Echange entre nations

Espace Est, Chaos

Des manœuvres communes avec une nation étrangère sont une première, pour les soldats Chiss rassemblés et en rang, en tenue de cérémonie. Une certaine tension plane, dans un mélange de méfiance et de curiosité, dans l’expectative de ce qu’il va ensuite arriver. Plus encore, la confusion, car la cérémonie précédent les rencontres et les exercices est très courte. Cependant, ni les amiraux présents ni les autres officiers ne montrent d’agacement ou quoi que ce soit, sereins et suivant ce court protocole comme s’il s’agissait d’une parfaite habitude.

Suite à cette affaire, un espace d’échange a été prévu, afin de permettre aux deux parties de faire plus ample connaissance, ainsi qu’abaisser méfiance ou réticences, avant le début des exercices. Bien qu’il y ait beaucoup de monde, vous en voyez que très peu de politiciens dans la salle, cette rencontre était, avant tout, militaire. Ceux présents sont des personnes prêtes à accepter plus facilement ce type de manœuvres et n’étant pas contre l’idée de renforcer les liens avec les FID. D’où leur tenue ici. Un petit buffet a été préparé dans un coin, de jeunes Chiss se chargent de faire le service, l’ambiance globale semble plutôt détendue. Au moins en apparence.

Depuis la fin de la cérémonie, le mi-amiral Gresky semble s’intéresser particulièrement à vous, Eli. Il ne vous lâche pas d’une semelle, incapable de dissimuler sa curiosité et vous interrogeant sur votre vie passé ainsi que sur votre travail au sein de la Flotte, actuellement. Difficile de dire s’il a d’autres idées en tête en voulant vous parler de tout cela mais toujours est-il qu’il vous regarde comme si vous étiez une nouvelle espèce toute petite et toute mignonne, récemment découverte. Il vous suit même alors que vous allez saluer votre ancienne consœur d’armée.

De votre côté, Soontir, les affaires ont plutôt tendance à virer politique. Le Syndic Ufsa’kar’one a expressément demandé au capitaine Samakro de vous présenter, car ayant entendu parler des rumeurs sur vous et surtout, de la tentative de meurtre, il tient à vous rencontrer en personne et à vous interroger sur le sujet.

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Durée de la cérémonie, 2 h (Dés à 5, résultat 5). Ressenti côté Chiss sur la durée, 6.

Impossible de reculer, dorénavant, le moment était arrivé… Une cérémonie, bon sang, quelle horreur ! Il n’avait plus dû se rendre dans un truc pareil depuis déjà quelques années, par bonheur, mais hélas, aujourd’hui, il n’y avait plus le choix. Ça durait déjà depuis vingt minutes et Soontir rêvait de pouvoir s’envoler, quelque part, très très loin… Ou même dans une nouvelle mission, un combat spatial ou terrestre, un entraînement, n’importe quoi ! Tout sauf devoir se retrouver ici, quoi ! Déjà qu’il devait porter son uniforme de cérémonie – qu’il jugeait ridicule – et en plus, faire attention à garder une bonne tête et ne pas montrer son ennui. Il devait bien s’être écoulé une heure, là… ? Non ? Ah, non, juste dix minutes de plus. Il ravala son impatience et se forgea du mieux possible un air neutre. Laissant son esprit flotter au loin, en se demandant une énième fois ce qu’il foutait là… Ils auraient dû envoyer Kalandro, tiens, après tout, lui, il rêvait de ce genre « d’honneur ».

Cela dit, pour le moment, même si c’était long et affreusement ennuyeux, ça restait moins pire que ce qui l’attendait ensuite… Il dû retenir de justesse une grimace, en repensant à ce qu’il allait devoir tenir comme poste durant les exercices. L’estomac toujours tordu à l’idée de commander un croiseur, même si c’était simplement dans le cadre d’un entraînement commun. La vice-amirale Faro l’avait déjà obligé à la suivre, durant le voyage, pour des séances d’observation et d’apprentissage, sur la passerelle, lorsqu’il n’était pas occupé ailleurs. Et le capitaine ne comprenait toujours pas qui pouvait bien rêver d’atterrir en poste sur une passerelle alors qu’il y avait bien plus intéressant à faire ailleurs ! Ailleurs qu’en cérémonie, aussi… Que ça soit ici ou sur une passerelle de commandement, il avait l’impression d’être tombé là par accident et qu’à tout moment, quelqu’un allait bien finir par lui dire de dégager.

La cérémonie dura deux heures entières… Deux longues, looongues, bieeeen trooop looongues heures, avant d’enfin s’achever. Deux heures qu’il passe moitié à tirer une tête adéquate pour la cérémonie, moitié à s’imaginer en boucle le pire pour ce qui allait bien pouvoir se passer une fois rendu en exercice, coincé dans le croiseur, ainsi qu’à stresser. Ce n’était peut-être qu’un mauvais moment à passer mais bon, ça le gonflait profondément. Alors oui, d’accord, il fallait s’entraîner, oui, c’était important, oui, il fallait sortir de sa zone de confort et tout le blabla et autres arguments sortis par ses chefs. Tout ça, c’était bien beau, mais maintenant qu’il allait être confronté à la réalité, il avait vraiment du mal à conserver sa motivation. Commander un croiseur, quoi… Pourquoi pas un destroyer, tant qu’on y était ? Il s’étira un peu, alors que ça commençait à se disperser, puis se frotta l’épaule engourdie, juste avant de voir, du coin de l’œil, le capitaine Samakro s’approcher avec l’un des politiciens.

Ah, bordel, ça sentait encore les ennuis, ça…

Le capitaine arriva bien vite puis se chargea des présentations. Alors, Syndic, c’était quoi, déjà, comme rang… ? Le sergent Sam'ozi'arizi lui avait fait un rapide topo, avant qu’il ne doive partir, mais sans doute trop rapide car Soontir avait déjà mangé la moitié des informations données. Ou non… Ah si ! C’était un… Truc en rapport avec leur parlement, c’est ça ? S’il se souvenait bien. Bref, s’ils avaient le même nom, c’est qu’ils étaient du même Clan ? C’est qu’il s’y perdait, à force… De toute manière, il n’eut pas le temps de vraiment y réfléchir, vu le sujet qu’aborda aussitôt le Syndic Ufsa’kar’one. Soontir n’avait pas imaginé que quelqu’un vienne lui reparler de ça, car pour lui, ça appartenait au passé depuis longtemps. Ce n’était pas si grave ! Ce genre de coup, c’était grave uniquement lorsque ça concernait un civil ! Alors qu’eux, en tant que soldats, y a plein de monde qui voulait les tuer. De face ou non, d’ailleurs.

"Je ne pense pas que ce genre d’affaire puisse se reproduire ici et donc déranger les manœuvres, soyez rassuré," commença-t-il , plutôt détendu sur ce sujet. "Et puis, ce n’est pas très important, je suis un soldat, pas un civil, donc qu’on essaye de me tuer, ce n’est pas un scandale. On sait tous que cet uniforme risque bien d’être le dernier."

Il lança un petit regard vers le capitaine, pour savoir à la fois si c’était bien ça qu’il fallait répondre, car il pataugeait, et s’il ne pouvait pas l’aider à évincer le sujet…