Aller de l'avant. [Amara Tseen]

Les derniers rapports, de la part du commandant Sven, étaient… Surprenants, c’est le moins qu’on puisse dire. Il avait eu un nouvel échange en privé avec le lieutenant-colonel Persec, l’impérial en charge du secteur et de la surveillance de Trelor, ainsi que de sa planète jumelle Pochi. Échangeant des informations précieuses sur les activités des pirates relevées dans le secteur et fournissant de nouvelles indications sur les prochains passages extérieurs de patrouilles impériales, devant les ravitailler et contrôler leur travail, afin que tout élément suspect puisse être écarté en amont. Cela arrivait de plus en plus souvent… Ces équipages, à demi-délaissés par l’Empire dans ce travail de surveillance, souffraient de moins en moins de l’influence du Noyau et de plus en plus de celle de la Coalition. Amara aurait apprécié pouvoir s’y rendre elle-même, las, ses prochaines missions seront plutôt tournées vers les Régions Inconnues. Revenait ainsi à certains de ses subordonnés la charge de s’occuper de l’Espace Sauvage. Ces récents relevés leur permettront autant d’éviter tout contact inutile avec les troupes impériales qu’assurer une surveillance efficace.

Elle termina la lecture du rapport, puis le travail allant avec, avant de remettre sa veste d’uniforme correctement puis quitter son bureau, pour se rendre à son rendez-vous. Au passage, un rapide coup d’œil sur tout le secteur dédié aux entraînements, bien que cela impose un détour, afin de s’assurer que tout était paisible et sous contrôle. Récemment, elle s’était énervée contre quelques imbéciles, censés avoir été mis au repos, venir s’exercer quand même, les chassant vertement de là en leur rappelant les règles élémentaires de sécurité. Un soldat blessé prenant consciemment le risque de se blesser encore plus et donc d’être absent encore plus longtemps était d’une stupidité sans nom ! Un tel laxisme, laissé par celui qu’elle remplaçait actuellement, était insupportable, les dojos n’étaient pas des salles de jeux. Tout comme un entraînement sérieux ne pouvait être considéré avec une telle légèreté. Cette inspection achevée, elle reprit finalement la route des bureaux, devant se rendre à celui du colonel Yularen.

Les salutations formelles faites, une fois la porte refermée et le calme revenu, elle accepta un café avec plaisir, puis s’assit tranquillement dans l’un des fauteuils. Voilà longtemps qu’elle n’avait plus revu le colonel, du moins, plus de quelques secondes, le temps d’un bref salut au détour d’un couloir. Tout en lançant la préparation du café, il se retourna, lançant être satisfait du travail mené avec le capitaine Fel. Amara lui rendit un petit signe de tête, en réponse, ainsi qu’un bref sourire. Ce qui était, pour elle, déjà énorme. Elle le remercia pour la tasse de café, ajoutant un morceau de sucre.

« J’ai cru comprendre que vos méthodes l’avaient quelque peu déstabilisé, de premier abord. J’ose espérer qu’il n’a pas été trop agaçant, depuis son retour de Naporar ? »

« Le plus agaçant est le temps qu’il met à comprendre le rôle qu’il doit prendre ou les responsabilités qu’il doit tenir, » soupira-t-elle en tout en touillant le café. « Il est encore heureux qu’il parvienne à s’y mettre sérieusement, une fois le nez collé dans la réalité. Bien que cela prenne toujours bien du temps… Il reste incapable de réaliser l’influence qu’il peut avoir sur les autres ou sur les événements. Sans même parler de son instinct de survie particulièrement déplorable. S’il n’était pas si doué en pilotage, il ressortirait paraplégique de chacune de ses missions sur le terrain et de certains entraînements. De plus, j’ai pu constater qu’il n’a pas même réalisé la gravité de la tentative d’empoisonnement à son encontre. Il pourrait faire mieux et plus, en se comportant enfin comme un officier responsable. »

Elle s’interrompit pour boire une gorgée de café, posée tranquillement malgré l’agacement ressenti vis à vis du cas de Fel. A ses yeux, c’était du gâchis, bien sûr qu’il pourrait être utile sur bien d’autres types de missions, s’il se décidait à ouvrir les yeux et se comporter normalement ! Il aurait décidément fait un excellent contrebandier, voire un pirate. D’autant plus que selon son dossier, ce n’était même pas lui mais sa famille, qui l’avait jeté à Carida.

« Ceci étant, il demeure capable de mieux faire les choses, une fois cadré. Cependant, cette histoire dans l’Ascendance me pose question. L’enquête menée n’a rien donné, personne ne semble savoir qui a voulu le tuer. Je le soupçonne plutôt d’avoir mis le doigt dans un problème ne concernant que les Chiss et qu’il n’a pas voulu en parler. Pour on ne sait quelle raison. Une telle situation pourrait très vite dégénérer. »

Il était vrai que le capitaine Fel avait tendance à mettre du temps avec de comprendre pleinement les responsabilités qui allaient avec sa fonction. Yularen ne savait pas s’il était tout simplement trop naïf pour s’en rendre compte, ou s’il n’en avait simplement complètement rien à faire. Peut6être était-ce un savant mélange des deux, juste assez de désintéressement, de flemmardise vis-à-vis des obligations allant avec l’autorité pour engendrer cette lenteur, et son comportement parfois proche de l’infantile. Monsieur avait peut-être en effet eu trop l’habitude, depuis son plus jeune âge, de se voir propulser dans ses activités au-delà de l’acceptable. Il faut dire que, de ce qu’il en avait appris, ses parents avaient été plutôt irresponsables dans son éducation. Ah, ces corelliens ! S’ils savaient se montrer particulièrement résilients et coriaces, ils n’en restaient pas moins de véritables imbéciles sur certains points. Une chance pour eux que leur monde soit si important et influent au sein du Noyau, auquel cas Sidious et Tarkin leur aurait sans doute fait subir le même sort que Manaan… Heureusement pour tout le monde, il en avait été autrement. Lui-même n’aurait jamais cautionné un tel acte. Tout comme Manaan avait marqué une rupture supplémentaire envers l’Empire de Palpatine.

Fel était encore un cas à part, et beaucoup se demandaient comment il avait pu ne pas se faire radier ou envoyé dans un camp de redressement durant son service sous l’Empire là où d’autres n’avaient pas eu cette même chance. Solo, pour ne prendre que lui, était le parfait exemple de ce qui aurait dû lui arriver plus tôt. Heureusement que certains avaient été là pour le tirer d’affaire, en se montrant conciliant. Encore aujourd’hui, il devrait plutôt s’estimer chanceux que certains prennent le temps de s’occuper de lui, et de l’aider à s’améliorer. Mais bon, il était bien connu que le patient refuse toujours d’aller voir son médecin jusqu’à ce qu’il ne soit trop tard. Soontir Fel n’y faisait aucunement exception. Encore une fois, le cadrer restait possible, à condition qu’il l’accepte. Pour le moment, et à en écouter son invitée, ce n’était pas encore gagner. Ses propres informations allaient en ce sens. S’il fallait el secouer pour obtenir des résultats, alors soit, le confier à l’amirale avait été le bon choix.

« Ceci étant, il demeure capable de mieux faire les choses, une fois cadré. Cependant, cette histoire dans l’Ascendance me pose question. L’enquête menée n’a rien donné, personne ne semble savoir qui a voulu le tuer. Je le soupçonne plutôt d’avoir mis le doigt dans un problème ne concernant que les Chiss et qu’il n’a pas voulu en parler. Pour on ne sait quelle raison. Une telle situation pourrait très vite dégénérer. »

Il hocha doucement la tête, il était vrai qu’il n’y avait rien à redire aux résultats de Fel. Si la méthode, elle, restait discutable, le travail était fait. Ce n’était d’ailleurs pas là le problème, en finalité. C’était son incapacité à se rendre compte des risques qu’il prenait, et des dangers qu’il faisait encourir à ses camarades en agissant ainsi. Alors oui, cela était souvent payant parce que leurs adversaires eux-mêmes se demandaient bien si ce type n’était pas simplement cinglé, ce qui rendait leurs réactions caduques, et inadaptés. Mais il suffirait d’une seule fois, d’un seul instant pour perdre cet atout pour de bon, et provoquer une catastrophe.

« Il est connu qu’un groupe anti-sensitif possède une base solide au sein de l’Ascendance. Ils ont déjà mené des actions en ce sens, qui ont manqué de peu de réussir. » commenta-t-il, en se demandant bien si Jinzler n’était pas elle-même Corellienne de naissance, pour être elle-même aussi inconsciente et décalée de la réalité. Comment pouvait-on être victime d’une tentative de meurtre et se dire ensuite que « Boarf, ce n’est pas si mal » ? « Il est possible que certains propos qu’il ait pu tenir les aient vexés, ou amenés à croire qu’il puisse lui-même être sensible à la Force. C’est difficile à dire. L’Ascendance est très difficile à cerner. Obtenir des informations en dehors de nos maigres contacts chiss est difficile, pour ne pas dire impossible. »

Le frère de Thrawn, et quelques membres de son clan constituaient la principale source d’informations dont il bénéficiait. Le manque de sources diverses était un problème, mais le Grand Amiral ne semblait pas trop s’en inquiéter. Sans doute avait-il ses propres sources, également. Ce n’était pas vraiment ce qui inquiétait le plus Yularen non plus. Les Chiss semblaient capables de gérer leurs problèmes en interne. Il y avait d’autres menaces plus inquiétantes.

« Cela dit, je recommanderais d’éviter de l’envoyer à nouveau de sitôt dans l’Ascendance. Ne serait-ce que pour le faire oublier un peu. » Il prit le temps de voire une gorgée de caf’, tranquillement. « Les récentes nouvelles rapportées par le général Skywalker et son associé m’inquiète beaucoup plus. Ce triumvirat est une menace particulièrement inattendue, et certains signes laissent à penser que nos chers amis siths soient impliqués dans cette affaire. Bien que je doute qu’ils s’impliquent directement, il nous faut nous préparer au pire. Que pensez-vous, de tout cela ? »

« Il est connu qu’un groupe anti-sensitif possède une base solide au sein de l’Ascendance. Ils ont déjà mené des actions en ce sens, qui ont manqué de peu de réussir. Il est possible que certains propos qu’il ait pu tenir les aient vexés, ou amenés à croire qu’il puisse lui-même être sensible à la Force. C’est difficile à dire. L’Ascendance est très difficile à cerner. Obtenir des informations en dehors de nos maigres contacts chiss est difficile, pour ne pas dire impossible. »

Soit… Tant que cette entité ne devenait pas ouvertement une menace, officielle. Amara haussa légèrement les sourcils mais ne fit aucun commentaire. Elle était d’accord sur le fait qu’il valait mieux éviter d’y envoyer Fel, durant quelques temps, il serait capable de s’y attirer une fois de plus des ennuis. Il savait déjà trop bien s’y prendre. Les Chiss présents dans cette base, peu nombreux, se montraient tous assez discrets et ne causaient pas d’ennuis, un bon point, bien qu’on puisse s’attendre à tout, avec les expériences récentes. Elle souffla légèrement sur la tasse de café fumante, avant d’en boire une gorgée, tandis que le colonel poursuivait en exposant ces inquiétudes sur ce jeune Triumvirat. La probable implication de Sith dans l’histoire l’agaçait profondément, tant cela ouvrait la porte à une myriade de nouvelles catastrophes potentielles. La pandémie, cet empoisonnement… Que pouvait-il survenir, la prochaine fois ?

« Bien que je doute qu’ils s’impliquent directement, il nous faut nous préparer au pire. Que pensez-vous, de tout cela ? »

« Difficile à dire. Tant que leurs intentions officielles en demeurent à un simple commerce global avec leurs voisins et une paix affichée. Des patrouilles sont prévues et certaines déjà en cours, la surveillance est en place, d’autres organisent doucement des contacts, afin d’en apprendre plus. Tant qu’il n’existe aucune politique agressive, nous ne pouvons que surveiller. Néanmoins, tout cela contraint à garder un œil attentif sur le Chaos, empêchant de déployer plus de moyens vers l’Espace Sauvage et la Bordure Extérieure. Il semble que cette dernière, d’ailleurs, soit très fragmentée, entre les régions toujours serrées par la main impériales et celles sacrifiées, sans oublier les secteurs sous le contrôle des organisations criminelles. L’Espace Sauvage est complètement abandonné, par l’Empire et les Rebelles, simplement tenu par ses propres organes internes. Il semble que chaque faction doit, de plus en plus, se replier sur des supra-secteurs précis, contraintes à la fois de les surveiller activement et y préparer des défenses. Tout ceci ne me plaît guère, de telles divisions aussi nettes, n’apparaissent qu’avant de grands bouleversements. »

Ce qui lui plaisait d’autant moins est qu’elle avait le sentiment que tout était fait pour que chacun soit forcé à adopter une situation plus « fixe ». Les FID ne pouvaient plus se permettre de détourner le regard du Chaos, tout en conservant un pied dans l’Espace Sauvage, rendant les forces possibles pour de plus lointaines missions ridiculement faibles. La Coalition et d’autres groupes, ne pouvant quasiment compter que sur eux-mêmes dans l’Espace Sauvage, se débattaient pour maintenir leurs forces et se protéger. Les Rebelles avaient une masse considérable de travail, dans la Bordure Extérieure, luttant avec des effectifs réduits drastiquement pas la pandémie. L’Empire avait un problème identique, resserrant ses rangs et forces autour de ses mondes et de ceux riches en ressources importantes. Bref, ils étaient pris en étau entre la menace posée par l’Empire de Palpatine et celle posée par le Triumvirat et d’autres forces encore inconnues, dissimulées dans les profondeurs du Chaos.

« Par ailleurs, j‘ai reçu plus tôt des informations venant de Trelor, par le biais du commandant Sven. Le lieutenant-colonel Persec, impérial, ainsi que ses hommes, ne sont désormais plus très loin de former une colonie quasiment indépendante. L’Empire leur adresse de moins en moins régulièrement des ressources. Ils collaborent pleinement avec la Coalition, depuis bien longtemps, comme avec les locaux. Avec votre parcours, vous pourriez déterminer si le moment est enfin venu de les inciter à une coopération plus active avec nous. »

L’amirale n’avait hélas pas tort, il n’y avait pas grand-chose qu’ils puissent faire tant que les concernés ne se montraient pas plus véhéments, et cherchaient au contraire à pacifier une région depuis bien trop longtemps plongée dans… le chaos. Yularen ne pouvait s’empêcher de trouver ça suspect malgré tout, que des peuples que tout oppose décident soudainement de s’unir et de s’entraider. Ce genre de choses n’arrivaient qu’après de grandes tragédies, ou lorsque confrontés à un adversaire existentiel. Il ne voyait pas l’agitation provoquée par les récents évènements suffisants pour provoquer un tel ralliement. Il suffisait de voir comment les autres régions peinaient à s’entraider malgré des relations locales pourtant plus cordiales. La seconde option restait de toute façon la plus probable, restait donc à déterminer qui était la cible de cette alliance saugrenue. Il n’y avait, pour cela, pas quarante-six solutions : soit il s’agissait des Chiss, soit il s’agissait d’eux. Dans les deux cas, ce ne serait pas très beau à voir. Surtout pour eux, si jamais Palpatine se décidait à venir les frapper au-même instant. Lui, ou d’autres factions nées de la fracturation pure et simple de la Bordure Extérieure et des étendues de l’Espace Sauvage.

« L’Espace Sauvage est complètement abandonné, par l’Empire et les Rebelles, simplement tenu par ses propres organes internes. Il semble que chaque faction doit, de plus en plus, se replier sur des supra-secteurs précis, contraintes à la fois de les surveiller activement et y préparer des défenses. Tout ceci ne me plaît guère, de telles divisions aussi nettes, n’apparaissent qu’avant de grands bouleversements. »

Il hocha la tête en signe d’approbation, avant de boire une bonne gorgée de caf’.

« Nous sommes bien d’accord. »

C’était exactement le fond de sa pensée. Quelqu’un, ou quelque chose essayait de provoquer suffisamment de vacarmes pour les forcer à se répartir sur tous les fronts, et cela valait pour presque tout le monde : Les Chiss, le Cygne, les Rebelles, l’Empire… Tout le monde était forcé à se retrouver à étirer ses forces, de sorte que personne ne puisse être capable d’agir contre qui que ce soit, et encore moins contre une force tierce qui surgirait de nulle part. La conclusion lui paraissait évidente : une entité cherchait à les mettre en situation d’échec et mat sur un échiquier à l’échelle galactique, et ils semblaient actuellement incapable d’y répondre. Il avait bien une idée, mais bon…

« Parfois, donner un coup de pied dans la fourmilière peut aider à en révéler les véritables intentions. »

« Par ailleurs, j‘ai reçu plus tôt des informations venant de Trelor, par le biais du commandant Sven. Le lieutenant-colonel Persec, impérial, ainsi que ses hommes, ne sont désormais plus très loin de former une colonie quasiment indépendante. L’Empire leur adresse de moins en moins régulièrement des ressources. Ils collaborent pleinement avec la Coalition, depuis bien longtemps, comme avec les locaux. Avec votre parcours, vous pourriez déterminer si le moment est enfin venu de les inciter à une coopération plus active avec nous. »

Yularen passa doucement ses doigts le long de sa moustache, songeur. Avec la multitude de dossiers informationnels qui tombaient sur le coin de son bureau chaque jour, c’était là un sujet dont il avait vaguement entendu parler parmi tant d’autres. Là encore, cela ne le surprenait guère. Palpatine avait recentré ses forces et ses efforts au niveau des zones d’intérêts vitales et stratégiques, quitte à délaisser des celles où son Empire n’avait jamais réellement réussi à y installer sa vision. Même à l’époque de Tarkin, la Bordure Extérieure restait une zone de trafics et de non droits. La corruption y était déjà rampante, et la population non conforme aux aspirations humano-centrées des peuples du Noyau. Le seul soulagement, là-dedans, était sans doute qu’il n’ait pas choisi de raser ces mondes pour en effacer à jamais leurs populations. Peut-être était-ce à des fins politiques, avec le souhait de s’y réimplanter plus tard, ou bien pour laisser la Rébellion avec une population affamée et une criminalité rampante dans les bras. Le connaissant, il s’agissait probablement des deux.

Pour en revenir à Persec, c’était un nom qui ne lui était pas étranger, bien qu’il ne fût pas très familier. Il se pencha en arrière, pour récupérer son bloc de données, et effectuer une brève recherche. Mh, oui, il l’avait bien vu quelque part. Sans doute dans un rapport, un de plus…

« Je ne connais pas le lieutenant-colonel Persec personnellement, mais les remontées que j’ai pu avoir à son sujet ont toujours été positives. C’est quelqu’un d’humainement appréciable, de loyal envers ses hommes, avec une envie de bien faire. Mais c’était aussi quelqu’un de très fier des valeurs qu’il défendait. Je recommanderais donc la prudence, dans un premier temps. Bien que le BSI, dans son état de déliquescence actuel, ne soit plus en mesure de monter des opérations comme celles-ci, le BRI en a toujours les moyens, à petite échelle. Qu’il collabore avec le Cygne reste tout de même un bon indicateur. C’est quelqu’un de fiable, et qui s’est rarement fourvoyé sur ses choix. Je verrais ce que je peux faire. »



Informations : 9 et 9.

Pour ce qui était du caractère de leur ex-confrère impérial, Amara ne disposait pas d’informations sur le sujet, n’ayant reçu que des rapports de leur activité global et de leurs liens avec la jeune Coalition. N’ayant jamais rencontré non plus ce type en personne, dur de définir quoi en penser, sans creuser plus encore. Mais c’était là le terrain du colonel et elle lui vouait toute confiance pour cela. Il avait passé son existence à exhumer les dossiers de chacune de ses cibles, les analyser et les jauger, il restait le mieux placé, avec son équipe, pour déterminer la meilleure approche à adopter ainsi que le moment propice. Pour sa part, elle trouvait l’ensemble de ces signes encourageant. Bien que la Coalition prenne parfaitement soin d’éviter le moindre contact entre eux et les impériaux, au sein de leurs systèmes. Quand bien même l’un comme l’autre savait très bien qu’ils travaillaient tous deux dans les parages. Le statut quo n’avait, ainsi, plus bougé depuis des mois. Une ignorance mutuelle officiellement respectée, des observations discrètes, d’un côté comme de l’autre, voilà tout ce qui subsistait.

« Bien que le BSI, dans son état de déliquescence actuel, ne soit plus en mesure de monter des opérations comme celles-ci, le BRI en a toujours les moyens, à petite échelle. Qu’il collabore avec le Cygne reste tout de même un bon indicateur. C’est quelqu’un de fiable, et qui s’est rarement fourvoyé sur ses choix. Je verrais ce que je peux faire. »

« A votre affaire. J’ai pu apprendre récemment que Nightswan a des contacts personnels et réguliers, avec lui, sans doute pourra-t-il vous en apprendre plus. »

Le « Cygne » avait d’ailleurs l’art et la manière d’avoir un nombre élevé de contacts avec des personnes de tous les horizons, y compris des ennemis officiels… Bref. Elle termina son café puis reposa la tasse, avant de se lever et remercier le colonel pour ce bref entretien. Ces temps d’échange étaient importants, d’autant plus lorsqu’il fallait discuter des cas de certaines fortes têtes. Une fois les saluts formels terminés, elle quitta le bureau, pour revenir d’un pas martial vers le sien. La journée était bien loin d’être achevée et le travail n’attendait guère.