A la dérive... [PV Elena]

Le croiseur léger pivotait encore doucement sur lui-même, ses trois gros propulseurs principaux éteints, avec ses seuls systèmes RCS travaillant furieusement pour le stabiliser et l’arrêter dans son élan. Plongé dans l’obscurité au milieu des abysses de l’espace profond, seuls deux A-Wing parvenus à sortir du hangar à temps tournoyaient allègrement tels deux prédateurs autour de la bête blessée. A bord, l’atmosphère n’était pas bien plus encourageante. Les couloirs étaient intégralement plongés dans la pénombre, avec le clignotement rougeoyant des éclairages d’alerte pour seules lumières. Les portes et sas s’étaient verrouillés, confinant la majeure partie de l’équipage dans leurs compartiments respectifs. Les communications du bord étaient également non fonctionnelles, les isolant encore un peu plus les uns des autres. Ne fonctionnait finalement que les systèmes de survie, offrant à l’équipage une maigre chance de s’en sortir, ainsi que l’antenne de détresse, émettant un signal pulsé sur certaines fréquences impériales. Quelques rebelles avaient fini par s’organiser malgré tout, ceux ayant pu trouver une torche à plasma avaient commencé à se frayer un chemin compartiment après compartiment, en espérant parvenir jusqu’à la prisonnière évadée et responsable de leur situation actuelle.

En toute honnêteté, Shira ne s’était pas attendu à un tel succès lors de sa tentative d’évasion, laquelle ne s’était pas vraiment déroulée comme prévu. S’échapper de sa cellule restait le plus simple. Il avait suffi d’attirer un des gardes à l’aide de la Force, de le neutraliser et de prendre ses effets. Le plus embêtant dans cette étape avait été l’attente, car il avait fallu attendre la bonne rotation pour obtenir une candidate de sa corpulence. L’espionne avait ensuite pensé se diriger droit vers le hangar pour monter à bord d’un chasseur et filer aussi vite que possible. Il y avait assez de personnel à bord du vaisseau pour passer inaperçue pendant un temps, avant que quelqu’un ne remarque qu’elle ne faisait pas partie de l’équipage. Le plan avait alors tourné court, lorsqu’elle avait découvert le hangar vide de tout appareil, la forçant à passer au plan B, qu’elle espérait ne pas avoir à utiliser. Rentrant la tête dans les épaules, elle avait pris le chemin de la salle des machines en appelant mentalement la Force de la laisser arriver jusque là-bas sans se faire repérer. Si elle avait un certain talent pour passer inaperçue, elle ne serait sans doute jamais parvenue jusque-là sans un petit coup de chance.

Là-bas, elle avait longé les murs à la recherche d’une console qui n’aurait pas été verrouillée par son précédent utilisateur. C’était plus rapide de compter sur le facteur humain pour ce genre de choses. Là, elle avait accédé au système impérial réutilisé directement par les rebelles et entra les codes que l’Empereur lui avait donné, non sans avoir ajouté un délai pour lui permettre de trouver un compartiment où se réfugier en attendant l’arrivée des renforts. Forcément, tout ne pouvait pas se dérouler sans anicroche, et c’est bien là que la situation avait dégénéré, lorsqu’un des techniciens avait finit par reconnaître qu’elle n’avait rien à faire dans la salle des machines. Agissant par instinct, elle avait dégainé et abattu le margoulin, avant de prendre la fuite dans les couloirs en profitant de la stupeur de l’équipage. Le coup de feu accompagnée de son attitude dans les couloirs à la recherche d’un endroit sûr donna rapidement l’alerte. Décomptant intérieurement le temps qui lui restait avant de se retrouver prisonnière comme les autres du grand cercueil de duracier à bord duquel elle se trouvait, elle arriva au mess quelques secondes avant la mise en place de la procédure de confinement, tirant à tout va en mode paralysant sur les quelques occupants pris de court par son entrée soudaine. Les lourdes et épaisses portes se refermèrent peu après, et tout le vaisseau se réduisit au silence.

Les minutes s’étaient ensuite égrenées lentement. Il n’y avait depuis lors plus qu’à attendre. Dix minutes ; vingt ; trente… Shira, un gros sandwich à la main, avait fini par s’installer confortablement, redonnant de temps en temps une petite rafale paralysante à chacun des rebelles inconscient, histoire de les garder endormis plus longtemps. Des coups pouvaient se faire entendre de temps en temps derrière une des portes, l’équipage tentant ce qu’il pouvait pour tenter de l’atteindre. Jusqu’à ce que les coups se fassent plus réguliers et prononcés sur un des sas, la triple porte coulissant de quelques petits centimètres à chaque coup de butoir.

Shira se leva, intriguée, la fin de son sandwich dans une main, le blaster dans l’autre, pour s’approcher de la porte concernée. La pièce en possédait trois. Prenant une bouchée à pleine dents, elle tira une décharge à travers l’interstice formé, faisant sursauter les rebelles situés derrière.

Il y eut ensuite un temps mort, avant qu’une voie quelque peu tremblante n’essaye de porter depuis l’autre côté du sas.

« Vous… Vous savez que vous êtes encerclée ?! Vous... Vous.. Vous ne pourrez pas tous nous abattre, vous savez ? Il est temps de vous rendre ! »

L’espionne inclina la tête, avant de se décaler sur le côté, se projetant dans la Force pour revérifier cette information et la réfuter, mais aussi pour venir se gaver un peu de la peur et de l’inquiétude qui animait certain de ces hommes et de ces femmes. De quoi garder la confiance. Ils devaient sans doute se demander comment elle avait pu, hormis le signal de détresse et les systèmes de survie, provoquer un arrêt total, sans qu'ils ne puissent rien faire pour les relancer. C'était... délectable ! Et vu le code qu’elle avait utilisé, l’Empire arriverait bientôt. A moins qu’ils ne soupçonnent un piège en découvrant que le message provenait d’un navire volé quelques mois ou quelques années plus tôt. Auquel cas elle serait dans la merde jusqu’au cou…

« Mh.. Mh… J’allais justement vous suggérer la même chose ! » répondit-elle en arrachant une dernière bouchée au reste de son sandwich, prenant bien le temps de mâcher avant de s’exprimer à nouveau. « Vous êtes sans défense et un navire impérial arrivera bientôt ! »

Elle entendit de faibles murmures, même s’il était probable que la porte atténuait beaucoup leurs paroles. Comme s’ils débattaient, ou se demandaient peut-être si elle ne se payait pas leur tronche. Puis son interlocuteur s’adressa de nouveau à elle.

« Ils arriveront trop tard. Un de nos chasseurs est déjà partit chercher des secours, les nôtres seront là avant l’Empire. »

Ah ! Du bluff sans le moindre doute ! Certes les chasseurs n’étaient plus à bord, mais elle croyait pas une seule seconde que les pilotes là-dehors allaient simplement abandonné leurs frères d’armes à leur sort pour aller chercher des secours, prenant ainsi le risque énorme de les offrir à l’Empire comme sur un plateau d’argent.

« Foutaises. L’aller-retour prendrait trop de temps, » rétorqua-t-elle, finissant le sandwich, avant de tirer une nouvelle décharge dans l’interstice. Elle avait tout le temps de négocier. Elle en était persuadée. Leur inquiétude perceptible dans la Force les trahissaient. « Vous êtes condamnés. »

Et puis si ce n’était pas le cas, elle passerait au plan C. Le résultat serait sanglant, mais elle ne restera pas prisonnière ici plus longtemps.

C'est un trajet de routine pour rejoindre la prochaine zone de patrouille du Xerxès, un vol durant lequel on ne devrait craindre aucun problème particulier, tant la route est sure, pour un croiseur léger impérial bien sur. Il n'y a aucun intérêt à nous attaquer, sauf pour de vils terroristes sans foi ni loi bien sur. Après tout, ils mènent une politique de terreur, comme l'indique leur dénomination, et attaque sans vergogne tout ce qui leur semble être une proie facile. Cela dit, ils sont peu nombreux et statistiquement, il faudrait jouer de malchance pour subir leur attaque.

Mon quart allait bientôt débuter et je déjeunais tranquillement, laissant l'officier de quart gérer le vol subluminique autour de cette étoile, qui sert de point de transition entre deux sauts, parce que c'est toujours une bonne expérience pour eux. Cela dit, s'il y a le moindre soucis, moi et mon second serions sur la passerelle en un rien de temps. Moi, j'en profitais pour manger dans la petite cantine du croiseur, écoutant un peu les ragots qui circulent dans les tables proches. J'aime bien manger ici régulièrement, cela évite de créer trop de distance entre moi et les hommes de rang et de voir un peu l'état de tension à bord. Le moral semble d'ailleurs très bon, après notre succès contre les pirates et ce traître de Martin.

J'allais boire un verre d'eau quand une annonce se fit entendre dans les haut-parleurs.

"Le capitaine est demandé sur le pont."

Je haussais un sourcil en buvant le contenu de mon verre d'un trait, le reposant en me levant. Un cuisinier s'approcha pour récupérer mon plateau aussitôt, pour le mettre de côté et le réchauffer une fois que je reviendrais. C'était une routine à bord du Xerxès. Je rejoignis le pont rapidement, croisant mon second, le lieutenant Kagenec, sur le chemin, encore en train de fermer sa veste d'officier. Il devait probablement être en train de lire avant de s'endormir, comme à son habitude. Espérons pour son sommeil que ce ne soit rien.

"Très bien, quel est le soucis, monsieur Nog," dis-je au sous-lieutenant, tout en entrant sur la passerelle, me dirigeant vers mon siège.

"Nous venons de capter un signal de détresse impérial, madame. Cap 6-9-2-4, à dix minutes de notre position."

Je fis une petite moue : un signal de détresse ici ? En plus, estimais-je en allumant une carte holographique du système, cela donnait une position perdue au milieu de nul part, un peu loin de la route classique. Que pouvait faire là un vaisseau impérial ? Enfin, il n'y avait pas à hésiter, la procédure est d'aller voir, quoi qu'il en soit. J'activais les haut-parleurs du vaisseau, afin de m'adresser à tout l'équipage.

"Ici le capitaine. Nous allons partir en réponse à un signal de détresse impérial. Cela signifie que nous risquons d'avoir à nous battre. Tout le monde à son poste !"

Kagenec hocha la tête, approuvant mes précautions, et alluma l'alerte rouge, histoire de réveiller ceux qui dorment. Le pilote changea la trajectoire du vaisseau, après avoir demandé l'autorisation du regard et mon approbation d'un signe de tête, pendant que l'ordinateur calculait le saut rapidement.

"J'aimerais que nos chasseurs décollent dès que nous serons sur place. Quoi qu'il se passe, je veux que tout notre puissance soit déployée !"

"Oui capitaine." répondit mon second.

Le vaisseau ne tarda pas à s'éloigner suffisamment de l'influence gravitationnelle de l'étoile pour nous permettre de sauter en hyperespace, changeant la vue depuis la baie d'observation de la passerelle. L'équipage était à son pose, les pilotes dans leurs chasseurs, et l'on coupa l'alerte rouge, afin que chacun puisse se concentrer sur ce qu'il a à faire.

Après les longues minutes de trajet, le Xerxès sortie de son vol hyperluminique, et je pus observer la situation alors que mes douze Tie sortaient du hangar. Il n'y avait qu'un croiseur de la même classe que le mien, totalement en panne, avec deux A-Wing rebelles qui tournent autour. Impossible que ce soit eux qui ait mis un croiseur en arrêt..

"Identification"

"Ce n'est pas un transpondeur impérial, capitaine. Probablement rebelle."

"Capitaine Strum, occupez-vous des chasseurs puis de la propulsion," ordonnais-je via les communications au chef de mon escadrille, puis je me tourne vers le lieutenant en charge de l'artillerie de bord, "Neutralisez ses tourelles."

Les deux A-wing fuirent, ce qui était du simple bon sens à deux contre douze chasseurs plus un croiseurs. Les tirs de mes tourelles furent net et précis, détruisant une à une leurs homologuent rebelles avant qu'elles ne soient réactivées. Les chasseurs se positionnèrent derrière le croiseur et ouvrirent le feu.. mais dans un désordre total, comme si certains voulaient faire le job en premier et avoi toute la gloire. Le résultat fut non pas une frappe chirurgicale mais un tir trop concentré, provoquant une explosion bien trop visible. Je grimaçais car le réacteur de ce croiseur ne va pas tenir sous un tel choc, et il y a un risque d'explosion, et de destruction de ce bâtiment.

"Navigateur, éloignez nous de là ! Que les chasseurs fassent de même. Rayons tracteurs, préparer vous à alpaguer les capsules de sauvetage ! Qu'on largue la navette pour qu'elle participe aussi."

Il y avait un brin de colère dans ma voix. Je sens que je vais avoir une discussion très sévère avec Strum et ses hommes, après avoir analysé les données et compris ce qu'ils avaient fait. Peut-être étaient-ils déçus par leur rôle secondaire sur taris, alors qu'ils nous avaient sauvés les fesses sur Félucia ? Peu importe, j'allais devoir faire du recadrage ! Heureusement, ce n'était qu'un vaisseau rebelle, mais qui transportait peut-être des prisonniers en pleine évasion -d'où la panne du croiseur et le signal de détresse ?- et  je n'avais pas envie de voir des cadavres impériaux là ou on aurait pu en sauver !

En tout cas, j'espérais que les rebelles n'étaient pas suicidaires et s'éjecteraient. Les tuer ainsi n'avait aucun intérêt ! Je comptais bien en capturer un maximum avant l'arrivée de renforts.

réaction des chasseurs rebelles ? (lumière combat, obscurité, fuite)
)> Obscurité
Transpondeur du croiseur inconnu : activé (réussite) ou pas (échec) ?
)> Réussite
Efficacité des tirs du croiseur sur l'armement ennemi (bonus de +5 : cible inerte et sans boublier)
)> 2 (avec bonus)
Même chose pour les chasseurs sur les moteurs
)> 20 nat
jet pour la conséquence du 20 :
1-5 : 1 à 3 ties percutent le croiseur
6-15 : ils n'osent pas tirer
16-17-20 : tir trop puissant la salle des machines passe en mode critique et le vaisseau menace d'exploser

Elle entendit un râle, ou une protestation. Une insulte, probablement. Shira pour sa part jeta l’emballage à même le sol avec nonchalance. Après le sérieux de son exfiltration ratée, cette situation l’amusait beaucoup plus qu’elle ne le devrait. Elle était coincée, à attendre que quelqu’un daigne bien venir la chercher, en titillant ses adversaires qui tentaient à nouveau d’ouvrir la lourde porte blindée. Ce n’était pas vraiment une situation d’avenir, mais elle avait survécu à pire… Quoique, non, pas vraiment. Certainement pas en situation réelle, en tout cas. Elle vit des mains se glisser dans l’ouverture du sas, des rebelles ayant probablement l’intention d’aider leurs collègues en tirant sur les pans de la lourde porte. La rouquine, en retour, tira deux trois décharges léthales en direction des inconscients, directement dans l’interstice. Des cris s’élevèrent, et instantanément les bruits sourds s’arrêtèrent. Elle devait en avoir tué un ou deux, tant pis pour eux. Elle n’allait pas les pleurer, ce n’était pas sa faute s’ils n’étaient pas très malins… Elle tira deux autres fois, juste pour être sûr de faire baisser les têtes, en se foutant ouvertement des rebelles.

« Désolée, je ne sais pas ce qui m’a pris, les coups sont partis tout seuls ! » dit-elle d’un ton enjoué, suivit d’un rire léger rire moqueur.

Elle n’eut, par ailleurs, aucune réponse, ce qui l’amusa d’autant plus. Etaient-ils à ce point à court d’idées, pour trouver malin de se jeter à découvert droit dans la gueule du loup ? Bref, elle n’allait pas chercher à les comprendre. Peut-être était-ce la panique, ou l’inquiétude ? Le fait de ne plus être dans sa zone de confort ? Ou bien ils étaient juste stupides… Dans le doute néanmoins, elle se hata de déplacer des tables pour se fabriquer un couvert de fortune d’abord, puis pour présenter des obstacles face à la porte au cas où les rebelles parviendraient à la forcer sans qu’elle ne parvienne à les en empêcher. Ensuite, et même si ce n’était pas bien nécessaire, elle offrit une nouvelle tournée de décharges paralysantes à ses otages de circonstances. Ça avait au moins le mérite de la détendre, car elle trouvait de plus en plus inquiétant avec le temps le fait que les rebelles s’agitaient beaucoup moins. Ils étaient toujours là, elle pouvait les sentir, à faire elle ne savait trop quoi. Peut-être avaient-ils mis la main sur des explosifs ?

C’est à cet instant que le vaisseau fut soudainement secoué, l’envoyant glisser sur le sol jusqu’au coin de la vaste pièce qui, déjà pratiquement plongée dans la pénombre, se retrouva dans l’obscurité la plus totale. Un peu sonnée, il lui fallut quelques instants pour se redresser et se rendre compte que sa poitrine tirait un peu, d’abord convaincue que ces enfoirés de rebelles avaient bel et bien trouvé un moyen de faire exploser la porte qui les séparaient. Ce n’est qu’en activant la petite lampe torche accrochée au blaster qu’elle réalisa que la porte n’avait pas bougé d’un centimètre. Il y avait aussi des cris de l’autre côté, qui s’estompaient, comme s’ils s’éloignaient. S’approchant du sas, elle posa sa min dessus, se projetant dans la Force pour tenter de ressentir ce qui se trouvait au-delà. A défaut d’y détecter la moindre présence rebelle, elle sentit son ventre se nouer soudainement, et l’adrénaline la saisir comme si sa vie était soudainement en danger. Ce fut si intense qu’elle en sursauta et sa main quitta la paroi.

« Qu’est-ce que… »

Elle cligna des yeux, avant de se tourner vers l’intérieur de la pièce et découvrir le carnage provoqué par la violente secousse. Si ce n’était pas les rebelles qui avaient provoqué cela, alors ça voulait peut-être dire que les renforts étaient arrivés. Hélas, sans moyen de contacter l’extérieur, c’était impossible à vérifier. Ce qu’elle était certaine cependant, était qu’elle était clairement en danger à bord. Son ventre lui faisait si mal qu’elle en avait presque des nausées. La Force, elle aussi, lui soufflait de partir. Maintenant. Tout de suite. Et l’impériale de demanda pas son reste avant d’y consentir. Tant pis pour les rebelles encore assommés. Sa vie passait largement avant la leur. Elle pivota donc une fois de plus face à la porte, avant de faire appel à la Force, l’attirant à son service pour venir appuyer de part et d’autre de la porte-sas. Cette dernière résista un bref instant, avant de succomber à la force démultipliée qui lui était appliquée. Shira pointa aussitôt le canon de son arme dans le couloir, l’éclairant de la maigre lampe torche pour y découvrir plusieurs cadavres. Rien de plus, rien de moins. Les autres avaient bel et bien pris la fuite, et elle allait profiter pour en faire autant.

Elle réfléchit un instant pour se remémorer le plan du bâtiment, puis se lança dans le couloir dans une course effrénée en direction des capsules de sauvetage les plus proches. Une chance qu’il s’agisse d’un navire impérial d’une taille relativement petite. Il aurait été beaucoup plus compliqué pour elle de s’y retrouver si elle s’était retrouvée à bord d’un destroyer stellaire, ou dans un de ces croiseurs rebelles. Elle ne prit d’ailleurs pas le même chemin que ces fuyards, profitant de ses dons pour forcer les portes normalement verrouillées. Elle évita donc de les croiser au détour d’un couloir, avant d’être arrivé à sa destination : un couloir de maintenance, où se trouvait plusieurs capsules et une dizaine de rebelles désireux de s’enfuir au plus vite. Elle se glissa dans le groupe en profitant de la panique et attendit là que la première capsule ne parte. Puis la seconde, jusqu’à ce que finalement ce soit à son tour. Un jeune mécanicien entra en premier dans la troisième capsule et elle suivit dans son ombre.

Agissant rapidement et suivant un tempo qu’elle s’était imposée, elle poussa le technicien à l’intérieur et frappa le bouton de fermeture d’urgence à son passage, laissant derrière eux des rebelles tambourinant à la porte. La rouquine ne s’en préoccupa pas, sautant directement au cou du mécanicien pris de court, glissant ses bras autour de sa gorge pour le faire suffoquer. Dans le même temps, la capsule s’éjecta avec fracas de croiseur. Projetée au sol, elle amena le rebelle dans l’inconscience. Alors seulement prit-elle le temps de se relever, pour regarder ce qu’il se passait au-dehors.

Un autre croiseur, en position d’attaque, qui venait soudainement se saisir des capsules de sauvetage, dont la sienne...
Puis le vaisseau qu’elle venait de quitter, fortement endommagé au niveau de sa propulsion, à l’agonie, explosant de l’intérieur dans une projection éblouissante…

L’adrénaline retombait tout à coup, et Shira se laissa doucement glisser à même le sol de la capsule, un long soupir de soulagement s’échappant de ses lèvres tandis qu’elle portait une main à sa poitrine douloureuse. Elle avait toujours supporté la douleur bien mieux que les autres, mais elle devait probablement s’être cassé quelque chose…

Elle n’en avait cependant rien à faire pour le moment. Tout comme elle n’avait strictement rien à faire d’être allongé dans une capsule d’un vaisseau volé par les rebelles; dans un uniforme de rebelle.

Elle règlerait ces détails une fois à bord.

En sécurité.

Et après avoir passé un savon pour le responsable de la destruction de ce vaisseau à la dérive, sans défenses, et rempli d’informations précieuses qui venaient de partir en fumées pour elle ne savait quelle raison.

Je bouillais toujours intérieurement en voyant les capsules s'éjecter du croiseur rebelle puis l'explosion de ce qui aurait pu être une prise facile. Cela semblait se sentir car il y en avait qui évitaient de regarder vers moi quand j'ordonnais qu'on utilise le rayon tracteur, on n'en a qu'un seul, pour saisir les capsules une par une. Pas question de repartir d'ici sans faire un maximum de prisonniers, et je suis trop gentille : je ne compte pas abandonner quiconque à la mort. Après tout, il n'y a peut-être aucun appareil rebelle qui arrive pour les secourir et mourir, comme ça, à la dérive d'asphyxie... Je ne souhaite cela à aucun ennemi. Kagenec ordonnait à l'unité de fusiliers de s'occuper de chaque capsule et de leurs occupants, les menotter, désarmer et mettre dans un coin de la baie et de paralyser les récalcitrants ou agressifs. Je hochais la tête : on n'a pas le temps de jouer les nounous, surtout pour de vils terroristes !

On en était à la troisième capsule, qu'on renvoyait dans l'espace une fois vidée de ses occupants, quand un croiseur surgit d'un seul coup, lâchant une poignée de chasseurs, tous d'un style non-impérial.

"Identification : croiseur rebelle, douze chasseurs de type a-wing et x-wing, capitaine !"

La voix de l'opérateur radar était un brin nerveuse mais c'était compréhensible. Cela dit, on s'attendait à moitié à cela, à bord.

"Feu à volonté mais évitez les capsules ! Que Strum s'occupe des x-wing en priorité."

Et nos tirs se croisèrent, les brelles tirant déjà, au milieu des capsules de sauvetage du croiseur détruit, bien qu'on arrive à éviter d'en détruire une seule pour le moment. Le Xerxès frémit sous les chocs, certains tirs arrivant à passer notre bouclier, mais on leur rendait la pareille, et même davantage. Au niveau des chasseurs, mes pilotes commençaient à prendre un ascendant numérique, même si on perdit un Tie, en abattant rapidement trois ennemis. Si cela était une embuscade, elle était vraiment mal gérée et brouillonne, à moins que ces rebelles soient nuls ?

"Ouvrez moi une fréquence." J'attendis et m'exprimais une fois que l'opérateur ait hoché la tête, m'exprimant d'une voix calme mais un brin froide, encore énervée par l'incompétence de mes pilotes, bien qu'ils soient en train de se racheter. "Ici le capitaine Vala, du croiseur impérial Xerxès. Je m'adresse aux rebelles : rendez-vous sur le champs ! N'oubliez pas la présence des capsules contenant nombre de vos camarades et qui sont autour de nos appareils..."

Je fis un signe pour qu'on coupe la communication, ne m'attendant pas à ce qu'ils obéissent. Au mieux, comme on semble en train de prendre l'avantage, une des tourelles rebelles explosant sous le tirs de mes turbolasers, ils fuiront ou resteront jusqu'à leur destruction. Mais au fond, je ne tirerais pas sur les capsules : ce serait un meurtre pur et simple et ce ne sont pas mes méthodes.

"Capsule n°4 à bord, rapport d'Olstim : deux personnes, un mécanicien déjà paralysé et une soldat. On attrape la suivante."

Je souris à mon second, qui arborait un sourire un peu carnassier en s'exprimant. Il était dans son élément et je hochais la tête. Oui, on peut continuer à récupérer les capsules. Je croisais les jambes, me détendant un peu.

"Navigateur, présentez leur notre flanc bâbord. Canonniers, intensifiez le tir sur leurs tourelles : plus vite ils seront désarmé, plus vite ça sera terminé.


Est-ce que des renforts rebelles arrivent (réussite) ou pas (échec) ?
)> Réussite : ils arrivent !
Jets pour le Xerxès et ses Tie
)> 5 et 4
Jets pour le croiseur rebelle et ses appareils
)> 8 et 9
Rapidité à récupérer la capsule de Shira
)> 7

Affalée contre le rebord de la banquette de fortune, le regard rivé sur le croiseur léger impérial qui couvrait presque l’intégralité de la vue du grand hublot avant de la capsule, l’espionne peinait à revenir à réaliser qu’elle n’était pas encore parfaitement sortie d’affaire. Elle avait échappé aux prisons rebelles et au lavage de cerveau qu’aurait bien voulu lui faire les jedis, elle avait échappé à la destruction du vaisseau où elle était enfermée au nez et à la barbe de l’équipage factieux, mais elle risquait bien de finir directement en taule une fois de retour auprès des siens. La chose ne l’inquiétait pas vraiment pour autant. Bien sûr, ce serait assez ironique de quitter les geôles d’un camp pour finir immédiatement dans celle d’un autre mais elle savait aussi que ça ne durerait que le temps de confirmer son identité et de démêler le fin fond de l’histoire dans laquelle elle s’était fourrée il y a de ça plus de quatre mois. Elle n’y aurait pas échappé pour autant si le vaisseau n’avait pas explosé, et elle n’avait pas gardé sa tenue impériale avec elle pendant sa tentative d’évasion.

Cela n’aurait rendu la tâche que plus difficile sans faciliter le dénouement pour autant : sans ses cylindres d’identification, elle ne pourrait pas prouver son identité tant que l’équipage de ce croiseur ne l’aurait pas vérifié dans les bases de données impériales. Elle regrettait aussi d’avoir dû laisser tout son équipement à Skywalker lors de sa capture. Son sabre-laser, surtout, vu le temps qu’elle avait pris pour le forger. D’un autre côté, c’était aussi un soulagement car elle n’aurait pas à inventer une histoire farfelue pour se tirer de cette affaire.

Tirée d’affaire, elle ne l’était pas encore vraiment. Alors que tout semblait être terminé, le croiseur impérial ayant verrouillé son rayon tracteur sur sa capsule, la rousse découvrit avec une certaine stupeur que les rebelles ne s’étaient pas payé sa tronche en indiquant avoir envoyé un de leur chasseur chercher du secours lorsque des tirs lasers perdus commencèrent à frôler son vaisseau de fortune, rapidement suivit par le passage un peu trop rapide et proche de deux TIE et d’un X-Wing.

Non, non, non et non !

Bondissant en équilibre sur ses genoux, l’impériale insulta la Force de lui faire un coup pareil ! Elle n’allait pas finir vaporiser au milieu de nulle part parce que certains de ses confrères n’étaient pas capables de faire leur travail correctement et se retrouvait à perdre du temps à récupérer des survivants qu’ils auraient pourtant pu cueillir directement à la source s’ils s’étaient appliqués pendant deux pauvres petites minutes ! Plaquant son visage contre le hublot, elle cherche à voir du regard ce qui se passait autour d’elle, soudainement beaucoup plus intéressée parce qui se passait là dehors plutôt que de chercher un moyen de se tirer de là en un seul morceau. Elle n’aurait pas pu y faire grand-chose de toute façon. Grâce à son génie, les capsules étaient aussi inertes que le vaisseau dont elles s’étaient échappées…

Bravo Shira, bien joué ! Tu aurais pu juste activer la propulsion et te tirer loin des combats ! Au lieu de ça tu es aussi mollassonne et inutile qu’un bantha dans les déserts de Tatooïne !

Fort heureusement, les impériaux savaient ce qu’ils faisaient. Du moins pour les pilotes. Ce n’était pas parfait mais c’était propre. Rapidement, l’amertume et l’anxiété s’effacèrent pour laisser place à une certaine excitation. Son regard aiguisé suivait les TIE qu’elle pouvait voir manœuvrer dans son champ de vision telle un supporter suivant un match de huttball en direct et prête à tout pour soutenir son équipe favorite.

Hélas, son aire de jeu improvisée s’effaça rapidement, sa capsule étant inexorablement happée vers le croiseur. Elle eut une sensation de forte pesanteur un bref instant, lorsque la capsule traversa le bouclier du hangar pour être relâchée à même le sol. L’habitacle trembla un peu sous le choc souple et léger. Déjà, à travers le hublot, elle pouvait voir s’agiter une petite marée humaine faites de blanc et de noirs, ainsi qu’une ou deux autres capsules déjà récupérées. Plutôt que d’attendre de se faire malmener, l’impériale se dépêcha de reculer au fond de la capsule pour venir désarmer le mécanicien endormi, récupérant son blaster pour venir le déposer avec le sien devant la porte du sas. Elle vit plusieurs soldats venir observer depuis la baie d’observation et elle leva les mains pour faire comprendre qu’elle n’était pas une menace. Comme elle s’y attendait, elle n’eut aucune réaction de leur part.

Elle se retourna donc face à la porte, attendant que celle-ci ne soit ouverte par les fusiliers marins du bord, leur armure blanche venant bien vite obscurcir son champ de vision lorsque deux d’entre eux franchir le sas pour venir vérifier l’intérieur de la capsule, leurs armes pointées dans sa direction ainsi que celle du mécanicien. Un autre, derrière eux, vint se saisir des armes avant de ressortir, remplacé par un quatrième. C’est là que les deux premiers s’avancèrent pour venir la saisir plus que vigoureusement par les épaules et la trainer, littéralement, vers la sortie.

« Hé, hé du calme. Tout doux les gars… » répliqua aussitôt la rousse, le visage crispé, sans réfléchir.« Je sais que ça n’est pas évident mais on est tous dans le même camp ici.»

Elle n’eut là encore pas la moindre réponse, même si elle se doutait de ce que les deux pouvaient très bien se dire, ou simplement penser. Que ce n’était pas la première fois qu’ils entendaient ça, ou bien encore qu'elle pût toujours causer. Ils ne faisaient, finalement, que leur travail. Elle se retrouva dehors l’instant d’après, sur le sol bien dur du hangar du croiseur impérial, bien vite accompagné par le corps inconscient du mécanicien, trainé à même le sol par deux autres soldats.

« Enfin sauf lui, bien sûr… Ca va de soi ! » rajouta—elle aussitôt, en jetant un regard vers ses deux gaillards.

L’un d’entre eux lui relâcha finalement l’épaule, son armure en plastoïd couinant alors qu’il venait se placer face à elle, des menottes en mains. Shira les regarda d’un air blasé, mais ne réssita pas, préférant porter son regard vers un des fusiliers qui, un genou à terre, venait prendre le pouls du mécanicien. Elle se fendit aussitôt d’une remarque laconique à son intention.

« Il n’est pas blessé, seulement inconscient. C’est moi qui l’aie assommé en partant. »

Elle obtint une réaction cette fois-ci, le soldat en question tournant la tête dans sa direction. Peut-être surpris, ou tout simplement curieux. L’autre, qui lui tenait l’épaule, se raidit un peu, tandis que le troisième, qui venait de lui passer les menottes, revenait se positionner derrière elle. Les mains entravées, elle hausse légèrement les épaules, un sourire presque amusé et satisfait aux lèvres, avant de dire, sur le même ton, et cette fois-ci avec beaucoup plus de sérieux :

« Je suis le major Shira Brie, du BRI. Je souhaite parler à votre officier commandant ; Quand tout ceci sera terminé, cela va de soi. »

Bien qu'elle l'aurait pu, elle n'appuya pas sa demande de la Force. Elle pouvait attendre; Et puis elle n’allait quand même pas les emmerder dans leur travail, et encore moins déranger le commandant de ce bâtiment alors qu’il était en plein combat.

Si la bataille semblait bien se débrouillé, les chasseurs ennemis commencèrent à montrer du mordant. Peut-être avait-il été surpris parce qu'on osait leur tenir tête au début ou avait-il la grosse tête depuis Apatros mais visiblement, ils reprenaient le dessus petit à petit. Ce n'était pas le cas de leur croiseur léger, que nous dominions encore mais de peu. Aussi, quand un autre bâtiment rebelle apparu, je n'hésitais pas. A un contre un, je serais restée mais là, je préférais ordonner le rappel des chasseur et la retraite. On avait récupéré une demi-douzaine de capsules rebelles, détruit un de leur croiseur et plusieurs chasseurs, c'était une petite victoire bien suffisante à nos yeux.

Alors qu'on était en hyper, j'espérais que nos supérieurs penseront pareils. En tout cas, je récupérais les premiers rapports, notant le mot d'Olstrim en rouge, sur cette prisonnière se réclamant du BRI. Mm.. je ne savais pas trop quoi en penser aussi pris-je le temps, une fois sortie, de contacter le BRI afin de leur envoyer les codes d'identification. Je fus surprise de recevoir une réponse quasi-immédiate, avec ordre de ramener l'agent Brie et tous les prisonniers sur Coruscant. Je ne sais pas si c'était une bonne nouvelle, apprendre que ma patrouille était annulée avant d'avoir même débutée, mais je n'avais pas le choix. J'ordonnais de calculer une route vers la capitale et de sauter dès que possible, puis qu'on transfère la rousse dans une chambre d'invité. On en a toujours quelques-une, même si le Xerxès n'a jamais servi à transporter qui que ce soit de vraiment important. Je fis aussi apporter quelques uniformes, sans grade distinctif, à ces quartiers.

Pour ma part, je fis un saut à la cantine, y prenant deux repas chauds, sur des plateaux différents. Ce serait intéressant de savoir ce qu'un agent du BRI pouvait faire sur un vaisseau rebelle perdu à la dérive. J'arrivais devant la porte de la chambre -dotée de sa propre salle de bain tout de même mais sans plus : c'est juste un logement d'un croiseur léger, pas la suite qu'un destroyer aurait pu lui proposer.

"Je suis le capitaine Vala. Je m'excuse si nous avons été un peu rude, gent Brie, mais on ne s'attendait nullement à trouver des alliés ici. Désirez-vous manger un peu ?"

Suite du combat (bonus de +1 pour le Xerxès pour l'avantage gagné lors des précédents jets)
Jet pour le Xerxès et ses chasseurs
)> 7 / 16
Jet pour les rebelles et ses chasseurs
)> 7 / 10
Les rebelles ont-ils du renfort?
1-12 : non / 13 ou plus : oui
15
Jet pour le BRI
)> 3

Evidemment, les troupes de choc n’avaient pas interrompu leur travail pour son beau plaisir, ce qui suffit à l’agacer un instant, le temps de ravaler sa fierté, et admettre qu’elle aurait été profondément irritée s’ils avaient agi autrement sous son autorité. Ils faisaient leur travail, ce genre de malentendus pouvaient être réglés plus tard, lorsque tout danger aurait été écarté. Qui savait, en effet, ce qui pouvait bien sortir d’une de ces capsules. Elle se laissa donc emmener dans un coin du hangar, alignée avec les autres prisonniers rebelles qui avaient réussi à s’enfuir à temps du croiseur qu’elle s’était chargée de neutraliser. Certains d’entre eux commencèrent à la regarder étrangement, avant de murmurer qu’ils ne l’avaient soient jamais vu, soit qu’elle était la prisonnière qu’ils détenaient à bord depuis tout ce temps. Shira leur rendit qu’un simple sourire moqueur, avant que les soldats ne reviennent, cette fois-ci pour les guider vers les geôles du bord, qu’elle connaissait sur le bout des doigts puisqu’elles étaient identiques à celles dont elle s’était évadée plus tôt. L’espionne nota tout de même que le comportement des soldats de choc qui l’enfermèrent étaient un tout petit plus doux qu’avec les autres prisonniers, comme s’ils n’étaient pas totalement sûr de son identité finalement, et qu’ils ne souhaitaient pas avoir de problèmes plus tard.

Désormais au cœur du vaisseau, ne pouvant ressentir que les secousses qui le touchaient, elle sentit tout de même le léger flottement induit du saut en vitesse lumière, et se résolut à attendre patiemment que l’on revienne la voir. Elle avait perdu des mois entiers chez les rebelles, elle pouvait bien faire grâce d’une heure ou deux à ses frères et sœurs d’armes. Les choses finiraient forcément par s’arranger. La procédure était de vérifier les informations qu’elle avait donné, à commencer par ses codes d’identifications, bien qu’elle n’eût pas ses cylindres, et sa dénomination. Elle ignorait si cet équipage possédait la rigueur qui était attendu de lui, et s’il respecterait les procédures, mais elle n’avait pas remarqué d’indicateurs pouvant amener à le penser. Les soldats de choc avaient été particulièrement efficaces. Elle n’en attendait donc pas moins du reste du personnel.

Elle n’eut finalement pas à attendre longtemps avant qu’un enseigne escorté par deux soldats ne vienne se présenter à sa porte, pour me demander de le suivre hors des geôles. Il sembla vouloir s’excuser, maladroitement, mais il ne semblait pas trop savoir pourquoi, avant de me guider plus loin à bord, dans ce qui ressemblait à des appartements privés. Ce n’était pas spacieux, mais elle n’était pas à bord d’un destroyer stellaire. En comparaison de la cellule à laquelle elle avait finit par s’habituer, cela restait tout à fait acceptable. Elle n’avait pas l’habitude du luxe et des grands appartements, en dehors de celui qu’elle possédait sur Coruscant, gracieusement offert par l’Empereur ou Vader. Remerciant l’enseigne, ce dernier lui spécifia d’attendre ici, et qu’elle ne pourrait pas sortir tant que la capitaine ne l’aurait pas rencontré. Ce qui était une bonne chose. Si le commandant de ce vaisseau venait, c’est que son message était parvenu jusqu’à ses oreilles, et titillé sa curiosité.

Shira regarda un peu autour d’elle une fois l’enseigne partit, vérifiant les tiroirs, les meubles, et tout ce qui pourrait cacher un quelconque appareil d’enregistrement. Puis, une fois plus ou moins rassurée, elle se jeta sous la douche sonique. Elle profita de ce moment pour se détendre une bonne fois pour toute, en chassant de son esprit l’ennui et l’échec de ces derniers mois. Son maitre allait être furieux. Et si ce n’était pas lui, alors ce serait Isard. Pour sûr que la directrice voudra à tout prix découvrir si elle était au courant pour Vader, et si elle n’était pas de retour auprès des siens en tant qu’agent double. Cette idée même révulsa la rousse, qui coupa court à sa séance de relaxation. Une fois sèche, elle regarda les uniformes que l’intendance avait posé là pour elle, une preuve de plus que l’équipage, ou du moins le capitaine, avait fait ses recherches et obtenu la preuve de son identité. Elle laissa la plupart des vêtements de côté, leurs tailles bien trop grandes, pour finalement jeter son dévolu sur la tenue sombre un peu trop cintrée. Plutôt être mal à l’aise que de paraître totalement débraillée. Pour le reste l’intendance n’avait pas laissé de grades, ou autres accessoires.

Elle était en train de finir de clipser les boutons de sa tunique lorsque l’on sonna à la porte, et qu’une femme se porta à l’intérieur. La rousse fit un quart de tour pour venir la jauger du regard, ses yeux émeraudes se posant sur son grade, la capitaine donc, avant de porter son attention sur les deux plateaux qu’elle avait en main.

« Je suis le capitaine Vala. Je m'excuse si nous avons été un peu rude, gent Brie, mais on ne s'attendait nullement à trouver des alliés ici. Désirez-vous manger un peu ? »

« Ne vous excusez pas, capitaine. Votre méfiance et votre prudence font que je suis de retour parmi les miens. » répondit l’espionne en tendant son bras vers la petite table qui faisait un des angles de la pièce. Elle n’avait fait que son travail, sans connaître l’identité de la personne qui avait pu la guider jusqu’à cette proie facile. « Je vous avais cependant offert ce vaisseau sur un plateau, avec ce signal de détresse. »

Elle avait fini sur un ton un peu amer, avant d’inviter la capitaine à s’asseoir, après avoir passé un revers de main sur son uniforme pour en effacer les derniers plis. Est-ce qu'elle leur en voulait ? Oui, toujours un peu. Puis elle tira la chaise à son tour, pour venir s’installer souplement. Là, elle vînt attacher ses cheveux en un chignon improvisé mais assez soigné, puis sortit les couverts de leur emballage avant de proposer de l'eau à la militaire.

« Comment s’est déroulé la fin du combat ? Des pertes de notre côté ? J’imagine que vous avez contacté le BRI, sinon je ne serais pas ici, à partager un repas avec vous.. »

« Ne vous excusez pas, capitaine. Votre méfiance et votre prudence font que je suis de retour parmi les miens,» me répondit l'agent du BRI.[/ci] Je vous avais cependant offert ce vaisseau sur un plateau, avec ce signal de détresse. »

[i]Je savais qu'il y avait de bons agents dans le BRI, comme dans tous les services bien sur, mais j'étais un peu dubitative. Neutraliser un croiseur léger ne pouvait pas être si facile que cela, surtout sans se faire pincer pendant l'opération. Les systèmes pour atteindre un tel objectifs sont plusieurs et séparés, souvent avec du monde autour. Je voyais donc mal comment cette femme aurait pu le faire. Je posais le plateau sans la contredire, parce qu'elle était un agent du BRI et qu'il lui suffisait d'un rapport pour envoyer tout mon équipage, moi comprise, dans une cellule.

"C'est ce qui nous a permis de vous retrouver mais c'était un pur hasard, madame. Le Xerxès n'était qu'en transit et non en patrouille. A quelques minutes prêt, nous serions passés sans le voir."

Ce n'était que la vérité mais il fallait admettre que la chance a joué son rôle dans cette affaire, comme lors de ma traque des pirates de Taris.

« Comment s’est déroulé la fin du combat ? Des pertes de notre côté ? J’imagine que vous avez contacté le BRI, sinon je ne serais pas ici, à partager un repas avec vous.. »

"Et bien, un second croiseur est arrivé au secours du premier. Je pense que nous aurions pu le neutraliser si un troisième n'avait fait son apparition. A deux contre un, j'ai préféré battre en retraite plutôt que de donner une victoire facile à l'ennemi, surtout si d'autres appareils étaient en route."

Et ignorant si des renforts allaient arriver, en plus. Et cela, j'en doutais un peu : j'avais du être le capitaine le plus proche. Est-ce que d'autre avait pu percer ce message de détresse aussi ? Et s'ils avaient fait un saut pour aller voir, peut-être venaient-ils seulement d'y arriver, avec des rebelles déjà parti et une épave dont ils ne peuvent rien faire. Ce serait amusant de le découvrir, mais ne nous leurrons pas : je ne saurais jamais ce genre de chose. Le BRI pourrait le découvrir, lui, toutefois mais jamais ils ne le diront à un petit capitaine comme moi.

#Quand au résultat de la bataille, je pourrais vous donner une copie de mon rapport, si vous le souhaitez," dis-je comme si j'aurais eu le choix de toute façon, "mais pour résumer, nous avons une demi-douzaine de morts à bord, plus trois pilotes de tie. L'ennemi a perdu un croiseur et sept chasseurs. Nous avons fait douze prisonniers, comme vous le savez. Malheureusement, ce sont tous de simples hommes du rang. Vos supérieurs ont demandé qu'ils leur soient confié à notre arrivée à Coruscant."

J'ignorais si l'agent Brie avait le droit de savoir ou non où nous allions mais sans consigne, je me disais qu'elle aurait envie de savoir, ne serait-ce que pour préparer son rapport. Et puis, c'était une façon de répondre à sa dernière question. Elle devait bien se douter, de toute façon, que sinon, elle serait toujours dans une cellule.

Garde le plus élevé )> 18

« C'est ce qui nous a permis de vous retrouver mais c'était un pur hasard, madame. Le Xerxès n'était qu'en transit et non en patrouille. A quelques minutes près, nous serions passés sans le voir. »

« Mais vous étiez là, c’est ce qui compte, au final. »

Elle avait répondu sur l’instant, en inclinant légèrement la tête en direction de la capitaine, pour lui faire comprendre que ce n’était finalement pas le plus important, et qu’elle était satisfaite de pouvoir finalement se poser dans un endroit sûr, ou du moins nettement plus sûr qu’un croiseur rebelle perdu au milieu de l’espace. Elle avait toujours des questions qui lui trottait dans un coin de la tête, et elle n’avait toujours pas chassé son agacement de voir son œuvre réduite à néant alors qu’il n’y avait absolument aucune raison de détruire le navire dans lequel elle était retenue prisonnière. La rousse n’allait pas tout de suite l’agresser, elle avait besoin de s’assurer que le moment était le bon, et que l’ensemble des cartes étaient dans sa main, et non l’inverse. Elle s’en voudrait de devoir faire subir la même chose à des compatriotes parce qu’ils se seraient vexés et envoyée au fer juste parce qu’elle était du BRI et remettait en question leurs méthodes. Shira allait y venir, elle avait besoin de connaître la vérité, mais c’était une compulsion qu’elle pouvait tenir en laisse pour le moment.

Le Madame était ce qui l’avait quelque peu prise au dépourvu, finalement. Elle en avait reposé sa fourchette, n’ayant pas l’habitude que l’on s‘adresse à elle de cette manière. La surprise laissa cependant rapidement place à un sentiment de fierté, ainsi qu’une fine couche de suspicion. La capitaine se serait elle renseignée plus que nécessaire à son sujet ? Ou bien le BRI avait-il simplement répondu en lui poussant son dossier militaire qui n’était pas classifié ? Elle ne résista pas à la tentation soudaine, corruptrice de laisser son aura glisser dans la Force pour venir gratter en surface l’esprit de la militaire, et y découvrir que ce n’était finalement qu’un léger sentiment d’inquiétude et de peur mêlé à une forte prudence qui l’animait. Cela revigora la confiance de la jeune rousse, tout en flattant grandement son égo. Elle avait toujours retirée une forte satisfaction à instiller ce genre de présence autour d’elle, et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi l’officier assise pratiquement en face d’elle puisse ressentir cela. Le BRI n’avait certes pas la même réputation que le BSI dont elle ne faisait plus partie à part entière, mais le Bureau savait entretenir le doute quant à ses véritables intentions. Isard était la parfaite incarnation de cet état d’esprit.

Commençant finalement à porter la nourriture à sa bouche, retrouvant là un goût déjà plus appétissant qu’à bord du croiseur rebelle alors que celle-ci était probablement identique, l’espionne se détendit un peu mieux en sachant qu’elle avait définitivement toutes les cartes en mains pour avancer sur le sujet qui l’intriguait depuis qu’elle avait dû s’échapper par elle-même de sa prison. Shira allait cependant d’abord écouter l’explication de la militaire. Elle n’était pas mal polie au point de l’interrompre, tout de même. La capitaine était une alliée, non une ennemie qu’il fallait cuisiner avec vigueur.

« Et bien, un second croiseur est arrivé au secours du premier. Je pense que nous aurions pu le neutraliser si un troisième n'avait fait son apparition. A deux contre un, j'ai préféré battre en retraite plutôt que de donner une victoire facile à l'ennemi, surtout si d'autres appareils étaient en route. »

Elle n’était pas stratège, et préférait largement se jeter corps et âme dans la bataille mais elle était plutôt contente dans sa condition actuelle que la capitaine n’ait pas choisi de tenter Bogan et de les tuer tous en voulant montrer qu’elle était capable de gérer une situation qui sur le papier ne l’était pas vraiment à cent pour cent.

« Quand au résultat de la bataille, je pourrais vous donner une copie de mon rapport, si vous le souhaitez »

« J’en aurais besoin pour corroborer les faits, en effet. » dit-elle, juste avant de porter la petite bouteille d’eau fournit avec le plateau au bout de ses lèvres.

« Mais pour résumer, nous avons une demi-douzaine de morts à bord, plus trois pilotes de tie. L'ennemi a perdu un croiseur et sept chasseurs. Nous avons fait douze prisonniers, comme vous le savez. Malheureusement, ce sont tous de simples hommes du rang. Vos supérieurs ont demandé qu'ils leur soient confié à notre arrivée à Coruscant. »

Si la rousse afficha une légère moue à l’écoute des pertes, la chose lui passa pourtant au-dessus de la tête. La guerre était atroce et prenait des vies, c’était ainsi. Au moins étaient-ils partis pour une cause juste, et non sans but. Et puis ils avaient participé à la sauver elle, une Main de l’Empereur. Elle en valait nettement la peine, ce vaisseau tout entier et son équipage en valait nettement la peine. Mais si cela, bien sûr, ils l’ignoraient. Quoi que peut-être que le savoir les inspirerait…

L’idée s’évapora aussi vite qu’elle était apparue, balayée par le non-sens qu’elle portait, et par la révélation qu’elles faisaient route vers la capitale, et non le premier avant-poste venu, où le BRI pourrait la récupérer en toute discrétion. Si elle cacha sa surprise et son incompréhension, Shira se demanda aussitôt si c’était le BRI qui avait répondu à la missive de la capitaine, ou bien l’Empereur par le biais du Palais Impérial. Il devait sans doute s’agir d’Isard, il ne pouvait s’agir que d’elle. Son Maitre n'aurait pas réagi, et aurait laissé faire. Il avait d’autres moyens de la contacter. Oui, ce devait être Isard. Le fait que Vader est déserté, et que ce dernier lui ait forcé la main il y a des années pour qu’elle soit à son service y était probablement pour quelque chose.

Il était cependant trop tôt de toute façon pour s’inquiéter de ce que la Directrice pouvait bien avoir en tête. Shira se moquait bien de ce qu’elle pouvait bien penser d’elle, de toute façon. Le moment était plutôt venu de profiter de la situation dans laquelle elle se trouvait maintenant, et de voir ce que la capitaine avait à dire de ce qu’elle avait bien pu voir, interpréter et penser, en volant à son secours. Sa nervosité était distrayante.

« Vous auriez eu d’autres prisonniers d’une plus grande importance si vous vous étiez abstenu de détruire le croiseur dans lequel je me trouvais dès votre arrivée, et qui était désarmé. Nous avons perdu des données précieuses stockées dans les ordinateurs de bord. Ce ne sera pas facile à justifier. »

« Je me dois de m'inscrire en faux, madame. Ce n'est pas aussi simple que cela. Neutraliser ce croiseur était une chose mais neutraliser son équipage n'aurait pas été si simple. »

Oh, la capitaine montrait déjà les dents, que c’était adorable ! Si prompt à défendre son équipage, et sa propre intégrité. Shira fit mine de ne pas réagir, même si son avis sur la question était différent. Elle n’était pas une experte de la stratégie, n’ayant absolument aucune expérience aux commandes d’un navire de guerre. Cela n’avait jamais fait partie de son éducation. Elle était une pilote avant tout, trouvant son aise dans la tactique et, parfois, dans l’art opératif. La rousse savait prendre l’initiative sur le moment pour faire la différence mais n’avait pas cette vision que les officiers de pont pouvaient avoir concernant le combat naval dans son ensemble. L’impériale face à elle tenta d’abord de justifier son approche en essayant d’amener des éléments extérieurs à la situation, en mettant en avant son manque de préparation, et de ressources tant humaines que matérielles. Shira pourrait vérifier cela plus tard, lorsqu’elle aurait effectivement accès aux documents auxquels la capitaine faisait mention, mais pour l’isntant sa conviction était tout autre. Principalement parce qu’elle savait que l’équipage, à bord, n’aurait pas pu offrir de réelle résistance à un abordage. Elle avait prit soin de rendre leur coordination difficile, pour ne pas dire impossible, de sorte à ce que les équipes d’abordages puissent méthodiquement réduire les poches de résistance l’une après l’autre.

Pour le reste de son argumentaire, Shira n’avait pas vraiment d’opposition à faire. C’était hors de son domaine de compétences, et ce que disait la capitaine sembla faire sens. Elle n’aurait pas aimé s’offrir en une cible statique et facile à bord de son appareil. Elle pouvait donc comprendre les propos de l’impériale.

« Il est donc très probable que nous n'ayons fait aucun prisonnier alors, et pire : vous seriez peut-être même encore entre leurs mains. »

C’était une possibilité, bien qu’elle ne se serait jamais laisser capturer facilement cette fois-ci. Avec ses capacités, elle serait sans doute parvenue à se frayer un chemin malgré tout. Quitte à tuer tout le monde, si nécessaire. Peut-être aurait-elle dû commencer par ça, d’ailleurs, plutôt que de chercher à obtenir une aide extérieure. Il était impossible cependant de savoir si cela aurait fonctionné, désormais. Enfin, si des renforts rebelles étaient arrivés, ce n’était pas de sa faute. Les rebelles à bord n'avaient strictement aucun moyen de les appeler, cela devait donc être à cause des chasseurs en patrouille au moment de son évasion.

« Au final, tout cela n'a guère d'importance car je n'ai pas ordonné la destruction du croiseur. L'enregistrement des communications vous le confirmera : j'ai donné ordre de détruire sa propulsion, dans l'espoir que cela convaincra ces traîtres de ne pas résister quand je les aborderais. Il est hélas impossible de dire si ce sont les tirs de mes pilotes sur les moteurs qui ont entrainé cette explosion ou si c'est la mauvaise maintenance rebelle qui en est la cause. Je pense, et je le mettrais dans mon rapport, que la seconde hypothèse est le plus probable. Ne s'attendant pas à ce que ce vaisseau soit engagé au combat, ils ont fait preuve de négligence et leur générateur n'a pas supporté les quelques tirs que leur navire a subis et est entré en surcharge. »

Finissant une bouchée du plat, l’impériale reposa ses couverts sur les côtés du plateau, avant de venir s’essuyer le coin des lèvres, pour supprimer un sourire. Shira comprenait mieux ce qui s’était passé, désormais, et ne croyait pas une seule seconde à l’explication de son interlocutrice. Elle avait été libre à bord pendant assez de temps pour constater que malgré leurs ressources limitées, les rebelles prenaient soin du peu de matériel qu’ils avaient à leur disposition. La salle des machines lui avait semblé en parfait état. C’était probablement une erreur d’un de ses membres d’équipage, peut-être d’un de ses pilotes vu le résultat obtenu. Est-ce qu’elle lui en voulait ? Un peu, oui. D’un autre côté, le fait qu’il n’y ait plus de preuves arrangeait aussi ses affaires…

« Détendez-vous capitaine, ce n’était pas une accusation, seulement une critique. Vous ne pouvez pas nier le fait qu’avec ce croiseur, nous aurions pu obtenir des données précieuses quand aux mouvements des forces rebelles. Des données qui nous auraient permis de venger les centaines de milliers de morts qu’ils ont causé récemment. Nous avons perdu une opportunité. »

Elle faisait bien sûr allusion à la destruction de l’Etoile de la Mort, mais les rebelles avaient causé bien d’autres tragédies. Cette dernière en elle-même ne l’aurait pas dérangé si les hommes à son bord avaient pu s’échapper avant l’annihilation. Si elle comprenait la volonté de son maitre, elle ne saisissait pas l’intérêt de dilapider autant de ressources dans un projet aussi pharaonique.

« Pour ma part, je serais incapable de porter le moindre jugement sur vos actions dans mon rapport. » Ce qui était faux, bien évidemment. Si cela lui permettait de sortir sans encombre d’une embuscade d’un enquêteur opportuniste, elle n’hésiterait pas une seule seconde. Cela restait hypothétique, cependant, et ne faisait pas partie de ses intentions pour le moment. «  Le fait est que je suis ici grâce à vous, et à l’action de votre équipage. Cela sera noté, bien évidemment. Cependant, ce qui suffit à me convaincre ne le sera peut-être pas pour le BRI, et sans doute encore moins pour le BSI. Surtout lorsque vous n’avez aucune preuve concrète pour étayer votre hypothèse, et que vous ramenez avec vous des prisonniers qui donneront sans doute une tout autre version de cette affaire. »

Oh, ils allaient parler. Peut-être pour ne rien dire, mais ils allaient parler. Le BRI était doué pour cela. Et si ce n’était pas lui, alors ce serait le BSI, avec tous les aléas que cela pouvait avoir. Leur… brutalité menait toujours à des aveux, mais pas nécessairement les bons. Souvent forcés, par ailleurs.

« J’espère par ailleurs que vous avez pris soin d’isoler chacun des prisonniers que vous avez pu récolter. Je sais par expérience que votre navire ne dispose pas du luxe d’un destroyer stellaire, et que vous pouvez facilement manquer de place, mais c’est une nécessité à prendre pour faciliter leur interrogatoire par la suite. Nous ne voulons pas qu’ils puissent monter une histoire de toutes pièces. »

Qui plus est la solitude les feront réfléchir. Rajoutez quelques coups bien placés ou un petit jeu mental et les informations avaient tendance à sortir de leurs bouches sans qu’ils aient le temps d’y penser. Cela facilitait les choses, lorsqu’il fallait leur tirer les vers du nez. Qui sait, peut-être qu’ils se souviendraient d’une information suffisamment juteuse pour leur faciliter la vie à toutes les deux. Parfois, les bruits de couloirs remontaient des indications précieuses.

« Cela serait préjudiciable. »

« Je doute qu'ils soient assez compétent pour en inventer une que le BRI pourrait croire, voyons. Pour le reste, je n'ai qu'un croiseur, madame, et j'ai fait au mieux de ce que je pouvais pour les isoler. Ils sont soit seul dans leur cellule, soit par deux. Je ne peux faire autrement : toutes nos cellules sont pleines. »

Ah, combien de fois elle avait entendu cette petite litanie ? Les rebelles sont incompétents, abrutis, moins que riens, tels des insectes qu’il suffisait d’écraser d’un talon de botte pour les faire taire à jamais. Elle-même entretenait facilement ce discours, mais il était évident qu’il y avait une part non négligeable de mensonge et d’ignorance dans pareils propos. L’Etoile de la Mort n’aurait pas été détruite si facilement si ces terroristes ne possédaient pas mieux que le cerveau d’un bantha. Ils n’auraient pas pu mener d’autres opérations audacieuses par le passé s’ils avaient été si bêtes. Il était possible de tenir un tel discours pour la propagande, à condition de savoir la réalité qu’il masquait, à savoir que la rébellion devenait un danger bien trop important pour être ignoré. Il n’était plus suffisant désormais de se contenter de ses acquis. Les loyaux serviteurs de l’Empire se devaient de sortir de leur apathie, de leur zone de confort. Ils devaient aussi retirer leurs œillères, et accepter de regarder ce qu’il se passe à côté de chez eux. Parce que le rebelle est aussi coriace et pernicieux qu’un nuisible. Il doit être traité à la hauteur du danger qu’il représente. Les mondes libérés récemment, dont ses interrogateurs étaient si fiers de lui pendre au nez, se devaient d’être mâtés sur l’instant, avant que l’immobilisme n’entraine une réaction en chaine ne puisse contenir, et gérer.

« Ce ne sont peut-être que des terroristes de bas étage, mais retenons-nous de les sous-estimer pour cela. L’Empire a assez souffert de ce comportement. » dit-elle en reposant son verre, et en retournant le reste de steak dans son assiette pour venir le tartiner du fond de purée qui lui restait.« Concernant vos prisonniers, je vous suggère pour ceux non isolés de vous assurer qu’ils ne puissent pas adresser la parole à leur camarade de cellule. Quitte à les attacher, et à les bâillonner entre les repas. »

Ce n’était pas très propre, mais ce n’était pas contraire au règlement non plus. Tant qu’il n’y avait pas de coups portés, personne ne pourrait rien leur reprocher. Elle s’en assurerait si jamais elle appliquait ses recommandations. Qui plus est, qui irait dire quoi que ce soit, à bord de ce vaisseau ? Ils avaient perdu des membres de leur équipage, peut-être même des amis, dans cette attaque. A cause de ces salopards de rebelles. Concernant les prisonniers, ce ne serait rien en comparaison de ce qui les attendaient. Parce qu’ils étaient des terroristes, et parce qu’Isard voudra à tout prix savoir ce qu’ils savaient de son espionne.

Shira mangea la dernière portion de son repas, l’air ailleurs. Ah, Isard… C’était sans doute la personne dont elle devrait se méfier le plus en arrivant sur Corsucant.

« Pour le reste, j'ai demandé qu'on les traite ainsi : deux repas par jour, à horaire décalé pour leur faire perdre la notion du temps, avec le minimum pour qu'il ne dépérisse pas pendant le trajet. Pareil pour leur éclairage : il sera coupé de façon aléatoire. Pas de sortie, non plus. Certains sont assez agressifs, surtout le non-humain, un barabel. Et mes hommes ont ordre d'utiliser le mode paralysant s'ils se montrent violent. »

Mh. Shira reconnaissait bien là les recommandations du BSI sur le traitement des prisonniers pendant leur transfert. C’était… si incomplet, mais ce n’était pas la faute de la capitaine. Elle ne faisait que suivre les ordres, rien de plus. La preuve que les impériaux savaient respecter la vie, et la dignité de leurs prisonniers. Cependant, ce n’était pas suffisant aux yeux de l’espionne chez qui cette pensée raviva un désir de vengeance vis-à-vis de ceux qui l’avaient séquestré malgré son apparente bonne foi.

« Non, je vous conseille de maintenir l’éclairage en permanence. Si vous souhaitez vraiment leur faire perdre la notion du temps, vous ne devez pas leur offrir le moindre cycle. Vous voulez aussi les maintenir dans un état d’éveil permanent, pour les fatiguer. Evitez seulement les coups, le BRI ou le BSI se chargeront de leurs cas une fois que vous les aurez livré. Ce que vous pouvez faire, en attendant, c’est les préparer pour ce qui les attendra par la suite. »

Reposant ses couverts, poussant un peu le verre de côté, elle finit par poser ses deux mains sur le rebord de la table, avant d’incliner la tête vers la militaire, une fois de plus. Cette fois-ci avec un sourire sincère aux coins des lèvres.

« Mais assez discuté de ces raclures pour aujourd’hui. Dans combien de temps serons-nous sur Coruscant ? » L’espionne avait besoin de savoir de combien de temps elle disposait avant de voir débarquer d’autres agents du BRI, ou pire, du BSI. Elle n’avait pas peur d’eux, elle saurait s’en défaire si nécessaire. Elle devait seulement planifier la suite. « Puis parlez-moi plutôt de vous, capitaine. Vous avez pu lire mon dossier, du moins ce que le BRI aura sans doute bien voulu vous fournir. Epargnez-moi la nécessité de devoir le faire moi-même, à notre arrivée, voulez-vous ? »

« Ce ne sont peut-être que des terroristes de bas étage, mais retenons-nous de les sous-estimer pour cela. L’Empire a assez souffert de ce comportement. »

Je me demande à quel moment j'ai laissé entendre que je sous-estimais ces terroristes. Ils agissent depuis longtemps, et parfois impunément, contre l'Empire et ont enregistré un succès à Apatros, quelque soit la vérité dans ce que la propagande impériale en a dit. Si je les avais sous-estimé, je serais restée me battre contre ces deux croiseurs, où j'aurais abordé sans réfléchir celui qu'elle avait immobilisé. Non, les rebelles ont de bons éléments, forcément vu que certains sont d'anciens membres de la flotte, des déserteurs comme Liafès. Et là, dans mes propos, j'estimais juste que le BRI était plus que compétent pour défaire les noeuds des mensonges de mes prisonniers pour tirer la vérité.

« Concernant vos prisonniers, je vous suggère pour ceux non isolés de vous assurer qu’ils ne puissent pas adresser la parole à leur camarade de cellule. Quitte à les attacher, et à les bâillonner entre les repas. »

« Pour le reste, j'ai demandé qu'on les traite ainsi : deux repas par jour, à horaire décalé pour leur faire perdre la notion du temps, avec le minimum pour qu'il ne dépérisse pas pendant le trajet. Pareil pour leur éclairage : il sera coupé de façon aléatoire. Pas de sortie, non plus. Certains sont assez agressifs, surtout le non-humain, un barabel. Et mes hommes ont ordre d'utiliser le mode paralysant s'ils se montrent violent. »

« Non, je vous conseille de maintenir l’éclairage en permanence. Si vous souhaitez vraiment leur faire perdre la notion du temps, vous ne devez pas leur offrir le moindre cycle. Vous voulez aussi les maintenir dans un état d’éveil permanent, pour les fatiguer. Evitez seulement les coups, le BRI ou le BSI se chargeront de leurs cas une fois que vous les aurez livré. Ce que vous pouvez faire, en attendant, c’est les préparer pour ce qui les attendra par la suite. »

"Bien madame, ce sera fait."

Je n'approuvais pas ce genre de traitement, qui ne pouvait que renforcer nos détracteurs, car c'était de la torture, sans forcément être si productif que cela. Hélas, elle avait donné l'ordre et j'y obéirais. Au moins ne suis-je pas obligée de les torturer physiquement.

« Mais assez discuté de ces raclures pour aujourd’hui. Dans combien de temps serons-nous sur Coruscant ? Puis parlez-moi plutôt de vous, capitaine. Vous avez pu lire mon dossier, du moins ce que le BRI aura sans doute bien voulu vous fournir. Epargnez-moi la nécessité de devoir le faire moi-même, à notre arrivée, voulez-vous ? »

"Il faudra moins de vingt-deux heures, madame, pour regarder Coruscant."

C'était une réponse facile à donner, vu que c'était le temps qu'il nous avait fallu pour arriver jusqu'au lieu de l'escarmouche. Et puis, un bon capitaine devait savoir ce genre de chose, surtout avec des passagers pouvant avoir ce genre de question en tête. J'imagine qu'elle souhaitait non pas nous faire aller plus vite mais savoir combien de temps elle avait pour faire son rapport, et questionner mon équipage sur ce qui s'était passé.

"Quand à moi, il y a peu à dire. Je suis l'aînée d'un couple d'ingénieurs de Yaga Minor, qui a décidé de s'engager à l'académie impériale une fois majeure et j'ai servi principalement dans la Bordure Extérieure, avant d'obtenir cette promotion au milieu de la pandémie."

Et je ne la devais non à mes compétences mais bien à cette sinistre pandémie, qui a causé tant de morts au sein de la Flotte. J'avais perdu quelques amis à cause d'elle, et je doutais que notre Empereur soit derrière cela, malgré les propos du traître Thrawn. Sa vidéo était un tissu de mensonge mais qu'attendre d'autre d'un non-humain, après tout ? Mon soucis, c'était que je ne comprenais pas pourquoi autant de monde l'avait suivi dans sa désertion.

"Quand au Xerxès, il est un vieux croiseur et dédié aux patrouilles anti-pirates. On a d'ailleurs, récemment, défait un réseau de ces crapules entre Félucia et Taris. C'est là que nous avons eu des pertes. J'ai bien sur fait une demande pour les remplacer mais mon vaisseau est loin d'être prioritaire, m'a-t-on dit, et je devrais attendre."

J'épargnais, aussi, les propos qu'on m'a tenue sur ce que je pouvais faire pour accélérer les choses. Tss, il y a des gens vraiment indigne de l'uniforme. Enfin, c'était des exceptions et j'ai juste eu la malchance de tomber sur un responsable sexiste qui tenait un peu trop à participer au repeuplement de la galaxie. Pour ma part, je préférais éviter, car cela m'obligerait à prendre un congé et pouvait porter tort à ma carrière. Pour le reste, je pense que c'était prétention de mentionner la position de ma famille, et qu'elle risquait de le prendre comme une tentative d'intimidation, sans compter que je n'ai jamais aimé utiliser mes parents et mon grand-père pour favoriser ma carrière, au contraire de certaines de mes connaissances.

Et puis, je suis sure qu'elle jettera quand même un oeil sur mon dossier, pour vérifier tout ça, voir mes notes à l'académie, où j'ai tout de même fini dans le premier tiers de ma promotion, ce qui n'est pas rien. Et puis, de toute façon, je suis sure que le BSI a fait une enquête sur moi après cette histoire sur Taris. C'était normal de s'interroger sur un simple capitaine qui cause l'arrestation d'un colonel pour détournement de fond, de corruption, de kidnapping et piraterie, et de façon publique.

Bien. Elle aimait entendre cela. L'acceptation, sans le moindre signe apparent de protestation. Shira ignorait si le BRI avait transmis des informations sur son rang, et sa position au sein du bureau. La logique voudrait qu’ils l’aient à minima informée sur son grade, le reste étant bien trop sensible pour être signalé à un simple capitaine de vaisseau, qui plus est d'un croiseur. Ce genre d'information n'était même pas nécessairement transmise à un grand amiral ! Conserver le secret de l'information prévalait sur le reste. Hélas, avec ce qui s'était passé avec Vader, puis Skywalker, les rebelles allaient se montrer ultra vigilants à son sujet. Désormais, il serait difficile de tenter quelque chose contre eux, et leurs alliés. C'était ce qui la tourmentait le plus, finalement : de ne plus pouvoir accomplir son travail, sa mission, ce pourquoi elle était prédestinée. Cela, et le fait que l'Empereur, son maitre, n'avait toujours rien dis; rien fait pour la contacter, et lui dire ce qu'il attendait d'elle désormais.

« Il faudra moins de vingt-deux heures, madame, pour regagner Coruscant. »

Vingt-deux heures. C'était à la fois trop court, ainsi qu'un soulagement. Trop court, parce qu'il lui fallait encore terminer d'inventer une histoire crédible pour Isard et le BSI, qui l'attendraient au tournant pour fondre sur elle comme des vautours désireux de tourner définitivement la page de Vader. La Directrice ne l'avait jamais vraiment apprécié. Un soulagement, cependant, car elle pourrait faire un rapport en personne à son maitre, si celui-ci le désirait. Il allait sans doute la sanctionner, elle le méritait pour ne pas avoir lu entre les lignes, et prévu ce que Vader allait faire : trahir, pour protéger son fils. Quelle idée, d'ailleurs, alors qu'il n'était rien d'autre qu'un traitre qu'il serait sans doute impossible de sauver ! Il aurait dû se contenter de sa fille, s'assurer qu'elle ne risquait rien des mains et de l'esprit de ce sith dont il lui avait parlé ; ce Vitiate. Au lieu de cela, il l'avait perdu elle aussi, peut-être à tout jamais. Quel magnifique exemple de paternité... Si ça se trouve, ce même sith lui avait menti sur toute la ligne ! Comment pouvait-il avoir pu vérifier une telle chose en quelques instants, lors de leur face à face sur Alderaan ?

« Quand à moi, il y a peu à dire. Je suis l'aînée d'un couple d'ingénieurs de Yaga Minor, qui a décidé de s'engager à l'académie impériale une fois majeure et j'ai servi principalement dans la Bordure Extérieure, avant d'obtenir cette promotion au milieu de la pandémie. »

La réponse de la militaire la sortit de ses pensées avant qu’elle ait pu finir sa réflexion, laissant l’espionne sans réponses. Elle plissa le front, être dérangée dans sa réflexion était une chose qu’elle détestait. Shira réprima son agacement, cependant, avant que celui-ci n’ait pu s’extérioriser. Elle ne pouvait pas en vouloir à la capitaine de répondre à sa question, qui plus est sans hésiter, ou même prendre le temps de réfléchir. Bien, à moins de s’être longuement préparée pour cela, c’était une preuve d’honnêteté ; Et puis à moins d’être acculée par Isard ou le BSI, il avait peu de chance qu’elle aille vérifier la véracité de ces informations. Son pedigree ne l’intéressait peu. Elle avait seulement posé la question pour détourner le sujet, et essayé de faire se relâcher un petit peu la capitaine qui, malgré son air un peu décontracté, était clairement toute coincée. Cette femme avait besoin de se détendre, elle n’allait pas la manger toute crue sans raisons. Bon, ok, elle était du BRI, les gens avaient tendance à devenir psychorigides en leur présence, mais tout de même ! Elle venait de lui sauver la vie, elle n’allait pas la jeter dans un caniveau pour cela, que diable !

« Quand au Xerxès, il est un vieux croiseur et dédié aux patrouilles anti-pirates. On a d'ailleurs, récemment, défait un réseau de ces crapules entre Félucia et Taris. C'est là que nous avons eu des pertes. J'ai bien sûr fait une demande pour les remplacer mais mon vaisseau est loin d'être prioritaire, m'a-t-on dit, et je devrais attendre. »

« Mh, les conditions sont difficiles en ce moment. Mais je ne doute pas que le Xerxès retrouvera son complément d’équipage et de matériel assez rapidement. » répondit-elle avec un ton un peu plus encourageant.

Elle y veillerait. Ce ne serait pas difficile de tirer les bonnes ficelles pour que cette femme et son navire retrouve son plein potentiel. Du moins, une fois qu’elle aura passé le coupe-gorge que le BRI ou le BSI essayerait de lui glisser le long du chemin. C’était le moins qu’elle pouvait faire pour la remercier. Shira finit de ranger les couverts sale et le verre vide au milieu de son plateau dans le même temps, avant de venir pousser sa chaise en arrière et se lever souplement.

« Bien, je vais devoir rédiger mon rapport avant notre arrivée sur Coruscant, pour que le Bureau puisse avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Je vous remercie d’être venu me voir en personne, capitaine. »

Tendant la main vers la sortie, elle fit signe que le plateau pouvait rester là, qu’elle s’en chargerait elle-même. Puis, Shira accompagna la capitaine jusqu’à la porte, pour la remercier encore une fois.

« Oh, capitaine. Pandémie ou pas, c’est vous qui êtes aux commandes de ce vaisseau désormais. Persévérez, vous faites du bon travail. »