Son retour sur Coruscant avait finalement été rapide, il allait déjà être temps de repartir, cette fois-ci pour Alderaan. L’annonce du couronnement ne l’avait pas vraiment surpris, c’était une bonne manœuvre, pour à la fois saper le moral de Bail Organa et ceux le suivant, et pour d’autres objectifs politiques plus vicieux. Enfin, au moins, les choses avançaient. Installé seul dans sa chambre de méditation, Vader souleva légèrement son casque pour l’examiner, y ajoutant une légère modification. Lorsqu’il en avait l’occasion, il aimait entretenir ou retoucher lui-même cette armure et le casque le maintenant en vie, même s’il n’avait jamais assez de temps pour s’y plonger en profondeur. Il observa son reflet dévasté dans le reflet du casque, un petit instant, puis le reposa contre ses genoux, levant une main et glissant un doigt contre une des profondes cicatrices.

Il restait parfois ce qu’on appelait des douleurs fantômes. Même si la chair était « figée », ne saignait plus ou n’élançait plus, il ressentait encore des sensations de brûlures ou une souffrance extrême, tout cela s’étant tant imprimé dans sa mémoire qu’elles ne pouvaient plus s’en effacer. Il était commun que des sensations pareilles se révèlent chez les personnes ayant subies de graves blessures, on ne savait pas vraiment pourquoi et commun, c’était comme ça, voilà tout. Ce n’était pas plus mal qu’il porte un masque, sa tête à l’état naturel ferait bien plus peur que la face noire et robotique habituelle. Devait-il s’estimer chanceux d’être encore en vie ou en vouloir à Obi-Wan de ne pas l’avoir achevé sur Mustafar ? Cette question-là, il était loin de l’avoir résolue… Quand bien même il penchait sévèrement pour la seconde option.

Il finit par remettre son casque, puis quitter la chambre de méditation. Au moment où il allait s’assurer que le vaisseau était enfin prêt à partir pour Alderaan, le lendemain, on vint alors l’informer d’un nouveau problème, à l’extérieur, aux marches du Palais. La description faite de l’incident faillit lui arracher un long, très long, très, très long soupir. Il traversa les coursives du Palais sans se presser, jusqu’à parvenir aux immenses portes du palais et les franchir. Là, il ne s’avança pas plus, levant la tête pour regarder ce nouvel hurluberlu, une femme pour changer, qui se tenait devant eux. Avec les soldats qui la maintenaient en joue, en attendant les ordres. Une si grande vague de lassitude envahissait Vader, tandis qu’il regardait cette fille.

"Sérieusement… ?"

Pourquoi devait-il toujours côtoyer tous les tarés que comptaient cette galaxie ? Qu’avait-il fait à la Force pour mériter ça ?! Il se pensait cinglé lui-même, mais finalement, comparé à beaucoup, il était tout à fait sain d’esprit.

"Darth Nekaryss, donc. Cette entrée en matière était destinée à vous faire passer pour quoi ?"

"Pour quelqu'un qui n'a pas peur de se montrer en public ni de se revendiquer d'être ce qu'elle est, seigneur Vador."

Oui, la Force devait vraiment lui en vouloir, pour une raison ou pour une autre. Ce n’était pas lui qui avait causé le plus de dégâts dans cette galaxie, pourtant… Directement ou indirectement. N’est-ce pas ? A moins qu’il n’ait simplement trop de malchance et doive désormais se farcir tous les types de ce genre. Plagueis durant un temps, son propre descendant, sa fille, Krayth le cinglé, même Tarkin qui était devenu encore plus malsain qu’autrefois, et aujourd’hui, ça. Et ensuite, sur quoi tombera-t-il ? Un contrebandier assez suicidaire pour attaquer seul un destroyer ou bien peut-être un maître Jedi venu d’un autre temps et qui souhaitera faire une virée sur Coruscant ? A moins que ce ne soit un membre actuel de l’Empire qui décide à son tour de partir en vrille, seul ou avec alliés, et qu’il faudra traquer pour l’abattre.

D’un bref geste de la main, il fit signe aux soldats l’entourant de ne pas bouger, pas encore. Ils n’étaient pas de taille, de toute façon, et ils avaient déjà perdu assez d’hommes bêtement. Si Vader était rapide à se débarrasser des incompétents, il n’était pourtant pas du genre à assassiner ses hommes gratuitement et sans raisons valables. Il traitait avec un certain respect ceux qui étaient compétents et se débarrassaient des autres. Mais il ne voulait pas jeter comme des déchets à la va-vite tous les soldats de l’Empire, c’était idiot, en plus d’être contre-productif. Quant à cette femme, restait encore à voir ce qu’elle était, exactement. Les sensitifs aussi exubérants, qu’ils soient Siths ou Jedis d’ailleurs, n’étaient pas légion, pourtant. Chaque minute passant, depuis ces failles, faisaient regretter à Vader le temps si cadré où il ne restait que si peu de membres des Ordres, d’un côté comme de l’autre.

"Mais bref, je suis surtout venue pour mettre mon sabre au service de l'Empereur donc je suis prête à répondre à toutes vos questions, ici ou dans un autre lieu si vous le préférez. Et si vous me le permettez, j'en aurais moi-même, d'ailleurs. Je suis très intriguée par l'évolution de notre ordre."

Vader tiqua, sous son masque, mais ne fit rien en extérieur qui puisse trahir cela. Ce devait être… normal… pour certains… Il resta silencieux un bref instant, puis se décida finalement à la faire conduire dans une des salles en sous-sol, celles préparées spécialement pour ce genre d’entrevues. De base, elles n’avaient pas été faites pour des sensitifs venus d’autres temps, mais soit. Durant le trajet, il ne dit pas un seul mot, se contentant d’avancer dans un silence parfait et de garder leur invitée à l’œil. Il ne démontrait aucun signe agressif, patientant. Un certain exploit, pour lui, car il n’était pas d’une nature on ne peut plus patiente. Ou plutôt, disons que certaines paroles, actes ou situations détruisaient à une vitesse folle ses réserves limitées de patience.

Une fois arrivée dans ladite salle, il ne prit pas non plus la peine de s’asseoir, elle pouvait le faire, de son côté, si ça lui chantait. Les soldats étaient toujours assez nerveux, se tenant en retrait, dans les recoins et près de la porte.

"Soit. D’où venez-vous et pourquoi voudriez-vous vous mettre ainsi au service d’un Empereur que vous ne connaissez pas encore ?"

Je me demandais un peu ce qu'il y avait de si étrange dans mes paroles. N'était-ce pas normal qu'un sith se mette au service de son Ordre, même s'il envisage d'en prendre les rênes un jour, ne serait-ce que verbalement ? A moins que je ne sois la première à le dire à haute voix ? Cela ne me surprendrait pas tant que cela, connaissant les sith en général. Quand ils peuvent éviter de se prononcer sur leur loyauté, ceux-là ... Enfin, comme lui, j'évitais de montrer ce que je ressens, même si cela lui était bien plus facile, vu qu'on ne voyait pas son visage.

Il ne prononça pas un mot de plus, se tournant et se mettant en marche. C'était tout de même impressionnant : il marchait au milieu d'une foule comme si elle n'était pas là. Les gens s'écartaient d'eux-même à son approche, par crainte ou par respect, allez savoir. Certains des plus hardis le saluaient même, sans recevoir la moindre attention, ce qui était normal. Ce ne sont que des parasites inutiles. S'ils avaient la moindre importance, ils ne seraient pas ici. Moi, je les aurais envoyé là où ils feraient une différence. En tout cas, moi, j'en profitais en marchant derrière le grand sith noir, suivie par plusieurs gardes blancs. C'était un rien amusant, en fait, parce que les seuls qui sont mal à l'aise, ce sont ceux qui ferment la marche !

En entrant dans le palais, et en marchant dans ses couloirs, je fus frappée par deux choses. D'abord, l'absence de systèmes de sécurités. Il y avait, selon moi, deux raisons à cela : soit il n'y en avait pas, ce qui me surprendrait quand même, soit la technologie avait si évolué que j'étais incapable d'en repérer les signes. Cela ne me surprendrait pas, surtout si je me fiais à Sarkiss et au temps qui s'est écoulé entre mon époque et celle-ci. La seconde chose qui me surprit était l'absence totale de droid de sécurité, ce que j'avais déjà noté dehors. De mon temps, il y en avait beaucoup et ils étaient important car certains pouvoirs jedi, ou sith d'ailleurs, étaient sans effet sur eux. Impossible, par exemple, d'influencer leur esprit par la Force. Je trouvais cela un rien troublant, un peu comme si ces gens avaient voulu éliminer tous les moyens de s'opposer aux sensitifs.

J'entrais dans la pièce où me conduisit Vador, dans les sous-sols du palais. Comme je m'y attendais, c'était une salle d'interrogatoire, enfin c'est ce qu'il me sembla. Comme mon interlocuteur resta debout, je décidais de ne pas m'installer sur la chaise. A la place, je m'assis sur la table, le bras droit le long du corps, le gauche posé sur mes cuisses. Ainsi, je pouvais rester alerte, prête à réagir si besoin, et me reposer un peu sans avoir à trop pencher la tête pour regarder le géant noir. Je fis un gentil sourire aux gardes, qui s'étaient disposés dans les coins et au niveau de l'unique porte, hochant la tête en signe d'approbation. Même les meilleurs sith ne peuvent contrer des tirs venant de toutes les direction.

"Soit. D’où venez-vous et pourquoi voudriez-vous vous mettre ainsi au service d’un Empereur que vous ne connaissez pas encore ?"

Je me retins d'éclater de rire en reportant mon attention sur le sith. A la manière dont il dit cela, on pouvait presque croire que notre conversation ne s'était pas arrêtée le temps de venir ici. Je ne résistais à cette impulsion que parce que le crétin qui m'a servit de maître était un vrai bouffon et qu'il était dur de ne pas se plier en quatre, par moment, et qu'il n'aurait pas compris la blague et aurait projeté des éclairs. Bon, on se rattrapait sur le vaisseau, Vette et moi. Franchement, je pouvais écrire un livre sur toutes les bêtises de Baras le fou ! Et je ne l'avais servi que sur la fin de sa vie, en plus.

"Oh, et bien cela me semble juste normal. L'empereur dirige l'ordre sith, non ? Me mettre à son service, et au votre du même coup, n'est que justice. Vous êtes l'Ordre, prétendre le contraire ou vouloir le remplacer par un autre, vieux et dépassé, est stupide."

J'étais totalement sincère. J'étais sure qu'il y en avait parmi ceux arrivés par les failles qui ne désiraient que cela, transformer l'Empire pour que les sith soient à nouveau à sa tête, qu'ils aient à nouveau tout pouvoir sur les non-sith. C'était absurde et même dangereux. C'était à nous de nous adapter, pas à cette époque ! Je comptais bien le faire, même si je n'envisageais pas de modifier mes manière d'agir, car au final, elles étaient peut-être plus adaptée à ce temps qu'au mien. Après tout, je n'ai jamais considéré mes camarades de mission comme inférieur à moi : dans leur domaine respectif, ils m'étaient supérieurs même.

"Quand à l'époque d'où je viens, j'étais la Furie de l'Empereur Vitiate. Je peux même préciser que vous connaissez mon prédécesseur à ce poste, Lord Scourge, qui le quitta pour se mettre au service d'une jedi."

J'ignorais s'ils savaient cela, s'il le leur avait dit ou s'il l'avait caché. J'ignorais si d'autres sith venaient de cette époque et ont pu le savoir, d'ailleurs. En tout cas, je tenais à ce qu'ils le sachant car un sith qui sert un jedi, on ne peut s'y fier totalement. Vous me direz : Jaessa était une jedi mais c'était différent : c'est elle qui me servait et non l'inverse. De plus, j'étais en train d'éduquer cette padawan, de la former à accepter que l'ordre sith puisse exister, qu'il ait un rôle à jouer tout comme les jedi et, donc, à dépasser ses apriori à notre égard, et cela marchait très bien. Bon, cela, je ne comptais pas le dévoiler à quiconque. En plus, cela ne servirait à rien : il n'y a plus d'ordre jedi officiel !

"Si j'ai bien fais mes calculs et me fit à mes sources, je suis née il y a plus de trois mille six cens ans. J'ai combattu pendant la seconde guerre entre les sith et la république. Je ne suis pas encore totalement à jour, au niveau technologique, car je n'ai eu personne pour m'aider à cela mais je suis impatiente de voir ce que les vaisseaux modernes ont dans le ventre !"

Sans être une pilote d'élite, je me flatte d'être plus que compétente aux commandes d'un appareil, pilotant moi-même notre Fury, l'Impitoyable, lors des batailles et autres combats spatiaux. Je me demandais si l'Empire possédait des appareils aussi bon, en équivalent, d'ailleurs.

Je n'ajoutais rien de plus, attendant la suite des questions du seigneur Vador, le numéro deux de l'Ordre sith pour moi, pour poser les miennes après, s'il me le permettait.

~~Jet pour sentir Vador tiquer : 6
Repérer les systèmes de sécurités du palais : 15~~

"Oh, et bien cela me semble juste normal. L'empereur dirige l'ordre sith, non ? Me mettre à son service, et au votre du même coup, n'est que justice. Vous êtes l'Ordre, prétendre le contraire ou vouloir le remplacer par un autre, vieux et dépassé, est stupide."

Vader ne réagit absolument pas, tout occupé qu’il était à observer ce visage, presque juvénile à ses yeux, encore inconnu, attentif et silencieux. Mais certains gardes, dans le dos de la nouvelle venue, avaient quelque peu tiqué et échangé de très brefs regards, avant de reprendre une posture beaucoup plus formelle et alerte. S’il avait repéré ce petit mouvement, il n’y prêta pas attention, leur réaction était plus qu’ordinaire, après certains événements ayant troublé ce palais, sans oublier l’attitude de certains Siths. Et il ne parlait pas que de Plagueis, très loin de là. Cela dit, les paroles n’étaient que des paroles, cela n’engageait que ceux les croyant aussitôt sans rien attendre d’autre. Ce n’était qu’un début, finalement, un premier contact, et seule la suite, les actes, diront si ou non on pouvait se « fier » à cette femme. Si, du moins, se fier à qui que ce soit était possible, dans cet Empire.

La mention de Scourge, comme étant son prédécesseur, raviva un sentiment désagréable, chez le seigneur noir. Il reconnaissait des qualités indéniables au Sith de sang-pur mais lui reconnaissait aussi une attitude dont il se défiait tout particulièrement. Par ailleurs, cela commençait à faire braiment beaucoup de sensitifs venus de cette période, il y a entre quatre et trois millénaires de cela, éjectés ici par la Force. A se demander s’il n’y avait pas là un nouveau tour bien précis de la Force, un autre but derrière ces arrivées soudaines, plutôt que les mettre simplement sur le dos du hasard. La mention de Vitiate ne lui plaisait pas non plus. Selon ce qu’ils avaient pu apprendre, s’il y avait bien un Sith dont il fallait se méfier, c’était de celui-là. Il n’avait peut-être rien fait de spécial lors de son passage parmi les autres Siths mais ce n’était que partie remise.

"Si j'ai bien fais mes calculs et me fit à mes sources, je suis née il y a plus de trois mille six cens ans. J'ai combattu pendant la seconde guerre entre les sith et la république. Je ne suis pas encore totalement à jour, au niveau technologique, car je n'ai eu personne pour m'aider à cela mais je suis impatiente de voir ce que les vaisseaux modernes ont dans le ventre !"

"Je vois… Vous ne risquez pas d’être beaucoup dépaysée."

Il se demandait aussi, avec un brin d’amusement, si cette femme, la dame Hilts et un ou deux autres, allez savoir, n’allaient pas finir par littéralement s’entre-tuer, avec Lord Scourge. Un spectacle qui serait sans doute plaisant à observer et qu’il ne voudrait pas rater. Enfin un peu d’amusement dans ce monde de brutes. Hélas, bien qu’il serait agréable à voir, un tel spectacle ne servirait en aucun cas leurs intérêts et ils seraient contraints de vite arrêter le combat. Soit, revenons-en à leurs affaires… Une sith de plus, un poil agitée, qui avait servi Vitiate – alias le cinglé génocidaire – et qui se présentait aujourd’hui pour servir Palpatine. Au mieux, ce sera une « alliée » de plus à faire surveiller, au pire, un adversaire supplémentaire dont il faudra finalement se débarrasser, afin d’éviter que la galaxie ne se fasse ravager une seconde fois.

"Vous dites avoir servi Vitiate, ce n’est pas un nom qui inspire une très grande confiance. Comme d’autres. Et vous déjà vous douter que vos mots ne suffiront en rien, nous jugeons pas les actes, avant toute chose."

Il n’y avait rien à y répondre, il ne soulignait pas cela pour la tester mais comme une simple évidence, dont il fallait parfois remettre en lumière. Rien de plus.

"Qu’avez-vous accompli de marquant, disons… Et avez-vous suivi Vitiate jusqu’à la mort ? Que faisiez-vous avant d’arriver dans ce temps et depuis combien de temps y êtes-vous ? Vous me semblez bien… Jeune."

Il semblait que certains avaient besoin de se lancer dans de longues réponses ou litanie là où le tout aurait pu être résumé en trois phrases, après la question qu’il lui avait posé. Il ne lui demandait pas les détails de sa formation, en ayant déjà un aperçu, dans les grandes lignes… Siths et Jedis étaient au moins d’accord sur un point, il était préférable de recruter les personnes jeunes, car un enfant est bien plus malléable qu’un adulte, plus bien plus aisé à formater. Cependant, il ne l’interrompit pas, démontrant une certaine patience… Sans doute due aussi au fait que la lassitude profonde, ressentie en cet instant, empêchait en partie l’énervement de grimper, tout comme l’impatience. Il y avait parfois du bon, à être blasé, finalement. Ce n’était cependant pas le cas de tous, ses hommes devenaient plus nerveux…

Ils ne comprenaient bien sûr pas tout, cela dit, ils en avaient, jusque là, entendu et vu assez pour que leur méfiance naturelle envers les Siths s’accroisse chaque jour un peu plus. Vader comprenait cela, il aurait réagi de la même façon à leur place, c’était pour cela qu’il ne réagissait plus lorsqu’un de ses hommes, que ce soit dans l’équipe habituelle de terrain ou dans l’équipage du vaisseau, avait des réactions parfois un peu vives ou laissaient dévoiler méfiance et peur. C’était aussi une façon de calmer le jeu. Vader pouvait être très impatient mais il n’était pas fou, il savait que pour conserver la loyauté des hommes, il ne fallait se débarrasser que des incompétents et ne pas trop effrayer les autres. Ils avaient déjà eu trop de désertions à cause de Plagueis et avec ce qui était venu se rajouter, la suite allait être bien pire.

Quant à cette femme, même si elle ne dégageait pas la même aura malsaine que Plagueis, – de toute manière, à part Vitiate, il doutait qu’un seul Sith le fasse aujourd’hui – elle demeurait un nouveau cas à surveiller, tout en devant, si possible, l’utiliser. Les missions qu’elle décrivait, là encore, sonnait familière… D’autres types comme elle, de son temps voulait-il dire, avaient eu ce genre de tâches à effectuer. Il ne s’étonnait pas non plus qu’elle ait dû nager dans quelques complots de passage, après tout, la trahison entre Siths faisait partie du folklore depuis bien longtemps. Il serait d’ailleurs presque amusant d’essayer de compter le nombre de complots contre lesquels Vitiate avait dû jouer ou simplement le nombre de ses pairs qui avaient voulu le supplanter et le faire tuer.Les mauvaises langues répondraient « toute la galaxie, bien sûr ! », mais même un homme comme Vitiate devait avoir une personne sincèrement proche de lui.

"Deux, ou est-ce trois ?, ans après, l'empereur s'est fait tuer, ce que j'ai appris alors que j'étais en route vers un autre boulot. Darth Marr a pris la tête du Conseil et il souhaitait que je me rende sur Yavin 4, il y avait du grabuge. Vous savez ce que c'est : certains sont incapables de rester mort comme il se doit. Sincèrement, j'ai été loyale comme il faut de son vivant, une fois qu'il a été vaincu, il est normal que je serve un autre. Bref, j'en étais là quand je me suis faite aspirer par une faille."

Mmh, un point sur lequel il pouvait être d’accord… Les morts revenant à la vie, par la possession d’autres corps ou il ne savait quel autre moyen, la galaxie y avait goûté récemment et personne n’avait aimé. Il nota mentalement le moment auquel elle affirmait être arrivée, n’ayant hélas pas de réels moyens de vérifier la véracité de l’information, ainsi que le nom de cette fameuse amie de Korriban.

"Après... que vous dire de plus ? Rien. Vous voulez des preuves de mes compétences ? Trouvez moi un adversaire et vous verrez ce que je vaux. Ou, mieux, demandez à vos hommes de me tuer ?"

Il haussa un sourcil, sous son casque, lorsqu’elle bondit sur ses pieds, visiblement prête à en découdre. Comme si affronter des hommes qui n’étaient pas sensibles à la Force allait prouver quoi que ce soit, au sujet de sa valeur… Pathétique. Enfin, à sa décharge, elle ignorait le tord qu’avait causé l’autre fou au sein des rangs, dans l’armée et la marine, et donc les quelques règles à suivre afin de calmer le jeu. Ce qui n’empêchait pas Vader d’être à la fois agacé et lassé de voir que c’était le seul genre de proposition qu’avaient leurs confrères du passé pour prouver leur valeur. « J’ai un sabre et je sais m’en servireuh !! ». Brillant…

"Une preuve de vos compétences, n’est-ce pas… Affronter des hommes ordinaires n’en est pas une. Simplement savoir combattre non plus. Notre Ordre n’a pas uniquement besoin de soldats ou de nouvelles Furies. Encore moins de Sith ne sachant pas se contrôler, qui perdent la raison, voire bien pire."

Un bref coup d’œil vers le coin de la pièce, son capitaine s’était mis en position, puis s’était un peu déraidi, sans relâcher la pression pour autant. Les autres n’avaient pas bougé, conservant une posture martiale, formelle.

"Ceci étant, si vous tenez à prouver vos dires, il y a des cibles plus intéressantes, actuellement."

Il songeait, avant tout, à des derniers rapports laissés par le sous-lieutenant Brie, après un passage sur Dantooine… Ce sera plus intéressant à observer que lui demander de se battre contre quelques hommes, qui en plus n’étaient pas là pour ça. Il s’occupa d’abord de récupérer certaines données, après deux mots au capitaine, puis les fit afficher en hologramme avec le petit dispositif de la salle d’interrogatoire. Une photo, mal prise et de loin, accompagnée d’un croquis.

"Voilà plutôt le type de cible que vous devriez être capable de traquer."

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"Une preuve de vos compétences, n’est-ce pas… Affronter des hommes ordinaires n’en est pas une. Simplement savoir combattre non plus. Notre Ordre n’a pas uniquement besoin de soldats ou de nouvelles Furies. Encore moins de Sith ne sachant pas se contrôler, qui perdent la raison, voire bien pire."

On pouvait donc rayer la plupart des options que j'avais envisagé sur mon test concernant ce Vador. Il n'envisageait donc pas que l'on se fasse un petit entraînement à deux ni que j'élimine ses hommes. De plus, ses propos me semblaient censés. Cet empire n'était pas un vrai empire sith : ceux-ci n'étaient manifestement pas considéré comme les meneurs, même s'ils l'étaient, par leurs hommes. Je comprenais donc l'importance de faire bonne figure, et cela ne  me gênait nullement. J'avais toujours été appréciée des hommes du rang, à mon époque.

"Ceci étant, si vous tenez à prouver vos dires, il y a des cibles plus intéressantes, actuellement."

Je me rassis sur le bord de la table, dans ma position décontractée-sur mes gardes pendant que Vador et ses hommes s'affairent. Ceux-ci sont de vrais professionnels, n'ayant nullement bronché quand je parlais de, potentiellement, les combattre. Je me demandais quelle idée avait germé dans ce crâne sith, caché sous ce casque noir.

"Voilà plutôt le type de cible que vous devriez être capable de traquer."

Reconnaître le masque de l'individu n'était nullement un soucis : je l'avais déjà vu. Je devinais donc aisément l'identité de son propriétaire, sauf s'il s'agissait d'un usurpateur, ce que j'aurais eu tendance à croire. Toutefois, avec les failles, il était bien possible que ce soit l'original.

"Revan. Trois siècles avant mon époque, jedi,il a combattu et vaincu les mandaloriens puis il a tenté de conquérir la République en tant que sith avant de changer de camps et d'aider à vaincre son second, Malak. Selon mes informations, il disparu peu après sans laisser de trace. A mon époque, sur Dromund Kaas, il existait une secte qui voulait suivre sa voie."

Il me semble qu'il avait déjà commencé son chemin sur le côté Obscur pendant les guerres mandaloriennes, vu qu'il y a sacrifié la moitié de ses forces selon les documents que j'ai pu voir. Et oui, je me suis un minimum renseigné : connaître son ennemi est important et donc il est bon de connaître le passé de la République pour comprendre et vaincre celle-ci, ou au moins la forcer à accepter une paix avantageuse. J'avais pu, du coup, en apprendre un peu plus sur cet individu qui est capable de fanatiser des sith. De fait, on pourrait bien croire qu'il est venu sur Dromund Kaas mais quand ? Qu'y a-t-il fait et pourquoi n'en a-t-on jamais entendu parlé ? C'était des interrogations importantes, à l'époque, mais sur lesquelles je ne m'étais pas penchée, n'en ayant pas le temps ni n'en voyant un intérêt immédiat.

En l'occurrence, c'était un combattant de valeur, une légende, un héros autant qu'un ennemi. Bref, le test était mis à une bonne hauteur et je hochais la tête. Je souris même légèrement, les défis, cela met du piment dans la vie et rien ne vaut une vie pimentée, au fond.

Quand au test que je venais de faire passer à Vador, j'estimais qu'il l'avait réussi. Ce n'était pas une des réponses que j'avais prévu mais elle était intéressante. Si je réussissais la mission, je prouvais ma valeur et sinon, je passais par la case "perte négligeable". Et dans le même temps, cela m'éloignera des centres de décision, évitant que je ne sème la zizanie au sein des troupes régulières. Un bon choix.

"Il me faudra un bon vaisseau, une équipe. Un officier pour servir d'intermédiaire avec les renseignements et les responsables, quelques soldats, un informaticien, un ingénieur et un co-pilote. Pas plus d'une dizaine en tout."

Je n'estimais pas nécessaire de préciser que j'avais besoin de toutes les informations à son sujet, cela me semblait une évidence, ainsi que l'accès aux rapports existants déjà à son sujet. Je me demandais, d'un coup, s'il était possible de faire construire un Fureur ? C'était de bons appareils, rapide, maniable, bien armé et blindé. L'idéal pour un sith qui passe son temps à voyager pour régler les soucis de l'empire !  En attendant, il allait falloir voir ce que l'empire pouvait me proposer, et je n'étais pas totalement sure d'apprécier. De ce que j'avais vu, la doctrine militaire semblait plus se tourner vers les bâtiments lourds, destroyers, croiseurs, que sur les navettes et transports. Une faiblesse, de mon point de vue, mais qui pouvait se comprendre : un destroyer avait une présence bien plus intimidante et un ennemi terrorisé était moins enclin à se battre, et il y avait aussi les avancées technologiques.

C'est pour cela que je voulais des personnes au fait du savoir moderne, afin qu'ils m'enseignent ce que j'ignorais et s'occupent de ce que je ne pouvais faire. Pour me seconder et m'appuyer. En même temps, je préférais éviter d'en demander trop, préférant les petites équipes de toute façon. Cela permettait aussi d'éviter de trop en demander et donc de signaler que je n'avais pas pour but de diriger des flottes ou d'accaparer les moyens de l'empire à mon profit personnel. De toute façon, faire cela aurait été aller à l'encontre de ma vision des sith. Nous permettre d'avoir autant de moyen sans rendre le moindre compte n'avait jamais fait que nuire à l'empire de mon temps.

Je tournais la tête vers le seigneur Vador, mon égal en ce temps et donc mon supérieur dans la hiérarchie sith. On pouvait se demander ce qu'il en aurait été de mon temps. Aurait-il été un rival, un ami ou un inconnu ? Enfin, un ami... au sens sith du terme, cela ne veut pas non plus dire grand chose, non ? Allié sonne plus sith que ce mot là.

"Fournissez moi cela et je le traquerais jusqu'à ce qu'il soit mon prisonnier, et je m'occuperais aussi de ceux que je trouverais sur ma route, bien sur."

Je ne parlais pas de l'éliminer, bien sur. Je n'étais pas idiote : si on tue une personne, rien ne dit qu'une faille ne le fera pas revenir encore une fois ! Cela dit, capturer quelqu'un comme Revan n'était pas le plus compliqué, le garder prisonnier était une chose bien plus dure, mais ne me concernait pas pour autant. Palpatine et Vador trouveront surement un moyen pour ça, que ce soit par des drogues, la carbonite ou tout autre moyen à leur disposition.

Jet :
Savoir sur Revan : 6