Perdus sur Belsavis

Une planète si éloignée de son monde natal, au paysage sauvage, dangereuse, éloignée de tout et tous… Par la mince fenêtre de son nouveau bureau, il observait cette étendue gigantesque, à la fois perdu et fasciné. Tout s’était passé si vite… Il avait appris le même jour qu’ils n’allaient pas tous être exécutés brutalement, qu’il avait obtenu une promotion et qu’il devait tout quitter pour être affecté sur ce monde, en emportant la prisonnière particulière avec lui, désormais chargé d’elle sur ce monde, ainsi que de ce bloc carcéral. Une prison perdue aux confins de la planète, à plus d’une heure en navette du premier astroport, accrochée au flanc d’un volcan encore actif. Et pour couronner le tout, il avait appris dès son arrivée que les agents impériaux en charge du complexe étaient tous là depuis des années et aucun d’entre eux n’avait plus jamais bougé, ni avait été affecté ailleurs, ne serait-ce qu’un temps. Un trou. Un véritable trou. Les prisonniers enfermés ici, comme leurs gardiens et responsables, étaient tous voués à disparaître des yeux de la galaxie, sans aucune exception.

Se retrouver à la fois promu et projeté dans la foulée sur Belsavis, perdue dans la Bordure Extérieure, coupé de tous contacts et à la tête d’une section carcérale fonctionnant quasiment en auto-suffisance, avec des gardiens et prisonniers pareils… Bien que Stefan demeurait parfaitement convaincu du bien-fondé de la décision et était fier de servir l’Empire et le BSI, il ne pouvait s’empêcher d’être assez perturbé par la tournure brutale qu’avaient pris les choses. Et de s’inquiéter pour Alsakan… Il avait un adjoint loyal, pouvant reprendre au pied levé les affaires sur leur monde. Mais sa disparition brutale pourrait très bien permettre à des familles rivales de la sienne d’en profiter, pour étendre leur influence et finalement s’emparer pour de bon du pouvoir. Voire pire encore, des familles ayant des accointances avec les Rebelles… La rébellion avait déjà suffisamment gâché son existence, jusque là, il avait peur de ne plus pouvoir agir pour la garder loin de son monde. Une crainte d’autant plus forte qu’il savait, à présent, que son traître de père n’avait pas renoncé à détruire leur monde.

D’ici, il ne pouvait rien faire… A son arrivée, il avait étudié le pedigree des ressources en place. Les prisonniers incarcérés dans ce bloc étaient tous des fortes têtes, des rois de l’évasion, des personnalités très affirmées et refusant encore et toujours d’avouer quoi que ce soit, même sous les pires tortures. Parmi eux, une poignée étaient des politiciens très influents, des leaders importants, capturés il y a plus ou moins longtemps. Gardés dans l’espoir de réussir enfin à leur arracher des informations ou pour être utilisés dans des pièges. Parfois pour servir dans un programme de manipulation. Du côté des gardiens, on trouvait tout autant de fortes têtes, mis au placard sur ce monde pour ne pas gêner le reste du groupe. Aucun d’entre eux n’était arrivé ici par volonté ou par hasard et personne ne voulait trop en dire sur son passif. Des soldats à problèmes. Stefan était d’autant plus agacé d’être désormais considéré comme faisant partie de cette catégorie, bien que ça ne remette pas une seconde sa loyauté en cause.

Le seul avantage, ici, était que personne ne questionnait son grade à un âge si jeune. Que personne ne le questionnait tout court, d’ailleurs, les soldats et gardiens demeuraient indifférents à ce qui avait souvent provoqué grincements de dents, actes malveillants dans le dos et autres rumeurs, sur Alsakan. Tout comme le personnel se foutait complètement de son nom. Chacun avait son propre passé à gérer et il n’était pas question de se préoccuper des autres. Il quitta son bureau avec un léger soupir, pour se rendre à la cellule de la prisonnière. Elle était bouclée à part, une pièce unique au fond d’un couloir vide, après avoir franchi une lourde porte. Il s’arrêta devant la porte transparente, percée de quelques trous pour permettre la communication et une trappe, par où était donnée la nourriture. Tenter de mieux cerner cette femme était devenue une bonne occupation. Après tout, ce n’était pas le genre de trou où vous crouliez sous le travail… Plutôt du genre à y crever d’ennui et d’oubli.

« Qu’est-ce qui vous a pris ? » soupira-t-il en l’observant. « Pourquoi une trahison aussi importante ? »

Ça pourrait être pire, au moins, elle ne s’était pas retrouvée face à son grand-père, il n’avait pas dû croire une seconde à cette histoire ! Une très bonne nouvelle ! Son unique consolation, soit, mais bon… Elle ne savait même pas sur quelle planète elle se trouvait, dans quel secteur galactique, à quoi ressemblait l’extérieur, où pouvait se trouver le spatioport le plus proche et à quoi ressemblait le reste de la prison. Au-delà de la porte de sa cellule, transparente, rien, sinon un couloir vide, avec une porte au bout. Pas d’autres cellules, pas de passage… Elle n’avait que ce couloir terne et sombre à observer. Mais ça pourrait être pire… Elle grimaça, en s’asseyant avec difficulté sur la couchette. Les blessures subies lors de son interrogatoire encore loin d’être guéries.

Un bruit sourd l’alerta, la porte du couloir s’ouvrant et se refermant sur un claquement sinistre. Pour voir ensuite arriver Fird junior, debout face à la porte de verre blindé. Il n’avait pas de boulot, lui ? Pourquoi il venait lui rendre visite ? Elle pu reconnaître à ce moment-là qu’il avait gagné en grade, grâce à son insigne. Félicitations ? Mais quand on montait en grade, on était pas censé aller travailler dans un endroit plus sympathique, ensuite ? Avec plus de responsabilités ? Au lieu de se retrouver dans une prison paumée on ne sait où, avec visiblement assez de temps libre pour venir la voir ? Elle s’appuya contre la couchette pour réussir à se lever et s’approcher à son tour de la porte, la douleur l’élança vivement. Ces salauds ne l’avaient pas loupée.

« Qu’est-ce qui vous a pris ? Pourquoi une trahison aussi importante ? »

« Oh, puisqu’on en est là, je peux bien vous le dire, » marmonna-t-elle en haussant un peu les épaules. « J’ignorais tout de ma famille. Et ma première rencontre avec l’Empire s’est faite lorsque deux chasseurs sont venus nous bombarder car un rebelle était tombé chez nous. C’était assez piquant pour mal les considérer ensuite. Et une fois la main mise dedans… J’avais toutes les raisons de croire que j’allais juste me faire tuer, en revenant vers mon grand-père comme si de rien n’était. »

Elle s’appuya des deux mains contre la porte transparente, à la fois pour s’aider et se tenir, diminuer la douleur, et s’approcher autant que possible de Fird. Même si elle avait déjà échoué plusieurs fois à ce petit jeu, pas question d’abandonner pour autant… Plus calme, moins sonnée par la colère et le stress, soulagée car elle savait maintenant qu’elle ne verra pas sa famille dans ce temps, elle se sentait prête à retenter. Effleurer cet esprit avec la Force pour commencer à chasser le dégoût qu’elle pourrait lui inspirer ou la colère, face à sa « traîtrise »… Seule, elle n’arrivera sans doute pas à se sortir d’ici, il lui fallait de l’aide. Hors, personne ne prenait le temps de lui parler, à part lui.

« Je pourrais vous poser la même question. Qu’est-ce qui a provoqué votre propre déchirure familiale ? »

Pour le coup, c’était une vraie question, elle se demandait sincèrement pourquoi père et fils étaient aussi différents. Elle s’était toujours dit qu’un parent devait forcément ressembler à son enfant, rester proche de lui, le soutenir quoi qu’il arrive… Avec un exemple si opposé sous les yeux, elle avait besoin de comprendre.

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Dés : 6, charmer.

« Oh, puisqu’on en est là, je peux bien vous le dire. J’ignorais tout de ma famille. Et ma première rencontre avec l’Empire s’est faite lorsque deux chasseurs sont venus nous bombarder car un rebelle était tombé chez nous. C’était assez piquant pour mal les considérer ensuite. Et une fois la main mise dedans… J’avais toutes les raisons de croire que j’allais juste me faire tuer, en revenant vers mon grand-père comme si de rien n’était. »

Mmh… Il pinça légèrement les lèvres, se demandant si une telle histoire était plausible ou non. Rendue à un tel stade, elle n’avait plus besoin de mentir, mais… Elle se remit tout à coup debout, visiblement avec difficulté, puis se rapprocha, avant de s’appuyer contre la porte. Il ne put s’empêcher de jeter un regard vers la robe peu ajustée, de prisonnière, qu’elle portait, avant de se reprendre au plus vite. Hum ! Elle avait un charme certain mais il n’était pas ici pour cela. Il redressa fermement la tête, pour l’observer droit dans les yeux. Un regard noisette, très commun, agréable pourtant. Plus calme, moins de défi, dans ce visage, plus de détermination… Voilà bien une rebelle… En admettant qu’elle ait dit la vérité, comment et pourquoi se serait-elle éloignée de l’Empire, à la base… Il se frotta légèrement la tempe, éprouvant comme une tension. Peut-être un début de migraine.

« Je pourrais vous poser la même question. Qu’est-ce qui a provoqué votre propre déchirure familiale ? »

Il haussa les épaules, malgré lui. Légèrement moins sur ces gardes à cause de cette petite tension naissante. Bah, de toute façon, il n’avait rien de plus intéressant à faire que discuter, ce n’était pas la paperasse qui allait réussir à l’occuper longtemps.

« Mon père a choisi de suivre la voie de la folie, ça ne concerne que lui, » grimaça-t-il avec hargne. « Désormais, ça n’a plus d’importance, nous ne nous reverrons jamais. Il périra seul, comme il a choisi de vivre seul. »

C’était comme s’il était déjà mort, puisqu’il les avait abandonné ! Des pères absents, abandonnant toute responsabilité, toute envie de prendre soin des leurs, il y en avait tellement… Des centaines d’enfants, des milliers même, pouvaient en témoigner. Cela dit, que ça soit fréquent n’entamait en rien la rancœur éprouvée sur le sujet. Si encore, ça n’avait eu aucune conséquence… Mais non, ses actes égoïstes les avaient, en plus, mis en danger, sa mère et lui !! Et c’est bien ce qu’il ne supportait pas ! Il avait dû travailler d’arrache-pied pour arracher la honte au nom de leur famille et éviter un sort funeste à sa pauvre mère. Son père n’avait aucune idée de ce qu’il lui avait fait subir, à sa propre épouse, il s’en moquait certainement. Lui ne ferait pas ça à ses propres enfants, s’il en avait.

« Qu’est-ce que vous empêche de vous détourner de la rébellion ? » soupira-t-il en s’appuyant à son tour contre la lourde porte vitrée. « Sérieusement ? Vous n’avez rien à y gagner, à part une vie de fuite, ponctuée de quelques actes de terrorisme, ici et là. Jusqu’à être tuée ou finir votre existence entière dans un camp de travail… Vous devez déjà vous estimer heureuse que ça ne soit pas le cas, ici. Vous avez dit durant votre interrogatoire connaître les rebelles depuis quelques semaines, non ? Ce n’est pas assez pour nouer le moindre lien solide. Et je suppose, en prime, qu’ils ne connaissent pas votre véritable identité ? Comment réagiront-ils, en l’apprenant ? Vous pensez sincèrement qu’ils ne vont pas vous exécuter sur le champ ? »

Elle était, étrangement, bien plus en sécurité ici, dans cette prison impériale, qu’elle ne le sera jamais chez les rebelles… Laisser faire ça serait dommage, au fond, elle n’était pas désagréable à regarder… Il chassa vite cette pensée parasite de son esprit, secouant légèrement la tête.

« Si votre grand-père vous a fait envoyer ici, c’est pour vous protéger. »

« Mon père a choisi de suivre la voie de la folie, ça ne concerne que lui. Désormais, ça n’a plus d’importance, nous ne nous reverrons jamais. Il périra seul, comme il a choisi de vivre seul. »

Violent ! Elle fit une petite moue, pensant que c’était quand même horrible d’en arriver là avec ses propres parents. Lorsqu’on en avait, si ça se terminait comme ça… Elle s’appuya un peu plus contre la porte, avec ses bras. Simplement pour mieux se tenir, cette fois. Tout comme lui le fit. Lassé ? A son air, c’est qui semblait. Elle haussa légèrement les épaules, à la question qu’il lui lança. En vrai ? Elle n’en savait rien. Ça donnait un semblant de sens à sa vie ? Elle ne savait rien faire d’autre ? Ça lui avait donné aussi une chance de quitter le monde où elle s’était retrouvée piégée. Il voyait ça comme une vie de terroriste mais ça dépendait du point de vue ! De celui de la rébellion, les types qui répandaient la terreur, c’était l’Empire.

« Vous avez dit durant votre interrogatoire connaître les rebelles depuis quelques semaines, non ? Ce n’est pas assez pour nouer le moindre lien solide. Et je suppose, en prime, qu’ils ne connaissent pas votre véritable identité ? Comment réagiront-ils, en l’apprenant ? Vous pensez sincèrement qu’ils ne vont pas vous exécuter sur le champ ? Si votre grand-père vous a fait envoyer ici, c’est pour vous protéger. »

La protéger, hein… Plutôt parce qu’il n’avait pas dû croire à cette histoire et ça l’arrangeait très bien, pour le coup ! Par contre, pour le reste, elle ne pouvait pas lui donner tord… Si elle avait eu peur de donner son nom, c’était bien parce qu’elle avait été convaincue qu’on l’aurait tuée aussitôt, sans discussion ni procès. Elle tenait un minimum à sa peau ! Et admettons qu’ils évitent de l’exécuter sur place, ils n’auraient pas pu lui faire confiance, ensuite. Si c’était pour vivre surveillée en permanence… Même chez elle, ce secret-là avait été bien gardé. Kylo était déjà au courant mais c’est tout… Tss, il fallait croire que quelle que soit l’époque, la ligne temporelle ou les divers événements, leurs deux familles étaient faites pour s’opposer.

« Je sais très bien qu’ils ne pourraient pas avoir confiance, même si je n’ai jamais côtoyé ma famille et que je n’ai rien appris d’elle. »

C’était comme ça, c’était un fait, point final. Oh, il pourrait y en avoir une petite poignée qui arriveraient à ne pas s’accrocher à ça et lui faire confiance quand même, une minorité. En ce qui concernait les chefs de la rébellion, elle les imaginait très mal accepter tout ça avec un grand sourire. Rey n’avait pas envie de passer son temps à surveiller ses arrières dès qu’elle marchait au milieu d’autres rebelles.

« C’est pour vous protéger aussi, qu’on vous a largué ici ? Si vous avez du temps pour venir me voir, comme ça, vous ne devez pas être trop occupé. Une promotion en même temps qu’une mise au placard, ce n’est pas banal, comme situation. »

Si elle le savait déjà, pourquoi elle s’était quand même embarquée avec eux et pourquoi elle était venue se jeter dans la gueule du loup sur leur planète… Il se frotta un peu les yeux, toujours appuyé contre la porte, soupirant une fois de plus. Les rebelles… Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre, des fois, comme aberration… Il sentait poindre un très léger mal de tête, comme une petite pression, au niveau des tympans. Trop léger, cela dit, pour y prêter attention. Rien d’inattendu, sachant à quel point il tournait en rond, la fatigue venait vite, avec un profond ennui. Il avait déjà réalisé toute la paperasse administrative nécessaire pour les cinq prochains jours, c’était dire. Cette prison était si isolée et tenue secrète que le plus gros ne pouvait même pas être réalisé ici mais était entre les mains de gros pontes, sur Coruscant. On pouvait bien dire qu’ils étaient tous au fond du trou et ce n’était pas une métaphore.

« C’est pour vous protéger aussi, qu’on vous a largué ici ? Si vous avez du temps pour venir me voir, comme ça, vous ne devez pas être trop occupé. Une promotion en même temps qu’une mise au placard, ce n’est pas banal, comme situation. »

C’est qu’elle savait frapper pile là où ça faisait mal, la demoiselle. Il grimaça un peu, reculant légèrement, le poing crispé contre la porte. Bien sûr que c’était une mise au placard mais ça restait déjà mieux qu’une mise à mort, étant donné la situation ! Il n’avait aucune idée de pourquoi l’Empereur ne les avait pas déjà tous fait liquider. Lui, elle, tout le monde ! Au lieu de ça, ils avaient été dispersés, évincés, au risque que l’identité de cette rebelle soit révélée par accident à encore plus de personnes. A croire que ça ne gênait pas leur Empereur, que des personnes sachent que non seulement il avait une petite-fille, mais pire encore, que celle-ci était membre de la Rébellion. Si encore, Stefan pouvait comprendre qu’il se contente d’enfermer cette femme, à cause de ces foutues failles, pourquoi avait-il laissé vivre tous ceux au courant ? Il n’était pas naïf, ayant lui-même participé à faire disparaître des membres du personnel impérial qui en « savaient trop ». Ils n’avaient jamais souffert la moindre exception ! Sauf aujourd’hui…

« Ce n’est pas banal non plus de ramasser quelqu’un comme vous, » répondit-il en haussant légèrement les épaules. « Ça a surpris tout le monde et dans de telles circonstances, il faut bien prendre des mesures moins habituelles. Je ne vous dirai pas merci pour ça… Sans votre cirque, avec vos amis, j’aurai pu poursuivre mon travail sur Alsakan. Il y a beaucoup à y faire et nous n’y avions certainement pas le temps ni le loisir de nous soucier des élucubrations soudaines de mon père et ses envies d’enlèvement. Enfin, j’imagine qu’il doit tout de même être très fier du résultat ! Grâce à cela, d’autres Familles vont pouvoir en profiter pour reprendre la main, tourner le pouvoir à leur façon et ainsi, détruire soigneusement tout ce qui a été fait ces dernières années. Voire même tourner la politique de la planète d’une manière si cynique que les avancées réalisées pour les citoyens seront balayées. C’est bien ce qu’il veut, non ? Après avoir trahi son monde, œuvrer pour l’achever, c’est la suite logique. Votre équipe et vous avez servi de mouchoirs jetables, pour en arriver là, mais qui s’en soucie, chez les rebelles. »

Stefan ne cachait même pas son amertume. A quoi bon… ? Il était déjà trop tard, de toute façon, les vautours des autres Familles avaient dû sauter sur l’occasion à la seconde même où son remplacement avait été annoncé. A cette heure, ils devaient déjà tous avoir imaginé au moins une dizaine de plans chacun, pour obtenir les rênes définitifs du pouvoir. La politique y avait toujours été violente. Il aurait préféré être dégradé, voir renvoyé du BSI, puis poursuivre son travail en politique et pour sa Famille, plutôt que promu et jeté ici, dans ce trou.

« Ce que je trouve le plus effarant, au final, c’est que mon père ait réussi à détruire une seconde fois mon existence, sans même se déplacer en personne, » ajouta-t-il avec une certaine douleur, dans la voix. « Je lui reconnais au moins ce talent de détruire tout ce qu’il touche. Pour lui, ça doit être tellement plus amusant et facile que travailler pour construire quelque chose. »

Touché ! Elle se mordilla les lèvres, il n’avait eu qu’une petite réaction mais c’était déjà ça ! Elle devait vraiment réussir à le déstabiliser, enfin, commencer à le faire, sinon elle n’arrivera à rien. Elle haussa un peu les épaules, ensuite. Oui, ils avaient mis la zone, mais ça n’aurait pas dû être fait comme ça… Après… Elle ne savait plus trop ce qu’elle devait croire, est-ce que le commodore avait réellement agi pour se débarrasser d’eux, tout en mettant le maximum de bazar sur sa planète natale ? Pour des questions de politique ? C’était… Bon… Elle secoua un peu la tête, se disant que ce n’était pas le moment de penser à ça. Elle devait plutôt recommencer, faire de nouvelles tentatives… Il était amer et fatigué, c’était le moment ou jamais d’en profiter ! Le pousser à se rapprocher d’elle et… Elle inspira un peu, peinant à retrouver toute sa concentration, puis essayer une nouvelle fois.

« Ce que je trouve le plus effarant, au final, c’est que mon père ait réussi à détruire une seconde fois mon existence, sans même se déplacer en personne. Je lui reconnais au moins ce talent de détruire tout ce qu’il touche. Pour lui, ça doit être tellement plus amusant et facile que travailler pour construire quelque chose. »

Les histoires de famille… ça touchait tout le monde… Elle se servit malgré tout de ce relâchement, dans sa garde, pour parvenir à pousser contre son esprit. Avec certaines beaucoup de difficultés, mais cette fois, un certain succès. Il sembla hésiter, puis entra, finalement, dans la cellule avec elle. Refermant derrière lui. Très bien ! Elle se raccrochait férocement à l’idée qu’il était le seul à pouvoir l’aider… Se rapprocher de lui était essentiel. S’ils devenaient amis, il n’aura bientôt plus le cœur à la voir enfermée… Sans compter qu’elle aussi pouvait l’aider ! En lui faisant quitter le BSI, même quitter l’Empire ! Ils avaient à y gagner tous les deux !

« L’empire se moque bien de ce que vous aviez réussi à faire, sur votre monde… Il doit vous voir comme un otage, utile un de ces jours, contre votre père. Un appât. C’est sûrement pour ça que le BSI vous a formé. »

Et formaté… Lessivé, reprogrammé, harcelé, ravagé avant de le reconstruire selon leurs désirs. Maintenant plus proches, elle lui posa la main sur l’épaule, tout en douceur, au cas où il aurait une réaction de rejet. Elle tenait à peine debout, s’enfuir en courant n’était donc pas à l’ordre du jour. Heureusement qu’il était aussi mignon, ça l’aidait beaucoup à surmonter ses a-priopris et appréhensions, pour envisager un rapprochement…

« Vous ne pensez que nous sommes de simples jouets, pour l’Empire ? Ou même pour la Rébellion ? Tous les deux ? »

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Dés : 9

Un ange passa… Lui laissant un curieux sentiment… Il hésita, jetant un regard vers la porte au bout du couloir, close, aucun bruit n’émanant de la traverse, derrière. Aucun appel, aucune suspicion, sans doute personne ne prenait-il la peine de vérifier ce secteur aux caméras, en ce moment. Puis, retournant la tête vers elle, il se décida. Sachant qu’elle ne risquait pas de courir où que ce soit dans cet état et que même en admettant qu’elle parvienne à quitter cette cellule, elle ne pourrait pas aller bien loin… Il fit glisser son badge, ouvrant la porte puis se glissant à l’intérieur, avant de refermer. Une violation complète des lois, qu’il ne s’expliquait pas lui-même. Au point où ils en étaient, cela avait-il toujours le moindre sens, il n’en savait rien non plus. Il serra un peu les dents, lorsqu’elle souligna qu’il pouvait être toujours considéré comme un simple otage, aux yeux du BSI, ne se détendant qu’à peine lorsqu’elle se rapprocha ensuite, posant une main sur son épaule. Dès lors que cette idée lui était crachée au visage, il ressentait toujours ce profond sentiment d’injustice. Contre son père… Car c’était bel et bien de sa faute, si malgré tous les efforts de Stefan, il demeurait étiqueté comme le « fils du traître ».

« Vous ne pensez pas que nous sommes de simples jouets, pour l’Empire ? Ou même pour la Rébellion ? Tous les deux ? »

Le dégoût, la colère et l’injustice lui labouraient de plus en plus le ventre. S’il avait pu, sur son monde, repoussé très facilement certaines questions, depuis qu’il se retrouvait jeté ici, mis au placard, il devenait impossible de les ignorer. Elles lui hurlaient que malgré la loyauté implacable dont il avait toujours fait preuve envers l’Empire, rien ne suffisait jamais. Il luttait dans le vide. Il n’avait pas le droit de vivre pour lui-même et se révéler par ses propres affaires, en étant déjà condamné par son sang. Mais tout cela, pour elle comme pour lui, était avant tout le fait de leurs proches parents. S’ils en étaient là, c’était uniquement car eux avaient posé leurs actes et en faisaient peser tout le poids sur leur descendance. Parce que ces ascendants ne se souciaient pas de leur faire subir ces conséquences, sans honte, sans se préoccuper de l’injustice profonde que cela représentait. Parce que tout le monde, autour d’eux, considérait normal de leur faire payer un prix n’étant pas le leur.

« Jouets, otages, peu importe. »

Il refusait de se résigner, persuadé qu’un jour, tôt ou tard, il réussira enfin à se détacher de ce lien malsain. Bougeant enfin, il attrapa doucement la jeune femme par les bras, pour la faire asseoir sur la couchette, avant de s’asseoir à côté d’elle. Stefan voyait bien qu’elle tremblait, debout, le but n’était pas de l’achever mais de la garder ici, vivante. Elle devrait espérer que l’Empire avait correctement étouffé l’affaire, avec toutes les personnes impliquées dans son interrogatoire, qu’aucune information sur son identité ne pouvait fuiter. En apprenant ça, les Rebelles viendront pour la tuer, elle ne pourra espérer aucune aide. En admettant qu’ils trouvent où elle était emprisonnée – un défi ardu mais pas impossible – il devra tenter de la protéger. C’était leur mission, ici. Si elle mourrait et revenait par les failles, la situation pourrait non seulement empirer mais l’Empereur aurait en plus tous leurs têtes, si la Rébellion ne la leur coupaient pas en premier.

« Vous êtes protégée de tous et tout, ici. Même si la Rébellion arrivait je ne sais comment à nous trouver, nous pourrions vous mettre à l’abri de leurs griffes. Ce sont des simples sauvages, ils se moquent complètement des dégâts causés sur leur passage et encore plus des conséquences pour les autres. Ils ne s’intéressent qu’à leur propre profit. Vous avez bien fait de ne jamais leur révéler votre nom. L’Empire, dans son ensemble, ne doit rien savoir non plus. Qui sait la manière dont vous seriez utilisée. Cet endroit est un trou mais c’est… Disons, mieux… »

Entre l’Empire et les Rebelles, elle serait littéralement coincée dans un étau, nul échappatoire possible. A moins de filer à l’autre bout de la galaxie et y disparaître dans les tréfonds….

Ça fonctionnait, ça fonctionnait, ça fonctionnait ! C’était génial, ce pouvoir, en fait ! Lorsqu’on arrivait à s’en servir. Il faudra absolument qu’elle s’entraîne bien plus à le manipuler, sur tous les gardes qu’elle pourra tant qu’elle sera coincée ici, jusqu’à pouvoir se libérer. Enfin, comme elle le pourra, car en réalité, elle n’avait strictement aucune idée de la façon dont ça marchait, ce n’était qu’à coups d’essais, de tâtonnements et de coups de chance, entremêlés à des échecs lamentables. Rah, bon sang, si elle avait réussi à s’en servir avant, jamais ils n’auraient découvert son identité et jamais elle ne se serait retrouvée dans ce trou ! Mais bon, d’accord, d’accord… Elle redressa le nez pour le regarder, comme toujours, car il était plus grand qu’elle. Ce qui n’était pas difficile, au passage. Selon ses rares souvenirs, ses parents étaient petits aussi.

« Jouets, otages, peu importe. »

Comment ça, peu importe ?? Ça ne le gênait pas d’être… Elle ouvrit la bouche pour protester puis la referma lorsqu’il la prit par les épaules, en douceur mais fermement, pour la pousser à s’asseoir sur le lit, avant de l’imiter. Ça, ce n’était pas prévu au programme mais ça l’arrangeait bien. Tenir debout lui faisait très mal.

« Vous êtes protégée de tous et tout, ici. Même si la Rébellion arrivait je ne sais comment à nous trouver, nous pourrions vous mettre à l’abri de leurs griffes. Ce sont des simples sauvages, ils se moquent complètement des dégâts causés sur leur passage et encore plus des conséquences pour les autres. Ils ne s’intéressent qu’à leur propre profit. Vous avez bien fait de ne jamais leur révéler votre nom. L’Empire, dans son ensemble, ne doit rien savoir non plus. Qui sait la manière dont vous seriez utilisée. Cet endroit est un trou mais c’est… Disons, mieux… »

Il savait, donc, que l’Empire aussi pouvait être cruel et aussi… Bon… Et dire qu’il restait travailler pour eux alors qu’il était pourtant bien conscient de ne pas avoir leur pleine confiance et qu’il ne l’aura sans doute jamais. Mais puisqu’il n’avait pas non plus confiance en la rébellion et les voyait comme des terroristes, ça pouvait se comprendre. Entre deux maux, choisissons le moindre, c’est cela ? L’Empire avait eu le mérite de le laisser agir sur son monde natal, même s’il avait été surveillé en permanence et complètement conditionné, en amont. La Rébellion l’aurait contraint à rester éloigné de sa planète et de sa mère et ses frères ou sœurs, s’il en avait encore. Pour ceux ayant encore un monde auquel ils tenaient, Rey comprenait très bien qu’ils veuillent le défendre et le développer.

« Je ne suis pas la seule pour qui il faut s’inquiéter de ça, » soupira-t-elle en le fixant droit dans les yeux. « Je veux dire, il n’y a pas que les Rebelles, qui peuvent être inquiétants. Il est possible que vos adversaires politiques, ainsi que ceux du BSI, retrouvent votre trace et décident de profiter des conditions de cet endroit pour s’en prendre à vous. Sans compter que vous avez été officiellement promu, à votre âge, ça peut attiser encore plus la jalousie. Cette prison ne vous protégera pas, bien au contraire… »

En réalité, elle n’avait aucune idée de si un tel scénario était possible ou non mais ça ne l’empêchait pas de le susurrer aux oreilles de son interlocuteur. Après tout, les adversaires politiques, c’était une menace fourbe et vicieuse, pouvant vous frapper n’importe quand, idéal pour lui saper un peu plus sa confiance en l’Empire. Une toute petite dose de manipulation, mais vraiment un tout petit peu.

« Les hautes instances tiennent certainement la route, mais pour ce qui se passe en dessous… C’est un nid de serpent. D’autant plus qu’il y a plein de familles, sur votre planète, qui seraient ravies de s’assurer que vous ne reviendrez pas. Ni dans un an, ni dans une décennie. Jamais. Vous y avez déjà songé ? »

« Je ne suis pas la seule pour qui il faut s’inquiéter de ça. Je veux dire, il n’y a pas que les Rebelles, qui peuvent être inquiétants. Il est possible que vos adversaires politiques, ainsi que ceux du BSI, retrouvent votre trace et décident de profiter des conditions de cet endroit pour s’en prendre à vous. Sans compter que vous avez été officiellement promu, à votre âge, ça peut attiser encore plus la jalousie. Cette prison ne vous protégera pas, bien au contraire… Les hautes instances tiennent certainement la route, mais pour ce qui se passe en dessous… C’est un nid de serpent. D’autant plus qu’il y a plein de familles, sur votre planète, qui seraient ravies de s’assurer que vous ne reviendrez pas. Ni dans un an, ni dans une décennie. Jamais. Vous y avez déjà songé ? »

Il hocha lentement la tête, lèvres pincées. Bien sûr qu’il y avait pensé, depuis son arrivée ici, il avait déjà eu le temps de cogiter. Il avait déjà envoyé un message à Coruscant pour demander quand il aura la possibilité de rentrer sur son monde pour reprendre son travail habituel, maintenant que la prisonnière était mise en sûreté, mais n’avait reçu aucune réponse. Mis à part le bête texte officiel certifiant que le message avait bien été réceptionné. S’il ne pouvait pas reprendre sa vie normale avec ses nouvelles « affectations », alors il ne restait que deux solutions. Soit se résigner à abandonner pour de bon son monde et se contenter de vivoter ici en tentant d’oublier le temps qui passe, soit tenter de convaincre l’Empire de transférer cette femme sur Alsakan, afin qu’il puisse à la fois « la surveiller », comme il en avait reçu l’ordre et se charger de son travail initial.

« Je compte bien y revenir, » assura-t-il avec confiance. « Même si les obstacles sont plus compliqués que prévu. C’est à moi qu’est revenue la tâche de veiller sur Alsakan, après la traîtrise de mon père. Je ne compte pas abandonner aussi facilement qu’il l’a fait. Pas maintenant, pas après tout ça. Vous le verrez. »

Il sourit, avec une assurance affichée contrastant violemment avec le doute lui rongeant l’estomac. S’il comptait bien parvenir à cet objectif, au fond, il ignorait s’il le pouvait réellement et surtout, en combien de temps. Des semaines, des mois, des années, jamais ? Le plus gros problème de l’équation était l’Empereur, comment le convaincre de le laisser partir d’ici alors qu’il connaissait le « secret » ? C’était déjà un miracle qu’il ne l’ait pas fait exécuter mais pouvait-il espérer mieux, désormais…Il retint de justesse un énorme soupir puis retourna la tête vers la jeune femme, la contemplant un instant, sans rien dire. Si elle avait été jetée ici et pas sur Coruscant, c’est que son grand-père devait espérer qu’elle change. Accepte de se détourner à jamais des rebelles lui ayant retourné le cerveau. Pas vrai ? Peut-être pouvait-il l’y aider, au lieu de contenter de la surveiller. Il tendit doucement la main pour écarter des mèches de cheveux lui retombant devant le visage, presque sans y penser. Physiquement, elle ne ressemblait heureusement pas à son grand-père.

« Alsakan est désormais dépourvue de présence rebelle. C’est un monde peuplé et actif, civilisé, un des joyaux de la région. Il n’a rien à envier à Coruscant, bien que l’élite politique ne s’y trouve pas en masse. Imaginez le visiter, en d’autres circonstances, si les rebelles ne vous avaient pas manipulé. Vous l’auriez aimé, vous aussi, c’est certain. Même sans avoir besoin de dévoiler votre identité, vous auriez pu y vivre en paix et heureuse, avec le confort moderne et la sécurité apportée par un gouvernement stable. C’est ce qu’offre l’Empire. La rébellion ne peut offrir mieux. »

Il était… Confiant. Beaucoup plus qu’elle ne le pensait… Et ça n’arrangeait pas spécialement ses affaires ! Comment arrivait-il à rester comme ça, alors qu’il avait été jeté dans un tel trou, sans aucun espoir d’en sortir un jour, si ce n’est les pieds devant ?? Rey retint de justesse une petite moue contrariée, en se demandant comment elle allait bien pouvoir s’y prendre. Juste au moment où il se mit à lui dégager quelques mèches de cheveux du visage, avec un air étrange. Elle se figea, un bref instant, sans comprendre pourquoi il faisait. Ni même s’il réalisait ce qu’il fichait. Oh, à moins qu’il ne commence à enfin à l’apprécier un peu. Si c’était ça, alors tout n’était pas perdu ! Qu’est-ce qu’elle pourrait faire pour qu’il… Heu… Bon, elle pensait bien à un moyen mais n’était pas très assurée… Fird possédait des avantages physiques indéniables, aidant à l’affaire, mais de là à…

« Alsakan est désormais dépourvue de présence rebelle. C’est un monde peuplé et actif, civilisé, un des joyaux de la région. Il n’a rien à envier à Coruscant, bien que l’élite politique ne s’y trouve pas en masse. Imaginez le visiter, en d’autres circonstances, si les rebelles ne vous avaient pas manipulé. Vous l’auriez aimé, vous aussi, c’est certain. Même sans avoir besoin de dévoiler votre identité, vous auriez pu y vivre en paix et heureuse, avec le confort moderne et la sécurité apportée par un gouvernement stable. C’est ce qu’offre l’Empire. La rébellion ne peut offrir mieux. »

Peut-être, peut-être… En attendant… Allez, un peu de courage ! C’était un impérial, d’accord, mais il restait très agréable à regarder, il n’était pas stupide et représentait sa seule chance de s’en sortir. Plus la peine de compter sur les rebelles, à ce stade, ils avaient sûrement abandonné aussitôt et fait semblant de rien. Elle s’approcha un peu, d’abord doucement, puis osa finalement déposer un baiser sur les lèvres du jeune homme, avant de reculer presque aussitôt. Jouer la carte du charme, allez, s’il pouvait juste… Bon, il eut surtout un air perdu, très surpris. Rey ne peut s’empêcher de se sentir vexée, sur le coup, car quand bien même elle donnait tout son possible pour l’attirer dans ses filets, il pourrait au moins ne pas lui laisser entendre qu’elle était affreuse ou quoi que ce soit ! Puis elle faillit tomber en arrière lorsqu’il lui demanda si elle venait de réaliser… Avoir été manipulée… Mais enfin ! Une femme l’embrassait et le premier truc qu’il pensait, c’était ça ?!

« Je n’ai pas besoin de penser aux rebelles ou à qui que ce soit, lorsque j’ai envie d’embrasser quelqu’un, » marmonna-t-elle en essayant de ne pas trop montrer sa vexation.

Non mais alors là… Si les gens ne faisaient aucun effort, aussi… Pas facile, de les amener là où on le voulait ! Franchement, elle comprenait mal comment son grand-père avait réussi à berner tout le monde aussi facilement ! Il lui faudrait des cours de sa par… Quoi, non, mais non, qu’est-ce qu’elle pensait !! Raaah, on se reprend !

« Mais je comprends, je suis fichée Rebelle, donc forcément… »

Confiance, oui, c’était à ça qu’il devait se raccrocher, la confiance ! Confiance en l’Empire, en l’Empereur, en les institutions, en ce qu’il avait à mener. Il s’efforça de sourire, face à Rey, pour se montrer comme il l’entendait, en forme et plein d’espoir. Puis il se figea de nouveau lorsqu’elle se pencha, tout à coup, pour… Pour… Il resta complètement stupéfait, clignant plusieurs fois des yeux, perdu. Puis se dit qu’elle avait dû accepter de se détendre, elle aussi, car elle comprenait enfin que la rébellion l’avait manipulé. Enfin une bonne nouvelle ! Il se redressa, soulagé, en lui demandant s’il s’agissait bien de ça. Ravi, jusqu’à ce qu’elle lâche une moue vexée à mort. Quoi, ce n’était pas ça… ? Mais qu’est-ce qu’il avait dit ?! Elle ne… Ah. Donc c’était juste parce qu’elle en avait eu envie ? Oh… Il sentit ses tempes se colorer, très légèrement, à la fois gêné et vexé à son tour, contre lui-même, pour n’avoir pas compris immédiatement.

« Mais je comprends, je suis fichée Rebelle, donc forcément… »

« Non, non ! » grinça-t-il en secouant la tête. « Vous êtes une Palpatine. J’ai déjà eu la peur de ma vie, en pensant que nous allions tous nous faire exécuter sur place, lorsque votre identité a été dévoilée. Alors si l’Empereur apprend ça, aujourd’hui, je n’ose imaginer sa réaction. Je suis juste censé vous surveiller et pas… »

Il inspira profondément, sans même penser à partir de là, immédiatement, alors qu’il ne savait même pas pourquoi il y était entré, de base. Il devait avoir l’air ridicule, et pourtant, la peur était réelle. Se retrouver un jour confronté à l’Empereur pour ça… Il n’osait qu’à peine l’imaginer, l’estomac retourné en pensant juste à la scène et à l’horreur pouvant suivre derrière. Personne n’aurait envie de ça, personne ne pouvait avoir envie de se retrouver face à face avec l’Empereur en colère, encore moins pour ce genre de raison. Nouvelle inspiration, se retourner à nouveau vers elle, observer la moue vexée qui ne l’avait pas encore quittée. Qu’avait-elle bien pu penser, sur le moment, qu’il la jugeait hideuse ? Il la jugeait surtout très surprenante, car à sa place, il n’aurait pas eu la moindre envie d’essayer. A moins qu’elle ne se soit déjà résignée et se dise que, enfermée ou non, elle avait le droit de faire ce qui lui plaisait. Si c’était ça, quelle résilience.

« Vous n’êtes plus une rebelle, oublions-les, » dit-il en s’efforçant de sourire et d’accrocher aux mousquetons sa confiance personnelle. « Il ne vous reste plus qu’à vous reposer et à vous remettre. Je reviendrai régulièrement vous voir, pour m’assurer que tout se passe bien, c’est le travail qui m’a été confié. Une fois que vous serez parvenue à accepter que la rébellion s’est simplement servie de vous, peut-être parviendrez-vous à voir les avantages de revenir sur le chemin impérial. Pensez à la joie que ressentirait votre grand-père. »

Il essayait de s’en convaincre, pour être honnête… Très peu de prisonniers parvenaient à ça… Une poignée véritablement infime, passée entre les mains du BSI ou du BRI, à qui on avait fait subir un long parcours de reconstruction mentale.

« Non, non ! Vous êtes une Palpatine. J’ai déjà eu la peur de ma vie, en pensant que nous allions tous nous faire exécuter sur place, lorsque votre identité a été dévoilée. Alors si l’Empereur apprend ça, aujourd’hui, je n’ose imaginer sa réaction. Je suis juste censé vous surveiller et pas… »

Rey se sentit tout à coup très stupide, d’avoir oublié ça durant un temps. Forcément… Forcément que ce « problème » là prenait une place considérable. D’un coup, elle se sentit mal, même si ça pouvait l’aider, jouer avec le destin des gens de cette manière était une méthode crasse, typique de son cher grand-père, justement. Elle le combattait mais se comportait comme lui, ce n’était pas… Jusque là loin d’elle, la culpabilité commença doucement à venir lui ronger l’estomac, même si elle s’efforça de ne rien en laisser paraître. Alors qu’il reprenait ses esprits, elle tenta de se rassurer, en se disant que, de toute façon, il allait être « gardé » par la Rébellion, ensuite, que Palpatine ne pourra plus l’approcher, qu’il ne risquait rien. Voir que l’Empereur allait vite l’oublier, tout court.

« Vous n’êtes plus une rebelle, oublions-les. Il ne vous reste plus qu’à vous reposer et à vous remettre. Je reviendrai régulièrement vous voir, pour m’assurer que tout se passe bien, c’est le travail qui m’a été confié. Une fois que vous serez parvenue à accepter que la rébellion s’est simplement servie de vous, peut-être parviendrez-vous à voir les avantages de revenir sur le chemin impérial. Pensez à la joie que ressentirait votre grand-père. »

Hum, pas sûr, ça… Elle tenta un sourire à moitié grimaçant, en guise de réponse. En réalité, il vaudrait mieux qu’il ne reste ni dans l’Empire, ni chez les Rebelles, il risquait sa peau autant chez les uns que les autres ! La seule différence, ça sera la cruauté de l’exécution, si Palpatine décidait de s’en charger lui-même. Elle tenta une nouvelle fois d’appuyer sur son esprit, pour repousser, au moins un peu, l’emprise impériale pesant sur lui, mais ce fut un échec. Il était trop embrigadé, elle ne parviendra pas à le faire changer d’avis si facilement et de toute manière, elle n’était pas assez douée avec ça. Peut-être qu’avec plus de repos, une fois remise de ses blessures… En attendant, elle ne tenta rien de plus lorsqu’il se leva et quitta la cellule, refermant les verrous derrière lui.

Rey attendit de ne plus entendre ni son ni mouvement avant de lâcher un très fort soupir et se rallonger sur la couchette. Ce n’était pas gagné d’avance, cette affaire… Enfin… Elle ne pouvait que sur elle-même, de toute façon. Autant « profiter » de cette charmante hospitalité impériale pour récupérer des forces, avant de tenter de nouvelles manœuvres.

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Jet lumineux, tentative d’influence 17