Le monstre est mort

Avec indics mj de Vivi
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Nouveau réveil agité, nouvelle inspiration, nouveau torrent d’émotions venant tout envahir et bouleverser un esprit déjà un peu trop encombré ces derniers temps. Voilà des jours que Anakin s’éveillait et se rendormait, à moitié assommé par les troubles si violents de la Force qu’il ressentait toujours et surtout ce combat, qui ne cessait de faire rage. Il avait vaguement compris être resté dans un coma profond une semaine ou deux et depuis, la torture se poursuivait. Tout vrillait, absolument tout ! La Force était très agitée et furieuse, luttant contre ce parasite ignoble venue la ronger, comme un poison. Son esprit ne cessait d’être happé par ce combat dantesque et il ne parvenait pas à se sortir de là. Nuit et jour, ça ne s’arrêtait jamais ! Le parasite avait beau être petit et d’apparence si faible, face à la Force, mais il restait là, frappant à tous les points faibles apparents et mordant sans relâche. C’était tellement insupportable !

Les lumières de l’hôpital dansaient faiblement tout autour de lui et dès qu’il bougeait, même un tant soit peu, il tirait sur des fils, des perfusions, des cathéters, des électrodes… Des mouvements souvent brusques, complètement incontrôlés, tels des spasmes. Profondément perturbé par ce combat qui ne voulait pas quitter son esprit et qui le hantait profondément. Impossible de penser à quoi que ce soit d’autre. Il retomba évanoui une nouvelle fois et presque aussitôt, son esprit fut envahi par cette scène pesante et écœurante. Cette odeur de putréfaction, de pourriture intense, ces coups de griffes et de morsures contre la Force elle-même, cette horrible sensation que tout était en train de s’effondrer et que la galaxie entière était sur le point de suffoquer… Son cœur s’accéléra très brutalement, avant de s’arrêter l’espace d’un moment, provoquant une série de bips enflammés, avant que l’organe ne reparte. Il toussa brusquement dans son masque, la tête tournée vers le côté.

Le temps n’avait plus aucune réalité ni aucune emprise, il ne savait même plus où il se trouvait ni pourquoi. Le parasite s’insinuait et mordait partout où il le pouvait, alors que la Force se jetait sur lui pour l’écraser et enfin l’éjecter. C’était effrayant, morbide, malsain, dérangeant. Il n’arrivait pas à se couper de cet enfer, complètement secoué en tous les sens. Un soudain et violent choc entre les deux entités le « projeta » tout à coup un peu plus loin du combat et il rouvrit une nouvelle fois les yeux. Un plafond blanc, avec de fins traits autour de larges carreaux. Il reprit péniblement son souffle, encore abasourdi par les bips des machines tout autour de lui. Remarquant à peine la présence d’un droïde juste à côté qui répétait en boucle qu’il devait s’apaiser. S’apaiser ??! la Force était attaquée et on lui parlait de s’apaiser !

"C’est lui…" grogna-t-il en bafouillant à moitié. "Je le vois…"

Il laissa retomber la tête contre l’oreiller derrière lui. En luttant pour rester conscient et surtout, le plus loin possible de ce combat affreux. Des heures semblèrent s’être écoulées, ou peut-être seulement quelques minutes, lorsque la porte s’ouvrit de nouveau. Sur l’amiral. Qu’il peina d’abord à reconnaître car même la réalité était devenue chaotique, tant le chaos prenait toute la place.

"C’est lui," répéta-t-il en essayant de rester cohérent. "C’est lui, je le vois, le fou… Il empoisonne la Force. Il est mort. Je le vois… Que fait-il dehors ??"

Pour le général, aucun doute possible sur tous les malheurs devant arriver en ce moment-même, plus après ce à quoi il avait assisté. Il ressentait le pourrissement et la décrépitude… Il ressentait tout…

"Rappelez-vous, général. Plagueis s'est échappé de sa prison il y a deux mois. Et il est mort depuis plus de deux ans, possédant des individus au lieu de reposer en paix."

Anakin se foutait royalement que le Muun original soit vivant ou mort et depuis combien de temps, ce qui comptait, c’était que son esprit était toujours là et en train de pourrir la Force ! Il était déjà trop occupé à se débattre littéralement avec lui-même pour faire la dissociation entre la vision de la Force et e monde réel. Ses yeux passaient très brusquement de cette scène d’hôpital à celle du combat, en un clignotement permanent, sans jamais lui laisser le même temps sur chaque endroit. Ça le rendait fou ! Il voyait l’amiral debout à côté, en chair et en os, puis d’un seul coup, sans crier gare, il devenait une vague ombre de plus, une silhouette presque indiscernable dans ce tourbillon de violences, de lumière et d’obscurité. S’il en avait eu la force physique, il se serait agité en tous sens, lui aussi, pour esquiver ces frappes et frapper le parasite. Si son corps ne réagissait pas, son cœur battait à un rythme effréné et son esprit vociférait. L’odeur de pourriture envahissait son âme.

"Pouvez-vous nous dire ce qui se passe, exactement ?"

"Je vous l’ait dit. Il est mort et il empoisonne la Force et Il est en train de parasiter tout ce qu’il peut ! Je le vois, là, tout de suite, il combat ma mère."

Un ricanement nerveux et rauque lui échappa, juste avant qu’il ne se mette brusquement à tousser. S’il ne bougea que faiblement la main, l’instant suivant, le coup partit avec plus de puissance, pour tenter d’écraser le parasite, dans ce combat immatériel. C’était bien plus fort que lui, dès qu’il était happé par la vision, il devait frapper à son tour, accrocher le parasite, le griffer, l’étrangler, le secouer pour le jeter hors de là, avec une rage le dépassant. Il se souvenait d’en avoir rêvé et ne comprenait que maintenant que ce n’était pas du tout un rêve. Un flot d’insultes marmonnées avec hargne avait suivi le ricanement incontrôlable, toutes dirigées contre l’empoisonneur et contre qui avait eu le pouvoir de l’aider. Autour de lui, certains appareils s’affolaient, alors qu’il était parcouru de petits spasmes, la respiration tantôt lourde et sifflante, tantôt chaotique et entrecoupée de râles.

"Il est lààà, elle le frappe, je le frappe, il se faufile comme un rat dans tous les recoins, il est lààà et nous frappooons. Regardez ! Il infeste ! La vie est infectée, la galaxie est infectée, la Force est infectée, les Sith sont infectés, les Jedi sont infectés, paaarasite, baissez la tête, il va tomber, il se reccahe, il mord…"

Anakin n’avait plus la moindre idée de la cohérence et encore moins du monde réelle, bafouillant en vrac ce qui venait en tête sans entendre lui-même ce qu’il disait.

"Les mondes se glacent et se réchauffent… Pourquoi vous, vous, vous… Vous êtes réel ?"

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État mental : 10

"Je suis bien réel, général. Je pense que vous devez être coincé dans un "monde spirituel" et la réalité. Cela semble vous permettre de voir la situation de la galaxie. Un point de vue unique en son genre."

Il était sûr d’être réel ?? Sa voix était étouffée et fluctuante, comme s’il parlait sous l’eau. Ou dans le lointain. Il était comme un fantôme troublé dans le chaos… Anakin le voyait tantôt loin, tantôt près… Il ne distinguait pas grand-chose. Il se savait allongé et relié à des tas d’appareils et pourtant ! Il marchait, flottait, courrait ! Porté par la Force, léger comme tout, capable de frapper avec autant de force qu’il le pouvait. A l’aveuglette, voyant juste le parasite mais incapable de se déplacer correctement dans ce chaos. Il n’y avait ni haut ni bas, ni gauche ni droite, aucun socle fixe pour poser le pied et pourtant, il y marchait malgré tout, s’appuyant sur du vide ou de la lumière. Avalé brusquement dans un gouffre d’obscurité, recraché dans un tunnel de lumière, flottant sur une vague puissant l’emportant comme un rien. Et la Force, la Force ! Elle était gigantesque, presque monstrueuse. Une entité de lumière et d’ombre s’entremêlant comme il ne l’avait jamais observé.

"Seriez-vous capable de voir s'il a agit seul ou si quelqu'un l'a aidé à attaquer votre mère ?"

"Personne… d’autre…"

Aucun autre parasite n’attaquait, aucune âme ne traînait, il ne percevait même pas les autres êtres sensibles à la Force ! Non, il n’y avait qu’elle, le parasite et lui. Sa toute-puissance magistrale et cet insecte grouillant courant encore trop vite pour être expulsé. Il riait et gémissait sans même s’en rendre compte, l’esprit complètement possédé par ce niveau de conscience de la Force dont il n’aurait jamais pu rêvé. Tout en étant terrorisé. Perdu dans cette immensité, le monde réel se délitait ! Les distances n’avaient plus aucun sens, comme le temps et l’espace ! Il voyait et touchait du doigt Coruscant comme Nirauan, passant d’un monde à l’autre en un claquement de doigt, soufflé par cette puissance. Qui étaient-ils, tous, face à cela ?! Toutes les âmes, le temps, la vie et la mort se confondaient… Il essayait tant bien que mal de rester accroché au mince fil de la réalité. Sa main grattait faiblement le bord du lit, cherchant un appui solide, quelque chose, n’importe quoi !

"Un monde a le cœur redevenu brûlant," souffla-t-il en se remettait à trembler, les yeux écarquillés sur la scène. "Il se réchauffe si brutalement, la, la… La glace… La planète se contracte… Je vois des volcans s’éveiller. Il y a des, des… Des… Des mondes où… Elle se noue et se tord, comme un piège, regardez ! Là, là, vous le voyez ?? Vous…"

Il parvint au moins à serrer faiblement un morceau de drap, à défaut de mieux. Une faible accroche au réel mais il ne pourrait faire plus.

"Mais où sont ceux liés à mère… ? Il n’y a personne…"

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Jet mj : 9

Avec indications mj
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"Ils sont souffrants, atteints à divers degrés par ce que vous vivez mais, contrairement à vous, incapable d'aider à "le" combattre. L'agent Nerys est dans le coma, tout comme le lieutenant Kravhenn, alors que Lorana est alitée, se fatiguant rapidement. Mon frère va bien mieux qu'elle sans être en pleine forme. A l'opposé, maître Kenobi ne ressent aucune conséquence à la situation. Avez-vous essayé de contacter certains, en touchant "la mère", par exemple ?"

Maman… Le mot venait si naturellement, alors qu’il aimait profondément sa vraie mère et qu’il la regrettait tellement… Maman… Il tendit la main, pour tenter de l’attraper, puis Plagueis lui passa brusquement sous la main et cette main se mua instantanément en un poing serré de rage, pour le frapper. Il perdit de nouveau tout contact visuel avec la réalité, même s’il entendait toujours l’amiral, courant à toutes jambes sur une sorte de route multicolore, éclatante, derrière l’insecte. Il couru comme il ne l’avait jamais fait, même lorsqu’il était encore jeune et sur ses deux véritables jambes, avant de s’arrêter dans un brusque dérapage en croyant voir une autre entité. Un second Plagueis dans la Force ?? Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, la forme se précisa en fantôme, puis en un homme, grand et barbu, avec de longs cheveux bruns, mâtinés de gris. Qui se mit à l’aider à chasser l’insecte puant. Puis il vit, plus loin encore, une femme. A la silhouette reconnaissable entre mille… Distante encore, les bras devant elle et mains jointes. Les larmes se mirent à couler réellement sur ses joues creusées de cicatrices.

"Je…" bafouilla-t-il, d’un seul très tendu et ému. "Thrawn…. Je vois des gens… Qui sont mort…"

Les yeux écarquillés, pas sur le monde réel, mais sur ce qu’il voyait, il discerna une autre femme, juste à côté de son épouse, alors que ses larmes redoublaient littéralement de volume. Porteuse d’un sourire fier et doux à la fois, encourageante. Puis encore des silhouettes. Des enfants. Des dizaines d’enfants… Qui se cachaient et essayaient de lancer des petits projectiles, faiblement. Puis encore un autre esprit, qu’il ne reconnut pas, s’amusant à lancer d’une voix irréelle qu’ils pourraient payer sur le combat de monstres en cours. Puis de nouveau la grande silhouette, venue l’aider, où il reconnut enfin Qui-Gon. Anakin réalisa enfin où il se trouvait, enfoncé si profondément dans la Force qu’il en avait franchi une limite interdite, atteignant les espaces où se reposaient les âmes des morts. Même pour lui, une transgression aussi abominable le fit bondir et son cœur rata plusieurs battements, avant de repartir dans une course toujours plus folle.

"Je suis arrivé chez les morts !" répéta-t-il en boucle d’un ton complètement affolé. "Les morts… Tous les morts… Padmé…"

Il ne pouvait pas être ici, personne ne pouvait être ici en étant toujours encore en vie ! Personne… C’était une transgression absolue ! Il avança brusquement, puis recula. Plus il observait, plus il distinguait de nouvelles silhouettes. Par dizaines. Par centaines. Certaines reconnaissables, d’autres trop floues et lointaines. Il était complètement encerclé. Un intrus. Emporté malgré lui par la Force et cerné par les morts. Il ne pouvait rien faire d’autre qui suivre le mouvement, les chuchotements des morts résonnant tout autour de lui. Certains encourageaient, d’autres se montraient bien plus hostiles. Il filait dans ce raz-de-marée à la poursuite du monstre. Emporté par un nouveau regain d’énergie lorsqu’il aperçut un sourire de son épouse. Mais poursuivi par cette sensation terrible d’oppression et intrusion. Il ne pouvait rien y faire, les courants de la Force étaient beaucoup trop puissants. Dans ce courant, il poursuivait Plagueis et voulait le frapper. Dans la réalité, il s’était de nouveau effondré sur le lit, parcouru par de légères convulsions.

"Aidez-moi… Il faut atteindre Plagueis avant qu’il ne fasse plus de mal encore…"

Il s’adressait aux morts, aux autres peut-être disposé à venir eux aussi en aide… Il fallait tout arrêter le plus vite possible !

Subitement, l'ancien jedi surprit le chiss : il se mit à pleurer, légèrement, ce qui sembla choquer le droid médical aussi, d'ailleurs.

"Je… Thrawn…. Je vois des gens… Qui sont mort…"

Une fois encore, le chiss était incertain sur quoi faire, ou même dire. Il avait la certitude qu'Anakin avait vu quelqu'un qu'il connaissait et appréciait. On ne pleure que sur les personnes qu'on a aimé, comme Padmé, par exemple. Le grand amiral doutait que l'ancien bras droit de l'empereur fasse cela pour le grand moff Tarkin !

"Je suis arrivé chez les morts ! Les morts… Tous les morts… Padmé…"

Donc c'était bien elle qu'il avait, entre autre, vu. Il y aurait beaucoup à discuter sur ce genre d'expérience. Sur la façon dont on la perçoit, si on peut discuter avec les morts, si on peut refaire ce voyage spirituel. Et même sur la façon dont l'individu est représenté dans ce "royaume des morts."

Mais ce n'était pas le moment pour cela ni pour se demander comment c'était possible, comment un être en vie pouvait se retrouver au royaume des morts, alors qu'il était évident qu'Anakin était en train de paniquer, peur légitime et le chiss lui serra la main, afin de l'aider à garder un lien avec le "côté matériel".

"Calmez vous, Anakin," dit-il sur un ton aussi calme qu'il le pouvait, tâchant d'essayer de le rassurer." "Vous êtes vivant."

Aidez-moi… Il faut atteindre Plagueis avant qu’il ne fasse plus de mal encore…"

Selon les rapports, l'humain avait déjà prononcé ces mots, que ce soit au droid, au personnel médical, aux rares individus venu lui rendre visite mais Thrawn pensait que, cette fois, c'était "aux morts" qu'il s'adressait, qu'il parlait. c'était logique, aussi, s'il les connaissait. Est-ce que cela les fera réagir, Thrawn ne pourra le savoir qu'en fonction des réactions de son général.

Mais il semblait en tout cas s'apaiser, se remettre de sa surprise, même si les larmes étaient encore un peu là. Le chiss relâcha légèrement la main, se demandant si cela a été utile ou non d'ailleurs. Et puis, que suggérer, quel conseil apporter ? Seul quelqu'un ayant connu la mort pourrait le faire, et donc ceux venus par une faille. Il allait donc devoir envoyer un message à l'Ordre Jedi, mais aussi à sa belle-soeur plus proche et dont la réponse sera plus rapide. Certes, elle ne bougera pas mais au moins pourra-t-elle y réfléchir et donner un avis là-dessus, si elle arrive à en avoir un.

Malgré les tuyaux, les perfusions, l’abattement extrême et tout ce qui s’ensuit, Anakin se redressa d’un seul bloc, en position assise, incapable de voir la perfusion qui s’arracha au passage et le droïde qui se précipita en criant du calme. La réalité, pour lui, s’était entièrement effacée, parce que face à lui, tout à coup, s’interposant entre lui et sa cible, Tarkin était intervenu. Droit, sec, le visage noir de rage et de haine. L’ex-Furie avait beau être assis sur son lit, il était, dans cette réalité alternative, debout face à ce type et parfaitement prêt à en découdre. Et dire qu’il avait été un des rares types avec qui Anakin avait apprécié travailler et dont il n’avait pas eu envie de l’étrangler à tout bout de champ… C’était bien assez rare pour le souligner… Mais cette époque était bel et bien révolue. Il ne pouvait pas le frapper ni autre chose, le soldat étant déjà mort, c’était bien dommage.

"Traître un jour…" siffla Tarkin d’un ton extrêmement bas.

"J’avais du respect pour vous, autrefois," grogna Anakin d’un ton lourd de colère, en pointant le doigt vers lui, sans même sentir le droïde qui essayait de le faire se rallonger. "Ce que vous avez demandé de faire… Et vous ne voyez pas que vous encombrez le chemin ?! Le Parasite est juste derrière vous !"

Une remarque qui énerva encore plus Tarkin et qui dérapa tout à coup en une véritable dispute. Ou plutôt, à un règlement de compte en règle, sur ce qu’ils avaient à se reprocher l’une sur l’autre, depuis toutes ces années. Suivi par un échange particulièrement houleux sur comment s’était déroulée la bataille d’Apatros. Anakin commença par rétorquer d’un ton très sec que tous les soldats présents là-bas savaient tous très bien ce qu’ils y fichaient et les risques encourus, d’un côté comme de l’autre et qu’il n’avait évidemment pas à se justifier d’avoir voulu défendre son propre enfant. S’ensuivit une nouvelle et longue litanie de reproches mutuelles, d’insultes et de beaucoup de haine. Il ne pouvait se rendre compte que pour d’autres, il parlait tout seul, s’adressant à une personne invisible dont on ne pouvait entendre les répliques. Qu’importe. Sa conscience du monde des vivants s’était réduite à peau de chagrin.

"Cette Étoile Noire était, de toute manière, une absurdité dès le début !! Vous vous rendez au moins compte de la taille de la Flotte que vous auriez pu bâtir à la place ?!"

"Elle effrayait les populations…" murmura un autre fantôme de soldat, inconnu, flottant doucement non loin de là.

"Bouclez-la, vous, on ne vous a rien demandé !"

"Que fichez-vous ici, de toute manière ?!"

"La mort rend aveugle, vous ne pouvez même pas réaliser qui est en train de détruire cet endroit ??"

Il ne commençait qu’à peine à réaliser l’absurdité complète de la situation et où il se trouvait. Son coeur s’affola de nouveau et il voulut repousser Tarkin de là, continuer d’avancer. Dans la réalité, sa main frappa le vide et retomba mollement sur le côté. Dans le monde des morts, il put se détourner de ce sale type et poursuivre sa route. Plagueis poursuivait son chemin en ricanant et les morts s’en écartaient, pour la plupart. Quelques uns, bien plus rares, essayaient eux aussi de le frapper. Il sortait tout juste d’un « couloir d’ombre » lorsqu’il vit un autre vivant, dans cet univers de fou, lui rappelant soudainement que lui aussi était en vie. La grand-mère qui lui avait retiré Vitiate de la tête, installée tranquillement écouter un truc, dans un lit d’hôpital, dans cet univers de fumée.

"Mais qu’est-ce que vous faites là, vous, vous n’êtes pas morte…"

Elle ne lui répondit pas, ne lui parut même pas l’entendre. Il voulut approcher mais tout disparu brusquement et sans crier gare. Il retourna la tête, sans voir le droïde, mais voyant d’autres gens vivants, sous une forme bizarre, pas loin de lui.

"Vous, vous, là…" répéta-t-il en agitant la main. "Vous êtes vivant, je crois… Pouvez-vous sortir de chez les morts ? Aidez-moi à sortir..."