Jeu 13 Juil 2023 - 19:23 C’était une bien belle journée qui commençait… Du moins, belle si on ne prêtait pas attention à la montagne de travail prête à vous tomber sur le nez. Obi-Wan était déjà légèrement fatigué par avance, mais il tenait à accueillir ses clients avec le plus grand soin. L’Antre se présentait déjà face à eux. Un immense bâtiment, à de multiples étages et des centaines de fenêtres. Il entra dans le hall d’accueil avec son premier client, monsieur Vitiate.
Obi-Wan – Vous recherchez quel type de personnage ?
Vitiate – Eh bien, de préférence, une femme. Il paraît que j’ai trop favorisé les hommes durant ma prime jeunesse, en laissant mes fils commander mes armées plutôt que ma fille. Et ces petits sagouins de feministo-facshistos-mécréo-je-ne-sais-plus-quoi m’ont accusé d’être un vil mâle alpha manipulateur détestant les femmes. Je vais leur donner tord.
Obi-Wan – Je vois… Eh bien, nous allons à la Maison Hilts, à l’étage trois, c’est l’une des plus spécialisées en femmes, suivez-moi.
Il lui fit grimper les quelques escaliers, avant de tapoter à une porte d’un beau rouge sang. Takara vint leur ouvrir avec diligence et accueillit le client avec un très grand sourire. Elle les fit aussitôt entrer. Dans la pièce principale, quatre cercueils et une espace de travail, sentant encore la peinture fraîche.
Takara – Regardez-moi ça ! Des femmes, j’en ai créé trois, toutes de grande qualité et d’une extrême fraîcheur ! Regardez-moi celle-ci, elle s’appelle Visas et elle…
Sa présentation commerciale fut coupée par un violent hurlement de rage, très hystérique, avant que Takara ne referme brutalement le cercueil.
Takara – Heu… ne faites pas attention, elle a juste mal dormi. J’en ai une autre, si vous voulez, toute jeune et toute belle ! Je l’ai créé il y a peu de temps, elle n’a que 19 ans, vous savez. Vous voulez la voir ?
Vitiate – Celle hurlante me convient tout à fait. Je vais la prendre, quels sont vos prix ?
Takara – 30 000 crédits pièce !
Vitiate, agitant vaguement la main devant lui – Intéressant…
Takara, bave aux lèvres – Graaaaatuiiiit, c’est jour de sooooldes…
Vitiate – Parfait. Monsieur Kenobi, auriez-vous l’amabilité de me l’emballer ? Je repasserai plus tard, pour examiner les autres articles.
Il patienta, le temps que son personnage soit prêt, puis demanda avec délicatesse s’il y avait une cafétaria pour le consommer sur place. Pourquoi perdre du temps, après tout !
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Le second client de la journée, monsieur Sion, semblait plutôt indécis, aux yeux de Kenobi. Il sautillait sur place, en regardant un peu partout. Légèrement agacé, Obi-Wan finit par lui poser la question plus franchement et n’obtint qu’une très vague réponse. Bon, soit. Il l’emmena au premier étage, à la maison Safis. La porte s’ouvrit sur un immense entrepôt, où des dizaines de personnages séchaient, accrochés au plafond, alors que d’autres étaient rangés dans des casiers, triés par couleur.
Sion – Vous avez des personnages assez jeunes, des soldats ?
Lorana, la responsable de l’étage, ouvrit la porte d’un des casiers. Laissant s’échapper une marée de personnages de soldats, venant s’écraser en une pile compacte sur Sion et le laissant à moitié asphyxié. Obi-Wan soupira légèrement, en secouant la tête.
Obi-Wan – D’ordinaire, je serai agacé, mais je ne vais rien dire. J’ai un peu de mal avec les clients indécis, lorsqu’ils rentrent.
Lorana – Eh bien quoi ? Il cherchait un soldat, je lui ai juste montré les modèles de collection ! D’ailleurs… Oh oui…. Je doiiis…
Elle se précipita vers son usine pour lancer un nouveau modèle de personnage. Laissant derrière Sion agonisant, en train d’étouffer sous la pile, levant une petite main en-dehors pour que quelqu’un le sorte de là. Obi-Wan haussa légèrement les épaules, puis ressortir, son datapad sous le bras, pour aller s’occuper du prochain client.
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Madame Leia était une cliente régulière mais difficile, le maître des lieux le savait bien. Pour cette fois, il l’emmena au second étage, afin de lui faire découvrir les œuvres de Meetra. Bien organisée et chaleureuse, la pièce était aussi grande que celle de sa consœur du troisième étage, mais bien moins petite que l’usine située au premier.
Meetra – Avez-vous besoin d’un homme ou d’une femme ?
Leia – Mmh, femme, j’en ai beaucoup, dans mon entourage… Je voudrais rencontrer un homme, pour changer. Mais quelqu’un d’intelligent.
Meetra – Je possède un soldat Chiss très bien éd…
Leia, lèvres pincées – Pas un vulgaire alien !
La maîtresse de l’étage fit une moue vexée mais ne dit rien, allant plutôt vers un grand lit en bois, où reposait le personnage suivant.
Meetra – Sinon, j’ai ceci. Humain, criminel, avec de bonnes manières.
Leia – Il est très… Poussiéreux.
Meetra, de plus en plus vexée – C’est-à-dire que j’ai peu de commandes, pour l’utiliser. Sa valeur ne se remarque pas au premier regard.
Leia – Peut-être parce qu’il n’en a pas.
Meetra – Non mais dites donc !
Obi-Wan – C’est un article n’ayant pas vocation à se galvauder, en allant dans n’importe quelle situation. Il se doit de conserver son image. C’est pour cela que…
Il s’interrompit lorsque les deux femmes commencèrent à se battre et se précipita pour les séparer. Un peu de sérieux, voyons, dans son entreprise !
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Ezra arrive pour son rendez-vous avec bonne humeur, puis fut assez surpris en découvrant monsieur Kenobi, des traces de griffures aux joues, l’accueillir avec mauvaise mine. C’était assez surprenant.
Ezra – Vous allez bien ?
Obi-Wan – Oui, oui, ce n’est rien. Hum. Donc, dans votre message, vous m’avez signalé rechercher des articles artisanaux, c’est bien cela ?
Ezra – Tout à fait, j’aime bien mettre en valeur le travail des petites entreprises ou des personnes s’adonnant à peu.
Obi-Wan – Très bien, suivez-moi…
Il l’emmena dans une pièce du rez-de-chaussée, où Scourge était occupé à déguster un délicieux thé à la framboise. C’était plutôt petit et un seul personnage reposait dans un coin. Allongée sur un brancard et endormi, à moitié recouvert par une couverture.
Scourge – Et la voilà ! J’ai mis beaucoup de temps à la peaufiner, vous savez, je voulais des rides par-faites ! Vous voyez ce petit creux, à la commissure des lèvres ? Je l’ai dessiné moi-même ! Et cette robe, c’est du fait-main ! Sa main, d’ailleurs, je l’ai tranchée, oh oh oh, je trouve que ça rend du plus bel effet.
Ezra – Oui, d’accord ! Je ne suis pas un expert, j’utilise très peu ce type de services. Est-elle facile à manier ?
Scourge – Alors j’ai préparé un petit mode d’emploi…
Il déroula un document qui tomba jusqu’à ses pieds et fila jusqu’à la porte, avant de se cogner dedans. Puis commença à lui énumérer tout ce qu’il ne fallait pas faire pour le bon usage de sa création. Ezra écouta, d’abord attentivement, puis peu à peu, commença à piquer du nez. C’est lorsqu’il commença à ronfler et que Scourge commença à énumérer l’annexe vingt-sept du chapitre un que Obi-Wan décida de prendre discrètement congé…
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La journée avait été longue, exceptionnellement longue… Beaucoup d’affaires de menées, beaucoup de clients reçus, un ou deux clients perdus dans les couloirs, également. Bref, une journée ordinaire. Le maître sera content. Le Maître appréciait que toujours plus de personnes paye leurs services…