Soyons diplomates !

• Lieu : Nirauan
• Difficulté : Moyen
• Participant(s) : Nosig, Soontir Fel
• Méthode désirée : Classique

Vous avez été appelé en « urgence », capitaine Fel, à l’étage des simulateurs de vol. Vous avez bien entendu parler, il y a des jours, que l’ambiance y était glaciale, depuis quelques temps, mais de là à vous imaginer que ce n’était qu’à cause de deux personnes… Le premier, l’Enseigne Dan'osi'griqi, que vous avez déjà dû entraîner à quelques reprises. Le second, un autre Chiss, suivant également une formation poussée en pilotage, Gad'lal'uso. Apparemment, les deux ont de la peine à se supporter et cela se ressent sur les entraînements. Le responsable de ce secteur a donc décidé de vous les coller pour des leçons séparées des autres, le temps de régler le problème et leur apprendre à travailler en équipe.

Un juron sonore lui échappa, qui fit écho à cause du minuscule espace où il s’était fourré. Seules ses jambes dépassaient dehors, le reste, depuis la taille, était enfoncé dans un recoin technique d’un des simulateurs. Il serra le tournevis entre ses dents, pour appuyer d’une main contre la plaque en titane et serrer les fils avec l’autre. Ces gros machins tombaient quand même facilement en rade, il suffisait d’y insérer un programme plus poussé que la norme et voilà. Le technicien qui travaillait avec lui parvint à lui faire glisser l’appareil à souder, pendant que Soontir recrachait le tournevis, qui chuta dans un petit bruit au sol. Le problème de surchauffe avait causé quelques petits dégâts, sur le plus vieux des simulateurs. Il baissa les lunettes, jusque là relevées sur la tête, avant de se mettre à souder en douceur. Ça devrait être bon, cette fois. A force, ils allaient finir par refaire entièrement le moteur de ce modèle-là.

"Relance tout," lança-t-il en sortant de là puis en refermant la plaque. "Qu’on voit ce que ça donne, pour l’instant."

La machine siffla légèrement au départ, branchée à des ordinateurs et appareils de contrôle. A côté, les autres simulateurs, plus récents, tournaient à plein régime, aujourd’hui. Quelques missions avaient dû être annulées, ce qui faisait que légèrement plus de monde se trouvait dans la base en ce moment et en profitaient pour s’entraîner. Le technicien commença à lister tout ce qu’il restait encore à régler, bien qu’ils aient au moins pu remplacer les pièces plus sensibles. Ils n’avaient pas tellement de mécaniciens et autres spécialistes, encore, surtout que la plupart travaillaient plus souvent avec les équipages s’envolant en mission que dans la base elle-même. Il reposa les lunettes de soudeur sur le chiffon, par terre à côté, discutant avec son collègue de la suite des opérations. Au même instant, un des instructeurs de vol fit tout à coup signe vers eux, avant de s’approcher. Il n’allait quand même pas leur dire qu’un autre de ces bousins était tombé en panne…

"Capitaine, on vous demande dans le second secteur, pour régler une affaire. Il y a un problème entre deux élèves pilotes et l’instructeur général demande à ce que vous vous occupiez d’eux, pour qu’ils puissent travailler en équipe correctement. Il semble qu’ils devront ensuite faire partie de l’équipe du général Skywalker."

"Quel genre de problème ?"

"Hum, je n’ai pas très bien compris," répondit-il en rougissant légèrement. "Ce sont deux Chiss et je ne parle pas très bien le Sy Bisti avec eux encore… Mais visiblement, ça nuit à l’entraînement et ça agace beaucoup les officiers. Ils demandent à ce que vous en occupiez et que vous calmiez les choses."

"Ils veulent que je fasse dans la diplomatie… ?"

Le technicien plaqua de justesse la main contre son visage pour étouffer un rire, tandis que Soontir affichait un air blasé. C’est pas possible… Il avait bien entendu quelques rumeurs et histoires depuis quelques jours, mais il s’était dit que ça devait juste une banale histoire de jalousie ou ne sait quoi et que ça allait passer ! C’était fréquent, entre pilotes, la rivalité était très rapide à se montrer. Il dut aller se changer rapidement, quitter les habits de travail pour remettre son uniforme et enfin aller voir ce qui se passait, au juste. En arrivant, il reconnut un des deux Chiss, c’était le petit Enseigne que le général avait kidnap… Enfin, qu’il avait intégré au programme d’entraînement alors que le pauvre n’avait rien demandé à personne. Le seconde, il ne le connaissait pas. Enfin, on venait de lui dire son nom, juste avant, mais Soontir ne pensait pas l’avoir déjà croisé dans la base. L’instructeur général était là, lui aussi, les bras croisés. Le pilote le salua en premier puis se tourna vers les deux Chiss.

"Salut les gars," lança-t-il tranquillement. "Pour vous, comme vous ne connaissez pas, je suis le serg…"

"Capitaine," l’interrompit l’instructeur en levant les yeux au ciel.

"Capitaine, oui. Soontir Fel, donc."

L’instructeur soupira et dit qu’il le laissait s’occuper de cette affaire, avant de les laisser plantés là. Très bien, ils étaient tous sûrs de le laisser gérer ça, lui ? Parce que bon, entraîner au pilotage, ça, pas de soucis, mais régler un conflit entre deux personnes… Il poursuivit, toujours en Sy Bisti.

"Quel est le souci entre vous deux, plus précisément ? C’est juste que vos têtes ne vous reviennent pas mutuellement ou vous avez vraiment un problème à régler ?"

Nosig ouvrit la porte de la pièce où on lui avait ordonné de se rendre, dans la section Formation. Il se débrouillait bien aux commandes d'un chasseur impérial et devait bientôt entamer celle sur le Tie Defender, appareil plus lourdement armé et au pilotage un peu plus complexe que le Tie Interceptor ou le Tie classique. De même, il commençait à se sentir un peu plus à l'aise avec le protocole humain. Il avait donc peu de soucis, si ce n'est cette impression d'avoir été kidnappé par le général Skywalker et... Il s'arrêta sur le seuil en voyant l'autre problème : Gad'lal'uso. Il échangea un regard avec lui, indéchiffrable pour nombre d'humains mais sans douceur.

Tous deux étaient de la même génération, Dlalu étant plus âgé, et venaient du même monde. En fait, leurs familles étaient même voisin... et non seulement leurs Familles étaient antagonistes, ne soutenant pas la même Famille Majeure, mais en plus elles se disputaient depuis de nombreuses générations un plateau dans la chaine de montagne proche, en altitude et où l'on pouvait faire brouter en tout tranquillité les troupeau l'été. Et il avait été informé récemment, alors qu'une crise s'abat sur toute l'Ascendance, que les Gad avait causé un accident ayant coûté cher aux Dan, qui étaient les propriétaires actuels de la plaine, et en plus de cela qu'ils avaient déposé une demande de jugement remettant en question la possession des lieux.

Déjà que l'humeur entre Dlalu et lui n'était pas des meilleures, Nosig avait envie de le frapper depuis la réception de ce courrier, ne se retenant que de peu de le faire à chaque fois qu'il lui adressait ce regard comme maintenant. Mais il restait un chiss et savait se tenir ! Mais il se faisait un plaisir à le prendre pour cible systématiquement à l'entraînement et ne se privait pas de laisser les "ennemies" le canarder un peu plus avant d'intervenir quand ils étaient dans la même équipe. Et c'était réciproque, d'ailleurs. Et dire qu'ils étaient tous les deux dans la liste des futurs pilotes de l'unité du général Skywalker...

Après quelques secondes, il entra et alla se positionner aux côtés de son "condisciple", se mettant au garde à vous devant l'instructeur. Un peu plus tard, un capitaine entra, vite identifié car c'était une forte personnalité au sein des FID, et appréciés par tous les chiss de la base pour la façon dont il a aidé un des leurs tout en remettant à sa place un officier clairement xénophobe. Nosig fut un peu déstabilisé parce qu'il ne semblait pas connaître son grade, qui était pourtant clairement visible sur sa veste.

"Je n'ai aucun soucis spécifique avec l'enseigne Gad'lal'uso, capitaine," déclara-t-il en réponse à la question de son supérieur.

Ce n'était pas un mensonge: c'était avec toute la famille Gad qu'il avait des problèmes, pas uniquement avec Dlalu. Et d'ailleurs, il refusait de l'appeler par son nom intime, chose toute aussi réciproque, même devant les humains. Un Dan n'est pas l'ami d'un Gad ! Et puis, ce n'était pas un truc qui regardait les humains.

"Je n'ai aucun soucis spécifique avec l'enseigne Gad'lal'uso, capitaine."

Et lui, même réponse ? Mmh ? Ah, ouais, donc. Il s’assit sur le rebord du bureau et prit le notepad que l’instructeur lui avait laissé et enfin comprendre ce qui se passait et pourquoi on lui avait fourré aussi soudainement ces deux-là dans les pattes alors qu’il aurait dû s’en occuper, très simplement, ce soir avec le reste du groupe. De ce qu’il lisait, ça suffisait à comprendre qu’ils avaient un souci entre eux deux, même s’ils essayaient de ne pas tant le montrer. Si ça allait jusqu’à déjà énerver leurs instructeurs et coéquipiers, qu’est-ce que ça allait être lorsque le général sera remis et s’y mettra lui-même, en entraînements et missions… Sa patience était, disons, très fluctuante, peu importe pour qui. Et d’après les rumeurs sur son état actuel, ça n’allait pas en s’arrangeant. Personne n’avait envie de rester sur la route d’un volcan en pleine explosion et Soontir cherchait comment le faire comprendre à ces deux-là. Peut-être qu’ils ne connaissaient pas encore assez bien le général pour le réaliser.

"Votre niveau de coopération actuel a l’air d’être déjà un souci en soi," dit-il en baissant le datapad. "Vous savez, la rivalité et autres tensions, ça arrive et en soi, ce n’est pas très important, tant que ça ne gêne pas le travail. En temps normal. Le seul problème, au final, c’est que vous allez bosser pour le général Skywalker. S’il s’aperçoit de ça, une fois sur le terrain, au mieux, il va vous dégager au fin fond de la galaxie, au pire, il va vous faire comprendre son agacement à sa manière. Et vous ne faites pas partie des trois ou quatre personnes pour qui il a un semblant de patience."

Et encore, en disant quatre, Soontir était convaincu d’être au-dessus de la réalité. Très bien, ça, c’était pour la petite mise au point d’entrée en bouche, la suite, à présent… Lui-même se retenait, car il savait que certains dans la base n’attendaient qu’une occasion pour encore se plaindre de lui et de son manque de suivi des règles et du protocole. Les deux avaient dû se friter en amont, lorsqu’ils étaient encore chez eux, sans doute. Pourquoi c’était à lui de gérer, ça, déjà ?

"En bref, que vous soyez capables d’êtres amis ou pas, ça, c’est votre soucis, vous êtes grands. En principe. En revanche, en continuant une coopération aussi merdique en combat, vous aurez plus d’ennuis à venir que tous les ennemis que vous allez croiser. Et puis, ça en vaut la peine ? Parce que si ça vient d’une histoire amoureuse ou d’un problème avec d’anciens alliés ou une autre famille, ça serait encore plus ridicule. Je croyais que le côté plus pragmatique de votre peuple empêchait les vôtres de se détester par simple principe ou habitude, entre deux adultes qui n’ont aucun soucis spécifique entre eux, comme vous le dites. On va bien voir, suivez-moi."

Les rapports, c’était bien, mais il préférait juger lui-même de la situation. Il les fit s’installer tous les deux dans un simulateur, puis s’installa au poste de contrôle. Voyons voir… Pour commencer, il programma une petite simulation, toute simple, d’une bataille spatiale en orbite d’une planète, chasseurs contre chasseurs. Casque sur la tête, pour garder le contact, il leur expliqua rapidement l’exercice. En ne donnant qu’à peine d’indications, car il voulait avant tout vérifier comment ils se débrouillaient.

Le jeune chiss écouta les remontrances de leur supérieur sans rien dire, parce qu'il y avait du vrai dans les mots qu'il avait employé. Il n'avait pas besoin de regarder Dlalu pour savoir qu'il faisait comme lui. Mine de rien, les deux ne s'aimaient pas mais ils se connaissaient un peu, ayant côtoyé la même école quand ils étaient jeunes. Seraient-ils devenus amis sans cette dispute familiale? Nosig en doutait un peu parce qu'ils n'avaient pas les mêmes centres d'intérêts, sans compter que son "camarade" n'avait pas le même caractère. Dan'osi'griqi était un jeune chiss qui n'avait démontré aucun talent jusqu'à ce que le général ne le pousse à devenir pilote, ce alors que lui avait tenté sa chance comme soldat. Et Gad'lal'uso, lui, était parti pour le pilotage dès le départ. D'ailleurs, Nosig ignorait pourquoi il avait rejoint les FID, et donc quitté la Flotte de Défense. Il faut dire que les deux ne se parlaient pas.

Le duo suivit l'officier et l'instructeur jusqu'à la salle d'entraînement, remplies de nombreux simulateurs de vol. Ce n'était d'ailleurs pas la seule : il y en avait trois, en tout, chacune comprenant douze machines. Une fois installé, le jeune chiss écouta le bref briefing du capitaine, tout en s'attachant sur son siège : juste une petite bataille, ok. Que des chasseurs, ok. Par habitude, il fit les vérifications d'usage -réflexe à prendre même sur un simulateur, quand on ne part pas en urgence. Il l'ignorait mais son confrère faisait la même chose de son côté.

Puis la simulation démarra. Les deux chiss étaient dans leurs appareils, des tie, et fonçaient sur les hostiles. Sans aucune concertation, ils virèrent chacun d'un côté, quand l'ennemi -supérieur en nombre- ouvrit le feu, esquivant ainsi habilement les premiers tirs. Sauf que si Nosig parti sur sa droite, Dlalu, lui, via à gauche. De fait, dès et instant, l'exercice devint un échec, car les ennemis les isolèrent et finirent par les avoir, Nosig juste avant son confrère, même si le duo réussi à abattre quatre ennemis.

Nosig fermis les yeux dans son siège, attendant la réaction du capitaine Fell, qu'il lance un autre exercice ou leur dise qu'ils pouvaient y aller.


Dans la salle de contrôle, l'instructeur soupira et s'adressa à l'officier.

"Vous voyez, capitaine. Les deux ont un bon niveau, et c'est pour cela que le général les veut, et le grand amiral aussi a donné son accord. Mais ils sont incapables de bosser ensemble, surtout quand on ne leur dit pas explicitement de le faire. Et franchement, ce n'est pas vraiment la réaction du seigneur Vad.. du général Skywalker qui m'inquiète le plus, si vous voyez ce que je veux dire. Après tout, ce sont les seuls chiss qui doivent intégrer son unité et à ce train-là, ils vont se faire recaler et... bah, ce n'est pas à vous que je vais expliquer tout ce que cela va causer comme ennuie. "

Lui aussi, il avait entendu parler du rôle du capitaine dans cette altercation xénophobe entre un officier supérieur et un membre de ce peuple à la peau bleue. Et il savait aussi qu'il y avait eu d'autres incidents, même après, plus discret certes mais toujours là. Et voir deux chiss limitent à se tirer l'un sur l'autre, ça n'aidait pas.

"Vous avez une idée, capitaine?"

D’accord, il voyait bien où était le problème, maintenant… Les trajectoires, tirs et autres données ne l’intéressaient pas du tout et il ne se préoccupa donc pas de l’écran délivrant à mesure les performances, pour les deux. Inutile, dès le début, pour constater de lui-même le souci. Il s’affala légèrement contre le dossier du siège, levant légèrement les yeux au ciel avec un gros soupir, une main contre le front. Tout le reste de l’exercice fut du même tonneau, bien évidemment. On dirait vraiment deux gamins, c’était quand même inouï ! Bon, soit, ils n’étaient pas bien vieux, ni l’un ni l’autre, mais tout de même. Il n’avait jamais eu à gérer une situation pareille. Même pas quand leur « unité poubelle » avait été formée, car les membres avaient des problèmes avec l’Empire, forcément, mais pas spécialement entre eux, ils ne se connaissaient même pas, au début. Et puis, en toute logique, les tensions naissaient plus facilement entre Humains et Chiss, pas comme ça, par contre.

"Vous voyez, capitaine. Les deux ont un bon niveau, et c'est pour cela que le général les veut, et le grand amiral aussi a donné son accord. Mais ils sont incapables de bosser ensemble, surtout quand on ne leur dit pas explicitement de le faire. Et franchement, ce n'est pas vraiment la réaction du seigneur Vad.. du général Skywalker qui m'inquiète le plus, si vous voyez ce que je veux dire. Après tout, ce sont les seuls chiss qui doivent intégrer son unité et à ce train-là, ils vont se faire recaler et... bah, ce n'est pas à vous que je vais expliquer tout ce que cela va causer comme ennuis. Vous avez une idée, capitaine ?"

"Ouais, mais il y en a certaines qui pourraient être mal vues. Surtout chez ceux qui n’ont aucun sens de l’humour."

Il n’eut qu’un bref petit rire, pour lui-même, sans développer son idée. Plus d’un, dans la base, pourraient en profiter pour hurler et ils auraient à moitié raison. Il y avait un autre moyen, à essayer, juste avant ça… Mmh, bon, autant tenter ça rapidement, même si ça ne donnait rien du tout. Il demanda d’avord à l’instructeur s’il sera assez aimable pour leur faire faire deux ou trois exercices de plus, dans la même veine, le temps qu’il aille rapidement demander un conseil à quelqu’un. Il courut ensuite hors de la salle puis de la section, sans prendre garde aux quelques regards étonnés au passage. De mémoire, le sergent travaillait comme gestionnaire, dans l’usine, il devrait le trouver là-bas, à cette heure. Il demanda aux uns et autres, avant de finalement dénicher le sergent. Il le salua, légèrement essoufflé, avec un sourire. Le sergent Mozia n’afficha aucun signe extérieur mais le ton de sa voix dévoilait une légère surprise. Puis émit un soupir, tout aussi léger, lorsque le capitaine lui expliqua ce qui s’était passé juste avant et pourquoi il venait le voir.

"Vous pouvez m’en dire plus ? Puisque vous les connaissez."

"Ce sont des histoires internes à l’Ascendance, de Familles. Normalement, je ne devrais pas…"

Il hésita, regardant autour d’eux comme si on allait les espionner. Puis finit par grimacer, hausser les épaules et lui raconter ce qu’il en savait. Soontir l’écouta tranquillement, mais au fond, il était assez exaspéré. Encore pour des histoires idiotes comme ça, ça touchait absolument tous les peuples ! Il en discuta un peu avec le sergent puis le laissa, retournant dans le secteur des simulateurs. A son retour dans le bureau, l’instructeur avait lancé un troisième exercice et le faisait durer, en attendant son retour. Soontir reprit sa place, le casque, le micro, coupa l’exercice sans prévenir alors que les deux étaient au beau milieu d’un attaque. S’attirant un regard noir de l’instructeur, qui n’appréciait pas qu’on maltraite ces appareils en ne prenant pas la peine de couper correctement les simulations.

"Alors, les jeunes, je viens d’aller voir un ami, pour discuter un peu de vos soucis de famille. Je sais, ça ne regarde pas les Humains, tout ça, passons directement à la suite. On a deux solutions. La première est toute bête. Vous pouvez continuer à vous faire mutuellement la tête car vos papas et mamans ne sont pas contents et ainsi contribuer à prouver à toute la base qu’il est impossible de coopérer avec vous. Je ne vous ferai pas la liste de toutes les personnes que ça va énerver, sans même parler que briser le travail d’un bon nombre de personnes va attirer d’autres problèmes qui vont vous poursuivre très loin, au-delà de Nirauan. Y compris lorsque vous serez tous les deux renvoyés dans la Flotte de votre peuple. La seconde solution est plus compliquée. Il va s’agir, pour vous, de grandir, devenir des adultes et comprendre que s’attacher à des querelles familiales qui ne vous concernent même pas personnellement ne sert à rien. Maintenant que c’est posé, l’un de vous deux a envie de dire quelque chose ? Si non, pas de soucis. On va passer à d’autres styles d’exercices, dans ce simulateur et dans la base, je suis tout à fait disposé à vous suivre durant des heures, même le soir, jusque dans votre dortoir et aller vous border, le temps nécessaire pour vous apprendre à coopérer."

Et il était complètement sérieux, ils pourront le tester, sans aucun problème.

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Est-ce que le sergent les connaît (7 ou moins) : 3

Dan'osi'griqi et Gad'lal'uso, après un autre exercice désastreux dans lequel chacun des deux travaille encore une fois séparément, vous écoutent sans rien dire. Devant vos remontrances, vous les voyez légèrement baisser la tête, Dlalu en premier, dans leur simulateur. Vous pouvez entendre le plus âgé poser une question, dans une langue que vous ne comprenez pas, avec une réponse de Nosig derrière, sans que vous puissiez savoir ce qu'ils disent. Puis, ils disent, en basic et de façon simultanée :

"Bien, capitaine. Quand vous le désirez."

Alors, parlera, parlera pas ? Il attendait tranquillement, devant les airs légèrement contrits des deux gamins. Car ouais, malgré leurs âges respectifs, il les voyait vraiment comme des gamins, sur ce coup. Pas que ça le dérange vraiment, c’était le propre de la jeunesse de faire n’importe quoi et même plus âgé, on pouvait rester très peu sérieux. Comme lui-même. Ils parlèrent brièvement entre eux, dans leur propre langue, pendant que Soontir lâchait un léger soupir. Puis derrière, en Basic cette fois, donnèrent une réponse courte et un poil plus raisonnable. Bon, on allait voir ça. Et surtout, combien de temps ça allait durer. Il leur dit de sortir de là, après avoir échangé un bref regard peu rassuré avec l’instructeur. Une fois les deux revenus, il leur demanda de le suivre. Il les emmena dans une autre partie de la base, les dojos, cette fois. Pas tant de monde que ça, à cette heure. Il y avait surtout, dans une des salles, un des médecins rééducateurs qui faisait travailler trois soldats encore envahis de bandages, pour deux d’entre eux.

"Prenez chacun deux bâtons."

Des armes courtes, à peine plus grandes que l’avant-bras, faites dans un caoutchouc léger, assez renforcé pour sentir les coups pris mais pas assez dur pour casser accidentellement un os à quelqu’un, même en y allant trop fort. Au pire, on en ressortait avec quelques bleus. Il avait choisi une des plus petites salles, voulant voir au passage comment les deux allaient se débrouiller dans un environnement plus renfermé. Il y avait même un peu de matériel entreposé là, dans un vieux placard et trois caisses. Il s’était vite fait débarrasser de sa veste d’uniforme et de ses chaussures, avant de prendre ses propres bâtons. Les combats au corps à corps n’avaient jamais été sa partie favorite des entraînements, les petits le réaliseront extrêmement vite. De un car il ne passait pas assez de temps à s’entraîner, de deux car il était bien plus mal à l’aise au sol qu’aux commandes d’un chasseur. Il activa un petit droïde, juste avant de se mettre en place.

"Le but du jeu est très simple, vous allez m’attaquer, ça ne sera pas la partie la plus compliquée au passage, en devant vous protéger mutuellement de recevoir des coups. Le droïde enverra des petits tirs, inoffensifs, régulièrement. Tout comme moi, je tenterai. Si vous laissez l’autre être touché, c’est un round perdu. N’hésitez pas à y aller franco, je me relèverai de toute façon."

Et ça allait arriver souvent, s’ils jouaient vraiment le jeu. A moins que leur coopération ne casse dès le début, évidemment. Auquel cas, ce n’était pas bien grave, il mettra en place une autre tactique un poil plus radicale ! En attendant, il leur fit signe de commencer, avec en même temps un signal au droïde pour qu’il fasse de même.

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Compétence corps à corps, 15

L'entraînement au bâton se déroule bien. Ils ont pour le moment laisser tomber leurs différents pour s'allier contre vous. Si Dan'osi'griqi se révèle à peine meilleur que vous, alors qu'il avait une formation de fusilier, Gad'lal'uso semble un vrai expert en la matière.

Il ne cesse de vous surprendre et de vous toucher, menant quelques assauts en commun avec son jeune camarade contre vous.

Le seul soucis, hormis de prendre autant de coups de ces bâtons d'entrainement, vient du droid qui semble avoir pris Nosig pour cible principale et n'avoir tiré aucune fois sur Dlalu. Toutefois, les deux chiss ne semblent pas vexés, n'éprouvant déjà pas une grande confiance en cette machine.

Cela vous donne la certitude que, pour un temps, ces deux jeunes individus ont mis de côté leur aversion réciproque.

Jet pour Nosig 14
Jet pour Dlalu 5
Jets pour le droid sur Sonntir (16) Nosig (7) et Dlalu (19)

Comme toujours, ce fut un entraînement compliqué pour lui et visiblement, pour Nosig aussi. Mais cette foi, ça ne dérangea pas, car au moins, les deux gamins commencèrent enfin à collaborer ! Bien que ça soit éprouvant, Soontir laissa durer un moment, assez longtemps pour les observer, voir s’ils allaient vraiment pouvoir dépasser un temps leurs différents et travailler ensemble. Tout en ne pouvant éviter pas mal de coups au passage. S’il était rassuré pour le moment, il se nota quand même de refaire ce genre de séances de temps en temps, histoire de vérifier où ça en était, cette histoire. Il ne comptait pas sur le fait que les deux deviennent vraiment amis, mais ça, peu importe, tant qu’ils arrivaient à travailler ensemble. A la fin de cet exercice, il se nota aussi d’envoyer ce droïde en examen… Il n’avait visé quasiment que Nosig, tout du long !

"Eh bien, c’était parfait," sourit-il une fois l’exercice terminé. "On le refera d’ici un moment. En attendant, vous allez pouvoir reprendre chacun le cours normal de votre journée."

Et lui devrait reprendre le cours normal des séances d’entraînement dédié au combat au corps à corps… Enfin, en attendant, envoyer ce droïde à la révision puis également reprendre le travail en cours.