Tant d'imprévus

Les Rebelles avaient simplement eu besoin d’un coup de main contre un groupe de pirates local, avant de poursuivre une autre affaire bien différente, sur la planète. Les aider sur cette première partie de mission avait surtout été, à ses yeux, une occasion de quitter la base et commencer à découvrir par lui-même à quoi ressemblait cette époque si changée. La présence impériale était extrêmement fluctuante, sur Cantonica, ils y avaient des points de contrôle mais ne semblaient pas être présents en permanence. En tout cas, il n’avait pas repéré un seul bout d’armure blanche… Les rebelles étaient paris poursuivre leur mission, sans lui, alors qu’il patientait dans un petit restaurant. Comme partout dans la Bordure, les changements climatiques sévères avaient apporté un gros lot de problème. Néanmoins, ça ne semblait pas arrêter les riches touristes.

Ce qui les gênaient bien plus était le dôme extérieur, recouvrant la terrasse, qui rencontrait des soucis techniques, poussant les clients à devoir rentrer à l’abri. Dans une certaine agitation et beaucoup de mauvaise humeur. Nat se faufila à travers la foule, évitant les plus énervés, pour s’installer à l’écart, le plus possible. Toutes les tables étaient occupées et il s’assit donc à l’extrémité d’une table rectangulaire du fond, où se trouvait un seul autre homme. Nat le salua d’un bonjour et signe de tête. Client ordinaire parmi d’autre, il avait pris pour habitude de dissimuler son affinité à la Force dès qu’il sortait de chez lui et espérait bien que tous les Jedi en fassent de même, au passage. Ou n’importe qui d’autre possédant ce petit souci. L’homme assis à côté n’avait, au moins, pas la même allure que les parvenus installés en majorité dans le restaurant, pas plus que lui-même. C’était d’ailleurs idiot, étaler sa richesse faisait de vous une cible.

« Bantha Rawk, » se présenta-t-il sobrement à son confrère de tablée du jour.

Simple courtoisie, puisqu’ils en étaient à cette formelle cohabitation un midi. Dans le restaurant, cela continuait à se bousculer car les clients d’extérieur étaient contraints de se serrer et ça ne plaisait pas à tous. Ils étaient mécontents d’avoir déjà entamés leur déjeuner et devoir prendre place avec d’autres. Certains exigeaient d’être remboursés pour partir ailleurs, d’autres se plaignaient d’être assis à une table avec des inconnues ou que la table rajoutée pour eux soit trop petit ou trop proche des autres. Nat n’avait pris qu’un simple café aux noisettes, dans un mug, avec un sandwich local. Il observait le patron, s’agitant et s’efforçant de répondre à tout le monde, dans un état de panique évident. Puis lança un regard méprisant envers les clients les plus grossiers et hautains, ceux qui se permettaient de rabaisser les employés au prétexte de leur statut social.

« Quelle mentalité lamentable, » siffla-t-il entre ses dents, tandis que l’un de ces clients insultait un serveur pour avoir mal installé son déjeuner sur une nouvelle table.

Bien que ça devrait peu à peu se calmer, il aurait été de bon ton que le patron ait la possibilité de le faire une fois. Hélas, il ne pouvait risquer de perdre trop de clients. Nat ajouta un peu de sucre dans le café, prenant son temps, pour sa part. Les Rebelles n’étaient pas près d’en avoir fini. La suite de l’opération ne relevait pas du combat et ils avaient préféré ne pas l’inclure, par crainte, non avouée, de déstabiliser leur organisation et perdre du temps au passage. C’était compréhensible, ils devaient être aussi rapide que possible.

« Navré pour cette cohabitation imprévue, » déclara-t-il à son interlocuteur. « Il ne cesse d’y avoir des problèmes, ces derniers temps, décidément. J’osais croire que l’afflux de touristes serait moindre, du fait de la situation tendue dans la Bordure. »

Et bien, quelle période de dingue. Je commençais à m'habituer à avoir parfois de légers et brefs vertiges, quand j'utilisais la Force mais ça devenait un peu difficile à supporter. Franchement, pour moi, la force était une sorte de sixième sens et c'est toujours difficile de vivre avec un sens amoindri. Sans compter que c'était parfois aléatoire : je pouvais vouloir soulever un objet et à la place, je me retrouver à le projeter à travers un mur. J'aurais bien voulu savoir ce qui arrivait à la Force mais cela nécessiterait de me connecter avec elle donc une grosse séance de méditation, pendant laquelle je signalerais ma présence à tous ceux en train de faire de même, de méditer ou de traquer des sensitifs à travers la Force. Non merci.

Mais, du coup, je n'avais pas arrêté de voyager, parce que sinon on pourrait finir par me repérer sur un monde. Et j'en étais venu à venir sur ce monde casino, histoire de me faire de l'argent facile. En effet, les jeux de cartes qui sont joués dans ce genre de lieu ont des règles intéressantes et, quand on comprend bien le système de jeu, peuvent se révéler très rentable dans des parties entre joueurs, même sans utiliser la Force.

Le soucis vient du climat, complètement perturbé par la crise de la Force. Il est capable de changer en quelques minutes, passant d'un temps ensoleillé à une tempête tropicale, comme maintenant. Du coup, le personnel nous faisant rentrer à l'intérieur, ce qui était dommage car la terrasse avait une belle vue et l'on y avait une table pour soi, alors que je devais rejoindre un individu.

« Bantha Rawk.»

"Aj."

Vu sa façon de se présenter, en voici un gars qui aime la discussion. Cela va être très intéressant pour mon repas. Et, d'ailleurs, j'espère que le serveur ne se trompera pas de table pour m'amener mes brochettes. Je risquerais de m'agacer un peu. Bon, pas trop non plus. Je en compte pas détruire l'endroit pour une telle bêtise.

« Quelle mentalité lamentable.»

"Hélas, il y en aura toujours pour croire que l'argent est synonyme de passe-droit."

En tout cas, le patron perdra quelques clients mais en gagnera d'autres. Et à force de râler dans tous les restaurants, ils finiront par ne manger nul part et avec de la chance, ils mourront de faim. Cela ne me fera ni chaud ni froid : c'est une sorte de sélection naturelle, aussi.

« Navré pour cette cohabitation imprévue. Il ne cesse d’y avoir des problèmes, ces derniers temps, décidément. J’osais croire que l’afflux de touristes serait moindre, du fait de la situation tendue dans la Bordure. »

"Oh, ce genre de chose n'empêche jamais les gens riches de partir s'amuser sur des mondes comme celui-ci. Généralement, ils pensent que l'argent leur permet d'échapper aux soucis, comme une pluie brutale et imprévue sur la terrasse où ils mangent. J'ai toujours eu tendance à penser qu'être riche, cela fait perdre des neurones."

Le serveur arriva alors, déposant mes deux brochettes de bantha, avec des légumes verts locaux. Ils n'ont pas l'air si appétissant que cela. J'imagine que pour en avoir des frais, venant de la bordure médiane, qui est moins touchées par la crise galactique, il faut aller dans les restaurants de luxe, où il faut payer une blinde juste pour avoir droit à un pichet d'eau, venu tout droit d'un des derniers glaciers de la planète probablement.

"Je suis un passionné d'histoire et j'avoue avoir vu des histoires de gens se plaindre de ne pouvoir faire décoller leur vaisseau à cause d'une bataille se déroulant en orbite. Des fois, je me dis que les riches sont une espèce à part. D'ailleurs, je tiens à m'excuser si vous en faites parti."

Je lui fis un léger sourire avant d'entamer mon repas, prenant un peu de viande sur l'une des brochettes. Hum, pas très bien cuit non plus, tout ça. Vivement que je trouve un pigeon dans un des casinos pour me payer un vrai repas.

« Oh, ce genre de chose n'empêche jamais les gens riches de partir s'amuser sur des mondes comme celui-ci. Généralement, ils pensent que l'argent leur permet d'échapper aux soucis, comme une pluie brutale et imprévue sur la terrasse où ils mangent. J'ai toujours eu tendance à penser qu'être riche, cela fait perdre des neurones »

Une manière assez juste de décrire la plupart des spécimens entassés dans le restaurant et dont la mauvaise humeur pouvait rivaliser avec la sienne sans le moindre souci. Le serveur décrivit un détour par leur table, pour apporter le repas de son interlocuteur et de l’eau, puis repartit aussitôt vers les autres tables ramasser en vitesse les verres vides et promettre qu’il revenait vite avec le repas. Restait à patienter, le temps que la tension redescende. De toute manière, il n’avait pas vraiment plus intéressant à se rendre… Se promener tout en portant un appareil respiratoire n’avait pas grand-chose de sympathique, même pour découvrir les falaises et l’océan tout proches, seul attrait selon lui. La ville était belle, certes, mais aussi superficielle. Trop bruyante à son goût. C’était dommage d’avoir un tel furoncle installé sur une planète pourtant si belle et pourvu de nombreux paysages somptueux. Par chance, les habitants et touristes se cantonnaient dans ces villes affreuses et n’allaient pas polluer ou dégrader la nature environnante. Sa sauvagerie la protégeait de nombre d’installations citadines sauvages, ce qui était parfait.

« Je suis un passionné d'histoire et j'avoue avoir vu des histoires de gens se plaindre de ne pouvoir faire décoller leur vaisseau à cause d'une bataille se déroulant en orbite. Des fois, je me dis que les riches sont une espèce à part. D'ailleurs, je tiens à m'excuser si vous en faites parti. »

« Mon métier me permet de bien gagner ma vie mais de là à parler de richesse, ce serait très exagéré. Tant que cela est suffisant pour élever et nourrir mes enfants, il n’y a pas à se plaindre. La richesse dépend également de votre lieu de vie. Je serai extrêmement riche sur Tatooine mais bien pauvre pour les critères de Coruscant. »

A ses yeux, il n’y avait que trois moyens de grimper les échelons pour obtenir une richesse insolente, en cette galaxie. Faire de la politique, devenir un seigneur de guerre ou se lancer dans divers trafics. L’époque ne changeait jamais rien à cela. Posséder une grande entreprise était également un moyen, mais si peu stable… Il était facile pour un empire commercial de s’effondrer, sans compter qu’il pouvait subir les manœuvres hostiles de la concurrence ou se faire réquisitionner par un gouvernement autoritaire, pour son propre profit. Les mégas-empires commerciaux de cette époque étaient parfaitement bien placés pour en témoigner, peu importe le secteur d’activité.

« Vous vous rendez sur cette planète dans l’espoir d’obtenir cette même richesse ou simplement gagner une part du gâteau par le jeu ? S’il s’agit du dernier cas, je me permets de vous aviser que des tournois se tiennent actuellement, dans le plus grand casino de la ville, justement pour attirer de nouveaux clients. Le directeur était si fier d’en parler, lorsque je terminais de lui réparer quelques machines. »

Le casino en question, ou plutôt son directeur, avait été « incité » à cet idée afin d’y attirer foule… Ainsi que concentrer la sécurité dessus. Durant ce temps, les rebelles auront plus de latitude pour régler quelques affaires en paix et le patron, de son côté, pourra profiter d’un plus grand afflux de clients et se faire plus d’argent. Du gagnant-gagnant, somme toute, la vie n’était-elle pas si belle ? Ce n’était là qu’un tour de la Force très simple à réaliser et qui avait permis aux rebelles, lors de la préparation de cette opération, de gagner beaucoup de temps. Il n’était pas très dur d’appuyer sur l’esprit des gens si avides d’argent, comme ce directeur…

« Mon métier me permet de bien gagner ma vie mais de là à parler de richesse, ce serait très exagéré. Tant que cela est suffisant pour élever et nourrir mes enfants, il n’y a pas à se plaindre. La richesse dépend également de votre lieu de vie. Je serai extrêmement riche sur Tatooine mais bien pauvre pour les critères de Coruscant. »

Je ne sais pourquoi mais quand il dit "mes enfants", je l'imaginais entouré d'une dizaine de gamins. Pour le reste, il n'avait pas tort. Je ne connaissais pas ce monde appelé Tatooine mais même il y a sept milles ans, Coruscant était un monde où on voyait une énorme différence entre les riches et les plus pauvres. Les premiers vivaient dans des grattes-ciel, surplombant les usines et spatioport, quand les seconds vivaient dans des taudis où jamais les rayons du soleil n'arrivaient. Peut-être devrais-je me rendre sur Tatooine, prochainement ?

« Vous vous rendez sur cette planète dans l’espoir d’obtenir cette même richesse ou simplement gagner une part du gâteau par le jeu ? S’il s’agit du dernier cas, je me permets de vous aviser que des tournois se tiennent actuellement, dans le plus grand casino de la ville, justement pour attirer de nouveaux clients. Le directeur était si fier d’en parler, lorsque je terminais de lui réparer quelques machines. »

Donc cet individu était mécanicien. C'était une chose intéressante, même s'il ne ressemblait pas tellement à un autochtone. Je me demandais ce qui pouvait pousser un ingénieur, même mineur, à voyager pour chercher du travail alors qu'il a des enfants à nourrir. Cela semblait un peu louche, non ? Mais bon, ce n'était pas mes affaires. Que le casino se débrouille tout seul, si "monsieur Rawk" était là pour les voler. Ils ont les moyens de protéger leurs crédits, eux.

"Oh, non," répondis-je avec un sourire poli, tout en débitant ma brochette. "Je n'ai pas ce genre d'ambition. Je sais que dans un tournoi, le nombre de personne qui en sort riche est très faible et je ne reste qu'un amateur. Je préfère, tout simplement, jouer contre des gens riches se souciant peu de gagner ou de perdre que d'affronter de vrais professionnels."

Les riches en question ont tendance à venir jouer pour s'amuser, sans ce soucier de ce qu'ils peuvent perdre, car c'est une goutte dans leurs revenus ou parce qu'ils sont trop ivres pour s'en soucier. A moins qu'ils n'espèrent se refaire plus tard. Bref, ce sont des pigeons de premières, même pour un amateur éclairé comme moi, capable de décrypter s'ils bluffent ou non et de cacher mes propres bluffs.

"Par contre, il y a toujours à apprendre d'un tournoi professionnel. Savez-vous s'il est possible de venir en simple spectateur ? Non seulement cela pourrait m'aider à m'améliorer mais il est aussi amusant d'observer que de participer."

Je souriais toujours, aimable mais d'un air un peu plus entendu. Si cet homme désire effectivement faire un gros truc, cela restera amusant à observer, même si je n'y participe pas. Les vrais moments de distraction sont bien rares, à mon âge. Le dernier, avec ce Ben, avait été pas trop mal. J'ai donc bien envie de voir ce que mon interlocuteur a à me présenter comme programme.

« Oh, non. Je n'ai pas ce genre d'ambition. Je sais que dans un tournoi, le nombre de personne qui en sort riche est très faible et je ne reste qu'un amateur. Je préfère, tout simplement, jouer contre des gens riches se souciant peu de gagner ou de perdre que d'affronter de vrais professionnels. »

« Sage décision. »

En voilà qui ressortira moins idiot que la plupart des clients, ce soir. Nat ponctua cette courte réponse d’une très brève mimique à peine discernable, l’équivalent d’un sourire, chez lui. A l’inverse de son interlocuteur qui lui souriait sans cesse. Sans doute une façade, comme chez beaucoup de personnes habituées à présenter un air avenant, destiné à dissimuler leurs véritables sentiments. Après tout, les personnes sincèrement souriantes, avec naturel, étaient rares, plus encore par les temps qui courent. Souvent naïves et idéalistes, au passage, voyant la galaxie sous un angle plus positif qu’elles ne le devraient. Une vie pourtant froide, cruelle et profondément injuste, croire le contraire n’était que se bercer d’illusions. Il y avait des temps de joie et de douceur, bien entendu, avec la famille, mais c’était bien tout.

« Par contre, il y a toujours à apprendre d'un tournoi professionnel. Savez-vous s'il est possible de venir en simple spectateur ? Non seulement cela pourrait m'aider à m'améliorer mais il est aussi amusant d'observer que de participer. »

« Sans doute, » glissa-t-il après une légère réflexion. « Du moins, je le pense, il serait idiot de se priver de clients potentiels, voir d’autres jouer peut donner envie. Il y aura sans doute des spectacles plus douteux, ce genre de tournoi attire sans cesse les fonds de tiroir de la galaxie. Les petits arnaqueurs sont aisés à repérer, ce ne sont pas eux qui mettent une bonne ambiance. Cependant, j’avoue avoir un faible à observer les plus gros se déchaîner ou se battre entre eux, c’est toujours amusant. Quitte à devoir venir sur cette planète, autant en profiter un peu. »

S’il voulait du spectacle ou s’amuser d’une manière plus ou moins légale, le moment sera idéal. L’ingénieur en avait déjà profité, pour sa part, en travaillant pour le compte de la Rébellion, qui serait-il pour dissuader de nouveaux participants d’en faire de même ? Les lieux comme celui-ci étaient minables, parfaitement exécrables, comment empêcher de nouveaux venus d’y mettre un peu d’ambiance. De plus, ce soir, toute ambiance supplémentaire sera bonne à prendre. Nat était sincère, en disant qu’il aimait bien observer d’autres se mettre dessus, se disputer ou autres petits détails. Il y avait un côté satisfaisant, une curiosité morbide, finalement, à les admirer perdre leur temps, leur énergie, parfois leur santé, dans de vains combats et des batailles complètement inutiles.

« Si jamais des membres de mafias décident de prendre part aux festivités, je ne saurais que trop vous conseiller de demeurer spectateur. »

Surprenant, certes, peu importe l’époque. Il hocha vaguement la tête, tout en buvant son café. Si, à l’intérieur du restaurant, l’ambiance commençait légèrement à s’adoucir, à l’extérieur, elle commençait doucement à s’électrifier. L’approche des « festivités » habituelles de l’après-midi, entre courses, paris et divers jeux, sans compter les casinos et autres lieux de fête. Une journée très habituelle, dans cette ville. Fort heureusement, les autres villes et villages de la planète étaient plus réservés et bien moins bruyants. Cependant, ces lieux de vie étaient rares, ce monde étant principalement désertique et très peu habité. Nat ne serait guère étonné de tomber sur des campements sauvages de pirates ou de réfugiés « particuliers », cherchant la paix, que ce soit pour fuir les Hutts ou simplement l’Empire. D’autant plus que ce dernier n’était plus autant concentré sur la Bordure Extérieure et son contrôle. Des circonstances particulières ne gênant pas le moins du monde les Hutts et les cartels. Du moins, eux savaient s’en accommoder. Il se demandait, par ailleurs, si Jabba, toujours en vie dans ce temps, était demeuré sur Tatooine ou avait dû quitter son palais.

« En tout cas, je viendrais. Ce sera au minimum distrayant. Et si cela ne l'est vraiment pas, je trouverais bien une façon pour que cela le devienne pour moi. »

« J’imagine que vous savez rester discret, dans ces cas-là. »

En attendant que ses collègues en aient terminé, lui aussi comptait se rendre à cette petite fête, histoire de s’occuper un peu. Se promener sur les plages aménagées n’était pas spécialement intéressant, en devant porter des protections ou un masque à oxygène. Quant à la ville… Bien que promptement protégée grâce, entre autres, aux moyens financiers considérables immédiatement déployés, elle n’était pas très intéressante à parcourir. Il termina son sandwich, puis reprit sa tasse de café, aux deux tiers vides. Qu’importe le temps, cette planète était toujours aussi inintéressante, à ses yeux. Il avait tendance à préférer les profondeurs du Chaos, à vrai dire, on y trouvait bien des peuples qu’ils avaient peu l’habitude de côtoyer et des défis technologiques à relever en nombre conséquent. Les quelques Vong qu’il avait surtout fréquenté, plus ouverts que bon nombre de leurs confrères, savaient vous dévoiler des mondes très étonnants, où tout restait à faire.

« Peut-être nous recroiserons-nous sur place, » dit-il en terminant son café. « Ce sera un bon moyen de s’occuper, en attendant que mon collègue achève enfin de jouer les touristes. »

Il se leva et le salua poliment, avant d’enfin quitter le restaurant bondé. Une rapide exploration des quartiers voisins, d’un pas tranquille, avant de se diriger vers le casino en question. Où les clients affluaient déjà. Si quelques imbéciles tentaient de tricher ou simplement de mettre un peu d’ambiance, ça sera amusant à observer.