Lien empoisonné [Pv Shira]

Sheev Palpatine, Empereur et maître des Siths

La raison pour laquelle Skywalker et Organa étaient pour le moment gardés au Palais était très simple. Les avoir sous la main, le temps de s’assurer de certains détails pour le futur, était plus aisé pour mieux les surveiller. L’un comme l’autre. Cependant, à l’instar de Vader, ils avaient un talent certain pour semer le trouble sur leur passage. Volontairement ou non.

Organa était moins dangereuse, dans le sens où elle ignorait encore beaucoup de choses, qu’elle se trouvait dans un état d’esprit très perturbé, elle était isolée et en colère, un véritable pion entre ses mains. Mais le guérisseur à moitié Jedi, lui, savait bien des choses qui n’avaient pas à tomber entre toutes les mains et il était, malgré les apparences, beaucoup plus maître de lui qu’il ne voulait bien le laisser penser. Il jouait les je-m’en-foutiste en permanence alors qu’il savait parfaitement, quand le besoin se faisait sentir, comment lui mettre des bâtons dans les roues et provoquer des ennuis. Bien sûr, l’Empereur s’était attendu à ce qu’il sème le trouble… Mais il ne s’était guère attendue à ce qu’il choisisse cette femme, précisément, pour cible. Ni à ce qu’il jette pareil zizanie dans son jeune esprit, pourtant si malléable et si bien conditionné.

Le fait qu’elle se soit trouvée là au moment où Vader avait arrêté son descendant était très contrariant. Il fallait des années entières avant de conditionner à la perfection une personne, la conserver ensuite sous contrôle, et voilà que ce jeune abruti de Jedi parvenait à lui démolir un travail délicat, avec toute la finesse d’un tank… Mais jusqu’à quel point ? L’Empereur avait une certaine habitude, lorsqu’il s’agissait de trouver qui mettait le bordel dans son Empire, mais il espérait cependant qu’ils n’en soient pas à un point trop avancé. Confortablement installé dans une chambre de méditation, seul et tranquille, il ferma les yeux. Son esprit glissa, tel un long serpent, sur le lien solide allant tout droit dans l’esprit de sa jeune disciple, où il avait un accès si libre et ouvert qu’il se croirait dans son propre esprit.

Shira.

Un simple nom, une simple voix résonnant toute entière dans la tête de la jeune femme, une présence qu’elle devait sentir presque écrasante. Omniprésente. Tant de sentiments bouillants… La jalousie, intense, la colère, de même, le doute également. Palpatine réévalua à la hausse l’impact causé. Ce jeune crétin savait bien s’y prendre, lorsqu’il s’agissait de causer des ennuis. Un trait de famille particulièrement agaçant mais dont le seigneur Sith n’avait toujours pas trouvé le moyen le plus sûr de le neutraliser. La colère de l’Empereur, néanmoins, grandit lorsqu’il perçut le nom de Mara, flottant dans l’esprit de la petite.

Une telle colère t’habite, mon enfant. D’où provient ce trouble ?

La porte cliqueta calmement derrière l’espionne, un vent chaud chassant la froideur du soir pour laisser place à une atmosphère plus privative, moins regardante, plus agréable et moins mordante. Machinalement, la jeune Shira Brie s’était décalée sur le côté, une main prenant appui sur un des murs au teint neutre et pliant légèrement la jambe opposée et se penchant vers le sol pour se déchausser. La rousse rentrait tout juste du Palais, après un passage éclair par le quartier général du Bureau pour se défaire de son uniforme, mais était encore grandement troublée par la discussion qu’elle avait eu avec le descendant Skywalker. Le Jedi-Sith s’était montré bien trop curieux, au point de venir remettre en question sa véritable nature, allant même jusqu’à évoquer l’existence de la Main de l’Empereur. Pire encore, il avait osé insinuer qu’il n’en existait pas qu’une, qu’elle n’était pas unique, sans véritablement affirmer qu’il l’avait démasqué, évoquant une certaine Mara qui lui ressemblait et qui connaissait un destin guère crédible dans le futur. Tant d’éléments à assimiler et à traiter, tant d’informations que la rouquine refusait de considérer comme crédible tant elles venaient faire voler en éclat ses vingt années d’existence. Sa loyauté. Son allégeance.

Calme en apparence jusqu’alors, Shira ne parvenait pas à gérer ses sautes d’humeurs, cette haine naissante en elle, cette colère déjà bien présente qui ramenait les mêmes questions sur le devant de la scène, encore et encore : était-elle bien unique ? Ne lui avait-on pas menti ? Comment pouvait-elle croire un parfait inconnu ? Est-ce que tout ceci n’était pas d’un mensonge visant à la pousser à bout, tel un rat-womp de laboratoire dont on venait observer les réactions avec amusement ? Et si tout ce qu’il lui avait dit était vrai, pourquoi ne parvenait-elle pas à s’en convaincre ? Une fois déchaussée, l’espionne s’avança dans ses appartements, sobre mais plutôt spacieux d’une tour de Coruscant dont la vue depuis le balcon donnait sur les grandes esplanades qui autrefois avaient servit à accueillir les navires de guerre d’une République Galactique enterrée. C’était justement à ce balcon que la Main de l’Empereur s’était rendue pour tenter de faire le vide en elle et repousser ces doutes à la fois stupides et nauséabonds. Cade Skywalker n’avait probablement fait tout cela que pour la pousser à bout, par pure curiosité après avoir peut-être entendu parler du statut de la Main de l’Empereur dans son époque, l’Empire sous cette forme y ayant disparu. Elle avait cherché à le titiller après sa défaite face au Seigneur Vader, aussi avait-il décidé de prendre sa revanche. C’était une évidence.

Une évidence en laquelle la rouquine ne pouvait s’empêcher de douter, un couple de mot revenant encore et encore à son esprit : Et si ? Et si tout ceci était vrai ? Et si l’Empereur en qui elle avait toujours cru, qu’elle avait côtoyé, qui lui avait offert une vie et un but n’avait fait que la manipuler ? Comme plus tôt dans la soirée quelque chose dans son subconscient fini par réagir à ces doutes, venant faire opposition à ces pensées hérétiques, générant d’autant plus de frustration, redirigeant sa colère et sa haine vers ce que l’assassin était déjà convaincu, laissant trainer le nom de Mara plus loin dans son esprit pour se focaliser sur la nouvelle arrivante qui semblait profiter de nombreux privilèges de la part de l’empereur : la jeune Organa. Cette fois-ci la pulsion fut bien trop forte pour être canalisée. Serrant jusqu’à alors fermement le bord de son balcon, s’y ancrant pour contenir sa hargne, Shira finit par céder, jetant son dévolu sur le blaster qu’elle cachait habituellement à sa cheville et le projetant avec violence contre la baie-vitrée, la faisant voler en éclats avec fracas. Ressentant le besoin intense de se défouler, retenant un râle de rage alors qu’elle projetait au sol un vase qu’elle avait ramené de Carida à la fin de son cursus universitaire, elle s’apprêtait à s’en prendre un peu plus à son mobilier lorsqu’elle s’immobilisa brusquement dans son salon…

Shira.

Elle venait tout juste de sentir sa présence qu’il était déjà là, sa voix résonnant avec une puissance douloureuse dans l’entièreté de la tête de la jeune rousse qui tressaillit en se courbant sous le poids écrasant de sa présence, omniprésente et omnipotente, se caractérisant par un mal de crâne intense mais étrangement supportable que l’espionne ne se plia pas de douleur au sol. Pas encore non, bien qu’elle l’en savait capable. Par le passé il était déjà venu, à de nombreuses reprises, de manière plus douces et plus brutales pour lui rappeler qu’il était informé de tout. Qu’il était maitre de la situation en toute circonstance. La rousse ne résista pas à cet intrusion violente dans son esprit, se pliant à la volonté de l’Empereur sans la moindre hésitation. Son conditionnement l’y contraignait. Elle était Conciliante. Accommodante.

« Maitre… »

La voix était faible. Le mot exprimé sous le ton de la soumission, voire de la dévotion, renvoyant l’image d’une femme pliant les genoux devant son Empereur comme elle l’aurait fait en sa présence, réelle et physique. Elle réagissait comme il était attendu d’elle qu’elle le fasse. Sans la moindre hésitation. Sans le moindre doute. Il n’y avait eu d’ailleurs aucun signe de surprise dans sa voix, là où tout autre personne aurait bondi d’incompréhension. Mais Shira avait l’habitude. A vrai dire la rouquine s’était attendue à cela dès le moment où Skywalker lui avait jeté le rôle de Main à la figure. Elle se doutait de pourquoi il était là, oppressant et écrasant…

Une telle colère t’habite, mon enfant. D’où provient ce trouble ?

Un frisson parcouru son corps à l’écoute de ces propos, de cette proximité paternelle que l’Empereur venait mettre entre eux, lui rappelant tout ce qu’il avait fait pour elle, et tout ce qu’elle devait faire pour lui. Un piège dans lequel elle ne pouvait pas s’empêcher de tomber, un être à qui elle ne pouvait rien cacher. Elle avait su qu’il viendrait au moment même où Skywalker l’avait provoqué, l’avait confronté à sa propre existence, à sa propre nature. Et elle savait que mentir ne servirait à rien. Que de tenter de lui cacher quoi que ce soit était inutile. L’un et l’autre partageait un lien si privilégié, son esprit était si modelé qu’elle ne pouvait qu’obtempérer, à l’instar d’une jeune enfant avouant à son père avoir commis une bêtise.

« Je crains d’avoir commis une erreur et d’avoir été démasquée, Maitre. J’ai fait la rencontre de Cade Skywalker dans votre palais aujourd’hui et il a ouvertement évoqué le rôle que vous m’avez si gracieusement donné. J’ai nié et tenté de le dissuader de continuer sur cette voie, en lui révélant ma couverture en tant qu’assassin de vos services de Renseignement mais je doute que cela ait suffit à satisfaire sa curiosité… »

Figée dans le réel, intérieurement l’espionne déglutit péniblement. Au fond d’elle elle savait qu’il y avait des sujets qu’elle ne pouvait pas aborder. Que ce que Skywalker lui avait dit était peut-être vrai mais restait tout de même improbable. Pourtant, en cet instant précis, face à l’être qu’elle respectait le plus dans cette galaxie, ces sentiments se révélaient caducs. Dans son état semi-conscient elle devait parler. Elle devait lui dire. Lui montrer qu’il pouvait toujours avoir confiance pour, elle l’espérait, ne pas avoir à subir son courroux, comme cela avait pu être le cas il y a bien des années, lorsqu’il s’était occupé d’elle.

« Il… il y a… » commença-t-elle à nouveau, incertaine cette fois-ci, butant sur les mots, luttant contre elle-même pour ne pas se lancer, uniquement pour échouer. « Il y a autre chose, Maitre. »

Nouvelle pause. Nouvelle hésitation. Nouvelle appréhension. Elle ne devrait pas, elle le savait, mais elle craignait sa réaction. Une peur légitime, là encore, et qui soulignait sa soumission et son respect pour celui qu’elle pouvait aisément considérer comme un second père.

« Skywalker a évoqué la possibilité que… que je ne sois pas la seule. Que vous me mentiez depuis le début sur ma nature. Je… Sachez que je n’y crois pas une seule seconde, Maitre, mais… Mais je ne peux ignorer ces sentiments depuis que vous avez admis vous occuper d’Organa… »

Devait-elle l’admettre ? Qu’elle ne savait plus quoi penser à cet instant ? Qu’elle était tellement imprégnée de colère et de haine envers cette personne ? Envers cette potentielle Mara ? Que tout ceci n’était que l’écho d’une profonde jalousie ? D’un amour-propre blessé ?

C’était inutile. Il n’avait pas besoin de ses mots, de sa voix pour le savoir. Tout ceci était futile. Un simple test, pour juger de sa loyauté… Les faits parlaient d’eux-mêmes : si elle ne croyait pas vraiment au discours de Skywalker, les récents évènements ne pouvaient que l’amener à en douter…


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Résultat des dés :

Résistance au conditionnement : 17 + malus >> Elle doit parler, et bien qu'elle puisse douter, ne remet pas l'Empereur en question.
Etat mental : Obscur >> Instable, prompt aux émotions.

Sheev Palpatine, Empereur

Je crains d’avoir commis une erreur et d’avoir été démasquée, Maître. J’ai fait la rencontre de Cade Skywalker dans votre palais aujourd’hui et il a ouvertement évoqué le rôle que vous m’avez si gracieusement donné. J’ai nié et tenté de le dissuader de continuer sur cette voie, en lui révélant ma couverture en tant qu’assassin de vos services de Renseignement mais je doute que cela ait suffit à satisfaire sa curiosité…

Palpatine rouvrit lentement les yeux, l’air pensif, dans sa salle de méditation. Skywalker… Lui avoir révélé cet autre rôle n’était en aucun cas judicieux, son apprentie n’avait peut-être trouvé que cela, sur le moment. Quelle idiote… Plus elle en révélait, plus elle donnait d’armes contre elle et attisait d’autant plus la curiosité à son égard. Si l’ex Jedi savait pour le rôle des Mains, il ne se contentera pas de si peu et refusera en plus de croire que ce n’était que cela. Quelle idiote… Un esprit manipulable se retournant une fois de plus contre elle, cette fois-ci, au bénéfice d’un adversaire. Skywalker n’étant en plus pas un véritable Sith, même s’il ne pouvait plus clamer être un Jedi. Ce n’était qu’un être instable, et donc menaçant, qui en savait beaucoup trop. Qu’on ne pouvait même pas tout simplement éliminer, car il pourrait revenir, en bien pire encore.

Et il y avait Mara. Mara, envoyée en mission depuis plus d’un an. Mara, qui donnait régulièrement des rapports. Mara, qui avait pu infiltrer les Rebelles. Mara, qui avait pu approcher les Jedis. Mara, aussi dévouée et fidèle que Shira pouvait l‘être. Mara, prise si jeune, conditionnée et élevée pour être une Main. Mara, un outil parfait également, qu’il avait envoyé sans crainte sur cette mission. Mara, dont il pouvait, de même, occuper l’esprit. Mara… Qui donc se serait liée au jeune fils de Vader. Pire encore, qui aurait eu une descendance avec lui. L’existence de Cade découlait d’une longue lignée, lui qui venait de si loin dans le futur. Combien d’enfants, donc, avait eu le jeune et agaçant blondinet de cette époque avec la femme que Palpatine avait si soigneusement formée et formatée ? Comment aurait-elle pu tomber sous le charme ?

Était-elle déjà tombée sous le charme ou n’était-elle qu’en suspens ?

L’amour… Cette faiblesse était donc la principale de tous les membres de cette famille, y compris celle des nouveaux membres, époux ou épouses, venant en gonfler les rangs. Solo en avait déjà été un exemple, ceci étant, jamais Palpatine n’aurait cru que Mara incarnerait de même cette faiblesse. Quel écœurement… Formater un esprit avec soin durant si longtemps pour voir son travail gâché par cette faiblesse désolante. Vader sera également, sans doute, dévasté d’apprendre cela un jour, lui qui n’aimait guère Mara, comment supporter de savoir qu’elle sera sa belle-fille ? Pire encore, la mère s’inscrivant dans cette lignée en reniant son passé de Main de l’Empereur. Engendrant avec le blondinet une nouvelle lignée de Jedis… Il referma les yeux, sur ces aigres pensées, s’installant un plus pesamment dans l’esprit de son autre « protégée ».

Shira ne cherchait pas même à cacher ce que Skywalker lui avait dit. Bon nombre d’émotions envahissaient si fort son jeune esprit, elle était actuellement très instable… Très perturbée. Jalousie, colère, ressentiment, déni, tout se bousculait et s’entrechoquait. La peur, au milieu de tout cela. Fragile enfant. Si idiote. Si manipulable. Entraînée dans la force du côté obscur alors même que le doute avait éclos en elle. Un outil précieux, parmi tous ceux qu’il possédait, et qu’il refusait de voir gâché si facilement. Peut-être Mara était, elle, déjà perdue, peut-être… Mais ce ne sera pas le cas de tous. La haine de l’Empereur avait redoublée, se dirigeant non pas vers la petite créature craintive qui lui parlait, mais vers Skywalker. Celui de ce temps. Qui pourrait détourner Mara… Et dont l’ignoble existence avait permis celle de Cade.

Organa n’est qu’un simple pion servant à déstabiliser les Rebelles, comment peux-tu douter de cela, mon enfant ? Elle n’est rien d’autre qu’une arme qu’il nous faut aiguiser contre eux. Son pouvoir, en se noircissant, la rendra de plus en plus nocive pour ceux qu’elle considère encore comme des alliés et les fera chuter.

Jamais l’Empereur n’aurait cru, là encore, autant regretter que les rejetons de Vader ne soient pas morts avec leur mère sur Mustafar. Sans oublier ces maudites failles… Il sourit, doucement, puis apaisa la tension qu’il faisait peser sur l’esprit de sa Main. Comme une longue caresse, sur un esprit torturé, à la manière d’un père qui essuierait les larmes sur la joue de son enfant en lui disant que ce n’était rien, que tout allait très bien. Voilà un moment que le blondinet ne s’était plus fait remarquer…. Mais il venait de remonter très brusquement à la première place sur sa liste de priorités. Lui. Mara. Quoi qu’il ait encore un doute sur l’allégeance actuelle de cette dernière.

Je suis néanmoins très surpris que tu accordes du crédit aux dires d’un homme comme celui-ci… Alors que tu sais qui il est, d’où il vient, et la façon dont il peut manipuler ses adversaires et les troubler, en prétendant posséder certaines connaissances. Il connaît le rôle de la Main de l’Empereur, soit… Mais pourquoi doutes-tu ? Ne me fais-tu plus confiance ?

S’il n’avait pas alourdi la tension, sa voix était en revanche à la fois plus menaçante et plus perplexe. Plus blessée, dirait certains. Plus étonnée. Il marqua une courte pause, tapotant légèrement du bout des doigts sur son accoudoir.

Jamais je n’aurai osé croire cela venant de toi…

Toujours stoïque dans ses appartements, les yeux désormais clos, Shira subissait la présence pesante et oppressante de son mentor et Empereur. Même la froideur venant de l’extérieur, au travers de la vitre brisée, ne venait la perturber. Elle était beaucoup trop écrasée par l’aura de Palpatine, le mal de crâne s’intensifiant quelque peu, trop concentrée sur sa présence, pouvant presque le voir en train de penser et de lui parler malgré la distance. Elle n’était pas entrée dans les détails de ce que lui avait dit Skywalker, de ce qu’il avait décrit de sa connaissance du statut de Main, de l’existence potentielle de cette Mara. Elle n’en avait pas besoin. D’abord parce qu’elle n’y croyait pas vraiment malgré ses doutes, en partie du fait de son conditionnement la retenant comme un animal en laisse mais surtout parce que Skywalker pouvait très bien avoir décidé de lui pourrir la vie, ensuite parce que son Maitre n’avait pas besoin qu’elle s’exprime pour obtenir ce qu’elle savait, ou avait entendu. Dans cet état, avec ce lien privilégié, il avait accès à ses pensées comme si c’était les siennes. D’ailleurs, chose amusante, l’inverse était théoriquement possible avec un esprit suffisamment fort pour supplanter les barrières de l’Empereur et un désir de le faire.

Mais Shira n’avait ni l’un ni l’autre. Jamais elle ne se permettrait de faire une chose pareille. Jamais elle n’entrerait dans ce pré carré. Cette pensée, d’ailleurs, ne l’avais jamais effleuré, aussi curieuse soit elle. La Main n’avait d’ailleurs pas besoin de cela pour jauger l’état d’esprit de son Maitre. Il lui suffisait de constater dans quelle mesure il venait occuper son esprit pour savoir s’il était satisfait ou au contraire extrêmement déçu. Sentant soudainement son emprise se faire encore plus pressante, plus pesante, la rouquine plia un genou sous la douleur que cela générait, cette pression sur ses tempes qui la désorientait. Oui, elle l’avait déçu. Elle ne s’était pas attendue à autre chose. C’était une évidence. Plus que déçu, il était en colère. Colère qui venait étouffer la sienne, en comparaison ridicule, alors qu’il venait s’exprimer à nouveau.

Organa n’est qu’un simple pion servant à déstabiliser les Rebelles, comment peux-tu douter de cela, mon enfant ? Elle n’est rien d’autre qu’une arme qu’il nous faut aiguiser contre eux. Son pouvoir, en se noircissant, la rendra de plus en plus nocive pour ceux qu’elle considère encore comme des alliés et les fera chuter.

Elle l’entendait parfaitement. Cette déception de voir sa Main venir remettre en doute son jugement, d’avoir laisser sa jalousie la flouer et lui laisser croire que cette pauvre rebelle pouvait être son égal. Conformément aux attentes la rousse venait accepter sans hésiter les propos de son Maitre, de ce second père dont la voix savait l’inspirer. La guider, alors que la pression sur son esprit s’était faite soudainement plus légère, plus protectrice. Accepter, sans hésiter. Protecteur, paternel, oui. Cela la soulageait. Comment Organa pourrait-elle la remplacer, alors qu’elle n’avait strictement aucune maitrise, était impulsive, n’avait pas son expérience ? Shira était la Main, l’assassin personnel et secret de Sa Majesté, et elle ne lui ferait jamais défaut. Elle valait bien mieux que cela. Elle s’en rendait de nouveau compte à présent, grâce à lui. Elle n’avait pas à douter. Pas pour ça.

Je suis néanmoins très surpris que tu accordes du crédit aux dires d’un homme comme celui-ci… Alors que tu sais qui il est, d’où il vient, et la façon dont il peut manipuler ses adversaires et les troubler, en prétendant posséder certaines connaissances. Il connaît le rôle de la Main de l’Empereur, soit… Mais pourquoi doutes-tu ? Ne me fais-tu plus confiance ?

« Ce n’était pas… » commença-t-elle, avant de s’arrêter, n’osant pas lui couper la parole.

Jamais je n’aurai osé croire cela venant de toi…

Lentement, cette jalousie venait lentement s’éteindre, sans pour autant cesser de subsister, chasser par de nouvelles émotions. La crainte, l’incompréhension. Entendre le ton réprobateur de son Maitre une fois de plus, sur un sujet qui ne méritait aucune discussion, était alarmant. Shira avait toujours su la réponse à pareille question et ce n’étaient pas quelques doutes qui remettraient en cause sa position sur ce sujet. Le respect et la dévotion qu’elle avait à son encontre était infaillible, totale. Cade Skywalker l’avait peut-être fait douter mais elle n’avait pas flanché. Cette colère et cette haine en elle n’avait jamais été tourné contre Sa Majesté, mais uniquement contre le blondinet. Contre elle-même. D’avoir failli, de ne pas avoir su se contrôler en la présence de Skywalker. Si l’Empereur n’avait pas accentué de nouveau la pression qu’il exerçait sur son esprit, la rouquine pouvait clairement distinguer le changement de ton dans sa voix. Un frisson parcouru aussitôt l’échine de la jeune femme, une larme s’échappa de ses paupières. Lentement, elle posa son autre genou à terre. Le savoir en train de sous-entendre cela était dur à encaisser.

« Je me suis fourvoyée, Maitre. Je le reconnais. Je pensais pouvoir obtenir des informations de son temps qui pourraient vous être utiles. Je… J’ai baissé ma garde le temps d’un instant et je me suis laissé surprendre. J’aurais dû envisager qu’il puisse savoir. J’ai failli. » dit-elle pour commencer, sur le ton du regret, laissant passer son humiliation.

Elle savait qu’elle avait commis une erreur. Elle s’en était rendu compte à l’instant même où Skywalker avait répliqué. Elle n’aurait jamais dû être aussi curieuse. Elle aurait dû passer son chemin lorsqu’il l’avait interpellé. Refuser de lui faire ce cadeau. Elle n’aurait jamais dû laisser ses sensations et son instinct la guider sur cette affaire.

« …Mais ma confiance vous a toujours été acquise, Maitre. Et elle le restera, à jamais. » répondit-elle, convaincue par ses propres paroles mais avec soumission. Docilité. Respect. Dévotion. La rouquine connaissait sa place, savait ce qu’elle lui devait, ce qu’il lui avait offert. « Ma loyauté ne vous fera jamais défaut. Vous m’avez tout donné. Jamais je n’oublierais... »

Obéissante. Loyale. Reconnaissante. Désormais elle ne désirait qu’une seule chose. Se racheter. Montrer à son Maitre qu’elle était toujours sa Main, digne de confiance, prête à affronter l’insurmontable et réussir dans sa tâche. Elle ne lui ferait pas l’affront de lui proposer quelque chose. Seul lui pouvait déterminer ce qu’il lui serait nécessaire d’accomplir pour cela. A condition qu’il décide que cela fut nécessaire. La rouquine estimait avoir gravement fauté, mais peut-être que ce n’était pas si grave, comme son Maitre l’avait laissé penser dans ces derniers propos ?

Devait-elle au contraire parler d’autre chose, comme de cette mission qu’elle était censée accomplir sur Korriban, cette enquête sur la disparition et la potentielle subversion de soldats au service de l’Empire de son Maitre, et qui nécessitait qu’elle quitte Coruscant dès demain ? Oui, elle le devait. Son Maitre se devait de savoir où elle allait, en toute circonstance. Mais pas tout de suite. Pas tant que Sa Majesté n’ait estimé que le sujet était clos… Elle resta donc silencieuse, se préparant au meilleur comme au pire…

Sa prochaine priorité sera de découvrir si Mara avait déjà sombré dans la faute, si elle s’était déjà détourné, ou si, au contraire, elle lui était toujours acquise. Si elle possédait d’ores et déjà des doutes ou si elle était pleinement dévouée à son service. Si les doutes étaient déjà ancrés en elle, deux voies s’ouvriront à lui… Peut-être pouvait-elle encore être « rattrapée », peut-être ne le pouvait-elle pas. De cette différence découlera tout le reste. Où était-elle, en ce moment même, avec qui passait-elle le plus du temps et indiquait-elle toute la vérité dans ses rapports réguliers ? Comment pourrait-elle se laisser avoir simplement par les sentiments ? Son entraînement ne valait-il donc plus rien, pour elle, était-il donc si simple de tout oublier, n’avait-elle jamais été l’outil parfait qu’il avait cru forger ?

La différence tenait aussi au fait que Shira n’avait jamais été envoyée sur des missions d’infiltration aussi longues… L’Empereur secoua lentement la tête alors que la gamine bafouillait ses excuses, l’esprit maintenant en miettes, clamant qu’elle avait toujours une confiance absolue en lui. Elle ne devrait pas. Il était néanmoins satisfaisant de constater, en fouillant son esprit, que Skywalker n’était pas parvenu à la troubler suffisamment pour qu’elle se détourne de son devoir, de lui, de l’Empire. Bien… Il était, de toute manière, dangereux d’accorder trop de foi en les dires d’un homme aussi instable, même s’il possédait bel et bien plusieurs parcelles de vérité. Quelle infection. Le tapotement s’accentua, tandis que l’Empereur rêvait de pouvoir briser le cou de l’ex Jedi sans avoir le risque derrière qu’il ne revienne pas une fichue faille.

Il continuait, tout en réfléchissant, de passer en revue l’esprit complet de la petite idiote, autant le temps passé récemment avec Cade que celui, dans la navette, où ils avaient aussi parlé. Puis il détailla le reste, prenant tout son temps, alors que le silence s’était de nouveau installé. Sa rencontre avec le lieutenant du BRI, ce qu’elle éprouvait vis à vis de Vader, sa loyauté, ses ambitions, ses différentes missions, le travail d’équilibriste mené entre les multiples identités, ses sentiments les plus personnels et les plus profonds… Il ne cachait guère cette fouille dans son esprit, elle devait ressentir sa présence, emplissant sa jeune âme, pour en faire ce qu’il voulait. S’il la tenait dans le creux de sa main, ce n’était peut-être, hélas, plus le cas pour une autre. Très bien… Il avait un devoir à accomplir…. Avant de potentiellement utiliser Shira sur une autre mission.

Je vais m’occuper personnellement des « informations » émises par Skywalker. Et de lui.

Les guillemets s’entendaient, dans sa voix, de même qu’une colère larvée. Oui, il en faisait une affaire toute personnelle… Quant à quel Skywalker il parlait, la petite idiote pouvait bien croire qu’il songeait à Cade, si cela lui chantait. Ce drogué et ex Jedi n’était, pour le moment, pas la plus gênante épine dans son pied.

J’attends beaucoup de toi, mon enfant. Pour toutes les missions que tu peux accomplir. Veille à ne plus me décevoir.

Sa colère, alimentée par sa frustration, s’éteignait lentement mais surement au fur et à mesure que le temps passait, que l’Empereur s’installait dans sa tête. Shira Brie n’était, à cet instant, plus réellement maitre d’elle-même, comme cela avait été le cas sur Carida il y a quelques années de cela, lorsque pour la tester son Maitre lui avait ordonné, fortement, sans détours, de massacrer ses camarades, avant de disparaître, laissant cet ordre profondément ancré dans son esprit. La rouquine s’était alors exécutée, sans le moindre doute, sans la moindre hésitation, à emporter les vies de ceux qu’elle avait côtoyé mais qui, le temps de ce qui aurait dû n’être qu’un exercice, s’était retrouvé dans le camp d’en face. Le savoir dans sa tête ne la gênait pas, si ce n’est le ressenti physique qu’elle en avait. Cette douleur, cette pression sur son esprit qui, à cet instant précis, s’accentuait de nouveau alors qu’il venait lire en elle comme dans un livre ouvert. Fouillant, creusant dans ses souvenirs pour tout savoir d’elle. Ses ressentis vis-à-vis de Vader, entrelacement de méfiance et d’obéissance. Apprenant pour la mission du BRI sur Korriban, ses détails, ses objectifs. Dès le début de leur relation, il y a des années, il lui avait fait savoir que ce serait là leur principal moyen de communications. Que son rôle fût si important pour lui qu’il ne pouvait se permettre de la savoir démasquée, donc de la recevoir régulièrement en tête à tête au Palais.

En un sens, il la protégeait également au quotidien de la même manière qu’il le faisait aujourd’hui. Fouillant son esprit sans se le cacher, mais avec plus de délicatesse qu’à l’accoutumée. Elle sentait cette attention particulière qui devrait normalement générer une levée de boucliers chez la plupart des gens, mais que Shira interprétait comme un signe d’affection. Ce tapotement paternel.

Je vais m’occuper personnellement des « informations » émises par Skywalker. Et de lui.

Cette colère larvée, tournée vers cet homme qui lui avait fait du mal, à elle. L’entendre prendre l’affaire personnellement était rassurant, comme si son Maitre venait lui retirer ce fardeau de ses épaules, comme pourrait le faire un père avec sa fille, sans oublier de mettre un point d’orgue sur le fait que ceci, tout ce qu’il avait pu lui dire, n’était qu’un vulgaire tissu de mensonge. L’esprit conditionné et obéissant termina la réflexion, la menant à la conclusion que si elle pouvait avoir des doutes, ce n’était qu’envers elle-même. Pas envers cette figure paternelle qui n’avait toujours agi que pour son bien. Qui lui avait donné une famille au Palais, un but, une mission après ce qu’elle avait vécu alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.

Cade Skywalker n’était pas parvenu à ses fins. Sa colère lancinante s’éteignait, le laissant place qu’à la froideur attendue de sa Main par l’Empereur. Calculatrice et efficace. Shira ne se laisserait plus avoir de la sorte. Dès lors elle ferait attention à ne plus avoir de conversation avec Skywalker. Plus aussi directe, en tout cas. C’était une personne qu’elle devait éviter. L’Empereur était plus à même de se charger de lui. Au pire serait elle cette lieutenant Brie dont elle avait si bien appris le rôle, dévouée mais quelque peu naïve. Mais ce n’était pas sa véritable personnalité. Cette cuirasse absorberait les coups, tandis qu’elle, resterait imperturbable.

L’Empereur ne pouvait pas passer à côté de cet état d’esprit retrouvé alors qu’il fouillait un peu plus dans ses pensées, qu’il prenait le contrôle de sa protégée qui, en retour, n’offrait pas la moindre résistance.

J’attends beaucoup de toi, mon enfant. Pour toutes les missions que tu peux accomplir. Veille à ne plus me décevoir.

Elle y veillerait, en effet. Le message était clair, limpide comme du cristal d’Alderaan. Elle ne pouvait plus échouer de la sorte, plus jamais, s’insufflant une détermination qu’elle n’aurait jamais dû oublier. Ces vulgaires doutes étaient futiles. Ce Skywalker était futile. Seuls les ordres de l’Empereur et de son bras droit comptaient. Ce sujet était clos, ce qui lui permettait de rebondir sur un autre. Redressant physiquement la tête, toujours dans un état semi-méditatif qu’elle n’avait pas toujours lorsqu’elle discutait avec lui :

« J’en déduis que je dois toujours partir pour Korriban demain, Maitre ? Dois-je profiter de ce déplacement pour approfondir certaines choses pour vous au sujet des Siths qui y sont présents ? Souhaitez-vous que j’opte pour une approche différente ? » lâcha-elle avec cette même froideur, cette même détermination. Ce désir de plaire. De ne plus décevoir.

Faire preuve d’initiative, tout en soulignant que le choix lui revenait. Toujours. Elle était à son service, et lui seul pouvait décider de ce qu’elle devait faire vis-à-vis de ces gens-là.

J’en déduis que je dois toujours partir pour Korriban demain, Maître ? Dois-je profiter de ce déplacement pour approfondir certaines choses pour vous au sujet des Siths qui y sont présents ? Souhaitez-vous que j’opte pour une approche différente ?

Inutile de faire des vagues. Tiens-t’en à ta mission. Pour le moment.

Il avisera, selon le rapport qu’elle fournira, s’il devait prendre d’autres mesures ou l’envoyer sur une autre mission qu’il avait en tête, plus délicate. Pour le moment, il fallait avant tout voir ce qu’il en était… Palpatine se retira lentement de l’esprit de la jeune femme, revenant pleinement à lui, dans sa chambre de méditation. Profondément contrarié. Il commença par envoyer de nouveaux ordres pour renforcer la surveillance du drogué, voulant connaître le moindre de ses faits et gestes, à qui il parlait, tout ce qu’il pouvait faire, puis, après un bref instant de réflexion, donna le même ordre mais cette fois vis-à-vis de Shira. Au moins pour quelques temps, même s’il avait lu dans son esprit la ferveur qu’elle comptait appliquer pour se racheter. Personne n’était jamais assez prudent.

Quant à Mara… S’installant plus confortablement dans son fauteuil, il relut les rapports qu’elle avait envoyé, tous, un par un, depuis le début. Il restait, bien sûr, la possibilité que Skywalker ait menti… Shira, face à lui, n’avait pas décelé la moindre trace de mensonge, soit, mais elle aurait pu être manipulée, ça ne voulait rien dire. Il serait tout de même très… ironique que sa Main, si soigneusement formée, tombe réellement amoureuse d’une de ses cibles. Pour le moment, il devait s’assurer du cas du drogué, puis de celui de Mara. S’il s’avérait qu’elle avait bel et bien trahi, il s’assurera qu’elle le paye.

Inutile de faire des vagues. Tiens-t’en à ta mission. Pour le moment.

Bien. Shira n’était pas bien placée pour savoir si c’était là une bonne ou une mauvaise chose. S’il préférait la tenir en laisse pour le moment en attendant de voir si sa loyauté était toujours intacte, ou s’il estimait purement et simplement que, pour le moment, c’était inutile de pousser plus loin. A ses yeux, cela lui était égal. Ses ordres étaient la seule chose qui comptait et elle les appliquerait à la lettre, avec cette ferveur retrouvée. D’un côté, ne pas avoir à changer ses plans n’était pas plus mal. Sa navette partait le lendemain et elle avait déjà tout préparé. Devoir surveiller des Siths aurait demandé quelques précautions supplémentaires qu’elle n’avait pas prise. La rouquine hocha donc mentalement la tête, avec acceptance et compréhension de l’ordre qui lui avait été donné.

« Oui, mon Maitre. »

Avant que celui-ci, justement, ne décide de mettre un terme à leur entrevue, retirant lentement le carcan qu’elle avait mit en place autour de son esprit, la libérant de son emprise, de sa colère et de son interrogation. Lentement, en douceur. Bien plus délicatement qu’il n’était entré, ne provoquant qu’un mouvement de tête à peine distinctive chez la Main, qui ne tarda pas à ouvrir les yeux alors que les derniers restent de présence de son Maitre, suffisamment nécessaire pour entretenir une simple conversation, disparaissaient.

La première réaction de la rouquine une fois qu’il fut parti de sa tête fut de pousser un très long soupir de soulagement alors qu’elle chassait ce nœud de frustration qu’elle avait encore en elle. Cette frustration d’avoir osé penser qu’il ait pu lui cacher des choses. Que Skywalker ait osé lui balancer ce genre de mensonges à la figure. Qu’il puisse connaître son véritable statut. Cette Mara n’existait probablement pas, et c’était désormais le cadet de ses soucis. Ou alors, peut-être que ce qu’il sous-entendait… que cette Mara puisse être un nom d’emprunt que la rouquine aurait à prendre à l’avenir.

Shira secoua une nouvelle fois la tête en se relevant, un genou après l’autre. Ce genre de pensées étaient inutiles. Futiles. A chasser. Elle était Shira Ellan Colla Brie, la Justice de l’Empereur et rien ne pourra se mettre en travers de son chemin. Elle s’en assurerait au cours des trois prochains jours, sur cette planète rocailleuse. Désormais debout, elle se tourna vers l’extérieur pour constater les dégâts qu’elle avait provoqué.

Ce n’était pas cela qui avait attiré l’intention de l’Empereur. Non, il avait senti le moment où les mots de Skywalker avait fendu sa cuirasse. Cela ne se reproduirait pas. Jamais. Lentement, elle s’avança vers le balcon, se penchant sur le chemin pour récupérer le petit blaster avant de s’arrêter devant les morceaux de vitre et de vase brisés. La rouquine soupira, mais c’était là aussi sans importance. Elle ferait réparer pendant son absence.

En attendant, elle avait du pain sur la planche. Une mission à accomplir. Un Empereur à satisfaire.

[Clos pour moi]