Un enlèvement courtois [Rey]

Al Mallix.
Capitaine, Pilote.
Commando à ses heures perdues.


Corvette CR90 Espérance, quelque part dans les Colonies.

L’image holographique en trois dimensions d’Alsakan dominait la petite pièce pour réunions transformée à la hâte en salle briefing en mesure d’accueillir toutes les personnes concernées par la mission à venir. Du mobilier d’origine ne restait que la grande table, source de la projection, les chaises et meubles ayant été soit déplacés contre les murs, soit dans le couloir. Sur l’écran du fond de la salle était affiché, en grand, le visage de Stefan Fird, accompagné d’un petit résumé non-exhaustif des informations à son sujet. Ares se tenait debout sur le côté, non loin de Camalia Vilchis, pour marquer une séparation avec sa fille, Nomi. Ces deux-là avaient dû avoir une discussion houleuse, vu les regards acerbes qu’ils se jetaient, lorsqu’ils se croisaient. Al ne savait pas trop quoi penser de cette femme. Nomi était une personne agréable, parfois blagueuse, mais surtout très motivée dans son travail, autant il ne savait rien de celle qui se tenait majestueusement droite aux côtés du commodore. Nomi avait simplement dit que c’était une garce qui avait marché, écrasé avec joie sur l’histoire de sa famille, mais ça s’arrêtait là. Mais si Fird lui faisait assez confiance pour qu’elle assiste à cette réunion préparatoire, c’est qu’il devait avoir de bonnes raisons.

« La cible principale est Stefan Fird. Membre de l’ancienne noblesse Alsakanie, agent du BSI sur Alsakan et de facto patriarche de la Maison Fird. Il a été conditionné par des années de service au COMPORN, et doit donc être considéré comme dangereux, » commença finalement le commodore, sans doute un peu mal à l’aise à devoir parler de son propre fils de la sorte, tout en redirigeant l’attention de tous sur la fiche du personnage, présente à l’écran. « D’après les informations que nous avons pu récolter, il a conservé ses attaches et occupe la demeure Fird au sein des Dix Vallées, seule véritable réserve naturelle encore protégée d’Alsakan où sont établis les nombreux domaines des familles traditionnelles. Il vivrait seul, et effectuerait tous les jours le trajet vers le quartier général local du BSI. Néanmoins, étant donné sa nature, et son importance, il est probable que Stefan soit convenablement protégé. Dans quelle mesure, nous l’ignorons. Qui plus est, ces dernières données sont plus anciennes, et à prendre avec des pincettes. »

Al nota mentalement les informations, avant de les retranscrire sur son lecteur personnel. Dans le même temps, le globe holographique avait pivoté, pour se centrer sur une région bien précise d’Alsakan, au milieu de la ville monde, et quasi-frontalière du cœur politique de la planète. Montagneuse, telle une faille au milieu des gratte-ciels. Plutôt forestière. Le globe se dissipa, pour laisser apparaître un plan de la villa des Fird, au fond de la vallée, perchée à flanc de pente. Il se retînt de siffler un bon coup, devant la grandeur de la demeure, parfaitement intégrée dans le paysage. Il savait que le commodore avait de l’influence sur son monde natal, mais certainement pas à ce point… Ce dernier précisa par ailleurs la présence de nombreux passages secrets, qui apparaissaient alors sur la projection. Al se dépêcha de noter cela dans un coin de sa tête, car cela pourrait grandement faciliter leur infiltration comme leur exfiltration. Il jeta aussi, au passage, un coup d’œil vers Rey, qui les accompagnaient depuis quelques jours maintenant. Il s’apprêtait à lui demander comment elle se sentait, mais fut interrompu lorsque Camalia Vilchis prit la parole :

« Stefan Fird doit à tout prix être ramené vivant. Les informations qu’il possède pourraient nous être d’une grande aide, à l’avenir. »

« Cela va de soi, en effet, » reprit le commodore, en se raclant légèrement la gorge, en jetant un regard sombre, que personne ne manqua, vers sa « partenaire ». « Il pourrait être la source nous permettant de retrouver Jak Vilchis, ainsi que la localisation d’un des centres de détention du BSI dans le Noyau, où l’on soupçonne que de nombreux opposants politiques ont été enfermés ces dernières années. »

A condition, bien sûr, qu’ils n’aient été qu’enfermés, et non exécutés, murmura Al, tout bas pour lui-même. L’Empire avait commis tant d’atrocités que cela pourrait bien passer pour une pure banalité. Il en avait soudainement la nausée… Le briefing continua ainsi un moment, mettant l’accent sur la priorité numéro un, à savoir exfiltrer Stefan Fird contre son gré, ainsi que sur la nécessité de récupérer un maximum de documents et données qu’il aurait pu amener avec lui, hors du quartier général local du BSI. Pas sûr qu’ils trouvent beaucoup de chose, mais ils allaient essayer.

« Votre moyen d’infiltration sera le cargo Tissenia, transportant des denrées alimentaires vers la capitale. Cinq membres d’équipage à bord, tous favorable à l’Alliance, de près ou de loin. Vous ne faites pas partie du manifeste de bord, c’est pourquoi vous devrez avoir quitté le vaisseau avant son arrivée au spatioport. »

« Quelle est la méthode d’insertion prévue, dans ce cas ? » demanda-t-il, l’idée de sauter d’un vaisseau en parfait état de marche ne lui plaisant pas beaucoup. Les deux fusiliers, à ses côtés, semblaient encore moins enthousiastes que lui.

« Une fois inséré dans le trafic aérien, il est prévu que le Tissenia vous dépose en périphérie de la capitale lors de son approche. Dans la zone manufacturière. Un contact local sera là pour vous fournir deux speeders. » précisa le commodore, en désignant la zone en question sur la carte holographique. « Enfin, concernant l’exfiltration, une navette restera à votre disposition pendant cinq jours locaux, pas un de plus. Le centre-ville de la capitale est à éviter, car bien trop surveillé.»

Voilà qui était déjà mieux, pensa-t-il en silence. Bien qu’il aurait été préférable de se rapprocher plus encore de leur objectif, ils allaient pouvoir prendre le temps de bien apprécier la situation, avant d’agir.

« N’oubliez pas qu’hormis Rey ici présente, vous êtes probablement tous soumis à un avis de recherche impérial. Bien que vos visages ne soient connus de personne sur Alsakan, toute interaction avec les forces de police n’est pas une option. »

Le briefing dura encore un moment, surtout pour étudier les cartes, et définir un premier plan d’action. Le commodore s’était rapproché, vers la fin, pour lui spécifier que ce serait à Rey comme à lui, de définir si la situation devenait trop tendue, et la mission devait être avortée.



Plus tard… Cargo Tissennia, Alsakan, en approche du secteur capital.

« Encore cinq minutes. » cracha la voix du pilote à travers l’intercom du sas de la soute, où l’équipe avait pris place en attendant d’arriver à destination.

L’approche d’Alsakan s’était faite sans anicroche, et l’entrée dans l’atmosphère sans encombre. Jusqu’à présent le plan semblait se dérouler comme prévu. Le pilote avait prétexté une panne pour justifier leur léger retard sur l’horaire initial, et les impériaux les avaient laissé filer sans faire d’histoire. La cargaison, des denrées alimentaires, étaient devenues prioritaires. Al vérifiait une dernière fois son équipement, dont une carabine repliée dans un gros sac à dos, et un petit pistolet blaster cachée sous une veste en cuir brun. Il jeta un coup d’œil vers Rey, s’agrippant d’une main contre la paroi alors que le vaisseau était doucement ballotté de gauche à droite. A travers le petit hublot du sas, les petites crètes de la région des Dix-Vallées passaient sous leurs yeux et s’éloignaient un peu, dans la distance.

« Ca va aller ? »

Il demandait ça plus pour voir si elle était toujours aussi assurée et motivée que tout à l’heure. Le vaisseau, lui, fit une petite embardée sur la gauche, pour se laisser glisser au-dessus d’une grande étendue recouverte d’entrepôts et d’immenses manufactures. Au loin se dessinaient de grands gratte-ciel, sur tout l’horizon et dans pratiquement toutes les directions. L’appareil s’immobilisa finalement, après une dernière embardée, la voix du pilote crachotant une dernière fois qu’ils étaient sur place, et qu’ils devaient débarquer au plus vite avant de se faire remarquer.

« Ok, on y va. » fit-il, en donnant un grand coup sur le bouton d’ouverture de la porte extérieure du sas. « Mantys, Gal, vous passez en premier. »

La porte coulissa sur le côté, laissant un air chaud et sec pénétrer à l’intérieur, et dévoilant un toit couvert de grosses tuyauteries sous leurs pieds. Mantys fut le premier à sauter, pour tourner son attention sur la gauche. Gal suivit peu après, partant vers la droite. Al jeta un dernier coup d’œil à Rey, accompagné d’un sourire encourageant, avant de se jeter à son tour et se réceptionner souplement, près d’une des gaines. Le bruit assourdissant des moteurs étouffait tout le reste, et leur souffle soulevait la poussière dans les airs. Une fois Rey avec eux, il fit signe aux deux fusiliers en civil de se rassembler, à couvert. Le Tissennia, lui, reprenait déjà de la hauteur, pour s’éloigner à grande vitesse sur l’horizon, vers les sommets de métal et de verre. Al reprit la parole qu’une fois le silence revenu.

« Si nous sommes bien au point prévu, le contact devrait se trouver à deux kilomètres vers l’Est. » Il posa son regard sur Rey, cherchant son approbation. « C’est bien ça ? »

Enfin une situation parfaitement normale et banale ! La rébellion, une mission d’infiltration, des impériaux en face, possiblement des combats, c’était très classique et donc très réconfortant. La cible avait été affichée, avec son monde. Un type jeune, plutôt mignon, de son point de vue. Et pas beaucoup de ressemblances physiques avec le commodore. Quoi que… L’air bougon ou grognon, ça comptait, comme ressemblance ? On allait dire que oui. Quant à la planète, elle n’en avait jamais entendu parler avant aujourd’hui. Elle semblait belle… Bah, de toute manière, il en fallait très peu, à Rey, pour considérer un monde comme beau, quelques forêts et montagnes y suffisaient. Elle retenait les informations, en notait certaines, tout en espérant qu’aucun ennui politique ne vienne directement les impacter.

Le COMPORN, elle en avait entendu parler récemment, c’était une sorte de programme de propagande, si elle avait bien compris. Un truc d’endoctrinement, qui visait les jeunes. Au fond, elle se disait que l’Empire de ce temps était, de très loin, mieux organisé et beaucoup moins stupide que celui qu’elle avait connu. Celui-ci prenait soin à embrigader les gens et leur retourner le cerveau, alors que son successeur se contentait de mener les gens par la menace et la force. Les impériaux de ce temps étaient sacrément moins idiots et plus efficaces, de ce qu’elle pouvait en juger. Ça les rendait forcément plus dangereux. Bah, au moins, eux avaient la chance de ne pas avoir un adolescent névrosé et colérique à la tête de l’Empire, ça changeait pas mal de choses.

Une cible vivant seule et proche du cœur battant de la ville, mais enclavée, d’une certaine façon, forestière et isolée. Une forte sécurité probable. Jolie villa, tiens. Des passages secrets qu’elle nota, en tâchant de déjà les mémoriser. Ce sera sa première mission sur une planète de cette nature, elle ne s’était jamais rendu dans de grands centres urbains. Enfin, là, ils n’auront normalement pas besoin d’aller s’y promener. Vilchis insista sur la nécessité de ramener ce gars en vie. Eh bien, il faudra sans doute le forcer à dormir, ‘sils parvenaient à le capturer. Par contre, ils espéraient lui arracher toutes ces informations sans lui faire de mal… ? En général, les personnes bien endoctrinées ne parlaient pas si facilement. Trop persuadées d’être dans le vrai, beaucoup étaient prêtes à mourir pour leur cause.

Une fois toutes les informations données, ainsi que les cartes, le briefing s’acheva sur quelques recommandations et conseils de prudence. Ne restait plus qu’à se préparer et partir. Un voyage rapide, ils purent entamer une approche sans encombre, grâce aux locaux, dans le vaisseau. Alors qu’ils approchaient, elle vérifia une fois de plus l’état de son petit masque, assez léger. Ces régions étaient infestées, elle aussi, par ce qui se tramait dans la Force, l’air était vicié et irrespirable. Elle hocha la tête avec un sourire, à la question de Al. Revenir « dans les affaires », ça ne pouvait que faire du bien au moral ! Peu de temps après, le cargo stoppa en douceur au-dessus d’une des manufactures. Un saut rapide et tous les quatre atterrirent au milieu des tuyaux et souffleries. Le cargo était déjà reparti.

« Si nous sommes bien au point prévu, le contact devrait se trouver à deux kilomètres vers l’Est. C’est bien ça ? »

« Tout juste, » sourit-elle après avoir regardé la mini-carte holographique, rapidement affichée.

Première des choses, s’aventurer doucement au bord du toit pour observer les alentours. Première mauvaise surprise, la présence de patrouilles impériales était anormalement élevée, pour une zone d’usines et diverses manufactures. Il y en avait littéralement partout, à circuler par deux ou trois, à pieds ou en speeder, parfois postés à des intersections, aussi loin qu’elle puisse voir. Avec des jumelles, elle tâcha de s’en faire une idée précise. Il y en avait un tel tas !

« La vache, ils sont très nombreux ! » grinça-t-elle entre ses dents, en baissant les jumelles. « Il a dû se passer autre chose, sur cette planète, il n’y a pas si longtemps que ça. »

Ils convinrent ensemble d’un trajet possible, pour aller à la rencontre du contact devant leur fournir les deux speeder. Quitter ce toit en toute discrétion fut la première étape, pas la plus compliquée en soi, mais pas la plus discrète non plus. Ce fut surtout dans les rues que les choses commencèrent à se corser. Elle marchait d’un pas apaisé, se sachant encore inconnue des forces impériales, dans ce temps. Mais pour ses compagnons de voyage… Ils risquaient de perdre beaucoup de temps pour arriver à trouver leur contact, avec autant de patrouilles à esquiver et de bifurcations à prendre.

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• Présence impériale sur place : 20
• Atteindre le contact : 12

A l’approche du point de rendez-vous, vous pouvez constater l’étendu des dégâts. Votre contact ne sera visiblement pas disponible pour vous, pas alors que son atelier est fermé, gardé par l’Empire, que des affiches proclament la prochaine mise à mort des insurgés de cette planète, suite à leur procès. Le réseau rebelle local est tombé. D’après les avis de recherche, seuls deux d’entre eux ont pu s’échapper. Vous pouvez également voir des diffusions, sur les écrans, de votre cible. Glorifiant l’arrestation de ces criminels et faisant peu de doute sur qui en est à l’origine.

A force de chercher, vous réussissez à repérer une patrouille plus isolée et à l’attaquer discrètement, pour leur voler leurs uniformes. Cette femme et ses collègues n’ayant pas de speeder, vous allez devoir entamer le trajet à pieds, en restant le plus discret possible.

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Dés Rey : 4

Al Mallix.
Capitaine, Pilote.
Commando à ses heures perdues.


« La vache, ils sont très nombreux ! Il a dû se passer autre chose, sur cette planète, il n’y a pas si longtemps que ça. »

Al baissa la tête, après avoir observé la multitude d’impériaux qui grouillait dans la zone, en contrebas. Il partageait l’avis de Rey sur ce coup-là. Soit quelque chose avait dû se produire pour que les impériaux se déploient en force dans ce secteur, soit ils étaient tombés par mégarde sur une zone réservée ou protégée qui ne figurait sur aucune carte. Une hypothèse fort moins crédible que la première, qui lui faisait craindre le pire alors qu’il jetait un nouveau coup d’œil par-dessus le parapet. Ils devaient avoir une chance énorme que les impériaux n’aient pas prêté attention au passage de leur taxi, et n’aient pas pensé à placer des sentinelles sur les points hauts, auquel cas ils se seraient fait remarquer avant même de pouvoir débuter leur mission. Mission qui s’annonçait déjà plus compliquée que prévue, donc. Bah, ce ne serait pas la première fois, même s’il n’en avait pas encore connu de départ aussi hasardeux. D’un geste de la main, il fit signe à leurs deux comparses de s’écarter un peu et de chouffer si une patrouille ne se décidait pas à venir leur rendre une petite visite pendant qu’ils réfléchissaient à un moyen de s’exfiltrer de la zone sans faire trop de bruits.

Passer par les toits semblait être la chose la plus simple, et ils convinrent d’un chemin qu’ils suivirent plus ou moins à la lettre, quelques détours inopinés s’étant révélés nécessaires pour ne pas se faire remarquer par une patrouille ou par des sentinelles bien positionnées. Le contact espéré n’était en théorie pas si loin que ça, mais leurs espérances furent bien vite douchées en approchant du lieu de rendez-vous, lorsque, au détour d’un panneau d’affichage perdu au milieu de la zone industrielle, ils ne débouchent sur l’allée de service tant espérée et l’atelier de leur contact condamné, gardé par deux patrouilles d’impériaux. Les murs placardés d’avis de recherches et les écrans diffusant en boucla la chaine d’information locale qui annonçait d’un ton plutôt ferme que de nombreux insurgés avaient été arrêtés et seraient prochainement exécutés. Avec, en prime, une déclaration de leurs cibles glorifiant l’efficacité des forces impériales et le travail de l’Empire sur son monde natal, un bandeau défilant en bas de l’image sous-entendant clairement qu’il était responsable de ce coup de filet inopportun.

Al roula presque des yeux, devant la scène, et se laissa retomber contre l’un des murs, à l’abri des regards indiscrets. C’était ce qu’il craignait, de son expérience dans l’Empire. Il essaya néanmoins de rester positif, même si la situation semblait bien mal embarquée.

« Mh, je crois que l’on peut dire adieu à notre taxi… Ca a au moins le mérite de confirmer qu’il a son importance dans la hiérarchie du BSI. Il détient peut-être bien les informations que l’on recherche. »

En soi, c’était une consolation comme une autre. Si le fils de Fird était à l’origine de la chute du réseau rebelle, il y avait fort à parier qu’il avait le bras long sur Alsakan et possédait des informations qui pouvaient se révéler précieuses. Ils pouvaient, par contre, déjà rayer la possibilité d’exfiltrer quelques rebelles ou dissidents locaux. Ça, c’était déjà foiré avant même qu’ils n’arrivent.

« Bon, ils sont partout. Il va falloir commencer par se frayer un chemin là-dedans, discrètement. » finit-il par dire, avant qu’ils ne conviennent à nouveau d’un plan.

Ils se mirent aussitôt à chercher une patrouille isolée, qu’ils pourraient facilement neutraliser pour pouvoir se déguiser et se frayer un chemin hors de la zone surveillée. C’était assez ironique en soi, vu que les soutes de l’aspiration regorgeaient à présent d’une ribambelle d’uniformes et tenues de combat impériales inutilisées… Il garda sa pensée pour lui, poursuivant la recherche jusqu’à ce que Rey ne repère le graal tant espéré. Trois stormtroopers encadrant une jeune officier impériale, en train d’inspecter il ne savait trop quoi, dans leurs coins. Ce n’était pas très important.

La troupe leur tomba dessus de plusieurs angles différents, les neutralisant assez facilement, et discrètement. Troquant assez rapidement leurs tenues passe-partout, Mantys ne put s’empêcher de souligner en enfilant l’armure presque immaculée « qu’il s’était pourtant promis de ne plus jamais porter ce truc de sa vie », Al venant lui taper sur l’épaule en lui rappelant que c’était pour la bonne cause, à présent. Son plus gros souci était qu’ils ne pouvaient pas trimbaler leurs sacs avec eux, vu que ça ne faisait pas partis du paquetage réglementaire. Ça ne ferait que les rendre suspects.

« Bon, imaginons que l’on arrive jusqu’au bout, il va sans doute falloir trouver un moyen de quitter la planète par nos propres moyens. L’équipe d’évacuation a également dû se faire pincer, il faut partir du principe que la zone prévue est également compromise. » ajouta-t-il, cette fois-ci pour Rey, tout en tenant son casque entre ses mains. Heureusement, il était plutôt bon pilote, mais il faudrait bien plus que ça pour quitter ce caillou. C’était, cependant, quelque chose à laquelle ils pourraient réfléchir en marchant. Tout de suite, le plus important était de sortir de la zone de recherche au plus vite. Plus longtemps il restait à l’intérieur, et plus grande étaient les chances qu’ils se fassent coincer. « Tout repose plus ou moins sur vous pour sortir d’ici, désormais. Vous êtes techniquement la plus gradée, et nous ne sommes que votre escorte. Si des impériaux doivent nous adresser la parole, c’est à vous qui le ferons. D’un autre côté, selon sur qui on tombe, notre présence pourrait vous aider à leur forcer la main. Une fois cette étape passée, il faudra trouver un véhicule. »

Cela dit, il enfila le casque, et rangea le communicateur volé à sa ceinture, pour pouvoir écouter les communications des troupes présents dans la nasse dont ils devaient désormais s’extirper.

Rey marmonna un juron étouffé, alors qu’ils se postaient dans un coin discret pour observer la scène. Voilà qui expliquait la présence si importante des impériaux… Est-ce que toute la cellule rebelle locale était tombée ou bien seule une équipe s’était-elle faite avoir ?? En regardant les informations défiler sur les panneaux et en hologrammes, le peu d’avis de recherche en comparaison au nombre de rebelles promis à l’exécution… Son estomac se serra… Eh bien, oui, en effet, on pouvait dire que le fils Fird était très impliqué dans le BSI et en plus de ça, très efficace. Elle cracha un autre juron, en se remettant à couvert avec les trois autres, dégoûtée. Autant de personnes prises en même temps… Lorsqu’un aussi gros coup de filet passait, c’est qu’un espion avait dû réussir à infiltrer le groupe.

Ils se remirent en route, à la recherche, cette fois, d’une patrouille, pour leur piquer leurs affaires. Après un bon moment à tourner en rond, enfin, une cible intéressante leur tomba sous la main. Des stormtroopers et une femme en uniforme. Eh bien voilà ! Ils attendirent qu’une autre patrouille s’éloigne de la zone, avant de leur tomber dessus vivement. Vite, discrètement, écourtant le combat avant que l’un d’eux n’arrive à appeler du secours. Rey réceptionna doucement la femme assommée dans ses bras et la poussa dans un coin, le temps de lui chiper ses habits et se changer. Cet uniforme était… Trop serré à son goût, elle avait horreur de ça. Comment les femmes de cet empire arrivaient à se déplacer facilement ?! Même pour se battre, ça devait être pénible !

Elle ré-habilla la femme rapidement avec sa veste et son propre pantalon, puis la mit dans un coin à l’abri. Laisser une femme en culotte évanouie dans la rue, même une impériale, c’était hors de question. Trop de scrupules, ennemie ou pas, elle ne méritait pas de se faire agresser gratuitement dans son sommeil. Elle rejoignit les autres ensuite, en essayant très vite d’être à l’aise. Al avait raison, il y avait peu de chance que leur équipe d’évacuation soit dans un bon état, en ce moment. Cette vague d’arrestation était forcément très récente, pour que l’Alliance ne l’ait pas déjà su, avant qu’ils n’arrivent ici. Deux ou trois jours, au maximum, sans doute.

« Tout repose plus ou moins sur vous pour sortir d’ici, désormais. Vous êtes techniquement la plus gradée, et nous ne sommes que votre escorte. Si des impériaux doivent nous adresser la parole, c’est à vous qui le ferons. D’un autre côté, selon sur qui on tombe, notre présence pourrait vous aider à leur forcer la main. Une fois cette étape passée, il faudra trouver un véhicule. »

Ouais… Pas de pression, donc. Elle hocha juste la tête, tendue mais prête y aller. Dès leurs sortie de la ruelle, les rues grouillantes d’impériaux s’offrirent à eux. Elle avait comme… Un mauvais pressentiment… Au bout d’une dizaine de mètres seulement, une autre patrouille, mené par un officier, les arrêta vivement dans leur course, le visage tendu. Rey n’avait aucune idée de comment réagir, elle imita donc tant bien que mal le salut réglementaire, observé tout à l’heure, le visage neutre. Lorsqu’il lui demanda son nom, elle dût en donner un au hasard, puis grimaça lorsqu’il demanda sa carte d’identifiants. Sa carte, oui… Sûrement dans une des poches de cet uniforme… Si elle indiquait l’avoir perdue, ça pourrait marcher ? Elle la trouva au fond de la poche de droite et la tendit à l’officier. La femme à qui elle avait volé ses habits ne lui ressemblait pas du tout, avec ça.

« Ce n’est pas vous dut tout… »

« Ah, c’est que j’ai dû échanger par erreur avec celle de ma collègue, tout à l’heure, je suis navrée. »

Ça risquait. De. Très mal. Tourner. Rey se prépara à se battre, en voyant la tête que tira son interlocuteur, ne comptant pas se laisser emmener où que ce soit sans rien tenter.

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Sortir de la zone de recherches, 20

Al Mallix Capitaine, Pilote Commando à ses heures perdues

Jysyal Aeliwren Capitaine Bureau de la Sécurité Impériale

« Ce n’est pas vous du tout… »

« Ah, c’est que j’ai dû échanger par erreur avec celle de ma collègue, tout à l’heure, je suis navrée. »

Al retint un profond soupir sous son casque, en voyant la situation virer lentement mais surement à la catastrophe. Ils n’étaient arrivés que depuis une bonne demi-heure, à peine plus, qu’ils allaient déjà devoir abandonner toute discrétion au moment le moins opportun qu’il puisse y avoir. Ils étaient encore bien trop au cœur du dispositif impérial déployé dans les environs. S’ils dégainaient là, maintenant, ils ne s’en sortiraient probablement pas. Mais s’ils ne faisaient rien, Rey allait se faire serrer, et eux avec. Et lorsque les impériaux auront vérifiés leurs identités, ils seraient tous foutus… En pure improvisation, il se décala tout à coup, faisait un pas en avant et de côté comme pour jeter un coup d’œil au visage de Rey au travers de son casque.

« Hey, qui êtes-vous ?! » lança-t-il, le corps légèrement penché en avant, en essayant de feinter la surprise, avant de pointer le blaster vers Rey. « Ne bougez plus, les mains en évidence ! »

« C’est une plaisanterie ? »

L’impérial sembla confus un instant, ne s’étant certainement pas attendu à pareille réaction. Pas plus que les autres soldats présents au checkpoint, qui réagirent aussitôt en se déployant autour du quatuor, leurs blasters levé, prêts à tirer.

« Non, monsieur. Cette femme n’est pas celle qu’elle prétend être.» rétorqua Al, tentant de garder son sérieux, de rester dans son rôle, bien qu’il sentait que la situation lui échappait malgré tout. Ils n’étaient que quatre, leurs adversaires bien plus nombreux les encerclaient à présent. Il n’avait pas d’autre choix que de continuer, en espérant que les impériaux se laissent prendre au bluff… « Nous allons la ramener au poste de sécurité le plus proche pour clarification. »

« Mh. Voilà une bien bonne idée, soldat, » lâcha alors l’officier, un mouvement nerveux aux coins des lèvres indiquant clairement que ses pensées étaient tout autre, avant d’annoncer haut et fort à ses hommes : « Neutralisez-les ! »

Al écarquilla les yeux sous son casque. Ses comparses se raidirent, armes au point. Rey tenta sans doute de dégainer sa propre arme de son holster ; Mais aucun ne purent tirer le moindre coup de feu avant qu’une pluie de tirs paralysants ne s’abattent sur eux depuis toutes les directions. Le lieutenant, lui, s’avança d’un air satisfait, devant le quatuor assommé, pour les observer d’un air malsain.

« Embarquez-moi tout ça. Dîtes au capitaine que nous avons capturés quatre raclures potentielles… »

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Quartier de Xenvaer, quartier-capitale d’Alsakan.
QG du BSI, salles d’interrogatoires et cellules.

La lourde porte de la salle d’interrogatoire se referma doucement derrière elle, en un doux chuintement pneumatique, laissant tout le loisir à l’impériale de s’approcher de la rebelle présumée, à priori encore assommée, endormie par les décharges reçues lors de son arrestation. Ses raclures de comparses étaient détenues plus loin, dans d’autres cellules séparées, pour y être interrogés indépendamment, et ce de façon simultanée. La jeune femme les avait réservés pour plus tard, laissé à d’autres, car ils n’étaient pas aussi intéressants que le spécimen qui se trouvait face à elle, entravée en position assise sur une chaise qui rappelait celle d’un dentiste, mais faite d’un métal froid, dépourvue du moindre confort. Non, l’ex-pilote et les deux anciens soldats étaient déjà identifiés, et seraient traités comme les parjures qu’ils étaient, une fois la moindre information utile extirpée de leurs têtes. A moins, bien sûr, que Fird n’en décide autrement lorsqu’il reviendra de la Gouvernance. Avec ce dernier coup de filet grandiose, Moff et Gouverneur avaient toute son attention. Tss, faire confiance de la sorte au fils d’un opposant politique et d’un traitre… Voilà une erreur stupide dont l’agente espérait bien ne pas avoir à essuyer les plâtres le moment venu... En tant que son adjointe, hélas, elle n’aurait sans doute pas le choix…

En attendant, cette prise était la sienne, et elle comptait bien en apprendre le plus possible pour pouvoir regagner un peu de valeur auprès de leurs supérieurs. Fird n’avait pas été le seul à œuvrer, dans cette affaire-là… Attrapant le bâton électrique au milieu des divers instruments posés sur la petite servante à roulette installée non loin, l’agente finit par se positionner face à cette femme, encore vêtue de l’uniforme impérial qu’elle avait honteusement volé lors de son méfait, l’imbécile et ses collègues ayant été retrouvé peu après son arrestation. Fouillée et désarmée, bien évidemment. Elle se pencha un peu en avant, pour que son visage en contrejour des murs grisonnants et de la lumière tamisée de la cellule soit la première chose que la rebelle puisse observer à son réveil. Et quel réveil… Elle appliqua le bâton électrique à pleine puissance au niveau de la hanche de la prisonnière, pour la réveiller d’un coup sec. Et si cela ne suffisait pas, réitérer la même méthode du côté opposé.

« Allons, allons, très chère… On se réveille. » Elle resta un instant comme ça, penchée en avant, un sourire malsain aux lèvres, avant de se redresser et de faire un ou deux pas en arrière, comme pour mieux observer la jeune femme, avant de lui asséner sur un ton presque joyeux qu’il n’est pas très courtois de s’endormir lorsque l’on est invitée. « Bienvenue parmi-nous. Je suis le capitaine Aeliwren, du Bureau de la Sécurité Impériale. J’espère que la décoration est à votre goût… »

Elle se décala aussitôt, le bâton toujours en mains, pour doucement venir se positionner à la périphérie de Rey, de sorte à ce qu’elle puisse que partiellement la voir, en tapotant doucement de l’arme inactive contre le rebord de la servante positionnée là.

Clac. Clac.

« C’était plutôt stupide de votre part, de venir dans cette zone, avec ces avis de recherches et annonces d’exécutions placardées sur tout les tableaux d’affichages d'Alsakan… Enfin, ce n’est pas très étonnant venant de votre pathétique rébellion, » reprit-elle, le bâton tapotant doucement contre la servante, puis contre le mur, et enfin contre le dossier de la chaise d’interrogatoire tandis qu’elle passait dans le dos de Rey. « Oui, je sais que vous ne faites pas partie du réseau démantelé il y a peu. Vos collègues sont des parias recherchés depuis fort longtemps et travaillant avec le traitre Fird. Nous savons déjà tout sur eux. Vous, en revanche, n’apparaissez dans aucuns fichiers impériaux, que ce soit du BRI, ou du BSI. Qui êtes-vous ? D’où venez vous ? Travaillez-vous pour Ares Fird ? Quelle était votre mission ? Prendre contact avec la résistance ? Capturer son fils, en laissant sa femme à notre merci ? »

Clac. Clac.

Spoiler:

Elle était dans la merde…

Rey serra doucement les poings, encore secouée par la brusque douleur et le réveil brutal, en prenant peu à peu conscience d’où elle se trouvait. D’accord, du calme, on respire, du calme. La femme qui se tenait au-dessus d’elle se présenta comme une capitaine du BSI, d’un ton tranquille et amusée, comme si elle recevait une bonne amie. Elle pensa amèrement qu’au moins, dans ce temps, leurs ennemis prenaient toujours le temps de se présenter… Vraiment super, moins d’une heure s’était écoulé entre leur arrivée sur ce monde et le désastre… Où étaient passés les autres ?? Étaient-ils déjà… Non, ils avaient dû être faits prisonniers, comme elle. Elle ne parvenait pas à sentir leurs présences. Ou à ressentir grand-chose, d’ailleurs, pour l’instant.

Si elle s’était déjà retrouvée dans une telle situation, elle doutait d’avoir autant de chance. La chance du débutant, celle qui l’avait déjà sauvée. Suivant autant que possible la capitaine du regard, elle testa les attaches, en essayant de bouger, sans que rien n’y fasse. Stupide de venir ici, ouais, ouais… C’est cela, ouais. Tous les actes de rébellion et de guérilla étaient stupides et ce n’était pas pour ça qu’ils arrêtaient ! Bon, par contre, s’ils avaient su avant l’état actuel de la planète, ils ne seraient pas venus comme ça en plein milieu de la pire zone possible. Les espions du commodore et de sa nouvelle comparse étaient vraiment pourris. Se détacher, comme ça, impossible. Bon. Il restait toujours la Force. Même dans cet état de nerfs.

« Nous savons déjà tout sur eux. Vous, en revanche, n’apparaissez dans aucuns fichiers impériaux, que ce soit du BRI, ou du BSI. Qui êtes-vous ? D’où venez vous ? Travaillez-vous pour Ares Fird ? Quelle était votre mission ? Prendre contact avec la résistance ? Capturer son fils, en laissant sa femme à notre merci ? »

La femme du commodore était toujours là… ? Et il l’avait laissée à la merci du… Bon… Elle chassa très vite cette pensée de sa tête, assez outrée tout à coup, pour s’efforcer de se concentrer. Appeler la Force à elle, la canaliser assez, pour tenter de semer la confusion chez la capitaine. Ce qui. Ne fonctionna. Pas du tout. Enfin, si, ça fonctionna pour faire bondir la capitaine de rage et de surprise, en lui faisant parfaitement comprendre ce quelle était. Puis elle courut appeler une équipe pour la faire drogue, en criant Jedi. Rey grimaça, regrettant tout à coup de ne pas avoir poursuivi un bon entraînement. La panique s’intensifia d’un bloc, alors que d’autres types rentraient avec fracas dans la cellule, pour lui injecter des trucs.

Elle prit une légère inspiration, tendue mais toujours concentrée. Parvenant mieux à combattre les effets de a drogue qu’elle n’était parvenue à rendre la capitaine perturbée. Une légère nausée passagère fut tout ce qu’elle ressentit, sur le coup. Rester calme… La tête appuyée contre la chaise froide en acier, le plus détendue possible en prévision des coups qui n’allaient pas manquer d’arriver. Ce qu’ils arrivaient surtout à réveiller, chez elle, c’était la colère… La peur pour ses amis de la résistance et l’écœurement de s’être fait avoir aussi facilement provoquait ce mélange d’émotions, toujours le même dans des situations fortes, lui donnant envie de frapper tout ce qui bougeait.

« Allez vous faire voir, je ne dirais rien, » grogna-t-elle.

Elle tenta bien de lui faire s’écraser un ustensile contre la tête, mais se rata, sans contrôle précis sur son don. L’objet glissa seul de la table et tomba dans un clac au sol. La frustrant et l’exaspérant encore plus.

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Dés. Tenter de la perturber, 20. Résister à la drogue, 5.

Jysyal Aeliwren
Capitaine
Bureau de la Sécurité Impériale


La réaction de la prisonnière à sa dernière petite pique avait une certaine saveur que Jysyal ne manqua pas de se délecter. Ainsi les informations concernant l’équipage du traitre étaient toujours valides, à défaut d’en disposer concernant cette femme. A part qu’elle travaillait donc avec lui, et ses deux comparses interrogés non loin, dans des salles à part. Il était intéressant de noter, également, qu’il ne leur avait pas parlé des personnes qu’il avait abandonné en faisant le choix stupide et pathétique de déserter. Mais ces gens-là, pensa-t-elle, ces vétérans de la mythique Guerre des Clones ne pouvaient pas être fiables. Ils n’avaient pas la même dévotion des plus jeunes, comme elle, aux idéaux de l’Empire. Ils ne pouvaient pas s’empêcher de critiquer, alors qu’ils n’étaient que des fossiles d’un monde révolu… Il serait sans doute plus simple de tous les abattre, et de remplacer tout cela par du sang-neuf, comme c’était le cas depuis la Pandémie. Laisser plus de latitudes au COMPNOR, autoriser les razzias et… Le regard soudainement rivé sur la prisonnière, Jysyal finit par s’arrêter face à elle, soudainement intriguée de voir la femme la fixer intensément du regard. Avec un étrange pressentiment, et une sensation bizarre, croissante… Comme si elle s’agaçait, s’énervait pour un rien. Combiné à cette pression intense au niveau du crâne qui-

Oh l’enflure !

Jysyal fit un pas vif en arrière, avant de courir vers la sortie en criant haut et fort qu’elle avait affaire à une Jedi ! Une demi-douzaine de gardes accourut aussitôt en réponse, cette simple accusation suffisant à déclencher un protocole strict, et un verrouillage complet du niveau souterrain où Rey était retenue prisonnière. La capitaine fut rapidement de retour dans la pièce, accompagné d’une équipe spécialisée et de divers équipements. Un des hommes s’approcha, pour venir injecter un tranquillisant alors que les autres venaient se saisir de Rey malgré les entraves, pour s’assurer qu’elle ne bouge pas. Le tout sous le regard de l’agente, qui observait la scène avec une anxiété décroissante. Elle avait failli se faire manipuler par une Jedi, mais pouvait désormais souffler. Droguée, elle ne pourrait plus rien tenter contre elle, ou les autres. Du moins le pensa-t-elle, alors que l’équipe se reculait, en attendant que la substance fasse effet.

« Allez-vous faire voir, je ne dirais rien »

La capitaine haussa un sourcil, avant de faire un pas en arrière, les yeux écarquillés en voyant un des ustensiles posés sur la servante s’élever dans les airs, pour retomber mollement à-même le sol. Aussitôt, elle ordonna à l’équipe de quadrupler la dose, de la gaver de tranquillisants. Et si les drogues ne suffisait pas, il suffirait de lui tirer dessus…

« C’est ce que nous verrons, Jedi… » répondit-elle avec mépris, en laissant faire son équipe. Cette fois-ci certaine que la drogue fonctionnerait. Abattant une dernière fois le bâton électrique directement sur les cuisses de la prisonnière, pour se défouler. « En attendant détendez-vous. Songez plutôt à l’intégrité de votre patron. Vous avez de la chance, après tout. A la différence de vos amis, vous ne serez pas exécutée aujourd’hui… »

Bluff, ou pas bluff, Jysyal doutait que la prisonnière puisse faire la différence désormais. Sur ces paroles, elle quitta la pièce, laissant trois gardes en faction, avec une surveillance permanente, ses pensées déjà ailleurs. Sur le fait qu’elle allait devoir partager cette information avec Fird. Le major, pas le traitre. Cette idée lui brûlait la gorge.

Il s’agissait de sa prise, il ne pouvait pas en retirer la gloire. Pas cette fois…


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PS : Ellipse à venir. Après discussion, ce n’est pas Shira qui viendra. On va ouvrir la suite ailleurs. Lora s’en occupe.