Loyalties [PV Darth Lunariss & Leia Organa]

Lunariss avait assigné à Orus la tâche de découvrir où la nouvelle apprentie de l'Empereur logeait. La Princesse avait participé aux festivités et le commandant avait pris la jeune femme en filature. La sith souhaitait la rencontrer mais elle n'avait décidément pas envie de se conformer au protocole et elle ne savait pas si il était mal vu pour un seigneur sith de s'intéresser à l'apprentie d'un autre seigneur sith. Et puis selon la discussion il valait mieux que celle-ci reste secrète.

Le Commandant de sa garde revint tandis qu'elle plaisantait avec un gouverneur d'une quarantaine d'année qui ne serait probablement pas contre se prélasser dans les draps d'une femelle jeune, sexy et qui était l'exacte opposée de son épouse non épargnée par les années et les grossesses. Le rouquin se pencha à son oreille et glissa :

- C'est fait Ma Dame.

Lunariss fit comme si de rien n'était et termina sa discussion le plus naturellement du monde. Puis elle suivit son soldat. Il la guida à l'écart sur un balcon surplombant la ville. Les lumières de Coruscant projetaient des lueurs étoilées sur la noirceur de son dirigeant.

- Sa chambre se situe là, dit-il en montrant un balcon quelques étages plus haut
- Oh, fit la sith de ses lèvres parfaites.

Elle étudia la surface du palais impérial. Aussi lisse qu'elle pouvait paraître, il y-avait toujours des aspérités et surtout des balcons. La seul réelle difficulté serait de bien calculer ses trajectoires pour ne pas s'écraser tel un moustique sur les parois en transparacier. La jeune twi'lek se pencha sur Orus et l'embrassa. le feu s'embrasa à leurs corps reliés par la sorcellerie. Il était temps de charger ses batteries pour l'exercice à venir. Sans plus de considération au fait que n'importe qui pouvait entrer sur le balcon, la sith attira Orus contre elle sur le rebord du balcon et leur corps s'unirent. La magie fusa entre eux et la sith se gorgea de l'union. Ce fut bref intense et lorsque Lunariss rouvrit les yeux, ils brillaient intensément et sa peau émettait une pulsation rougeâtre. Puis elle monta sur le rebord du balcon et s'élança. utilisant toute la puissance de sa connexion à la Force, elle commença une ascension prodigieuse. Combien de fois avait-elle fait ce genre de chose dans les ruines et les falaises de Dromund Kaas, apprenant à maîtriser la forme la plus extrême de l'Ataru, le Sokan. Elle finit par atterrir sur le balcon que lui avait indiqué Orus. La fenêtre était ouverte et les voiles jouaient doucement dans la brise nocturne. Elle s'avança et chercha la Princesse du regard. Une fois qu'elle l'eut repérée, elle mit un doigt sur ses lèvres et fit signe de l'autre main à la princesse de la rejoindre sur le balcon. Ses lèvres formèrent un :

- N'ayez pas peur.

Il ne restait qu'à savoir si Leia allait appeler sa sécurité où si elle accepterait l'invitation.

Une fois de plus, trop tard pour reculer. La différence, cette fois-ci, était que l’Empereur lui avait forcé le grand saut. La jeune femme n’avait eu aucune idée qu’il allait agir ainsi au beau milieu de ce bal, qu’il allait ainsi tout dévoiler, alors même qu’elle avait profité de cette semaine particulière pour se rendre en personne sur Coruscant, mener une certaine mission et en profiter pour approfondir son entraînement. Et lorsque l’enregistrement avait été diffusé, aux yeux de tous et en direct, elle avait dû se résoudre à tuer son garde du corps alors qu’il commençait à se retourner contre elle. Alors assez loin dans le bas-fonds, sous les niveaux importants de la planète, la situation aurait très vite pu devenir critique. La panique lui avait fait perdre un moment ses moyens avant qu’elle ne recouvre le contrôle d’elle-même et se reprenne, assez pour remonter plusieurs niveaux sans avoir de trop gros ennuis au passage. A ce moment-là, l’adrénaline lui brûlait le sang, prise dans le moment présent, la réflexion ne pouvait lui venir, elle se contentait d’agir par pur instinct sans prendre le temps de se poser. Et ça jusqu’à l’instant où elle fut « récupérée » par une troupe envoyée par l’Empereur.

L’enregistrement, comme les réactions, passaient encore en boucle sur tous les panneaux extérieurs et géants, comme le bal en lui-même, l’Holonet s’était enflammé. La troupe la conduit discrètement au Palais Impérial, rapidement, sans se faire voir, puis on la fit entrer dans un appartement privé, presque au sommet, où elle était restée seule depuis. Durant tout ce temps, pendant le trajet et même depuis, Leia était demeurée dans un état presque second. Comme si son esprit s’était resté bloqué au moment où elle avait vu l’annonce, au moment où toute la galaxie, dont les rebelles, apprenait la vérité. Après de longues heures, enfin, elle avait émergé, réalisant où elle se trouvait, ce qu’elle avait fait et pourquoi, que tout le monde était au courant. Évidemment, tôt ou tard, ça se serait découvert, mais pas comme ça, si brusquement, pas de cette façon, pas… Pas ainsi. La prise de conscience amena avec elle une colère noire mais aussi la peur, le dégoût, et la résolution de terminer ce qu’elle avait débuté. Après tout, elle avait commencé à se tailler des soutiens, et même si elle les perdait tous à cause de cette révélation, ce n’était pas la fin pour autant.

Cette nuit-là, incapable de dormir, Leia avait passé une partie de son temps à réfléchir pour la suite. Être là avait aussi un avantage, elle pouvait poursuivre son entraînement avec beaucoup plus de facilité et à un rythme plus important. Tout comme elle pouvait réorganiser ses plans et méthodes. L’Empereur avait tout lâcher beaucoup trop tôt ! Il ne faudra pas longtemps avant que les premiers assassins envoyés par l’Alliance ne pointent le bout de leur nez… Au moins, ce n’est pas l’Ordre qui viendra l’assommer. Les Jedis se fichaient sans doute d’une femme de plus ayant basculé dans le côté Obscur et Luke n’était plus là. Lui serait venu la chercher, ou aurait essayé plutôt, c’était certain. En l’ayant fait enfermer, Leia était sûre qu’il ne pourra rien tenter pour la « ramener à la lumière ». Au fond, elle savait que ceux pouvant la faire douter, c’était lui, Han, son père adoptif… Et pour ça, mieux valait qu’elle ne croise aucun des trois avant un bon moment, en tout cas, pas avant d’être plus forte et sûre d’elle. Allongée dans son lit, plongée dans ses pensées, elle sursauta soudain, comme si on venait de l’asperger d’eau froide, un pincement au cœurs. Qu’est-ce qui…

Se levant bien vite, elle se glissa pieds nus hors de la chambre, simplement vêtue d’une robe de nuit fine et blanche, cherchant la source de la perturbation. Une source qu’elle identifia très vite en voyant une Twi’lek à la peau rouge sang, couverte de tatouages et juste à moitié habillée, au seul du balcon, ouvert sur le vent léger de la nuit. N’ayez pas peur, n’ayez pas peur… Plus que la peur, c’était l’effarement, qui la tenait. Elle était certaine que cette femme était une Sith et tout aussi certaine qu’elle n’avait rien à foutre là ! Leia se rendit tout à coup compte qu’elle se trouvait face à une inconnue en étant juste vêtue d’une simple robe de nuit qui ne cachait pas grand-chose et une légère rougeur envahie ses joues.

– Que me voulez-vous ?!

N'était-elle pas une vision charmante. Sa longue chevelure dénouée bougeant librement au grès de ses mouvements, ses grands yeux de biche étonnés et cette chemise de nuit qui en dévoilait plus qu'elle ne la couvrait et la rendait tellement sexy. Un éclair de convoitise passa dans les yeux luisant de la twi'lek. Quel dessert de choix ce serait pour terminer cette nuit. Un véritable feu d'artifice si l'apprentie de Sidious était à moitié aussi flamboyante que sa réputation le disait. Et cette petite rougeur qui lui montait aux joues, une pudeur si ravissante.

- Rien de mal, rassurez-vous.

Lunariss s'assit sur le rebord du balcon, jouant de ses deux longues jambes fines sans perdre du regard le délicat spectacle de ce lotus noir.

- Si cela avait été le cas, je ne vous aurais pas laisser vous réveiller et quelle tristesse cela aurait été.

Elle accompagna ses derniers mots d'un regard plus qu'appréciateur à la limite du suggestif.

- En fait j'étais intéressée par vous connaître.

Elle ne précisa pas sans la présence de Sidious. La sith se doutait parfaitement qu'en présence de son maître la jeune humaine ne se comporterait pas naturellement, en même temps qui le faisait vraiment ? Mais avec Sidious, même Lunariss ne se laissait pas aller. Elle jouait la plupart du temps avec la limite de la bienséance mais ne se laissait pas aller à la dépasser. Pour ses projets, il aurait été dommage qu'il n'essaie de la tuer sur un coup de colère.

- En fait, j'aimerais vraiment croire à votre soudaine conversion à l'Empire et à la voie des Siths mais je ne peux m'empêcher de penser que vous avez un agenda secret. Oh certes, la vidéo vous montre en train de vendre des rebelles et un jedi mais nous savons toutes les deux que l'Empire est une machine propagandiste.

Lunariss s'était levée pendant qu'elle énonçait ces phrases et s'était rapprochée de la jeune femme. Son coeur battait à quelques centimètre de celui de Leia et ses yeux mordorés plongeaient dans ceux sombres de la Princesse. Leur corps ne se touchaient pas mais leurs souffles se rencontraient. Si proches et pourtant si loin.

- Alors dites-moi adorable Princesse. Êtes-vous toujours un esprit éprit  de Liberté ?

Et il y-avait tant de promesses dans ce dernier mot.

Qu’une Sith, car s’en était une, inutile de se voiler la face, vienne vous annoncer tout sourire qu’elle ne vous voulait aucun mal alors qu’elle débarquait dans votre appartement au beau milieu de la nuit en passant par le balcon, c’était assez dur à avaler. Même s’il était vrai qu’elle n’aurait eu aucune difficulté à l’assassiner dans son sommeil. Leia savait très bien de quoi étaient capables ces êtres… Sa rencontre avec Plagueis était encore particulièrement brûlante dans sa mémoire, peur et haine ravivée depuis qu’elle savait exactement ce qu’il avait commis avec la pandémie et pourquoi. A côté, étrangement, même Palpatine lui inspirait moins de dégoût et de haine… Elle voyait plus le vieillard comme un adversaire plus… « classique », là où le Muun s’était révélé bien plus fou et cruel, incontrôlable. Le contrôle froid de Palpatine en devenait presque rassurant, à côté, car on pouvait au moins être sûr qu’il n’aura jamais l’idée de lâcher un virus incontrôlable sur toute la galaxie pour son simple amusement. Depuis cette charmante entrevue avec le Muun, elle ne pouvait s’empêcher de faire la comparaison dès qu’elle entendait parler d’un Sith ou qu’elle en avait un en face d’elle, comme cette nuit.

Là encore, c’était différent. Le Muun regardait les autres comme s’il vous disséquait avec un simple regard, il vous fixait avec un sourire torve de malade et des yeux criant « Je vais très vite te lacérer et fouiller dans tes organes alors que tu seras encore en vie ». Il l’avait terrorisée, autant que mise en colère. Avec la Twi’lek, elle lisait plus de… l’envie ? Pas pour la trancher en deux, cette fois-ci, mais plus pour… Leia se refusa net à formuler la pensée jusqu’au bout et regretta d’autant plus de ne pas être plus couverte. Voire de porter une armure complète et particulièrement opaque. Elle était intéressée par la connaître, soi-disant… S’il y a bien une chose que Leia avait apprise, c’était ne jamais porter foi en la parole d’un seul de ces êtres tant qu’elle n’aura pas en main des preuves concrètes. Parler, c’était facile, agir, c’était un autre cap. Autant certains ne laissaient jamais planer le moindre doute quant à leurs intentions, autant d’autres jouaient en permanence avec les mots et les sous-entendus pour brouiller les pistes, jusqu’au moment opportun pour se révéler au grand jour.

– En fait, j'aimerais vraiment croire à votre soudaine conversion à l'Empire et à la voie des Siths mais je ne peux m'empêcher de penser que vous avez un agenda secret. Oh certes, la vidéo vous montre en train de vendre des rebelles et un jedi mais nous savons toutes les deux que l'Empire est une machine propagandiste.

La fierté, c’était tout de même un sacré défaut, dans pas mal de situations. Car c’était bien à cause de la fierté, le refus de montrer l’éclair de peur qui l’avait traversée en flèche, que Leia n’avait pas bougé d’un pouce à mesure que la Sith s’était rapprochée, jusqu’à être bien plus proche. Jamais on ne lui avait appris à s’écraser, encore moins à détourner le regard, ça allait finir par lui causer de graves problèmes. Leia ne pouvait pas s’en empêcher, pourtant, détourner le regard ou s’enfuir serait un aveu de faiblesse. Il n’était pas non plus question d’appeler à l’aide, le seul ici pouvant se débarrasser de la Twi’lek serait l’Empereur en personne et Leia préférait encore mourir plutôt que lui demander du secours. Oh, il y avait aussi Vador, mais cela revenait au même, hors de question qu’elle se réfugie derrière lui, peu importe les circonstances. Elle se fit donc violence pour ne rien montrer, garder la tête droite, préférant aussi ne pas trop s’attarder sur le sous-entendu de la dernière question. Mis à part avec Han, personne ne lui avait jamais fait d’avance et c’était un terrain qu’elle ne maîtrisait pas.

– Cette petite projection vidéo aurait dû rester privée, c’est une simple affaire de famille. Quant au reste, je pourrai vous retourner la question, vous êtes-vous vraiment converti à cet Empire ? Sidious sait que ce n’est pas le cas, sans nul doute. Vous pouvez arrêter de jouer. Serez-vous un ennemi supplémentaire à noter dans mon « agenda secret » ?

L’Empereur savait très bien qu’elle avait pour but de le renverser, il devait déjà savoir que c’était le but d’autres Siths, qu’ils soient ou non venus des failles. Leia n’avait pas besoin de nouveaux ennemis, au contraire… C’était d’alliés dont elle devait s’entourer, et puisque les Jedis ne pouvaient définitivement pas en être, elle devait tourner le regard ailleurs.

Fière, la jolie princesse ne bougea pas d'un pouce, ne céda pas. Un sourire flotta sur les lèvres de Lunariss. Elle avait du cran, il fallait lui reconnaître ça. Elle ravalait la haine qui lui brûlait les sangs et restait sans bouger face à la sith. Un frisson d'anticipation parcourut la peau rouge de la twi'lek. L'air de défi et de fierté de l'apprentie ne faisait qu'augmenter son envie de goûter les lèvres de la jeune femme.

- Affaire de famille. Je n'ai pas de famille, c'est plus simple.

Ce n'était pas vraiment un mensonge mais pas la vérité non plus. La mère de Lunariss était morte en couche, son père ne lui était pas connu et Kallig l'avait éduquée, élevée et formée comme si elle avait été sa propre enfant, peut-être même plus sévèrement que si elle l'avait été. Et elle considérait sa communauté comme sa responsabilité. Mais il n'y-avait pas de lien de sang ni de nom pour attester un aspect filial.

- Mais merci de l'information.

Elle approcha sa main de la joue de la Princesse et la caressa doucement du bout d'un de ses longs doigts fin.

- Vous auriez dû reculer, vous attisez mon désir pour vous jolie Lotus Noir.

La main de Lunariss glissa doucement, sensuellement le long du coup de la jeune femme, traçant un sillon de picotements de plaisir avant de quitter sa peau.

- Je ne suis pas votre ennemie, dit-elle dans un chuchotement d'amante.

En tout les cas pour le moment. Et puis s'il y-avait une chose dont Lunariss était certaine, c'est que les humains ne se mettaient à nu qu'à un seul moment dans leur vie. Celui où leur âme e rencontrait une autre physiquement. Tout ceux qui regardait la sorcellerie de la sith avec dédain n'avait rien compris. Elle n'était pas une nymphomane ou un Don Juan, elle savait que le contact physique pouvait aussi être métaphysique et apporter, en plus d'un plaisir certain, une réelle connaissance de l'autre. Ne serait-ce qu'une baiser. Elle soupira alors :

- Leia. Je vais vous goûter.

Le visage de Lunariss parcourut les quelques centimètres qui séparaient leurs visage et ses lèvres se posèrent sur celle de la Princesse. Elle n'avait nul besoin d'y mettre du pouvoir pour rendre un baiser doux, agréable et aussi passionné. Il y-avait longtemps qu'elle n'avait pas embrassé une femme et le goût de la brunette était délicieux. Elle pouvait sentir le feu qui l'animait. Elle ne ferma pas les yeux, ses yeux dorés toujours plongée dans ceux de la jeune femme. Elle ne voulait rien manquer de ses réaction et les yeux sont le miroir de l'âme si ce n'est celui du cœur.

– Affaire de famille. Je n'ai pas de famille, c'est plus simple. Mais merci de l'information.

La jeune femme tressaillit violemment au contact sur sa joue, se faisant tout autant violence contre elle-même pour ne pas bondir en arrière dans la foulée. Comme pour en ajouter, ce fut précisément la formulation de cette pensée qu’ajouta la Sith, ravivant la peur qui s’était nichée tout au fond de son esprit et qu’elle peinait à contenir. Elle envisagea toutes les options possibles, en tâchant d’écarter le contact physique, sa main glissant par réflexe le long de sa hanche avant de se rendre compte qu’elle ne portait aucune arme ni blaster, rien d’autre qu’une fine robe de nuit. Une erreur, il ne serait pas idiot de dormir armée, au moins avoir un blaster à portée de main immédiate dans les cas d’urgence. Ou même son sabre, posé elle ne savait plus où dans la pièce d’à côté et qu’elle aurait dû garder sur sa table de chevet. Maintenant, elle regrettait de ne pas avoir reculé, oui, voire d’avoir couru vers le balcon pour sauter par la fenêtre, ou bien vers la porte et tant pis pour sa fierté, elle se serait assise dessus. Le chuchotement qui suivit sonna même comme une promesse de mort.

C’est pour ça qu’elle ne réagit pas immédiatement, dans la seconde, lorsque les lèvres de la Twi'lek se posèrent tout à coup sur les siennes, tant elle s’attendait à ce qu’elle l’assassine tout à coup. Le choc la tétanisa complètement une seconde, puis elle réalisa ce qui se passait, qu’une Sith était en train de l’embrasser, au beau milieu du palais impérial en pleine nuit. Un sursaut d’adrénaline la frappa comme une flèche et elle repoussa brusquement la Sith d’elle, reculant enfin de trois bons mètres, jusqu’à se cogner contre une commode derrière elle, le cœur battant à très vive allure. Les nerfs tellement à vif qu’un simple contact de plus aurait suffi à la faire hurler. Jamais personne ne l’avait embrassée, sauf Han, une fois, et c’était alors presque volé, rapide, dans le vif du moment. Leia s’efforça de museler fermement sa peur et le rejeter dans un coin de son cœur, peinant à y arriver. Cette femme n’aurait pu choisir un meilleur moment, tant elle était déjà profondément perturbée. Elle serra les bras contre elle, respirant profondément pour se calmer.

– Ça vous arrive souvent de sauter sur de parfaits inconnus comme ça ?!

L’instant d’après, elle regretta d’avoir laissé échapper une part de sa peur, mais se reprendre, là, tout de suite, était quasiment impossible. Tournant les talons, elle fila alors vers la porte en courant, prête à crier pour alerter la garde.

Quelle déception. On lui avait vendu une Princesse fière, fougueuse et passionnée et tout ce qu'elle avait c'était une biche effarouché par un chaste baiser. Le choc et la peur emplirent le balcon. Leia recula de plusieurs pas avant de s'indigner, empourprée comme une adolescente qui n'a jamais eu ses premiers émois. Lunariss ne la perdit pas des yeux se décalant doucement.

- Allons je vous l'ai dit je ne suis pas votre ennemie.

La Sith avait prévu la fuite et utilisa sa puissante connexion à la force pour faire un bond se plaçant entre Leia et la sortie.

- Voyons, vous n'allez pas réveiller le palais pour un baiser. Pour qui allez-vous passer ? Déjà que votre crédibilité a été entachée par le jeu de Sidious ce soir.

Lunariss n'avait pas sorti de sabre laser mais sa main droite était posée négligemment sur une de ses arabesques. Pendant qu'elle parlait elle avait lâché la bride à une partie de son pouvoir pour tisser une bulle d'insonorité.

- Là, vous pouvez hurler maintenant, lui dit-elle.

La bulle n'avait pas besoin d'être large.

- Vous m'avez défiée, vous vous attendiez à quoi Apprentie ? Votre Maître ne vous a donc pas appris les bases ? Ne pas mettre au défi un sith plus puissant ? Sauf si vous êtes prête à accepter les conséquences quel-qu’elles soient.

Souriante d'un air à la fois goguenard et coquin elle poursuivit :

- Et puis, ce n'était qu'un baiser. Vous venez de trahir votre peuple et tous les gens qui voyaient en vous un modèle, un leader de la Rébellion et vous vous offusquez pour un baiser. Reprenez-vous !

Les derniers mots furent chargés de pouvoir.

- Si vous comptez abattre l'Empereur, il va vous falloir vous réveiller Princesse. Vous avez réussi à vous introduire au Palais et alors ? N'importe qui peut le faire.

Tout le monde était devenu un ennemi, y compris les personnes avec qui elle pourrait collaborer pour un temps, ceux et celles avec qui elle pourrait mener de front certaines actions, à plus ou moins long terme. Elle ne pouvait plus se fier à personne, plus maintenant. Reculant d’un pas, lorsque la Sith se plaça entre elle et la porte, Leia reprit un peu son souffle, sans réagir à la remarque. Si elle se souciait tant de ce qu’on pouvait penser d’elle, jamais elle ne se serait embarquée là-dedans, jamais elle n’aurait accepté de filer dans cette voie et jamais non plus elle aurait accepté de jouer le jeu de Sidious. De toute manière, il était bien trop tard pour faire machine arrière, elle ne pouvait pas revenir vers les Rebelles et encore moins essayer de retrouver Han ou son frère. L’un comme l’autre tenteront de la « ramener à la raison », elle le savait. Impossible de les laisser tenter ça, ce serait tout gâcher. Si elle était déjà prête à vendre son frère pour l’écarter de son chemin, elle n’était par contre pas certaine de ce qu’elle pourrait faire face à Han. Il n’était pas un Sith, ni un Jedi, et c’était aussi pour lui qu’elle avait, en partie, accepté tout ça. Il n’était pas question de se laisser distraire.

Quant à cette Twi’lek, ce qu’elle ajouta fit naître un sourire torve sur son visage. Défier des personnes plus puissantes qu’elle ne lui avait jamais posé le moindre problème, sans quoi, elle ne serait pas engagée dans la Rébellion ! Pas plus que devoir affronter des Siths la dérangeait tant, elle était prête à donner sa vie pour la cause qu’elle défendait. Le jour où elle avait été tirer sur Plagueis, elle ne s’était pas demandé ce qu’elle fera s’il paraît son tir et se retournait ensuite vers elle, comment elle allait s’en sortir. Face à une menace, il fallait réagir, rien de plus. Si elle survivait jusqu’à la fin de cette guerre, il lui faudra bien disparaître, de toute façon, plus personne ne l’attendra ensuite. Sa gorge se serra quelque peu lorsqu’elle imagina enfin ce qu’avait dû penser son père adoptif en voyant la petite diffusion de Sidious, la façon dont il avait dû réagir. La douleur qu’il avait sans doute ressentie. Ce fut ça, bien plus que n’importe quoi d’autre jusqu’alors, qui la secoua assez, intérieurement. Mais là encore, il était de toute manière beaucoup trop tard pour reculer.

– Si vous comptez abattre l'Empereur, il va vous falloir vous réveiller Princesse. Vous avez réussi à vous introduire au Palais et alors ? N'importe qui peut le faire.

– S’introduire aussi tôt dans ce Palais n’était pas spécialement voulu, je ne pensais que pas que Sidious allait utiliser de cette manière ce qui n’est, finalement, qu’une banale affaire de règlement de compte en famille.

Mais la Twi’lek avait raison sur un point, Leia devait se reprendre. Elle savait pourtant déjà que perdre son sang-froid ou le contrôle de ses émotions était dangereux, même si cela lui avait réussi, face au Muun cinglé créateur de pandémie. Elle avait été formée à se contrôler, s’en rappeler aujourd’hui était cependant plus compliqué que jamais. La colère restait là, se diffusant en elle comme un poison, tel le jour où elle avait vu Plagueis s’en prendre aux siens sous ses yeux. C’était exactement la même sensation, elle avait l’impression de brûler littéralement sur place, d’avoir en elle une sorte de présence noire et destructrice, qui la rendait instable. Plus elle faisait d’efforts, plus elle avait le sentiment que cette présence noire l’avalait toute entière, elle perdait pied. C’était comme sentir que votre raison partait en courant, en vous laissant seul face à un gouffre. Pour ne pas chuter, elle s’obligeait à se concentrer sur ce qu’elle avait face à elle et à son objectif. Une façon comme une autre de garder un pied dans la réalité.

– Par ailleurs, ce n’est pas trahir mon peuple que de tâcher de les débarrasser de celui qui les a tant fait souffrir. Votre Ordre ne m’intéresse pas, plus que celui des Jedis, Sidious est mon seul et unique objectif.

Elle ignorait encore, en revanche, qui il sera possible de mettre à sa place pour éviter que la galaxie en s’engouffre encore dans une autre guerre civile. Car on pouvait affirmer ce qu’on voulait, la suite sera compliquée, Sidious restait bel et bien le ciment apte à maintenir en place la tentaculaire machine impériale.

– Si votre cible est réellement la même, quel est votre but ? Je ne pense pas que nous puissions avoir le même.

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Lancer de dés

Négligemment Lunariss s'adossa à la porte froide dans son dos, faisant courir des centaines de frissons sur sa peau écarlate striée de noire. Soudainement la colère qui brûlait dans les veines de la jeune apprentie piqua les sens de la sith qui se lécha la lèvre goutant cette colère. Une colère passionnée, débordante de vie, de rancœur et d'espoir. Si exaltante. Ainsi la princesse fougueuse était donc cachée dans ses plus noires émotions.

Elle ne s'attendait pas à être dévoilée si vite ? Pour qui prenait-elle Sidious ? Cet homme était un maître dans l'art de la manipulation et de la politique. Ses plans avaient des plans eux mêmes dans des plans. Il y-avait tellement de couche dans ses machinations qu'ils ne faisaient qu'en effleurer les rebords.

- Vous n'êtes qu'un pion dans les mains de Sidious. Il vous utilise comme il se doit. Et j'avoue que c'est une bonne idée. Les rebelles sont affaiblis. Politiquement en proie au doute avec leurs alliés traditionnels jedi, numériquement faibles grâce à la pandémie et maintenant moralement affectés avec votre défection annoncée.

D'un élégant mouvement de tête, Lunariss balaya l'appartement des yeux.

- Il ne lui reste plus grand chose à faire pour réellement éradiquer ces terroristes comme il aime les faire appeler.

Le regard de la twi'lek se posa sur un fauteuil à l'air confortable. Elle leva une main dans sa direction et le fauteuil vint à elle. La sith s'installa, alanguie et parfaitement sereine.

- Je suis certaine qu'il sait que vous êtes là pour le détruire mais avez-vous pensé au point important : le tuer ne suffira pas. Avec les atermoiements de la Force, en le tuant, vous pourriez nous ramener un Sidious en meilleur forme physique ou un plus puissant dans la Force avec des connaissances du futur. Rappelez-vous votre premier meurtre. Le Seigneur Plaguéis n'est parti que pour revenir plus... doué ?

S'il y-avait bien une personne qui aurait dû retenir cette leçon, c'était bien elle. Plaguéis était mort de sa main et revenu pour génocider une partie de la Galaxie.

- Mais je suis d'accord avec vous Apprentie, Sidious est un élément trop dangereux et doit être écarté. La seule vraie question que je me pose c'est à quel point vous êtes manipulée et à quel point vous pourriez être digne de confiance ? Après tout la trahison coule dans votre sang.

Anakin avait trahit les jedis pour devenir Darth Vader et elle avait trahit les rebelles. Lunariss avait déjà un traitre patenté comme allié alors s'accordait avec un second était un risque certan.

Évidemment, les Rebelles n’étaient pas au mieux de leur forme mais pas encore sur le point d’être éradiqué pour autant. Leurs ennemis les sous-estimaient, les voyant comme une faible menace prête à être déchue, du jour au lendemain, ignorant qu’ils pouvaient encore se battre, même en ayant reçu bien des coups. Et évidemment, Leia savait très bien que l’Empereur l’utilisait comme d’un bon outil, tout comme lui devait très bien savoir qu’elle n’était là que dans l’espoir de le jeter à bas et le frapper dans le dos. Lui-même l’avait affirmé, tout à fait tranquillement, que le premier devoir d’un apprenti était de désirer le pouvoir de son maître. Elle s’écarta d’un pas, lorsque la Twi’lek fit voler un fauteuil vers elle, avant de s’installer dessus, tandis que Leia la surveillait, tout en mettant une meilleure distance de sécurité entre elles, comme si elle avait un fauve à moins de deux mètres. Et surtout, elle voulait pouvoir attraper son arme, au cas où. Avec un blaster entre les mains, et même un sabre aujourd’hui, elle était bien plus en confiance que simplement au corps à corps ou avec la Force.

– Je suis certaine qu'il sait que vous êtes là pour le détruire mais avez-vous pensé au point important : le tuer ne suffira pas. Avec les atermoiements de la Force, en le tuant, vous pourriez nous ramener un Sidious en meilleur forme physique ou un plus puissant dans la Force avec des connaissances du futur. Rappelez-vous votre premier meurtre. Le Seigneur Plaguéis n'est parti que pour revenir plus... doué ?

Exact. Sur le moment, Leia ne s’était que laissée guider par l’envie de vengeance et n’avait alors pas songé à ce petit « détail »… La seule mention de ce nom suffisait à raviver en elle cette noirceur dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Le Muun, si infect, si, si… Il envahissait toujours chacun de ses cauchemars, et n’eut-elle jamais croisé sa route, sans doute n’aurait-elle jamais accepté non plus que la Force pouvait être le pouvoir dont elle avait besoin pour se débarrasser de ce genre d’ennemis. Elle devait apprendre à se contrôler, apprendre à contrôler cette part d’elle qu’elle ne maîtrisait pas, et ce n’était pas avec les Jedis qu’elle pourra le faire, ils ne pouvaient pas comprendre ce type de sentiments. Or, c’était bien ceux-là, et pas d’autres, qui lui avaient permis de combattre plus efficacement. Son frère, surtout, ne pouvait pas comprendre… Si les autres Jedis pouvaient disparaître par les failles, pas lui, il pouvait continuer à la « suivre » et la harceler.

– Mais je suis d'accord avec vous Apprentie, Sidious est un élément trop dangereux et doit être écarté. La seule vraie question que je me pose c'est à quel point vous êtes manipulée et à quel point vous pourriez être digne de confiance ? Après tout la trahison coule dans votre sang.

– De votre part, une telle remarque est savoureuse. Ce n’est pas parmi les Siths que l’on peut trouver des personnes qui ne vous poignarderont jamais dans le dos.

Elle pourrait presque en rire, qu’une Sith, qui en plus complotait elle-même contre l’Empereur, vienne lui parler de confiance et de trahison. Vader avait trahi les Jedis, elle-même avait trahi les Rebelles, Caedus avait trahi sa famille et les Jedis, et c’était sûrement le cas d’autres encore. Et après ? Nombreux étaient les Siths qui passaient leur temps à trahir et fomenter des complots ! Au point que ce soit celui qui n’en faisait rien qui en devenait louche.

– Qu’une alliance se fasse ou non, la confiance, vous pouvez l’oublier. Je ne peux faire confiance à personne. Je sais aussi qu’abattre Sidious ne servira à rien, pas plus que se contenter de l’écarter immédiatement. Faire ça ne servirait à rien d’autre que faire éclater la galaxie dans une nouvelle guerre, et à l’heure actuelle, aucun des Siths ne peut le remplacer comme ça, l’armée ne suivra pas, les différents mondes non plus. Surtout après la douce réputation qu’a faite Plagueis à cet Ordre. L’écarter prendra du temps.

Tâche difficile pour une personne bien issue de cette époque, tâche impossible pour quelqu’un venu du passé ou du futur car personne n’acceptera, ne serait-ce que dans l’armée, d’obéir à un type qui n’était pas ce temps et n’avait donc aucun droit à décider de comment cette époque devait être. Tout en parlant, Leia avait reculé encore un peu, restant sur ses gardes.

– Pourquoi voulez-vous l’écarter, vous recherchez le pouvoir ou le chaos ?

Ahlala, ces jeunes pleins de certitudes. Bien sur que dans un complot il fallait avoir confiance en ses partenaires. Bien entendu il y-avait des degrés de confiance. Par exemple, si Lunariss était prête à accorder une confiance à Leia, cette dernière serait bien entendue limitée. Elle n'allait certainement pas lui révéler les plans déjà formés ni lui donner des noms qu'elle pourrait gentiment balancer à son père ou son maître. Leia était par trop impulsive et trop imprévisible. Après tout, la vidéo la montrait vendant son propre sang. Mais Lunariss aimait ça chez elle, ce côté chaotique. Ça la rendait savoureuse et désirable. Malheureusement son côté tête brûlée lui était préjudiciable et pourrait le devenir pour toute le complot.

- Pour ma part, la trahison ne fait pas parti de mes défauts. Et si vous pensez que je trahis Darth Mégère, vous vous méprenez.

Pour trahir quelqu'un il fallait selon Lunariss ressentir un respect, une loyauté, un sentiment positif pour cette personne. Non Lunariss ne ressentait que dégoût et vengeance pour cette immonde larve plus répugnante qu'un hutt mal-embouché.

- Un seigneur sith a rarement une seule motivation. Nous sommes tous accrocs au pouvoir, il ne faut pas se mentir et vous le deviendrez aussi en vous accrochant à un enseignement du côté obscur. Le chaos, oui j'aime bien mais non ce n'est pas ma motivaton première mais j'avoue que le chaos engendré par la destruction de l'Empire m'intéresse. Ce serait comme assisté à un nouveau big bang, la naissance d'une nouvelle galaxie, peut-être même de changements radicaux. Et de toute manière c'est le cycle éternel. Le Chaos détruit un ordre existant pour qu'un nouvel Ordre puisse naître. N'est-ce pas excitant ? Regarder comment toutes ces planètes, tous ces systèmes vont se recréer ? Vont-ils revenir aux erreurs du passé avec de nouveaux Empires ou de nouvelles Républiques ? Où vont-ils créer quelque chose d'autre. Ce serait exaltant d'assister à tout cela.

Lunariss fut rêveuse quelques instants devant cette expérience à l'échelle galactique. Elle ne doutait pas que les inférieurs feraient encore et toujours les mêmes erreurs, après tout il semblait que l'Empire succède à la République et vice versa depuis des milliers d'année. Pourquoi ça changerait ?

- Mais pour en revenir à votre question mes motivations ne vous concernent pas. Ce qui devrez vous intéressez c'est que je partage voter avis sur ce point : Celui-qui-règne doit être mis hors d'état de nuire. Il ne fait pas l'unanimité parmi les Siths et il a plus de détracteurs parmi les Impériaux qu'il ne semble le penser bien que son service de propagande soit très efficace.

La twi'lek déplia puis croisa ses jambes de manière sensuelle.

- Et pour en revenir à une exécution basique, bien entendu qu'il ne faut pas le faire disparaître tout de suite, il y-a de nombreuses choses à mettre en place et comme vous l'avez souligné, trouver un remplaçant cohérent, avez-vous un nom à proposer ? Le vôtre peut-être ?

La jeune femme avait déjà pactisé avec le diable, un peu plus ou un peu moins, dorénavant… Ses dernières barrières sautaient peu à peu car elle savait qu’elle avait déjà tout perdu de l’autre côté, quoi qu’elle fasse dorénavant. La Rébellion ne pardonnera jamais ça et ne comprendra jamais non plus pourquoi elle avait agi ainsi. Ses parents adoptifs non plus, pour leur propre bien, mieux valait qu’elle reste éloignée loin d’eux, éloignée d’Alderaan. Quant à sa famille biologique… ça se passait de commentaires. Elle était donc prête à risquer encore un peu plus, s’il le fallait, même si elle sentait que ça se terminera très mal, dans son cas, peu importe ce qu’elle fera et comment. Pour le moment, elle avait surtout le sentiment que sa vie se trouvait de nouveau en suspens. Un choc après l’autre, un changement suivi d’un autre, son monde se reconstruisait peu à peu, sur les cendres de l’ancien. Alors même qu’elle n’avait sincèrement pas une grande idée de ce qu’elle faisait. Une grande partie était de l’improvisation pure et simple, pour le moment, et elle était encore instable. Peu certain que ça puisse s’améliorer si elle continuait dans cette voie et fréquentait de nouveaux Siths, d’ailleurs, mais ça, c’était un autre détail… Il était de toute manière trop tard pour revenir en arrière.

– Un seigneur sith a rarement une seule motivation. Nous sommes tous accrocs au pouvoir, il ne faut pas se mentir et vous le deviendrez aussi en vous accrochant à un enseignement du côté obscur. Le chaos, oui j'aime bien mais non ce n'est pas ma motivation première mais j'avoue que le chaos engendré par la destruction de l'Empire m'intéresse. Ce serait comme assisté à un nouveau big bang, la naissance d'une nouvelle galaxie, peut-être même de changements radicaux. Et de toute manière c'est le cycle éternel. Le Chaos détruit un ordre existant pour qu'un nouvel Ordre puisse naître. N'est-ce pas excitant ? Regarder comment toutes ces planètes, tous ces systèmes vont se recréer ? Vont-ils revenir aux erreurs du passé avec de nouveaux Empires ou de nouvelles Républiques ? Où vont-ils créer quelque chose d'autre. Ce serait exaltant d'assister à tout cela.

Exaltant. Leia leva les yeux au ciel avec un soupir, ne voyant pas ce qu’il pouvait bien y avoir de fascinant là-dedans. Enfin bref, ça ne devrait même plus l’étonner. Si elle acceptait d’accorder une micro-confiance à cette femme, et aux autres Siths complotant contre Sidious, jusqu’où cela pourra-t-il aller ? Dans ce jeu-là, si elle ne se formait pas plus rapidement, ou mieux en tout cas, elle allait se faire très vite piéger. Néanmoins, cela valait la peine, tout ce qui pouvait affaiblir le pouvoir ou l’influence de l’Empereur était bon à prendre.

– Et pour en revenir à une exécution basique, bien entendu qu'il ne faut pas le faire disparaître tout de suite, il y-a de nombreuses choses à mettre en place et comme vous l'avez souligné, trouver un remplaçant cohérent, avez-vous un nom à proposer ? Le vôtre peut-être ?

– Je ne cherche pas à prendre le pouvoir. Quant aux noms, il y en a qui pourraient faire l’affaire… Ceci étant, tout dépendra de la façon dont la situation va évoluer et comment l’Empereur chutera.

Le problème est qu’il sera impossible qu’une seule personne fasse l’unanimité, quoi qu’il arrive, le chaos viendra forcément. Tout ce que Leia espérait, c’est qu’une personne normale, comme Mothma, puisse reprendre la tête du futur gouvernement, barrer également la route aux fous furieux tels que l’Empereur actuel, ou d’autres infections, comme le Muun honni. Quant à elle, non, elle ne voulait pas de ce poste, bien entendu, ignorant d’ailleurs où elle se rendra une fois cette histoire achevée. Sans doute sur une planète isolée, ou si elle trouvait des personnes capables de l’accepter malgré ses choix de vie. En bref, là n’était pas encore le problème. L’Empereur était trop boulonné à sa place.

– Je compte tout d’abord travailler à trouver des alliés au sein de l’administration impériale, dans toutes ses branches, même si la Marine sera la plus difficile à percer. Beaucoup se méfieront moins de moi que d’autres Siths déclarés, même si la trahison coule dans mon sang, comme vous dites. Je connais les rouages de la politique et comment s’en servir.

Plus encore, elle connaissait cette époque, le système impérial, comment amadouer, trahir, voler, faire accuser ou s’allier des politiciens en tous genres, que ce soit avec des méthodes toutes simples ou des pots de vin, en passant par des intermédiaires ou en agissant soi-même. Leia finit enfin par s’asseoir à son tour, avec un léger frisson de froid, dû à un courant d’air glacé de cette nuit et une tenue trop légère.

– Je suppose que de votre côté, vous avez déjà entamé ce travail ? Je doute que vous soyez déjà très nombreux, dans votre complot.