Into the great unknown [Calista]

Le fait qu’elle ait « aimablement emprunté » une navette au port de commerce de Dantooine ne lui effleura même pas l’esprit à quelques moments que ce soit. Plus exactement, cela ne l’inquiéta pas une seconde. Tout ce qu’elle avait désiré à ce moment était de pouvoir partir de ce trou paumé afin de rejoindre un monde un tant soit peu plus civilisé. La façon de s’y prendre était le cadet de ses soucis.

L’ordinateur de bord n’avait pas révélé grands choses. Certaines planètes y étaient enregistrées quand d’autres en étaient totalement absentes. Toutefois, cela ne l’inquiéta pas outre mesure. Ce genre de chose était monnaie courante chez les contrebandiers qui cherchaient à masquer toutes traces de leur passage dans certains systèmes.

Alors elle entra simplement les coordonnées du système qu’elle connaissait le mieux : la station orbitale impériale.

Le voyage en hyperespace se passa sans heurt. Jusqu’à ce qu’elle quitte le couloir de vitesse pour rejoindre l’espace réelle… et qu’aucune station n’était en vue. Un juron fort peu recommandable passa la barrière de ses lèvres tandis qu’elle jetait un regard aux instruments de navigation. Le réservoir était quasiment à sec. Elle trouva cependant du réconfort dans son malheur en apercevant la silhouette de vaisseaux aux formes triangulaires.

L’Empire ! Peut-être allait-elle enfin retrouver la civilisation ? Cette joie passa rapidement lorsqu’elle sentit la brusque secousse d’un rayon tracteur, l’attirant dans les entrailles du vaisseau le plus important.

Ekath retourna rapidement dans le cockpit pour activer la communication. Hors de question de se faire tirer dessus.

« Ici navette…  Zegma, annonça-t-elle après avoir pris quelques secondes à chercher l’identification de la navette empruntée. Je demande à monter à bord de votre vaisseau et à parler à votre commandant. Terminé. »

La jeune femme se laissa tomber dans le siège du pilote et attendit une réponse, conservant son regard émeraude sur la structure métallique qui se rapprochait inéluctablement.

La réponse qu’elle reçut fut positive et elle ne put s’empêcher de laisser passer un sourire. Toutefois, la suite ne lui plut absolument pas et fit rapidement disparaître ce début de joie qu’elle avait ressenti. Cela commença dès qu’elle mit pied à terre dans le ventre du vaisseau en sortant de cette navette emprunté.

Les soldats qui l’accueillirent n’avaient rien à voir avec les habituels soldats impériaux dont elle avait l’habitude. Tout de blanc vêtu pour la majeure partie d’entre eux, avec quelques éléments de noirs. Était-ce le nouvel uniforme des soldats en vigueur ? Voilà qui demeurait bien étrange. Mais elle ne fut pas au bout de ses surprises. Lorsque les armes se pointèrent vers elle avec pour ordre de restituer le sabre-laser qu’elle portait à la ceinture, sa mauvaise humeur gagna un nouvel échelon.

D’un geste brusque du bras, elle envoya voler sur plusieurs mètres les malheureux soldats qui s’étaient un peu trop approchés d’elle. Elle sentit la peur s’emparer du reste des hommes présents. Bien, très bien ! Le Côté Obscur en elle ne voulait que cela et bien davantage : se nourrir de la peur de ses victimes pour accroître son pouvoir.

« Je suis un Seigneur Sith, je n’ai aucun ordre à recevoir de sous-fifres. Amenez-moi immédiatement à votre commandant. »

Cette fois, personne ne chercha à la désarmer mais les soldats gardèrent leurs armes sur elle malgré la peur que ce simple geste pouvait engendrer en mettant un terme définitif à leurs vies.

Ekath emboîta le pas de celui qui semblait en charge des opérations. Ils traversèrent de long couloir, usèrent de quelques ascenseurs pour se rendre sur la passerelle. Bien que ce lieu lui fût familier, tout ce qui l’entourait lui paraissait – paradoxalement – totalement étranger sans qu’elle ne sache vraiment pour quelles raisons.

Ce n’est qu’une fois sur la passerelle de commandement qu’elle s’avança d’un pas ferme vers le commandant des opérations. Une Twi’lek ? Elle n’en fut pas étonnée outre mesure, elle avait déjà croisé ceux de cette race durant son bref passage à l’académie et elle savait que certains d’entre eux étaient parvenus à aller au-delà de leur condition d’esclave.

« Votre accueil laisse à désirer, commandant. Depuis quand les Sith ne sont plus les bienvenus sur les vaisseaux impériaux de leur propre flotte ? Enfin, qu'importe. Je peux aisément pardonner un égarement de votre part si vous me menez à la station Vaiken. »

La Twi’lek qui lui fit face eut de la chance. Beaucoup de chance. La manière dont elle s’adressa à elle et sa façon de se comporter envers un Seigneur Sith et donc un supérieur par la même occasion, aurait été une excellente raison de lui arracher les lekkus à mains nues avant de les lui faire avaler jusqu’à l’étouffement.

Toutefois, elle fut sauvée par quelques mots à base de « livres » et « époque ».

Les brides de Côté Obscur qui dansaient dans ses yeux jusqu’à les rendre quasiment rouge orangé, presque enflammés, cessèrent peu à peu de tournoyer pour reprendre leurs couleurs émeraude. Elle respira lentement, profondément, afin de calmer sa colère et de la laisser se distiller dans ses veines. Elle en ferait usage plus tard.

« Après vous. »

Elle lui emboîta le pas jusqu’à la suivre dans ledit bureau. Son regard se posa automatiquement sur le drapeau impérial. Elle fronça sourcils. Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Cet emblème n’était pas celui de l’Empereur ! Le regard furibond de la jeune femme se posa sur la Twi’lek derrière son bureau.

« C’est une plaisanterie ? »

Les yeux émeraude de la dame noire balayèrent l’ensemble du bureau dans lequel elle se trouvait. Outre le drapeau impérial qui différait de celui à sa connaissance, il y avait certains éléments de décors ou même utilitaires dont elle ignorait la fonction. Ici, certaines affiches de… propagandes pour s’enrôler dans les forces de l’Empire, par exemple. Là, une autre prônant le jour de l’Empire ? Ekath reporta son attention sur la Twi’lek, écouta ses propos concernant ledit drapeau.

Elle manqua de s’étouffer avec sa salive.

Deux Empires avec plus de trois milles ans d’écart ? C’était une blague ?! Elle en aurait probablement ris à gorge déployé si elle n’avait pas usé de la Force pour savoir si son interlocutrice se payait ouvertement sa tête. Non, c’était bel et bien la stricte vérité. Quand bien même cette dernière était on ne peut plus difficile à avaler et laissait un étrange arrière-goût en bouche.

La dernière chose dont elle se souvenait ? La jeune femme eut un rictus.

« Je rentrais à Dromund Kaas avec mon vaisseau. Je suis sortie de l’hyperespace bien trop tôt et me suis lamentablement crashée sur Dantooine. »

Nul besoin de dire qu’elle regrettait amèrement cet accident qui lui avait coûté un moyen de transport on ne peut plus efficace, sans compter une précieuse base de données et un « ami » métallique des plus fidèles. Sa voix laissait suffisamment entendre toute cette amertume.

Tout en parlant, son attention se porta sur les nombreuses images qui défilaient pour tenter de lui faire rattraper trois milles ans de retard sur le monde actuel. Lorsque le droïde arriva avec ledit plateau, elle ne lui accorda qu’un bref regard, croisa ses bras en refusant ainsi muettement de se servir. Qui plus est, elle n’avait pas la moindre idée de ce que « Naboo » pouvait être. Un cultivateur de vignes ? Une entreprise ? Difficile de savoir.

« Je ne vois pas de Sith si vos enregistrements, commandant. Seulement des Jedis. Qu’est-ce que cela signifie ? »

Voyager dans le futur.

On pouvait dire qu’elle ne ménageait pas ses mots, la Twi’lek. Là encore, difficile de se dire qu’il s’agissait d’un énorme mensonge car la Force soufflait le contraire. Pour faire passer le sarlaac, la dame noire prit un verre de vin qu’elle avala cul sec. Certes, ce n’était pas le meilleur moyen de savourer la robe d’un vin mais elle n’avait rien de plus fort sous la main.

Trois milles ans d’écart. Un voyage dans le futur. C’était tellement gros, tellement difficile à se faire à l’idée… toutes ces années de guerre contre le République, tous ces affrontements contre des rivaux, toutes ces connaissances, tout ce qu’elle avait bâti… plus rien de tout ceci n’existait à présent.

Elle écouta le reste des explications sur le temps présent tout en fixant un point invisible dans le vide. Les Jedis en cavale, les Siths en cheville avec l’Empire. Mais cet Empire, celui de cet Empereur soi-disant immortel, n’était plus celui qu’elle connaissait. C’était difficilement imaginable. Pourtant, c’était le cas.

Lorsque la Twi’lek mentionna l’académie, elle supposa immédiatement qu’il s’agissait de Korriban et son regard se fit dur. Revenant à la réalité, elle la foudroya du regard.

« Hors de question, je ne remettrai jamais les pieds là-bas. »

Quand bien même ce dernier était un voyageur temporel, elle ignorait totalement à quel degré il pouvait être. De son époque ? D’une époque plus récente ? Il fallait déjà qu’elle se fasse à cette idée de voyage dans le temps, inutile de tout précipiter.

« Qu’en est-il de Dromund Kaas ? » demanda-t-elle non sans une certaine appréhension de savoir si la planète était toujours de ce monde et si Kaas City était encore debout.

Cette fois, la dame noire eut un léger rire. Un lieu oublié de tous ? Vraiment ?

« Peut-être de vous, mais pas de moi. »

Après tout, Dromund Kaas et – plus précisément – Kaas City avait toujours été son pied à terre principal. Bien sûr, elle se rendait souvent sur Nar Shaddaa et dans ce bar si particulier géré par cette Zabrak qui tenait son endroit d’une main de maître. Mais là encore, elle doutait fortement que le lieu ait survécu. Dommage, elle avait toujours apprécié cet endroit si exotique.

Quant au fait de donner les coordonnées de la planète perdue à une étrangère, il n’en était pas question quand bien même elle les connaissait. Après tout, elle ne savait pas si elle pouvait réellement se fier à cet Twi’lek et même si c’était le cas, elle doutait fortement que ce genre d’informations restent cachées bien longtemps.

Surtout si l’Empire y mettait son nez.

« Coruscant ? »

Tiens donc, quel doux paradoxe ! La cité-planète de la République qui était devenu le siège de l’Empire ? Intéressant et même très amusant. De quoi faire regretter aux Jedis de s’être fait un ennemi de l’Empire.

Ekath se plongea un instant dans une réflexion. Dromund Kaas étant relégué au rang de mythe, Coruscant était donc le centre névralgique de toute la galaxie. De là-bas, elle pourrait se fondre dans la masse et probablement dénicher un vaisseau pour se rendre elle-même à Kaas City comme elle l’avait préalablement escompté. Peut-être même pourrait-elle trouver quelqu’un qui accepterait poliment de faire le voyage avec elle.

« Coruscant conviendra très bien. »

La guerre des clones ? Elle jeta un regard morne au commandant de ce vaisseau. Cette fameuse « guerre des clones » ne lui disait absolument rien. Bon sang… elle allait devoir engloutir un sacré paquet de données pour espérer rattraper son retard sur tant de millénaires perdus ! Rien que cette simple perspective pouvait donner le vertige. Elle verrait en temps et en heures de quoi il en retournait concernant cette fameuse guerre des clones.

Dans tous les cas, Coruscant semblait être un excellent point de départ. Ce qui lui confirmait la Twi’lek, d’ailleurs. Elle se débarrasserait des hommes en question dès qu’elle serait sur la cité planète. Drôle d’ironie ! Un endroit comme Coruscant où elle n’avait jamais pu mettre les pieds jusqu’à présent se présentait à bras ouverts.

La dame noire reporta son attention sur la créature exotique.

« Oui. Jusqu’à ce que votre navette soit opérationnelle, j’aurai besoin de visionner moi-même tout ce que vous avez concernant votre… époque. Afin que je sache véritablement dans quoi je mets les pieds. »

Peut-être aurait-elle ainsi une meilleure vision des choses ? Même si cet Empire devait sans doute faire de la propagande ou falsifier certaines données. Après tout, une bonne dictature n’est rien sans un pot de vin ou une couleuvre à faire avaler.

« Autre chose, commandant, vous avez parlé d’un autre voyageur de temps. Combien sommes-nous ? »

Si le seigneur Vitiate en faisait parti – ce qui était une possibilité qu’elle n’excluait pas – tenter de se rapprocher de l’Empereur – l’unique – pouvait s’envisager.

Des… livres ? Par le créateur, elle n’avait pas entendu ces termes depuis un moment déjà. Si l’on prenait en compte le fait qu’elle était issue d’une époque révolue… depuis des millénaires, donc. D’ordinaire, elle avait eu coutume de consulter des archives holonet ou – dans le meilleur des cas – des datacrons et holocrons. Ce qui semblait avoir changé depuis son époque.

Enfin, elle n’allait pas faire la fine bouche. C’était déjà un miracle que le commandant accède à sa requête de la sorte.

Laissant échapper son souffle en un long soupir de résignation, la dame noire écouta les propos de la Twi’lek concernant d’autres voyageurs du temps. Le directeur de l’académie ? Grand bien lui en fasse, elle ne bougerait pas de ses positions et se refusait de remettre un pied là-bas. Surtout si le lieu était entre les mains d’un Sith issu du passé.

Pas d’accréditation ? C’était une autre paire de manches.

« Très bien. »

Toutes ces informations allaient déjà l’occuper pendant pas mal de temps. D’heures, sûrement. Tandis qu’elle venait de saisir un datapad pour parcourir les articles concernant les revues de presse et que ses yeux parcouraient les nombreuses lignes de texte, elle continua toutefois que garder une partie de son esprit à l’écoute du commandant.

« Que pouvez-vous me dire sur l’Empire actuel ? Et son Empereur ? »

Sans cesser de continuer de lire en diagonale les articles et autres archives de presse sur lesquelles elle tombait, Ekath écouta la réponse de la Twi’lek concernant l’Empire et l’Empereur à proprement parler. Amusant comme son discours sonnait probablement de la meilleure manière dont ce fameux Empire voulait apparaître aux yeux de tous : garant de la paix, protecteur et bienveillant. Un véritable discours de propagande.

La dame noire eut un sourire grandement amusé, légèrement moqueur. Elle leva ses yeux émeraude de sa lecture pour les poser sur son interlocutrice.

« Voyez-vous ça. Et la face cachée de tout ceci ? »

Elle qui avait vécu durant l’Empire de Vitiate savait que chaque « belle chose » avait ses propres travers : de l’esclavage, des pots de vin, des trahisons… quand bien même un ordre certain régnait sous la poigne de fer de l’Empereur, il y avait toujours eu quelques conflits ici et là. C’était le lot de toutes les dictatures de la sorte.

Elle plissa légèrement ses yeux, fixant sa vis-à-vis.

« En dehors du fait que votre Empire soit profondément xénophobe et que vous pouvez remercier vos parents pour votre place au commandement de ce vaisseau et non pas avec un collier d’entrave autour du cou. »

Probablement qu'elle avait dû se battre bec et ongles pour faire valoir sa place au sein d'une majorité d'humains. D'un autre côté, cela lui était complètement égal.

La dame noire ne put s’empêcher d’avoir un sourire, suivit bien vite par un léger rire. Détruire une planète pour n’en faire qu’un amas d’astéroïdes ? Voilà qui était des plus amusants. Divertissant, même.

Toutefois, elle trouvait aussi cela… ridicule. Détruire une planète simplement pour se « venger » d’un petit contingent de rebelles ? Stupide. Il aurait mieux valu les traquer, les capturer et les torturer de quelques manières que ce soit afin de leur faire regretter leurs actes. Pas nécessairement une torture physique… le mental est le dernier rempart contre la folie.

« Si le sort des vôtres vous intéressait vraiment, vous ne seriez pas commandant de ce vaisseau. »

Les propos qui suivirent de la part de la Twi’lek confirmèrent ce qu’elle venait de dire. Par vengeance, elle s’était hissée au rang de commandant dans la flotte impériale. Ce n’était pas anodin, surtout pour une Twi’lek. Qui plus est une femme, qui était souvent destinée à servir de créature exotique dans les palais des plaisirs ou d’esclaves lambda. Cela devait avoir un coût et pas des moindres, comme de devoir constamment surveiller ses arrières et faire régner une forme de terreur teintée de respect.

Ekath fronça légèrement sourcils. Un amiral non-humain ?

« Et de quel genre de non-humain parlez-vous ? » reprit-il en reportant son attention sur les ouvrages et autres données qu’elle continua d’analyser.

« Un Chiss. »

Remarquable. L’ascendance Chiss existait donc encore à cette époque ? Ce n’était pas tellement étonnant au vu de la prospérité qu’elle avait connu sous le règne de l’Empereur Vitiate. Cela étant, elle n’aurait jamais soupçonné que les Chiss accepteraient encore d’ouvrir leurs frontières à un nouvel Empire.

D’après les rapports qu’elle avait sous les yeux, c’était même une chose assez extraordinaire puisqu’ils s’étaient définitivement fermés depuis des millénaires.

« Amusant, en effet » commenta-t-elle concernant le paiement en nature. « Surtout lorsqu’on connaît les Chiss et leur culture. »

Pour avoir travaillée à de nombreuses reprises au côté de Chiss – plus particulièrement d’une femme Chiss redoutablement stratège et snipeuse – elle les savait assez fermés sur le mélange racial. Elle ne pouvait leur en vouloir, les humains étaient tellement… pathétiques.

Son regard émeraude se reporta sur les divers éléments mis à sa disposition.

« Non. Vous pouvez disposer, commandant. »

Se donner les moyens. La remarque fit quelque peu sourire la dame noire. La Twi’lek – dont elle gratifia d’un coup d’œil où sembler pointer une faible once de respect – avait on ne peut plus raison sur ce point. Que voilà une pensée tout à fait digne de l’Empire ! Le programme d’entraînement de cette époque-ci semblait bien avoir fonctionné. Peut-être que tout n’était pas perdu, après tout.

Maintenant que le silence était revenu, Ekath se replongea un moment dans la lecture des nombreuses données mises à sa disposition. Lecture qu’elle n’interrompit nullement, quand bien même elle demeurait attentive aux moindres bruits environnants. Ce qui impliquait à la fois le vrombissement léger du vaisseau qu’elle sentait sous ses pieds, le léger tintement du métal du bâtiment… et la conversation du commandant concernant les préparatifs de la navette.

Ce ne fut que lorsque ledit commandant s’adressa directement à elle que la jeune femme daigna cesser de regarder l’ouvrage qu’elle avait sous les yeux.

« Un datapad fera parfaitement l’affaire. » répondit-elle simplement.

Rien que la penser de s’encombrer de livres la fit grimacer. Elle regrettait ses quartiers sur Dromund Kaas, ainsi que son imposante bibliothèque d’archives soigneusement compilées par ses soins. De quoi faire pâlir certains collectionneurs, quand bien même ceux qui avaient des crédits à profusion préférait ces « livres » qui montraient la richesse d’un propriétaire qui ne les toucherait jamais.

Enfin, c’était une autre époque semblait-il.

La dame noire se leva, épousseta ses cuisses et bras juste pour la forme de le faire et emboîta le pas de la Twi’lek.

Elle récupéra le datapad que cette dernière lui tendit, vérifia rapidement en faisant voler ses doigts sur l’écran que les données étaient bien toutes présentes – ou du moins, a minima – et inclina légèrement la tête, satisfaite. Son regard émeraude se porta ensuite devant elle tandis qu’elles arrivaient au hangar. Plus précisément, devant ladite navette.

L’engin n’avait vraiment rien à voir avec les navettes impériales de l’Empire de Vitiate. En bien ou en mal ? Cela restait à voir. Elle pissa légèrement les yeux pour dévisager l’appareil, baissa son attention sur les deux soldats en question. Là-dessus, elle ne pouvait pas dire que le commandant avait mal agi, bien au contraire : elle avait eu on ne peut plus raison sur ce point.

« Vous remontez dans mon estime, commandant. »

Ce qui, venant de sa part, pouvait être ce qui s’apparentait à un merveilleux compliment. Elle se tourna pour faire face à la Twi’lek, plongeant ses yeux dans les siens.

« Votre nom ? »