Étude des ruines [Quête Event global]

• Lieu : Copero
• Difficulté : Difficile
• Participants : Eli Vanto, Lorana Safis
• Méthode : Classique
• Mission d’évent global débloquée

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Situées au cœur des montagnes de Copero, perdue dans les sommets, les ruines étaient autrefois nommée Valmea. Un site ayant, selon les Historiens, appartenu à l'armée, il y a plus de trois millénaires de cela. Abandonnées depuis longtemps, elles possèdent une architecture à la fois familière et étrangère, à l'Ascendance. L'accès à pied y est très compliqué, néanmoins, de petits vaisseaux ou navettes peuvent se poser dans la cour principale.


Les ruines forment un terrain à la fois connu et étrange. Il est acquis pour tous qu'il s'agit d'un simple terrain militaire abandonné, mais jamais les recherches et fouilles n'ont été lancées. Une certaine omerta plane sur le sujet. La Force agit étrangement, dans cet endroit, bien que jusqu'ici, ce secret-là n'ait pas été dévoilé.

La navette survola un moment les ruines, pour observer à la fois le site et les alentours, prendre des premiers relevés, puis se poser en douceur. Eli installa le masque à oxygène sur son visage, couvrant le nez et la bouche, avec l’équipement attaché dans le dos et la taille. Manteau serré à la taille, gants, bottes standards de l’armée montant aux genoux, tout était prêt. A l’extérieur, ce fut un vent glacial et une température très basse qui les accueillirent, juste sous le négatif, environ moins deux degrés. Une légère neige tombant sur les ruines, bien que suffisamment fine pour leur permettre de voir au loin. La glace et le verglas craquelaient, sous chacun de leurs pas, recouvrant des blocs de pierre taillés et pour certains, gravés de quelques symboles, dans cette cour intérieure immense. Ils étaient au milieu d’une grande enceinte, faite de hauts bâtiments, de tours et juste face à eux, une autre tour encore plus grande que toutes les autres, partant en flèche vers le ciel. Qui surplombait un bâtiment sur plusieurs niveaux, ressemblant curieusement à un bâtiment religieux.

Le site était très beau et majestueux, il fallait le reconnaître. Mais ce sentiment d’être arrivé à la fois dans un site religieux et militaire était très étrange… Ils descendirent chacun le matériel nécessaire, venus avec un archéologue du Clan Mitth et les deux gardes du corps de Lorana. Il sourit d’ailleurs en voyant que cette dernière se fit aussitôt reprendre des mains le matériel trop lourd ou juste encombrant. Forcément, au vu de son état… C’était déjà très bien qu’elle ait pu venir. Levant le nez vers le sommet de la plus haute tour, il crut apercevoir un autre symbole, gravé entre les deux parois de pierre. Gamir, l’archéologue se chargea d’envoyer un petit droïde voler jusque là-haut, pour leur en rapporter une image plus précise. Sous tous les angles, de près puis de loin, puis descendre avant de la leur rapporter. On aurait dit une larme ou une flammèche, avec un rond plein sur le côté droit . Gamir rentra cela dans la base de données, pour commencer, en lançant que les symboles placés ainsi avaient toujours une grande importance.

"On dirait vraiment une cathédrale," ajouta Eli en pointant le plus imposant des bâtiments.

"Une ?" marmonna le second garde du corps.

"Ah oui, pardon, vous n’avez pas de mot pour ça. Un bâtiment religieux, pour des offices et des cérémonies. Avec un tel escalier, en plus…"

On ne construisait pas ça si le but derrière n’était pas d’impressionner ou de porter à la vue de tous l’importance d’un endroit. Pour un site censé être militaire, en plus… Ils revirent, par hologramme, le plan des ruines, quoi qu’assez grossier, pour décider par où commencer et comment quadriller la zone et relever le maximum d’éléments. Pour sa part, il était poussé à aller voir d’abord la « cathédrale » en premier lieu, elle attirait le regard comme un aimant dès lors qu’on posait les pieds ici.

Indics mjs reçues
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Ils étaient parvenus assez haut, dans les montagnes, avant d’apercevoir Valmea. Elle se pencha contre un des fins hublots pour observer les ruines, tandis qu’ils les survolaient un temps pour du repérage. Elles étaient très grandes… Nichés dans le sommet de cette montagne et presque invisibles de loin, protégés par les monts. Assis à côté d’elle, Kerm'hith'doasko lui indiqua qu’elles dataient d’il y a quelques millénaires, trois ou quatre selon les historiens. Si dans un contexte où Copero avait été habitée par plusieurs espèces différentes, voire en guerre, la jeune femme aurait parfaitement compris l’emplacement de ce site, difficile d’accès et aisément défendable en cas d’attaque terrestre, elle comprenait mal, en revanche, pourquoi avoir installé ça ici alors que seuls les Chiss avaient peuplé l’Ascendance. Pour le côté pratique, on repassera… Surtout pour une installation militaire. A moins que ça n’ait juste servi de zone d’entraînement spécialisée… La taille serait tout de même surprenante, s’il s’agissait bien de ça et l’architecture encore plus. Son second garde du corps, Blirt'anas'zera, installé aux commandes de la navette, leur lança de se préparer, ils allaient atterrir.

Se couvrir et mettre un masque à oxygène, pour commencer. Si elle éprouvait des difficultés à se déplacer, elle souffrait, en revanche, de moins de nausées exclusivement dues à la grossesse, ce qui changeait déjà beaucoup la vie. La fatigue, de son côté, peinait à disparaître. La navette se posa en douceur, au milieu des ruines. Chacun pris son équipement, puis leurs appareils de mesure, de contrôle et de repérage. Lorana avait à peine soulevé un de ces appareils, assez lourd, que Kerm'hith'doasko le lui reprit rapidement des mains, en levant les yeux au ciel et marmonnant quelque chose entre ses dents. Mais enfin… Elle en resta coite un bref instant, vexée, puis emmena un autre appareil plus léger. Je vous jure… Elle avait tout fait pour se reposer un maximum avant de partir pour cet endroit et tout mis en œuvre pour contenir, autant que possible, les conséquences de cet empoisonnement de la Force. Cela dit, à peine le pied posé dehors, elle eut un sentiment très étrange… Comme si l’air était plus épais, autour d’eux, elle se sentit oppressée… Alors qu’Eli, l’archéologue et les deux soldats marchaient comme si de rien n’était.

Pendant qu’ils envoyaient un premier drone voler vers un symbole gravé dans la pierre, là-haut, elle bougea discrètement le bras, avec un frisson. Prise par cette sensation d’avancer dans un océan de caramel. L’atmosphère de cette planète était pourtant parfaitement ordinaire ! Si on exceptait le fait que les troubles avaient détérioré la qualité de l’oxygène. C’était sans doute une nouvelle conséquence des troubles, qu’elle n’aurait pas remarqué avant. Sans presque plus pouvoir sortir de chez elle, après tout… C’était bizarre. Elle rejoignit les autres pour observer l’image holographique du symbole, que Abyg'ami'ran rentrait dans leur base. Pour un site ayant appartenu à l’armée, elle le trouvait très peu ressemblant au symbole actuel de la Flotte de Défense ou même juste de l’Ascendance, tout court. Le bâtiment face à eux ne ressemblait pas à une caserne non plus… Cela lui rappelait très vaguement le Temple de Coruscant, par sa taille et la manière dont il en imposait. Quoi que l’architecture n’avait que peu de points communs. Il y avait un faux air, voilà tout.

« On dirait vraiment une cathédrale. »

« Une ? »

« Ah oui, pardon, vous n’avez pas de mot pour ça. Un bâtiment religieux, pour des offices et des cérémonies. Avec un tel escalier, en plus… »

Ce n’était pas faux… Après une nouvelle revue du plan des ruines, ils se dirigèrent vers l’énorme escalier. Vite essoufflée, en le grimpant, elle accepta l’aide de Mhithd, lorsqu’il lui tendit son bras. Le palier supérieur était haut, supporté par de grosses colonnes, avec juste face à eux, une grande porte cerclé de battants de pierre. Le même symbole, juste au-dessus de la porte. Ils entrèrent avec prudence, inspectant d’abord l’état des murs et des sols, pour ne pas risquer un accident. Outre l’épaisseur de l’air, elle avait maintenant le très désagréable sentiment que des « mains » se posaient contre son épaule ou ses bras… Alors qu’il n’y avait personne d’autre qu’eux. Aaah, stop, c’est bon, ça suffit la paranoïa ! Les fantômes n’existaient p… Ah. Si, en fait… Elle avait déjà oublié ce qu’avait fait Meetra durant quelques siècles… Nerveuse, elle lâcha aux autres ce qu’elle ressentait, ignorant complètement le regard que lui lança Gamir, qui devait sûrement la prendre pour une cinglée. Mhitd et Tanasz, déjà habitués, pour leur part, à entendre ou voir des affaires étranges et à en discuter, s’échangèrent un regard mêlant stupeur et résignation.

« Les esprits et fantômes ne sont que dans les contes pour enfants, » soupira Gamir.

« J’ai une ancienne collègue ayant passé quelques siècles dans cet état, par choix. »

Il ne la croyait pas du tout, mais ça, peu importe, c’était normal. Elle lança aussi un regard vers Eli, peu certaine que lui allait y croire, comme il ne baignait pas souvent là-dedans aussi. Pourtant, elle était certaine de ce qu’elle ressentait. Entre ça, l’air… La Force qui répondait toujours étrangement, même si ce n’était pas seulement ici.

« Je ne dis pas qu’il peut y avoir une armée d’esprits, mais il est possible quelqu’un soit resté. »

Deux mains invisibles se pressent contre votre bras, Lorana, pour vous tirer vers une autre direction. L’archéologue vous accompagnant vous prend clairement pour une aliénée mais vos gardes du corps prennent votre partie et décident de suivre. Les mains invisibles vous emmènent tout d’abord vers le fond de ce hall immense, où se trouve une haute statue. La tête en a été détruite, mais vous voyez encore son corps en à peu près bon état, tendant ses bras et mains de pierre vers l’entrée du bâtiment. Une des mains invisible finit par se nouer autour de la vôtre et la serrer doucement, l’autre vous relâche. Vous êtes ainsi guidée jusqu’au fond complet de la salle, un grand mur avec une fresque. Au sommet, le même symbole. Dessus, s’étalant sur toute la largeur, des gravures représentant des hommes, des femmes et des enfants, debout, se donnant le main, les regards levés vers le ciel. Tous ont des habits classiques, dont la mode est identifiée, par l’archéologue, comme datant d’il y a quelques millénaires. Seuls quelques personnes gravées dans la pierre portent ce qui ressemble fortement à un uniforme. Elles aussi se tiennent la main, le regard vers le ciel.

Contrairement à l’ensemble des ruines, cette fresque n’est pas abîmée ni même craquelée. Certes protégée des intempéries, elle ne souffre pourtant pas des mêmes fissures que le reste du bâtiment, comme si elle n’avait pas été soumise aux mêmes chocs. Ou qu’elle a été, tout simplement, gravée plus tard. Seules des analyses plus approfondies pourront le confirmer. Votre ami invisible continue de vous tenir la main mais ne fait, pour le moment, plus rien d’autre.

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Fresque : 6, Alignement du fantôme : 3, Peut apparaître : Non

Il glissa doucement une main contre les hautes colonnes de pierre, penché pour voir si on ne pouvait pas y trouver des signes ou des inscriptions, ne serait-ce que pour indiquer un chemin. Hormis des fissures et traces de choc dus vraisemblablement au temps, rien de visible… Face à eux, les hautes portes, quasiment grandes ouvertes, les écrasait de toute sa hauteur. A l’intérieur, un air plus sec, selon les instruments. Très peu de mousse et de lichens poussant dans les jointures des dalles de pierre sous leurs pieds, pas de lierre au mur, seulement de grandes toiles d’araignées dans pas mal de coin. Curieux, il s’était attendu à tomber de suite sur des nids d’animaux ou simplement des oiseaux. Ou des chauves-souris. Ce type de lieux abandonnés était parfait, pour elles. Lorana lança tout à coup, d’un ton nerveux, qu’elle sentait une… Attend, quoi ?! Il se retourna vivement vers elle, les yeux ronds, complètement ébahi. Les fantômes existeraient réellement ?!

"Les esprits et fantômes ne sont que dans les contes pour enfants."

"J’ai une ancienne collègue ayant passé quelques siècles dans cet état, par choix. Je ne dis pas qu’il peut y avoir une armée d’esprits, mais il est possible quelqu’un soit resté."

Un frisson lui remonta le long du dos… Il ne remettait pas en doute la parole de la Jedi, enfin ex-Jedi, parce qu’il la connaissait et avait confiance. Par contre, l’idée que des esprits puissent flotter comme ça autour d’eux… Un esprit qui entraîna leur collègue plus loin. Abyg'ami'ran s’étrangla, lançant qu’ils n’allaient tout de même pas croire à des élucubrations pareilles et qu’elle avait juste perdu la tête. Il s’était même interposé vivement, s’écriant que ce n’était pas possible, des aberrations pareilles, jusqu’à ce que Kerm'hith'doasko le repousse fermement du chemin et lui lance de se contenter de suivre. Eli soupira légèrement, emboîtant le pas à la jeune mère. Plus loin encore, dans le fond du hall, une immense statue se dévoila de la pénombre ambiante pour se dresser face à eux. Posée sur une large piédestal de pierre, une personne de haute stature, les bras tendus en signe d’accueil devant elle, comme pour embrasser le monde. Sans tête. Ils la contournèrent en douceur, pour le moment, afin d’aller jusqu’au haut mur de fond de ce hall.

Un mur… tout à fait détonnant avec le restant des ruines. D’une part, il était entier et visiblement en bien meilleur état que n’importe quoi ici, d’autre part, il était recouvert d’une immense fresque colorée., gravée dans la pierre. Une foule, se tenant dans la grande cour centrale où ils s’étaient posées… Des hommes, des femmes, des enfants, des personnes âgées… Kerm'hith'doasko avait cessé de râler et s’était rapproché, marmonnant que les tenues correspondaient à la mode en vigueur de l’ère Adas, soit un peu plus de trois milles ans en arrière. Une foule de civils de tout âge, se tenant la main et levant les yeux vers le ciel avec des airs à la fois résignés et désolés. Sur le côté de la fresque géante, une poignée de soldats était représentée, parmi les civils, eux aussi à se tenir la main. C’était… Bizarre… Enfin, les contacts physiques, même une simple poignée de main, se faisaient dans la sphère intime, jamais en public. Les Chiss ne se touchaient pas, quand ils se saluaient, ils ne tenaient même pas la main de leur compagnon en public. On ne tenait la main en public qu’aux enfants.

"Pouvez-vous dater cette fresque ?"

"Bien sûr, un moment."

Le temps que l’archéologue s’y mette, il se retourna vers Lorana et lui demanda si son « ami » était toujours là. Angoissant, cette affaire… Il ne pouvait rien faire, leur montrer un élément particulier de cette peinture, puisqu’il les avait conduit ici ? Leur parler ? Non ? Bon… L’archéologue se redressa après un temps, agenouillé par terre et utilisant des composés chimiques pour obtenir une estimation de date. D’après lui, la fresque avait quelques siècles mais des éléments plus récents encore étaient apparus dans les analyses. Il les pointa sur l’écran de son ordinateur portatif, tout en expliquant les données.

"Ça veut dire que quelqu’un revient ici pour entretenir cette fresque," dit Eli en relevant les yeux pour mieux l’observer. "Donc potentiellement quelqu’un connaissant l’histoire de ces ruines et pourquoi tout ça a été peint ici. Nous pourrions installer un système discret de surveillance, pour découvrir qui. Et pour ton ami, Lorana, il y a-t-il un moyen d’avoir des indices sur qui il est ?"

Le fantôme voulait qu’ils aillent vers le fond de la salle, il devait il y avoir un indice ou autre chose, peut-être sur son identité… Elle suivit sans hésiter, ignorant complètement les protestations de l’archéologue, sûre et certaine qu’il y avait bel et bien une présence avec eux. Bien vite, une imposante statue se dressa face à eux, haute de tout de même trois ou quatre mètres. Une personne dont la tête de pierre avait été arrachée, tendant les bras grands ouverts vers eux. Mais l’esprit ne s’y arrêta pas, poussant à la contourner et aller vers le fond de la salle. Là, il arrêta de la pousser vers l’avant et vint lui prendre la main. Un léger frisson la parcourut, le contact était froid et dans le même temps… Elle ne saurait pas l’expliquer… Cela dit, son attention fut très vite détournée par ce qui se présenta devant eux. Une immense peinture, dans la pierre, sur toute la hauteur et la largeur du mur de fond. L’esprit serra sa main légèrement plus fort et elle crut le sentit trembler. Un étrange sentiment de tristesse l’envahie, inexplicable, tandis qu’elle contemplait la scène…

La foule représentée se tenait dans la cour principale du site, parfaitement complet et intact. Plus beau encore qu’ils ne le voyaient aujourd’hui. Des personnes de tous les âges, se serrant les mains. Une petite poignée de soldats dans le fond, se tenant aussi la main. Tous observaient le ciel, pourtant, rien de menaçant ou de particulier n’y était représenté. Des nuages fins s’étirant paresseusement, la lumière indiquant que cette scène se plaçait en fin d’après-midi ou début de soirée. Leur spécialiste avait sorti son matériel et prélevait déjà plusieurs échantillons de la fresque, pour la dater. Eli lui demanda tout à coup si son ami était encore et pouvait leur montrer ou dire quoi que ce soit. Ce à quoi elle secoua un peu la tête, en signe de dénégation. Il ne bougeait plus que lorsqu’elle bougeait elle-même, désormais, pour observer la peinture de plus près. Sans cesser de lui tenir la main. Lorana ne ressentait rien de très agressif, pour le moment, juste beaucoup de peine. Gamir finit par se redresser, lançant l’âge estimé de la peinture et surtout, qu’elle disposait de points de rénovations très récents. L’information fit même tiquer ses gardes du corps, pourtant impassibles la majeure partie du temps.

« Ça veut dire que quelqu’un revient ici pour entretenir cette fresque. Donc potentiellement quelqu’un connaissant l’histoire de ces ruines et pourquoi tout ça a été peint ici. Nous pourrions installer un système discret de surveillance, pour découvrir qui. Et pour ton ami, Lorana, il y a-t-il un moyen d’avoir des indices sur qui il est ? »

« Non, il ne parle pas… Il envoie juste une profonde tristesse. »

Les trois Chiss s’étaient déjà mis à discuter sur le système de surveillance à installer et où le placer, parlant du matériel possible, dans la navette, pouvant servir et ce qu’ils devront ramener ici pour compléter. Lorana sourcilla un peu et réajusta l’oxygène qu’elle recevait par son masque, croyant d’abord à une hallucination due au mauvais air. Elle crut vraiment, l’espace d’un instant, qu’une des personnes peintes sur la fresque avait tourné la tête vers elle en souriant. Évidemment, en revenant observer, elle ne vit rien du tout. Décidément, la fatigue jouait de sacrés tours… Un de ses gardes du corps lança qu’il allait chercher du matériel dans la navette et qu’ils allaient commencer par placer ce coin sous surveillance. Très bien. Ne pouvant s’occuper de ça, elle préféra s’asseoir un instant, sur le socle de la statue, posant les bras contre son ventre. Ressentant la présence de l’esprit, venu s’asseoir juste à côté. Même de plus loin, elle croyait toujours voir la peinture bouger… Ah, bon sang… Elle se frotta longuement les yeux, un peu agacée. Avec tout ce qui arrivait en ce moment et la Force qui semblait perturbée encore plus ici…

Du mouvement attira tout à coup son attention, en marge du mini-chantier où s’activaient les hommes. Comme si des personnes passaient… Plus furtives que des ombres. De la lumière brillait, par un des couloirs menant vers d’autres salles. Elle s’en approcha avec prudence, pour jeter au moins un coup d’œil, mais une fois plus proche, il n’y avait, une fois de plus, rien du tout. Un simple couloir de pierre vide, avec du lichen sur les murs et quelques petites toiles d’araignées. Ni lumière ni présence. Le fantôme posa une main sur son épaule, sans rien faire d’autre. Il se passait des choses bizarres, ici… Elle inspira un bon coup, dans le masque, puis revint en arrière, bien décidée à ne plus se laisser démonter par ces illusions visuelles. Mais à peine était-elle revenue dans le hall principal qu’elle vit, cette fois, un des soldats peints au mur pointer un doigt vers le ciel puis le ramener vers sa bouche, en faisant signe de se taire, un grand sourire aux lèvres. Aucun ses maîtres, au Temple, ne lui avait jamais dit que ce genre de trucs pouvait arriver.

« Vous allez bien ? »

« Hein ? Heu, oui. »

Elle lui adressa un grand sourire, quoi que peu visible à cause du masque à oxygène. Il n’eut pas l’air très convaincu mais n’insista pas. De toute façon, maintenant que la surveillance avait été mise en place, il était temps de poursuivre l’exploration, les photos et les relevés. La fresque et la statue étaient, bien sûr, les premières cibles.

« Est-ce qu’l existe d’autres statues de ce genre, dans l’Ascendance ? Elles ont des significations particulières ? »

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Dés mj 5, indics reçues

Les mesures, les photos, les relevés, la cartographie de la salle et de cet étage… Tout se déroule le mieux du monde. Vous poursuivez l’exploration dans l’un des plus grands couloirs, pour vous enfoncer dans le bâtiment. Le sol semble plus fragile, ici… Alors qu’un des gardes du corps marmonnait qu’il serait plus sage d’emprunter un autre passage, le sol se dérobe souvent sous vos pieds, Lorana. Vous glissez durement et rapidement sur le dos, protégée en partie grâce à votre équipement, dans ce qui devait être autrefois un tunnel de service, où jeter des choses. Puis vous atterrissez brusquement, toujours sur le dos, dans un cimetière souterrain. Vous pouvez sentir que vous n’êtes pas seule.

De votre côté, Eli, vous n’avez eu le temps de ne rien faire. Les deux gardes du corps l’ont extrêmement mauvaises et après avoir pris contact avec leur protégée pour savoir où elle a atterri et si elle est blessée, ils se mettent aussitôt en quête d’un passage, pour la retrouver au plus tôt. Alors que vous avancez, vous commencer enfin à déchiffrer, ici et là, des inscriptions gravées dans la pierre.

"Non, il ne parle pas… Il envoie juste une profonde tristesse."

Très bien, tant pis. Elle alla se reposer un peu, le temps que de leur côté, ils aillent récupérer du matériel puis l’installer. Il se demandait combien de temps sera nécessaire avant de trouver la moindre image… Prendre soin d’une peinture n’était pas un travail de tous les jours… Dans un endroit pareil, le plus risque était certainement l’humidité. Ou les oiseaux et autres insectes pouvant abîmer la fresque. Ils débattirent un moment pour savoir où placer les petites caméras, avant de s’y mettre. A un moment, Lorana alla s’aventurer sur le côté, pour jeter un œil aux couloirs, puis revint vers eux. Ils allaient y aller, oui, mais pas chacun de son côté, patience. Elle avait l’air bizarre, quand même, ça devait être encore à cause de cette affaire de Force perturbée, comme elle disait. Ou du fantôme. Dans tous les cas, mieux valait qu’elle reste au plus près d’eux, au cas où il arrivait quoi que ce soit. Il suffisait que cet esprit puisse encore faire un sale coup à cause de la Force…

"Est-ce qu’il existe d’autres statues de ce genre, dans l’Ascendance ? Elles ont des significations particulières ?"

"De ce genre, pas réellement," répondit l’archéologue tout en réglant les paramètres, avant de prendre les photos. "Les statues sont symboliques, elles ont des formes stylisées ou artistiques, pour représenter des événements, des situations, des époques historiques, parfois… On ne sculpte pas de personnes en tant que telles. Mais il y a des portraits dans les institutions et les musées, pour les grands nom de notre Histoire."

C’est bien ce qu’il lui semblait, il ne lui semblait pas en avoir vu sur Csilla ou ailleurs. D’ailleurs, il n’en avait pas vu des masses tout court. Ils prirent toute une longue série de photo et de mesures, avant de remettre le matériel dans les sacs, sur le dos, puis poursuivre sur un autre secteur, passant par un des nombreux couloirs de pierre. L’un d’eux, plus large que les autres mais aussi plus sombre, n’avait pas l’ait très engageant… Le sol craquelait bien plus fort, par endroit, du lichen semblait fortement fragiliser la structure. Mhithd commençait à dire qu’il vaudrait revenir en arrière et emprunter un autre passage, lorsqu’un craquement sonore et inquiétant se fit entendre. Ils n’eurent qu’à peine le temps de se jeter sur le côté qu’une fissure s’ouvrit d’un seul coup sous leurs pieds et entraîna vivement Lorana dans les profondeurs, avant que qui que ce soit ne puisse la rattraper.

Assez choqué et sonné, il s’extirpa de là avec les autres et ils revinrent en arrière. Tanasz essayait déjà d’appeler la jeune femme à la radio, très pressant, il sembla s’écouler un temps interminable avant qu’elle ne puisse leur répondre et confirmer qu’elle n’était apparemment pas blessée. Qu’elle avait atterri dans ce qui ressemblait à un cimetière. Bon sang… Même si elle n’avait rien de cassé, elle était enceinte, ses bébés avaient très bien pu prendre un coup ! Pas d’escaliers en vue dans les parages pour descendre au niveau du dessous… Le faisceau de sa lampe finit par accrocher de vagues inscriptions. Il interrompit net la course des deux gardes du corps, déjà élancés, pour leur crier de bien vouloir attendre deux minutes. Agenouillé par terre, il s’efforça de déchiffrer les signes, ignorant l’impatience des deux autres. Se précipiter sans réfléchir n’allait aider personne. La chance allait enfin leur sourire un peu.

"C’est bien ce que j’espérais, ce sont des marques pour guider dans le bâtiment," sourit-il avec soulagement. "Prenons ce passage à gauche."

Tout ce bâtiment ressemblait à un labyrinthe complexe, mais ces signes donnaient des directions, ils allaient pouvoir s’en servir pour descendre et retrouver leur collègue. Ils se remirent en route, sans courir car il ne faudrait pas manquer d’autres inscriptions gravées.

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Dés, déchiffrer : 2, gardes vont s’arrêter, oui

Ne plus prêter assez attention et voilà ce qui arrivait… Ce tunnel avait dû être rebouchée à l’arrache, après avoir cessé d’être utilisé… La chute fut longue et douloureuse, secouée brutalement avant d’être expulsée à la sortie et retomber violemment sur le dos. Sonnée, elle resta un moment par terre, couverte de poussière et le peu de matériel qu’elle portait en vrac, le masque de travers sur la figure. Première réflexe, appuyer une main contre son ventre, le cœur battant à très vive allure. Sentir ses enfants bouger la rassura instantanément. Ils semblaient aller bien, elle n’avait pas non plus mal au ventre, c’était tout ce qui comptait à ses yeux. Elle se releva enfin, bougeant bras et jambes pour être sûre qu’elle n’avait rien de cassé. Au milieu de quelques débris chuté avec elle au passage, elle s’aperçut enfin qu’elle se trouvait dans un cimetière… Oh bon sang. La vibration de la petite radio la tira de sa torpeur. Heureusement, personne d’autre n’avait chuté aussi, ça aurait pu être plus grave. Elle répondit avec une voix légèrement raque, encore secouée par la chute soudaine.

« Tout va bien, pas de blessure. J’ai dû tomber un étage ou deux plus bas… Je suis dans un cimetière. »

L’esprit l’avait accompagné, tiens, elle sentit tout à coup sa main froide lui tapoter l’épaule. Tout allait bien… Une fois relevé, elle commença à le lui dire, puis s’interrompit. Elle ressentait autre chose… Une présence, non loin d’elle. Un autre esprit ou… Non, c’était plus tangible que ça… Ses gardes du corps, déjà arrivés ? Ça serait étonnant ! Elle lança d’abord leurs noms, à tout hasard, mais ils ne répondirent pas. Qu’il puisse y avoir encore quelqu’un d’autre dans ces ruines n’étaient pas absurde, ils savaient qu’au minimum une personne venait parfois s’occuper de la fresque. Mais s’il s’agissait d’elle, pourquoi ne se montrait-elle pas ? Aurait-elle peur d’eux, fuyait-elle quelque chose ? Elle préféra ne pas sortir son arme immédiatement, car si c’était le cas, ça serait le meilleur moyen de faire fuir cette personne, qui qu’elle soit. Autour d’elle, rien ne bougeait… Les multiples petites tombes étaient rangées en allées serrées et malheureusement, certaines avaient été endommagées lors de la chute des pierre. Le tunnel où elle était tombée avait été mal rebouché… Ou abîmé à force de temps, qui sait.

« Si vous m’entendez… Je sens que vous êtes là, » dit-elle en élevant légèrement la voix. « Je ne vous veut pas de mal. Nous sommes là pour essayer de mieux comprendre le passé de cet endroit, rien de plus. »

Pas dit que ça allait le rassurer, mais ça sera au moins un début… Pour sa part, elle ne comptait pas courir à sa recherche, quoi qu’il en soit. Même si ses enfants bougeaient bien, il lui restait la crainte qu’ils n’aient été secoués à cause de la chute. Surtout en ce moment, avec tous les problèmes déjà en cours… En attendant, elle préféra tout de même se rasseoir, à genoux et les mains restées contre son ventre, en geste instinctif de protection. Les petites tombes portaient chacune un nom, simplement… Pas de dates de naissance et de décès, pas d’autres inscriptions, rien… Quant à l’esprit, il restait malgré tout à côté d’elle. Si seulement elle pouvait lui parler, elle lui demanderait s’il était enterré ici. Et pourquoi un tel cimetière, à l’abri des ruines dans une pièce si fermée.

Un étage ouvert, avec des piliers réguliers tout le long de la balustrade et avec un plafond incurvé, voilà ce qui entourait et cerclait tout le hall d’honneur. Rhonn y était installé, accroupi, près d’une des brèches de cette longue coursive de pierre, pour observer ce qui se trafiquait en bas et écouter les paroles du petit groupe. Les trois Chiss et les deux Humains étaient arrivés il y a peu. Curieusement, son bien vieil ami et mentor, Vlir'naw'lrirtu, les accompagnait. Il demeurait avec la femme liée à la Grande Présence, lui tenant la main comme il aimait le faire, avec les jeunes âmes entrant ici pour la première. Mais elle ne voyait pas, ne pouvait lui parler… Lui le pouvait et les observait tous les deux depuis leur entrée. Il restait près d’elle, lui avait montré la fresque… Sans tenter d’approcher les autres, ni même de les toucher. Le vieux maître n’aimait pas ça, les personnes non liées à la Grande Présence pourraient avoir peur, disait-il souvent. Voilà bien longtemps que son maître avait perdu espoir, pour les non-initiés, perdu cette foi qu’il avait pourtant chéri si longtemps, même dans la mort…

Rhonn ne comprenait pas ce qu’ils faisaient ici et ce qu’ils cherchaient… Personne ne venait jamais, d’ordinaire… La dernière visite remontait à plusieurs années, déjà, un groupe de quelques adolescents, venus dans les ruines pour un défi et qui y avaient joué quelques heures, avant de s’en aller… Rien n’était arrivé depuis… Il se déplaça doucement, jouant des ombres et de son amie pour se dissimuler et rejoindre le hall, contourner le groupe d’inconnus occupés à travailler pour se placer à un autre point de vue, plus proche. Il connaissait cet endroit comme sa poche, ses moindres recoins, ses passages officiels comme les plus secrets. Il fallait apprendre à y naviguer et s’accommoder des troubles encore puissants dont souffrait la Grande Présence. Cet endroit était si marqué… Les tragédies passées et les appels… Le groupe installait des caméras, c’était curieux. Pourquoi tant tenir à savoir qui venait ici ? Qu’est-ce que cela pourra bien leur apporter ? Qui, en-dehors des gardiens de ces lieux, se souciait encore de ce site ? Ils n’avaient pas à venir ici, ils étaient des intrus…

La poursuite dans les mauvais couloir, avec le petit groupe, se passa exactement comme le gardien l’avait craint… Cet endroit était fragilisé… Il emprunta un raccourci, secret, pour aller bien vite où il savait que la femme avait atterri, bien plus bas. Toujours dissimulé, il l’observa de loin. Elle ne semblait pas blessée, quoi que sonnée. Vlir'naw'lrirtu venait de descendre à son tour et tentait de l’aider à se relever, comme il le pouvait. Il les regarda, l’air impassible, bras le long du corps. Puis elle parla. Elle avait noté sa présence. Elle était donc bien entraînée… Il hésita un moment, alors qu’elle se remettait à genoux au sol, tenant son ventre des deux mains. Devait-il se révéler ? Ce pouvait être un piège, malgré ce qu’elle affirmait. Il fallait se méfier des gens extérieurs. Ils pouvaient être fourbes. Dangereux. Menaçants. Ils ne comprenaient pas la différence. Mais Rnwal demeurait avec elle et lui fit un signe, encourageant. Lui semblait avoir confiance. Il décida de s’avancer, quoi qu’avec lenteur, quittant sa cachette à pas mesurés. Son maître sourit, éclairant les rides de son visage.

"Vous êtes enceinte…"

Il tendit la main vers elle, pour lui proposer de l’aider à se relever. Au même moment, un ordre claqua d’un son dos, des bruits de pas. Il se retourna, voyant deux des Chiss du groupe pointer leurs armes sur lui et lui ordonner de s’écarter immédiatement de la jeune femme. D’une main, Rhonn leur arracha leurs blasters et de l’autre, les repoussa vivement à l’aide de son Amie. Sans volonté de les tuer ou les blesser gravement mais les faire chuter contre le mur, les déstabiliser. Il rejeta les armes loin derrière lui, au fond du cimetière. Les deux autres, le troisième Chiss et l’Humain, arrivèrent juste derrière.

"Pas de combat dans ce sanctuaire," dit-il d’un ton calme aux deux soldats qui se relevaient déjà. "Vous n’appartenez pas à ce monde."

Qui était ce… Eli stoppa net dans sa course, ne s’étant absolument pas attendu à trouver qui que ce soit ici. Un homme, debout près de Lorana et lui tendant la main. Barbu. Un détail qui le choqua presque, tant il s’était habitué à ne plus voir d’hommes porter de barbes, depuis qu’il se trouvait parmi ce peuple. Le temps de surmonter la surprise de voir une autre personne, qui que ce fut, c’était déjà trop tard, les deux gardes du corps avaient déjà pointés leurs armes vers ce type en lui ordonnant de s’éloigner de la jeune femme, alors qu’il ne la menaçait visiblement pas. Eli ouvrait la bouche pour leur demander de ne pas si abrupts, qu’ils pouvaient simplement discuter, mais rien ne se passa comme prévu. Les armes volèrent brusquement vers l’homme, sans qu’il ne les touche, puis les gardes du corps se retrouvèrent frappés par une main invisible et repoussés deux mètres plus loin, au sol. Gamir poussa un cri choqué, le jeune homme crut vraiment, un instant, que Lorana avait fait ça mais non…

"Pas de combat dans ce sanctuaire. Vous n’appartenez pas à ce monde."

Son amie venait elle aussi de s’écrier, vers les deux hommes, de se calmer et qu’ils n’avaient pas besoin de déclencher le moindre combat. Ils avaient réagi aussitôt en la croyant en danger, mais là… Personne n’aurait pu s’attendre à la suite des événements… Il s’approcha plus doucement, quoi que restant à distance de ce type. S’il était comme Vader, enfin, Anakin, la distance entre eux ne changera pas grand-chose à l’affaire… Par contre, s’ils pouvaient simplement éviter que ça ne dégénère pour de bon… Ils avaient déjà vu assez de trucs étranges ou dangereux en seulement deux heures, après tout !

"Navré pour ça, avec tout ce qui s’est passé et encore ces derniers temps, les réactions sont souvent plus vives qu’elles ne le devraient. On ne s’attendait pas non plus à ce que du monde vive encore ici, ou du moins, y passe du temps."

Il avait réalisé, en le disant, qu’il était très peu probable que cet homme vive sur place… D’un ton plus apaisé, il commença par les présentations, afin de poser un peu la situation. Tout en gardant quand même un œil sur les deux nerveux, juste au cas où. L’archéologue, de son côté, avait pris partie de rester soigneusement à l’écart, assez proche pour être vu et se faire entendre mais assez loin pour être apte à s’écarter de tout combat en cas de besoin. Si cet homme, à présent, voulait bien donner son nom également… Ou du moins, son surnom, s’il se méfiait d’eux. Il ne semblait pas porter le même genre de petit sabre qu’avait Lorana, du moins, pas en apparence. Ça pouvait être un truc spécifique aux Jedi et aux Siths, il ne savait pas trop. De toute manière, avec ou sans armes comme celle-ci, il savait visiblement se défendre.

"Nous simples venus pour étudier ces ruines. Rien de plus. De votre côté, que faites-vous ici ? Ce n’est qu’un lieu où vous appréciez la solitude ou bien vous y avez un travail ? Comme vous assurer de leur état ou vous occuper de certains vestiges ?"

Officiellement, ils avaient vérifié avant de venir, personne n’était employé ici, par qui que ce soit, pour de telles tâches. Mais ils pouvaient toujours se tromper à ce sujet. Il était aussi possible qu’il le fasse bénévolement par amour de l’archéologie. Ou encore une autre raison. Dans tous les cas, Eli préférait ne pas lui demander immédiatement où il avait appris à manier la Force et pourquoi, mieux valait apaiser la situation, avant d’aborder le sujet.

Le contexte était particulier, certes. Néanmoins, beaucoup de personnes étaient nerveuses ou vives par nature, hors de toute autre considération. Le jeune humain, qui d’ailleurs se présenta et présenta les autres dans la foulée, n’avait presque pas d’accent, curieusement. Sa maîtrise de leur langue était fluide te sans heurts, tout comme cette femme. Il lui rendit la politesse, en se présentant à son tour. Cela lui fit songer, l’espace d’un bref instant, que ceux qu’il avait connu par le passé, durant son enfance, avaient dû oublier son nom depuis fort longtemps. Les contacts étaient rompus depuis des décennies, il n’avait pas cherché à revoir qui que ce soit, tout comme ces copains d’enfance n’avaient pas recherché cela non plus. Enfin… Ils avaient beau se montrer plus calmes, il était usant de voir que des visiteurs extérieurs venaient ici armés. Encore et toujours. Que craignaient-ils, voilà un mystère le dépassant. Les hommes et femmes ignorant la Grande Présence n’avaient plus rien à craindre, en ces lieux. Par ailleurs, venir étudier cet endroit… Il était assez tard pour s’en préoccuper.

"De votre côté, que faites-vous ici ? Ce n’est qu’un lieu où vous appréciez la solitude ou bien vous y avez un travail ? Comme vous assurer de leur état ou vous occuper de certains vestiges ?"

"Et savez-vous s’il y a d’autres visiteurs, vivants ou morts ?"

Il les regarda tous les deux, à tour de rôle, toujours perplexe que des Humains viennent eux aussi s’intéresser à cet endroit, quoi qu’il comprenait mieux dans le cas de cette femme. Toujours perplexe également sur le fait qu’ils portent des noms Chiss. Jamais il n’avait entendu parler d’adoption de personnes hors de leur propre peuple. Peut-être avaient-ils exclu de leurs familles ou de précédents lieux de vie.

"L’homme se tenant à côté de vous se nomme Vlir'naw'lrirtu, madame," commença-t-il après un instant de silence et avoir eu l’approbation silencieuse du vieux maître, pour donner son identité. "Il était autrefois en charge de ces lieux et y est demeuré. Les autres habitants anciens se sont laissés partir. Quant aux vivants, quelques uns viennent parfois ici, seuls, passer un moment."

Ses pairs… Rares et vivant dispersés, veillant comme lui sur ces ruines. Ils n’étaient qu’une poignée infime, deux autres hommes et une femme, toujours installés sur la planète. Mais peu venaient encore régulièrement… Un de ces hommes, cousin éloigné, se déplaçait ici tous les trois ou quatre mois. La jeune femme venait une fois par mois. Le troisième ne se rendait plus ici. La lassitude, le besoin de se détourner de tout ça, la volonté d’accéder à une vie normal, le renoncement, bien des raisons empêchaient ses venues. Rhonn était le dernier à se rendre ici tous les jours et avait aussi été le seul à entamer le parcours complexe de la formation, bien plus jeune. On ne pouvait lutter, c’était comme ça, il avait fini par s’en faire une raison. La Grande Présence fuyait toujours plus les membres de leur peuple, disparaissant du cœur des jeunes personnes et s’éteignant dans les lignées. Lui-même avait renoncé depuis longtemps, ne voyant pas d’autres chemins que la disparition finale de ce lien privilégié. La Grande Présence restera vivace en la galaxie mais les leurs se détournaient du contact qu’ils pouvaient avoir. Tout cela le désolait profondément.

"Je me charge de restaurer et rafraîchir des vestiges, lorsque je le peux, ici. Par attachement pour cet endroit. Si vous comptez tourner en rond ici, évitez de commettre des accrocs."

Qu’ils se baladent passe encore, mais tant qu’ils évitaient les dégradations… Ou de manquer de respect à ces lieux…

"Et savez-vous s’il y a d’autres visiteurs, vivants ou morts ?"

Hein ?! Ah, oui, c’est vrai, le fantôme qui l’avait suivie depuis leur entrée dans le hall… Tout ça commençait sérieusement à le rendre nerveux, lui aussi, il en avait une grosse boule au ventre. Alors, oui, des trucs bizarres, il en avait déjà vu à la pelle, sans compter toutes les sueurs froides que Thrawn avait eu l’habitude de lui filer à certains moments. Par contre, en y repensant, ça n’avait jamais été aussi stressant qu’aujourd’hui. Car Thrawn avait peut-être du mal à vous rendre serein, sur pas mal d’occasions, mais lui au moins ne discutait pas avec des fantômes. Quant à ce type, il les regardait, l’un après l’autre, l’expression indéchiffrable. Sans doute car ils étaient Humains. Le silence s’était installé et les deux gardes étaient encore plus sur les nerfs. Le cocktail esprits, type inconnu qui leur arrachait leurs armes et les faisait voler, après avoir vu leur protégée, enceinte, qui disparaissait dans un gouffre avait de quoi être indigeste. Même si l’inconnu leur avait donné son nom.

"L’homme se tenant à côté de vous se nomme Vlir'naw'lrirtu, madame. Il était autrefois en charge de ces lieux et y est demeuré. Les autres habitants anciens se sont laissés partir. Quant aux vivants, quelques uns viennent parfois ici, seuls, passer un moment."

Une volée de regards nerveux, perplexes et agacés volèrent dans le vide, à côté de la jeune mère, sans évidemment rien voir. Ce type le pouvait, lui… ? Et d’où ? Comment le connaissait-il ?! Comment pouvait-on en discuter aussi calmement, comme si tout était parfaitement normal ?! Juste derrière eux, l’archéologue se rapprocha enfin de quelques pas et même sans le regarder, Eli pouvait curieusement sentir son exaspération. Il ne croyait toujours pas à la présence du fantôme et entendre un autre type en discuter, forcément… Rhonn ajouta finalement que c’était bel et bien lui qui s’occupait de la restaurations des vestiges, comme il les nommait. Et qu’ils devaient éviter de commettre des accrocs. Au moins un bon point d’éclairci ! Et c’était une bonne nouvelle, car ils allaient pouvoir lui poser leurs questions sur la fresque et aussi sur ces ruines, s’il en savait plus. Juste avant ça, cependant, rassurer tout le monde… Il pourrait proposer qu’ils aillent tous se poser quelque part, pour commencer. Pour Lorana, ça serait bien mieux, après la chute faite, il fallait vérifier que ses enfants allaient b…

"Ça suffit," grogna sèchement Gamir, le faisant sursauter. "Il faut être dingue pour croire un seul instant aux fantômes ! Et encore plus pour venir se balader sans raison valable ici !"

"Sinon," soupira Eli, de plus en plus agacé, "avec le plus grand respect que je vous dois, seriez-vous suffisamment aimable pour la boucler ?!"

Il soutint l’expression outrée de l’homme, tout prêt à le renvoyer balader plus que ça s’il continuait. Les personnes qui parvenaient aussi vite à l’agacer étaient rares, mais parmi elles, Gamir avait certainement pulvérisé le record ! Ah, quoi que, il oubliait déjà la politicienne de Coruscant qui avait essayé de se servir de lui pour isoler Thrawn, il y a très longtemps. Heureusement qu’il ne croisait que très peu ce genre de personne.

"Nous pourrions aller nous poser tranquillement dans un endroit plus adapté, pour discuter de tout ça, si vous le voulez bien. S’emporter ici serait très irrespectueux, sans compter qu’il faut s’assurer qu’il n’y a réellement aucune blessure à soigner. Accepteriez-vous de nous accompagner ?"

Avec petites indics
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« L’homme se tenant à côté de vous se nomme Vlir'naw'lrirtu, madame. Il était autrefois en charge de ces lieux et y est demeuré. Les autres habitants anciens se sont laissés partir. Quant aux vivants, quelques uns viennent parfois ici, seuls, passer un moment. »

Il le voyait donc bien… Bizarrement, cela la soulagea, même si cela impliquait que l’homme fantomatique était probablement celui ayant entraîné Rhon dans ces ruines. On avait donc un lieu où la Force se comportait anormalement, des peintures et des statues loin des standard habituels de l’Ascendance, sans compter que les premières bougeaient ‒ Pourquoi pas, après tout ? ‒ un vieil esprit hantant les lieux, une sorte de gardien des ruines se chargeant de l’entretien de la fresque, des passages perdus… Tout va pour le mieux… Elle inspira profondément, discrètement, les yeux fermés, l’espace de quelques petites secondes. Et dire qu’autrefois, elle avait osé songer mener une vie peu ordinaire… Si elle avait pu prédire ce qui allait arriver maintenant… Cependant, la réflexion habituelle revenait en force. Tout cela était-il pire que les failles elles-mêmes ? Plus bizarre encore ? Pas forcément. Ils avaient déjà atteint un tel niveau d’étrangeté que même des affaires comme celles-ci semblaient bien pâles, à côté. La brusque intervention de Gamir, à ce moment-là, ne lui arracha rien de plus qu’un soupir blasé. Ils étaient tous dingues, s’il voulait, peu importe. Entendre Eli l’envoyer balader était déjà plus surprenant… Elle posa un regard perplexe sur lui, les yeux plissés. Il savait s’énerver, alors ? Mais depuis quand ?

« Nous pourrions aller nous poser tranquillement dans un endroit plus adapté, pour discuter de tout ça, si vous le voulez bien. S’emporter ici serait très irrespectueux, sans compter qu’il faut s’assurer qu’il n’y a réellement aucune blessure à soigner. Accepteriez-vous de nous accompagner ? »

Leur interlocuteur hocha simplement la tête, même s’il ne semblait pas vraiment comprendre pourquoi ils souhaitaient l’inviter. Gamir marmonna quelque chose d’étouffé mais sans plus. Ses deux gardes, de leur côté, récupèrent leurs armes, visiblement toujours vexés, avant de les rejoindre. Ils n’allèrent pas si loin, le temps de s’installer dans un endroit plus sécurisé et tranquille, loin des débris. Elle se laissa examiner par Mhithd, autant pour le rassurer que pour le rassurer elle-même. Leur cher collègue archéologue avait, une fois de plus, décidé se mettre légèrement à l’écart, tout en jetant de nombreux regards autour de lui. Peut-être à la recherche des fantômes. Il ne risquait pas de les voir… Sans la Force et surtout sans un entraînement spécifique, ce n’était pas réalisable. Quant à Rhonn, il restait simplement là, assis tranquillement, sans rien dire. Un calme implacable depuis le début, même lorsqu’il avait désarmé les deux soldats. Pour elle, déchiffrer cette expression était impossible. Elle n’y parvenait qu’avec Thrass, mais avec d’autres Chiss, autant dire que c’était peine perdue.

« Donc, c’est bien Vlir'naw'lrirtu, qui vous a entraîné ? »

Il hocha simplement la tête, en guise de réponse, sans rien ajouter. Pas un sujet dont il avait envie de discuter, c’est ce qu’elle devait comprendre ? Pourquoi, ça soulevait des questions… Comment avait-il ressenti la présence de l’esprit la première fois, comment s’était-il entraîné au début avant de pouvoir le voir et lui parler… S’entraîner avec une personne bien vivante, face à soi, qui pouvait tout vous expliquer et montrer, ce n’était déjà pas évident. Alors le faire avec un fantôme, sans être immédiatement capable de l’apercevoir ou juste l’écouter… Cela dit, au vu de la situation, elle comprenait qu’il n’ait pas envie d’en discuter.

« Que pouvez-vous nous raconter, sur le passé plus exact de ces lieux ? Sur cette fresque, dans le hall ? »

Elle mourrait d’envie demander pourquoi la fresque en question avait bougé… La question lui brûlait les lèvres, sans qu’elle n’ose la poser dès à présent.

Réaction habituelle… Et autre réaction moins habituelle de la part du jeune humain. Pourquoi souhaitait-il qu’il discute avec eux ? Ce petit groupe n’était pas très commun… Enfin, si cela évitait au moins qu’ils provoquent d’autres troubles ici… Il hocha donc doucement la tête, avançant sans un regard pour les soldats grognons partis récupérer leurs armes. Quelques mètres plus loin, une salle en alcôve, servant autrefois de simple lieu d’attente selon Rnawl, avec des bancs de pierre creusés à même les murs, fit office de cet espace de repos recherché. Il s’assit, pour sa part, sur une moitié de colonne renversé au sol et posa son sac à ses pieds, restant à deux mètres de la dame et ses gardes du corps, afin qu’ils cessent de penser qu’il n’était rien de plus qu’une menace pour elle. Agresser une femme enceinte serait pourtant si indigne… Il répondit également d’un signe de tête affirmatif, lorsqu’elle demanda si Rnawl avait bien été son mentor. Le vieil esprit avait plusieurs élèves, depuis toutes ces années, quoi que le dernier en date remontât à assez loin.

"Que pouvez-vous nous raconter, sur le passé plus exact de ces lieux ? Sur cette fresque, dans le hall ?"

Ils tenaient donc réellement à en apprendre plus ? C’était étrange… Rhonn eut d’abord un peu de mal à rassembler ses pensées, tant il avait peu l’habitude de tenir une conversation, avec qui que ce soit de vivant. Même lorsqu’il se rendait au village, il commandait en amont et les échanges se limitaient à un bonjour, un merci et un au revoir, avec le gérant de l’épicerie. Parfois un ou deux mots de plus, lors de la livraison et vente de peintures, qu’on lui commandait en laissant une petite annonce dans cette même épicerie. Tant habitué à s’effacer et être oublié de tous qu’être tout à coup face à des personnes bien en vie, voulant lui parler plus que quelques mots, était perturbant. Néanmoins, il ne ressentait ni danger, ni agression, en-dehors de la mauvaise humeur de cet archéologue et de la méfiance des deux autres, dont la vexation se lisait sans peine sur le visage.

"Valmea était autrefois le lieu d’habitation et de travail d’une Famille de l’Ascendance, les Nith. Un petit clan, cultivant des coutumes et façons de vivre assez différentes de celles des autres Familles. Ce site est le résultat d’un art architectural travaillé pour le plaisir, par une partie de leurs membres. Ce clan a disparu il y a quelques milliers d’années et Valmea est demeuré ainsi, le temps délitant peu à peu ses constructions."

Il ne leur avait pas caché son propre nom et ne se souciait guère qu’ils comprennent que quelques descendants de ce clan subsistaient aujourd’hui. Simplement car l’histoire de cet endroit était effectivement effacée des archives et des mémoires collectives. Tout avait été fait en ce sens et le savoir conservé était un bien très précieux, pour les rares descendants. Ils avaient pour devoir de le préserver, certainement pas de l’exposer à tout-va et ainsi faire comprendre qu’il restait encore des œuvres à détruire. Les gouvernements s’étaient succédés, les clans également, pour beaucoup, mais la méfiance et la peur, elles, avaient persisté au travers des siècles. Il pouvait bien sûr leur parler de ce passé, de sa partie « officielle », sans danger, lisse, seule restante pour les personnes fouillant assidûment le peu restant dans les réserves et musées. Néanmoins, comment oser parler de ce qu’ils protégeaient ? A qui avoir confiance ? L’ascendance refusait une part de son Histoire et il ne comptait pas l’exposer. De toute manière, il était déjà trop tard. La Grande Présence mourrait à petit feu, dans le cœur de leur peuple, il ne voyait aucune issue à ce problème. Aucun moyen de raviver la flamme.

"La fresque est une simple représentation de cet ancien Clan. Elle illustre les liens qu’entretenaient les membres entre haut."

"Et les soldats représentés dessus ?" grommela l’archéologue. "Qui se tenaient aussi la main, bêtement ? C’est censé être une représentation des liens entretenus entre les membres de la Flotte de Défense ?"

"Ces soldats ont su inspirer le respect, à leur époque. Ils partageaient certaines coutumes de vie au clan. Il est naturel d’avoir gravé également leur mémoire."

Un chercheur de son rang était sans doute agacé encore plus d’entendre de simples généralités sur le passé étudié. Des grandes lignes, un seul nom donné, aucun détail. Qu’importe. Tout cela était assez pour satisfaire la curiosité des rares visiteurs venant ici et suffisait à leur faire oublier le site, par la suite. Considéré comme un centre archéologique de plus, comme il y en avait déjà tant. Néanmoins, ce groupe-là avait un problème de taille, la présence de la future mère. Elle avait dévoilé la présence de son mentor et certainement assisté aux troubles de la Grande Présence. Cela pouvait être dangereux, pour ce site, qu’une personne visiblement entraînée vienne ici avec des soldats. Du moins, si ses véritables intentions étaient malsaines.

"Votre intérêt pour ces lieux est-il satisfait ?"

Il espérait que oui, afin de les voir partir pour de bon. Qu’ils ne reviennent plus ici… Pour ces quatre hommes, c’était surtout une question qu’ils n’abîment rien. Et pour cette femme, ça pouvait être dangereux. Pour le site comme pour elle.

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Détente/confiance : 5

Il essayait vraiment de ne pas être trop blasé ou à l’inverse, trop surpris, prendre tout ça comme si c’était parfaitement normal… Essayer de prendre tout ça normalement. De toute façon, dès que la Force et ses histoires entraient dans le jeu, absolument rien n’était « normal ». Des techniques bizarres, des fantômes, des esprits, des objets qui volent et on en passe. Un fantôme qui entraînait un homme bien vivant, maintenant… Eli ne put s’empêcher de lancer un regard vers Lorana, qui elle n’était pas du tout surprise. Oh, bon, très bien, un fantôme qui pouvait entraîner une personne en vie, donc, pourquoi pas. Respirer discrètement, un bon coup, puis s’asseoir, essayer d’afficher un air à peu près neutre… Puis il se surprit à prier que ses propres enfants ne soient pas liés à tout ça, tous ces trucs, qu’ils puissent avoir une vie normale.

L’ex-Jedi interrogea d’abord sur la fresque, là-haut, le passé de ces lieux. S’ensuivit un instant de silence, comme si leur interlocuteur cherchait ses mots. Il ne devait pas avoir l’habitude de beaucoup discuter, celui-là… Il finit par prendre la parole, indiquant tout d’abord que cet endroit n’était pas une caserne mais un lieu de « travail et habitation » pour un petit clan de l’Ascendance, disparu il y a quelques milliers d’années. Le nom fit tiquer Eli, se souvenant de celui que cet homme leur avait donné. Un de leurs descendants, donc… Mais surtout, ce qui le surprit, c’est que des personnes aient pu vivre et travailler dans ce genre d’endroits. Ça ne ressemblait absolument pas aux autres habitations, sans compter que c’était en plus si isolé ! Et les membres d’un seul clan ne restaient pas à vivre entre eux exclusivement… Sans même parler des adoptions, ils se déplaçaient pour le travail, pour un lieu de vie leur convenant mieux, etc. Ça n’avait aucun sens.

"La fresque est une simple représentation de cet ancien Clan. Elle illustre les liens qu’entretenaient les membres entre eux."

"Et les soldats représentés dessus ? Qui se tenaient aussi la main, bêtement ? C’est censé être une représentation des liens entretenus entre les membres de la Flotte de Défense ?"

"Ces soldats ont su inspirer le respect, à leur époque. Ils partageaient certaines coutumes de vie au clan. Il est naturel d’avoir gravé également leur mémoire. Votre intérêt pour ces lieux est-il satisfait ?"

Pas du tout, il avait soulevé plus de questions que de réponses… Eli grimaça très légèrement, en secouant la tête. Il voyait bien que cet homme n’avait pas spécialement envie de leur parler et encore moins de jouer les guides sur cet endroit, pourtant, ils ne pouvaient pas simplement abandonner comme ça. C’était… Trop vague, tout simplement. Avec ça, il était persuadé que ce que Rhonn avait daigné leur raconter étaient sûrement des informations pouvant être retrouvées quelque part, en fouillant bien. Rien de tout ça n’expliquait la présence de fantômes, pour commencer. Ni les troubles de la Force ressentis par Lorana. Ni… Bref, ça exposait quelques faits mais n’expliquait rien du tout.

"Tout ça ne dit rien sur ces coutumes, comme vous dites, le pourquoi de ces représentations, les troubles présents, la présence de cet esprit, comment vous avez pu vous entraîner avec et pourquoi vous restez à l’écart, ce qui est arrivé autrefois à votre clan… Et pourquoi il manque autant d’archives sur cette période, en ce qui concerne Copero. Et nous ne sommes pas là pour détruire quelque chose ou je ne sais quoi, simplement comprendre. Étudier cet endroit en fait partie."

"Tout ça ne dit rien sur ces coutumes, comme vous dites, le pourquoi de ces représentations, les troubles présents, la présence de cet esprit, comment vous avez pu vous entraîner avec et pourquoi vous restez à l’écart, ce qui est arrivé autrefois à votre clan… Et pourquoi il manque autant d’archives sur cette période, en ce qui concerne Copero. Et nous ne sommes pas là pour détruire quelque chose ou je ne sais quoi, simplement comprendre. Étudier cet endroit en fait partie."

Ils avaient déjà fouillé les archives restantes… Mais qui leur avait donné l’ordre de mener ce genre de recherches et venir ici et surtout, pourquoi… ? Rhon sentit une légère sueur froide lui couler le long du dos, réalisant qu’il devait y avoir, derrière cette expédition, plus qu’un simple désir d’en apprendre un peu sur Valmea avant que chacun ne retourne vaquer à ses occupations habituelles. La situation se compliquait. Il les observa tour à tour, l’espace d’un bref instant, hésitant sur la méthode à employer. Enfin, il y avait une technique évidente mais elle ne fonctionnera pas sur la mère, visiblement entraînée. Et de toute manière, il serait tout à fait indigne d’utiliser cela sur une femme enceinte. L’ermite possédait peu de grands principes mais parmi ceux-là, il en était un absolu, hors de question de faire le moindre mal à une personne fragilisée, à moins qu’elle ne puisse vous menacer de mort. C’était d’autant plus important pour une femme portant la vie. Cela dit, ça ne réglait absolument pas son problème, étant donné qu’elle aussi était déterminée à poursuivre.

"En revanche, accepteriez-vous de discuter de tout ça, plus posément, dans un autre endroit, un peu plus tard ? En attendant, pourriez-vous nous guider ici ?"

En discuter plus posément, il ne pourra guère dire quoi que ce soit de plus, mais soit, si cela aidait pour le moment à calmer le jeu, il pouvait l’accepter. Quant à les guider… Ce pourrait être utile, afin de les écarter des zones les plus sensibles et surtout, celles les plus marquées… Les plus chargées… Peut-être qu’ainsi, ils se rendront compte qu’en apparence, il n’y avait rien à découvrir et partiront plus vite. Très bien. Il accepta cette proposition, quoi quoi peu certain que ce soit la meilleure chose à faire malgré tout. D’autant plus qu’avec ce deux soldats ne cessant de le couver d’un regard sombre, ça n’allait guère aider… Il dut se résoudre à les laisser photographier également le cimetière, attendant dans un recoin en se retenant de maugréer. Étant donné que les défunts éprouvaient déjà… certaines… difficultés à demeurer en paix, aller vadrouiller dans leur principal lieu de repos n’était pas une idée brillante. Même Vlir'naw'lrirtu affichait désormais un air plus mal à l’aise. Pendant que le groupe était dans le cimetière, le vieil homme lui tapota l’homme, désignant l’autre bout du couloir. Rhonn tourna la tête, les bras croisés, un soupir aux lèvres.

"Je le vois."

Il avait déjà commencé à planifier un chemin afin d’écarter les intrus des endroits sensibles, mais si les problèmes se répandaient d’ores et déjà au-delà… Il hésitait toujours mais lorsqu’il vit une autre silhouette, passer rapidement et sans un bruit, plus imposante, très repérable et malheureusement beaucoup trop familière, il tressaillit lourdement et ses dernières hésitations disparurent instantanément. Il revint vers le groupe, posant une main sur le bras du jeune humain pour attirer son attention mais aussi le stopper dans son élan.

"Écoutez, vous voulez étudier cet endroit, j’ai bien compris. Mais dès maintenant, c’est dangereux. Votre présence a réveillé beaucoup de choses et les étrangers ne sont pas les bienvenus ici. La Grande Présence est perturbée dans toute la galaxie, depuis quelques années, mais la situation est encore plus compliqué dans ce type d’endroits. Ceux elle se noue plus encore et fige les lieux dans ses courants."

Un ton rapide, il ne s’interrompit qu’un bref instant pour lancer un regard vers la petite humaine. Des lieux comme celui-là, où la Grande Présence s’établissait fortement, au point de le forger selon ses vœux, elle avait certainement dû en voir d’autres ou au moins en entendre parler. Ce n’était pas fréquent mais pas rare non plus. C’était pour cela qu’il espérait qu’elle, au moins, comprenne le danger.

"Partez, s’il vous plaît. Nous ne…"

L’archéologue, encore lui, l’interrompit d’un ton sec. Rhonn ne prêta aucune attention à la diatribe dans laquelle il se lança, exaspéré, à présent. Au moins les deux gardes avaient-ils changé de posture, toujours méfiants mais plus autant envers lui. Les jeter dehors de force ne ferait que les encourager à revenir en nombre plus tard et empirerait considérablement la situation. Pour le moment, par bonheur, leur « ami » n’était pas encore disposé à attaquer, mais il rôdait non loin d’eux. Comme une dernière mise en garde. Bon sang… Il secoua la tête puis donna une petite « tape » avec la Grande Présence, contre le visage du type, pour le faire taire. Ce qui marcha, grâce à l’effet de surprise, Rhonn en profita pour aussitôt enchaîner.

"Je suis prêt à vous suivre pour plus en parler, avec vous ou ceux qui vous envoie, mais ailleurs et maintenant. Et que vous ne reveniez pas ici sans être préparés."

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Agitation du site : 15. Réac gardes, 8, réac Gamir, 16

avec indics ^^
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Eh bien, ça progressait… Un peu. C’était déjà très bien ! Ils commencèrent par retourner voir le cimetière. Accroupi près des premières tombes, Eli réajusta doucement son masque à oxygène puis frotta très doucement du doigt les noms gravés, pour enlever la poussière et moisissures du temps, afin de mieux lire les noms. Compter les tombes, les photographier et répertorier tous les noms, cela allait leur prendre un peu de temps. Là aussi, il y avait des dessins, sur les tombes, différents à chaque fois… Il les prit aussi en photos, c’était le genre de détails qui allait intéresser Thrawn. Absolument toutes les dates de décès étaient identiques, ce qui lui arracha un petit frisson. Qu’avait-il bien pu se passer ? Quel ennemi avait lors attaqué Copero ? La planète n’était pourtant pas aux frontières mais plutôt vers le centre… Pour l’atteindre, il aurait fallu défaire une bonne partie de la Flotte de Défense ! A moins que ces ennemis ne soient parvenus à se faufiler sans être vus… Mais pour venir attaquer Copero, à la place de Csilla ? Ça n’avait aucun sens.

Il était encore occupé à tout ça lorsque Rhonn revint vers eux, tapotant son bras. Mmh ? Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? L’ermite enchaîna aussitôt, sur un ton devenu bien plus pressant, que cet endroit était dangereux et que leur présence avait « réveillé beaucoup de choses » … Heu ? Il lança un regard vers Lorana, voyant qu’elle ne rigolait, ça ne devait pas être une blague. Et quand il disait la Grande Présence, il parlait bien de la Force ? Vah'nya l’appelait parfois comme ça, mais il n’y avait jamais trop prêté attention. Il lança un regard vers le couloir, derrière, alors que Gamir – évidemment – s’agaçait et s’emportait. Il n’y avait ri… Ou… Il crut voir, l’espace d’un instant une sorte de forme noire flotter au plafond, mais le couloir lui-même était trop sombre et ça pouvait être une simple illusion d’optique. Gamir cessa tout à coup de râler et recula, une main contre le visage. Qu’est-ce qui lui prenait, cette fois ?

"Je suis prêt à vous suivre pour plus en parler, avec vous ou ceux qui vous envoie, mais ailleurs et maintenant. Et que vous ne reveniez pas ici sans être préparés."

Cette fois, Eli ne savait pas quelle était la meilleure marche à suivre, s’il fallait insister ou attendre avant de revenir et… Il reporta le regard vers Lorana, attendant avant tout de voir son avis, comme elle aussi connaissait les dangers potentiels de ce genre de… Trucs. Il attendit qu’elle réponde, confirme si ça pouvait vraiment être dangereux ou non. Lorsqu’elle confirma, il dut retenir un soupir et se dit que ce n’était que partie remise, pour cet endroit. Ils reviendront. « Mieux préparés ». En attendant… Ils remirent leur matériel sur leurs dos puis repartirent par les passages, suivis par leur nouvel ami ermite. Qui ne cessait de regarder derrière lui et avait adopté une posture de combat. Ils étaient à peine revenu dans le hall qu’une sorte de grognement ou hurlement sauvage sonore retentit férocement depuis les profondeurs, toussant tout le temps d’un seul bloc à courir dehors.

"Qu’il y a-t-il comme bête là-dedans ?!"

"Ce ne sont pas des animaux et il faut y aller."

Mais… Il continua d’avancer, mais sans cesser à son tour de regarder derrière eux. Des ruines devenues tout à coup menaçantes… Rah, bon sang ! Il détestait devoir filer comme ça d’un endroit alors qu’ils n’avaient qu’à peine entamé leur travail et que… Un autre grognement sauvage, plus proche, lui fit admettre que ce n’était peut-être pas le meilleur moment, en effet, pour s’enfoncer là-dedans en aussi petit nombre et à peine armés. Ils devront revenir dès que possible.

Il y avait une autre fresque, pas en couleurs ni peinte, celle-ci, seulement gravée dans la pierre. Très petite, surtout comparée à celle du hall principal. Elle représentait une personne, tout simplement, peut-être le gardien du cimetière ou du moins, la représentation faite de la fonction. Elle prit aussi cela en photos, avant de revenir vers les autres et aider à recenser les noms, ainsi que les dates. Une unique de décès, les autres différaient… Les personnes enterrées ici étaient de tous les âges, il y avait même des bébés… Elle interrompit cependant assez vite, un très mauvais pressentiment la prenant à la gorge. Comme si quelque chose était sur le point de les attaquer… En se relevant et allant vers le couloir, elle fut brusquement dépassée par Rhonn, qui lui filait en sens inverse pour interrompre le déroulé des opérations. Le passage était sombre, bien plus que tout à l’heure… Elle y ressentait un danger croissant, une présence froide, imposante… Derrière, l’ermite était en train d’exposer plus platement le danger, visiblement pressé qu’ils mettent un terme à leur exploration. Et cette fois-ci, Lorana voulait bien croire qu’il y avait effectivement plus dangereux qu’un simple esprit, dans ces lieux.

Le débat qui s’engagea avec la mauvaise humeur de leur charmant collègue fut néanmoins vite interrompue. Elle tourna la tête pour dissimuler un sourire, malgré la gravité de la situation, en comprenant comment il s’était amusé à le faire taire. Puis elle se résigna à ce qu’ils doivent revenir plus tard… Ce n’était que partie remise, donc ne pas trop insister. Surtout avec ce qui se rapprochait d’eux… récupérer leurs affaires et matériel ne prit que peu de temps mais la sortie, jusqu’à l’air libre, fut plus précipitée que ce qui était prévue. La chose à l’intérieur s’était apparemment lassée de juste manifester son désir de paix et commençait à se montrer plus menaçante. Ils filèrent plus vite au-dehors, puis dans le vaisseau au milieu de la cour. Une fois tout refermé et l’appareil se mettant en vol, elle ôta son masque à oxygène avec un long soupir. Ils avaient pu déjà prendre pas mal de photos et quelques données, mais sinon… Bon, au moins, Rhonn avait accepté de les accompagner pour discuter de tout ça. Et ils auront, de toute façon, besoin de faire un débriefing avec d’autres, pour mieux analyser la situation.
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Ressenti : 7