Coup de force à Phindar [Solo]

Vandrel regardait en silence les transports s’élever depuis l’atmosphère de la planète, flanqués de part et d’autre par les deux petits croiseurs gozantis qui lui servirait d’escorte pour le voyage jusqu’au point de rendez-vous avec le convoi. Le capitaine n’était pas très fier de ses actes aujourd’hui. Il avait l’impression d’agir comme un vulgaire pirate. Les manifestations à la surface s’étaient transformées en émeutes lorsque la population avait compris qu’ils étaient venus piller l’intégralité des stocks de denrées et de biens de première nécessité. Pour protéger ses hommes, il avait été contraint d’accéder aux demandes du gouverneur sur le départ, et faire feu dans la foule pour la disperser. Dans d’autres circonstances, il aurait vomi son repas. Mais pas aujourd’hui. Pas dans cette situation. Et certainement pas pour citoyens ingrats de la Bordure, qui avaient toujours soutenus ces salopards de rebelles qui avaient tués plusieurs de ses amis et de ses camarades de promotion. Laisser pour compte ces enfoirés, à crever de faim dans leur coin, ne lui faisait plus grand-chose. Il pourrait bientôt fermer les yeux sur Phindar, et se consacrer à sa prochaine mission.

Une fois les navettes transportant ses derniers hommes restés pour fermer le spatioport récupérées, il pourrait enfin se retirer pour se servir un café. C’était ce qu’il croyait, tout du moins, avant qu’un destroyer stellaire ne fasse soudainement irruption derrière les vitres du pont de commandement…




La surface ambrée de Phindar apparut soudainement sous les regards de l’équipage de l’Aspiration lorsque le destroyer stellaire sortit brutalement de l’hyperespace loin de son point terminal de saut initialement prévu, sur une orbite bien trop basse, et proche des premières couches denses de l’atmosphère. Loin, donc, derrière le croiseur léger Arquitens et les deux gozantis impériaux qui escortaient la demi-dizaine de transports civils qu’ils avaient réquisitionnés.

« Rapport ! » aboya aussitôt Lase depuis le centre de la passerelle, en constatant que leurs adversaires n’étaient pas dans leur ligne de mire, et encore moins sur leurs flancs.

« Nous sommes hors de la trajectoire de sortie initialement prévue, commandeur ! »

Ca, le commandeur l’avait bien remarqué. Les impériaux ne pouvaient donc n’être que derrière eux, dans une position parfaite pour faire feu et causer un maximum de dégâts sans que l’Aspiration ne puisse véritablement riposter. Cette idée même le laissait particulièrement contrit, pour ne pas dire effaré. Par chance, les impériaux semblaient avoir été aussi surpris qu’eux, et ne les allumèrent pas immédiatement de leur maigre arsenal. Ares, pour sa part, était resté en apparence plutôt calme, bien que l’angoisse se fût aussi saisie de son être. Il parvenait simplement mieux à le cacher que son second, qui avait toujours été le plus expressif de leur duo. En vérité, une part de son esprit cherchait déjà une explication à ce raté, et venait rejeter la faute sur les perturbations provoquées par le Gordian Reach. L’autre part, fortement ancrée dans le présent, prit rapidement compte du danger, et de la manière d’y remédier.

« Déflecteurs au maximum ! » ordonna-t-il fortement, avec conviction, avant de tourner son attention vers l’avant de sa passerelle. « Pilotage. Ramenez-nous immédiatement sur le vecteur prévu. »

« Et magnez-vous ! »

La voix forte et rugueuse de Lase le fit légèrement sourire, alors qu’il n’y avait rien d’amusant à leur situation. Son second et ami avait toujours été comme ça. Brut, agressif. Autoritaire. Cela convenait très bien au commodore. L’équipage le respectait pour cela, et Ares savait qu’il pouvait compter sur lui pour prendre les bonnes décisions en son absence. Même les plus dures. Il cligna des yeux, alors que son navire effectuait un virage très sec à tribord, pour offrir son flanc aux impériaux qui s’étaient finalement décidé à faire feu. La coque crépitait de petits halos bleutés là où les tirs de turbolasers venaient s’écraser contre les boucliers. Il ne s’en inquiétait pas vraiment, son navire pouvait endurer bien plus que ça dans le laps de temps qu’était sensé durer cette opération. Mais cela ne l’empêchait pas de ruminer intérieurement. Il aurait préféré que le plan se déroule sans accroc, au lieu de se défiler dès le commencement. Un Arquitens et un Gozanti n’auraient pas fais le poids sans leurs déflecteurs.

« Plusieurs TIE en approche ! »

Mh. Mauvaise nouvelle. Il avait laissé l’intégralité de ses chasseurs en arrière, avec l’Espérance. Ce qui veut dire qu’il était sans défense si jamais ces TIEs parvenaient à se glisser au plus proche. Les impériaux avaient dû remarquer ce détail, ce qui devait expliquer leur mouvement.

« A toutes les batteries, ouvrez le feu. Ciblez ces TIEs. Que font les transports ? »

« Ils se déploient vers le vecteur hyperspatial de Vjun… Un gozanti comme escorte. »

Les turbolasers et les canons lasers de l’Aspiration s’étaient soudainement mis en action, offrant un véritable barrage, forçant les TIEs à se disperser, sans pour autant se replier. Leur rapidité et leur agilité leur permettait de se faufiler entre les rafales des armes les plus lourdes, lentes et peu précises. Les armes plus légères, en revanches, étaient mortelles.

Derrière cette nuée de tirs, les cinq transports s’éloignaient, flanqués d’un petit croiseur gozanti, le long de la trajectoire de saut qui les porteraient vers Botajef. L’Arquitens et le gozanti restant, eux, s’interposaient face au petit monstre qui leur faisait face. Cela convenait très bien aux rebelles.

« Prévenez Cerbère. Plan Besh. »

Un officier acquiesça, et se dépêcha d’envoyer un message codé vers l’Espérance. Lase avait son regard rivé sur un des écrans, qui montraient les déplacements des impériaux, emmenant les transports lentement vers un coin où une croix avait arbitrairement placée. Le commandeur, tout comme son ami, espérait simplement que les autres ne seraient pas confrontés aux mêmes problèmes. Auquel cas l’intégralité du plan risquait de tomber à l’eau…

Il y eu une longue minute de silence, avant qu’une dizaine de X-Wing et Y-Wing ne sortent de l’hyperespace pile au point prévu, soudainement suivit par la silhouette un peu plus massive d’une CR90 modifiée. Les chasseurs et bombardiers en tête se jetèrent aussitôt sur le gozanti isolé qui, prit de court, fut prit sous le feu de plusieurs torpilles à protons. Le navire explosa dans une gerbe de flammes, avant que le duracier de sa coque ne se torde sous la déflagration. L’ambiance sur la passerelle de l’Aspiration se réchauffa d’un seul coup à la vision de ce spectacle, plusieurs officiers laissant quelque peu éclater leur joie. Brièvement, car Lase était déjà venu leur aboyer dessus.

L’Espérance s’était aussitôt jetée dans la brèche ouverte au milieu des transports. Une nuée de capsules de sauvetage modifiées quittèrent aussitôt la CR90 pour venir s’écraser avec violence sur la coque des transports laissés sans défenses.




Pris de court par la tournure soudaine des évènements, le capitaine Vandrel fut pris d’un hoquet de panique. Sa tranquillité avait soudainement été bousculée. Il avait pensé pouvait profiter de l’erreur grossière des rebelles pour les frapper, et permettre à la précieuse cargaison placée sous sa surveillance de s’échapper vers Botajef. L’initiative venait de lui échapper, et il se retrouvait désormais pris en tenailles par un destroyer stellaire d’un côté, et une nuée de chasseurs et bombardiers de l’autre. Les rebelles l’avaient surpris, et il n’avait plus vraiment d’options. Il n’était pas dupe. Les transports étaient perdus, et les statistiques étaient contre lui. La seule solution qui s’offrait à lui était la retraite, mais cela nécessitait de forcer le blocus d’un côté ou de l’autre. Le destroyer stellaire allait les pulvériser s’ils restaient là. Les chasseurs-bombardier, cependant, étaient encore loin…

« Foncez droit sur le destroyer, et plongez sous son blindage ! »

« Mais… Capitaine, les transports ? »

« Oubliez les transports ! Ils sont déjà perdus… Faites chauffez l’hyperdrive ! »

Ses officiers voulurent objecter, mais aucun ne voulaient vraiment risquer leur vie pour quelques transports remplies de denrées. Certes, ils allaient abandonner quelques soldats à bord, mais leurs vies valaient bien plus que ça ! Ils s’exécutèrent, poussant les moteurs de leur croiseur léger au maximum, tout en transmettant les mêmes instructions au gozanti restant, qui commençait lui aussi à encaisser le choc. Derrière eux, la nuée de chasseurs fonçaient sur eux. En face, l’Aspiration les pilonnaient. Tous croisèrent les doigts…

« Capitaine ! Navire en approche ! »

« Quoi encore ?! » râla Vandrel, en se précipitant vers la console de son officier.

«  C’est l’Immortel ! »

Le capitaine le va le regard vers les vitres au travers desquelles l’Aspiration grossissait de plus en plus à mesure qu’ils s’en approchaient. Mais ce n’était pas ce qui l’intéressait, le fascinait. Mais bien la silhouette bien plus menaçante d’un destroyer stellaire impérial, qui venait d’apparaître au loin, derrière… Tout espoir n’était peut-être pas perdu, finalement !

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1. Force impériale : 17 >> Un Arquitens, 2 Gozanti.
2. Attaque initiale >> 19
3. Réaction impériale : 5 >> Renforts. DSI. Cargos escortés par un Gozanti.
4. Attaque secondaire sur les transports. >> 4

« … C’est un Destroyer Stellaire ! »

Ares resta interdit, mais sentit sa gorge se serrer un peu plus. Venant de Vjun ? Qu’est-ce qu’un Destroyer Stellaire pouvait bien faire là-bas ? Cette affaire tournait au vinaigre pour eux. Fort heureusement, la force d’assaut avait bien mieux réussi leur entrée qu’eux, et se retrouvait hors de portée de frappe du nouvel arrivant. Eux, par contre…

« Blast ! Virez par tribord pour faire face ! » beugla son second, en s’écartant du centre de la passerelle en faisant volteface.

Lase avait été plus prompt que lui à réagir, et son équipage agissait comme si ses ordres venait directement de leur supérieur. L’horizon projeté de la planète s’inclinait déjà, alors qu’Ares peinait à se ressaisir. Cette nouvelle donnée rebalayait les cartes. Son navire pouvait tenir face à une telle force, mais l’affronter serait difficile. Ses propres atouts étaient dispersés… L’Aspiration se retrouvait au milieu de la mêlée, et venait désormais offrir un flanc au navire identifié comme l’Immortel pendant qu’il manœuvrait pour véritablement lui faire face. Les deux autres navires impériaux, d’un tonnage fort inférieur, étaient de l’autre côté…

« Batteries tribord, feu sur ce destroyer. Ou sont mes chasseurs ? » finit-il par dire, en fixant son attention sur un des projecteurs holographique.


« En approche, moins d’une minute ! … L’Arquitens et le Gozanti tentent de forcer le passage pour leur échapper ! »

Son attention descendit sur une autre projection. Les deux vaisseaux tentaient effectivement de passer en dessous de son bâtiment pour tenter de rejoindre le destroyer. Il vit aussitôt une opportunité. S’ils les laissaient le devancer…

« Laissez-les passer. Puis rayon tracteur sur l’Arquitens. Feu à volonté. »

Lase le regarda, interdit pendant un instant. Les laisser se regrouper ne lui paraissait pas une bonne option. Divisés, il serait plus facile d’éliminer la menace la plus faible pour ensuite faire face à la plus dangereuse. Puis ses pupilles s’illuminèrent d’un seul coup. Il avait compris.




Vandrel regarda la situation se dérouler sous ses yeux avec un espoir retrouvé. A pleine vitesse, son navire aurait assez de temps pour rejoindre l’Immortel avant que les chasseurs et bombardiers des rebelles ne puisse rayer sa coque ! Ces enfoirés lui semblaient d’ailleurs pris de panique. Leur destroyer virait de bord. Il semblait les ignorer. C’était vraiment inespéré. Sa mission ne lui importait plus vraiment. Tout ce qu’il voulait, c’était vivre un jour de plus. Au diable la cargaison ! L’Immortel pulvériserait leurs adversaires et il pourrait traquer cette pauvre corvette ! Il n’en avait pas le moindre doute ! Oui, tout ce qu’il devait faire, c’était se sortir de ce guêpier au plus vite, et éviter que les rebelles ne libèrent leur frustration sur son navire. La coque du bâtiment rebelle commençait justement à défiler sous ses yeux, tandis que sur l’horizon se levait la silhouette menaçante de l’Immortel. L’espace, lui, se retrouva soudainement zébré de rayons et d’explosions. La canonnade entre les deux géants venait de débuter. C’était parfait, ça veut dire qu’ils allaient l’ignorer…

Il y eut un choc soudain, et Vandrel manqua de se ratatiner sur le sol.

« Capitaine ! Un rayon tracteur ! »

La panique de son officier se répercuta en effroi lorsqu’il vit le petit gozanti qui l’escortait exploser par-delà les hublots, frappé de plein fouets par une salve de turbolasers. Son propre bâtiment se mit aussitôt à trembler, alors que d’autres tirs se mirent à s’abattre contre ses déflecteurs. Des tirs qui provenaient autant des rebelles, que de l’Immortel. Il perdit tout son sang froid.

« Que… poussez les moteurs à fond, bordel ! »

« C’est déjà fait ! Nous dérivons ! Et les rebelles… »

L’officier n’eut pas le temps de finir sa phrase. Ou plutôt, Vandrel n’eut pas le temps de l’entendre. Il y eut une violente explosion, qui le projeta littéralement au plafond. Il perdit aussitôt connaissance…




Ares regarda l’Arquitens dériver devant son vaisseau, sa coque frappée de toute part. Le petit bâtiment impérial se trouvait devant eux, dans la fenêtre de tir de l’Immortel, contre lequel il faisait malgré-lui office de bouclier, contre une partie de ses batteries. Il ordonna aussitôt de cesser le feu contre le croiseur, et de focaliser tout leur arsenal sur le Destroyer Stellaire. La panique de ces quelques impériaux allaient jouer en sa faveur, et il avait besoin de la silhouette du croiseur à la dérive pour équilibrer ses chances. Visiblement, les impériaux eux-mêmes hésitèrent à faire feu de tout bois dans leur direction, sans doute par peur de toucher leurs propres hommes, ou bien parce qu’ils pensaient que leur simple présence suffirait à les faire déguerpir. Une hypothèse qui trottait dans la tête du commodore, qui se demandait si le jeu en valait vraiment la chandelle…

« Où en sommes-nous, avec les transports ? » demanda-t-il.

Il avait besoin de cette information pour savoir s’il poursuivait les opérations ici, où s’il devait prendre la décision de foutre le camp de cet endroit avant qu’il ne soit trop tard. La réponse arriva avec un léger délai, juste assez pour que ses X-Wing et Y-Wing le rattrapent et ne se positionnent en essaim autour de son navire.

« L’Espérance rapporte quatre morts, sept blessés dans l’abordage. Les transports sont sous contrôle. »

« Commodore, l’Arquitens lance des capsules de sauvetage. »

L’alsakani cligna des yeux, en traitant les deux informations. Ses hommes avaient été efficaces pour prendre le contrôle des cargos. Les pertes auraient pu être beaucoup plus importantes, mais il s’occuperait de ça plus tard. Cette nouvelle lui retirait une épine du pied. L’autre, en revanche, allait poser problème… Son attention se tourna vers Lase, et il lui transmit ses intentions. Son ami sembla réfléchir un bref instant, avant de lui dire qu’il était sacrément culotté de vouloir tenter un truc pareil, dans ces circonstances. Après un regard entendu, les deux se séparèrent.

« Que les équipes d’assaut préparent les cargos pour le saut au cas où la situation dégénère et que l’Espérance s’occupe de récupérer les capsules de sauvetages. »

« Contrôle. Dîtes à Mallix de lancer une attaque en pince sur l’Immortel pour le forcer à engager ses chasseurs. Que Beesstan suive et s’infiltre dans la brèche pour frapper le destroyer avec les torpilles qu’il lui reste. »

Les responsables respectifs se hâtèrent d’acquiescer et de transmettre les instructions avec professionnalisme. La tension, cependant, restait palpable bien que la situation semblât en partie sous contrôle. Ares, cependant, avait vu juste. En voyant les capsules de sauvetage, l’Immortel avait reprit son barrage. Sans le moindre ménagement, cette-fois.

« Pilotage. Sortez-nous d’ici. Vecteur d’attaque. Foncez droit-dessus… Déflecteurs avant au maximum ! »

Les X-Wings se jetèrent peu après en deux groupes sur les flancs de l’Aspiration, suivis en retrait par le groupe de bombardiers du lieutenant Beesstan. En face, les impériaux répliquèrent, procéduriers qu’ils étaient, en déployant leur première vague de TIE. L’Aspiration, pour sa part, s’extirpa de derrière l’épave de l’Arquitens, dont la coque se retrouvait soudainement à nouveau sous le feu des turbolasers du Destroyer Stellaire, plia et craqua, avant de se disloquer. Dans le vide sidéral entre les deux mastodontes, les deux escadres de chasse sen rencontrèrent dans un ballet agrémenté d’explosions, et zébré par les tirs rougeâtres et verdâtres.

Ares savait qu’il y aurait des pertes. Il ne pourrait en être autrement. Cependant, une part de lui-même ne pouvait se résigner à juste abandonner maintenant. Certes, leur mission principale était accomplie, les transports étaient sous contrôle. Il pouvait maintenant partir, attendre que les impériaux se lassent, et revenir quand ils seraient partis. L’idée était alléchante, mais traitre. Qui pouvait dire que les impériaux ne se vengeraient pas en bombardant la planète, et en tuant les habitants qui avaient osé se rebeller contre leur Empire ? Ce même Empire qui était venu piller leurs ressources ? Qui pouvait dire que les impériaux ne reviendraient pas plus tard, pour recommencer ? Non, moralement, il devait essayer d’en finir. Si les choses ne se passaient pas bien, il pourrait toujours se résigner à accepter cette idée. Mais pas pour le moment. Pas tant qu’il lui restait une opportunité.

La mêlée était féroce. L’ensemble des communications étaient centralisées sur la passerelle. Lase, comme Ares, comme tout le monde, pouvait entendre les palpitations des pilotes, leur stress, leur excitation. Mais aussi leur peur. L’Aspiration, lui, fonçait toujours sur l’Immortel, échangeant coup pour coup. Le commodore savait très bien qu’il ne tiendrait pas longtemps comme ça, mais il n’avait pas vraiment le choix. En s’approchant, en réduisant la distance, il pourrait tenter de se glisser sur un flanc et réduire la pression. Il espérait cependant pouvoir mettre la suite de son plan à exécution avant d’en arriver là. Il vit justement la petite escadrille de Beesstan, faîte d’un amalgame de quelques X-Wing et de tout les Y-Wing du bord, se frayer un chemin malgré les pertes, pour finalement débouler dans l’axe du destroyer stellaire. A bout portant.

Les torpilles fusèrent, mélange protonique et ioniques, et s’écrasèrent avec violence contre la coque du destroyer stellaire. Un des écran déflecteur vola en éclat, et une partie des turbolasers devinrent muettes. Les bombardiers, eux, s’éclatèrent de part et d’autre… L’explosion de joie à bord de l’Aspiration fut totale. Ares se surprit même à taper du poing sur la table sur sa console, par pure satisfaction.

« A toutes les batteries, concentrez le feu ! »

Il les tenait.

Il ne lui restait plus qu’à les réduire au silence.


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1. Redéploiement des impériaux. >> 17
1b. Attaque par le DSI. >> 17
2. Frappe sur L'Arquitens et le Gozanti. >> 9 : Le Gozanti détruit. L'Arquitens endommagé
3. Riposte sur le DSI. >> 2

« Concentrez méthodiquement le feu sur les systèmes de contrôle et de direction de tir.»

L’Immortel était à l’agonie et piquait très légèrement du museau, emporté par son inertie initiale, sans aucun moyen d’empêcher le mouvement, tout au mieux de le ralentir, petit à pit, grâce à ses propulseurs de manœuvre. Autour de lui, l’Aspiration tournoyait doucement, tel un prédateur, vidant ses turbolasers sur les systèmes de contrôles et de direction de tirs pour réduire au silence les faisceaux d’armement de leur adversaire vaincu. Avec précision, pour limiter les dommages collatéraux inutiles. La victoire était acquise, mais il ne pouvait pas se permettre de laisser la moindre once de combativité à la bête blessée. Il fallait s’en assurer pour permettre le retour et le déchargement des transports de fret à la surface, mais aussi pour évacuer et faire prisonnier les survivants responsables du pillage puis les livrer aux autorités locales. A bord de l’Aspiration, la tension était descendue d’un cran, bien que les combats fissent toujours rage au dehors entre les chasseurs rebelles les TIEs impériaux. Les hommes de Mallix retenaient la petite meute à distance, mais commençait à engranger des pertes qui, à court terme, étaient difficilement remplaçables. Une décision s’imposait.

« Intensifiez le brouillage de leurs communications à longue portée. »

Un enseigne sur la droite de Lase se dépêcha d’aller transmettre les instructions au bout de la fosse, au cas où la voix seule du second n’était pas suffisante. Ares se tenait toujours face à lui, en apparence toujours aussi tendu, le regard fixé sur la carte tactique qui fusionnait les échos captés par les senseurs et les transpondeurs des vaisseaux alliés.

« Quelles sont nos pertes ? » finit-il par demander, simplement, en laissant courir son regard sur une fenêtre qui resitituait l’efficacité des tirs de neutralisation de son vaisseau.

Devant lui, Lase sembla consulter les données à sa disposition.

« Pour le moment, quatorze morts, quarante-trois blessés. Trois pilotes portés disparus… »

« La navette de secours est partie ? »

Son ami hocha doucement de la tête pour confirmer. Ares savait ce que cela voulait dire. Il n’avait jamais été un pilote, mais il savait que s’éjecter dans l’espace n’était pas vraiment une situation d’avenir. C’était aussi quelque chose d’assez rare, et que les portés disparus finissaient souvent dans une housse mortuaire deux heures plus tard.

« Commodore, nos chasseurs sont toujours engagés avec une douzaine de TIEs. »

La voix, venant de derrière-lui, capta son attention et il se retourna doucement pour regarder dans la fosse. Il était déjà au courant de cela, il n’était pas aveugle, mais il ne tenait pas rigueur à son équipage de lui rappeler la situation de temps en temps.

« Que Mallix les tiennent en respect mais ne prenne pas de risques inutiles. » demanda-t-il en retour, en espérant que Mallix se conformerait aux ordres et ne se laisserait pas emporté par l’euphorie du combat tournoyant dans lequel lui et ses hommes se trouvaient.

Il avait confiance en son jugement, il devait juste tenir encore un peu. Le temps pour lui d’en finir une bonne fois pour toute avec cette affaire.

« Je veux parler aux impériaux. »

Lase le regarda avec un air qui trahissait son manque d’enthousiasme et d’espérance. Il ne devait pas croire possible de discuter avec ce qui restait des officiers loyaux à l’Empire. Désormais, il avait la fâcheuse tendance à les prendre pour le rebus fanatique qui ne serait jamais capable d’ouvrir les yeux, et qui se contenterait ad vitam aeternam de suivre les ordres d’un régime fou et décadent. Ares n’était pas encore arrivé à cette conclusion. Il était encore trop tôt pour pouvoir porter un tel jugement, et il croyait toujours possible de raisonner un adversaire qui n’avait pas d’autre choix qu’une mort déshonorable, et sans le moindre sens. S’appuyant de ses deux mains sur le rebord de la table installée devant lui, il prit une profonde inspiration. Derrière-lui, quelqu’un lui dit qu’il était en ligne.

« Ici le commodore Ares Fird, du destroyer Aspiration à toutes les forces impériales présentes. Votre destroyer stellaire a été neutralisé, et ses systèmes de guidage et de transmission à longue portée systématiquement et méthodiquement détruits. Nous n’avons nullement l’intention de détruire votre matériel et prendre vos vies. Tout appareil déclarant sa reddition ne sera pas pris à partie. Déposez les armes et il ne vous sera fait aucun mal. Nos forces vous protègerons également d’éventuelles représailles. Vous serez ensuite désarmés et reconduit à la frontière impériale ou sur un monde neutre. Ce choix est vôtre. Vous avez cinq minutes pour déclarez vos intentions sur cette fréquence. »

Il leva la main pour qu’on laisse le canal ouvert et qu’on mette la réponse sur les haut-parleurs. Il voulait que tout le monde entende. Il y eut un petit moment de flottement, avant que plusieurs pilotes impériaux ne s’expriment pour dire qu’ils se rendaient. Des paroles aussitôt suivies par des actes, leurs échos radars quittant le combat, poursuivis par deux X-Wing qui finirent par les encadrer. Les autres semblaient toujours vouloir combattre, bien que leurs intentions semblassent tout de même incertaines.

« Allez au diable, traitre ! … »

La voix avait finit par s’élever au milieu des autres, plus fortes, plus haineuse. Elle doucha aussitôt les espérances de l’alsakani et d’une bonne partie de son équipage. Avant d’être suivie quelques instants plus tard par des bruits de tirs et des explosions. Un long échange, de plusieurs minutes pendant lesquels l’Aspiration continuait de méthodiquement frapper la coque de l’Immortel, à des endroits stratégiques. Puis un long silence… Plus rien. Et enfin, une voix haletante, presque agonisante…

« Aspiration, ici le commandeur Kirino, commandant par intérim. Cessez-le feu ! L’Immortel se rend. Je répète, l’Immortel se rend ! »

Lase plissa les yeux, bien qu’il réalisât sans doute que les bruits et les échanges de tirs entendus sur la fréquence était le résultat d’une mutinerie aux plus hauts échelons de la hiérarchie de leurs adversaires. Autour d’eux, l’équipage exulta de joie et Ares fut obligé de les féliciter tout de suite pour leur excellent travail pour qu’ils puissent conserver leur concentration et se remettre, justement, au travail. Car malgré cette victoire apparente, tout n’était pas encore terminé. Si l’équipage se rendait, il fallait encore trouver le moyen d’en disposer, et de s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un piège, ou d’un moyen pour eux de gagner du temps.

« Commodore, le reste des chasseurs impériaux se rendent. »

« Autorisez-les à rentrer à bord de leur vaisseau et de s’y désarmer. »

C’était le mieux qu’il pouvait faire. Les récupérer à bord de l’Aspiration ne lui servirait à rien. Mallix reçu rapidement ses instructions, et escorta les derniers chasseurs TIEs jusqu’au hangar de leur base à l’agonie. Ares avait déjà tourné son attention sur la suite, et discutait vivement avec le commandeur Kirino sur les termes de leur reddition. Premièrement, l’ensemble des personnels combattant de l’Immortel devaient être déplacés vers les sections non critiques du vaisseau et placés à l’isolement, si possible en vidant d’air les compartiments adjacents. Le personnel de pont devait rester à son poste, et accueillir l’équipe de visite qui arriverait par le sas arrière du vaisseau. Une autre viendrait s’emparer des hangars, et une autre des postes critiques du bord. L’inventaire total des armureries devaient leur être transmis, ainsi que le registre de l’équipage, dont chaque membre devrait valider son code d’identité une fois confiné. Suite à quoi l’Aspiration transfèrerait une partie de son équipage à bord, pour prendre le contrôle du vaisseau. Tout manquement à ces termes verrait la destruction du navire, et la perte de tout son équipage.  Il ferait tout, cependant, pour l’éviter.

« Ares, les équipes de l’Espérance rapportent avoir capturé le capitaine responsable du pillage, grièvement blessé, et le gouverneur impérial, vivant. »

« Fais-les ramener à la surface avec leur équipage. Qu’ils soient remis aux autorités planétaires responsables. Un crime a été commis, et ils seront jugés sur place. »
Blessé ou pas, ce déchet ne passerait pas entre les mailles du filet. Il subirait le courroux de la justice pour avoir factuellement condamnés à mort l’intégralité d’une planète, et de ses habitants.

« Et pour l’équipage de l’Immortel ? »

« Je n’ai qu’une seule parole. Une fois le navire désarmé et leur équipage rassemblé, nous quitterons ce système. Puis nous les transborderons à bord des transports, selon leur décision de rejoindre le territoire impérial, ou un monde neutre. Ceux qui souhaitent rejoindre nos rangs seront gardés à l'isolement à bord. Puis nous remorquerons le vaisseau en lieu sûr, pour le remettre aux mains de l’Alliance. »

FIN



Lancer de dés. Obscur puis 1.