Trouver sa place ( Nuru)

Trouver sa place, tenter de s'adapter à la vie à la base sur Niruan, mais aussi avec les autres membres de Fid. S'adapter aussi à une vie plus active et ne plus avoir besoin de se cacher de l'Empire.

Même si cela faisait quelques mois que j'étais de retour sous le service de Thrawn et loin des mondes Mandalorien, j'avais toujours du mal à me sentir à ma place. Certes, j'avais vécue une année à peu près tranquille  après le départ de Boba, mais l'Empire avait finit par retrouver ma trace, donc j'avais dû plier bagages et repartir.

Ce n'était que par le plus grand des hasards, une chance dingue qui semblait être revenue, que j'étais tombée sur l'un des hauts gradés de l'Amiral. Saisissant au vol sa présence, je lui avais expliqué mes problèmes et acceptés avec plaisir de repartir avec lui.

Sauf que je ne m'étais pas attendue à finir sur un monde aussi différent, tellement à l'opposé de se que je connaissais que c'était un peu déstabilisant au départ, mais tellement agréable de pouvoir profiter autant de la nature et de la forêt entre deux petites missions ou entre deux remises à niveau.

Hélas, le plaisir de découvrir un peu ce monde, avait finir par être coupé par de nouveaux problèmes galactiques. Comme si cette fichue pandémie, n'avait pas déjà secouer la galaxie, une autre tuile touchait les différentes planètes. Sortir dehors était hélas devenu impossible, profiter du soleil couchant encore plus, donnant une sensation d'enfermement perpétuel.

Et le temps avait continuer à avancer, sans que je ne trouver réellement l'envie de rester ici au lieu de retourner sur ma planète natale, ou même ailleurs du moment que j'étais loin de l'Empire.

J'avais trouvé un autre monde, une royauté assez étonnante par une situation bordélique d'un crash de vaisseau, mais en soit, le temps passer la bas avait été agréable et je serais restée avec plaisir. Cependant, en mon âme et conscience profonde, je ne pouvais pas rester cacher alors que l'Empire continuait de rendre la vie des gens impossible.

Pour évacuer ma solitude, je m'enfermais alors au milieu des livres, notant ce que j'avais découvert sur cette nouvelle planète pour garder une trace du voyage et de cette rencontre. J'étais assez surprise de voir qu'il y avait encore des planètes neutres et sans trace de l'Empire.

M'étirant de tout mon long, je pris une gorgée de café avant d'aviser l'heure avancée de ce début de soirée. Encore une fois, je n'avais pas fait attention au temps qui passe et avait sauté le dîner. J'étais totalement seule au milieu de mes notes, lorsque un bruit me sortie de mes pensée.  

Qu'est ce qui peu faire autant de bruit à cette heure ci ?

Laissant mes notes, je me levais pour me diriger vers la source de ce bruit nocturne pour savoir ce qu'il pouvait bien se passer

Anya était blottie dans une écharpe de portage, contre sa maman, profondément endormie, avec son poing ramené contre sa bouche. Nuru ne pouvait juste pas s’empêcher de souvent l’admirer, fasciné. Il la trouvait tellement mignonne ! Il pouvait même lui donner son biberon, de temps en temps, dans la journée. Syal se mit sur la pointe des pieds pour attraper des livres, un peu plus haut, en marmonnant qu’il n’y avait pas encore beaucoup de romans agréables à lire, ici, même si la plupart des soldats prenaient le soin d’en rapporter, à l’occasion, quand ils partaient en mission. Ils venaient juste de finir de manger, alors que papa avait été retenu en entraînement. Il attrapa un autre livre, que Syal pourrait peut-être apprécier, pour ce soir. Elle le feuilleta un moment, visiblement peu enjouée, puis haussa les épaules en disant que ça se tentait.

"J’aimerai bien que mon frère puisse m’en envoyer, de son côté," soupira-t-elle en le mettant sous son bras, l’autre posé autour d’Anya. "Il aurait plus de facilités à en dénicher."

"Pourquoi il ne pourrait pas ?"

"Ce n’est pas simple, de se contacter, encore moins pour ce genre de choses. La guerre complique tout, les prises de contact doivent être prudentes. Pour des sujets aussi peu essentiels, ce n’est pas une priorité. J’ai moins pu lui faire parvenir des photos et des nouvelles, c’est déjà ça. Tu veux rester un peu, ce soir, ou tu veux rentrer ?"

"Je rentrerai tout à l’heure."

"Pense à refermer la porte à clé, si je dors déjà, quand tu reviendras. Mais bon, Soontir sera sans doute rentré entre-temps. A tout à l’heure."

Il fit un petit signe de la main, lorsqu’elle repartit à l’appartement. Nouveau, d’ailleurs, ils avaient changé pour un plus grand. De son côté, il repartit fureter dans les rayonnages, à la recherche de livres écrit dans sa langue maternelle, si possible sur des sujets simples. Il tenait à en lire un peu, histoire de se familiariser toujours plus avec la langue, la maîtriser. Désormais, il connaissait bien l’alphabet, commençait à former des phrases simples, apprenait des mots… Pas encore de quoi tenir une conversation, même simple, mais c’était un début. Il finit par un trouver un et pour le peu qu’il put commencer à en déchiffrer, on dirait un traité militaire. Ça risquait d’être difficile… Il le reposa, un peu dépité. Les rares livres en Cheunh n’étaient que des trucs militaires. Bon, normal, dans une base militaire, mais quand même.

Sinon, écrits en Basic, il y avait peut-êtres d’autres encyclopédies ou volumes éducatifs, qui l’intéresserait. Au moins, là, il y avait certainement plus de choix. Il se rendit dans le bon rayon, plus loin dans le fond de la salle, après avoir contourné l’espace dédié aux tables d’études et aux ordinateurs. Il commençait juste à regarder plus en détail lorsqu’une militaire Twi’Lek, aperçue de loin tout à l’heure, s’approcha sur le côté, puis lui demanda ce qu’il cherchait. Il avait l’air si perdu que ça ? Ou bien elle grognait intérieurement de voir un enfant ici ?

"Des livres sur les plantes médicinales," répondit-il malgré tout, en pointant le rayon du doigt. "S’il y en a, vous le savez ? Vous êtes responsable de la bibliothèque ?"

"Ils ne sont pas en rayons. Un a été emprunté ce matin et j'ai le second à ma table de travail. Non, je ne suis pas la responsable, mais je passe beaucoup de temps ici, alors je connais beaucoup de livres à disposition."

Il n’y en avait que deux… ? Même ça, ce n’était pas encore très développé, alors que ça faisait partie des secteurs essentiels ? Ou alors, ce n’étaient que des ouvrages grand public, le reste était à l’hôpital de la base, en papier ou dans les bases de données. Il la suivit, jusqu’à l’îlot central où étaient posées les tables et le matériel informatique. Il ne semblait pas y avoir grand-monde d’autre, elle s’était mise dans un coin et il n’aperçut qu’une seule autre personne, assise à une autre table à l’autre bout de la bibliothèque, occupée à taper rapidement sur un ordinateur. Il récupéra le livre qu’elle lui tendit et la remercia, en se disant que ça devrait déjà l’occuper sur pas mal de soirées, le temps de lire et étudier ce qu’il pouvait. Et puis, maman pourra l’aider aussi, ce n’est pas comme s’il pouvait déjà accéder à des nouveaux d’études très compliqués.

D’ailleurs, quand il sera plus grand, s’il continuait sur cette voie, où pourra-t-il apprendre… ? Le commandant s’occupait de l’école primaire, ici, il apprenait en plus le Cheunh avec sa tutrice, mais ensuite ? Comment continuer, en faire plus ? Il n’y avait pas d’école comme au temple, pour les plus jeunes, pas d’autres professeurs, ça restait une base militaire… Il reposa le regard sur le livre, commençant à le feuilleter, pour s’en faire une première idée. Peut-être qu’il ne devrait pas se poser autant de questions… L’école « classique » du Temple lui manquait un peu. Il aimait cette ambiance, installé avec tous les autres, devant des professeurs toujours différents. Bien plus que les entraînements physiques, d’ailleurs, les cours au sabre. Il s’en sortait, dans ces derniers, mais préférait quand même apprendre avec des livres.

"Le livre est très poussé sur le sujet, mais il est complété par de fidèle illustration de son auteur. Elles sont très bien détaillés et peuvent aider à la compréhension."

Trop poussé pour lui, à son niveau, semble-t-il… Il devrait plutôt voir ça avec maman. Ou papa, lorsqu’il était là. C’était normal, ici, qu’il n’y ait pas trop de livres pour les débutants. Des fois, il aimait bien imaginer pouvoir découvrir ça avec quelqu’un un peu plus âgé que lui, mais pas un adulte. Il se disait que ça serait sympathique… Il ne devait finalement que regretter ses amis, au temple, finalement. Penser qu’une majorité d’entre eux avaient également dû être tués lui nouait la gorge et il essayait de ne pas trop y penser.

"Pourquoi vous l’aviez étudié, celui-ci, vous voulez devenir médecin ?"

Il releva la tête pour la regarder, tout en posant la question. Il en avait vu plusieurs, déjà, lire ce genre de chose par simple curiosité ou par plaisir, dur, donc, de faire la différence entre ceux-là et ceux qui étudiaient plus sérieusement. Même si, les trois quarts du temps, il en voyait surtout plein occupés à apprendre le Sy Bisiti, devenu la seconde langue « officielle » de la base et visiblement, obligatoire désormais.

"Non pas du tout. Vois-tu, j'ai eus l'occasion de découvrir par hasard une planète que je ne connaissais pas réellement, alors j'ai pris beaucoup de notes sur le sujet. Je me sers de ce livre par exemple pour ce qui concerne la flore de la planète pour comparer avec celle que nous connaissons déjà et celle dont nous n'avons encore pas connaissance."

Ça lui rappelait une question qu’il avait posé, au tout début, à son maître. Est-ce que quelqu’un avait déjà visité toutes les planètes de la galaxie, voire même de l’univers, est-ce qu’elles seront toutes connues un jour et est-ce qu’on pourra toute les visiter ! Il avait juste sourit, répondu que ça sera peu probable étant donné leur nombre mais qu’il pouvait au moins en apprendre beaucoup sur celles connues. Mais que tomber sur des mondes encore inexplorées, cela arrivait en permanence, tant ils étaient nombreux. Ça le fascinait et dans le même temps, il ne commençait qu’à peine à réaliser qu’un recensement complet était impossible. Certaines planètes solitaires, jamais prises par l’attraction d’une étoile, voguaient sans bruit ni lumière dans l’immensité de l’espace. Comment les découvrir sans tomber dessus par hasard ? Un hasard impossible, tant la galaxie était immense.

Il devait bien y avoir une base de données, quelque part, ici, pour ce genre de choses, non ? Pour noter tout ça et l’ajouter aux autres sujets d’études ? Il trouvait un peu bizarre que ça soit juste l’équipe médicale qui ait récupéré ce qu’elle avait noté ou que ça soit juste mis dans un seul livre. Centre militaire ou pas. Même au Temple, toute une section de la bibliothèque était dédiée à la collecte de ce genre de données, leur conservation et enfin, leur étude. Et ça arrivait tout le temps, partout, n’importe quel centre d’études ou de recherches, jusqu’aux petites bibliothèques, avaient ça comme travail.

"Si tu as des questions, je me ferais un plaisir d'y répondre au mieux et sinon, nous pourrons toujours faire des recherches pour compléter les lacunes."

"Oh, oui, j’ai un professeur maintenant, pour ces cours."

Il l’appréciait beaucoup d’ailleurs ! Le commandant était d’une patience à toute épreuve et en plus, il expliquait bien. Il avait fallut un bon temps d’adaptation, par contre, le temps de voir avec où il en était, le rythme et la méthode. Il s’occupait en même temps de Gal et Anne, avec des cours différenciés, bien sûr. Même si c’était souvent chargé, il aimait bien ça, d’autant plus qu’il se sentait un devoir de rattraper les trop nombreux jours où il était resté coincé au lit, depuis son arrivée par les failles.

"Comment vous êtes arrivée ici ?" demanda-t-il ensuite, curieux. "Vous avez déserté, vous aussi ?"

"Nous sommes tous des déserteurs ici en fait. Sauf que certain c'est un choix, d'autres, c'est une façon de continuer de rester libre. Moi, je dirais que c'est surtout ma chance folle et insolente dont je fais preuve parfois qui m'a sauvé la vie plusieurs fois, qui m'a aidé à rentrer à la maison. Je doute que ma vie tordue soit intéressante à raconter, mais bon pour te donner une idée, je suis née avant la guerre des Clones et l'Empire, mais pas de beaucoup."

Une réponse qui lui fit réaliser que s’il avait vécu, Nuru aurait dû avoir une bonne dizaine d’années de plus qu’elle au compteur… Y penser lui faisait toujours aussi bizarre… Il se demandait si ça n’aurait pas été plus simple, finalement, d’atterrir dans un futur encore plus lointain ! Et ne pas, ainsi, croiser des personnes qui étaient à la fois de son temps et non, parce qu’il avait été arrêté en pleine course, suspendu à jamais dans la mort, avant d’être recraché ici. Tout ça lui donnait régulièrement mal à la tête et il n’arrivait pourtant pas à s’empêcher d’y réfléchir.

"Tout le monde a une vie tordue, j’ai l’impression."

En tout cas, c’était la conclusion à laquelle il en était arrivé, à force d’entendre ci et là des brides de vie et de souvenirs de la part des uns et des autres. Il n’avait encore croisé personne qui soit parvenu à avoir une vie tranquille. Et ne parlons même pas de ceux qui, à travers de leurs simples physiques, hurlaient sans le vouloir qu’ils avaient eu une vie particulièrement affreuse et douloureuse. Et il y avait le général… Bien qu’il soit occupé à travailler avec cette nation, Nuru en avait peur et cherchait à l’éviter. Il savait très bien que c’était lui, qui avait attaqué le Temple, à la fin de la guerre. Il savait que c’était un Sith. Deux raisons largement suffisantes pour ne pas croiser son chemin, quoi qu’il advienne. En bref, à côté de lui, tout le monde apparaissait plus agréable.

"Si votre d’avant ne vous correspondait plus, pourquoi vous êtes restée soldat, alors ? Et pas une autre vie, plus tranquille et loin de tout ?"

Il s’interrogeait souvent là-dessus car personne ne semblait avoir les mêmes raisons. Pour beaucoup, il avait le sentiment que ça venait de la rancœur et un besoin de vengeance, pour ce que l’Empire leur avait coûté. D’autres semblaient suivre le mouvement car ça leur apportait de la stabilité, tout simplement. Et encore plein d’autres choses…. Les adultes ne s’en rendaient pas compte mais lorsqu’ils discutaient entre eux, ils lâchaient sans le vouloir beaucoup d’indices. Et Nuru savait écouter.

Peut-être que Nuru avait juste du mal à réaliser ce qui était arrivé, pour d’autres comme pour lui, que c’était donc gonflé de sa part de trouver la vie des autres étrange ou tordue, alors qu’ils avaient littéralement perdu la leur et n’avaient plus rien à faire ici, tout court. Que les seuls anormaux du tas, finalement, c’était eux. Déjà que la Force à elle seule les rendaient aberrants aux yeux de beaucoup, si on rajoutait un truc aussi improbable que voyager dans le temps depuis son ancienne vie ou carrément depuis sa propre mort… Il pinça un peu les lèvres, préférant encore ne rien ajouter de plus sur ça. C’est que ça le perturbait déjà suffisamment, lorsqu’il y réfléchissait. Il se demandait si tous les autres soldats pensaient de cette façon, eux aussi ? Peut-être même que ça les angoissait et qu’ils se disaient que les gens revenus de la mort ne devraient pas être acceptés ici.

"Je n'aime pas rester à ne rien faire et vivre tranquillement dans mon coin. Je pense que comme beaucoup, je veux retrouver une galaxie stable sans conflits, ou du moins, avec le moins de conflits possible. J'ai toujours été soldat, même si à la suite d'une blessure, j'ai dû mettre ma vie en pause pendant une année. J'ai crue devenir folle à ne rien faire et à simplement profiter du calme sur une planète lointaine. Et toi, tu sais ce que tu aimerais faire quand tu seras plus grand ?"

"Je ne sais pas trop. J’aimerai bien soigner des gens."

Ne plus pouvoir se contenter de répondre « Chevalier Jedi et participer aux affaires de l’Ordre » restait assez étrange. Peut-être qu’il n’aurait même pas pu travailler à l’infirmerie car en-dehors des droïdes y étant affectés, les Jedi y travaillant possédant tous des dons particuliers, en soin avec la Force. Ce qui n’était pas son cas, personnellement, il envisageait plutôt la méthode traditionnelle. Enfin, il avait le temps… Peut-être. S’il n’était pas rattrapé par une faille d’ici là. Voyant l’heure tourner, il récupéra le livre, puis remercia la jeune femme pour cet échange, avant de filer. Rentrer pour découvrir que son père endormi encore tout habillé et l’uniforme à moitié en vrac sur le canapé, sa mère occupée à lire un peu plus loin. Une image apaisante. Il alla poser le livre dans sa chambre puis se prépara, pour aller dormir également.