Destruction

Ils allaient arriver sur Mustafar d’ici peu de temps. Pour l’équipage, c’était une occasion de virer une présence impériale, quoi qu’encore faible, d’une nouvelle planète dans la galaxie. Pour lui, c’était avant tout une occasion de se passer les nerfs. La seule bonne nouvelle, dans tout ce marasme, avait été la découverte de la sensibilité à la Force de l’Enseigne, enfin lieutenant, Kravhenn. Une personne de plus pouvant participer à la lutte contre les fous dangereux comme Vitiate, c’était très heureux ! Enfin, à terme… Et c’était là que ça devenait problématique. Était-il seulement capable de la former lui-même ? On avait bien vu ce que ça avait donné, avec Ashoka ! Elle avait fini par quitter l’Ordre… Pour le bien, au final, mais quand même… Et ici, il n’était plus question du moindre Ordre, de toute façon, juste de soldats… Et si c’était pire ? Ou mieux ? On pouvait toujours faire pire…

Il ne cessait aussi de ressasser, dès lors qu’il était seul, au sujet de Plagueis et de Vitiate. La moindre seconde de solitude était suffisante pour les ramener au-devant de sa mémoire et le plonger dans un mélange brûlant entre rancœur, colère, haine… Si devant les autres, il parvenait encore à se contenir… Enfin, s’il parvenait moyennement à se contenir, plutôt, intérieurement, c’était une sorte de descente aux enfers, dans des niveaux qu’il ne croyait pas pouvoir attendre. Il ne pouvait pas se défaire de la haine éprouvée entre ces deux-là… Ce que lui avait fait Vitiate, cependant, était presque pardonnable. Mais Plagueis… Jamais il ne pourra… Seul dans sa cabine, il fulminait depuis des heures, maintenant, tout simplement incapable de se concentrer sur autre chose bien longtemps, y compris les quelques meilleures nouvelles. L’image de ce taré lui était tant ancré dans l’esprit qu’on aurait pu le croire possédé.

L’arrivée à Mustafar le tira de ses pensées moroses et à la dernière seconde, alors qu’on le prévenait que tout était prêt, il ordonna alors à ses hommes d’attendre un peu. Il devait d’abord descendre… Rien qu’au ton de sa voix, une bonne partie comprit très vite que ce n’était pas le moment de lancer « Ce n’est pas dans le plan » et laissa faire. Il ne prit que son arme et une simple navette pour atteindre la planète. Puis avancer, sabre en main, face à la petite garnison restante. Ceux-là allaient payer pour les autres… Il sourit d’un air narquois, très brièvement, sous son demi-masque, avant de marcher vers eux. Mettant toute sa haine accumulée contre Plagueis au service de la mort infligée à ces hommes. Pas question de les étrangler à distance, il voulait les découper lui-même… Il frappa avec la même énergie et la même colère qu’il avait ressenti il y a des années dans le village Tuskens. Détruisant au passage les installations ou portes ayant le malheur de se retrouver sur son chemin.

Un massacre bref… Hélas trop bref à ses yeux. Lorsqu’il ne resta plus une seule âme en vie, il stoppa enfin, avec un long soupir, au milieu du vaste complexe. Le retour vers la navette fut plus lent… Avec les corps étalés au sol, beaucoup en plusieurs morceaux, sur son chemin. Il y en avait un autre qu’il rêvait de trancher en deux… Une fois de retour dans le vaisseau, il ne prit même pas la peine de signaler que tout le monde en bas y était resté. Personne n’osa non plus poser la question. Le bombardement, en lui-même, ne fut pas aussi satisfaisant qu’il l’aurait songé. Parce qu’il n’y avait pas la bonne cible en intérieur. Un jour, peut-être, il l’aura devant lui et pourra lui planter son sabre entre les deux yeux en lui hurlant toute sa haine…

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Humeur : 10
Épargner quelqu’un : Obscur