Interview surprise ! [/pv Plagueis]

Les bruits tirant de sa torpeur quasi-permanente, ces derniers temps, étaient rares, assez rares pour être soulignés, mais ce qui l’était encore plus, c’était recevoir de la visite de la sorte. Plagueis fut plutôt contrarié d’être tiré d’un songe tout à fait charmant, rempli de fioles de poison colorées et de douce sseringues, pour voir à la place entrer dans la pièce pas moins de quatre gardes Chiss. Qui tous lui pintèrent une arme dessus, synchronisés. Tiens, donc, un gala allait être organisé dans cette cellule et il ne serait pas au courant ? Le Sith haussa légèrement un sourcil, vers leur chef, peu amusé par le spectacle. Et surtout peu impressionné. Ils ne pouvaient pas le tuer à cause des failles et devaient se contenter de le garder à vu, alors à quoi bon tout ce cirque ? Il ne craignait pas non plus la douleur, ayant expérimenté sur lui-même pire que tous ce que leurs petites armes pouvaient faire.

Et qui voudrait lui rendre visite, de toute façon, quel intérêt ? Un des avantages à être ici est qu’il n’avait plus à supporter les « visites » indésirables… Mais soit. Il se releva tout à fait tranquillement, les laissant effectivement faire comme ils l’entendaient, un sourire ironique aux lèvres. On avait peur d’attraper la peste s’il leur soufflait dessus, les cocos ? L’idée lui vint alors qu’il pourrait effectivement contaminer quelqu’un avec quelque chose, juste grâce à ça, grâce à tout ce qu’il avait inhalé. Un petit ricannement lui échappa, joyeux à cette simple idée. Bref, et donc, la suite ? Il pencha légèrement la tête sur le côté, face au visiteur lorsq’il entra. C’était qui, déjà, celui-là… Plagueis avait tendance à jeter aux oubliettes de sa mémoire ceux qu’il n’avait pas eu le plaisir de torturer, car ils n’avaient aucun intérêt.

Ses cobayes, en revanche, il se souvenait d’eux à la perfection, chérissant leur souvenir, pensant à eux tous les jours, chaque minute, chaque seconde, même ! Sans cesse, même ceux qu’il avait tué, comme ceux qui étaient par miracle toujours vivants. Mais le reste de la galaxie ne représentait rien, à ses yeux. Il fit un vague effort de mémoire, pour laisser tomber en quelques instants, peut-être se souviendrat-il plus tard. Il ne prêta pas non plus une grande attention au droïde, attendant juste de savoir ce qu’on lui voulait, cette fois-ci. Alors… Il devait avoir vu ce type il n’y a pas longtemps, au palais, peut-être ? Ou sur Lysatra. Difficile à dire. Ah, quel dommage que ce ne soit pas face à lui son si mignon petit cobaye, dernier en date, de Lysatra. Il avait beaucoup crié, celui-là, des hurlements de souffrance qui engaillaient encore les rêves du Sith.

Cela faisait un moment, n'est-ce pas, seigneur Plagueis ? Je viens pour vous apporter plusieurs nouvelles qui vous intéresseront, et vous demander ensuite si vous accepteriez de me rendre un petit service.

Ah, oui, la mémoire lui revint à ce moment-là, c’était lui le type qui avait volé au secours de son petit cobaye, justement, alors que la pandémie débutait à peine. Ça lui revenait. Bref, et donc ? Parce que si c’était juste pour dire bonjour, Plagueis s’en serait passé. Il ne s’intéressait qu’à ses cobayes, pas aux autres. C’était bête qu’il en reste si peu en vie, dehors. Minute… Vanto et Skywalker avaient survécu… La fillette bleue aussi, normalement, quoi qu’il ne soit pas très certain, dans son cas.

Sachez, seigneur, que la pandémie a causé la mort de plus du tiers des habitants de la galaxie. Il est impossible, encore à ce jour, de donner un chiffre précis hélas, mais ce fut une tragédie sans précédent dans l'histoire de la Galaxie. L'empereur Palpatine se flatte d'avoir su prendre les bonnes décisions pour mettre un terme aux méfaits de ce virus naturel, comme le relate les réseaux d'informations officiels.

Le tiers, c’est tout ? Peuh ! Décevant ! Dommage qu’il n’ait pas eu le temps de plus développer que ça la souche qu’il avait injecté à Vanto. Il se passa à nouveau la langue sur les lèvres, en retirant un petit goût salé et amer. Ainsi, son brave apprenti avait insinué que cette maladie était naturelle ?

Il y a donc des abrutis qui ont réussi à croire que la pandémie était naturelle ? La propagande m’épatera toujours ! Vous savez au moins combien de temps j’ai passé dessus ? Et ma cible prioritaire y a échappé, par malheur. Heureusement que le petit était là pour consoler.

Il éclata de rire, le dégoût d’avoir raté Tarkin lui était passé depuis longtemps, bien sûr, mais il trouvait toujours ça incroyable pour autant. Ce type était si nocif qu’il avait même réussi à éviter ce virus ! Comme si la pandémie l’avait littéralement esquivé ! Le Sith repris son souffle, souriant quand même en repensant à Nazénie, une de ses cobayes favorites. Il avait pu jouer avec elle longtemps, mine de rien, c’était même avec elle qu’il avait travaillé le plus longtemps ! Elle était résistante, assez forte pour tenir, il avait fait à peu près attention de ne pas l’user trop vite, mais hélas, elle avait fianlement pu se suicider. Snif. Elle lui manquait terriblement.

Bref, qu’est-vous fichez là ? Vous préparez un reportage ?

D'une certaine façon, oui. Je pense faire un documentaire sur cette pandémie.

Alors, c’était vrai. Intéressant. Plagueis glissa à nouveau la langue sur ses lèvres avec sourire s’élargissant, bien plus ironique. Il aura quand même fallu bien plus longtemps qu’il ne l’avait cru ! Mine de rien, les institutions avaient été assez solides pour faire bloc envers et contre tout, mais des failles, même infimes au début, ne faisaient que s’agrandir, encore et encore. Puis le chaos venait. Une très douce pensée, qui l’emplissait de joie ! Provoquer le chaos était bien tout ce qui l’avait intéressé, durant des mois après sa possession de ce pauvre instructeur humain ! Le chaos, doux chaos, et ce si bleuet comptait en amener un peu plus, comment le freiner dans ses ambitions ? Dommage que ce ne soit pas son mignon cobaye qui soit venu, en revanche, Plagueis serait plus qu’heureux de le revoir, ce charmant enfant. D’autant plus qu’avoir un cobaye encore en vie était chose bien rare, avec lui.

Il y a plusieurs personnes dont j'aimerais qu'ils me disent ce qu'ils savent là-dessus et vous êtes le premier à qui je propose de témoigner. Qu'en pensez-vous, seigneur Plagueis ?

Dommage, vous n’aurez pas le mot de mes anciens assistants, ils ont terminé le voyage comme sujets d’expérience. Ils étaient trop stupides pour être utiles. Mais ils étaient délicieux.

Il ne les avait pas dévorés, bien évidemment, mais il adorait, en revanche, goûter le sang de ses victimes et un petit bout de chair. Ça lui donnait un petit frisson, un petit plaisir supplémentaire, aussi ! En plus de ça, c’était une sensation extraordinaire, lorsque le sujet était toujours conscient et en vie. Il en avait terrorisé bien plus encore son petit Eli lorsqu’il y était passé à son tour, un moment très drôle et sympathique, dont il se souvenait encore avec délectation. A son retour des failles, jamais il n’aurait songé à ça, pourtant… Mourir, une seconde fois, n’avait pas spécialement arrangé sa stabilité mentale. Il le savait très bien. Et s’en fichait. Donc… Il voulait, en résumé, que le plus grand nombre sache les origines de la pandémie et comment elle avait été préparée ? Palpatine allait haïr ça. Pour cette seule et unique raison, Plagueis était tout prêt à participer. Son cher élève n’avait même pas eu le courage de l’affronter face à face, il ne méritait rien d’autre que son mépris absolu.

Je peux bien vous raconter ça, oui. De base, le but n’était pas tout cela, Palpatine voulait que je créé des armes biologiques, et si possible, loin, très loin de Coruscant, car il paraît que quelques membres de sa flotte commençaient à en avoir assez que je leur tourne autour. Il m’a fourni un vaisseau spécialement apprêté pour des recherches, un équipage et des moyens. Il n’a pas même vérifié les travaux que j’avais déjà entamé sous son nez et que j’ai poursuivi sur Lysatra. Cette petite planète sous influence impériale, si loin de tout, dont personne ne s’était jamais soucié, où les voyages et échanges sont si fréquents, entre les mondes… Un terrain idéal. Mon équipage savait, lui aussi, que je ne travaillais pas sur de petites armes classiques. J’ignore s’ils s’en moquaient ou s’ils pensaient que ce n’est que Lysatra qui allait en faire les frais. Imaginez-vous seulement combien cette planète a été infectée, pour des tests, avant même que la maladie ne se répande ?

Même sans être retourné sur place depuis, Plagueis savait très bien que ce monde n’était plus habitable et qu’il faudra bien des années encore avant que la planète ne puisse renouveler une eau pure, que les terres soient assainies, que la vie animale et végétale y revienne sans heurts. Un rire lui avait de nouveau échappé, signe de la folie qui le rongeait littéralement et qu’il ne contrôlait plus du tout.

J’y ai passé tant de mois... Je voulais créer une pandémie digne de ce nom, pour m’amuser. Beaucoup de petits soldats de la Flotte ont été utilisés, la piétaille doit bien servir ça, elle aussi. Ce qui s’est lancé n’était que la première ébauche, j’avais commencé à tester la seconde version du virus sur Vanto. Adorable, ce garçon, il a tellement crié. De toute façon, une coopération entre siths et simples soldats est ridicule. Tous ces types ne sont rien d’autres que de vulgaires pions à utiliser puis sacrifier. Leur vie n’a pas plus de valeur que celle des rebelles.

Dommage, vous n’aurez pas le mot de mes anciens assistants, ils ont terminé le voyage comme sujets d’expérience. Ils étaient trop stupides pour être utiles. Mais ils étaient délicieux.

Thrawn savait aussi qu'il n'aura pas l'opinion de ceux qui avait travaillé pour Plagueis et ne l'avait suivi sur Lysatra. Soit ils avaient tenté de s'en prendre à Eli, et été neutralisés derrière, soit c'était Yularen qui s'en était chargé. Mais cela importait peu pour lui, vu qu'il avait devant lui, et devant l'objectif de la caméra, qui filmait tout depuis son entrée dans la pièce, LE créateur de la pandémie. Qui pouvait donc mieux en parler que ce sith ? Personne.

Je peux bien vous raconter ça, oui. De base, le but n’était pas tout cela, Palpatine voulait que je créé des armes biologiques, et si possible, loin, très loin de Coruscant, car il paraît que quelques membres de sa flotte commençaient à en avoir assez que je leur tourne autour. Ce que le grand amiral comprenait très bien car il faisait parti de ces "quelques". Il m’a fourni un vaisseau spécialement apprêté pour des recherches, un équipage et des moyens. Il n’a pas même vérifié les travaux que j’avais déjà entamé sous son nez et que j’ai poursuivi sur Lysatra. Cette petite planète sous influence impériale, si loin de tout, dont personne ne s’était jamais soucié, où les voyages et échanges sont si fréquents, entre les mondes… Un terrain idéal. Mon équipage savait, lui aussi, que je ne travaillait pas sur de petites armes classiques. J’ignore s’ils s’en moquaient ou s’ils pensaient que ce n’est que Lysatra qui allait en faire les frais. Imaginez-vous seulement combien cette planète a été infectée, pour des tests, avant même que la maladie ne se répande ?

Si tout cela ne surprenait pas du tout l'exilé, ces révélations choquèrent le chef des gardes. Il avait pensé à beaucoup de chose, mais pas que leur prisonnier soit responsable de la pandémie. Pire, il était ébranlé par la façon orgueilleuse qu'il avait de raconter tout cela. Il est heureux qu'il soit un soldat entraîné et aguerri car il parvint à conserver une apparence professionnelle, bien loin de ce qu'il ressentait émotionnellement.

J’y ai passé tant de mois... Je voulais créer une pandémie digne de ce nom, pour m’amuser. Beaucoup de petits soldats de la Flotte ont été utilisés, la piétaille doit bien servir ça, elle aussi. Ce qui s’est lancé n’était que la première ébauche, j’avais commencé à tester la seconde version du virus sur Vanto. Adorable, ce garçon, il a tellement crié. De toute façon, une coopération entre sith et simples soldats est ridicule. Tous ces types ne sont rien d’autres que de vulgaires pions à utiliser puis sacrifier. Leur vie n’a pas plus de valeur que celle des rebelles.

"Je vois, c'est très instructif, seigneur Plagueis. Il y a deux questions qui m'interpellent, par rapport à vos propos de tout à l'heure. Tout d'abord, qui était cette "cible prioritaire" dont vous parliez ? Et pourquoi la propagande impériale, selon vous, désirait cacher la vérité ? Après tout, l'empereur pouvait honnêtement dire n'être pour rien dans la pandémie et avoir été floué par vous."

Ce n'était pas des questions nécessaires car le grand amiral avait déjà obtenu tout ce qu'il désirait. Le sith, comme il l'avait soupçonné, était ravi de tout raconter. Il semblait même avoir une grande rancoeur envers le seigneur Sidious, même s'il en ignorait la raison exacte. Cela était normal car le chiss ignorait tout des relations entre ces deux individus.

~~Jet :
Pour voir si le chef des gardes arrive à ne pas se laisser ébranler par les propos de Plagueis. )> Echec
Si échec, arrive-t-il à ne pas le montrer ? )> Réussite~~

Je vois, c'est très instructif, seigneur Plagueis. Il y a deux questions qui m'interpellent, par rapport à vos propos de tout à l'heure. Tout d'abord, qui était cette "cible prioritaire" dont vous parliez ? Et pourquoi la propagande impériale, selon vous, désirait cacher la vérité ? Après tout, l'empereur pouvait honnêtement dire n'être pour rien dans la pandémie et avoir été floué par vous.

Un bref soupçon de remords, car il souhaitait bel et bien créer des armes biologiques, peut-être ? Ce n’est tout de même pas ma faute s’il n’a pas pensé que je pouvais faire bien plus. Après tout, c’est moi qui l’ait formé, ce cher gamin. Il a été bien trop lâche pour m’affronter face à face, préférant attendre que je m’endorme. Et aujourd’hui, trop lâche pour assumer qu’il souhaitait des armes biologiques puissantes, que les tester sur la population paumée de Lysatra était amusant.

Il se passa à nouveau la langue sur les lèvres, avec lenteur et délice, son sourire de tordu ne le quittant plus depuis toute à l’heure. La fierté et la joie brillaient avec force dans son regard, tandis qu’il se remémorait les doux débuts de son œuvre puis les premiers tests sur la faune et la flore de la planète, sur l’instant béni où il avait empoisonné l’eau puis observer le virus gagner les habitants, et enfin, voyager. Sa plus grande œuvre, sa consécration ! Finir ses jours bouclé ici était un très faible prix à payer, à ses yeux, car il avait bien eu conscience que tout le monde allait ensuite le traquer, y compris ses chers collègues Siths. Là encore, ce n’était pas de sa faute si ces imbéciles n’avaient pas pris la peine de mieux boucler son tombeau que ça. Ils avaient pris la peine de l’enterrer, voilà qui était très mignon, mais ce manque de précautions était… désolant. Et très amusant.

Ma cible première était ce cher Grand Moff Tarkin. Hélas, la maladie a glissé sur lui sans l’atteindre. Il faut croire que ce vieux sac d’os est immunisé à tout. Lui et d’autres anciens collègues… J’ai été tué, oui, mais c’est bien grâce à un membre de l’Ordre Sith que j’ai pu posséder ce corps et revenir. Mes chers confrères ont oublié de fermer correctement l’entrée de mon tombeau avant de partir. Ils ont aussi négligé de m’y renfermer dès mon retour parmi eux. Je les remercie donc, indirectement, ils ont pris part à mon œuvre.

Il adressa, cette fois-ci, son sourire à la caméra. Chers confrères, chers amis, où que vous soyez dans cette galaxie, il les méprisait tous autant qu’il méprisait les Jedis et n’importe quel être vivant dans cette galaxie. Du fond de sa folie, c’était tout ce qui lui restait.

L’armée impériale devrait vérifier qu’elle aussi ne sera pas la cible de mes travaux… Ceux qui croient que votre vieil Empereur a fait détruire tous mes travaux sont bien naïfs.