Esprit, es-tu là ?

Le voyage touchait à sa fin, la planète sera bientôt en vue. Obi-Wan soupira légèrement, en se frottant les yeux. La première semaine, seul, il avait passé bien du temps à pleurer doucement, relâchant la tristesse et la pression. Puis il avait beaucoup médité, s’efforçant de digérer le choc si brusque du départ et faire son deuil. Car il s’agissait bel et bien de cela… Brianna pouvait revivre dans son temps, sans nul doute, mais aura-t-elle toujours ses souvenirs ? Ou sera-t-elle simplement reprise par la Force et la mort ? Emportant également leurs deux filles… Il avait évidemment su dès le départ que c’était le risque majeur, que ça pouvait survenir, ils en avaient parlé entre eu deux, à de multiples reprises, ils avaient su tous les deux qu’une telle situation pouvait frapper. Avoir accepté ce risque était aussi, dorénavant, accepter le deuil. Il avait beau se sentir terriblement mal, c’était le prix à payer et il le savait depuis le début. Tous ceux engagés dans une telle situation le savait. Mais il avait déjà connu ce type de douleur et était prêt à l’affronter… Pour lui, la vie se poursuivait, quoi qu’il en soit. Il le fallait, de toute façon, il ne pouvait pas se laisser aller pour de bon.

La planète fut bientôt en vue, ainsi que les quelques vaisseaux ou navettes la protégeant. Il donna le code convenu pour sa visite, après avoir attendu que les sondes inspectent son vaisseau, puis avança à une allure modérée. Cette fois, on lui indiqua directement un hangar intérieur, pour se poser. Cette planète aussi souffrait… A peine descendue de la petite navette, il fut accueilli par le colonel Yularen. Avoir appris que lui aussi avait déserté, il y a quelques temps, n’avait pas plus surpris le Jedi que ça. Plus que le système politique, c’était sa droiture et la chasse à la corruption qui avait toujours intéressé le militaire, il suivait là où il pouvait trouver ces valeurs, ni plus ni moins. Une fois les salutations faites, le colonel lui lança qu’il avait l’air fatigué. Ah, ça se voyait tout de même ? Obi-Wan répondit simplement qu’avec tous les troubles récents, il y avait eu beaucoup à gérer. Il devrait aisément le comprendre. Yularen hocha simplement la tête, puis le guida dans les couloirs, tout en parlant des troubles dans ces régions, touchant ces planètes. L’Espace Sauvage n’était pas si dégradé que cela, mais sur d’autres mondes, la situation était très alarmante.

"Apsara… Je veux dire, le lieutenant commence doucement à aller mieux," ajouta le Jedi sur le chemin. "Elle peut commencer à s’entraîner et apprendre les bases, dorénavant."

"C’est une bonne chose. L’Agent Nerys également commence à se remettre, mais le général… Il se trouve toujours dans un état, pour le moins, fluctuant. Nous ne savons pas quoi faire."

"Pour être honnête, je ne sais pas vraiment non plus," soupira-t-il. "C’est la première fois dans toute l’Histoire de la galaxie qu’une telle situation se produit. Et il semble surtout être le seul à être touché de cette façon."

"Il y a des choses qui ne changent pas…"

Le colonel s’arrêta devant la porte d’une chambre, dans le secteur hospitalier, puis lui indiqua où était le bouton de communication, à l’intérieur, en cas de besoin, avant de le laisser. Très bien. Obi-Wan entra doucement et referma la porte derrière lui. Anakin était allongé dans un lit d’hôpital, avec désormais, ce qu’on lui avait expliqué juste avant, moins de fils et d’électrode, car physiquement, il n’était plus en si mauvais état. Mais il ne pouvait pas s’alimenter seul ni rien, pour le moment… Le maître Jedi posa d’abord une main contre le visage brûlé, en l’appelant. Malgré tous ses efforts, il ne pouvait rien faire pour le « rejoindre » dans les troubles où il était plongé et tenter de l’en sortir. Son ancien apprenti était trop loin, enfoncé beaucoup trop profondément…

"Anakin, c’est moi… Est-ce que tu m’entends ?"

C’était une sorte de… Trou ? De faille ? D’éraflure… Comme on voyait certaines fissures dans des vieux murs ou la pierre, mais cette fois, dans la Force elle-même. Le parasite venait de se glisser dedans et Anakin avait beau faire tous les efforts possibles, impossible pour lui de l’atteindre. Le fou s’était faufilé trop loin ! La Force glissait comme de longues griffes à l’intérieur pour tenter de l’atteindre, lui donnant des frissons tout le long de la colonne vertébrale. Ce n’était pas la première fois qu’il voyait ces fissures… Et d’autres « coups », des marques, comme des hématomes, un peu partout. Il était à quatre pattes contre le trou pour tenter de voir où était fourré le dingue et comment le sortir de là, hérissé de tout son être par le rire insupportable du parasite. Il n’était pas le seul, Qui-Gon aussi essayait de l’aider et même sa mère était venue se tenir à côté, plus en retrait, indécise.

Anakin ne comprenait pas d’où et comment il pouvait y avoir des fissures dans la Force, mais là, tout de suite, ça n’avait aucune importance. Tout ce qui comptait, c’était d’arracher le parasite de là ! Aucun pouvoir usuel de la vie n’était possible, ici, d’autres prenaient le relais, la physique et la gravité n’avaient aucun sens, les sons étaient bouleversés, les odeurs n‘existaient plus. Dans tout cela, il n’essayait même plus de dénicher quoi que ce soit de logique. Le parasite s’était encore faufilé plus loin, on dirait que ces failles communiquaient entre elles. Un juron sonore lui échappa et il plongea carrément la tête et le haut du corps dedans, à son tour, pour mieux voir. Cependant, ce ne fut pas Plagueis qu’il vit mais un type complètement inconnu, qui partait dans un vaisseau, au-dessus d’une planète océan en train de geler peu à peu. La scène s‘estompa presque aussitôt, laissant place de nouveaux aux failles.

"C’est moi…"

"Quoi ? Qui ?"

Il ressortit de là, pour regarder les esprits, aucun d’entre eux n’avait parlé. Qu’est-ce… Il connaissait cette voix mais n’arrivait pas à l’identifier, pourtant. Qui… Il fit un effort pour se concentrer, se détacher de cette scène et essayer d’identifier cette voix… Puis eut soudainement conscience du poids de son propre corps, allongé dans un lit. Bataillant assez fort, il se détacha doucement de cette scène et en voir une autre. Réelle ? Non réelle ? Qui était mort… Il lui fallut un bon instant avant de reconnaître son ancien mentor, penché au-dessus de lui, à lui poser une main contre la joue. Une scène tout aussi incohérente que la précédente, car comme pour les fissures dans la Force, le maître Jedi n’était pas censé être là. Il finit par réaliser pour de bon qu’il s’agissait du monde réel, même si ça n’enlevait rien à l’absurdité de la situation. Les Jedi étaient sensés être… Quelque part… Il ne savait pas où, mais en tout cas, pas ici, c’était sûr.

"Tu es vivant ?"

Il valait mieux être sûr… Mais sa main diffusait de la chaleur, contre sa joue, Anakin le sentait malgré la forte désensibilisation de la peau, depuis les graves brûlures. Donc son ancien maître devait être en vie. Les morts étaient froids, quand il les effleurait ou les touchait.

"Qu’est-ce tu fais ici ?" murmura-t-il, complètement épuisé.

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Retour à la réalité : 2

Il semblait que son ancien élève parvenait à revenir vers leur monde… Lentement mais sûrement… Obi-Wan ne bougea pas de position, lui laissant le temps de recouvrer ses esprits. Puis lui confirma qu’il était vivant, bien entendu. Le ton de la voix de son ex-élève l’inquiétait… D’ordinaire, Anakin n’était pas du genre à montrer qu’il était fatigué ou n’en pouvait plus, bien au contraire. Même lorsqu’il était encore Jedi, il s’acharnait à ne jamais laisser filtrer quoi que ce soit. Par habitude, sans doute, à cause de son passé. Hors, ici, il ne tentait même pas de lui cacher. Rien que ça, c’était très inquiétant. Quoi que « normal » s’il ne cessait plus de lutter depuis le premier jour. Le voir dans cet état rendait le Jedi plus mal à l’aise, il ignorait toujours comment l’aider, même un peu. Ils ne savaient même pas ce qu’Anakin vivait, plus exactement, dans le monde où il s’était retrouvé piégé ! Le colonel Yularen lui avait simplement dit qu’il voyait et discutait avec les morts. Si c’était bien ça, il avait franchi une grande ligne rouge…

"Qu’est-ce tu fais ici ?"

"Te voir et t’apporter un peu d’aide."

Anakin devait déjà se douter que personne ne pouvait réellement l’aider… Chassant cette pensée, Obi-Wan prit une petite serviette humide, de sa main libre, pour la passer doucement sur le visage de son ex-Padawan. Il ne devait plus rester que des gestes aussi simples, pour l’apaiser un peu. Quant à le faire rester dans la réalité, eh bien… Peut-être en lui parlant de ce qu’il s’y passait, pour commencer, qu’il puisse se concentrer dessus ? Qu’il ait quelque chose à quoi s’accrocher. Le maître Jedi se demandait qui d’autre prenait vraiment le temps de venir le voir et lui parler, dans cette base, et parmi eux, qui parvenait à arracher le Sith de ses songes pour le conserver ici. Déjà que Anakin avait beaucoup de mal à s’ouvrir aux autres lorsqu’il était bien réveillé et en pleine forme, qu’est-ce que ça devait être dans cet état ! Il n’était même pas certain que qui que ce soit, ici, parvienne à le maintenir. On ne pouvait pas dire qu’il y avait des amis très proches… Ou plutôt, personne capable de l’arracher fermement à ses démons. Même s’il était parmi eux au temple, ça ne serait pas mieux. Voire bien pire.

"Tes enfants vont bien," commença-t-il après lui avoir passé la serviette et en se disant que c’était l’un des premiers sujets pouvant l’aider à rester dans la réalité. "Sur Alderaan, Leia a décidé avec sa compagne d’adopter une petite fille. Il semble qu’elle va bien, même si… En tout cas, aucun autre Sith que sa femme ne l’approche, pour le moment, selon les informations que nous avons pu avoir. Et Palpatine ne lui fait encore aucun mal. L’enfant s’appelle Aylin."

La présentation officielle de la jeune princesse avait été diffusée par les informations impériales, Alderaan étant une planète sous contrôle, et cela avait fait crisser des dents chez les rebelles. Cela dit, peu importe, il ne comptait pas parler de leurs réactions à Anakin.

"Luke aussi va adopter, il va… Hum, disons qu’il est arrivé à Atris la même chose que ta maman. Mais cette fois, le responsable est Vitiate. Ton fils a accepté de s’occuper du bébé."

La nouvelle risquait de le choquer assez… Pas pour l’adoption mais bien pour la manière dont le bébé a été conçu. Obi-Wan cherchait comment le rassurer à ce sujet mais n’en eut pas le temps. Il y eut tout à coup un grand froid… Puis cette sensation horrible, déjà ressentie, la Force « hurlant » et se déchirant… Il eut à peine le temps de s’écarter, alors qu’un type chutait lourdement sur le bout du lit, glissait et retombait pour s’écraser à plat ventre par terre. Le Jedi ravala un juron, aussitôt sur ses gardes. Ce gars était…. Complètement ravagé. Comme Anakin, d’ailleurs. Et visiblement lui aussi un adepte du côté obscur, avec ce qu’il ressentit presque aussitôt chez lui. Il se prépara à se battre, au cas où, lorsque le type se redressa brusquement, à moitié assis.

"Bonjour," lança-t-il calmement.

Ce type s’était pris une explosion en pleine face, pour se retrouver dans cet état… ? Et comment avait-il pu y survivre ? Pourquoi voyait-on autant de Sith aussi ravagés physiquement ?

"Je m’appelle Obi-Wan. Et voici Anakin. Enchanté. Ne vous inquiétez pas, vous avez simplement subi un sort de la Force, mais rien ne vous menace ici. Comment vous appelez-vous ?"

Le tout était de conserver son sang-froid… De un, pour n pas faire paniquer ce gars et le pousser à être agressif, de deux, pour conserver un minimum de contrôle sur la situation.

Nihil…

Le reste s’évanouit entre ses lèvres, sa main n’attrapa que du vide, il avait déjà glissé. Un long tunnel flou, une sensation de chute lui retournant l’estomac ou plutôt, ce qu’il en restait, un froid glacial, la silhouette de son confrère disparaissant aussi vite qu’elle était venue. Il ne parvint pas à s’accrocher à quoi que ce soit, chutant encore et encore. Il cogna durement contre un truc dur puis re-glissa, avant de s’éclater face contre terre, sur un sol dur et froid. La toute première chose qu’il ressentit fut un long battement de cœur, qui résonna si fort dans sa poitrine qu’il eut mal. Anormal. Il l’avait senti s’arrêter. Il l’avait laissé s’arrêter. Qui était le **** qui l’avait empêché de mourir ?! Ça ne pouvait quand même pas être elle ni la sorcière… Si c’était elle… Il allait la tuer… La rage explosa en lui et il se redressa brusquement, à genoux et le dos plus droit, tout prêt à éclater la face de la vieille contre le sol et lui… Sa rage diminua de nouveau en réalisant qu’il n’était plus du tout dans l’académie mais dans une chambre. Un hôpital ?

"Bonjour."

Il sursauta à moitié et retourna la tête, voyant deux types. Un debout, dont l’aura lumineuse lui rappela aussitôt les Jedi qu’il avait affronté à de multiples reprises, proche d’un autre type allongé et une main posée contre lui, qui suintait le côté obscur. La confusion éclata encore plus vivement dans sa tête, devant une scène aussi improbable. Qui étaient-ils, d’où sortaient-ils, où étaient passées la Sorcière et l’Exilée, qu’est-ce qui était arrivé à l’académie, pourquoi n’était-il pas mort ?! Qu’est-ce que c’était que ce… Une illusion ?! Il fit appel presque désespérément à la Force, pour chasser cette scène, retrouver la réalité ou mieux, retrouver l’endroit où il avait à peine eut le temps de se rendre en mourant. Il avait pourtant vu Nihilus ! Juste devant lui, il l’avait vu et avait voulu l’atteindre… Il n’avait pas pu l’atteindre…

"Je m’appelle Obi-Wan. Et voici Anakin. Enchanté. Ne vous inquiétez pas, vous avez simplement subi un sort de la Force, mais rien ne vous menace ici. Comment vous appelez-vous ?"

Il y avait un Jedi, au chevet d’un Sith, qui venait de lui dire bonjour et enchanté !! Il y avait… Un Jedi qui… Là, tout de suite, à l’instant, il l’avait entendu ! Ça ne pouvait être qu’une illusion ! Sion se releva d’un coup et recula brusquement jusqu’au mur de la chambre, derrière lui, puis il brandit une main devant lui, face aux deux gars, l’espace d’un instant. Pour le moment, que chacun conserve ses distances ! Il avait beau faire tous les efforts possibles et lutter, impossible de briser l’illusion ! La Force était… Distordue, comme déchirée !! Où étaient les deux autres… Nihilus n’était pas là… Et d’ailleurs, depuis quand un Jedi venait lui dire – à lui !!! – que rien ne le menaçait ?! D’où ce type parlait aussi tranquillement à un ennemi comme si tout était normal ?!

J’étais mort en paix, siffla-t-il en étouffant à moitié, tant la pression était puissante.

La paix, enfin ressentie après autant d’années, on la lui avait arrachée ! Ça ne pouvait être que la sorcière, qui l’avait empêché de mourir pour le torturer… Mais elle n’était pas là. Mais tout était forcément de sa faute !

C’est la sorcière qui a jeté ce sort ?! Où est-elle passée ?! Et l’Exilée ?

Il ne pouvait pas l’aider… Mais c’était gentil d’être venu… ça lui donnait de la compagnie… Il ferma les yeux, lorsque son ancien maître lui passa la serviette mouillée sur le visage, attendri par le geste et heureux, même s’il n’était pas question de l’avouer à haute voix, qu’on prenne soin de lui de cette manière. Enfin, uniquement avec Obi-Wan, qu’on s’entende bien… Si la moindre personne ici tenterait la même chose, la réaction ne serait pas du tout la même. Le maître Jedi commença alors par lui donner des nouvelles de ses enfants. Apprendre que Leia avait adopté une petite-fille lui noua l’estomac, à la fois de surprise, de bonheur et d’un certain choc. Elle était encore bien jeune, pour devenir mère ! Comment allait-elle gérer cela en plus de ses responsabilités de reine ?! Pourvu qu’elle soit bien entourée… Il se souvenait vaguement de la tête de la rouquine, sa belle-fille, n’ayant retenu d’elle que les grognements furieux qu’elle avait lâché en boucle. Sera-t-elle au moins à la hauteur, pour veiller sur Leia et l’enfant ?! Même si Palpatine était encore calme, ça ne prouvait pas qu’il ne fera rien ensuite !

"Luke aussi va adopter, il va… Hum, disons qu’il est arrivé à Atris la même chose que ta maman. Mais cette fois, le responsable est Vitiate. Ton fils a accepté de s’occuper du bébé."

"Ils ont fait quoi ?!"

Le murmure étranglé lui arracha une brusque quinte de toux, qu’il maîtrisa avec difficulté. Ce fut pile à ce moment-là que la Force grinça brutalement, lui arrachant un gémissement, puis se déchira littéralement sous ses yeux. Il vit un homme à l’aura sombre glisser dedans, tomber au travers, avant qu’un choc brutal ne secoue le lit, cette fois dans la réalité. Anakin eut à peine le temps de se remettre du choc d’avoir vu, en plus de ressentir, l’ouverture béante d’une faille en directe. Sans compter les morts s’en écartant vivement suite à la chute brusque de l’un d’entre eux. Il tourna la tête vers le type par terre, l’esprit en vrac après ce qu’il venait de voir. La faille s’était ouverte directement sous lui sans crier gare ! Et il avait glissé… Oh bon sang… Obi-Wan lança un bonjour tranquille, tandis que le gars se redressait. C’était dangereux, dans la Force… Tout se déchirait comme ça… Et les autres défunts avaient été plus rapides que celui-là, pour s’échapper.

"Je m’appelle Obi-Wan. Et voici Anakin. Enchanté. Ne vous inquiétez pas, vous avez simplement subi un sort de la Force, mais rien ne vous menace ici. Comment vous appelez-vous ?"

Ah, là, par contre, pour s’écarter d’eux, le type réagit beaucoup plus rapidement et sauta en arrière, vers le mur. Il aurait dû faire ça, plutôt, quand la faille s’était ouverte sous ses pieds… Pas de chance, mon gars, pas de chance… Anakin se sentait très bizarre, comme encore… Frappé lui aussi par le souffle phénoménal émanant de la Force lorsqu’elle s’était déchirée. Angoisse, lassitude, peur, froid… Et oui, oui, ce gars était bien mort, pas la peine de le préciser. Les déchirures se refermaient lentement et autour d’elle, un grand vide s’était installé, tout le monde s’était immédiatement sauvé. Même Qui-Gon et sa mère avaient battu en retraite. Seule Padmé restait, quoi qu’à une certaine distance, silencieuse… Il la regarda, lui sourit, avant de retourner le regard vers le Sith blessé.

"C’est la sorcière qui a jeté ce sort ?! Où est-elle passée ?! Et l’Exilée ?"

"Connais pas de sorcières ou d’exilés," marmonna-t-il d’un ton las. "Enfin, un, mais ça doit pas être le même que vous… Je vous ai vu passer à travers la déchirure de la Force, tous les autres ont sauté à l’écart au bon moment. Vous étiez mort, puis vous voilà ici… La Force est malade et blessée…"

Mauvais moment au mauvais endroit… Anakin ne comprenait toujours rien à ce qui pouvait bien provoquer le phénomène, même après y avoir assisté.

"Eh bien, qui vous a tué, vous venez d’où ?"

Pour le côté choc et panique, c’était fait, mais c’était normal, tout le monde ou presque en passait par là, après tout. Même les Sith n’y échappaient pas, personne ne pouvait rester serein après avoir vécu un truc pareil. Il tapota doucement l’épaule de son apprenti, pendant que leur interlocuteur crachait littéralement qu’il était enfin mort en paix. Sa façon de le crier surprit Obi-Wan mais surtout, lui rappela cette même colère, chez d’autres… Son ancien apprenti, évidemment, mais aussi Maul. Toujours la même chose… Toujours la même haine. Même si le choc, ici, supplantait la haine. Puis le gars poursuivit, demandant sur la sorcière et l’exilée. S’il ne savait pas qui pouvait être la première, la deuxième devait être Meetra. Décidément, beaucoup de personnes de cette époque étaient attirées dans la leur, ça faisait vraiment beaucoup… De là à penser qu’il y avait peut-être dut il y avoir également un problème dans leur propre époque, il n’y avait qu’un pas qu’il franchissait allègrement. Anakin marmonna tout à coup une première réponse, avec sa diplomatie légendaire. Très bien, merci, cher ex-apprenti, c’est tout à fait le bon moment pour faire preuve d’aussi peu de tact.

"Eh bien, qui vous a tué, vous venez d’où ?"

Avant que le Jedi ne puisse tenter de rattraper le coup, la porte s’ouvrit brusquement, sur deux infirmiers. Qui s’arrêtèrent bouche bée. La scène devait être… un peu bizarre, il l’admettait. Surtout que ce type avait la tête et le torse, nu, brûlés et desséchés, un œil en moins, des plaies visibles… Il essaya de leur sourire, tout de même, marmonnant qu’il y avait eu une faille mais qu’il ne fallait pas paniquer… Un moment suspendu assez gênant, pour tout le monde. Ils devraient déjà avoir l’habitude des têtes brisées avec Anakin mais ce gars-là se défendait très bien aussi, sur ce petit jeu. L’un des infirmiers finit par prendre une posture légèrement moins sur la défensive et se racler légèrement la gorge. Se retrouver face à un… Zombie, pourrait-on dire, c’était surprenant. Il leur adressa un signe de main apaisant, en lançant d’une voix plus forte que ce n’était qu’un problème de la Force et que tout allait très bien. Enfin, très bien… Disons que ça pourrait être bien pire.

"Est-ce qu’il faut prévenir la…"

"Inutile de paniquer," soupira-t-il, avant de se retourner vers le Sith bien abîmé. "Ce qu’il se passe, c’est que la Force a subi une attaque d’origine encore inconnue, il y a quelques années. Depuis, elle se déchire aléatoirement et recrache, au hasard, des personnes dans notre monde. Notre période de temps, notre… Espace-temps, finalement. C’est ce qui vous est arrivé. Vous parliez de l’exilée, Meetra, c’est bien ça ? Elle a subi la même chose. Par rapport à l’époque que vous avez connu, vous avez bondi de trois millénaires et quelques, dans le futur."

Les deux hommes étaient restées plantées près de la porte, visiblement prêt à appeler tous les soldats de la base en cas de besoin, pour sauter sur ce type. Personnellement, il ne s’y risquerait pas ainsi, à moins de ne pas avoir le choix. Quelqu’un ayant survécu à de telles blessures ne devait pas être le dernier des manches, pour ce qui était de l’usage de la Force. Cependant, son apparence ne lui permettait toujours pas de dire qui il pouvait bien être. Un des deux infirmiers marmonna d’un ton étouffé qu’il allait prévenir le colonel Yularen. C’est cela, garçon, cours donc.

"Cela dit, ne vous inquiétez pas, c’est arrivé à beaucoup de monde. Et personne ne sera si choqué de voir un Sith supplémentaire plus ou moins frais."

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Temps de réaction des infirmiers, 4

Connais pas de sorcières ou d’exilés. Enfin, un, mais ça doit pas être le même que vous… Je vous ai vu passer à travers la déchirure de la Force, tous les autres ont sauté à l’écart au bon moment. Vous étiez mort, puis vous voilà ici… La Force est malade et blessée… Eh bien, qui vous a tué, vous venez d’où ?

Quoi… Quoi… Quoi… Sion secoua fortement la tête, toujours plaqué contre le mur et refusant net ce qu’il venait d’entendre. Au même moment, deux autres types entrèrent brusquement dans la chambre, des médecins. Mais bordel, il y avait combien de personnes, ici ?! Il leur jeta un regard mauvais, prêt à les attaquer s’ils osaient approcher ! Où était-il, bon sang… Une « déchirure » de la Force, c’est ça, personne ne possédait ce pouvoir ! Pas même la sorcière ! Elle pouvait attaquer, mais pas la détruire réellement ! Elle ne pouvait pas, n’est-ce pas ? Il posa la main contre son sabre, en position de défense. Puis soupira avec un air aberré lorsque le Jedi fit signe que tout va bien, parlant d’une voix très apaisée. Même Surik était plus nerveuse que ça, en parlant ! C’était à la fois exaspérant et troublant. Et puis, minute, là, ça voulait dire que ces deux types aussi avaient été piégés par la sorcière ?! Et les deux autres gars en blouse aussi ?

Ce qu’il se passe, c’est que la Force a subi une attaque d’origine encore inconnue, il y a quelques années. Depuis, elle se déchire aléatoirement et recrache, au hasard, des personnes dans notre monde. Notre période de temps, notre… Espace-temps, finalement. C’est ce qui vous est arrivé. Vous parliez de l’exilée, Meetra, c’est bien ça ? Elle a subi la même chose. Par rapport à l’époque que vous avez connu, vous avez bondi de trois millénaires et quelques, dans le futur.

Sion pencha très lentement la tête sur le côté, fixant le barbu, une grimace lui déformant la bouche et une partie du visage, complètement immobile et tendu comme un arc. Comment… Pouvait-il lui lâcher une aberration pareille sur un ton aussi calme… Et l’Exilée aurait traversé la même chose ?! Est-ce que ce foutu type se payait sa tête ?! Le Sith peinait à le savoir, il n’avait jamais été doué pour savoir si on lui mentait ou non, une faiblesse qui n’avait cessé de le poursuivre, jusqu’à la fin. La fin… L’amertume gonfla d’un bloc, en lui. La « fin », oui, ça aurait dû être la fin ! Il réalisa à ce moment-là qu’il n’avait plus à mobiliser autant de haine et de forces pour se maintenir… Une réalisation qui le perturba assez puissamment pour oublier d’un seul coup toutes les insultes mentales débitées à la chaîne à la sorcière et le faire trembler. Anormal. Complètement anormal. Terrifiant ! Il dut prendre violemment sur lui, pour ne rien laisser paraître. Terrorisé, refusant de l’admettre.

Cela dit, ne vous inquiétez pas, c’est arrivé à beaucoup de monde. Et personne ne sera si choqué de voir un Sith supplémentaire plus ou moins frais.

Sion le fusilla du regard, trop perturbé pour agir physiquement, il se contenta de lâcher des grognements. De tous les Jedi qu’il avait pu croiser, celui-là était déjà devenu celui arrivant le mieux à l’agacer simplement en ouvrant la bouche. Et avec ça, personne choqué en tombant sur un Sith de plus, quoi ?! Mais qu’est-ce que c’était que ce monde…

Pouvez-vous le prouver, que nous sommes dans un temps différent ?!

Le médecin resté sur le pas de porte se racla timidement la gorge et pointa le doigt vers un coin de la pièce. Sion tourna rapidement la tête, vers un écran où un journal d’informations passait. Il le fixa un long moment, même si le son était coupé, les images suffisaient. Un blocage tenait toujours fermement, chez lui, il ne parvenait pas à accepter ce qu’il voyait. Ça pouvait être truqué ou… Il secoua encore la tête, cette fois collé contre le mur. Rien n’allait. Du tout. Il n’arrivait pas à garder le contrôle comme il le faisait depuis des années, par la colère. Elle ne l’aidait plus. Ce constat le rendait encore plus malade.

Mon nom est Darth Sion.

Il ne se présentait pas pour le simple plaisir, c’était une manière de retrouver, si possible, le contrôle au moins sur sa voix, en commençant par quelque chose de simple. Il n’était pas question de les laisser voir son véritable état d’esprit ! Donc de ne pas laisser deviner son trouble s’il restait muet.

Trois millénaires et quelques, hein ?! Et ça, ça ne suffit pas à le prouver ! Qui gouverne, montrez-le !

Tiens, un peu de monde venait les rejoindre, le bruit avait dû les alerter. Anakin bailla légèrement, à moitié somnolent, comme depuis son réveil tout à l’heure. Cette course-poursuite dans la Force était sans trêve ni repos, alors si en plus, il devait tout autant être à pied d’œuvre une fois de retour dans la réalité… Obi-Wan se lança alors dans une explication un peu plus précise, à l’attention du nouveau venu. Durant ce temps, l’ex-Furie se laissa aller à une micro-sieste, très rapide et courte, certes, mais qui lui fit du bien. Il voyait, vaguement, les morts revenir lentement, aux alentours, la faille terminait tout juste de se refermer. On dirait que ça laissait une cicatrice de plus, tiens… Il rouvrit les yeux pour mieux regarder mais tout avait déjà disparu. Mmph. Padmé s’approcha un peu et il lui sourit. Il ne souriait réellement qu’à elle. Sa lumière, dans ce monde si trouble. Bien qu’elle soit pourtant si lointaine…

Dans la chambre, la douceur était bien loin d’être au rendez-vous. Bof, tout le monde était perturbé après un coup pareil, il allait bien finir par s’y habituer… Ah, il leur dit son nom, enfin. Sion, ça ne lui disait rien, il n’avait jamais entendu ce nom-là. Cela dit, plus jeune et bien avant que toutes ces failles n’arrivent, le seul et unique nom d’un ancien Sith confié par Palpatine avait été celui de Plagueis. La Force aimait bien se foutre de lui. Alors ce gars-là… Autant dire que personne ne lui avait jamais rien dit sur lui. A quoi avait-il survécu, une explosion, peut-être ? Jolie maîtrise, pour être toujours en vie malgré cela. Anakin grogna légèrement, en bougeant un peu, le corps très engourdi et peinant à conserver l’esprit ancré ici. Il voulait toujours surveiller le parasite, mais celui-ci restait bien planqué dans son trou.

"Trois millénaires et quelques, hein ?! Et ça, ça ne suffit pas à le prouver ! Qui gouverne, montrez-le !"

"Le type du coin de l’écran," marmonna-t-il d’un ton blasé.

Pour ça, il suffisait de continuer à regarder les informations et l’allocution repassée en boucle. Il y en avait beaucoup, en ce moment, avec tout ce qui se passait…

"Il s’appelle Sheev Palpatine. Ou Darth Sidious. Peu importe. C’est l’Empereur de ce temps. Et il n’y avait quasiment plus de Sith, depuis très longtemps, avant que les failles ne commencent. Plus trop de Jedi non plus, d’ailleurs. Aujourd’hui, ça tombe un peu partout et certains continuent d’en rajouter, en empoisonnant la Force et la galaxie avec. En ce moment, l’un d’eux a réussi à s’introduire dans la Force comme un parasite pour répandre son venin, nous essayons de l’en chasser. Et pour les guerres ou gouvernements que vous avez dû connaître, personne n’en a plus rien à faire aujourd’hui. Il y a des urgences à traiter beaucoup plus graves que n’importe quelle petite guerre entre Sith et Jedi. Ces failles, pour commencer. Ensuite, Darth Plagueis, le Sith fou qui parasite la Force. Et Vitiate, bien sûr. Vous le connaissez ? Non ? Eh bien, c’est un gros malade psychopathe qui extermine tout le monde, sans distinction, avec assez de pouvoir pour écraser pas mal de personnes comme des insectes. Il vivait à votre époque, déjà, à tirer les ficelles dans l’ombre. Comme problème plus personnel, c’est comme les autres, vous pouvez pas rentrer… Sinon, vous avez pris une explosion dans la figure ou était-ce simplement des flammes ? Jolie maîtrise, pour avoir survécu. Comptez faire quoi, maintenant que vous avez été jeté ici ?"

Il allait sans doute vouloir retrouver de vieux ennemis pour continuer à taper dessus ? De la part d’un confrère, ça ne l’étonnerait pas du tout.

Tiens, ça l’énervait déjà. Allons, allons, il n’y avait vraiment pas de quoi ! Il grogna puis demanda de prouver leurs dires, avant d’enfin lâcher son nom. Aaah… Il avait déjà entendu son nom et lu son histoire, dans les archives du temple, avant l’Ordre 66. Les guerres passées de la République et celles de l’Ordre… Eh bien, les archives en question n’avaient pas été très fidèles, dans leur description du bonhomme. Il était bien plus abîmé que ce qu’on avait dépeint de lui ! Mais il n’attaquait pas encore, bien qu’il grognait, toujours collé contre le mur ou quasiment. Le choc… Et Anakin ne put s’empêcher d’en rajouter une couche, au passage. Pour lui expliquer d’une manière très personnelles ce qu’étaient les failles, donner le nom Sith de Palpatine et parler du parasite, comme il le disait. C’était une manière bien rapide de présenter les choses… En tout cas, encore un qui venait de ce temps, précisément… Ce devait forcément être dans cette époque qu’il y avait eu également un fort trouble.

"Et pour les guerres ou gouvernements que vous avez dû connaître, personne n’en a plus rien à faire aujourd’hui. Il y a des urgences à traiter beaucoup plus graves que n’importe quelle petite guerre entre Sith et Jedi. Ces failles, pour commencer. Ensuite, Darth Plagueis, le Sith fou qui parasite la Force. Et Vitiate, bien sûr. Vous le connaissez ? Non ? Eh bien, c’est un gros malade psychopathe qui extermine tout le monde, sans distinction, avec assez de pouvoir pour écraser pas mal de personnes comme des insectes. Il vivait à votre époque, déjà, à tirer les ficelles dans l’ombre. Comme problème plus personnel, c’est comme les autres, vous pouvez pas rentrer… Sinon, vous avez pris une explosion dans la figure ou était-ce simplement des flammes ? Jolie maîtrise, pour avoir survécu. Comptez faire quoi, maintenant que vous avez été jeté ici ?"

C’était la façon la plus rapide et radicale qu’il ait déjà entendu, pour exposer la situation et les soucis allant avec. Comme quoi, même après des années, Anakin n’avait toujours pas appris la douceur, la diplomatie et encore moins la patience. Mais au moins, il avait parfaitement intégré la concision ! Maigre consolation… Il soupira un peu, en secouant la tête. Le seul avantage, pour le moment, était que ce type ne s’était pas jeté à la gorge de tout le monde. C’était bizarre, d’ailleurs, d’après son pedigree, il aurait déjà dû le faire, en étant ainsi jeté avec des inconnus et après avoir subi un tel choc. A moins que sa mort n’ait bel et bien réussi à le calmer un peu. Ce serait un miracle, merci à la Force.

"Vous allez avoir du temps pour mieux comprendre où vous êtes tombé et vous familiariser avec tout ça. En attendant, détendez-vous… On ne vous souhaite aucun mal, vous le voyez bien, non ? C’est très perturbant, je vous comprend parfaitement. Vous ne voulez pas vous asseoir ? Nous pourrons discuter plus posément de tout ça, autour d’un thé ou d’un café, qu’en dites-vous ? Et vous pourrez parler de ce que vous avez vécu, si vous en avez envie."

Autant ne pas lui dire aussi sec qu’il connaissait déjà son histoire, pour ne pas le rendre encore plus nerveux… Faire parler les gens les aidaient à se détendre quelque peu, de toute façon. Il était venu pour jouer les psychologues pour Anakin, alors le faire pour un second Sith sorti de nulle part, pourquoi pas ? On n’était plus à ça près.

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Avoir entendu parler de Sion : 6

Le type du coin de l’écran.

Quoi, qui, où ?! Il tourna très rapidement la tête, vers le vieux affiché, au visage fripé. Alors que l’autre Sith lâchait son nom. Un Sith empereur au pouvoir ? Et comment ça, il n’y avait quasiment plus de Jedi ou de Sith avant ce truc de failles ?! Ils se payaient sa tête ? Ils… Qui empoisonnait la Force ? La sorcière ?! Mais il ne parla pas du tout de la sorcière, juste d’un autre Sith, dont le nom était évocateur. L’autre nom balancé, jamais entendu parler… Mais il n’y avait aucun autre Sith en-dehors du Triumvirat… Si ? Non ? Mais… Il secoua la tête, perturbé et ne sachant toujours pas comment réagir. C’était de la folie pure !! Et en même temps, il ne pouvait juste pas nier qu’il y avait juste en face un Jedi et un Sith, dont le premier s’occupait de l’autre au lieu de l’achever, à lui parler tranquillement, comme si tout allait bien et qu’il était parfaitement naturel de se côtoyer comme ça.

Sinon, vous avez pris une explosion dans la figure ou était-ce simplement des flammes ? Jolie maîtrise, pour avoir survécu. Comptez faire quoi, maintenant que vous avez été jeté ici ?

Vous allez avoir du temps pour mieux comprendre où vous êtes tombé et vous familiariser avec tout ça. En attendant, détendez-vous… On ne vous souhaite aucun mal, vous le voyez bien, non ? C’est très perturbant, je vous comprend parfaitement. Vous ne voulez pas vous asseoir ? Nous pourrons discuter plus posément de tout ça, autour d’un thé ou d’un café, qu’en dites-vous ? Et vous pourrez parler de ce que vous avez vécu, si vous en avez envie.

S’asseoir autour d’un café avec un Jedi et un Sith alité pour discuter. Sion se sentit bizarre, comme si sa réalité venait de se déchirer littéralement sous ses yeux et qu’il était entré dans un univers parallèle. Où toutes les règles étaient bouleversées. Il eut la terrible sensation que s’il osait faire un pas, il tomberait de nouveau dans une sorte d’immense trou noir, dont il ne sortira plus jamais. Il ne sentait vraiment pas bien… Pour la première fois depuis de nombreuses années, il avait l’impression qu’il allait s’évanouir. Mais ça serait un tel déshonneur… En plus d’être incroyablement dangereux, il se réveillerait sûrement dans une cellule d’énergie… Sa fierté lui interdisait purement et simplement de craquer… Il finit tout de même par s’asseoir, par terre, contre le mur, se disant que c’était toujours un moindre coup à sa fierté que de s’écrouler au sol. Pas de chaise, trop instable, dans cet état.

"Je suis déjà parfaitement détendu, Jedi," grommela-t-il sèchement.

Il surprit du coin de l’œil la réaction très peu convaincue du médecin, à la porte, qui leva les yeux au ciel avec une grimace. Qu’il n’ose pas faire de commentaires ! Sion en avait juste assez, envie de vomir, ou de s’évanouir, ou les deux… Il avait l’impression qu’on lui avait retourné le cerveau ! Priorité, respirer à fond pour ne pas s’évanouir. Avant ça, il n’aurait même pas pensé que c’était encore possible, avec ce corps…

"J’avais réussi à me détendre assez pour pouvoir mourir," marmonna-t-il en essayant de cacher un maximum son état. "Il y avait la sorcière et Meetra, et les ruines de l’académie et… Nihilus était mort. Moi aussi. Il n’y avait pas ce… Vitiate."

S’il s’était déjà trouvé là, alors pourquoi ne s’était-il pas montré, surtout s’il était sensé être si puissant ?! Et quel genre de plan avait-il tenu dans l’ombre ! Leurs guerres ne concernaient pas les Siths, alors ! Il y avait Mandalore, les Jedi, la République… Pas l’ombre d’un autre Sith à part eux trois. Ou de fous se prenant pour tels.

"Mais pourquoi vous ne vous… Pourquoi vous êtes comme ça ?! Depuis quand les Sith et Jedi s’entraident ?!"

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Réaction, lumière

Il n’y avait bien qu’Obi-Wan pour proposer aussi tranquillement à un Sith tombé du ciel de se poser avec lui prendre un café, tout en lui demandant le plus naturellement du monde de se détendre. Comme si ça allait marcher… Enfin, ça marcha au moins pour pousser ce gars à s’asseoir… Anakin se retourna comme il le put sur le côté, péniblement, dérangé par les fils, les électrodes et tout le bazar, mais sans pouvoir s’en débarrasser. Maintenant que la faille était refermée, les morts s’approchaient avec curiosité et pour certains, inquiétude, tournant dans la pièce autour de Sion. Voir un des leurs de ce côté de la barrière n’était pas normal… Beaucoup étaient… tristes ? L’ex-sith fit un effort colossal pour tenter de se détacher d’eux et rester dans la réalité. De toute façon, il avait momentanément perdu de vu le parasite, qui se faufilait toujours dans les fissures, comme un immonde serpent.

"J’avais réussi à me détendre assez pour pouvoir mourir. Il y avait la sorcière et Meetra, et les ruines de l’académie et… Nihilus était mort. Moi aussi. Il n’y avait pas ce… Vitiate. Mais pourquoi vous ne vous… Pourquoi vous êtes comme ça ?! Depuis quand les Sith et Jedi s’entraident ?!"

"Depuis que Darth Plagueis est dans les parages, je suppose," marmonna-t-il d’un ton perplexe. "Et Vitiate."

La première vraie collaboration s’était faite lors de la pandémie et ensuite… En fait, oui, depuis ça, il y avait des coins où impériaux et rebelles travaillaient ensemble pendant que le restant de la galaxie faisait mine de ne rien voir. Et aussi, entre Jedis et Siths, il arrivait parfois que des informations soient échangées, volontairement ou par accident. Et qu’il y ait de brèves collaborations quand on tombait sur des restes d’expérience ou ce genre de choses. Tout autour, les esprits hochèrent la tête en chœur. Même Tarkin, ce qui était déjà un exploit à lui seul. Quoi que ça ne dura pas bien longtemps, il s’éloigna aussitôt, dans les brumes de son monde. Même les deux autres, dans la chambre, semblaient flotter dans cette même brume indéfinissable. Anakin discernait à peine le médecin, non sensitif et donc bien plus ardu à voir nettement…

"Il ne faudra plus le tuer," poursuivit-il, la voix basse tant il était épuisé. "La Force n’en veut plus, il est trop infect… Scellez son esprit ou peu importe… Mais ne le tuez plus. Il a une, une… Une odeur… Vous ne pouvez pas imaginer… C’est un monstre."

Ce n’était pas une image, pour lui, il voyait vraiment ce type comme un monstre pur et simple. Puant, suintant, infectant tout sur son passage, si maudit que même la Force n’en voulait plus. Il grommela entre ses dents. L’odeur était encore supportable mais elle augmentait petit à petit. Il deviendra vite impossible de ne pas y prêter attention…

Vu avec Any ^^ Il nous laisse poursuivre à deux, car entre dans une période de rush et moins de temps pour rp.
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"Je suis déjà parfaitement détendu, Jedi."

Il voyait ça, oui. Un peu comme le médecin, resté dans l’embrasure de la porte, qui leva les yeux au ciel en grimaçant, puis s’appuya le dos contre le battant, les bras croisés. Obi-Wan s’assit à son tour, sur une petite chaise laissée près du lit d’Anakin. Il ne devait sans doute pas recevoir de visiteurs, bien souvent, pourtant. Sion cracha ensuite qu’il avait réussi à assez « se détendre » pour être capable de mourir. Parlant de nouveau de cette sorcière, puis de Meetra, de Nihilus… Mmh, la sorcière en question pourrait-elle être Kreia ? Il avait déjà surpris Atton l’appeler comme cela une fois ou deux, au Temple. Il se nota donc de ne pas évoquer ce nom, histoire de ne pas perturber le nouvel arrivant plus qu’il ne l’était déjà et ne pas le pousser dans une crise de rage. Ou il ne savait quoi. Il soupira légèrement, simplement… Observant ce type, puis Anakin. Voilà où menait le côté obscur, une fois de plus. C’était terrible. Il se demandait qui avait été Sion, cela dit, avant de finir dans ce triste état. Sur son passé, aucune archive n’avait jamais été complète, seule son histoire en tant que Sith avait été écrite. Avait-il été Jedi ou un homme ignorant sa sensibilité, s’étant trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment ? Bien que la première option soit plus plausible, les archives n’en avaient dit mot. Meetra ou Kreia devaient le savoir, en revanche. Atton… Sans doute pas. Si Obi-Wan se souvenait bien, le jeune homme n’était pas rentré dans l’Ordre de l’époque dès la petite enfance.

"Mais pourquoi vous ne vous… Pourquoi vous êtes comme ça ?! Depuis quand les Sith et Jedi s’entraident ?!"

"Depuis que Darth Plagueis est dans les parages, je suppose. Et Vitiate."

"En effet. Enfin, surtout depuis Plagueis et la pandémie qu’il a causé. Mais ce n’est pas systématique."

Ce n’était pas le moment de tout raconter en détails à leur invité surprise et de toute manière, il en serait assommé. La voix de son ancien apprenti avait encore baissé en intensité, arrachant un regard inquiet à Obi-Wan. Allait-il s’évanouir ou était-il simplement trop emporté par le mouvement, dans le monde où il e trouvait piégé ? Le monstre avait une… odeur, qu’il disait ? Quel genre d’odeur ? Il en avait déjà une assez infecte, pour les sensitifs ayant pu le raconter, lorsqu’il usait de la Force, mais pas spécialement en-dehors. Il serra doucement la main d’Anakin dans la sienne, l’espace d’un instant, pour le réconforter. Oui, tout cela était de la folie, pourtant, ils devaient bien tous avancer. Malgré les pertes…

"Vous devriez vous reposer un peu," dit-il à Sion avec un air compatissant. "Avant d’en apprendre plus sur ce temps et ce qu’il s’y passe."

Anakin aussi avait besoin de repos… Plus cela allait, plus ses marmonnements s’éloignaient drastiquement de la situation présente, pour en revenir à son propre monde. Nouveau soupir. Obi-Wan et proposa à Sion de venir avec lui. Ils pourraient peut-être aller dans une petite salle annexe ou un coin tranquille… Qu’ils puissent parler posément. Le médecin les guida, très nerveux, s’attendant visiblement à une attaque. C’est une fois installé dans un coin à l’écart, dans une salle de repos appartenant à l’hôpital de la base, que le Jedi reprit.

"Nos deux Ordres ne s’entendent toujours pas," dit-il une fois confortablement installé. "Les alliances sont rares et souvent imprévues. Mais les circonstances globales font qu’il n’y a plus une chasse aussi féroce, les uns contre les autres. Nous avons tous mieux à faire, si vous voulez. Sans compter que les guerres passées n’ont plus d’importance aujourd’hui. Vous souvenez-vous de votre nom ? Avant qu’on ne vous appelle Darth Sion ?"

Plagueis, Vitiate, ces deux noms ne cessaient de revenir dans leurs discours ! Ils étaient si mauvais que ça ? On pouvait être plus vicieux et dangereux que la sorcière ?? Ce n’était pas possible ! Mauvais au point de pousser des ennemis éternels à collaborer… Le Sith, lui, n’était pas bien non plus, ça se voyait… Il finit par s’évanouir ou partir dans un… Délire de… Sion soupira puis, lassé, suivit quand même le Jedi dehors, jusque dans une sorte de gros salon ou d’aire de détente. Peu importe. Se reposer un peu, que voulait ce type, c’est ça… Comme si c’était le moment… Il se sentait bizarre. Comme si son corps était plus lourd que d’habitude, qu’il pourrait courir moins vite, s’il avait envie de se lancer. Il ne portait pourtant aucun poids sur lui ni rien de particulier. Il secoua un peu les mains, discrètement, mais rien à faire, la tension ne partait pas. Incompréhensible.

"Nos deux Ordres ne s’entendent toujours pas. Les alliances sont rares et souvent imprévues. Mais les circonstances globales font qu’il n’y a plus une chasse aussi féroce, les uns contre les autres. Nous avons tous mieux à faire, si vous voulez. Sans compter que les guerres passées n’ont plus d’importance aujourd’hui. Vous souvenez-vous de votre nom ? Avant qu’on ne vous appelle Darth Sion ?"

"Je m’appelais Jacolev Bolhas."

Ce qui était aussi bizarre, c’est qu’il n’était plus aussi prompt à s’agacer, avec cette lourdeur inexplicable lui tenant le corps. Son ancien nom était tout aussi étrange à prononcer. Il ne l’avait pas fait depuis… Depuis plusieurs années… Il ne souvenait plus de l’avoir dit à qui que ce soit… Et ne savait pas non plus pourquoi il le disait à ce type-là. Le reste de son ancienne vie lui échappait en très majeure partie… Il se souvenait vaguement de certaines images, des décors, des lieux, des visages flous, dont il ne parvenait pas à se rappeler précisément. Il avait été dans l’Ordre Jedi, c’était certain, mais ce qu’il y avait faite et à quoi il ressemblait autrefois, impossible de se le remémorer. D’ailleurs, son nom lui était revenu comme ça, comme si une porte, cachée aux tréfonds de sa mémoire, avait éclaté tout à coup. Il se le répétait mentalement, comme pour l’apprivoiser. L’associer à lui était une véritable épreuve.

"Je devais être un Jedi," reprit-il sur un ton perplexe. "Et j’avais… Vingt… Ou vingt-cinq… Non… Dix-huit ? Vingt-deux…"

Il regardait le Jedi assis face à lui, comme s’il pouvait répondre à cette question à sa place. C’était si frustrant ! Rien ne ressortait, absolument rien ! L’agacement revenait en force mais ne surpassait pourtant pas la lourdeur. Il réalisa à ce moment-là que pour une fois, entre être assis et rester debout, la première solution lui plaisait plus. Elle atténuait la lourdeur. Son corps réagissait bizarrement…

"Pourquoi les jedi et les sith s’uniraient parfois contre deux types, là ? Jamais aucun être n’a été si mauvais ou dur à combattre, pour que ça puisse arriver."

Oh, il ne s’était pas attendu à ce que leur invité surprise donne réellement son nom, avant qu’on ne l’appelle Sion. Ni qu’il s’en souvienne, par ailleurs. Jacolev Bolhas, il ne saurait dire de quel origine c’était issu, bien que le nom de famille lui rappelle très vaguement des noms couramment utilisés dans la Bordure Médiane. D’après ce qu’il bafouilla ensuite, sur son âge, Obi-Wan douta bien vite qu’il ait pu avoir le temps de quitter l’Ordre avant d’être ainsi frappé et donc d’avoir fondé une famille, d’avoir eu la possibilité de laisser une descendance quelque part. Il le fixait, en marmonnant, comme si le maître Jedi pouvait bien lui affirmer quel âge il avait, alors, à ce moment-là. Seule son histoire en tant que Sith était connue ! Et il ne comptait toujours pas lui proposer l’aide de Kreia pour tenter de retrouver la mémoire, si c’était bien elle la « sorcière » en question. Les archives… Ils en avaient déjà perdu une majeure partie à cause de la guerre, retrouver quoi que ce soit serait un miracle. De plus, il faudrait que cet homme se soit fait connaître dès ce âge, pour retrouver quoi que ce soit sur lui. Ils étaient si nombreux que l’Ordre ne pouvait tout simplement pas noter les histoires de tous.

"Pourquoi les jedi et les sith s’uniraient parfois contre deux types, là ? Jamais aucun être n’a été si mauvais ou dur à combattre, pour que ça puisse arriver."

"J’aimerai que ça soit le cas," soupira-t-il légèrement. "Le fait que ces failles recrachent aléatoirement les uns et les autres n’arrange pas la sauce, mais même sans cela, nous aurions eu du mal."

Il commença par lui raconter ce qu’il savait sur Vitiate. Selon ce que Meetra avait raconté, de son passé et des événements plus récents, le combat sur Zakel, les faits avérés de ce propre temps et les rumeurs qui circulaient, en bref, tout ce qu’ils pouvaient savoir actuellement sur lui. Un tableau très peu… Réjouissant. Ce type n’était rien de moins qu’un véritable trou noir dans la Force, possédant des pouvoirs affolants et le fait qu’ils ne sachent presque rien sur ce qu’il manigançait actuellement renforçait l’angoisse. Ils étaient certains, même sans preuve, qu’il avait participé à l’actuel empoisonnement et il en parla bien sûr à Sion. Décrire tout cela en détails prit pas mal de temps, mais au moins, le Sith fraîchement arrivé saura à qui il avait à faire. Tant que ça le dissuadait de foncer bêtement sur Vitiate, d’ailleurs, comme Anakin l’avait fait… Ça aussi, d’ailleurs, il lui en parla, pour préciser les conséquences et à quel point c’était une idée délirante. S’ils devaient tuer ce type plusieurs fois, avec ça…

Il lui parla ensuite de Plagueis, son passé dans cette époque puis ses tristes exploits depuis son arrivée dans ce temps. Un des premiers, si ce n’était pas littéralement le premier au passage, seigneur Sith à avoir été rendu par la Force dans ce temps. Un cadeau dont amis comme ennemis se seraient bien passés. Il était parvenu à rendre malade de peur toute l’armée impériale, avant même la pandémie. Et aujourd’hui, cet empoisonnement… Le palmarès du sorcier Sith était à l’origine de beaucoup de soucis, pour tout le monde. Palpatine et Vitiate avaient détruits certains mondes. Plagueis, de son côté, en avaient rendu une dizaine invivables pour un temps encore inconnu et tué un nombre encore plus effroyable de personnes que les deux autres réunis, avec son virus. Une infection sur pattes, portant si bien son nom. Avec tout ça, Sion devrait très facilement comprendre pourquoi, dans certaines circonstances, leurs deux Ordres mettaient leurs différents de côté pour se concentrer sur un ennemi commun. Ni Vitiate ni Plagueis ne faisaient la différence entre alliés et ennemis, lorsqu’ils frappaient.

"La galaxie toute entière doit vouloir la tête de Plagueis," conclut-il avec un nouveau soupir. "Ou plutôt, le mettre enfin dans une prison dont il ne pourra pas sortir, le sceller, peu importe. Il mérite amplement quelques trêves ici et là pour le stopper. Quant à Vitiate, impossible de savoir ce qu’il trafique, ces derniers temps, certainement une nouvelle horreur. Vous voyez un peu le tableau."

Le premier cas lui rappelait beaucoup Nihilus… En plus mauvais et plus… Heu… « Chef », mais quand même. Quoi que, Nihilus, lui, était fréquentable ! Ce type-là lui semblait beaucoup moins. Très bien, très bien, un gars à éviter, c’était noté. Les dévoreurs de monde… C’était rare, mais il avait déjà assister à ça et ne pouvait plus s’en émouvoir. Par contre, le Sith cloué actuellement au lit, il avait… Foncé comme ça sur ce Vitiate, tout seul, sans aucune crainte ? Wow ! Sion ne put s’empêcher de sourire, impressionné et éprouvant tout à coup plus de respect sur ce gars. ! Voilà exactement ce qu’il fallait faire ! Foncer sans crainte ! Très bien ! Le Jedi, lui, avait pas l’air convaincu que c’était pourtant bien. Boarf ! Les Jedi ne savaient ni s’amuser, ni y aller à fond, dans leurs combats, rien de plus ! C’était Skywalker qui avait eu raison, il fallait foncer quoi qu’il en coûte !

La description du Sith suivant le fit moins rire. Les sorciers et sorcières Sith, pour commencer, il en avait horreur. Allez comprendre pourquoi… Et ce genre-là, qui jouait avec des armes de lâche, des virus, c’était encore bien pire !! Et qui s’amusait à ouvrir des gens en deux pour leur… Hum… Il se renfonça dans le siège en grommelant, vexé d’avoir peur et faisant tout pour ne pas le dévoiler. Surtout pas devant un Jedi ! En l’écoutant, il s’efforça de faire le décompte… Mais une minute… En comptant toutes les personnes qu’il avait tué, plus celles de Nihilus et celles de Kreia, on était encore loin, ‒ extrêmement loin !! ‒ du nombre affolant des morts causées par ce type ! Et pire que tout, il n’avait même pas pris la peine de chasser en personne, en lâchant des virus ! Ce n‘était qu’un sombre lâche ! Qui lui faisait peur malgré tout…

"La galaxie toute entière doit vouloir la tête de Plagueis. Ou plutôt, le mettre enfin dans une prison dont il ne pourra pas sortir, le sceller, peu importe. Il mérite amplement quelques trêves ici et là pour le stopper. Quant à Vitiate, impossible de savoir ce qu’il trafique, ces derniers temps, certainement une nouvelle horreur. Vous voyez un peu le tableau."

"Ouais…"

Les sorciers Sith… Les fous des virus… Autant il n’était pas du tout choqué par un type comme ce Vitiate, ce genre de pouvoir était quand même familier, autant il avait du mal à avaler ce que foutait l’autre fou. Parce que les virus, c’était…. C’était si infect, abject, lâche ! Comment se défendre contre un ennemi qu’on ne voyait même pas ?! C’était totalement vicieux, fourbe, c’était, c’était… Insupportable !!

"Mais qu’est-ce que je suis censé foutre ici, au juste… ?"

Il l’avait blasé, dirait-on. Et quand à ce qu’il était « censé foutre ici », qu’est-ce qu’Obi-Wan pouvait bien en savoir ? Si Sion était capable de se poser un peu, pour commencer, il réalisera que ses anciens combats ne servaient plus à grand-chose, aujourd’hui, donc qu’il ne devait pas repartir comme autrefois. Ça serait déjà un souci potentiel en moins… Il ne pouvait pas non plus lui dire tranquillement d’aller rejoindre Palpatine. De toute façon, pourquoi lui demander à lui… ? Il n’avait clairement pas confiance en les Jedi, donc s’adresser à l’un d’eux pour avoir des choix d’orientation, c’était quand même très étrange. Obi-Wan avait souvent le sentiment de servir de psychologue, pour des alliés comme pour des ennemis, d’ailleurs. Ça changeait des moments où il s’était amusé à prendre le thé avec certains ennemis, histoire de leur faire perdre du temps, de l’énergie et la maîtrise de leurs nerfs.

"Vous reposer," commença-t-il tranquillement. "Puis réfléchir à de nouveaux objectifs, étant donné que tout ce qui a pu constitué les vôtres jusqu’alors a disparu dans les limbes du passé. Vous pourriez travailler comme soldat. Ou même travailler avec Anakin. Il n’a pas abandonné ses méthodes, comme vous pouvez ne pas abandonner les vôtres. Mais ça vous permettrait de retrouver une place dans ce temps, sans avoir besoin d’errer seul on ne sait où. Si vous pouvez être accepté, ici ou ailleurs, comme combattant."

Cela lui semblait réalisable, ici même, car ils avaient bien accepté Anakin. Alors pourquoi pas ce type… Absolument personne ne devait le connaître, avec ça, alors que tout le monde connaissait les tristes exploits de son ancien apprenti. Donc pourquoi pas ? Sion devra voir ça avec les dirigeants de cette base, de toute manière. S’il ne sauvait pas en courant d’ici là.

"Vous pouvez également tenter de mieux vous souvenir de votre passé. Votre nom a fini par vous revenir, pourquoi pas le reste ? Cela vous aiderait à faire la paix avec vous-même, vous vous sentirez mieux une fois sûr de vos origines. Peut-être que vos souvenirs vous reviendront peu à peu, à mesure que vous vous remettrez. Essayez de méditer."

Obi-Wan ne pensait pas que ça se fasse facilement, enfin… Ça ne coûtait rien d’essayer.

"Comptez-vous vous faire appeler par votre nom ou par Sion ?"

"Vous reposer. Puis réfléchir à de nouveaux objectifs, étant donné que tout ce qui a pu constituer les vôtres jusqu’alors a disparu dans les limbes du passé. Vous pourriez travailler comme soldat. Ou même travailler avec Anakin. Il n’a pas abandonné ses méthodes, comme vous pouvez ne pas abandonner les vôtres. Mais ça vous permettrait de retrouver une place dans ce temps, sans avoir besoin d’errer seul on ne sait où. Si vous pouvez être accepté, ici ou ailleurs, comme combattant. Vous pouvez également tenter de mieux vous souvenir de votre passé. Votre nom a fini par vous revenir, pourquoi pas le reste ? Cela vous aiderait à faire la paix avec vous-même, vous vous sentirez mieux une fois sûr de vos origines. Peut-être que vos souvenirs vous reviendront peu à peu, à mesure que vous vous remettrez. Essayez de méditer."

Ah… Hein… Méditer… Combattre pour ces types aussi alors qu’il n’avait aucune idée de ce qu’ils foutaient… Retrouver son ancienne vie… Il cligna plusieurs fois des yeux, à la suite, tout lui paraissant improbable. Déjà, à la place de ces gars, il ne garderait pas un type tombé de nulle part et censé être mort ! Il pourrait faire plutôt… Quelque part… Il n’en savait rien, en fait… Jamais il ne s’était retrouvé dans une situation où il avait à décider complètement seul de ses futurs objectifs !! Même dans l‘Ordre, il avait forcément dû suivre les objectifs de l’Ordre, comme n’importe quel Jedi. Ensuite, il avait suivi ceux de Kreia, puis de Nihilus et là… Et puis, d’abord, pourquoi demandait-il conseil à un Jedi ??!

"Comptez-vous vous faire appeler par votre nom ou par Sion ?"

"Qui s’en souciera, de toute façon ?" marmonna-t-il.

Il se renfonça dans le fauteuil en grommelant, les yeux fermés, assommé. Méditer, méditer… il n’avait plus aucune idée de comment on faisait… Il laissa retomber la tête en arrière, nuque contre le haut du fauteuil, l’esprit à la dérive… Puis d’autres images floues envahir son esprit… Puis se raffermirent… Un éclat bleu passa devant son regard et d’un coup, il se vit tenir un sabre laser d’une couleur bleu éclatante, dans l’obscurité… Il le fit vriller devant lui, avant de réaliser qu’il était dans une sorte de chambre… Perdu mais refusant de reculer, il avança vers le miroir et se pencha… Des traits juvéniles, un homme ne devait pas avoir vingt ans ou à peine… Des cheveux noirs et des yeux clairs, de couleur grise… Il leva la main pour toucher ce visage, mettant un moment à comprendre qu’il s’agissait du sien.

"Jacolev ?"

Si le miroir imita son mouvement, Sion avait tout de même l’impression de se retrouver face à un parfait inconnu. Il toucha le miroir du bout du doigt, puis d’un coup, la vision s’estompa. Il se retrouva de nouveau dans le fauteuil, immobile, encore plus perturbé qu’auparavant. Surtout, il en avait assez… Plus rien envie d’entendre, de faire, il voudrait s‘enterrer dans un coin et que plus personne ne lui parle… Il n’en pouvait plus…