Enquête au longs cours

• Lieu : Cantonica
• Méthode : Classique
• Difficulté : Difficile
• Participant : Darth Nekaryss, Pnj

Les visions que vous avez pu recevoir, depuis votre passage sur Korriban, n’ont guère été d’une précision affolante. Des intuitions, de brèves visions de lieux, rien qui ne soit très probant. La route a été on ne peut plus longue et pénible, sans oublier que tout cela a dû, en sus, être couplé à vos devoirs envers l’Empereur actuelle et vos autres responsabilités. A force de travail, de méditations, de recherche et de beaucoup de patience, vous avez déniché une nouvelle piste, sur cette planète. Une de plus. Mènera-t-elle encore à une fausse piste ?

Cette petite ville, peu éloignée de la capitale clinquante et tapageuse, est avant tout une ville ouvrière. Le niveau de vie n’y est pas très élevé et la vie y reste assez simple. En couplant vos visions floues et d’autres recherches plus solides, vous savez être à l’un des endroits dévoilés par la Force. Mais vous ignorez encore si votre enfant se trouve réellement dans ce temps et si oui, quel âge peut-il bien avoir. Quel est le nom qu’il porte. Qui s’occupe de lui désormais, s’il est encore jeune. Une nouvelle enquête commence.

cela faisait un mois depuis la réunion avec ce fameux empereur actuel. Une mois depuis l'humiliation qu'il m'a faite vivre, et dont on s'occupera un jour, plus tard, aller savoir quand. J'ai mieux à faire que de m'occuper d'une sordide histoire de vengeance, en fait. D'abord, je devais m'assurer que ma vision sur mon fils était vraie et partir à sa recherche. Ensuite, il me fallait réfléchir à comment aider l'ordre sith à muter pour devenir, enfin, un vrai organe de pouvoir non corrompu et apte à gouverner avec l'approbation de ses sujets, un très vaste chantier que je n'aurais jamais pu accomplir de mon temps, malgré l'aide inestimable de Jaessa. Au mieux, j'aurais pu poser une base pour cela mais même cela n'avait pas été encore fait quand la faille m'avait saisie et attirée ici, enfin "maintenant".

La situation dans la Bordure Extérieure n'était pas brillante pour l'Empire. Oh, celui-ci était loin d'en être chassé et expulsé : il restait une grande puissance militaire, même si je m'étais rendue compte que sa part était peu puissante dans cette partie de la galaxie et qu'on était loin d'y avoir placé les meilleurs militaires, ou alors c'état par accident. Visiblement, la Flotte Impériale semblait préférer la protection de mondes plus "importants". De son côté, l'Alliance Rebelle aidait des mondes à se soulever et se libérer de l'emprise impériale, comme ce petit monde, Lothal, dont le gouverneur est morte durant les combats ayant permis son indépendance. Bref, on a pas mal de monde à aider, et ceux où je suis passée n'avait aucun soucis, malgré des demandes d'assistances pressantes !

Enfin, ces voyages inutiles avaient eu l'avantage de me permettre de méditer et de me concentrer sur ma mission personnelle, et de méditer dans ma cabine. C'était un truc que j'avais appris de Jaessa : quand on n'a aucune piste, il faut la demander à la Force. Encore un truc que les sith ne font pas mais c'est compréhensible : pour eux la Force est à leur service et donc ils ne vont pas lui demander de l'aide, elle doit l'offrir d'elle-même mais, hélas, elle ne donne pas souvent de visions non demandées.

Je ne suis pas aussi douée pour analyser mes visions que mon élève mais je parvins à analyser ce que je voyais, en les recoupant avec des holophotos de divers mondes. Un mois, c'est le temps que cela m'a pris pour arriver ici, sur Cantonica. Bon, j'avais le prétexte de venir voir si la situation était aussi grave que le disait le gouverneur local, lequel demandait l'aide d'une escadre entière de destroyer, cinq ou six disait-il, car les rebelles s'apprêtaient à le renverser. Bref, le même discours que tous ses collègues de la Bordure Extérieure, quoi.

J'avais dis à mon équipe que j'allais me faire une idée de la situation par moi-même, leur confiant la tâche de jeter un oeil sur les mesures de défense de la zone "touristique", le casino quoi, pendant que j'allais visiter les villes alentours, même si une seule m'intéressait. Sur le chemin, je récupérais une longue veste, sans rabattre la capuche sur ma queue de cheval, et une speederbike. Je laissais cette dernière à l'entrée de ce village paumé, avançant, sans arme apparente, dans la rue "principale", tous mes sens aux aguets. Sait-on jamais si j'aperçois un indice, une sensation, ou une menace. Je ne me leurre pas : des criminels peuvent vivre dans un tel endroit, des serviteurs mal payés et désespérés peuvent croire pouvoir attaquer une touriste égarée sans risque, ou des rebelles peuvent se trouver ici.

Observation )> 16
Si besoin : avertissement par la Force d'une menace )> 1

Personne ne fait vraiment attention à vous, chacun occupé à sa propre vie et ses propres activités. La ville n’est pas très grande et à ce que vous pouvez voir, les habitations se résument à plusieurs gros et grands blocs de béton, dressés comme une fourmilière dans un seul quartier, dans une ambiance peu engageante. Des blocs identiques, percés de fenêtres toutes semblables. La majeure partie de la ville est occupée par des ateliers et petites usines, quelques commerces de base et un grand bâtiment administratif.

A force de pérégrinations, vos pas vous emmènent vers la périphérie de la vie, près d’un grand domaine agricole et viticole. Depuis les barrières délimitant le domaine, vous pouvez voir pas mal de bâtiments, de machines, des terrains… Mais aussi beaucoup d’adultes et d’enfants mis au travail. La plupart des enfants ont l’air assez malnutris mais tous réalisent le même travail que les adultes. C’est l’un de ces enfants que vous finissez par remarquer, au loin, sans pouvoir pour autant distinguer les traits de son visage. Maigre, comme les autres, qui vous tourne à moitié le dos. Il est bien chétif et coupe du raisin, la tête baissée, au milieu d’autres enfants.

L’air était très lourd et humide, aujourd’hui… Et il avait plu cette nuit. La fatigue le faisait trembler légèrement, il avait mal dormi car la pluie s’était infiltré dans le petit abri où il vivait et il avait eu très froid. En allant au domaine qui avait bien voulu l’embaucher, ce matin, il avait pu voler sur le chemin de quoi manger et pouvoir tenir aujourd’hui encore, car ils ne seront payé qu’à la fin de ce mois. Comme tous les jours depuis qu’il était arrivé ici, il prit une petite ceinture avec les outils, un panier et suivit le flot des travailleurs dans la partie viticole. Comme tous les jours, avant de commencer à travailler, il surveilla longtemps les alentours, dans l’espoir que sa maman adoptive surgisse de nulle part pour venir le chercher. Comme tous les jours, il commença à travailler en rêvant qu’elle sorte d’un coup des vignes, l’attrape dans ses bras et l’emmène à la maison, très loin de cette planète et très loin de la faim et du froid. Comme tous les jours, cet espoir se fit réduire peu à peu en miettes, alors que la matinée défilait et que personne ne venait.

De temps en temps, un petit droïde de surveillance passait dans leur dos, avec des bips légers. Et parfois les contremaîtres. Il essayait à chaque fois de se faire tout petit. Comme il avait déjà eu des problèmes il n’y a pas longtemps… Renfermé sur lui-même et effectuant les tâches avec un parfait automatisme, il sursauta assez brusquement lorsqu’une ombre le recouvrit et qu’il vit une femme, juste à côté. Elle s’était un peu penchée et glisser une main sous son menton pour lui faire relever la tête. Il crut d’abord que c’était une nouvelle contremaître et qu’elle allait lui reprocher de ne pas être assez rapide sur le travail. Ou que c’était une de ces négociants d’esclaves qu’on voyait ici, de temps en temps… Ils passaient et regardaient tout le monde, et des fois, ils voulaient emmener des gens. Et ceux qui n’étaient pas d’accord, ils leur faisaient du mal. Sa main avait volé près de sa ceinture, prêt à se saisir du premier petit outil qu’il trouvera pour se défendre, où cas où cette femme voulait l’emmener comme esclave, lui aussi.

"Quel est ton nom, petit ? Es-tu né sur ce monde ?"

Elle avait un ton moins brut que les autres. Il ne savait pas s’il avait le droit de lui parler et en même temps, s’il ne le faisait pas et qu’elle était bien une nouvelle contremaître, elle pourrait le punir. La panique commençait à le gagner. En parallèle, il se préparait toujours à se défendre. S’il arrivait au moins à la pousser ou lui faire peur avec une arme improvisée, il devrait avoir le temps de s’enfuir et se cacher dans les cépages.

"Je m’appelle Alec," dit-il en réussissant par miracle à contrôler les tremblements de sa voix. "Je ne suis pas de ce monde, non, je… Je suis arrivé comme…"

Non, ça, il ne pouvait pas le dire… On le prendrait pour un fou et en plus, il n’était même pas certain de comprendre ce qui avait bien pu lui arriver !

Vous êtes une marchande d’esclaves ?"

"Non, je suis contre l'esclavage. J'ai d'ailleurs rendue sa liberté à l'unique esclave que j'ai possédé."

Le petit garçon sourcilla très fort, incapable d’empêcher une expression incrédule envahir ses jeunes traits. Sa maman lui avait déjà dit que ça lui était arrivé, à elle, mais il ne croyait pas que ça puisse arriver ici aussi. Il avait vu comment se comportaient les gens dans l’exploitation… Il avait vu les maîtres du domaine frapper ceux qui ne se laissaient pas faire… Et il avait entendu plein d’autres histoires, sur ce monde ! Mais il n’avait pas pu en partir. Personne n’avait voulu de lui sur un vaisseau, même si en échange, il travaillait pour eux. Il n’avait pas réussi non plus à se faufiler et rester caché assez longtemps pour partir. Ça ne l’empêchera de ressayer, à la première occasion, bien évidemment, jusqu’à ce qu’il réussisse à quitter cet endroit ! Pour aller… Où ? La liste des planètes qu’il connaissait, de nom, n’était pas bien grande et il ne savait pas non plus comment les atteindre. Encore moins s’il avait une chance de retrouver sa maman dessus.

"Mais ne me cache pas la vérité, jeune Alec. Tu es arrivé sur ce monde sans savoir comment, n'est-ce pas ? Raconte moi tout : d'où tu viens, qui s'occupait de toi et ce que tu te souviens de ton arrivée ici. Même ce qui peut sembler fou. La folie ne se trouve jamais dans les faits hors du commun."

Comment… Cette fois, il se sentit rougir, bafouillant un peu avant de refermer la bouche. Et aussi très inquiet. D’un, car un contremaître pourrait beaucoup s’énerver s’il le voyait parler au lieu de travailler, de deux, si elle lui demandait ça, c’est parce qu’elle l’avait vu atterrir de nulle part… ? Et elle allait l’arrêter ? Si elle le trouvait trop étrange ? Même si personne ne faisait attention, autour d’eux… On les esquivait presque, d’ailleurs. Ici, chacun savait très bien détourner les yeux des affaires des autres. Pour ne pas se retrouver impliqué dans des ennuis supplémentaires par accident. Même s’il ne se sentait pas vraiment en danger immédiat, la situation ne le rassurait pas du tout. Il avait autant peur d’en parler qu’il avait envie de dire la vérité à quelqu’un. Pour comprendre, qu’on lui dise si c’était normal ou pas, ce qu’il devait faire… Comment rentrer. Il hésita un moment puis finit par se décider. Avec de la chance, elle pourra peut-être lui dire comment retourner chez lui ?

"Je vivais avec ma nourrice," murmura-t-il. "Ma maman adoptive. Elle va venir me chercher, je suis sûr ! J’étais avec elle, quand c’est arrivé, on était parti se promener et elle me tenait la main. Et j’ai… glissé dans… C’était tout noir. Je me suis relevé tout seul, ici, elle avait disparu. Mais elle va revenir."

Sa gorge se serra et il lutta de toutes ses forces pour ne pas montrer à quel point ça l’affectait. Elle lui manquait… Il ne comprenait pas comment ç avait pu arriver et avait très peur qu’il soit arrivé quelque chose de très mauvais à sa maman.

"Je ne sais pas… Je ne comprends pas comment je suis arrivé ici. Je fais ce que je peux en attendant qu’elle puisse venir me chercher. Quand je pourrai, je partirai d’ici pour essayer de la retrouver. Je me débrouillerai."

Il avait bien réussi à se débrouiller jusqu’ici, non ? Enfin… Plus ou moins. Mais il était toujours vivant et il pensait pouvoir partir un jour et retrouver sa maman ! C’était son seul objectif. Comment, où, avec quels moyens… Il ne savait pas trop… Il n’avait pas non plus beaucoup d’idées sur où aller et faire quoi, ni aucune idée de comment s’y prendre pour trouver la piste de sa mère. Juste l’espoir, sans doute naïf, que ça aille vite.

"Ne t'en fais pas, mon garçon, même si je crains qu'il ne se passe un moment avant que tu ne la revois, car elle se trouve bien loin d'ici, hélas. Je le sais car mon intuition me donne l'impression que je la connais. Je suis prête à parier qu'elle n'est pas humaine et qu'elle a la peau bleue. Si j'ai raison, dis moi de quelle espèce elle est et son nom."

Le petit garçon écarquilla légèrement les yeux, une boule au ventre. Partagé entre la tension soudaine d’entendre que sa maman était loin et la confusion que cette femme avait l’air de la connaître. Comment c’était possible… ? Il était absolument certain de ne l’avoir jamais vue ! Maman ne voyait pas beaucoup de personnes, il connaissait déjà les noms et visages de tous ceux qui venaient de temps en temps à la maison. Il entrouvrait la bouche pour répondre lorsqu’il vit un contremaître arriver, non loin, en surveillance des ouvriers. Aussitôt, il se fourra à moitié dans les vignes, en attendant qu’il passe et espérant qu’il ne fasse pas attention à eux. L’homme ne filait pas vraiment dans leur direction, mais on ne savait jamais. Il ne se détendit que lorsqu’il fut plus éloigné, assez nerveux mais aussi content qu’il ne leur ait pas prêté plus d’attention que ça. Il était évident qu’il avait peur, il ne savait pas comment se défendre efficacement contre un adulte faisant plus de deux fois sa taille.

"Vous connaissez ma maman ??" reprit-il dans un souffle assez bas, en levant les yeux vers la dame. "Mais comment ? Je ne vous ai jamais vu à la maison. Comment vous savez à quoi elle ressemble ? Et vous savez où elle est, alors, si vous dites qu’elle est loin ? Elle s’appelle Vette. Comment je peux la rejoindre ? Elle est loin comment ? Il faut voyager beaucoup ? Il y a eu quoi ? Ce sont des personnes qui lui ont fait du mal et qui l’ont enlevée ?? Il faut prévenir des gens et, et…"

Il s’interrompit assez brusquement, le souffle raide et les larmes aux yeux, en réalisant que personne ne l’écoutera ou ne voudra l’aider, ici. Personne, déjà, n’avait voulu l’aider lorsqu’il était arrivé ici sans savoir comment. Mais alors, qu’est-ce qu’il pouvait faire ?? Il releva à nouveau les yeux vers la dame, avec l’espoir qu’elle, au moins, puisse faire quelque chose.

"Mais vous, vous êtes qui ? Vous êtes une amie de maman ? Vous pouvez l’aider ? Est-ce que je peux aller l’aider avec vous ?"

Elle lui dira sûrement non, qu’il était trop petit, que c’était trop dangereux… Mais s’il restait dans le vaisseau pendant que des gens de l’armée allaient aider sa mère, c’était possible, ça, non ? Il aura juste à faire attention à ne gêner personne ! Et si elle ne voulait vraiment pas, il restera ici et… Il se débrouillera pour s’en sortir, en attendant.

Alec se déplaça d'un coup, pour se "cacher" derrière un plan de vignes. Je tournais la tête, voyant un contre-maître approcher. Il eut la sagesse de ne pas intervenir, car cela lui aurait coûté assez cher. C'est une affaire privée, qui ne regarde qu'Alec et moi. Si quelqu'un s'en mêle, je risque de ne pas répondre de grand chose. De toute façon, il ne restera pas grand monde pour se plaindre, en fait. Je ne suis pas aussi impitoyablement cruel que la plupart des sith mais je ne suis pas une jedi : je ne fais jamais les choses à moitié.

"Vous connaissez ma maman ??" reprit l'enfant dans un souffle assez bas, en levant les yeux vers moi. "Mais comment ? Je ne vous ai jamais vu à la maison. Comment vous savez à quoi elle ressemble ? Et vous savez où elle est, alors, si vous dites qu’elle est loin ? Elle s’appelle Vette. Comment je peux la rejoindre ? Elle est loin comment ? Il faut voyager beaucoup ? Il y a eu quoi ? Ce sont des personnes qui lui ont fait du mal et qui l’ont enlevée ?? Il faut prévenir des gens et, et…"

Il s'interrompit brusquement, avec des larmes commençant à poindre aux coins es yeux. Pff, ça, je ne sais pas si je saurais le supporter, un enfant pleurnichard. Vette... N'as-tu su lui apprendre à se débrouiller un peu ?

"Mais vous, vous êtes qui ? Vous êtes une amie de maman ? Vous pouvez l’aider ? Est-ce que je peux aller l’aider avec vous ?"

"Tu n'as pas à t'inquiéter pour elle. Vette, je la connaissais avant qu'elle ne devienne ta mère adoptive, va bien là où elle est. En fait, je sais ce qui t'es arrivé mais ce n'est pas le lieu où on peut en parler. Il y a des choses dont on ne doit discuter qu'en privé."

Je me relevais, pas toujours totalement sure que ce soit bien loin mais mon instinct me soufflait que c'était le cas. Et l'instinct d'un sensitif est une chose puissante. Je regardais aux alentours, les pathétiques travailleurs du coin, les quelques individus chargés de les surveiller. Décidément, ce n'est pas un lieu pour mon enfant, oh non. Je baissais la tête vers lui.

"Tu peux m'appeler Nekaryss, Alec. Dorénavant, c'est moi qui m'occuperait de toi. As-tu des affaires que l'on doive récupérer ?"

Je lui tendis la main gauche en parlant. Je tenais à garder ma main droite disponible au cas où certains veulent s'opposer à ce qu'on parte ensemble. Ou vouloir que je paye pour cela. Ou une autre idiotie leur passant par la tête. Aller savoir pourquoi. En tout cas, j'étais prête s'il y avait un crétin, et il y en a toujours un, d'ailleurs. Je décalais même ma veste, histoire de rendre bien visible mon sabrelaser à un éventuel surveillant. A mon époque, cela suffisait à calmer les ardeurs de certains, et peut-être que cela marchera aussi ici, qui sait ?

"Tu n'as pas à t'inquiéter pour elle. Vette, je la connaissais avant qu'elle ne devienne ta mère adoptive, va bien là où elle est. En fait, je sais ce qui t'es arrivé mais ce n'est pas le lieu où on peut en parler. Il y a des choses dont on ne doit discuter qu'en privé."

Elle allait bien, c’était sûr ? Mais alors, pourquoi ne pouvait-elle pas venir… Il comprenait de moins en moins ce qui se passait… Depuis qu’il avait basculé sur ce monde, il ne comprenait pas grand-chose, de toute façon. Confus, très perturbé, perdu, avançant à l’aveuglette en espérant que ça finisse par aller mieux. Il hocha machinalement la tête lorsqu’elle lui dit son nom, puis resta un instant encore plus confus lorsqu’elle lui dit que c’était elle qui allait s’occuper de lui, maintenant. Alors c’était sa maman qui l’avait envoyée, c’était ça ? Il hésita juste un bref instant, avant de prendre la main qu’elle lui tendait. De toute façon, il ne voulait pas rester ici des semaines encore et s’il avait une chance de retrouver Vette, alors il devait faire tout ce qu’il pouvait. Son regard accrocha un instant l’arme qu’elle dévoila en poussant sa veste et il écarquilla un peu les yeux. Sa maman lui en avait déjà décrite, des comme ça.

En affaires, il n’avait pas grand-chose, de vieux vêtements de rechange qu’une vieille dame lui avait donné, ici, une couverture… Il l’emmena là où c’était posé et où il dormait, dans un abri temporaire derrière une grange de l’exploitation. Une vieille cabane, qu’il avait balayé et où il avait enlevé les araignées. Bon, là, c’était humide car il avait plu, mais il en était quand même fier, parce qu’il l’avait « aménagée ». Il dormait dans le coin où il y avait un peu de paille et sur une vieille étagère dans un coin, il avait mis des pierres qu’il trouvait jolies. Il lâcha la main de Nekaryss le temps de rassembler tout ça dans un petit sac à dos récupéré et prit la pierre la plus jolie pour la lui montrer. Elle était d’un ton bleuté, très lisse, avec des courbes légères. Il l’avait trouvé en contrebas des cépages, aux abords d’une petite rivière. Le soir, il aimait s’imaginer comment elle avait voyagé au fil de l’eau, jusqu’à être façonnée comme ça.

"Les gens ici, ils disent que ces pierres sont tombées des étoiles, avec les météorites," dit-il en la glissant dans le sac.

"Que se passe-t-il, ici ?!" tonna soudain une grosse voix, en le faisant sursauter. "Pourquoi n’es-tu pas au travail, toi ?! Et vous, qui êtes-vous, que fichez-vous ici ?!"

Un contremaître était à la porte de la vieille cabane, visiblement furieux et la main sur son blaster. Par réflexe, Alec s’écarta de son champ de tir principal, n’ayant pas du tout envie ni de recevoir un coup de feu, ni d’être frappé par cet homme. Il avait l’air assez en colère pour commettre un geste inconsidéré.

Il accepta de me suivre, avec ce qu'il me semblait un peu de joie. Il devait être content de partir d'ici, ce petit bout de chou. Comme il avait des affaires à récupérer, je le laissais nous conduire à un petit débarras de jardin, un cabanon. Enfin, moi, j'appellerais cela ainsi, avec beaucoup de politesse. Je le suivis à l'intérieur, l'écoutant expliquer, avec fierté, comment il avait réussi à aménager l'endroit pour y loger.

C'était... même les sith ne traitent pas leurs esclaves d'une telle façon ! Même un hutt sait qu'il doit prendre un minimum soin de ses employés ! Laisser un enfant de son âge vivre dans de telles conditions... Certains ont de la chance de ne pas se trouver là, maintenant, devant moi ! Enfin, m'énerver ne servait à rien aussi me calmais-je et regardais-je mon fils ranger ses quelques affaires dans un vieux sac. Je souris même quand il me montra son caillou, peut-être métallique vu ses reflet, poli par son voyage dans la rivière.

Le voir ainsi me rassura. Il n'était pas comme moi à son âge. Il avait des rêves d'enfant, et c'est en aprtie pour cela que je l'avais éloigné de moi. Le fils de la Furie ne peut avoir une vraie enfance. Même maintenant, cela sera dur de l'élever. Il devra rester caché aussi. Je n'ose imaginer ce que certains pourraient faire s'ils découvraient son existence.

"Les gens ici, ils disent que ces pierres sont tombées des étoiles, avec les météorites," disait-il, quand une voix grave se fit entendre.

"Que se passe-t-il, ici ?! Pourquoi n’es-tu pas au travail, toi ?! Et vous, qui êtes-vous, que fichez-vous ici ?!"

Je me tournais pour faire face à l'individu, un contre-maître nerveux, visiblement, situé juste devant moi. Je ne lui cachais pas mon sabrelaser, tranquillement attaché à ma hanche, comme il se doit. Je gardais un oeil sur Alec qui tentait de se mettre hors de portée de ce triste sire. Alors que moi, je souriais poliment mais froidement à cet individu

"Je suis la personne qui va emmener cet enfant loin d'ici. Cela ne vous chagrinera pas vu que, visiblement, il n'est pas payé. Et si cela vous ennuie, je vous conseille de me laisser faire quand même. Ce serait regrettable pour vous que vous sortiez cette arme."

Et là, ce pauvre diable me montra combien stupide sont les gens de son acabit : Il tenta de sortir son arme. Le temps qu'il dégaine son blaster et tende le bras pour me mettre en joue, mon sabrelaser était dans ma main, allumé, et en mouvement pour découper en deux ce bras. D'un mouvement souple du poignet, avec calme et adresse, je fis tourner ma lame et changeait sa trajectoire montante en une trajectoire horizontale, le cou du pauvre contre-maître se trouvant sur le chemin de ma lame rouge. Ensuite, presque dans le même mouvement élégant, j'éteignis la lame, raccrochant sa poignée alors que le corps sans vie s'effondrait sur le sol.

Je reste sidérée de voir à quel point les gens ont oublié d'avoir peur des sith et jedi en si peu de temps. C'est si dommage, car cela oblige à le rappeler, maintenant. Je soupirais un peu, avant de tendre ma main gauche à Alec, lui souriant gentiment.

"Bien, allons-y, mon garçon. J'ai laissé ma moto de l'autre côté de la ville."

Et s'il y a besoin, parce qu'il y a trop d'idiots dans le même genre que celui-là, j'appellerais mon équipe. La vue de quelques soldats de l'empire calmera tout le monde. Ca, c'est une menace que les gens comprennent plus facilement.

réaction
)> Lumière

"Je suis la personne qui va emmener cet enfant loin d'ici. Cela ne vous chagrinera pas vu que, visiblement, il n'est pas payé. Et si cela vous ennuie, je vous conseille de me laisser faire quand même. Ce serait regrettable pour vous que vous sortiez cette arme."

Ils n’allaient pas se battre vraiment… Si ? Alec ferma vivement les yeux lorsque l’homme fit un mouvement vers son blaster, mettant ses bras devant son visage dans un réflexe rapide, pour se protéger. Il entendit ensuite le sifflement léger du sabre puis deux chocs sourds contre le sol. Le cœur battant à très vive allure, il rouvrit les yeux et baissa un peu les bras, déglutissant péniblement en voyant le corps du contremaitre à terre… Si une part de lui ne put s’empêcher de se dire « bien fait », la vue aussi proche d’un cadavre lui retourna quand même l’estomac. Il reprit la main tendue là encore par réflexe, l’autre serrée contre la bretelle de son sac. Le cœur de nouveau soulevé en devant enjambé le cadavre pour sortir. Même si tout avait été très rapide, le cri initial de l’homme avait déjà attiré du monde et un autre, arrivé en courant, peu de temps après qu’ils aient quitté la cabane, poussa un cri d’horreur en découvrant le contremaître.

"Il y en a plein qui arrivent," souffla-t-il rapidement en regardant derrière eux, en se tordant un peu le cou.

Elle allait… Les affronter aussi… ? Il était prêt à poser la question lorsqu’il la vit prendre une sorte de petit appareil et appeler dedans. Pas longtemps après, il vit débarquer plein de soldats en armure complète, blanches, avec des armes. Mais c’était qui ? Ils venaient de quelle armée ? elle était commandante, alors ?? Plus les minutes défilaient et moins Alec arrivait à cerner ce qui pouvait bien lui arriver, il suivait le pas d’une manière automatique et n’avait plus aucune idée de ce qui pouvait bien survenir plus tard. Comme il sentait l’angoisse monter, il se fit un devoir de s’enfermer rapidement dans une petite bulle, se replier sur lui-même, comme dans les moments où les contremaîtres, dans le domaine, l’avaient frappé. Il fit de son mieux pour se couper de ce qu’il voyait ou entendait, pour ne pas être submergé et se contrôler. Quitte à marcher comme un parfait automate et avoir l’air bizarre ou malade, ce n’était pas grave.

Le moment où il quitta la planète en elle-même le réveilla un peu, cependant. Jusque-là, ses voyages vers l’espace avaient été assez rares et il n’avait jamais été très loin. Surtout… Les étoiles le fascinaient et le repoussaient en même temps. Vette lui disait parfois que c’était dans les étoiles que ses vrais parents se trouvaient et que de là-haut, ils pouvaient le voir et le regarder grandir. Mais elle ne lui avait jamais vraiment dit ce qui leur était arrivé… Il resta assez silencieux tout du long, très angoissé mais toujours à s’obliger à rester blotti dans sa petite bulle. Il attendait… Il attendit jusqu’à être parfaitement seule avec Nekaryss, pour enfin se détendre un petit peu. Avoir quitté cet endroit horrible lui faisait très bizarre… La pression retombait et avec elle, d’autres soucis resurgissaient brusquement. La faim en premier lieu, la fatigue, la lassitude, la peur accumulée. Tant de questions. Il n’osait pas non plus s’asseoir, en se disant qu’il allait tout salir, s’il le faisait, ses vêtements étaient sales et lui aussi.

"Comment je suis arrivé là-bas ?" demanda-t-il enfin dans un murmure. "Où est ma mère ? Pourquoi vous êtes venue me chercher ?"

Il ne pouvait pas plus se détendre sans avoir des réponses… Tout s’était enchaîné tellement vite, il était incroyablement confus et la panique flirtait encore avec les limites de son esprit.

"Il y en a plein qui arrivent," dit le jeune Alec.

Et oui, en effet, d'autres gardes arrivaient. Je soupirais car j'aurais souhaité régler cela plus tranquillement. Je repoussais doucement le garçon dans sa "demeure", pour qu'il soit à l'abri, sortant à nouveau mon sabrelaser pour repousser les tirs. Je n'aime pas être en pure position de défense mais il faut bien protéger mon fiston. S'il n'avait pas été là, j'aurais sauté sur eux et démontré ce que vaut un guerrier sith au combat. A la place, je me contentais de sortir mon comlink de ma main gauche, appelant mon équipe à la rescousse.

celle-ci ne tarda pas, arrivant avec notre vaisseau et se posant dans la vigne, sans égard pour les plants. Les travailleurs ne risquaient rien, étant partis dès les premiers signes de combat. Cela dit, la vue de la demi-douzaine de soldats ne sembla pas effrayer les contre-maître, ou plutôt étaient-ils trop paniqué pour réfléchir ? Ils décidèrent de continuer à ouvrir le feu. Tss, voilà qui ne va pas plaire au gouverneur local, tient. Je vais aller lui rendre une petite visite.

Je fis signe à Alec de me suivre le long de la rampe, gagnant le poste de pilotage pour prendre les commandes du vaisseau. Je laissais le temps à mon escorte de remonter avant de décoller, bien sur. Je ne suis pas du genre à sacrifier des hommes. Mais sur le coup, tirer sur des soldats impériaux ? Voilà qui va coûter cher à ces gens, et à leur patron. Je m'organisais avec le lieutenant qui se trouvait sous mes ordres, le chargeant de s'occuper de contacter le gouverneur. Pas question de laisser passer cela, ce que j'aurais fait s'ils étaient restés tranquille. Quand à ses questions sur le gamin, je lui répondis que cela n'était pas important, surtout comparé à une agression d'une milice locale. On voit quand même mal un contre-maître vouloir se mettre l'Empire à dos pour retenir un enfant, n'est-ce pas ? C'est ridicule.

Je rejoignis Alec et lui pris la main, le voyant rester debout dans un coin du salon du vaisseau, pour l'amener dans la petite infirmerie du vaisseau, le faisant s'asseoir sur le lit, pendant que je prenais un petit scanner pour vérifier son état, après avoir fermé le sas de la pièce. Un peu d'intimité rassurera le jeune homme.

"Comment je suis arrivé là-bas ? Où est ma mère ? Pourquoi vous êtes venue me chercher ?"

"J'imagine que Vette ne t'a jamais parlé de la Force ? Et bien, partons du principe que ce ne soit pas le cas. La Force est une énergie, quelque chose qui relie tout : les êtres vivants, les plantes, la roche. Et elle se trouve un peu malade, en ce moment. Elle fait venir des êtres de différentes époques à celle-ci, des êtres qui sont naturellement doués pour la manipuler, comme les jedi ou les sith." Ce sont des noms connus à notre époque et il doit pouvoir se faire une idée des individus pouvant avoir été amené à cette époque-ci. "Toi et moi, nous en avons été victimes : nous avons fait un voyage de trois mille six cents années dans le futur."

Visiblement, le jeune garçon allait bien. Je reposais l'appareil, que j'avais appris à manipuler car je tiens à maîtriser mon environnement, au moins le minimum. C'est un défaut de nombreux sith, croire que la Force suffit à tout.

"Je sais que c'est difficile à admettre mais il ne te sera pas possible de retrouver Vette avant un moment. Et si je t'ai cherché, c'est parce que je ne pouvais pas faire autrement, Alec. Tu mérites d'avoir une vie paisible, et c'est pour cela que je suis partie à ta recherche quand j'ai compris que, toi aussi, tu avais été attirée par la Force à cette époque."

Je lui pris la main et la serrais doucement en lui souriant. Je le regardais aussi pour savoir s'il comprenait tout cela, ou si cela le dépasse, ce qui est possible vu son jeune âge.

"Bien, que dirais-tu d'aller prendre à manger dans le salon puis d'aller dans ma cabine pour que tu dines puis fasse un petit somme, Alec ?"

La Force ? Si, elle lui en avait un peu parlé, mais pas beaucoup. Elle lui avait juste dit à peu près la même chose que Nekaryss, que c’était un pouvoir présent dans tout et tout le monde, comme un très grand esprit présent partout. Il lança un rapide regard en biais, suspicieux, vers l’appareil qu’elle tenait. Médical ou pas, il n’avait jamais aimé ça. Son attention fut tout de fois très vite déportée du petit appareil avec ce que lâcha, si naturellement, Nekaryss. Son cœur fit un bond erratique et il la fixa, bouche entrouverte, l’information se heurtant brusquement à un immense mur d’incrédulité. Il serra les mains contre le rebord du lit médical, pâlissant à vue d’œil. Les voyages dans le temps, ce n’était que dans les histoires ! Ça n’existe pas. C’est… Ce n’était pas vrai, hein ? Il y avait… Une autre explication et… Il n’arrivait toujours pas à en trouver mais il y en avait une ! Il était tombé dans un trou noir et, et, et…

"Je sais que c'est difficile à admettre mais il ne te sera pas possible de retrouver Vette avant un moment. Et si je t'ai cherché, c'est parce que je ne pouvais pas faire autrement, Alec. Tu mérites d'avoir une vie paisible, et c'est pour cela que je suis partie à ta recherche quand j'ai compris que, toi aussi, tu avais été attiré par la Force à cette époque."

Mais… Mais… Il avala douloureusement sa salive, pendant qu’elle lui prenait la main, complètement ébranlé. Il ne comprenait pas comment une force universelle de la nature pouvait bien tomber malade et encore moins comment un truc aussi impossible pouvait bien arriver. Pu alors, c’était peut-être un cauchemar et il allait bientôt se réveiller ? Des fois, il y avait… des rêves plus bizarres que les autres qui avaient l’air très très réels et qui.. Sauf qu’il ne pouvait pas se déplacer ou vivre dedans… Il se mordilla l’intérieur des joues, pour vérifier s’il rêvait ou pas. Rien ne bougea autour de lui… Il était toujours là, dans cette même pièce.

"Bien, que dirais-tu d'aller prendre à manger dans le salon puis d'aller dans ma cabine pour que tu dînes puis fasse un petit somme, Alec ?"

Elle restait si calme et parlait tellement naturellement, après lui avoir lâché ça, que ça le confortait quand même dans l’idée que ce n’était qu’un rêve. Un cauchemar. Peut-être que s’il suivait ce qu’il se passait et tout, ça finira par rentrer dans l’ordre ? Il essayait de montrer que ça allait, vraiment, mais la confusion était trop grande pour qu’il parvienne à la cacher. En fait, il avait besoin de le voir… Le voir vraiment. Voir si ça avait vraiment beaucoup changé dehors pour le croire. Il commençait à avoir sérieusement mal à la tête, maintenant… Une accumulation de tension, de fatigue et de peur. Il ne répondit pas, trop occupé à gérer la confusion et l’ébahissement pour trouver quoi dire, là, tout de suite. Il suivit Nekaryss en essayant d’intégrer ce qu’elle lui avait dit, même s’il faisait encore un blocage complet sur l’histoire du saut dans le temps. Même sur celui de la Force malade… ça lui donnait mal à la tête…

En revanche, pouvoir manger quelque chose fit instantanément plus de bien. Il n’avait plus mangé à sa faim depuis qu’il était tombé dans le trou noir, puis sur cette planète. Ça le réconforta un peu, chassant en partie le brouillard encombrant ses idées. Mais pas assez pour comprendre et encore moins accepter cette réalité… La pression commençait à retomber doucement, aidée par le fait d’enfin se poser pour manger tranquillement. Ce qui activait une certaine somnolence, pourtant, il ne voulait pas dormir. Il pensait qu’il salirait les draps… Outre cette pensée peu importante et pourtant, qui prenait de la place, il avait aussi peur de disparaître une fois de plus dans un trou noir, en s’endormant dans un lieu inconnu. Ou bien alors…

"Vous pourrez rester un peu, avant que je m’endorme ?"

Comme ça, si un nouveau trou noir s’ouvrait, peut-être qu’elle arrivera à le rattraper avant qu’il tombe. Et puis, si jamais quelqu’un entrait pour être violent ou… Eh bien, ça sera plus sécurisant.

"Bien sûr mais peut-être voudras-tu prendre une douche avant ?"

Oh… Oui ! Il hocha doucement la tête, les joues un peu rouges, en se demandant si elle avait senti l’odeur de ses vêtements. Mais une fois arrivé devant la douche, il resta un instant coi. Ça ne ressemblait pas du tout à… Ce qu’il connaissait… Il repensa d’un coup au bond dans le temps et sentit sa gorge se serrer, mais dû se reprendre vite car sa nouvelle sauveuse lui en expliqua le fonctionnement. D’accord, ça n’était pas si compliqué mais ça restait très bizarre. La douche en elle-même lui fit un bien fou et acheva de détendre les muscles encore un peu tendus. En plus, ça ne faisait même pas de bruit. Il se frotta les cheveux et s’habilla, avec ce qu’elle avait laissé. Toujours très fatigué mais réchauffé et enfin le ventre plein, la tension devenait peu à peu un plus lointain souvenir. Il s’assit d’abord doucement sur le lit, pour poser la main contre l’oreiller et appuyer. Juste au cas où il y avait des bestioles dessous, pour les chasser. Une fois, il en avait trouvé une petite et depuis, il faisait toujours ça. Vette soupirait parfois mais laissait faire, elle disait juste que ça passera quand il sera grand.

"Tu as besoin de quelque chose pour t'endormir ? Vette avait un rituel ?"

"Vous voulez bien raconter une histoire ? De ce que vous avez vécu ? Ou une légende ?"

Il se glissa les jambes sous la couette et aussitôt après, vint à moitié s’allonger contre les genoux de Nekaryss. Les yeux levés vers elle et bras contre lui, en attendant qu’elle lui raconte quelque chose. Il s’endormait presque toujours comme ça, parfois au cours de l’histoire plutôt qu’à la fin. D’habitude, il faisait aussi un câlin à Vette pendant qu’elle lui racontait, mais il n’osait pas faire plus que se mettre sur les genoux de Nekaryss, ici, comme il ne savait pas comment elle allait réagir. En tout cas, il était prêt et attendait. Un rituel quasiment sacré, si on pouvait dire ça, il était rare que cette petite phase du soir saute. Lorsque maman était très occupée ou malade, ils ne faisaient pas ça, mais ça n’arrivait pas si souvent.

Bien, il semblait aller mieux après ce repas et cette douche. Finalement, ce n'était peut-être pas si dur d'élever un enfant ? Bon, il est vrai qu'il n'était plus un bébé, aussi. En fait, c'était un brin amusant de le voir si âgé alors que, pour moi, il n'est né qu'il y a quelques jours seulement, une dizaine tout au plus. Ces failles permettent des choses peu communes, et je me demande ce qu'on pourrait faire si quelqu'un en avait un jour le contrôle. Enfin, je me fais des idées pour rien : personne ne peut avoir un contrôle suffisant sur la Force. On utile de se leurrer : si cela était possible, alors on pourrait interdire aux ennemis d'avoir accès à Elle.

"Tu as besoin de quelque chose pour t'endormir ? Vette avait un rituel ?"

"Vous voulez bien raconter une histoire ? De ce que vous avez vécu ? Ou une légende ?"

Je fus un peu surprise en voyant qu'il posait sa tête sur mes genoux mais je le laissais faire. Peut-être trouvait-il mon oreiller trop dur ? Il est vrai que j'aime bien sentir sur quoi je pose ma tête, la nuit, et déteste quand ils sont trop moelleux mais quand même ? Un peu incertaine, je le regardais mais sans bouger. Finalement, être maman n'était pas si évident que cela. Je notais dans son regard une incertitude et cela m'amusait car je ressentais la même chose. Aurions nous eu une relation pareille si j'avais fais tout son éducation ? Sans doute pas. Le plus probable était qu'un de nous deux, au moins serait mort.

"Je t'avoue que je n'en ai jamais raconté mais je peux essayer."

Le second soucis, c'était que je n'en connaissais pas, moi des histoires. Je réfléchis un peu pour voir si, par miracle, j'arrivais à me souvenir d'une que mes parents avaient pu me dire quand j'étais toute jeune, caressant machinalement les cheveux d'Alec en même temps, mais rien ne me vint. Il allait falloir que je me renseigne sur ce genre de chose aussi, alors. Peut-être devrais-je lui demander ce que Vette pouvait lui raconter le soir ? Cela aiderait, à l'avenir. Bon, allez, il faut bien se lancer, sinon, il risque de s'impatienter et de croire que je ne veux pas le faire.

"Bien, alors c'est l'histoire d'une jeune femme qui se retrouve à devoir intégrer une école parce que celle où elle était avait fermé..."

Je m'étais dis que la meilleure façon d'inventer une histoire était de s'inspirer de ce que je connaissais, et ce que je connaissais le mieux, c'était moi-même. Je lui expliquais que l'héroïne de l'histoire se retrouva confrontée à la jalousie de ses camarades de classe, parce qu'elle était meilleure qu'eux et que le professeur la préférait visiblement à eux. Et surtout le premier de la classe, qui était arrogant et méprisant. Je lui parlais d'une chasse au trésor, un "jeu" organisé par cette école où il fallait retrouver une vieille relique et comment le jaloux tenta de piéger l'héroïne. Mais celle-ci, aidée par une servante rusée, parvint à surmonter l'épreuve et le piège tendu, amenant la relique au professeur.

Tout du long, je regardais Alec, continuant de caresser doucement ses cheveux, en me demandant si cela lui convient comme récit. Après tout, il y a un peu de violence et pas mal de ruse mais cela me semblait assez simpliste. Mais je ne vais pas raconte comment cela s'est passé pour de vrai quand même ? Enfin, au moins je me sentais à l'aise en parlant. Peut-être qu'à force de côtoyer des seigneurs sith, des gouverneurs et autres chefs militaires, j'avais pris l'habitude de m'exprimer et de raconter des faits, même en les modifiant.

Se souvenir d'une histoire )> 15
Talent de narratrice )> 4

"Je t'avoue que je n'en ai jamais raconté mais je peux essayer."

Elle n’avait jamais raconté d’histoires à quelqu’un ? Mais c’était triste, il y avait plein de gens qui aimaient bien les histoires. Il sourit un peu quand elle lui caressa les cheveux puis attendit. Un long moment. Il commençait à croire qu’elle avait oublié lorsqu’elle se lança. Ah. Il écouta sans trop bouger, trouvant la posture trop agréable pour avoir envie de remuer. Un vrai lit, avec quelqu’un qui lui racontait une histoire, il n’en demandait pas plus pour se sentir bien… Il se visualisait les différentes scènes pendant qu’elle les lui décrivait, imaginant une école comme celle où il allait, des grandes courses en pleine campagne pour trouver le trésor… Les aventures des étudiants, qu’il imaginait à peine plus âgés que lui… Ses yeux commençaient à le picoter un peu. Plus rassuré, il bougea juste un peu pour se rapprocher de Nekaryss et pouvoir mieux se blottir contre elle.

"Un jour," murmura-t-il, "je partirai aussi à l’aventure. Je construirai un vaisseau pour aller voir les étoiles. Et j’en ramènerai une à maman J’en ferai un collier qu’elle pourra porter, ce sera joli."

Il faudrait une étoile assez petite… Mais… Il referma les yeux, en s’imaginant aller cueillir une belle étoile dans l’espace, pour la transformer en bijou et l’offrir à sa mère adoptive. Elle sera encore plus belle avec ça. Il lui avait déjà offert des fleurs, des petites pierres qu’il trouvait joli et des coquillages, pour son anniversaire. Il avait fait des dessins, aussi. En plus, elle avait toujours tout gardé ! Il sourit en pensant à la petite boîte décorée où elle gardait les dessins qu’il faisait pour elle. Il y en avait deux trois accrochés dans la maison, sur le mur à côté du buffet où il y avait les photos. Même s’il n’y avait pas beaucoup de photos, à part celles d’eux deux. Il finit par vraiment s’endormir en rêvant de la maison, les mains accrochées à un bout de tissu, aux vêtements de Nekaryss, ainsi que la tête posée sur ses genoux.