Invitation de haut standing

• Difficulté : Difficile
• Lieu de mission : Kiribi
• Participant : Elena Vala
• Méthode : Classique

Le Moff Helcher est un nom bien connu, dans les Colonies, pour son implication dans la recherche de ressources destinées à l’Empire mais aussi et surtout pour sa manière toute personnelle de traiter les locaux refusant de se laisser piller sans réagir. Un grand adepte de la méthode de feu Tarkin, également respecté dans les mondes du Noyau car son travail a permis d’éviter des ruptures d’approvisionnement dans l’industrie de l’armement.

Vous avez déjà eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. La toute première fois, de loin, alors que l’Empire venait de naître et que cet homme menait une affaire commerciale avec l’entreprise de votre famille. Puis de façon plus formelle, sur Coruscant, au cours de réception,s fêtes et diverses occasions, où les membres de l’Empire se rencontre. C’est un homme influent, aujourd’hui, dirigeant sa planète d’une main de fer et étendant son influence sur toutes les colonies. Bien que son invitation ne révèle presque rien, vous savez que ce genre d’homme n’est pas du genre à sélectionner au hasard ses invités.

Vous avez été conviée à un déjeuner, en tête à tête avec lui, qui sera sans nul doute suivie d’une réception, le soir même, avec tout le gratin de la planète et peut-être même des alentours.

Quand j'étais petite, mon arrière-grand-père Arus m'avait dis "Elena, ma chérie, tu dois savoir une chose. Si tu seras libre de choisir tes amis, tu ne le seras pas pour tout ton entourage. Mais tu devras les traiter de la même façon... Hahaha, je vois que tu ne comprends pas mais ça viendra." Et, je dois bien admettre que je l'ai bien compris. Mes parents, bien qu'architectes navals, sont actionnaires du chantier spatial de Yaga Minor, notre monde natal, et se sont donc fait des relations très variées, tout comme arrière grand papy Arus quand il était à la fois pirate et généreux donateur chez nous.

Parmi ce "beau monde", il y a celui qui est devenu le moff Helcher. Il n'est pas un ami de la famille mais un partenaire commercial du chantier spatial, vu qu'il fourni une partie des besoins en minerais et métaux dont nous avons besoin pour produire des vaisseaux. Puis, tout en conservant une place dans son entreprise, il s'est tourné vers la politique et gagna des faveurs, jusqu'à arriver à cette position importante. Toutefois, je n'ai pas souvenir qu'il fasse parti des proches de mes parents, ni de l'avoir vu fréquemment à la maison quand j'étais plus jeune. Ce qui ne voulait pas dire que je pouvais refuser son invitation, hélas, dans laquelle je sentais une odeur politicienne. D'une part car il faisait parti de l'entourage familial mais aussi était un moff, l'un des plus hauts "grades" politiques, qui avaient en plus pouvoir sur la flotte, enfin les vaisseaux venant dans leur zone d'influence, ce qui n'était certes pas mon cas mais ce n'était jamais bon d'avoir un moff comme ennemi. Et, en plus, le Xerxès se trouverait près de Kiribi pile au moment de l'invitation. Ce qui montre combien Helcher a d'influence, non pour avoir organisé mon planning de patrouille mais pour l'avoir obtenu. C'est donc en soupirant que je me rendis sur la passerelle en soupirant, après avoir pris ma décision, pour informer mon second de cette escale imprévue.

Une semaine plus tard, nous étions en orbite de Kiribi, et nous dirigeons vers notre orbite de garage, et je n'avais toujours pas décidé ce que j'allais porter. En effet, j'avais une préférence pour l'uniforme, de cérémonie vu qu'il y a une petite fête après le repas visiblement, mais ce serait déplacé si c'était juste un moment "entre amis". J'étais indécise car j'ignorais qui Helcher avait invité, au final : Elena Vala, actionnaire -très minoritaire car je n'ai qu'une faible part des actions de ma famille- du chantier spatial ou la capitaine Vala du Xerxès. Finalement, je décidais de le jouer à pile ou face, et mon crédit impérial choisi que je m'y rende dans une tenue civile.

Je sortis donc une de mes rares tenues non militaire, une jupe bleue qui descend jusqu'aux pieds, bien assez pratique pour danser, avec un chemisier blanc. Les deux ont été fait par l'un des meilleurs couturiers de Yaga Minor, bien sur, mais je les avais très peu portés. Il faut dire qu'il y a peu de moment le permettant. Je notais, d'ailleurs, de prendre une photo, à la surface, pour mes parents. Maman aime bien savoir que je ne fais pas tout le temps ma "militaire".

Bien sur, j'attirais les regards, dans les couloirs du Xerxès, parfois incrédules, parfois amusés comme celui de Kagenec, en allant vers la navette de mon croiseur. Je donnais mes consignes à mon second, notamment de renvoyer tout cadeau qui serait envoyé en mon absence. Non que j'en attende mais allez savoir ce qui peut passer dans la tête du moff, surtout quand vous ignorez les raisons de son invitation. Bref, s'il avait eu des idées absurdes, le refus de mon second, pour des raisons officiels, serait mieux que les miennes.

J'embarquais dans la navette de classe Lambda, m'installant sur un siège, derrière les piltoes, pendant le court trajet, avec le commissaire de bord. Je les laissais se charger du ravitaillement du vaisseau, pour que l'escale soit aussi utile au Xerxès qu'à moi, pour me diriger vers l'aéro-limousine -carrément- qui m'attendait non loin de la plateforme, bien qu'elle n'aurait pu avoir le droit car c'est une plaateforme militaire, avec la principale garnison locale à moins de cinquante mètres. J'entrais dedans, non sans un regard vers l'espace. D'une certaine façon, j'étais curieuse de savoir dans quel genre d'endroit Helcher veut me recevoir. Un restaurant -avec un bon chef j'espère- chez lui ? J'imagine que je le saurais bientôt.

Tenue d'Elena :
pair, uniforme militaire
impair, tenue civile

La maison était immense, autant un signe de fortune que d’influence, sur son monde, possédant un vaste terrain tout autour de la propriété, bien aménagé. Cependant, l’intérieure ne lui-même, bien que spacieux, était plutôt sobre. Une décoration fine, soignée, dont la richesse ne pouvait se voir que dans les détails, pour celui sachant observer. Une simplicité contrastant férocement avec l’apparence extérieure outrancière des jardins. La raison était simple, bien qu’elle ne soit connue que d’Abram seul. Sa défunte épouse, passionnée par les jardins et leur aménagement, s’en était toujours occupée, mettant chaque petit détail à son goût, farouchement opposée à tout avis extérieur. Après son décès, il avait veillé à ce que tout demeure ainsi, tel un souvenir gravé dans le marbre. Il aimait contempler cet extérieur en pensant à elle, déambulant dans les allées, outils en main ou simplement à contempler sa création, assis depuis le balcon de sa chambre, dominant le domaine. Elle lui manquait toujours terriblement, bien qu’il n’en parle guère, à qui que ce soit. Elle lui avait été arrachée lors de la pandémie et chaque chose pouvant raviver son souvenir était bon à prendre et à chérir.

Sa douce épouse ne s’était jamais, en revanche, préoccupée de la décoration intérieure et pour sa part, il préférait la simplicité. Le confort, la sobriété d’apparence, il aimait l’idée qu’on ne puisse découvrir la richesse des matériaux ou de certaines pièces qu’en pouvant prendre le temps de s’arrêter et observer. C’est aux pieds des escaliers, menant au hall, qu’il accueillit son invitée, après que son chauffeur l’ait conduite jusqu’à la piste privée du domaine puis escortée jusqu’à cette entrée imposante. L’heure du déjeuner était proche et une équipe de jardiniers terminait justement son service du matin, rangeant son matériel, non loin. Sans nul doute les mieux payés, parmi tous ses employés, même plus que ses propres gardes, tant il tenait à ce que ce domaine conserve tout l’éclat que sa femme lui avait donné. Tout en saluant la capitaine, il fut légèrement surpris de la voir arriver avec un chemisier et une jupe, pensant qu’elle se présenterait avec son uniforme. Il était bien rare que les militaires conviés dans son domaine prennent la peine de porter autre chose que leurs atours de la Flotte.

« Soyez la bienvenue, capitaine Vala, » poursuivit-il après l’avoir formellement saluée. « Par ici, je vous en prie. »

Il la conduisit dans le hall, puis dans un couloir menant vers la salle à manger. Au milieu de cette intérieur sobre, il avait fait dresser différents portraits de sa défunte femme. De véritables portraits, peints par un fin artiste, non pas de vulgaires hologrammes. Son épouse y était représentée dans de petits moments de leur vie quotidienne. Du même âge que lui, elle avait toujours eu cette manière élégante de coiffer ses cheveux blancs et gris en des coiffures délicates, accordées aux tenues qu’elle portait. Souvent parsemées de ces fleurs qu’elle aimait tant. Il aimait la voir ainsi, lorsqu’il parcourait les longs couloirs de sa demeure, comme si elle vivait encore. Une fois parvenu dans la salle à manger, aux dimensions, une fois de plus, raisonnables, la table avait été dressée et un serviteur attendait, dans un coin, pour tirer la chaise de la capitaine, avant de l’inviter à s’asseoir. Il se pressa ensuite de leur servir un apéritif. Un alcool local, servi de quelques entremets très répandus sur Coruscant. Abram attendit que son employé quitte la pièce, avant reprendre la parole.

« Merci d’avoir pris le temps pour cette journée, je sais que vous avez un planning particulièrement chargé. D’autant plus en de telles périodes de troubles. J’ai d’ailleurs été surpris que votre équipage n’ait pas été envoyé sur une longue durée dans la Bordure Extérieure, alors que vous avez l’habitude de gérer divers conflits avec les pirates. A moins que ce ne soit une nouvelle fois la manie impériale d’écarter les femmes officiers de tels terrains de lutte. »

Le Moff avait certes des méthodes brutales et expéditives, on le taxait de cruel envers certaines populations et dur en affaire, cependant, il ne jugeait pas la valeur d’une personne à son sexe ou sa race. Tout simplement car cela lui avait coûté beaucoup d’argent, lorsqu’il était bien plus jeune. Apprendre pouvait se faire si vite, lorsque cela touchait à votre fortune.

« Soyez la bienvenue, capitaine Vala, » me salua mon hôte. « Par ici, je vous en prie. »

"Je vous remercie de votre accueil, moff Helcher," lui répondis-je avec courtoisie, avec une légère révérence. Une chose que je n'avais pas pratiquée depuis longtemps mais un salut militaire n'aurait pas correspondu à ma tenue.

Il était difficile, au premier abord, de savoir que penser de cette demeure. Si l'extérieur présentait un désir d'impressionner, d'élégance, ce n'était clairement pas le cas de l'intérieur. C'était comme si deux personnes s'étaient décidés à s'occuper de chacune de son côté, sans se soucier d'harmoniser le tout. Bon, cela m'était difficile de prendre ma famille comme exemple, vu que c'est arrière-grand -papa qui s'en était occupé, des deux. Il aurait surement apprécié la sobriété de l'intérieur, d'ailleurs, car il préférait montrer sa fortune de façon voilée, de façon à ce que seuls de vrais connaisseurs puissent le remarquer. Il faisait ça avec un vrai vase de grande valeur posé au milieu d'une demi-douzaine sans, ici un tableau de maître, là des portes faites dans un bois rare etc...

Il y avait toutefois des notes de couleurs, des tableaux représentant tous la même personne : la défunte épouse du moff. On pouvait la voir à différent âge -même s'il y en avait peu d'elle à mon âge-, différent lieu, mais toujours souriante. Cela montrait à quel point il avait tenu à elle. Je me demandais ce que cela pouvait faire, d'être aimée à ce point.

Arrivée au salon, je m'installais à la place qui m'était assignée, sur la droite du moff, qui était placé en bout de table comme il se doit. J'acceptais le verre d'apéritif, bien connu de toute personne ayant participé à une fête de la noblesse sur Coruscant.

« Merci d’avoir pris le temps pour cette journée, je sais que vous avez un planning particulièrement chargé. D’autant plus en de telles périodes de troubles. J’ai d’ailleurs été surpris que votre équipage n’ait pas été envoyé sur une longue durée dans la Bordure Extérieure, alors que vous avez l’habitude de gérer divers conflits avec les pirates. A moins que ce ne soit une nouvelle fois la manie impériale d’écarter les femmes officiers de tels terrains de lutte. »

"C'est l'une des conséquences du retrait de l'Empire de tant de monde de la Bordure Extérieure, monsieur," répondis-je, étant sure de ne dévoiler aucun secret de la Flotte. après tout, il pouvait obtenir ces informations facilement, vu son statut au sein de l'Empire. "Cela et l'importance qu'est devenu la Bordure Médiane. La plupart des vaisseaux de trajets de patrouille ont été modifiées, et même agrandis afin de surprendre les pirates et autres rebelles, j'imagine. Je n'ai pas assez de contact dans les hautes sphères de la Flotte pour en savoir davantage, navrée, monsieur."

Je me demandais si la question avait un rapport avec la Doctrine Tarkin, qu'appréciait le moff Helcher si on en croyait les rumeurs. Je n'y adhérais pas tellement mais je comprenais l'intérêt de se faire craindre de ses ennemis. Mon soucis avec la façon de faire de l'ancien grand moff, c'était qu'on se faisait aussi craindre de ses alliés. Je bus une gorgée de l'apéritif, avec appréciation. Ce n'est pas tous les jours que j'ai accès à des produits de cette qualité.


noter la surprise de mon hôte de me voir en robe ?
)> Echec

« C'est l'une des conséquences du retrait de l'Empire de tant de monde de la Bordure Extérieure, monsieur. Cela et l'importance qu'est devenue la Bordure Médiane. La plupart des vaisseaux de trajets de patrouille ont été modifiées, et même agrandis afin de surprendre les pirates et autres rebelles, j'imagine. Je n'ai pas assez de contact dans les hautes sphères de la Flotte pour en savoir davantage, navrée, monsieur. »

« Malheureusement, le fait est que les pirates sont de moins en moins surpris. Sans même parler des terroristes. »

Quelle tristesse… Depuis la pandémie et la perte d’autant d’effectifs, il était bien logique que l’Empire doive faire des choix. Toutefois, celui d’abandonner la Bordure Extérieure peu à peu, à la fois riche en ressources et riche d’actes terroristes rebelles, était l’un des plus discutables. Des plus discutés. Des plus remis en cause. Ce n’était pas un secret, loin de là, que de nombreuses personnalités politiques et militaires réclament un renforcement de la présence impériale dans la Bordure Extérieure, si longtemps et fermement tenue par le Grand Moff Tarkin. Tout en discutant, il proposa d’un léger signe de main à son invitée de goûter les hors-d’œuvres, si le cœur lui en disait. Une mise en bouche fine et légère, simple d’apparence, comme il aimait le proposer aux invités reçus dans sa demeure. Les Coruscantii de la Haute Société ne cessaient de « réinventer » les choses, partant dans des propositions de plus en plus alambiquées, au point que cela en devienne ridicule. A ses yeux, la simplicité était preuve de bon goût.

« Selon les informations nous parvenant, l’influence Rebelle s’est hélas répandue plus que de raison, soutenue par des conglomérats de sous-races, y voyant des opportunité commerciales. Les Hutts, bien sûr, en font partie, bien qu’ils ne soient pas la préoccupation principale, cette espèce mange à tous les râteliers.  Le temps passe et les espoirs que la situation ne fasse que se stabiliser s’effacent. Soit. »

Abram s’interrompit, le temps de boire une gorgée de son verre. Il convenait de s’en faire une raison, bien que ce soit dans la douleur et bon nombre de regrets. Le problème n’étant pas seulement l’abandon progressif de ce territoire par l’Empire mais aussi et surtout sa taille considérable. Si grand qu’il était difficile de se le représenter à la perfection, malgré les cartes et les supers-secteurs. Bien sûr que terroristes, voleurs, pirates et autres déchets allaient s’y installer, quoi de plus confortable, pour eux, que de s’enfoncer dans un tel ramassis de mondes sous-développés, loin de toute civilisation digne de ce nom ? Le Moff ne pouvait que regretter ce repli. D’autant plus que cette perte de puissance impériale écrasante n’était même pas entièrement dû à la guerre ! Certes, les pertes de grandes armes et les désertions avaient contribué à affaiblir l’Empire. Mais le plus gros de cet affaiblissement venait avant tout de la perte affolante de ressources lors de la pandémie. Il était impossible de remplacer tous ceux perdus pendant le cataclysme, pas avant des années et des années. Leurs ennemis s’étaient tous jetés en chœur sur l’occasion, trop belle pour être manquée.

« Fort heureusement, les secteurs galactiques civilisés tiennent bon, face à toutes ces menaces. Je consens à me résigner à l’abandon des sauvages, si cela permet de préserver le reste. Un sacrifice vaut mieux que de plus grandes pertes sèches encore. Néanmoins, le moral de nombre de nos concitoyens est sapé. Les cartes se rejouent, dans une certaine panique, par endroit, il faut l’admettre. Nous avons besoin de nouveaux symboles. Que pensez-vous, par exemple, de la situation d’Alderaan ? »

« C'est l'une des conséquences du retrait de l'Empire de tant de monde de la Bordure Extérieure, monsieur. Cela et l'importance qu'est devenue la Bordure Médiane. La plupart des vaisseaux de trajets de patrouille ont été modifiées, et même agrandis afin de surprendre les pirates et autres rebelles, j'imagine. Je n'ai pas assez de contact dans les hautes sphères de la Flotte pour en savoir davantage, navrée, monsieur. »

« Malheureusement, le fait est que les pirates sont de moins en moins surpris. Sans même parler des terroristes. »

C'est une évidence. A force d'éliminer des pirates et des terroristes, on faisait un peu décrémage dans leurs rangs, laissant els meilleurs -parce qu'il y en a malheureusement- prendre les rênes peu à peu. Et ceux que nous n'arrivions pas à éliminer ou capturer apprennent aussi, tout comme nous nous améliorons à chaque affrontement. Je n'ai aucun doute que l'Empire ne finisse par gagner, car ce sont des chatons qui s'en prennent à un rancor, mais leur écrasement semble toujours aussi loin.

« Selon les informations nous parvenant, l’influence Rebelle s’est hélas répandue plus que de raison, soutenue par des conglomérats de sous-races, y voyant des opportunité commerciales. Les Hutts, bien sûr, en font partie, bien qu’ils ne soient pas la préoccupation principale, cette espèce mange à tous les râteliers.  Le temps passe et les espoirs que la situation ne fasse que se stabiliser s’effacent. Soit. »

"Cela a toujours été une erreur de laisser autant de pouvoir aux hutts, de toute façon," lâchais-je sans réfléchir, avant de me servir une des entrées, aussi délicieuse qu'il y paraissait.

Ce peuple ne sait qu'organiser des actes malveillants et n'agissent que pour s'enrichir eux-même. C'était une des races les plus riches de la galaxies, de vulgaires limaces géantes,  que l'empire ne ponctionnait pas, alors que ce serait si facile, vu qu'ils n'ont jamais de force armée digne de ce nom. Peut-être que, lorsque leur trahison sera prouvée, l'Empereur ordonnera la réquisition de leurs avoirs ?

« Fort heureusement, les secteurs galactiques civilisés tiennent bon, face à toutes ces menaces. Je consens à me résigner à l’abandon des sauvages, si cela permet de préserver le reste. Un sacrifice vaut mieux que de plus grandes pertes sèches encore. Néanmoins, le moral de nombre de nos concitoyens est sapé. Les cartes se rejouent, dans une certaine panique, par endroit, il faut l’admettre. Nous avons besoin de nouveaux symboles. Que pensez-vous, par exemple, de la situation d’Alderaan ? »

Je ne le dis pas mais peut-être mon hôte devrait se rappeler que Yaga Minor, mon monde natal, fait parti des planètes de la Bordure Extérieure, une partie civilisée de celle-ci, certes. Et, à l'annonce impériale de quitter cette zone périphérique de l'Empire, j'ai crains un instant pour les miens, mais heureusement il n'était pas question que nous soyons abandonnés par l'empire. Mais était-ce pour nous ou pour notre chantier spatial, où des croiseurs, destroyers, chasseurs, navettes et bombardiers étaient conçus pour la Flotte ?

"Je suis mitigée, sur le sujet, monsieur." dis-je après avoir avalé un second hors d'oeuvre, m'arrêtant là pour ne pas trop remplir mon estomac avant le vrai repas. "Autant la reine Organa a su y instaurer l'Ordre Impérial, autant je ne peux m'empêcher de me méfier un peu d'elle." Devinant qu'il allait me demander d'expliquer, je le fis sans attendre une invitation. "Quand elle était sénatrice, elle a trahi l'Empire, au côté de son père adoptif," dis-je comme il était de notoriété publique que son vrai père était Anakin Skywalker, le seigneur darth Vader. "On ignore les raisons pour lesquelles elle a choisis de trahir l'Alliance Terroriste pour rejondre l'Empereur. Certes, depuis elle a livré son propre frère, un jedi, à Darth Vader mais ce dernier a déserté et c'est Luke Skywalker qui a détruit l'Etoile Noire sur Apatros. On ne peut que se demander jusqu'à quel point on peut se fier à cette femme, monsieur."

Peut-être était-elle honnêtement loyale à l'Empire mais on ne pouvait nier que sa famille n'incitait que modérément à la confiance, ni qu'elle-même avait trahi tout le monde au moins une fois, dans la galaxie ! Peut-être avait-elle effectivement éliminé tous les rebelles d'Alderaan comme le dit la propagande mais je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle n'avait pas simplement ordonné à ces terroristes de se planquer, le temps qu'elle finisse son complot. J'avais besoin d'une vraie preuve, qu'elle me démontre de façon indiscutable qu'elle est du côté de l'Empire. Et puis, j'avais ce soucis, aussi, qu'elle soit une sith. Mis à part l'Empereur, je n'aimais pas cet ordre non plus. Il y avait trop de mauvaise rumeur dans la Flotte à leur sujet, sans compté qu'il était possible qu'un d'eux soit derrière la pandémie.

"Mais je conçois qu'il soit difficile pour elle de nous démontrer clairement sa loyauté, tout en prenant les rênes du pouvoir de son monde et en déjouant les attaques qu'elle subit."

Il y a, après tout, des rumeurs d'attentat sur son monde, enfin même si ça date, maintenant.

"En parlant de trahison, monsieur, puis-je savoir comment réagit le milieu politique à celle d'une partie de la Septième Flotte et du colonel Yularen ?"

« Je suis mitigée, sur le sujet, monsieur. Autant la reine Organa a su y instaurer l'Ordre Impérial, autant je ne peux m'empêcher de me méfier un peu d'elle. Quand elle était sénatrice, elle a trahi l'Empire, au côté de son père adoptif. On ignore les raisons pour lesquelles elle a choisis de trahir l'Alliance Terroriste pour rejoindre l'Empereur. Certes, depuis elle a livré son propre frère, un jedi, à Darth Vader mais ce dernier a déserté et c'est Luke Skywalker qui a détruit l’Étoile Noire sur Apatros. On ne peut que se demander jusqu'à quel point on peut se fier à cette femme, monsieur. Mais je conçois qu'il soit difficile pour elle de nous démontrer clairement sa loyauté, tout en prenant les rênes du pouvoir de son monde et en déjouant les attaques qu'elle subit. »

Une réponse semblable à celles reçues de la part de bien d’autres personnes… Il hocha simplement la tête, pensif, tout en sirotant une gorgée de son verre. Un sujet délicat, en effet. Vader avait également trahi deux fois, en masse, son propre camp, d’abord la République, puis l’Empire, vingt ans plus tard. Les chiens ne faisaient pas des chats, sa fille avait contribué à cette douce pratique familiale sans ciller. Ce seul fait incitait à la méfiance envers elle, malgré ses actions récentes. Fille de traître, fille de Sith… Certes, elle avait entreprit de nombreuses actions, accompagnée par son épouse. Restait à observer la suite de leur programme et il comptait bien s’y intéresser de près, comme depuis les débuts de ce pouvoir. Songer que cette famille comptait, en plus, le Jedi pilote ayant détruit cette précieuse arme n’arrangeait absolument rien à leur affaire. A eux trois, ils avaient déjà causé autant de problèmes en masse, lorsqu’on observait les conséquences, que cet autre Sith fou avec la pandémie. Quatre personnes seulement pour déchiqueter à ce point la stabilité galactique parfaitement établie… Toutes les quatre renforcées par les actions de multiples autres séditieux.

« En parlant de trahison, monsieur, puis-je savoir comment réagit le milieu politique à celle d'une partie de la Septième Flotte et du colonel Yularen ? »

Ils en revenaient au même problème, ces désertions de masse avaient été grandement facilitées par les actes de ce scientifique fou, qui avait passé tant de temps à effrayer et saper le moral des troupes, avant l’apothéose finale… Les mêmes, sans cesse les mêmes…

« Le sujet divise, » dit-il tranquillement, tandis qu’il terminait son verre. « D’aucuns songent qu’il n’est pas plus mal de s’être débarrassé d’éléments faibles et inconscients, incapables de suivre l’Empire et sa force jusqu’au bout, telles des branches pourries qu’il aurait fallu sectionner, tôt ou tard. D’autant plus des personnes sous la coupe d’un alien, dont bien des personnes savaient qu’il allait finir par trahir. L’Empereur a hélas été trop bon, en lui accordant des responsabilités. La grandeur d’âme des puissants cause parfois de tels tords. D’autres s’en effraient, poussant encore plus à resserrer les effectifs autour des mondes civilisés. »

Il reposa en douceur le verre en cristal sur la table. Dès que son interlocutrice eut également terminé, trois serveurs vinrent aussitôt, discrets et efficaces, pour débarrasser la table et installer assiettes, couverts, verres, plat d’entrée et boissons, avant de disparaître de nouveau. Un poisson très fin, pour commencer, accompagné de quelques légumes et d’une sauce au beurre.

« La désertion du colonel Yularen a été bien plus surprenante. Saviez-vous que seuls trois agents du BSI avaient déserté, jusqu’alors ? Un simple agent de rien, un sergent et enfin, plus récemment, un capitaine. Des erreurs rares. Qu’un ponte de l’organisation décide de mettre les voiles a été particulièrement choquant pour bon nombre de citoyens et militaires. Beaucoup pensent qu’il a été manipulé ou abusé, pour ce faire. Il est aussi possible que ce jeune soldat, sans cesse auprès de ces deux traîtres, ait infusé de sombres idées venues des bas-fonds de l’Espace Sauvage. Sans nul doute un traître depuis le début. Comment accorder la moindre confiance à de tels rats ? Ils sourient pour vous embobiner puis vous poignardent dans le dos. »

Il s’interrompit le temps de déguster un morceau de poisson, avec son accompagnement. Délicieux, comme toujours, son chef de maison savait y faire.

« Tout cela nous offre une galaxie plus tendue que jamais, malheureusement. D’où l’importance cruciale de resserrer les rangs et veiller à ce que toutes et tous rentrent dans le moule. Les personnes, comme vous, travaillant pour l’image de l’Empire ne sont pas encore assez nombreuses. Aviez-vous déjà songé à en faire plus, en entrant en politique ? »

Elle en riait mais il était sérieux. Les personnes les moins intéressées par ces sujets, ainsi que celles rechignant à courir après les postes à haute responsabilité, étaient justement celles recherchées par qui savait s’y prendre, pour bâtir une politique saine. Il convenait de faire la différence entre les arrivistes uniquement soucieux de leur propre carrière, usant de la politique comme d’un outil pour parvenir à leurs fins, et ceux ayant sincèrement à cœur leur travail, qui n’étouffaient pas sous le poids de leur propre ambition. Les politiciens entrant dans cette seconde catégorie étaient, hélas, des perles terriblement rares… Et plus ardu encore était de les placer dans de tels postes importants ! Les dénicher, les pousser, parfois les culpabiliser ou leur tendre un piège pour les lancer sur cette voie, tout cela représentait un travail des plus compliqués. Ce type de personne était glissante et possédait une trop forte tendance à nier ses propres capacités. Pour le peu qu’il en avait rencontré, difficile de leur mettre la main dessus sans devoir tricher et leur tendre des embuscades.

« Après, je comprend qu'une partie de mes supérieurs et des politiciens veulent me mettre en avant après ce que j'ai fait sur Taris et je peux accepter de jouer un peu ce rôle, monsieur. Mais pas si cela en vient à interférer avec mon commandement ou ma carrière. »

Abram ne répondit pas immédiatement, car le ballet des serveurs pour venir déposer l’entrée devant eux reprenait. Une danse rapide, parfaitement synchronisée, qui eut le mérite de se terminer en vitesse. Parfait. C’était aussi pour cela qu’il avait dédaigné l’option du restaurant, pour cette rencontre. Trop d’oreilles indiscrètes. Une entrée simple, composée d’une salade violette locale, riche en fibre, avec des œufs, quelques légumes grillées et une vinaigrette. Il espérait que ça soit à son goût, ayant remarqué que bien des personnes dédaignaient la simplicité pour l’ostentatoire, en gastronomie.

« Les mauvais exemples d’hommes et femmes politiques sont infiniment plus nombreux que celles et ceux, éloignés des feux de la rampe, accomplissant correctement le travail. Je conçois tout à fait que ce milieu rebute. »

Voire dégoûte. Une réaction logique… Il plia délicatement une feuille de salade, avec des légumes, avant de la manger. Son chef de maison faisait un excellent travail, à son goût, comme de coutume. Il avait exercé dans un grand restaurant de Coruscant, avant d’être renvoyé pour cause d’un caractère jugé trop sec.

« Cependant, il existe différentes manières d’agir et toutes ne sont pas à des niveaux élevées, loin s’en faut. C’est au contraire aux niveaux locaux que le manque de bons éléments se fait le plus ressentir. Les simples images de façade sont bonnes pour rassurer le peuple, sans rien de plus. Il manque des petites mains de l’ombre, capables d’agir sur certains secteurs, sans que nul n’ait besoin de les remarquer. C’est ainsi que l’Empire conserve la main sur bien des mondes, jugés insignifiants par les grands pontes. Réfléchissez à tout cela. La lutte militaire seule ne pourra guère empêcher l’Empire de se déliter un jour, si des rouages de la machine se grippent. »

Abram avait choisi son combat et la campagne à mener, tentant de renforcer avec ses propres moyens la machine impériale et la bonne santé du système. Les rangs devaient être resserrés, l’ensemble assaini. Il n’était, évidemment, guère le seul à mener une lutte active contre la corruption et pour le remplacement des têtes défaillantes, beaucoup de secteurs étaient concernés, cependant, leur influence globale était faible.

Abram retint un léger soupir, tout en dégustant tranquillement son plat. Tous ceux avec qui ce sujet était abordé reconnaissait, plus ou moins aisément par ailleurs, que les frontières impériales s’étaient d’ires et déjà grandement redessinées, de manière officieuse. La Bordure Extérieure était sacrifiée, mis à part ses régions encore fortement pourvues en ressources intéressantes et donc farouchement défendues. Mais qu’en était-il des autres ? De tous ces petits mondes sans ressources ou loin des passages commerciaux, autrefois tenus d’une main de fer par leur armée et qui étaient désormais de plus en plus abandonnés, afin de préserver la protection des planètes plus précieuses ? Bien qu’en apparence, ni ordres ni manœuvres ne commandaient de les délaisser, le résultat était bel et bien sous leurs yeux. Quant à l’Espace Sauvage… Une faible liste de mondes était concernée, tous sous blocus serré, car ces planètes restaient des nids à virus. Quelques autres mondes, eux aussi importants pour leurs ressources, restaient également protégés. Quant au reste, l’Empire ne faisait même plus semblant de s’y intéresser. Certes, ces régions n’avaient jamais bénéficié d’un intérêt particulier mais il y a quelques années encore, des patrouilles les parcouraient avec une grande régularité et attention.

« Et, honnêtement, monsieur, même si je voulais me mêler de politique, je ne suis pas dans une position si idéale pour cela. Vous le savez, je ne suis que capitaine de vaisseau, aux commandes d'un vulgaire croiseur léger. Pour qu'on commence à me considérer avec sérieux, il faudrait au minimum que je dirige un destroyer. Ce qui ne me sera pas accordé, sauf si j'accomplis des actes de bravoure, avant plusieurs années. Enfin, j'imagine que si vous me demandez de faire de la politique, vous avez une idée en tête, un plan à me proposer. Même si je ne peux vous garantir que je serais d'accord, je peux toujours écouter ce que vous avez à me dire. »

Oh, bien souvent, les personnes ne parvenaient en effet pas à accepter de se projeter dans ce genre de chose, même lorsqu’elles savaient parfaitement qu’elles pourraient pourtant agir pour le bien de l’Empire. Au fil des années, il avait appris à ne pas en être déçu, ni à se bercer d’illusions. Lassantes, parfois exaspérantes, ces conversations étaient parmi les plus compliquées à concrétiser.

« Que vous dirigiez un vulgaire croiseur ou un destroyer à la pointe de la technologie n’a guère d’importance, car il ne s’agit pas ici de remporter du pouvoir au sein de l’armée seulement, » commença-t-il après avoir reposé les couverts, croisant tranquillement les mains en la regardant paisiblement. « Vous ne devez sans doute pas ignorer qu’une large partie des grands amiraux ne sont justement pas des militaires aguerris mais plutôt des politiciens, par exemple. Rares sont ceux ayant gagné ce niveau de responsabilités par leur seul talent militaire. Il s’agit, en effet, d’un vaste milieux de serpents et d’arrivistes et ce n’est pas là le sujet principal. »

Il ne soulignait, simplement, que le fait que les compétences militaires n’étaient hélas pas le principal, dans de telles promotions, ce qu’il déplorait depuis bien longtemps. Un arriviste à un si haut poste de l’armée pouvait commettre des erreurs si grossières que personne ne serait étonné de voir leurs ennemis gagner brutalement du terrain après-coup.

« Il existe désormais un risque réel que l’Empire se rétracte sur lui-même, perdant officiellement des territoires, à commencer par la Bordure Extérieure. D’aucuns craignent même une fracture plus conséquente. Malgré le pessimisme de cette optique, nous devons nous y préparer, préserver ce qui peut l’être. C’est pour cela que nous recherchons à resserrer les liens et la coopération entre les dirigeants de multiples petits mondes et des officiers loyaux. Cela couvre, bien sûr, une approche militaire, mais aussi d’autres besoins. Des échanges d’informations plus complets et réguliers, concernant les amas locaux. L’assurance de rassurer les populations concernées et donc, in-fine, leur loyauté. Présenter à ces peuples deux visage, civil et militaire, afin de les préserver des griffes de la Rébellion. Soyons honnête, très souvent, les populations civiles n’ont aucune idée de ce que la Flotte Impériale fait et ne voit que les événements d’importance, telle la destruction de Manaan. Son image est déplorable et cela contribue grandement à la sédition. La méthode de feu Tarkin paye difficilement, sur le long terme. Il nous faut donc des officiers, encore accessibles car n’ayant justement pas cette aura de haut gradé corrompu, capables d’agir en coopération avec les politiciens. »

Elle devait parfaitement s’imaginer, désormais, à quel point cela était difficile à dénicher. Les officiers de son rang, voire légèrement supérieurs, avaient peur, le plus souvent. Ou estimaient que ce n’était pas leur travail et encore moins le problème, qu’ils pouvaient se contenter de poursuivre leur existence comme si de rien n’était. Sans réaliser que c’était justement le problème de tout le monde.

« Je nous vous demande aucune réponse immédiate, » conclut-il en prenant une gorgée de son verre. « Seulement d’accepter d’y réfléchir. »

« Que vous dirigiez un vulgaire croiseur ou un destroyer à la pointe de la technologie n’a guère d’importance, car il ne s’agit pas ici de remporter du pouvoir au sein de l’armée seulement. Vous ne devez sans doute pas ignorer qu’une large partie des grands amiraux ne sont justement pas des militaires aguerris mais plutôt des politiciens, par exemple. Rares sont ceux ayant gagné ce niveau de responsabilités par leur seul talent militaire. Il s’agit, en effet, d’un vaste milieux de serpents et d’arrivistes et ce n’est pas là le sujet principal. »

Cela se savait, bien sur, dans l'armée. Mis à part pour l'alien à peau bleue, les autres grands amiraux étaient soit des politiciens soit des ingénieurs placés là par l'Empereur dans un but politique et pour mieux contrôler la Flotte. Enfin, ce sont certaines rumeurs sur le sujet, une autre disant que ces nominations sont des récompenses ou pour le développement de super-armes etc... Bref, il est impossible que je sois sure de la raison derrière cela. Je n'en ai qu'une seule : aux yeux des politiciens -enfin la plupart-, un militaire n'a d'intérêt que s'il est au minimum capitaine de destroyer. En dehors de cela, il apporte peu de chose, et encore moins en étant une femme dans cette nation très patriarcale. Et je ne parle même pas quand il s'agit d'une femme qui refuse de faire des bébés comme l'Empereur le souhaite ! Je reçois encore régulièrement des messages m'incitant à le faire.

« Il existe désormais un risque réel que l’Empire se rétracte sur lui-même, perdant officiellement des territoires, à commencer par la Bordure Extérieure. D’aucuns craignent même une fracture plus conséquente. Malgré le pessimisme de cette optique, nous devons nous y préparer, préserver ce qui peut l’être. C’est pour cela que nous recherchons à resserrer les liens et la coopération entre les dirigeants de multiples petits mondes et des officiers loyaux. Cela couvre, bien sûr, une approche militaire, mais aussi d’autres besoins. Des échanges d’informations plus complets et réguliers, concernant les amas locaux. L’assurance de rassurer les populations concernées et donc, in-fine, leur loyauté. Présenter à ces peuples deux visage, civil et militaire, afin de les préserver des griffes de la Rébellion. Soyons honnête, très souvent, les populations civiles n’ont aucune idée de ce que la Flotte Impériale fait et ne voit que les événements d’importance, telle la destruction de Manaan. Son image est déplorable et cela contribue grandement à la sédition. La méthode de feu Tarkin paye difficilement, sur le long terme. Il nous faut donc des officiers, encore accessibles car n’ayant justement pas cette aura de haut gradé corrompu, capables d’agir en coopération avec les politiciens. »

Que l'Empire se rétracte, cela ne me dérange pas. J'ai toujours été d'avis qu'on ne devait pas gaspiller des moyens pour civiliser ces non-humains. C'est une perte sèche pour l'Empire, surtout qu'il n'y a aucune reconnaissance de ces peuples, beaucoup soutenant, ne serait-ce que passivement, les terroristes rebelles. Il est certes regrettable d'abandonner des mondes colonisés par des humains, comme Lothal, mais la majorité des mondes de la Bordure Extérieure sont alien, comme Ryloth. Ils réaliseront bientôt combien la vie était meilleure quand l'Empire les protégeait !

Quand à la doctrine Tarkin, je n'ai jamais caché ne pas en être une partisane. Détruire pour détruire, vu que c'est ça en résumé, n'a aucune élégance militaire, et montre que malgré ce qu'il aimerait faire croire, le grand moff, individu brillant sinon, n'était pas un militaire. Il était davantage doué pour comprendre les non-humains de la Bordure Extérieure et aurait du laisser à la Flotte le soin de gérer les aspects militaires. Quand à l'Etoile Noire, je la regrette surtout car elle aurait été idéale quand base mobile. Parfaite pour servir de zone de ravitaillement car très difficile à détruire. Pour ma part, j'avais un doute qu'une seule personne puisse l'avoir détruite, comme ça, avec une simple torpille à proton. C'était certainement de la propagande rebelle pro-jedi !

« Je nous vous demande aucune réponse immédiate. Seulement d’accepter d’y réfléchir. »

"Oh, j'y réfléchirais, monsieur. Même si je n'aime pas la politique, je ne suis pas idiote au point d'oublier son influence au sein de la Flotte." J'espérais juste qu'il n'essayera pas de profiter de son statut pour "accélérer" ma carrière. C'est déjà assez difficile pour une femme de gravir les échelons, alors si on se met à suputer que je les gagne parce qu'un moff me fait des faveurs, on va croire que je suis une "promotion canapé", et je détesterais cela. "Ais-je raison de penser que les personnes que vous voulez me présenter partagent vos idées, monsieur ?" Lui demandais-je en terminant cette entrée.

Abram hocha simplement la tête, tout en s’essuyant la bouche avec la serviette de soie. Soyons honnête, il n’attendait rien ou presque de cette entrevue. Après avoir été déçu si souvent sur ce terrain, avec un trop grand nombre de militaires estimant soit que ce n’était pas leur problème, soit qu’ils ne pouvaient rien faire sans même essayer, mieux valait ne rien espérer. Qu’elle accepte d’y penser, si du moins c’était réel et non pas une simple formule de politesse pour couper court à la demande, il s’agissait déjà d’un progrès. Il comprenait, bien sûr… Les domaines, bien qu’entremêlés de force par le système, n’étaient pas compatibles en l’état. Mais ils devaient pourtant coopérer, l’un ne pouvait aller sans l’autre et seul le pouvoir politique avait liberté d’enclencher la force du pouvoir militaire.

« Ais-je raison de penser que les personnes que vous voulez me présenter partagent vos idées, monsieur ? »

« Si tel n’était pas le cas, cette conversation n’aurait pas un grand intérêt, » sourit-il doucement.

Il demeura silencieux, le temps que le ballet des serveurs reprenne discrètement efficacement, pour débarrasser les assiettes d’entrée et passer à celles du plat de résistance. Plus copieux et raffiné, de la viande daim, accompagné de purée de légumes, de pois et d’une sauce forestière. Le tout servi avec un vin doux et du pain de sésame. Le plat favori de sa défunte épouse, qu’il aimait faire servir lors de repas privés comme celui-ci. Son regard glissa de nouveau sur l’un des tableaux la représentant, comme attiré par un aimant, présent dans cette salle comme dans toutes les autres de la demeure. Son doux visage ornait les lieux en permanence, il vivait dans son souvenir. Une fois les serveurs repartis, il reporta son attention sur son invitée.

« Avez-vous déjà eu l’occasion de vous rendre sur Shulstine V ? Au cours de votre réflexion, peut-être aurez-vous l’envie d’effectuer quelques recherches sur ce monde. Sans que cela ne vous engage à rien, bien entendu. Elle se trouve sur la route commerciale de Perlemian et a le malheur d’ainsi attirer l’attention de nombreux groupes de pirates. Cela dit, la Flotte n’y possède pas une mauvaise réputation, notamment grâce aux efforts du colonel Frat, dans ce secteur. Des efforts reconnus par les locaux, entendons-nous bien. »

Si elle devait avoir l’occasion de le rencontrer, peut-être sera-t-il plus simple de lui faire envisager les choses sous un nouvel angle ? Entre soldats, après tout… Enfin, encore fallait-il qu’elle veuille ne serait-ce que glisser un demi-orteil dans le milieu, pour en tester la température, ce qui n’était pas gagné. Il découpa ensuite un morceau de viande, pour le déguster tranquillement.

Le moff confirma mes craintes : c'était bien un guet-apen politique dans lequel j'étais tombée. Pas uniquement le repas, mais aussi la soirée qui s'ensuivra ! Cela avait été ma crainte première en venant ici et mon hôte, tout sourire, semblait s'en réjouir. Enfin, pensais-je en respirant l'odeur du plat principal, il y a un bon côté : un excellent repas ! Je n'en ai pas eu de tel depuis mon dernier passage sur Coruscant.

« Avez-vous déjà eu l’occasion de vous rendre sur Shulstine V ? Au cours de votre réflexion, peut-être aurez-vous l’envie d’effectuer quelques recherches sur ce monde. Sans que cela ne vous engage à rien, bien entendu. Elle se trouve sur la route commerciale de Perlemian et a le malheur d’ainsi attirer l’attention de nombreux groupes de pirates. Cela dit, la Flotte n’y possède pas une mauvaise réputation, notamment grâce aux efforts du colonel Frat, dans ce secteur. Des efforts reconnus par les locaux, entendons-nous bien. »

Je sais que ce n'est pas très poli mais je l'écoutais, tout en mâchant les yeux fermés pour savoir d'autant mieux la viande, ainsi que la purée de légumes. C'est idiot mais j'ai l'impression de mieux apprécier les plats ainsi, et comme celui-ci est exceptionnel, il faut le dire, je veux en savourer chaque bouchée. Du coup, je me retrouvais à ne regarder Helcher que le temps de découper ma viande ou de prendre de la purée et d'amener cela à mes lèvres/

"Je crains de n'avoir entendu parler ni de l'un ni de l'autre, je m'en excuse."

C'était plus poli de s'excuser, même si ce n'était pas un tort réel, auprès d'un supérieur, surtout quand on m'offre un plat limite divin. Me renseigner sur cette planète, Shulstine V, ne serait pas difficile car elle est surement dans la base de donné du Xerxès. Par contre, se renseigner sur un officier supérieur l'était davantage. On n'obtient pas le dossier d'une personne plus haute gradée que vous ainsi. Je lâchais un soupir mental, rabaissant mon couteau et ma fourchette pour couper un morceau, et le mélanger avec la purée.

"J'imagine, si je recevais un ordre de mission officiel et urgent m'envoyant là-bas, qu'il me serait possible de discuter un peu avec le colonel Frat, monsieur."

Je n'aimais pas faire ce genre de concession à un politicien, mais je pouvais bien le faire en remerciement du repas. J'avais, certes, déjà promis de réfléchir à son offre mais j'avais le sentiment que parler à ce Frat en faisant parti. Ecouter plusieurs sons de cloche à parfois son utilité, disait un dicton de pêcheur de chez moi.

Connaissance sur Shulstine V
)> Echec
Est ce que je connais personnellement le colonel Frat ? (8 ou moins)
)> 10 donc non
Si oui, ma relation avec lui (petit, c'est bien, gros mauvaise)
Si non, le connais-je de réputation ?
)> 18

« Je crains de n'avoir entendu parler ni de l'un ni de l'autre, je m'en excuse. J'imagine, si je recevais un ordre de mission officiel et urgent m'envoyant là-bas, qu'il me serait possible de discuter un peu avec le colonel Frat, monsieur. »

« Sans nul doute, capitaine. »

Il ponctua cette simple réponse en prenant une petite gorgée de vin, avant de poursuivre son repas. Inutile d’être trop insistant, les choses allaient se faire et il savait que les soldats ‘aimaient guère qu’on leur mette trop sous le nez les manœuvres de ce type, bien qu’ils sachent pertinemment qu’elles avaient lieu. Personne n’aimait se faire forcer la main, y compris lorsque certaines concessions étaient acceptées. Plus ou moins de bon gré. Il passa donc sur un autre sujet, autant pour détendre l’atmosphère qu’en signe de bonne volonté, indiquant qu’il ne comptait pas jouer contre elle mais avec elle. Tout en poursuivant sa dégustation, il se permit de porter la discussion sur le système en question et lui faire part de ce qu’il en savait. Bien entendu, elle pourra retrouver aisément des informations, par elle-même, il jugeait simplement plus poli de la tenir informée en amont. Shulstine V était un monde sans histoires, majoritairement peuplé d’Humains, où l’insertion sociale et professionnelle était aisée. Elle ne devrait guère s’y sentir perdue.

Il lui parla également du colonel Frat, lors du dessert, un soufflé aux pommes accompagné d’une crème, ainsi que de fruits frais. Un homme qu’il jugeait, personnellement, appréciable, bien qu’il ne plaise pas à tout le monde. Il ignorait son âge exact, bien que l’homme avait également dépassé la soixantaine depuis un moment. Un soldat d’expérience, somme toute, qui s’était engagé très jeune pour la défense et les intérêts de son secteur, avant de poursuivre ce travail lors de l’avènement de l’Empire, sans discontinuer. Il était devenu plus rare qu’il quitte Shulstine V, désormais, pour la simple et bonne raison que des ennuis chroniques de santé, accentués par l’âge, le restreignent de partir pour de longues missions. Si cela ne l’empêchait pas de préparer des opérations de terrain ou forger de nouveaux plans, ce retrait contraint lui pesait. Abram l’avait deviné, en discutant avec lui, certaines tournures de phrases ou regards ne trompaient guère.

La conclusion du repas, ainsi que le café, se firent sur quelques échanges plus anodins, concernant les colonies et leur situation. Avec tout cela, elle devrait être mieux armée pour appréhender la suite…

Aaah, si seulement tous les briefings pouvaient être comme cela, se faire autour d'une bonne table. Hélas, la plupart du temps, on pouvait s'estimer heureux d'avoir droit à un café totalement passable. Franchement, si j'étais amiral, j'organiserais des repas de travail avec mes subordonnés directs, voir avec quelques officiers de rang inférieur pour les habituer à ce genre de moment. Mais il faudra aussi que je me trouve un bon cuisinier, humain de préférence ou un droid à la rigueur.

J'écoutais non pas religieusement mais avec attention les explications du moff sur cette fameuse planète. C'était un monde visiblement fidèle à l'Empire. Un monde aisé où le travail ne manquait pas. C'était une bonne chose de voir un endroit industrieux, bien loin des nombreux à être oisifs comme Tatooine ou Bespin. Heureusement que l'Empereur a définitivement coupé les ponts avec ces mondes inutiles, source de dissidences et de corruptions ! Shulstine V semblait être un bon endroit, digne d'être protégé.

Quand au colonel Frat, il avait le parcours d'un milicien, vétéran probable de la Guerre des Clones, qui s'était engagé dans l'armée impériale afin de pouvoir continuer à protéger son monde. Visiblement, s'il souffrait de graves problèmes de santé, il avait du être gravement blessé à de nombreuses reprises, ce qui aurait poussé nombres d'individus à abandonner leur carrière et prendre leur retraite à cet âge. Je trouvais que c'était signe d'abnégation, ou de cupidité. Une rencontre avec lui saurait me convaincre de son honnêteté ou de sa malveillance, je pense. Enfin, si le moff parvint à détourner mes ordres de mission pour ce faire, ce qu'il doit surement pouvoir accomplir aisément. C'est un homme influent, après tout, même s'il n'est pas au sommet de la hiérarchie informelle des Moffs.

Après une discussion plus simple sur la situation de la région du moff, nous nous levâmes. Il était temps d'aller rejoindre la petite fête organisée par mon hôte. Je n'y allais pas de bonne grâce mais je ferais un effort, par égard pour Helcher mais aussi pour l'honneur de la flotte et du Xerxès. Un capitaine doit savoir tenir son rang, après tout. Même si on n'avait pas le standing de l'académie royale de Coruscant et la possibilité de participer à un bal au Palais Noir, on avait eu des cérémonies similaires sur Carrida, quoi que moins guindée. Et puis, ma famille avait accepté ce genre de chose aussi chez moi. Je savais donc quoi faire, même habillée en civil. Je me mêlais donc à la foule, une fois abandonnée par mnotre hôte, en discutant avec aisance, s'en m'en rendre compte, avec les notables de la région galactique ou des collègues de l'armée et de la flotte présent. J'avais constamment un verre à la main, toujours le même car je buvais peu,. Arrière-grand-papa conseillait toujours de ne jamais boire dans une fête, ou alors en petite quantité par politesse.

Participation à la fête
)> 3