Trouble en famille [PV Alec-pnj]

Une petite pile de livres était posée sur la table de chevet, à côté de la lampe, d’autres par terre et le reste se trouvait sur le rebord de fenêtre. Roulé en boule dans son lit depuis… trop longtemps, Alec soupirait environ toutes les trente-sept secondes, en essayant de trouver le sommeil. Il ne tombait pas souvent malade, à part les rhumes quand il ne se couvrait pas assez. Mais ici… Il se retourna encore cinq fois, revint sur sa position initiale puis resserra la couverture sur lui en tremblant. Il était malade, le monde était malade, Nekaryss dormait depuis deux semaines et en plus, VA-3P0 voulait tant le temps lui faire manger des fruits et de la soupe pour « rester en forme ». Et en plus, en plus, ce qu’il lui avait dit… Il renifla, en y repensant, encore sous le choc de l’annonce. Il ne comprenait rien… Et ça l’épuisait encore plus… En plus, si c’était elle, sa vraie maman, pourquoi elle l’avait abandonné, si c’était pour le retrouver ici exprès ??

Il somnolait depuis quelques heures lorsque Vapo revint dans la chambre et lui dit que sa mère était réveillée. Il tiqua un peu, en se demandant comment Vette pouvait être là et pourquoi elle dormirait, si c’était le cas, puis la mémoire lui revint d’un bloc. Il se leva difficilement, s’enroula autour du plaid, prit son carnet avec lui puis passa dans le couloir. Nauséeux et fiévreux, mais au moins, il arrivait à marcher. Jusqu’à la chambre, avec la porte entrouverte. Sur le pas de la porte, il s’arrêta quand même un peu. C’est que c’était… Enfin, effrayant ! Il y avait des tubes partout et Vapo lui avait déjà dit où on branchait les gens pour les maintenir pendant qu’ils dormaient longtemps. Il y avait des détails qu’il n’avait pas eu envie de savoir… Après un instant, il s’approcha, tenant le plaid d’une main et le carnet de l’autre. Il grimpa sur le lit pour s’asseoir à côté d’elle, sans faire de manières, toujours pieds nus.

"C’est pour toi."

Dans le carnet, il avait dessiné Vette à la maison, pendant qu’elle montait un meuble, puis la maison vue de dehors, puis le chat qui venait à la fenêtre réclamer à manger tous les matins, puis elle-même, quand elle dormait encore. Dessiner et lire l’avaient occupé et motivé à ne pas penser à la nausée et aux poussées de fièvre. Ni à penser aux révélations… Il la fixait et la dévisageait, en donnant les dessins, pas à la recherche d’une réaction mais occupé à se demander si c’était bien vrai… Il avait du mal encore à se le dire, c’était tombé comme ça et, et… Bah, c’était irréel ! Peut-être qu’il rêvait… Depuis sa chute dans ce temps… Et quand il allait se réveiller, sa maman adoptive lui dira qu’elle ne savait toujours pas qui était la vraie. Il leva la main pour toucher son nez puis alla toucher celui de Nekaryss, pour vérifier que c’était bien la même forme.

"Vapo m’a dit que tu dormais parce que tu étais très, très fatiguée."

Il ramena la main contre lui, posa le carnet et s’enroula mieux dans le plaid, parcouru de petits frissons. Il n’osait pas demander, en fait… Pas comme ça. A la place, il s’allongea sur une petite place à côté puis posa sa tête contre elle, là où il n’y avait pas de fils ou d’autres trucs avec des aiguilles.

C'était bien lui, mon fils, Alec. Cela me faisait toujours un peu bizarre, étrange, de le voir et de penser que je partageais une maison avec lui. Dès que j'ai su que j'étais enceinte, je m'étais préparée à ne jamais vivre avec mon enfant, à l'envoyer au loin, à le confier à Vette pour qu'elle le cache, même de moi, pour sa propre sécurité. Jamais je n'ai pensé un jour devoir m'occuper de ma progéniture, tellement j'estimais que c'était justement aller à l'encontre de leur intérêt de le faire. Et pourquoi, ici, je devais bien le faire.

Je le regardais, ne sachant trop que dire alors qu'il me regardait avec une expression un peu horrifiée, surement effrayé de me voir hospitalisée ainsi. Il finit par se reprendre et vint me rejoindre sur le lit, avec un plaid et un calepin, qu'il me tendit.

"Merci, Alec."

Je  feuilletais un peu pour voir les dessins. C'était assez bien fait, pour un enfant, je trouve. Ce n'est donc clairement pas de moi qu'il tient son talent artistique mais plus de Malavaï. Il faut dire que son père était un homme cultivé, même s'il était facile à impressionner et un brin timide. Mais le société le voulait ainsi : les non-sith devaient se sentir dominé et toute l'éducation tendait à cela, à creuser la différence sociale. Enfin, pour la majorité des membres de l'Ordre Noir et Rouge. Il y avait des exceptions, bien sur.

"Vapo m’a dit que tu dormais parce que tu étais très, très fatiguée."

Je fis la moue, parce que Vapo semblait sous-entendre à mon fils que j'étais faible, que j'étais dans le coma juste parce que je me surmenais, avant de me ressaisir. Par la Force, je devais être bien faible pour me laisser aller ainsi. Je notais toutefois de rajouter cela, mentalement, à la liste des raisons de détruire Vapo, un jour. Je vis Alec frissonner et lui souris un peu.

"Viens sous les draps, tu seras plus au chaud, mon garçon."

Je ne pouvais pas trop bouger moi-même, parce que je n'en avais pas trop la force surtout, et je le laissais donc faire, reposant le calepin, le bras un peu épuisé de l'avoir tenu aussi longtemps alors qu'il avait été inactif pendant plusieurs semaines. Cela ne me plaisait pas non plus : je me mettrais à la rééducation dès demain ! Pas question que je passe plus de temps que nécessaire dans un lit. Mais avant, il y avait une chose à faire, avec ce jeune garçon.

"Je n'ai que peu de doute : Vapo te l'a dit, n'est-ce pas ? Et tu dois avoir plein de question à me poser, alors vas-y. Je n'ai jamais fait de mal à quelqu'un pour avoir juste exprimer ce qu'il ressent." Je lui souris, passant la main jusque là non sollicitée dans ses cheveux. ]"Vette aurait pu en témoigner, elle qui n'a jamais sa langue dans sa poche."

Ce n'était aps tant qu'elle était bavarde, au contraire, mais la twi'leck était incapable de ne pas être franche. Elle disait toujours, sans gêne, ce qu'elle pensait. Cela lui avait coûté de nombreuses douleurs, avant qu'elle ne passe à mon service. Les sith n'aiment pas tous quand leurs esclaves leur manque de respect et la majorité ont tendance, alors, à appuyer sur le petit bouton qui fait générer une décharge électrique depuis le collier de l'esclave impudent. Cela n'était pas mon genre, j'avais fait retirer ce collier à mon amie.

C’est vrai, il avait le droit ? Il hésita encore une brève seconde, puis se décida à venir se glisser sous les draps et la couverture, pour mettre aussi le plaid par-dessus eux deux en plus, puis reprendre sa position. A moitié roulé en boule, la tête posée contre elle, les mains ramenées contre lui, près de la bouche. Il ne savait pas trop quoi dire… Ou quoi faire… En se laissant porter par les événements, avec la peur qu’une autre catastrophe arrive. C’était juste « trop ». Il ferma doucement les yeux lorsqu’elle passa la main dans ses cheveux, apaisé par le simple geste tant ça lui rappelait Vette, le soir, lorsqu’elle venait lui lire une histoire. De toute façon, dans une telle situation, le moindre témoignage d’affection devenait très important, il se sentait perdu dès qu’il était seul très longtemps et avait peur de… Enfin… De chuter encore dans le noir sans prévenir et arriver dans un autre endroit, dangereux, tout seul, avec des gens qui ne le frappaient pour rien.

"Je n'ai que peu de doute : Vapo te l'a dit, n'est-ce pas ? Et tu dois avoir plein de question à me poser, alors vas-y. Je n'ai jamais fait de mal à quelqu'un pour avoir juste exprimer ce qu'il ressent. Vette aurait pu en témoigner, elle qui n'a jamais sa langue dans sa poche."

Alec mordilla un petit instant le bout d’un ongle, toujours pas très rassuré sur ce point et ne sachant pas où commencer. Il n’avait pas peur avec elle d’être battu, par contre, il avait peur de… D’entendre certaines réponses… Qu’elle l‘avait laissé à la naissance car elle ne l’aimait pas ou qu’elle ne voulait pas entendre parler de lui. Ou qu’elle n’avait jamais voulu qu’il naisse. Ou qu’elle et son père préféraient avoir un autre enfant à sa place et qu’ils avaient décidé de l’abandonner. Ou même qu’il avait été jeté à la rue dès la naissance et que sa maman adoptive l’avait récupéré par terre ou que… Il s’était déjà fait plein de films ! Vette lui avait déjà plein de fois que ça ne s’était pas du tout passé comme ça et qu’il avait été confié à elle pour son bien, sauf qu’il ne comprenait en quoi c’était bien pour des parents d’envoyer leur bébé très loin. Elle ne lui avait pas dit pourquoi, juste que c’était mieux ainsi. Des fois, il s’était même dit que ses vrais parents étaient des sortes de… Enfin… Des mafieux comme on en voit dans les films et qu’ils faisaient plein de trucs pas légaux avec les forces de ‘l’Ordre qui courraient derrière.

"Pourquoi…" bafouilla-t-il un bref instant, avant de se reprendre et redresser la tête. "Pourquoi mon père et toi, vous m’avez abandonné ? Je n’étais pas assez bien ? Vous vouliez un autre enfant ? Qui est mon père ? Pourquoi c’est Vette qui m’a adopté ? Tu ne voulais pas que je naisse ?"

Autant poser d’un bloc les plus urgentes, dans son esprit, celles qu’il ne cessait de se poser et dont il avait pourtant si peur de la réponse… Il avait lâché cette petite série très vite, dans un seul souffle, car il n’aurait pu reprendre s’il s’était stoppé en plein milieu. La suite viendra, mais pour l’heure… Il devait au moins savoir ça. Avec la boule au ventre d’être brusquement repoussé très loin si elle se remémorait le moment où l’avait rejeté, bébé.

"Pourquoi…Pourquoi mon père et toi, vous m’avez abandonné ? Je n’étais pas assez bien ? Vous vouliez un autre enfant ? Qui est mon père ? Pourquoi c’est Vette qui m’a adopté ? Tu ne voulais pas que je naisse ?"

"Bien sur que je le voulais, Alec. Et me séparer de toi fut l'une des choses les plus dures que j'ai eu à faire de toute ma vie."

Et c'était peu de le dire. J'en avais eu à faire, des choses difficiles, compliquées, que ce soit des combats ou des choix moraux. Mais je n'en avais jamais regretté un seul. J'étais encore sure d'avoir fait le bon choix en confiant mon fils à Vette, et ma rencontre avec lui me le prouvait. Alec avait le droit de me le reprocher, oh oui, mais même maintenant, je savais que je referais la même chose. Tout simplement car c'était le mieux pour mon enfant.

"Je suis une sith, ce qui fait que j'ai de nombreux ennemis, surtout quand je suis devenue une Furie. Hum.. c'était un poste important dans l'empire, me plaçant sous les ordres direct de l'empereur. Il y avait donc des personnes jalouses ou désireuses de prendre ma place et qui voulaient s'en prendre à moi. Et pour me faire du mal, pour me faire souffrir, ces gens s'en seraient pris à toi. C'est en parti pour cela que je t'ai confié à Vette.

L'autre raison, c'était pour que tu mènes une vie en paix, loin de la guerre et de la violence qui entoure ma vie. Une vie à laquelle je ne peux échapper, hélas, et qui m'aurait empêchée d'être souvent avec toi. Mon métier m'envoyant parcourir la galaxie presque tout le temps."

Je soupirais un peu, laissant pour une fois échapper la lassitude d'une vie dédiée au combat. Je ne pouvais pas y échapper, hélas. Jamais l'ordre sith ne tolèreraient un "départ à la retraite" ou une "démission". Il n'y a que deux façons d'en partir : en mourant.... ou en devenant son ennemi. Mais c'était un peu compliqué à faire comprendre à un enfant, je pense.

"Quand à Malavai, ton père, je lui ai caché ta naissance. C'est un homme honorable et sensible. Lui faire savoir que tu es né et que j'allais t'éloigner de nous l'aurait trop fait souffrir."

Je tournais mes yeux vers mon garçon, lui souriant un peu. J4étais encore gênée qu'il me voit dans cet état de faiblesse mais je n'y pouvais rien. La Force a un sens de l'humour si tordu, parfois.

"Quand à Vette, c'est l'une de mes meilleures amies, une des rares personnes en qui j'ai une confiance totale." La seule autre personne étant Jaessa, bien sur. "Je savais qu'elle t'élèverait comme il faut, qu'elle saurait te protéger et qu'elle pouvait devenir la mère que je ne pouvais être pour toi, mon fils."

Voilà, je lui avais tout dit. C'était maintenant que j'allais voir s'il le prenait bien ou mal, s'il me pardonnerait ou m'en voulait. Mais quoi qu'il en soit, il restait mon fils, mon bine le plus précieux. Et je préférais le savoir loin de moi, même s'il en souffrait, plutôt que le voir mourir par ma faute.

"Bien sûr que je le voulais, Alec. Et me séparer de toi fut l'une des choses les plus dures que j'ai eu à faire de toute ma vie."

Alors pourquoi… ? Il fronça le nez, pas très convaincu. Dans les histoires que Vette lui lisait le soir, quand des parents abandonnaient leurs enfants, c’est toujours parce qu’ils n’avaient pas envie de les garder car ils étaient pauvres ou parce qu’ils étaient des méchants ! Quand elle lui dite qu’elle était une Sith Furie, il resta un instant coi, la bouche ouverte. Parce qu’elle n’avait pas l’air furieuse, en vrai. C’était un travail où il fallait être tout le temps en colère ? Et pourquoi ? Elle avait été payée pour grogner contre les gens qui voulaient qu’elles soient furieuses ? Pour l’empereur dont elle parlait ? Pourquoi l’empereur payait des gens pour être à ses ordres comme ça et être furieux ? Et il y avait des gens qui voulaient être furieux à sa place et qui lui auraient fait du mal, à lui, pour… Mais comment ça les aurait aidé à être furieux à la place de sa mère en s’en prenant à lui ? Quand Vette était furieuse, elle ne lui avait jamais fait de mal quand même ! Par contre, une fois, elle avait lancé un verre contre la porte et l’avait cassé. Sauf que personne n’avait été blessé, menacé ou tué. A part le le verre.

"L'autre raison, c'était pour que tu mènes une vie en paix, loin de la guerre et de la violence qui entoure ma vie. Une vie à laquelle je ne peux échapper, hélas, et qui m'aurait empêchée d'être souvent avec toi. Mon métier m'envoyant parcourir la galaxie presque tout le temps. Quand à Malavai, ton père, je lui ai caché ta naissance. C'est un homme honorable et sensible. Lui faire savoir que tu es né et que j'allais t'éloigner de nous l'aurait trop fait souffrir."

Parce que son père aussi était furieux… ? Il eut du mal à réagir au sourire donné ensuite par sa mère, ne voyant aucune raison pour ça. Donc… Il n’avait pas eu le droit de connaître ses parents dès le début car sa mère travaillait en colère pour un empereur et que son père ne savait même pas qu’il existait ? C’était pour ça aussi que Vette avait toujours esquivé le sujet ? Il avait du mal à… A comprendre, à accepter… Ces raisons étaient trop absurdes, à ses yeux, il ne comprenait pas pourquoi ça serait normal. Plus que tout, il acceptait très mal que son père ne savait même pas qu’il était venu au monde, c’était comme si on lui avait volé une partie de son passé. Il était en colère et avait envie de pleurer. La confusion régnait en maître, il ne parvenait pas à s’imaginer le métier de sa vraie mère et par conséquent, pourquoi ça aurait été si grave de rester avec elle et son père. Ça n’avait juste pas de sens ! Avoir un poste haut placé, c’était mieux que tout, tout, tout ?

"Alors, vous avez préféré votre métier d’abord."

"Non, j'ai préféré que tu vives."

Alec ne voyait toujours pas pourquoi des gens auraient voulu lui faire du mal et comment. Pour, en plus, devenir des gens furieux à la place de ses parents. Et si à sa naissance, elle avait vu aussi qu’il ne pouvait être assez furieux et que, alors, c’était dangereux ?

"Pourquoi tu n’as pas demandé à ton patron d’arrêter les gens qui voulaient être furieux à ta place ?"

"Ce n'est pas comme cela que les choses marchent, hélas, chez les sith. La plupart des gens sont plutôt méchants et égoïstes : ils veulent qu'on les aide, qu'on les serve mais sans rien avoir à donner en retour. Un peu comme l'endroit où je t'ai retrouvé."

Il fronça le nez, en essayant d’imaginer une grande caserne avec plein de gens fous furieux partout et d’autres gens qui venaient les frapper s’ils ne l’étaient pas assez… C’était… Bizarre ? Et elle était sûre que son patron leur aurait fait du mal aussi ? Mais pourquoi elle persistait à travailler avec des gens méchants ?? Elle était peut-être esclave… ? Il ouvrit la bouche pour demander puis se ravisa, avec une grosse boule au ventre tout à coup, car il se souvenait que sa maman adoptive avait toujours un air bizarre quand le sujet était abordé. Pourquoi il y avait des endroits où ça se passait comme ça ? Il leva doucement la main pour se frotter la tempe puis les cheveux, pas encore certain de tout bien comprendre. Mais l’esclavagisme, c’était le seul moyen à ses yeux de forcer les gens à être méchants et se séparer de leurs familles. Donc son patron avait dû l’acheter et… C’était ça, non ?

"Cela impliquera que tu vives caché, hélas, et que je doive souvent m'absenter pour travailler. Et surtout, cette fois, c'est toi qui décidera si tu veux qu'on le fasse ou non, Alec."

Il ne répondit pas tout de suite, alors occupé à la regarder fixement pour chercher des traces de maltraitance, des cicatrices, des bleus ou d’autres trucs, comme il en avait déjà vu sur tout le monde, à l’exploitation, lorsque les contremaîtres les frappaient. Il n’y avait pas l’air d’avoir grand-chose, juste les traits très tirés et les fils partout… Comme il n’osait pas poser frontalement la question, il s’obligea à la chasser de sa tête. Enfin, à la refouler un maximum… Essayer. Une fois une question rentrée dans le crâne, elle y restait, des mois s’il le faut, jusqu’à avoir une réponse claire et nette. Encore pire en ce moment, car la fatigue et les nausées de cette maladie bizarre étaient assez écrasantes pour empêcher de se détendre et repousser facilement les questions envahissantes. Mais il en avait d’autres, des interrogations ! Dont certaines pourraient aider à répondre en partie aux précédentes. Surtout qu’elle avait dit qu’elle travaillait pour les méchants quand lui était né, donc qu’elle était déjà adulte, donc que…

"Tu as des frères ou des sœurs ? Et papa ? Comment vous viviez quand vous aviez mon âge ? Et tu… Comment tu as commencé à travailler pour ton patron ?"

C’était une manière détournée de poser la question… La seule qu’il avait trouvé, pour être honnête. Il ne voulait pas demander comme ça si quelqu’un l’avait capturée puis fait du mal pour qu’elle devienne furieuse. Le tout d’un ton plus fatigué qu’il ne l’aurait voulu. Il finit par reposer la tête contre elle, les yeux à demi-clos, même s’il écoutait toujours. Simplement… Vouloir parler et avoir des réponses avait beau être puissant, il ne parvenait pas pour autant à être aussi en forme que d’habitude.

"Je ne crois pas avoir eu des frères et sœurs. Quand à mes parents, je n'ai que peu de souvenir d'eux, ils sont morts quand j'étais très jeune, bien plus que toi. Quand à pourquoi j'ai commencé à travailler pour les sith ? Et bien, je partage leur désir d'instaurer un pouvoir fort mais beaucoup ne comprennent pas le devoir que cela implique. Et si je continue de travailler pour les sith, c'est parce que j'espère changer les choses de l'intérieur. Enfin, j'imagine que tu ne dois pas comprendre, Alec."

Vette aussi n’avait plus ses parents, pourquoi ça arrivait comme ça tout le temps… ? Il se renfrogna un peu, eut un léger sursaut lorsqu’elle lui caressa les cheveux puis se détendit très légèrement. Il y avait plein de voleurs de parents, dans la galaxie ! Partout… Il se frotta les yeux assez longtemps, sentant poindre un mal de tête en puissance. C’était… Très confus, il y avait beaucoup de choses qu’il avait du mal à comprendre, ses pensées se mélangeaient et il ne savait plus tout ce qu’il devait penser ou ressentir. Mais il essayait… et se sentait encore plus bizarre et mal à force d’essayer. Il avait l’impression de, de… D’avoir sauté dans un grand gouffre tout noir et de ne plus retrouver la sortie. Ici, quand même, il était en sécurité… Non ? Si ? Le monde extérieur lui faisait peur… Il avait peur de se retrouver face à plein de gens en colère et furieux, des types qui tuaient les parents des autres et des gens qui lui voudraient du mal alors qu’il ne savait pas pourquoi. Le tout ajouté à cette maladie bizarre qu’il traînait depuis tout ce temps.

"Mais pour faire simple, c'est ça. J'essaie de changer les choses, pour que les gens, les enfants, ne soient plus exploités comme tu l'as été. Tiens, d'ailleurs, quand on ira mieux, qu'est ce que tu aimerais faire ?"

"Plonger," répondit-il sans réfléchir.

Sa maman adoptive lui avait apprit tout petit à nager et il adorait ça. Ces moments suspendus où il pouvait filer sous l’eau, en apnée ou avec du matériel, c’était un monde complètement différent, où on pouvait aller vite, où on était plus à l’aise et où on pouvait faire plein de figures impossibles sur terre ! Malgré son jeune âge, il avait déjà pu travailler son apnée et se débrouillait bien, dans l’eau. Près de la maison, il y avait toute une zone avec des rivières et aussi une petite grotte, où on pouvait sauter. Enfin, pas très loin, car Vette avait toujours peur qu’il se fasse emporter par le courant et ne voulait pas le laisser explorer trop loin. Il releva la tête vers sa mère biologique, prenant conscience à ce moment-là que ça ne devait pas être une réponse très claire, pour quelqu’un qui ne l’avait jamais vu faire ça. Pour lui, c’était naturel et évident, il se sentait mieux dans l’eau qu’à terre. Et lorsqu’il sera grand, il voudra faire un métier où il pourra travailler avec l’eau.

"Je sais nager," reprit-il avec une certaine fierté. "Et plonger en apnée. Et avec du matériel. Je vais sous l’eau chercher des trésors au fond et voir les poissons, puis si l’eau est très froide, j’ai une petite combinaison à la maison."

Les trésors, pour lui, consistaient en des coquillages, des pierres qu’il trouvait jolies et parfois, des plantes. Il se redressa un peu, pour faire tourner les pages du carnet de dessins et montrer tout ça, il le lui avait dessiné aussi ! Il avait déjà trouvé beaucoup de jolis coquillages et à la maison, il les mettait dans une boîte en bois.

"Il y a une grotte avec une rivière qui s’enfonce dans les profondeurs mais Vette ne veut pas que j’y aille, trop loin, à cause des courants. J’ai juste le droit dans le petit lac qui est formé à son entrée, avec la cascade, elle dit que c’est dangereux, plus loin. Il y aussi la rivière et la mer. Dans la mer, j’avais vu un poisson gros comme ça," sourit-il en écartant les bras, "puis il est reparti et je suis remonté sur le petit bateau. Tu voudras que je te montre les gros poissons ? J’en connais plein, maintenant. Est-ce qu’on peut construire une maison sous l’eau ?"

"Plonger, fut sa réponse immédiate et sincère.

C'est une chose que je n'ai jamais faite, personnellement. Je sais nager, et encore trèèès moyennement car j'ai rarement eu l'occasion de le faire. Par contre, je n'ai jamais pratique la plongée sous-marine. Il faut dire que ce n'est pas un loisir si pratiqué par les sith ou les peuples non aquatique, sauf par les oisifs ou les riches. Ce qui me faisait penser que, mine de rien, Vette avait bien sur user de ce que je lui avais fourni pour qu'elle et Alec soient à l'abri du besoin.

"Je sais nager. Et plonger en apnée. Et avec du matériel. Je vais sous l’eau chercher des trésors au fond et voir les poissons, puis si l’eau est très froide, j’ai une petite combinaison à la maison."

Je hochais la tête en souriant, me demandant ce qu'il appelait "trésor" du coup. Cela ne pouvait en être un vrai, sinon il n'aurait pas employé le pluriel.

"Il y a une grotte avec une rivière qui s’enfonce dans les profondeurs mais Vette ne veut pas que j’y aille, trop loin, à cause des courants. J’ai juste le droit dans le petit lac qui est formé à son entrée, avec la cascade, elle dit que c’est dangereux, plus loin. Il y aussi la rivière et la mer. Dans la mer, j’avais vu un poisson gros comme ça, m'expliquait-il en écartant les bras, puis il est reparti et je suis remonté sur le petit bateau. Tu voudras que je te montre les gros poissons ? J’en connais plein, maintenant. Est-ce qu’on peut construire une maison sous l’eau ?"

"Cela existe, tu sais. Il existe plein de races vivant ssous l'eau comme les mon calamarien, les aqualish, les nautolans. Cela dit, je doute de pouvoir le faire ici. Il ne doit aps y avoir de lac assez profonds sur Makeb ! Mais je te promet qu'à mon prochain voyage, j'essayerais de nous dégoter des tenues de plongée et tu pourras m'apprendre, d'accord ?"

En lui répondant, je regardais les "trésors" qu'il avait dessiné. Visiblement, cela ressemblait à des coquillages, comme ceux qu'on peut trouver sur les plages de Rishi ou ailleurs. Il est vrai qu'on peut en trouver de jolis, bien que cela ne m'ait jamais jamais vraiment intéressé avant. Enfin, si c'est pour faire plaisir à mon fils, je peux bien faire l'effort de m'y intéresser, non ?

Et quand à la taille "impressionnante" du poisson qu'il a rencontré, je ne vais pas lui mentionner la taille des bestiaux sur Dromund-Kaas ou ailleurs. J'imagine que Vette ne lui a pas parlé, par exemple, des limaces k'lor donc les petits peuvent être aussi grand que lui.

"Et en dehors de nager loin dans les profondeurs des lacs, à quoi passais-tu tes journées ? T'a-t-elle appris à te défendre ?"

"Cela existe, tu sais. Il existe plein de races vivants sous l'eau comme les mon calamarien, les aqualish, les nautolans. Cela dit, je doute de pouvoir le faire ici. Il ne doit pas y avoir de lacs assez profonds sur Makeb ! Mais je te promets qu'à mon prochain voyage, j'essayerais de nous dégoter des tenues de plongée et tu pourras m'apprendre, d'accord ?"

Oui. Il hocha la tête et se reblottit comme il se doit, sous le couette, parcouru de petits frissons. Encore un peu de fièvre mais il n’aimait pas les médicaments que voulait lui donner le droïde et en plus, ça ne faisait pas baisser la fièvre. Et ce n’était pas bon, les médicaments… Il aimait mieux les bonbons mais il n’avait pas le droit d’en manger tous les jours. A demi-somnolent, il relâcha le petit bout du carnet qu’il tenait encore, pour mieux se mettre contre elle, dans le lit.

"Et en-dehors de nager loin dans les profondeurs des lacs, à quoi passais-tu tes journées ? T’a-t-elle appris à te défendre ?"

"Contre quoi ?"

Il releva un regard un peu perdu sur elle, tout prêt à lister la liste des menaces dont Vette s’occupait déjà. Les gros insectes quand il faisait trop chaud et des bestioles agressives qui défendaient leur territoire, et… Il se mit à les lui énumérer, précisant bien qu’il n’aimait pas du tout les insectes mais que Vette avait mis des petits filets aux fenêtres, les jours de grande chaleur, pour qu’ils n’entrent pas. Ah, et si, si, une fois, elle l’avait défendu contre un gros chien et elle lui avait appris comment s’y prendre avec eux ! C’était pour ça, la question ? Il le lui expliqua, dans le doute, détaillant tout ce que sa maman adoptive lui avait enseigné contre ces bêtes. Et heu… C’était tout, normalement. Il finit par refermer la bouche, à court d’idées sur ce qu’il avait à lui raconter sur ses cours de défense.

"Et j’avais aussi des cours, y avait un vieux monsieur qui vivait pas loin et qui m’apprend à lire, à écrire et heu… A compter et plein de trucs sur les animaux et les gens. Il me raconte des voyages et des histoires sur des planètes dangereuses où il ne faut pas aller. Quand je serai grand, il a promis de m’apprendre comment piloter et s’occuper d’entretenir une navette. Je voulais maintenant mais Vette ne veut pas, elle dit que je suis trop petit pour toucher toutes les commandes, encore."

La dernière phrase avait été lâché sur un ton boudeur et indigné. Il ne faisait que ça, grandir ! Et il grandissait vite, la preuve, maintenant, il arrivait à attraper, tout seul, les pots où maman mettait les biscuits, pour le goûter. C’est là qu’il réalisa qu’il ne reverra plus papy Ochar non plus… Ni personne… Comme il était ici… Sa gorge se noua à cette pensée et il s’efforça de vite penser à autre chose.

"Et le soir, je jouais avec Natel, il vit pas loin, non plus. Mais il n’est pas tout le temps là, son papa l’emmène en voyage pour vendre des… Heu, je ne sais pas ce qu’il vend. Tu m’apprendras à piloter ?"

Trop jeune ? Il fit la moue puis se rasséréna presque aussitôt, lorsqu’elle précisa qu’il pourra apprendre avec autre chose. Puis qu’il devait apprendre à se défendre pour se protéger lui-même et ce qu’il aimait. Il plissa un peu les yeux et fronça le nez, en train de s’imaginer devant un gros type, comme les contremaître dans les vignes où il avait travaillé, armé d’un… Heu… Il fit tourner le regard sur toute la chambre, cherchant ce qui pourrait bien faire office d’arme. Les quelques chaises étaient aussi lourdes que lui, ça ne pouvait pas marcher ! Oh, mais là, il y avait un vase. Donc il s’imagina frapper le contre-maître avec le vase, même si Alec lui arrivait à peine à la taille, pour le faire tomber par terre et l’empêcher de lui faire du mal. On pouvait se défendre avec quoi, aussi ? Il ne savait pas utiliser des blasters comme il en avait vu faire. Et si il prenait un bâton un peu lourd et qu’il frappait les jambes des adultes avec, ça suffira à les faire tomber ? Il aurait pu essayer avec les hommes là-bas, mais… Il se serait fait beaucoup frappé.

"Si tu le veux, quand j'irais un peu mieux, on utilisera le salon pour que je te forme à la lutte et au maniement d'un sabre-laser."

Son regard s’illumina et il adressa un grand sourire à sa mère, déjà plus content en s’imaginant manier ça, car là, plus personne n’oserait le toucher ! Et en plus, il pourra la protéger elle aussi contre les gens furieux dont elle avait parlé ! Il hocha donc la tête avec enthousiasme, immédiatement plus motivé à essayer. Jusqu’à ce qu’une nouvelle nausée le rappelle à l’ordre et à sa réalité du moment. Beuh… Il se redressa avec une grimace, se mit à quatre pattes dans le lit juste le temps d’attraper de l’eau sur la table de chevet et boire, puis se remit sous la couverture, agité par un petit frisson. Rassuré, maintenant, sur le fait qu’elle n’allait pas le rejeter brusquement, il en profita pour venir l’entourer de ses petits bras, en se blottissant contre elle et en posant sa tête contre le haut de son ventre.

"Tu m’apprendras aussi à faire voler loin les gens furieux ?"

Il s’imaginait, un peu naïvement, que ça suffisait à faire peur aux gens et qu’ils ne reviennent pas ensuite. Parce que lui, ça lui ferait assez peur pour ne plus attaquer. Mais quand il sera plus grand, il saura faire plein de choses pour se défendre. Mais d’ailleurs, c’était possible d’apprendre tout ça ? Et s’il n’avait pas les mêmes capacités possibles ? Comment on le savait, si on les avait ? Il n’avait passé aucun test. Il changea un peu de position, pour se mettre plus confortablement.

"Quand tu m’auras formé, est-ce que je pourrai retourner où je suis tombé, pour taper les contremaîtres et emmener tous les autres enfants loin ? Tu sais, comme toi tu as fait. Et ils pourront aller dans un endroit où il n’y a pas de violence. Dans des maisons sous l’eau, avec tout ce qu’il faut, personne ne nous retrouverait jamais. On peut, non ? Hein, dit ? Tu les aiderais aussi à apprendre à se défendre ?"

Ça lui semblait la meilleure solution ! Il suffirait de frapper les gens affreux et de partir avec tout le monde, en sécurité, loin des personnes furieuses. Et se cacher, personne ne saura où ils seront. Et ils apprendront eux aussi à se défendre.

Je le laissais boire, avant de remonter le drap sur Alec quand li revint se blottir contre moi. Au moins, j'avais trouvé une activité capable de le motiver, quand je serais assez en forme pour franchir la distance séparant mon lit du canapé. Avec l'aide de la boîte de conserve à pattes, ça devrait être faisable, je pense. Mon fils étant moins touché que moi par le phénomène, il devrait s'être rétabli suffisamment pour les figures de base.

"Tu m’apprendras aussi à faire voler loin les gens furieux ?"

"C'est possible, mais pas pour tout de suite. Cela demande davantage de temps que j'en aurais, une fois rétablie, hélas."

Parce qu'il faudra que j'aille rendre des comptes et voir ce qui s'est passé pendant que je suis clouée au lit. En plus, s'il est facile de former quelqu'un à se défendre, l'apprentissage de la maîtrise de la Force demande plus de chose, et je n'ai jamais formé quiconque à cela. En prime, une partie de ce que je sais, j'ai du l'apprendre seule, vu que les académies sith veillent à conserver bien des choses, et préfèrent souvent enseigner en mettant ses élèves en situation de danger et voir comment ils s'en sortent.

"Quand tu m’auras formé, est-ce que je pourrai retourner où je suis tombé, pour taper les contremaîtres et emmener tous les autres enfants loin ? Tu sais, comme toi tu as fait. Et ils pourront aller dans un endroit où il n’y a pas de violence. Dans des maisons sous l’eau, avec tout ce qu’il faut, personne ne nous retrouverait jamais. On peut, non ? Hein, dit ? Tu les aiderais aussi à apprendre à se défendre ?"

"Ce n'est pas si simple. Il faudrait être bien plus nombreux, pour y arriver. Je devrais recruter des gens, des mercenaires, pour non seulement taper sur ces vils contremaîtres mais aussi protéger notre départ des forces de défense de la planète. Mais si jamais on y arrivait," ajoutais-je pour ne pas paraître trop défaitiste à mon fils et le rassurer un peu, "il suffira d'amener ces enfants sur ce monde-ci. Il n'y a plus personne qui y vit et elle n'est même plus sur les cartes de la galaxie. C'est une très bonne cachette."

Je fermais un peu les yeux en parlant, après avoir bu un peu d'eau à mon tour. Parler autant après un tel coma avait rendu ma gorge un peu sèche. Je ne savais pas trop ce qui se passait ailleurs, et peut-être que ce monde où on avait profité de la jeunesse de mon fils pour le faire travailler n'était même plus là. Ou que les rebelles en avaient pris le contrôle ? C'était des incertitudes, des probabilités faibles mais existantes. Et peut-être que, oui, j'irais y refaire un tour. Mais pas de suite, pas tant que l'Empire est si puissant. Parce que je ne peux me permettre de me le mettre à dos, vu que cela mettrait la vie d'Alec en danger et m'empêcherait d'empêcher les sith passéïstes de rétablir les règles de mon temps, qui furent si néfastes à l'Ordre Sith. Je préférais encore voir Palpatine gouverner la galaxie qu'un individu comme Sadow ou Vitiate diriger l'Ordre.

"On devrait essayer de dormir, tu ne penses pas ?"

Je commençais à sentir l'épuisement me vaincre. Au moins, je savais pouvoir sauter des repas, avec ces perfusions dont j'étais affublée. C'était une maigre consolation mais on fait avec ce qu'on a.

"Ce n'est pas si simple. Il faudrait être bien plus nombreux, pour y arriver. Je devrais recruter des gens, des mercenaires, pour non seulement taper sur ces vils contremaîtres mais aussi protéger notre départ des forces de défense de la planète. Mais si jamais on y arrivait, il suffira d'amener ces enfants sur ce monde-ci. Il n'y a plus personne qui y vit et elle n'est même plus sur les cartes de la galaxie. C'est une très bonne cachette."

Il fit une petite moue, sans rien dire. Pourquoi ce n’était jamais aussi simple que dans les histoires… ? Dans les livres que Vette lui avait offert, les héros n’étaient que trois ou quatre, mais ils montaient un plan et ils arrivaient toujours à libérer tout le monde ! Faire ça, ça ne pouvait pas marcher ? Il n’arrivait pas très bien à y réfléchir, pour le moment, même sa mère était plus fatiguée. Il hocha doucement la tête puis trouva une autre façon de se blottir, ses yeux se fermant déjà seuls. Sans pouvoir lutter. Comme chaque fois, depuis son éjection dans ce drôle d’univers, il se fit des rêveries mentales sur les aventures de ses héros préférés et de leurs aventures épiques. S’endormant en les imaginant combattre toutes sortes d’ennemis pour sauver leur monde… Assez pour chasser les habituels cauchemars et la peur, comme si Vette venait de lui lire une grande histoire et qu’il pouvait s’endormir tranquillisé et apaisé…