Rencontre dans les bois

S’éloigner un peu du Temple était une perspective réjouissante, d’autant plus pour vaquer aux réelles occupations des Jedi. Elle avait besoin de… Comment le dire… Prendre l’air, voir et découvrir autre chose, ne pas demeurer en permanence dans ce Temple alors qu’il y avait autant de… Tss… Il faudra du temps avant de s’y faire. Pour le moment, elle essayait de se familiariser avec ce temps et ses règles, tout en essayant de ne pas s’offusquer à chaque mot prononcé par certains ou par les actions menées, allant totalement contre tous ses principes. Si avec le temps, elle était parvenue à au moins accepter la présence des deux enfants ramenés à cause d’une situation familiale difficile, cela constituait une situation exceptionnelle, elle avait toujours bien du mal à accepter que d’autres s’engagent dans des relations sentimentales. Cette aberration lui donnait des nausées ! S’embrasser, se toucher, se… Elle en avait des frissons à cette seule pensée, c’était la plus pure des hontes qui puisse exister ! Prendre soin d’un orphelin… Mmph… Soit, passe encore… Mais de là former un couple…

Cette affaire sur Takodana était donc tombée à point nommé, pour s’éloigner quelques temps du Temple et pouvoir remettre de l’ordre dans ses propres pensées, sans avoir à gérer en même temps les sentiments agités que lui inspiraient la situation sur place. En temps normal, elle serait restée longuement, aurait participé directement à la restauration des savoirs Jedi et… Mais ici, ce n’était pas encore possible, elle ne se sentait pas capable d’encaisser autant de mièvrerie dans l’air. Or, ici, elle avait de quoi s’occuper un temps. Les locaux de passage ou à plus long terme avaient signalé la présence de bêtes « surnaturelles » dans les environs, mais sans que personne ne les ait vu. Ils n’avaient trouvé que des traces et rien d’autre. L’histoire globale ne sonnait vraiment pas très crédible… Au mieux, une légende comme il en existait des milliers d’autres, destinée à faire peur aux clients bourrés de passage. Enfin soit, ça restait un prétexte pour être un peu seule, le temps d’aller voir d’où ça venait.

Elle s’était éloignée du château, pour s’enfoncer dans les bois et suivre la piste qu’on lui avait indiqué. Tout était assez calme, elle croisa des oiseaux comme de petits animaux, aucun qui ne semblait bien méchant. Une forêt ordinaire, peu serrée, assez humide. Elle marcha d’abord un long moment sur un sentier, puis sur d’autres moins entretenus ou simplement visibles. Rien de paranormal ou juste de bizarre, c’était donc vraiment une bête légende inventée de toutes pièces. Une histoire d’ivrognes… Enfin… Elle se mit plutôt à chercher un point en hauteur, pour méditer et en profiter, tant qu’elle était là. Après avoir escaladé un vieux sentier de colline, très escarpé, elle vit une silhouette, au loin. Assise sur des restes de ruines. En s’approchant, elle constata qu’il s’agissait d’un Humain, un homme assez âgé. Sa tenue ne lui faisait pas penser à l’un des ivrognes de tout à l’heure.

"Bonjour," lança-t-elle en s’approchant, puis jetant un regard sur les restes des ruines. "Je ne m‘attendais pas à trouver âme qui vive, dans les parages, avec les histoires qui se racontent. Vous êtes également à la recherche de ces soi-disant bêtes ?"

Il n’avait pas non plus l’allure d’un chasseur de primes, ni d’un chasseur tout court, en revanche, elle voyait bien qu’il n’était pas de ce monde. Même si elle ne ressentait aucun danger particulier venant de sa part, elle avait tout de même camouflé son arme avant de venir non loin de lui. Ça pouvait toujours être un agent impérial, après tout. Quoi qu’il semblait un peu vieux pour ça.

Bien qu’il soit parfaitement conscient que les Jedi de ce temps soient bien moins nerveux et impulsifs que ceux qu’il avait connu durant son époque, il jugeait tout de même étonnant qu’ils n’aient pas déjà débarqué sur cette planète pour enquêter. Soit, ils étaient bien moins nombreux, mais tout de même… C’était plutôt désespérant. Le moindre péquenot de l’Espace Sauvage avait réagi bien plus vivement qu’eux, dans la même situation. D’ailleurs, presque toutes les communautés de ces régions s’étaient très vite angoissées du problème, elles avaient envoyé des personnes pour observer, chercher, voire combattre et ici, rien… Il en restait encore abasourdi, ne comprenant définitivement pas comment, dans ces régions et sur une planète où il y avait autant de passage, les locaux pouvaient demeurer aussi… Crétins n’était pas un terme assez fort pour les décrire… Quant aux Jedi, c’était presque à désespérer de l’idée d’en attirer enfin une. L’idéal serait une jeune, ou du moins, une de moins de quarante ans, en à peu près bonne santé. C’était bien pour cela qu’il n’avait pas non plus provoqué de grands remous, l’affaire ne devait pas sembler assez grave pour devoir y envoyer une équipe au grand complet.

Il eut le temps de s’occuper d’autre chose avant d’enfin repérer une proie en approche. Bel et bien une femme, à sa plus grande satisfaction. Cela valait la peine de patienter, bien qu’il ait été à la fois surpris et agacé par le temps de réaction de ses bien-aimés ennemis. Entre être trop impulsifs comme les stupides jeunes de son époque et prendre trop de temps pour venir comme ceux d’ici, il y avait tout un monde. Celle-ci, par ailleurs, il ne l’a reconnue pas, lorsqu’elle s’approcha, un sentiment visiblement réciproque. Très bien, il n’allait donc pas avoir besoin de lui faire comprendre qu’il n‘était pas forcément un monstre sanguinaire avec tout un chacun, qu’il pouvait discuter sereinement, proposer quelques offres, etc. Il fut d’ailleurs plaisant qu’elle débute par un « bonjour », en dépassant les premières ruines tombées au sol, couvertes de mousse et de lierre. Un bonjour qu’il lui rendit, bien entendu, alors qu’il se levait tranquillement de son siège improvisé. Elle semblait encore assez jeune, ça fera l’affaire. Il devra prendre garde à ne pas trop l’abîmer,

« Je ne m‘attendais pas à trouver âme qui vive, dans les parages, avec les histoires qui se racontent. Vous êtes également à la recherche de ces soi-disant bêtes ? »

« En effet. Il arrive parfois que ces contes donnent des situations intéressantes, mais en l’occurrence, j’ai bien peur qu’il ne s’agît que de simples histoires. Cela dit, ces lieux restent un endroit agréable où se reposer et s’éloigner de personnes trop envahissantes. »

S’il dissimulait son aura depuis le jour même de son arrivée sur cette petite planète, elle n’en faisait guère de même, ce qui lui avait permis de déceler ce qu’elle était. Qu’elle soit de ce temps ou non ne changeait rien, à ses yeux, il ne se préoccupait que de son âge, de sa condition physique actuelle et si elle semblait en bonne santé. Elle devrait faire l’affaire, de toute manière, ils étaient si peu nombreux actuellement qu’il ne pouvait disposer d’un large choix. Sans perdre plus de temps, il leva assez brusquement la main vers elle, pour l’attaquer par une très brutale volée d’éclairs violets. Elle fut frappée de plein fouet, plus fort qu’il ne l’avait estimé. Mmh… Il rebaissa la main puis s’approcha d’elle, s’accroupissant à côté. Eh bien, il devrait être plus… Comment le dire… Plus doux. C’était une première approche assez piquante, certes, mais il ne comptait pas la tuer, bien au contraire.

« C’était plutôt mal dosé, je le reconnais. »

Il lui prit d’abord son comlink, qu’il réduit en poussière grâce à une brève poignée de nouveaux éclairs, puis lui prit ensuite son sabre. En se relevant, il tendit la main vers elle puis la souleva avec la Force, avant de la faire léviter, allongée, non loin. Son vaisseau était un peu plus loin, avec une poignée d’hommes embrigadés. Ceux-là, ils ne les avaient pas possédés, l’influence mentale suffisait, sur de si faibles esprits. Une fois sa nouvelle victime à l’intérieur, il la déposa sur la couchette du coin infirmerie, enjoignant au plus doué des hommes influencés de la soigner et s’assurer qu’elle reste en vie. Durant ce temps, alors que le vaisseau décollait, il observa ce qu’elle avait porté sur elle et qu’il lui avait pris. Le sabre était plutôt élégant. Les papiers étaient certainement des faux, pour lui permettre de voyager, ça n'avait en revanche pas un grand intérêt. Il revint la voir après qu’elle ait reçu des soins de base, un sourire poli aux lèvres. Son médecin du jour avait pris la peine de lui administrer une drogue, malgré son état, afin qu’elle ne soit pas même capable de remuer le petit doigt.

« Bien, reprenons dans les formes, ma chère. Soyez la bienvenue à notre bord, malgré les circonstances, j’espère que vous vous y plairez. Je me nomme Lord Vitiate. Puis-je connaître votre nom et d’où vous venez ? »

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Attaque-surprise : 1

C’était bien le seul intérêt à cet endroit, en tout cas… A l’origine, cette histoire ici n’aurait dû lui prendre que quelques jours, en plus du temps de trajet bien sûr, mais elle allait finalement rentrer plus tôt que prévu. Méditer ici alors qu’un inconnu occupait déjà les lieux ne l’enchantait guère. Elle s’apprêtait à le saluer et repartir, voulant se rendre un peu plus vers le Nord pour passer un peu de temps seule dans les bois, lorsqu’une immense lumière l’aveugla tout à coup. Suivie d’une forte douleur alors qu’elle était projetée en arrière. Elle retomba brusquement sur le dos, contre les rochers, tout le corps en feu et sans comprendre ce qui s’était passé, complètement sonnée. La douleur vrillait tout son corps et elle n’arriva pas à bouger suffisamment pour prendre son arme. Bien plus occupée à tout faire pour ne pas s’évanouir sur place, alors que le type venait s’accroupir à côté d’elle. Lui… Il… Elle n’arriva pas à l’insulter, la tête lui tournait trop. Qui… Qui était…

"C’était plutôt mal dosé, je le reconnais."

Elle n’avait pas la force de l’agonir d’insultes mais le cœur y était. Il se pencha pour lui prendre ses affaires et surtout son arme, pendant qu’elle continuait sa lutte pour ne surtout pas tomber évanouie. Puis il la fit léviter avant de l’emmener avec lui. L’avait-il juste attaqué par pur hasard car ils s’étaient rencontrés ou bien l’avait-elle déjà vu ? Difficile d’y réfléchir, la douleur occupait déjà quasiment toute la place, dans son esprit. Il la fit léviter jusque dans un vaisseau, puis sur une couchette, où un autre type arriva. Pour… la… soigner… ? Ou éviter qu’elle ne meure ici, plutôt. Elle peinait à rassembler ses forces et faire appel à la Force, pour se soigner elle-même et se défendre, lorsqu’il lui injecta quelque chose qui lui tourna encore plus la tête. Elle retomba mollement sur la couchette, sans plus pouvoir réagir. C’est à ce moment que le Sith revint, alors que l’autre partait. En souriant tranquillement, comme si la situation était parfaitement normale et sa visite ici attendue depuis longtemps.

"Bien, reprenons dans les formes, ma chère. Soyez la bienvenue à notre bord, malgré les circonstances, j’espère que vous vous y plairez. Je me nomme Lord Vitiate. Puis-je connaître votre nom et d’où vous venez ?"

Lord Vitiate… Elle partait pour une brève mission, pour la première fois dans cette époque, puis elle tombait directement sur lui. Meetra lui en avait déjà beaucoup parlé… Comme elle ne pouvait se lever pour le combattre, elle dû se contenter de le maudire du regard. Elle n’était, de toute façon, pas un soldat avant tout. Elle n’aurait donc pas pu le combattre efficacement. Une bine maigre consolation, qui ne supplantait pas du tout la colère qu’elle éprouvait.

"Qui je suis ou d’où je viens," grinça-t-elle avec difficulté, "ça ne vous regarde pas. Qu’est-ce que vous me voulez ?!"

Pourquoi ne l’avait-il pas tout simplement tuée, somme toute ? Qu’espérait-il qu’elle lui apporte ? S’il n’avait fait ça qu’au hasard car il s’ennuyait… Ce serait bien possible, de la part d’un monstre comme lui ! Elle n’arrivait toujours pas à bouger, ce qui encourageait nettement la colère ressentie.

« Qui je suis ou d’où je viens, ça ne vous regarde pas. Qu’est-ce que vous me voulez ?! »

« Je conçois que vous soyez un peu vexée. Cela étant dit, il serait malpoli de ma part de vous appeler simplement la Jedi, on ne traite pas ainsi les gens. La courtoisie est la moindre des choses, ne pensez-vous pas ? »

Se combattre ou être ennemis ne signifiait pas qu’il fallait balayer la politesse, après tout. Il s’assit posément sur une chaise, au bord de la couchette, pour mieux l’observer. Comme s’il se tenait au chevet d’un vieil ami, lors de sa convalescence. Étant donné qu’elle avait réagit à son nom, il supposait que ses amis de l’Ordre avaient dû, une fois de plus, baver dans son dos, sur ce qu’il avait pu commettre par le passé. Aaah, ces Jedi, si rancuniers… Il ne leur avait pourtant pas fait grand-chose, s’étant contenté de parfois donné un léger coup de coude à un peuple ou un autre pour les encourager à combattre. Ses adversaires considéraient pourtant qu’il était l’unique responsable de tous leurs malheurs. Tout en la regardant, il se demanda si elle était vraiment Humaine ou si son sang était mâtiné à celui d’une autre espèce. Il était bien rare de croiser des Humains de cet âge avec les cheveux d’un blanc immaculé. Bien que ça n’avait pas une très grande importance, pour la petite expérience qu’il comptait tenter.

« Quant au pourquoi de cette invitation quelque peu forcée, je puis vous assurer qu’il n’y a rien de bien grave. Un simple passe-temps, voyez ça comme la curiosité d’un vieil homme. Cette nouvelle époque comporte quelques sujets intéressants et l’un d’entre eux m’a donné envie de tenter une courte expérience. Tout en lui apportant une légère modification, d’où votre présence ici, j’avais besoin d’avoir sous la main une femme, sensible à la Force, dont je n’avais pas besoin pour un autre de mes projets. »

Ce n’était que pour cette raison qu’il ne s’était pas tout simplement servi de l’une de celles actuellement sous sa coupe mentale. Pour ne pas gâcher, elles lui étaient utiles en ce moment, il ne pouvait les utiliser pour une simple expérience de passage, ne devant pas spécialement servir lors d’un de ses plans par la suite. Un nouveau pion était nécessaire, une personne plus facilement jetable, dont le sort futur ne le préoccupait pas le moins du monde. Une dont il pouvait aisément se débarrasser, que ça soit par la mort ou parce qu’elle parviendra à fuir ou être sauvée par les siens. Il était tout simplement curieux, voilà tout. Tout en discutant, il fouillait dans sa mémoire afin de se rappeler s’il avait, oui ou non, déjà vu cette femme dans l’un des souvenirs de ses victimes. Ça ne lui disait toujours rien. Qu’importe. Il posa la main contre le ventre de sa victime du jour, sans guère se soucier de la douleur que cela raviva chez elle. Il restait concentré, malgré son ton détaché. Concentré sur la Force, sur les pouvoirs mis en œuvre, sur son propre pouvoir de manipulation, cette fois utilisé, pour la première fois, dans un tout autre but.

« Vous n’êtes visiblement pas totalement Humaine… Bien que cela reste proche. C’est intéressant. Tout comme votre colère est intéressante, tout cela n’est pas très Jedi. Puisque nous allons rester un petit moment ensemble, vous pourriez au minimum me dire votre nom. Le temps passera plus vite si vous accepter de discuter. »

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Se souvenir d’elle : 12
Commencer l’expérience : 3

Avec indics Mj
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"Je conçois que vous soyez un peu vexée. Cela étant dit, il serait malpoli de ma part de vous appeler simplement la Jedi, on ne traite pas ainsi les gens. La courtoisie est la moindre des choses, ne pensez-vous pas ?"

C’était un Sith plus que millénaire et massacreur de mondes entiers, un pur génocidaire, qui se mettait à faire une leçon de courtoise ?! Lui cracher au visage serait-il assez poli à ses yeux ?! Elle eut un brusque mouvement, moitié par nerfs, moitié par réflexe, le regrettant aussitôt car une douleur brutale revint la saisir. Elle serra les dents pour ne surtout pas lâcher une seule larme, inspirant fort par le nez, pendant que lui s’asseyait juste à côté. Même en ayant été entraîné à supporter la douleur, la situation restait très difficile. Plus que tout, le sentiment d’impuissance alimentait sa colère. C’était ce qui lui avait toujours le plus insupporté et ça ne pourrait pas être pire qu’aujourd’hui. Surtout lorsqu’il lui balança que tout ça n’était qu’un simple passe-temps » à ses yeux, elle lâcha un grognement de rage. Puis l’inquiétude fit place à la colère, lorsqu’il précisa avoir spécifiquement besoin d’une femme, sensible à la Force. Que comptait-il faire à l’entité, à travers elle ?! Pouvait-il attaquer directement la Force, en se servant d’un Jedi, son pouvoir pouvait-il aller jusque là ?!

Elle eut un sursaut de douleur lorsqu’il posa la main contre son ventre, alors que l’inquiétude se muait en angoisse. Qu’est-ce qu’il… Qu’est-ce qu’il fichait… La tête penchée sur le côté, elle baissa les yeux pour tenter de voir, apercevant à peine une très faible lueur mauve. Si la douleur ressentie restait strictement identique, une sensation bizarre commençait à la prendre. Elle supportait difficilement les contacts physiques, même légers, en temps normal. Celui-là lui faisait encore plus horreur. Et elle n’arrivait pas à bouger pour se dégager. Elle ne prit pas la peine de répondre autrement à la remarque du vieux Sith que par une insulte. Qu’est-ce qu’il fichait ??! Elle commençait à avoir mal à la tête… Comme si… Elle lutta encore mais c’était en vain, elle n’arrivait ni à définir ce qu’il lui faisait, ni à l’empêcher. Elle ne put s’empêcher de fermer les yeux, alors qu’il lui posait son autre main contre le front. Poussée par une envie de… dormir… Mais ce n’était vraiment pas le moment… Elle put bouger un peu la tête, pour qu’il retire sa main, sans aucun effet.

"Lâchez-moi," marmonna-t-elle d’un ton encore plus bas.

Vraiment envie de dormir… Malgré la situation… De plus en plus envie de dormir… Même son corps s’alourdit, alors que les blessures restaient criantes, jusqu’à ce qu’elle finisse par ne même plus ressentir la moindre douleur. Sa conscience s’essouffla et elle partit loin d’ici, son esprit s’échappant en d’autres lieux… Des rêves flous vinrent s’emparer de son âme, la faisant voyager dans des lieux à la fois inconnus et familiers. Elle rêva de l’enclave de sa jeunesse, de moments plus doux, de l’enfance. Un rêve agréable, qui l’apaisa, par la douceur des moments passés. Un rêve ensuite remplacé par des souvenirs plus éparses, tout de suite oubliés, dans cette mer. Elle se trouvait au beau milieu d’une succession d’images incompréhensibles lorsqu’un chatouillement contre son visage la réveilla doucement. Elle rouvrit les yeux avec difficulté, écartant le visage quand la fougère la frôla sous l’effet d’un vent léger. Elle se trouvait toujours dans les ruines, là où elle avait voulut s’asseoir pour méditer. Avec un bon mal de tête. Elle avait dû faire un malaise…

Elle attrapa machinalement son sabre, accroché à l’endroit habituel, en se redressant. Puis chercha son comlink. Introuvable. Rah, elle l’avait perdu dans les bois ?! Un gros soupir lui échappa et elle se remit doucement debout. Il devait être tard… Combien d’heures était-elle restée évanouie ?! Elle se souvenait d’être arrivée ici le matin et maintenant, la nuit approchait. L’épuisement la faisait trembler, elle avait dû tomber malade, peut-être un virus qui n’existait pas encore à son époque. Elle était pas mal raide, son corps était douloureux mais elle n’avait pas de blessures visibles. Sans doute un virus, donc. Il faudra qu’elle fasse un petit tour rapide à l’infirmerie, en rentrant. En attendant, elle s’assura qu’elle avait toutes ses affaires, mis à part le comlink perdu, puis s’attacha à rentrer. Reprenant assez péniblement le chemin inverse.

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Résistance mentale contre Vitiate : 18

Allons, allons, allons, on se détend, ma grande, un peu de calme, il lui avait pourtant déjà dit qu’il ne comptait pas la tuer. Il posa sa main libre sur le front de sa victime, sans tenir compte ni des maigres gesticulations qu’elle tentait, ni de ses protestations pas plus énergiques. Chht… Il ne rencontra pas la moindre résistance digne de ce nom, lorsqu’il commença par l’endormir, elle n’était visiblement pas habituée à lutter, dans ce type d’exercice. Son esprit était assez ouvert, rendu perméable par la colère qu’elle éprouvait et par, comme il le découvrit au passage, un certain manque de confiance personnelle. Ah, les Jedi… Puisqu’elle ne voulait pas en profiter pour discuter, autant qu’elle dorme, il la sentait assez nerveuse, cela lui fera du bien. Il se concentra plus que jamais sur la tâche, éprouvant un fort amusement à un tel exercice, cela le changeait beaucoup de son travail habituel. Il y avait une dimension à la fois fascinante et délicate… S’il avait eu cette idée plus tôt, il aurait peut-être pu s’épargner de faire lui-même des enfants. Quoi que, étant donné que ce n’était pas lui qui devait les porter, quelle importance ?

Il n’avait d’ailleurs aucune idée si la méthode naturelle était plus efficace que l’artificielle, c’était l’occasion de le découvrir. Dans tous les cas, c’était un passe-temps particulièrement amusant et il se détendait beaucoup, au cours du processus. Pas à pas, en pleine réflexion, une démarche lente, alors que le vaisseau demeurait en orbite de la planète, sans bouger. Nul n’osait le déranger. S’il avait longuement réfléchit à la théorie et la manœuvre avant de passer à la pratique, cela n’en restait pas moins compliqué et très délicat. Si cela s’avérait réellement plus efficace, c’était en tout cas bien plus complexe que se contenter de féconder soi-même une femme. Il en profita d’ailleurs, au passage, pour soigner les blessures infligées, celles-ci seraient gênantes, si son opération réussissait. Cette distraction était bienvenue, au milieu d’un lot de projets et de pions à gérer. Une opération longue, néanmoins, les heures défilèrent à bonne vitesse, avant qu’il ne parvienne à nouer correctement le fil de son œuvre. La création de la vie était définitivement une manœuvre infiniment plus complexe que l’œuvre de mort. Épuisante, certes, mais fascinante.

Il fit une pause après de bien longues heures de travail, pour s’étirer quelque peu. La préparation de rituel afin d’aspirer la vie dans un lieu ou un autre, demeurait même moins compliqué cette opération-là. Pour lui, cela représentait un défi des plus divertissants, une véritable stimulation, au milieu de projets d’un banal à pleurer. Il comprenait bien Plagueis, son état de fascination dans de tels cas. En se remettant au travail, il éprouva le même sentiment de satisfaction pure, en parvenant à créer ce qu’il voulait. La dernière ligne droit fut, elle, purement mentale, le plus facile. Comme il était de bonne heure, il prit même soin d’effacer la mémoire de sa jeune proie, sans prendre la peine de laisser plus encore en elle. Il avait pu mener son expérience et s’était diverti, voilà tout ce qu’il souhaitait pour le moment. Quand à ce qu’elle portera, il possédait déjà en ses gènes le potentiel d’accomplir bien des choses. Il avait fait ce qui en était en son pouvoir pour cela. Il appela finalement ses hommes pour qu’ils aillent la remettre là où il l’avait trouvé, avec son arme accrochée à sa ceinture.

"Ne perdez guère de temps. Nous repartirons aussitôt après."

Il comptait se reposer, dorénavant. Ah, la vie, la vie… Voilà bien quelque chose de tout à fait fabuleux. Une vie difficile à tisser, plus encore à modifier et modeler selon ses propres désirs et ce qu’on désirait y faire. Cette petite Jedi avait été amusante, un jouet étonnant, où mener ses expériences. Plagueis avait bien raison, en déclarant que mener des expérimentations était la plus grande des fascinations. Il devra songer à suivre les fruits de cette histoire, lorsque cela pourra devenir utile, d’ici… Oh, quatre ou cinq années. En attendant, sa chère proie sera seule à gérer. Il lui avait inculqué lé désir de ne pas y mettre fin… trop tôt.