qu’à peine à se calmer un peu. Ce matin-là, Famia et Formbi étaient pas mal épuisés, chacun, ils avaient dû se lever souvent, à tour de rôle, pour soigner et apaiser leur fille, l’aider à se rendormir. Sa femme venait juste de rentrer dans la salle de bain et durant ce temps, il berçait sa fille contre lui, tout en s’efforçant de conserver les yeux ouverts. Depuis un peu moins d’une heure, leur petite avait arrêté de pleurer, somnolente. Formbi avait réussi à oublier, les années passant, à quel point les bébés pouvaient hurler fort et longtemps, lorsqu’ils le voulaient. Il doutait même que sa petite sœur ait réussi à pleurer à ce point, toute petite, mais peut-être qu’il avait juste évincé ces moments-là de sa mémoire. Deux jours et demi à ce rythme et ça l’avait déjà fatigué, si ça, ce n’était pas du talent.

Déjà prêt, pour sa part, il attendait simplement que son épouse le soit également, étant donné qu’elle demeurait à la maison avec leur fille. Elle n’avait pas encore repris ses activités habituelles, depuis la naissance, c’était encore assez tôt et même s’il faisait au mieux pour l’aider, elle était encore beaucoup fatiguée. Fylianb s’était rendormie pour de bon et il avait pu la déposer délicatement dans son lit, lorsque Famia revint pour prendre le relais. Il l’embrassa longuement, avant de finalement quitter la maison. Il avait un bureau, non loin de chez lui, dans un grand bâtiment administratif où il gérait les affaires locales, il était inutile de se rendre sans cesse sur Csilla, au Parlement, mis à part pour les affaires importantes ou graves. Ou encore celle exigeant une décision commune. D’une façon générale, il s’y rendait une fois par semaine. Parfois plus longtemps, suivant les périodes, ayant également une maison dans la capitale.

Le fait que son meilleur ami ait été emprisonné le poussait d’autant plus à demeurer plus souvent sur sa planète natale, afin de pouvoir lui rendre visite régulièrement. Il avait même pu lui présenter Fylianb, enfin, la semaine précédente. Jouer un moment avec la petite avait pu lui donner un peu de baume au cœur, cela dit, c’était encore peu suffisant. La pente sera longue à remonter mais Formbi ne désespérait pas de le faire libérer un jour. Il s’assurait qu’il puisse aussi être suivi par un psychologue, qu’il lui payait, afin d’être bien sûr qu’il soit entouré comme il se doit. En parallèle, les conflits politiques n’avaient pas cessé, bien sûr, ce qui avait surtout accentué sa colère et la détermination à faire progresser ses propres projets. Il poursuivait son travail ordinaire à son rythme habituel, avec son humeur habituelle, ne changeant rien en apparence. En restant si peu aimable avec certaines personnes.

Une vie redevenue « ordinaire » qui se poursuivit sans heurts, jusqu’à la fin de la semaine. C’est là qu’il se lança dans son premier voyage, afin de rejoindre Copero. Il devait y retrouver Lorana, elle-même à peine revenue d’une virée sur Nirauan. Pour y faire il ne savait plus quoi, d’ailleurs, il avait vaguement entendu ça passer mais n’y avait pas prêté spécialement attention, étant donné qu’il ne comptait pas s’occuper des affaires privées de la petite famille. Il la retrouva le jour et l’heure convenus au site, dans les montagnes, de sa nouvelle école. Les travaux n’étaient pas tout à fait terminés, le chantier avait dû être lent, mais tout de même, une majeure partie l’était. La jeune Humaine était arrivée peu de temps avant lui, il le salua en venant la rejoindre, portant son sac sur le côté. En voyant son profil légèrement arrondi, il se souvint à ce moment-là qu’elle était de nouveau enceinte. Ils ne perdaient pas de temps, mais bon, ça devait surtout être à cause de son humanité.

"Il reste quelques finitions ici et là," dit-il après les salutations, "mais le gros est terminé."

En ouvrant la porte principale, il fut d’abord par l’odeur habituelle de fins de travaux, mélange entre peinture fraîche, vernis et autres matériaux. L’école avait été refaite selon son style initial, c’est-à-dire loin du métal et acier, en apparence du moins.

"Avez-vous eu le temps de discuter avec Vah'nya ?"

L’Aristocra était arrivé pile à l’heure et elle-même, très légèrement en avance, par simple crainte d’être en retard. Voilà peu de temps qu’elle était rentrée, après son passage sur Nirauan et surtout, cette discussion étrange avec Anakin. Finalement, elle lui avait servi de psychologue, ni plus ni moins. Si on lui avait dit que ça arriverait un jour… Un peu comme ce qui allait arriver avec cette école, d’ailleurs. Elle leva un moment le nez pour observer la toiture, remise en état, la façade, les fenêtres… Même les anciennes décorations, dévorées par le temps, avaient été restaurées telles qu’elles se trouvaient au premier jour. Quelques finitions restantes, comme l’Aristocra disait, elle n’avait pas l’impression qu’il reste beaucoup à faire. En entrant, l’écho de leurs pas résonna légèrement, dans le hall, puis dans les couloirs attenants. C’était parfait, on était très loin de l’ambiance glauque et terne de leur première visite. Surtout, dans ces montagnes, ils pourront travailler à la fois discrètement et agréablement.

« Avez-vous eu le temps de discuter avec Vah'nya ? »

« Pas tant que ça. J’ai pu la rencontrer pour discuter de son don, de la force et la vision qu’elle avait eu. Cependant, il n’y a pas encore eu de possibilités de travailler vraiment, avec elle, ses possibilités. L’amiral est volontaire sur tout ça, Vah’nya aussi, mais faire passer la pilule auprès de l’armée reste plus… Disons, compliqué. C’est plutôt lent à faire débloquer. »

Cela dit, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, les choses finiront par se faire, peu à peu. En tout cas, elle l’espérait. Tout en s’aventurant dans le hall en compagnie de l’Aristocra, elle observait l’agencement des lieux, les travaux réalisés, le nombre et la disposition des pièces, au rez-de-chaussée. L’école s’élevait sur trois étages, avec un petit grenier en plus sous le toit en pente. Il y avait également un sous-sol, si elle avait bien compris. Bien qu’il y ait de quoi accueillir un bon nombre d’élèves, Lorana ne s’attendait évidemment pas à en voir débarquer quatre cents d’un seul coup. Un ou deux, pour commencer, ça sera déjà très bien ! De toute façon, elle n’avait pas l’intention de leur faire suivre la même formation qu’elle. D’une part, ça ne leur servirait pas à grand-chose, d’autre part, ce n’était pas non plus ce que les personnes potentiellement intéressées, qu’elle avait déjà rencontré, désiraient. Elle discuta de ces deux-là, justement, avec Formbi, alors qu’elle poursuivait avec lui l’exploration et la revue des pièces du rez-de-chaussée.

« C’est un peu idiot à dire, » soupira-t-elle légèrement après un moment à discuter d’eux deux, « mais ils vont vraiment servir de « test », quelque part. Je veux dire, je n’ai jamais enseigné à qui que ce soit avant, vous le savez bien. Ce sera sans doute plus facile avec deux adultes, en revanche, pour commencer. »

Ce sera plus facile de s’organiser avec eux, surtout qu’ils n’avaient plus besoin de suivre l’éducation classique. Avec des enfants, il faudra soit s’entraîner après ou avant les heures d’école, soit s’arranger pour qu’ils suivent en même temps une scolarité normale ici. C’est là que les choses se corsaient. Si elle pouvait enseigner les bases, dans l’usage de la Force, elle se voyait très mal leur donner des cours de Cheunh ou d’Histoire. C’était plutôt à elle, qu’il fallait en donner, elle ne saurait pas dispenser des cours classiques, juste comme ça, à des enfants. Même si ce n’était qu’un début, que d’autres personnes pouvaient arriver peu à peu, afin d’aider pour les cours en cas de besoin… Ils avaient encore beaucoup de temps devant eux avant de penser à ce genre de choses, de toute manière.

« Je ne leur ai pas demandé où ils vivaient, » se rappela-t-elle en empruntant l’escalier. « S’ils viennent de Svarchi, comment allons-nous nous y prendre ? Avec leur travail, ils ne peuvent pas se déplacer aussi librement qu’ils le voudraient. »

"Pas tant que ça. J’ai pu la rencontrer pour discuter de son don, de la force et la vision qu’elle avait eu. Cependant, il n’y a pas encore eu de possibilités de travailler vraiment, avec elle, ses possibilités. L’amiral est volontaire sur tout ça, Vah’nya aussi, mais faire passer la pilule auprès de l’armée reste plus… Disons, compliqué. C’est plutôt lent à faire débloquer."

"Je comprends. On ne s’attendait pas à autre chose, de toute manière."

Il tira de son sac un petit plan de l’école, qu’il lui tendit tout en marchant et en présentant les nouveaux locaux. Ou plutôt, les rénovations faites. Le rez-de-chaussée servait principalement, autrefois, pour tout ce qui touchait à l’administratif pur et dur et la gestion quotidienne des élèves ou de leurs familles, une fonction qui pouvait être retrouvée aisément. Il y avait également deux petites salles servant de réserves pour les fournitures et une autre pour le matériel de nettoyage. L’agencement global permettait de naviguer facilement entre les espaces « administratifs » et ceux envoyant vers les étages ou vers l’extérieur. Les étages servaient aux salles de classes et certains bureaux personnels, pour les professeurs. Le grenier et le sous-sol servaient, quant à eux, de remise, auparavant. Il était content des travaux réalisés, cela valait largement la peine. Bien sûr, l’école ne sera pas utilisée à pleine capacité avant longtemps, mais c’était agréable.

Il embraya ensuite sur le sujet des deux premiers élèves qui arriveront ici, pour s’entraîner avec elle. Deux adultes, pour commencer, qui eux au moins n’auront pas l’utilité de ces différentes salles de classe, seulement des espaces réservés aux entraînements, à l’intérieur ou à l’extérieur. Cosso'pir'rar, pour commencer, avait été la première à se porter volontaire. Voilà déjà longtemps… Disons, trop longtemps, qu’elle vivait difficilement cette situation et attendait de trouver un moyen d’y remédier, de ne plus se sentir comme un danger pour elle-même ou pour les autres. Tout comme Vah’nya, elle avait été navigatrice, mais ce don s’était estompé avec l’âge. Malgré tout, il lui arrivait parfois des événements incontrôlés et elle souffrait régulièrement de visions. Il lui avait été proposé de retourner vers l’armée quand cela avait été décelé mais elle avait refusé tout net. L’expérience avait été trop éprouvante pour lui donner envie de recommencer.

Pag'enu'loshi, quant à lui, avait découvert sur le tard qu’il était quelque peu « différent ». A la suite d’un accident, où il avait repoussé brusquement des planches prêtes à lui tomber dessus, sans même les toucher, sous le coup du stress et de la peur. S’il restait en pleine confusion depuis cette affaire, il n’avait pas spécialement d’angoisse sur le sujet. D’un naturel assez placide, il préférait attendre que les choses se passent et ‘aimait pas tout précipiter. Alors qu’il en parlait avec la nouvelle professeur principale des lieux, il se dit qu’elle devra s’organiser avec deux personnes aux caractères très différents. Même si elle avoua être plutôt soulagée de débuter avec deux adultes, plutôt qu’avec de jeunes enfants. Ça, il n’en savait rien, ce sera à elle de juger. Il haussa légèrement les épaules, sans savoir lui dire si ce sera mieux ou non.

"Je ne leur ai pas demandé où ils vivaient. S’ils viennent de Svarchi, comment allons-nous nous y prendre ? Avec leur travail, ils ne peuvent pas se déplacer aussi librement qu’ils le voudraient."

"Opir n’aura pas de soucis à ce niveau-là. Lorsqu’elle a su que se former et en apprendre plus sur son don disparu était possible, elle a quitté son emploi sur Svarchi et en a cherché un autre sur Copero. Elle a débuté il y a très peu de temps, si je me souviens bien. Genul a dû un peu tricher, lui… C’est son épouse qui a fait une demande de mutation sur Copero, avec son entreprise, sous prétexte qu’elle devait vivre plus proche de ses parents, afin de pouvoir s’occuper d’eux. Son mari a pu ainsi demander à travailler en distanciel, avec retour sur Svarchi une fois par mois. Bien sûr, ils seront surtout disponibles les soirs de semaine ou parfois le midi, durant leurs jours de repos, également."

D’autant plus que tous les deux évitaient, bien entendu, de parler de cette formation à venir à leurs employeurs respectifs. Il s’arrêta pour ouvrir les deux premières salles, celles justement consacrées aux entraînement en intérieur. Les autres étaient des salles de cours tout à fait classique. Tous les étages suivaient le même schéma. Des pièces pour s’entraîner, d’autres pour les cours théoriques, et des bureaux personnels pour les professeurs.

"Quelle organisation prévoyez-vous ?"

"Le soir conviendra bien, c’est à ça que je pensais, initialement. Pour les débuts, une fois expliqué ce qu’est la Force, je compte démarrer par le plus basique, comment la ressentir, des exercices simples… Ce genre de choses."

Très bien. De toute manière, aucun des « élèves » actuellement intéressé ne souhait devenir un véritable expert dans le domaine, du moins, pas encore. Elle l’avait déjà compris, de ce qu’elle ajouta par la suite. Songeant, bien sûr, que beaucoup pourraient voir des intérêts militaires à ce genre de formation, c’était évident. Certains des Jedi étaient eux-mêmes des soldats, après tout. L’armée utilisait déjà ce genre de chose pour l’armée, de toute façon. Enfin… Les deux membres du Clan ne faisaient pas ou plus parti de la Flotte. Il prit le datapad de la jeune femme, pour jeter un œil à ce qu’elle avait préparé en amont et des exercices auquel elle avait pensé, ainsi qu’à comment les mettre en place. Il s’appuya contre un petit meuble derrière lui, le temps de faire défiler le document et lire dans les grandes lignes. C’était bien détaillé, il devra s’y plonger posément plus tard. Il y avait bien certains des petits objectifs, là-dedans, qu’il aurait aimé lui-même maîtrisé, ce serait si pratique dans la vie quotidienne.

"Partant de là, ça laissera moins d’angles d’attaque, à ceux considérant que ce don est forcément très dangereux."

"Bien sûr, même si les plus fermés d’esprit trouveront toujours une manière de le faire. Mais de ce que je lis, vous n’avez rien inscrit pouvant être malsain ou dangereux…"

Il continuait de parcourir le document tout en parlant. Ce qu’elle appelait les bases regroupait les techniques pour la ressentir, éditer, se lier à elle, des concepts avec lesquels il avait un peu de mal, mais il lui faisait confiance. Les exercices en eux-mêmes étaient variés. Lévitation d’objets, plus ou moins lourds ou lointains, techniques de base en guérison, déterminer un danger potentiel, ce genre de choses. Le tout classé suivant le temps d’apprentissage nécessaire. Pour quelqu’un qui avait beaucoup angoissé sur le fait de ne pas être à la hauteur ou capable de faire un programme de cours, il trouvait cela très bien. Elle était, de toute manière, d’une nature anxieuse, de base, tous ceux à qui elle avait déjà adressé la parole avaient dû le comprendre directement.

"Cela me convient. Cela dit, vous savez ce que vous faites, c’est à vous de décider de ces projets."

Il lui rendit son appareil, en se permettant cette fois un bref sourire, se voulant encourageant. Du moins, il l’espérait. Les encouragements n’avaient jamais été son fort, il était trop direct et pas aussi diplomate que son poste l’exigerait, il espérait donc qu’elle ne s’en offusque pas. Et dire qu’il y a seulement trois ou quatre ans, il aurait été offusqué à la seule idée de travailler avec une Humaine. Les temps avaient bien changé. Désormais, il pensait à cette collaboration mais aussi à comment la maintenir dans le temps, au cas où ses adversaires politiques s’en prenaient plus directement à ce projet. S’il le fallait, tôt ou tard, il serait prêt à installer des salles d’entraînement dans les caves de sa propre maison. Ce serait en dernier recours, car les lieux ne seraient vraiment pas idéaux pour des exercices sereins. Cependant, il était maître chez lui, personne n’aura à exiger des comptes.

"En ce qui concerne l’organisation elle-même, même affaire, je vous fais confiance, faites-le comme vous le ressentez. Si vous rencontrez un problème, faites-le moins simplement savoir, même si cela semble futile ou non urgent. Tant que nous sommes si peu nombreux impliqués, il est essentiel de bien partager les informations ou difficultés rencontrées à chaque étape, j’en ferai bien sûr de même de mon côté. En revanche, pour les exercices plus physiques que vous avez prévu, aurez-vous besoin qu’un autre les fasse mener à votre place ? Vous ne pourrez plus vraiment vous en charger, d’ici quelques semaines."

Seconde grossesse, avec des jumeaux, il savait qu’elle risquait d’être plus rapidement ralentie physiquement que lors de sa première grossesse. Chez eux, les femmes avaient tendance à prendre plus de poids lors de la seconde fois, il pensait que ça pouvait être pareille pour une Humaine.

« Bien sûr, même si les plus fermés d’esprit trouveront toujours une manière de le faire. Mais de ce que je lis, vous n’avez rien inscrit pouvant être malsain ou dangereux… »

« Je l’espère. »

Malsain, certainement pas, en revanche, tout dépendait de ce qu’on entendait par « dangereux ». Les bras croisés, elle attendit tranquillement qu’il termine de parcoure le document puis rangea le datapad dans son sac lorsqu’il le lui rendit. Tant mieux, si cela lui convenait, elle n’avait pas été très sûre de tout ça… Elle lui rendit un bref sourire, peu certain, au sien, tout de même touchée en voyant qu’il essayait de se montrer plus encourageant. Le stress passera, c’était simplement… Encore très nouveau, pour elle, tout simplement. Toutes les préparations pouvant être menées ne suffisaient pas à effacer toutes les craintes. Même si elle était tout de même un peu plus rassurée depuis qu’elle savait commencer avec deux adultes. Elle hocha la tête lorsqu’il insista sur le partage d’informations, bien consciente que même les petits ennuis, si on pouvait dire ça, rencontrés pouvaient déboucher sur de plus gros plus vite que prévu.

« En revanche, pour les exercices plus physiques que vous avez prévus, aurez-vous besoin qu’un autre les fasse mener à votre place ? Vous ne pourrez plus vraiment vous en charger, d’ici quelques semaines. »

« Je n’y ai pas encore réfléchi, » avoua-t-elle avec une mimique quelque peu gêné. « Je n’ai pas eu de difficultés, durant ma première grossesse, seul le dernier trimestre était plus compliqué. Je pense que durant les cinq ou six prochains mois, ça devrait aller, même si je m’implique moins physiquement parlant. Sans compter que beaucoup de choses peuvent être comprises par tous sans avoir besoin d’une démonstration préalable. Si j’ai des problèmes vis-à-vis de tout ça, je vous en reparlerai, de toute façon. »

Elle ne pouvait pas savoir si tout se passera comme la première fois mais bon… Elle verra bien. De plus, elle était forcément plus détendue que lorsqu’elle attendait Edelweiss, car elle savait à quoi s’attendre. Les symptômes de ce premier trimestre étaient identiques à ceux qu’elle avait connu auparavant, seule la fatigue était un peu plus importante. Elle poursuivit la visite de l’école avec l’Aristocra, après l‘avoir rassuré sur ce point. Attendre des enfants n’était plus du tout une source d’angoisse, pour elle, elle appréhendait par contre plus l’après. Lorsqu’il faudra à la fois s’occuper de deux bébés et d’une petite fille à peine en âge de marcher. Bah, cela dit, elle avait encore du temps pour y songer et s’organiser au mieux, à la maison, les petits étaient encore loin d’être dehors. Elle se concentra plutôt sur les autres salles et quelques pièces servant de bureau et autres. A terme, cet endroit pourra facilement accueillir pas mal de personnes, c’était sympathique. Même si toutes n’étaient pas sensibles à la Force, elle souhaitait qu’on puisse apprendre à travailler en coopération avec elles.

« Très bien, ça sera parfait pour un début. »

Il ne restait plus qu’à décider des plages horaires et disponibilités, avec les deux premiers élèves, puis ils pourront débuter cette affaire. Elle avait hâte et en même temps, assez peur de se jeter dans le grand bain.

"Je n’y ai pas encore réfléchi. Je n’ai pas eu de difficultés, durant ma première grossesse, seul le dernier trimestre était plus compliqué. Je pense que durant les cinq ou six prochains mois, ça devrait aller, même si je m’implique moins physiquement parlant. Sans compter que beaucoup de choses peuvent être comprises par tous sans avoir besoin d’une démonstration préalable. Si j’ai des problèmes vis-à-vis de tout ça, je vous en reparlerai, de toute façon."

"Bien."

Dans tous les cas, ils avaient des solutions de secours, sous la main, pour gérer les situations qui se présenteront. Il poursuivit ensuite la visite avec elle, présentant le restant du bâtiment, des pièces utiles et des bureaux. Même si le tout rendait un effet assez étrange, à cause du vide des pièces, elle pourra s’imaginer facilement comment s’organiser. Juste à la fin de la visite, il lui donne quelques dernières indications, cette fois concernant la sécurité des lieux, des personnes et d’elle-même, bien qu’elle soit déjà sans doute très sensibilisée sur ce sujet. Bien qu’l n’ait plus que peu de temps devant lui, il en prit pour lui parler des derniers « troubles » et l’avertir. Ses charmants amis politiciens ne lâchaient pas l’affaire, s’accrochant comme des tiques ! Quand bien même la situation restait sous contrôle, ils devaient tous rester prudents.

Il lui confia finalement des doubles des clés de cette école, puis la salua, avant de repartir. D’autres travaux et tâches l’attendaient, aujourd’hui, à elle maintenant de prendre possession des lieux et d’y mener son travail. Sur le trajet vers son bureau, il réfléchit assez longuement à cette école et les mois à venir… Certains allaient se contenter d’ignorer le projet, une fois plus connu, d’autres seront sûrement blasés. Et quelques uns seront… Assez colériques. Mais Formbi avait assuré leurs arrières, tout ne stoppera pas aussi facilement. Ce qui le blasait, personnellement, c’était justement tout cette haine inutile, tout ce fatras autour… Mais il n’abandonnera pas. Même Fartha le lui avait écrit, de ne surtout pas laisser tomber, sinon toutes leurs efforts auront été faits pour rien.