Marché noir sur Almania

A présent, Nuru aussi devait être parvenu à destination, pour Chandrila. Obi-Wan lui fit parvenir un message pour savoir si tout se passait bien, pour lui aussi, il le recontactera de vive voix un peu plus tard. Il envoya aussi un énième message à Luke, commençant maintenant sérieusement à s’inquiéter. Il ne l’avait plus revu depuis longtemps, plus depuis la fin de la pandémie, et le jeune homme avait autant esquivé la réunion que les autres fois où ils auraient pu se croiser, répondant de temps à autre aux appels. Mais depuis quelques jours, plus de nouvelles du tout, silence radio et personne ne savait où il se trouvait. Appuyé contre un mur, assez inquiet, il finit par contacter directement Dodonna, pour voir si lui pourrait en savoir plus. Le vieil homme lui dit d’attendre un moment, le temps qu’il voit ça. Durant ce temps, Obi-Wan s’assit sur le petit muret à côté, se repassant mentalement les raisons possibles à cette disparition soudaine. Il n’avait quand même pas été capturé ou pire ? Dodonna finit par revenir vers lui et lui dire qu’il allait voir ça avec d’autres, pour le moment, il n’avait pas plus d’informations. D’accord, merci.

Se levant, il rentra ensuite par une porte en fer, jusqu’à un sous-sol peu profond. Il n’était encore jamais venu là en personne mais de nombreux rebelles et insurgés de tous bords venaient pour y trouver des passeurs, des armes volées ou du marché noire, des pièces de vaisseaux ou chasseurs, des médicaments, parfois même des vaisseaux tous entiers, « empruntés » à leur légitime propriétaire et qui allaient recevoir de menus changements pour servir contre l’Empire. Obi-Wan n’était pas ici spécifiquement pour trouver des pièces mais pour rencontrer certains insurgés, qui ne faisaient pas partie officiellement de l’Alliance Rebelle, mais qui étaient efficaces dans leur lutte contre l’Empire. Ici, sur la planète Almania, le gouvernement était un soutien financier important de l’Alliance Rebelle et ses habitants restaient majoritairement hostiles à l’Empire. Un de ces mondes de l’Espace Sauvage frappé de plein fouet par la pandémie, où la population avait fortement diminué et où la colère était toujours très importante. Obi-Wan s’arrêta au « stand » de Karim Jones, assis sur un petit tabouret et occupé à travailler sur une pièce d’hyperdrive.

– Salut le Jedi. Tu cherches des pièces ?

– Pas cette fois. J’essaye de régler un problème.

Il s’appuya contre le bord du stand et commença à résumer, à voix basse, le problème de Corellia à son ami. Ce qui s’était produit, comment l’Empire avait arrangé à sa manière les événements pour décrédibiliser l’Ordre et les utilisateurs de la Force, et donc les couper des rebelles, à l’heure où ils avaient plus que jamais besoin, au contraire, d’être unis, de se serrer les coudes. Tout en parlant, il restait en alerte, prêt à répondre si Dodonna le recontactait. Cette histoire l’inquiétait tout de même, il ne comprenait pas ni pourquoi Luke les avait évité de plus en plus, ni cette disparition soudaine. Plus il avait grandi et plus il était devenu compliqué de capter ce qui se tramait dans la tête de ce gosse. Karim l’écouta un long moment sans lâcher un mot et en continuant à travailler sur sa pièce, lèvres un peu pincées. Il finit par marmonner qu’il n’avait que vaguement suivi cette affaire-là, après tout, Corellia était bien loin, comme les Mondes du Noyau d’une façon générale. Ils étaient bien loin dans l’Espace Sauvage, l’Empire n’était jamais venu dans les parages et devait même complètement ignorer le secteur.

Il avait connu Karim assez jeune, alors que tous deux dépassaient à peine la barre des seize ans et avaient encore rêves et projets plein la tête. Après la Guerre des Clones, le mécanicien avait émigré dans l’Espace Sauvage pour échapper à l’Empire et surtout mener une résistance, à son échelle, en volant, détournant puis revendant des pièces sur le marché noir. Il s‘était fait une spécialité de tous les modèles de TIE, en service ou à l’état de projets, il en fabriquait même des copies qui pouvaient servir dans des missions d’infiltration. Ils discutaient encore de Corellia quand une nouvelle « cliente » approcha du stand. Obi-Wan s’écarta un peu pour lui laisser place, les bras croisés, puis la salua d’un signe de tête.

– C’est curieux, vous avez un regard… familier. Je vous ai déjà croisée quelque part ?

– J'en doute, soit je ressemble à une de vos connaissances, soit vous devriez revoir vos techniques de séduction.

Si le Jedi avait eu le coeur plus léger, il aurait pu en rire. Des « techniques de séduction », il en avait d’abord usé involontairement, mais tout ça remontait à bien loin. Aujourd’hui, même s’il revoyait une certaine femme, il doutait de pouvoir à nouveau aimer, comme si de rien n’était, pas après toutes ces années, la vie qu’il avait menée, les décisions qu’il avait prise. Ceci étant, il était à peu près certain d’avoir déjà croisé cette femme quelque part, à la volée sans doute, elle ou quelqu’un lui ressemblant. Ce genre d’impressions arrivait très souvent, un air familier ou de déjà-vu, qui ne vous quittait plus durant un long moment. Il lui lança un long regard alors qu’elle demandait à Karim s’il vendait des générateurs de boucliers, puis s’éloignait un peu pour les examiner. Bah, ça lui reviendra peut-être plus tard, ou peut-être pas. Il était probable qu’il ait dû voir une personne lui ressemblant, au sein de la Rébellion, ou bien peut-être à la station, au cours de ces derniers mois. Appuyé contre le rebord du stand, il délaissé cette question pour le moment, reprenant à voix basse sa conversation avec Karim quand il revint, laissant sa cliente examiner les pièces à sa guise.

Quelques minutes plus tard à peine, Dodonna le recontacta enfin. Obi-Wan s’excusa d’un mot auprès de son ami puis s’écarta un peu, demandant ce qui était arrivé. Le Rebelle commença par lui raconter que les leurs avaient essuyé une attaque, sur Bespin, où Luke avait aussi participé. L’Empire les avait coincé, très peu s’en étaient sortis. C’est lorsqu’il lui annonça, d’un ton plus doux et lent, que le jeune homme faisait parti lui aussi des victimes qu’Obi-Wan marqua un fort temps d’arrêt, un mélange d’incrédulité et de peine lui venant au visage. Ce n’était pas… Qui avait confirmé ça ?! Il souffla au vieil homme d’arrêter, de reprendre, ce n’était quand même pas possible, il ne… Ceux et celles qui avaient pu s’échapper étaient clairs, Vader et ses forces s’étaient trouvés là-bas, ils avaient été piégés, et la princesse Leia avait confirmé la mort du jeune Jedi les accompagnant. Lorsque la communication fut coupée, Obi-Wan resta un long moment immobile et silencieux, avant de retourner d’un pas lent vers Karim. Luke, mort… Il peinait à y croire. L’Empire aurait été bien trop heureux d’annoncer avoir liquidé un autre ennemi recherché.

– Mmmh, ça ne va pas ?

– Si, si, très bien.

Leia était une leader de la Rébellion, en plus d’être la sœur jumelle de Luke, jamais elle n’aurait confirmé la mort de son propre frère pour une mauvaise blague. Elle avait sans doute cru, seulement, à sa mort… Il s’assit sur un petit tabouret, pensif.

– Je n’ai pas l’impression que la coopération entre les différents groupes rebelles ou de sensitifs s’améliore vraiment, marmonna-t-il. Si tous les groupes ne se décident pas à plus s’entraider, l’Empire pourra facilement les écraser un par un, sans se fatiguer.

Une fois que la politique commençait à se mêler de leurs affaires, ça ne pouvait que partir en va-l’eau. Parmi les leaders Rebelles, nombreux étaient aussi sénateurs, politiciens de tous les niveaux, chefs de clans ou de communautés, ils raisonnaient comme tels et prenaient parfois des décisions bien plus dictées par la politique que par la stratégie militaire. Et ça, c’était un frein considérable une fois qu’on s’efforçait de renforcer les unions entre tous les groupes, d’autant plus après ce qui s’était passé sur Corellia. Obi-Wan avait toujours eu une sainte horreur des politiciens, Palpatine avait d’ailleurs beaucoup contribué à renforcer cette allergie, même avant qu’il ne leur porte à tous un coup de poignard dans le dos. Devoir composer avec le grand jeu des alliances et des crispations plus personnes, d’une communauté à l’autre, c’était épuisant. Soupirant, il se frotta un peu les yeux, alors que la jeune femme de toute à l’heure revenait pour déposer sur le comptoir un générateur d’hyperdrive aussi doucement et précieusement que si elle tenait son premier bébé. Une attitude qui parut plaire à Karim, lui qui hurlait dès qu’on maltraitait un peu ses joujoux.

– Il y a donc un souci entre les vôtres et les rebelles, maître jedi ?

Si ce n’était qu’un seul souci, ça pourrait bien vite se régler. Et ça se saurait si les problèmes venaient toujours seuls, las, la vie avait appris plus d’une fois que ce n’était jamais le cas. Obi-Wan haussa très légèrement les épaules, se souciant aussi peu qu’on le reconnaisse comme étant un Jedi. Sur cette planète, l’Empire ne venait pas, beaucoup étaient des soutiens de la Rébellion, et par ailleurs, il savait se défendre. Enfin, comment espérer se cacher correctement quand vos ennemis s’arrangeaient pour diffuser votre tête au maximum ? Encore qu’il avait de la chance, la jeune Mara allait subir plus de traques, mais son cas était différent, Palpatine comptait toujours se servir d’elle, c’était évident. Restait à savoir si elle le réalisait… Il faillit sourire quand la miss demanda ensuite ce qui était la cause de la méfiance. De quelle planète perdue venait-elle ? La propagande Impériale en avait pourtant fait un maximum, à un tel point que même les mondes qui n’étaient pas sous sa coupe avaient entendu parler de l’affaire.

– Nous savons déjà comment faire évoluer les mentalités, cela prendra juste un peu de temps. Cet Empire est doué en propagande et en manipulation.

Il lui résuma ce qui s’était passé sur Corellia, même si ce n’était pas le vrai point de départ de la méfiance, c’était en grande partie ce qui avait attiré la haine et le rejet. La « petite histoire » avec Vader, avec Anakin plutôt, c’était encore trop chose et ça ne servirait qu’à embrouiller un peu plus cette affaire. Les failles leur jouaient de ces tours… Tout en parlant, il faisait légèrement tourner son comlink entre ses mains, une part de son esprit toujours occupée par les mêmes questions. Il ne pouvait pas croire à la mort de Luke, et dans le même temps, il ne voyait pas pourquoi Leia mentirait en faveur de l’Empire. Tête brûlée comme elle était, sa réaction serait plutôt de sauter dans un vaisseau pour filer aider son frère. A moins que le premier pas qu’elle ait fait vers le Côté Obscur n’ait été poussé plus loin… ? Après tout, voilà des mois entiers qu’elle évitait tous les Jedis comme la peste, jamais elle ne s’était entraînée, ils ignoraient son état mental actuel.

– Mis à part ces quelques complications, les choses avancent plus ou moins bien, sourit-il faiblement. Il en reste certains capables de comprendre que sans coopération, le combat sera trop difficile à mener. Je m’appelle Obi-Wan Kenobi et vous-même ?

– Oui, votre nom est diffusé dans tout l'empire, tel une star de l'holo-cinéma !

L’Empire avait le don de faire beaucoup de nouvelles « stars », ces derniers temps, et parfois avec des personnes qui n’avaient pourtant pas commis de crimes si graves et qui se retrouvaient brusquement chassées du jour au lendemain. Obi-Wan sourit quand même, faiblement, il n’avait pas le coeur à ça. Karim, de son côté, avait marmonné d’un ton amusé que les personnes les plus recherchées par l’Empire étaient même mieux connues que les plus grandes stars galactiques, qui elles n’avaient pas droit à une telle publicité gratuite. La traque permanente devenait une habitude, par la force des choses, même si on demeurait toujours très prudent, il y avait une part de chance et cette chance pouvait tourner à n’importe quel moment. Le maître Jedi, cela dit, n’était pas inquiet pour lui-même. Il était conscient d’avoir déjà fait son temps, de n’être là qu’à cause d’une de ces failles, lorsque la Force le rappellera à elle, ce sera enfin le repos qu’il aurait dû conserver. C’était déjà plus délicat pour les jeunes, qui n’avaient encore rien vécu.

– Pour ma part, je m'appelle Amélia. Je suis pilote au service du cygne. Comme il se repose, j'en profite pour faire un peu le tour des boutiques.

– Tiens, il se repose enfin ? Tout le monde l’a cru mort, durant deux ans, c’est un miracle qu’il se soit tiré en vie d’une attaque pareille.

– L’Empereur a dû être déçu, ajouta Karim, lui qui était si heureux que tous les insurgés de cette planète aient été liquidés.

Obi-Wan ne connaissait pas tous les détails de cette histoire, lorsque ça s’était produit, il était encore bien loin de là et il se produisait régulièrement tellement d’horreurs, commises par l’Empire, que cette affaire n’en était qu’une parmi d’autre. L’annonce de la mort de Nightswan, en revanche, s’était beaucoup répandue, il ne s’était jamais présenté comme leader de groupes d’insurgés et était malgré tout considéré comme tel par de nombreux ennemis de l’Empire. Il avait su arracher pas mal de victoires contre cette machine impériale écrasante et était respecté pour cela. Qu’il prenne enfin le temps de se soigner et se reposer était très bien, la dernière fois que le Jedi l’avait vu, il se demandait s’il pourra continuer à marcher, avec une jambe dans cet état. L’Empire pouvant le retrouver à n’importe quel moment… Après l’affaire de Batonn, on aurait pu penser que Cygni abandonnerait, qu’il ne voudrait être mêlé à tout ça, mais non, de « simple consultant », il était devenu au fil des ans un Rebelle dans l’âme. A croire que ça ne s’arrêtera absolument jamais.

– Nightswan travaille beaucoup en coopération avec la Rébellion, parfois avec nous. Son réseau est large, à travers la galaxie, même dans des lieux fermés comme Coruscant. Enfin, le BSI en démonté pas mal, ces dernières années, des officiers alliés en secret ou corrompus sont tombés. Voilà longtemps que vous travaillez avec lui ? Ou avez-vous déjà eu affaires aux tensions qui règnent actuellement au sein de la rébellion ?

– Mon engagement est assez récent.

Obi-Wan avait déjà dû la croiser, même sans forcément faire attention ou dans le flot d’une petite foule, ça expliquerait cette sensation de déjà-vu. Où, quand, avec qui, il l’ignorait, mais bon, ça n’avait pas une très grande importance. Les bras croisés, il pinça un peu les lèvres lorsque Amélia demanda ensuite si du côté de l’Ordre, tout se passait bien. Oui, non… D’un côté, oui, puisque les Jedis venus des failles s’intégraient dans cette époque et étaient tous engagés dans la lutte contre les Siths, quand bien même certains avaient des façons très différentes de faire, selon d’où ils venaient et ce qu’ils avaient vécu. Et d’un autre côté, non, pas du tout, car la nouvelle génération ne reprenait pas encore le relais, voire se détournait carrément de l’Ordre et des Jedis. La plupart des survivants de la Purge ne voulaient plus entendre parler de tout ça. Quant à la jeune génération, née pendant ou après la guerre, n’avait pas l’air de se sentir concernée. Il avait eu espoir, pourtant, mais… D’autant plus que des Jedis arrivés par les failles avaient de nouveau disparus, privant encore plus d’une aide qui pouvait faire toute la différence.

– Il y a du bon et du moins bon, finit-il enfin par répondre. L’Ordre compte surtout des jeunes de cette époque et des personnes venus de temps futuristes. Quelques uns d’un temps passé, assez proche, et encore moins de personnes venues de temps très lointain.

Lorana et Nuru venaient tous deux de la période de la Guerre des Clones, un peu avant pour Lorana, d’ailleurs, tout comme lui-même. Maât était aussi de la génération de Nuru, elle devait avoir… entre dix et quinze ans, dans ces eaux, quand la jeune Jinzler était partie en expédition dans les Régions Inconnues. La jeune Allana Solo venait du futur, tout comme Nat et sa jeune apprentie, Feesa. En temps plus lointain, ils n’avaient vu que Meetra et Revan, sachant que ce dernier avait de nouveau disparu par la suite. Enfin, il y avait la jeune génération, celle à qui cette époque appartenait, ceux à qui il revenait de plein droit, et le Devoir, de poursuivre le travail, refonder l’Ordre, construire leur propre base selon leurs idéaux et leurs valeurs, façonner le futur selon leur propre vision du monde. Or, les principaux concernés se faisaient discrets… Bon sang, il refusait de croire si simplement à la mort de Luke, ce n’était pas possible ! Il s’était attaché à lui, le jour même où il l’avait porté dans ses bras, à sa naissance. Il ne pouvait pas avoir été tué comme ça, d’autant plus que l’Empire ne prendrait pas ce risque, pas en sachant qu’ils pourraient voir revenir un ennemi beaucoup plus puissant et entraîné.

– Qu’est-ce qui t’inquiètes, depuis toute à l’heure ? marmonna Karim tout à coup. Ton apprenti ?

– Non, il est prudent, je sais qu’il ne va pas aller chercher les ennuis exprès. Et il ne devrait pas en trouver là où il est. C’est plutôt Luke qui a dû s’attirer des ennuis, à mon avis.

Il ajouta un « encore » un peu blasé, avant de se reprendre, avec un léger soupir. Il ignorait ce que Leia avait bien cru voir mais elle s’était faite abusée. Un instant, il se demanda si Vader ne s’était pas en plus mêlé de la partie… Avec eux, il fallait se méfier comme de la peste des affaires de famille. Il reporta ensuite le regard sur Amélia, gardant son inquiétude pour le jeune homme sous contrôle. Il allait le retrouver, tôt ou tard, et savoir précisément ce qui s’était passé sur Bespin. Pas mal de questions, en plus de celle-là, restaient en suspens, et il faudrait aussi remettre les points sur les i avec Luke, tout comme avec Ezra.

– Je ressens quelque chose, chez vous. Avez-vous déjà été formée ou utilisez-vous la Force inconsciemment ? D’où venez-vous, exactement ?

Bon, si je comprenais bien, je n'étais pas la seule personne venue du futur : il y en avait chez les jedi. Cela ne m'aiderait pas trop de le savoir, vu que je n'en connaissais aucun. Les jedi et moi, ce n'était pas très compatibles, en fait. D'une part, j'étais une impériale, de Fel certes, d'un autre je leur en voulais pour le manque de reconnaissance qu'ils avaient eu envers mon arrière grande tante Mélanie. Après, j'ignorais s'ils me connaissaient, ce qui pourrait être plus problématique pour moi qui cherche à me faire discrète. Hélas, si j'achève mon projet Predator, ils reconnaîtront la forme unique de ce modèle.. Pourquoi la vie est-elle si compliquée envers moi qui ne veut faire que mon devoir et mener une vie simple ?

– Je ressens quelque chose, chez vous. Avez-vous déjà été formée ou utilisez-vous la Force inconsciemment ? D’où venez-vous, exactement ?

"Non, personne ne m'a formé à ça ni ne m'a dit que j'avais un potentiel dans cette Force mystérieuse."

Ce qui était assez vrai. Personne ne m'avait dit que j'étais sensible, je l'avais découvert lors d'une expérience particulière, en présence de chevaliers impériaux, lesquels ne m'ont jamais proposé de me former. Soit qu'ils se doutent que cela m'intéresse peu, soit que je n'étais pas partante pour consacrer toute ma vie à l'empire. La risquer pour les Fel était déjà bien, non ?

"Quand à mon monde natal, c'est un de ces endroits perdus de la Bordure Extérieur qui ne fera jamais parler de lui, en bien ou en mal."

Oui, ceux connaissant Kwevron sont si rares que ce ne sont que ceux qui viennent acheter notre viande, nos légumes et nos céréales. Tenez, mis à part Mélanie, je doute que le moindre jedi ait jamais foulé le sol de notre monde ! Je souris, m'accoudant au comptoir pour être en face du barbu au sabrelaser.

"Désirez vous savoir autre chose ? Mes mensurations peut-être ?" dis-je en riant  un peu, pour le taquiner. Je sais que les jedi ne sont pas des pervers. "Plus sérieusement, si vous avez des doutes, vous pouvez contacter le rebelle Antillès. Il m'a vu en compagnie du cygne."

Et pas que, il m'a aussi fait quelques tests trop facile. A croire qu'il me prenait pour une débutante, tss. Tiens, je sais. Je vais faire mes programmes de simulation et les lui envoyer. On verra s'il est aussi bon qu'il le dit !

– Non, personne ne m'a formé à ça ni ne m'a dit que j'avais un potentiel dans cette Force mystérieuse. Quand à mon monde natal, c'est un de ces endroits perdus de la Bordure Extérieure qui ne fera jamais parler de lui, en bien ou en mal.

En un sens, c’était plutôt une grande chance, pour elle, ça lui aura évité pas mal d’ennuis au sein de l’Empire, il était connu que pas mal d’enfants avaient été enlevés par l’Empire pour leur sensibilité à la Force, formés pour devenir des armes à la solde de l’empereur. La majorité de ces enfants n’avaient jamais été retrouvés, les rares dont on connaissait le sort étaient aujourd’hui entièrement sous la coupe de Palpatine. Ils se doutaient qu’il avait aussi fait former des adultes, restait à découvrir qui et dans quelles mesures. Se servir d’eux comme relais et vecteurs de son propre pouvoir lui serait simple, dans une bataille, et c’était un « détail » dont les soldats ordinaires ne pouvaient pas se douter. Enfin bref, il en comptait pas assommer cette femme en lui disant de faire attention, elle devait déjà savoir qu’il y avait certains cas à éviter, ni essayer de la convaincre qu’elle devrait se former. Arrivé à l’âge adulte, chacun était assez grand pour se garder soi-même des risques, du moins, tant que la personne avait un assez bon équilibre mental et émotionnel.

– Désirez-vous savoir autre chose ? Mes mensurations peut-être ? Plus sérieusement, si vous avez des doutes, vous pouvez contacter le rebelle Antilles. Il m'a vu en compagnie du cygne.

Il ne comptait pas mener une véritable enquête, qu’elle se rassure, il n’était pas là pour ça et avait aussi autre chose à se soucier. Entre autre, récupérer bientôt son Padawan, aller voir les Rebelles, tâcher de comprendre ce qui s’était passé, et s’efforcer de retrouver son jeune protégé, disparu quelque part dans la galaxie. Il secoua donc légèrement la tête, les bras croisés, restant tout de même positif malgré les circonstances. Tant qu’il n’y avait pas de preuve véritable que la situation était très grave, inutile de se formaliser. Il était convaincu que le jeune homme était toujours en vie, quelque part.

– Je vous reverrai sans doute donc assez vite avec les Rebelles. D’ici là, j’ai quelques… affaires à voir de mon côté. Vous direz à Nightswan que l’Ordre est prêt à collaborer avec lui aussi, s’il le souhaite, il est temps de tous nous unir plutôt que chacun agir dans son coin.

Et c’était valable pour tous, qu’on combatte ou non. Il lança un regard en biais à son vieil ami, qui lui rendit à son tour une demie-grimace, moitié convaincue, moitié blasée, il faut dire qu’il ne croyait plus réellement en les chances de victoire de la Rébellion.

– C’est valable aussi pour vous, si vous souhaitez en apprendre un jour plus sur la Force, vous serez la bienvenue.