Situation actuelle

La planète est reconnue au niveau galactique pour sa beauté, son calme et sa manière de vivre. Néanmoins, ce calme a été interrompu plus d’une fois ces derniers mois. Avant la pandémie, une bataille entre Empire et Rebelles a mené au bombardement orbital d’une partie de la capital, Aldera, et de ses alentours. Suite à ce combat, un gouverneur impérial avait été nommé, remplaçant le désormais renégat Bail Organa.

Depuis, si la ville a été entièrement reconstruite dans toute sa splendeur, d’autres agitations sont venues fortement la perturber. Tout d’abord, la pandémie. Bien que Alderaan, comme bien des mondes du Noyau, n’ait été qu’à peine touchée, la planète a tout de même perdu un millier d’habitant. Quelques temps après la fin de la pandémie, une nouvelle reine a été placée sur le trône. La jeune Leia Organa, fraîchement revenue dans le chemin de la légalité après avoir quitté les Rebelles. La population reste très divisée. Pour une bonne moitié, ce changement peut apporter plus de stabilité à la planète et éloigner quelque peu la lourde main impériale. Plus de la moitié des maisons dirigeantes ont confiance malgré tout en la jeune reine. Cet état a été renforcé par le fait que Bail Organa lui-même n’ait jamais rien voulu tenter contre sa fille adoptive, ni la discréditer, ni tenter une action armée contre elle.

Mais d’autres, refusant la situation, sont entrés dans une lutte qui ne cesse de s’amplifier. Résolument pacifiques, pour leur très grande majorité, les citoyens ont décidé de mener des manifestations pour hurler leur colère. Ils bloquent les rues, les astroports et les villes, le tout sans aucune violence mais avec beaucoup de détermination. Cet état dure depuis déjà longtemps, les manifestations sont régulières, les participants de plus en plus nombreux, mais sans que des dégradations ou actes de violence ne soient commis.

Cependant, la donne a changé après la diffusion de la vidéo et des messages sur la véritable nature de la pandémie. Bien que le message ait été censuré avec efficacité, il s’est propagé par la suite grâce au soutien actif des rebelles présents sur place et de complices extérieurs. La colère a augmenté d’un bloc, les soutiens à la nouvelle reine ont en partie fondu, à cause de son affiliation envers l’Empire. Des rebelles locaux, profitant de l’ambiance générale, ont alors infiltré les manifestations, jusque là résolument pacifiques, pour enflammer le mouvement.

– Reine : Leia Organa
– Nombre d’habitants : 1,9 milliards d’habitants, depuis la pandémie

Joueurs actifs

– Leia Organa
– Cyrius
– Takara Hilts
– Quinlan Vos

Une nouvelle fois, dès les premières lueurs de l’aube, les rues de la capitale s’emplissent de milliers d’habitants pour une grande manifestation pacifique. Toutes les rues ou presque sont bouchées, plus aucun vaisseau ne peut décoller ou atterrir dans les trois spatioports de la ville, les communications vers d’autres planètes sont elles aussi complètement coupées, mis à part les communications avec les vaisseaux en orbite. Bien que l’agitation soit à son comble et que le chaos soit important, les gardes de la cité et les soldats impériaux en poste dans la ville ne paniquent pas ou ne se préoccupent pas spécialement de la manifestation, se contentant de surveiller la foule en restant assez en retrait. Les Alderaaniens n’ont pas à leur première manifestation et aucune n’a jamais dérapé ni été violente. Les habitants se dispersent d’eux-même au bout d’une journée, voire dans la nuit, et l’histoire s’en tient là.

Ce matin, la manifestation prend place au cœur même de la ville, sur la grade place, devant le palais royal. Les banderoles et cris sont, cette fois, plus vifs et en colère qu’à l’accoutumée. Même si la propagande impériale a su empêcher la diffusion du message, les rebelles locaux n’ont eu de cesse de le relayer autant que possible depuis des jours. Une moitié de la population y croit, l’autre moitié a de très gros doutes mais possède d’autres motifs de griefs, contre l’Empire. Personne, ici, n’a oublié le bombardement orbital de la cité. Sur la place tout près du palais, le mouvement de foule grossit autour de vous, Quinlan Vos, et très vite, la colère enfle. Des agitateurs rebelles ont onfiltré la foule, vous êtes capable de les repérer. Il va désormais falloir que vous agissiez assez vite, soit en intégrant le mouvement auprès des rebelles, soit en décidant de poursuivre une toute autre voie…

Vos conseillers, reine Leia Organa, ont organisé une réunion d’urgence avec vous et le capitaine de vos gardes, ainsi que le responsable de la garnison impériale de la capitale, pour décider quoi faire. Vous avez le choix entre faire disperser cette foule, car le ton commence à monter, ou bien tenter une autre approche, plus douce, pour calmer la population.

De votre côté, Cyrius, votre commandant vous a ordonné de vous mettre en place, sur la place où se tient la foule, et de vous préparer à intervenir en cas de débordements. Votre œil averti vous permet déjà de repérer quelques uns des agitateurs, mais au milieu d’une telle foule, intervenir en force serait impossible, du moins, pas sans dommages collatéraux. Et vous avez pour ordre de les éviter. Agir malgré tout ou bien attendre ? Le choix est vôtre.

Le palais lui-même n’est pas à l’abri… Vous le savez très bien, Takara Hilts, vous l’avez toujours su, dès votre arrivée sur Alderaan. Ouvert et placé au beau milieu de la ville, il n’a pas été conçu pour garantir le maximum de sécurité à ses occupants mais au contraire pour être le plus ouvert et accueillant possible. Or, des gardes s’inquiètent que certains manifestants, voire certains rebelles, puissent attendre le cœur même du palais. Dans le même temps, d’autres pourraient aussi vouloir forcer en masse l’entrée. N’importe qui pourrait désormais profiter de la situation.

3 jets de dés effectués.

* Les agitateurs rebelles sont-ils ravis de voir le Jedi leur proposer son aide ? échec
* Si réussite, la confiance du leader des rebelles à son encontre : 19
* Manipulation mentale de Quinlan, sur le "leader" des agitateurs rebelles : 15

Ils étaient une dizaine autour de la table, dans leur salle de réunion pour les urgences, et entourés de nombreux écrans, leur retransmettant en direct ce qui se passait sur la place. Ils étaient en communication avec la garde du palais, les soldats impériaux déployés pour surveiller la manifestation et les débordements. Celle-ci était plus à vif que les nombreuses autres… Le commandant de la garnison de la capitale, Yannick Surrel, établissait un premier état des lieux, avec le nombre de manifestants recensés, leurs moyens de déplacement, où ils se déployaient et « l’humeur » générale, si on pouvait dire ça ainsi. Le capitaine Marrov, assis à côté d’elle, tapotait de plus en plus fort le bout des doigts contre la table, depuis toute à l’heure, pinçant les lèvres pour ne pas laisser échapper ce qu’il pensait vraiment. Leia profita que le commandant se lève rapidement, pour aller chercher un document, pour souffler à son capitaine de ne pas engager de débat ou autres, ce n’était pas le moment et cela lui attirerait des ennuis. Il hocha la tête, en soupirant un peu, puis se redressa avec un bref marmonnement, avant de se taire.

La jeune reine n’était pas pour utiliser la force pour faire disperser la foule, ses conseillers frémissaient à cette seule idée et son capitaine bondit presque de son siège en entendant cette proposition. Le commandant, de son côté, soupira à son tour et rappela qu’il ne s’agissait pas non plus de foncer dans le tas à coup de marcheur et tirer sur tout ce qui bouge, mais juste de faire étaler la foule et ne pas la laisser trop se concentrer aux portes du palais. Surrel répliqua que ce n’était pas sur Alderaan qu’on risquait de trouver des hommes et femmes fonçant dans le tas pour brûler ce qui leur tombait sous la main, même s’ils étaient furieux. Un des conseillers souligna alors, d’un ton lent, qu’il pouvait y avoir des agitateurs assez nombreux, dans les rangs, venant soit des cellules rebelles locales, soit de plus loin, et profitant de la situation. Leia hocha doucement la tête, pensant bien que ce serait le genre de son père adoptif d’agir ainsi, en effet. D’autres n’étaient pas très convaincus, rappelant qu’aucun rebelle n’avait plus fait parler de lui sur cette planète depuis des semaines et même des mois. Ce n’était pas faux non plus. Mais ils ne devaient pas sous-estimer ce risque.

– Rebelles ou non, reprit Marrov, d’un ton de plus en plus agacé, on ne va pas se mettre à tirer sur la foule ni être violent. Je connais les méthodes impériales, commandant Surrel, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas adaptées à des planètes comme la nôtre. Vouloir disperser la manifestation ne ferait qu’empirer la situation, les citoyens ont besoin d’être entendus, d’être écoutés ! Personne n’a l’habitude d’user de violence, ici, alors nous…

– Je vous ai déjà dit que nos hommes ne vont pas non plus tirer dans le tas, sur des manifestants désarmés. Mais comme nous venons juste de le dire, nous ne devons pas mésestimer la menace rebelle. Ce que je propose, c’est un nouveau déploiement de nos hommes, au sein des manifestants, pour arrêter en douceur les agitateurs. Vos gardes doivent protéger le palais.

– Les Impériaux savent arrêter en douceur ? souleva d’un ton léger son plus proche conseiller.

– Aucune bavure ou incivilité n’a été mené sur cette planète depuis que le gouverneur impériale, puis vous, majesté, ont travaillé avec nous. Mes hommes ne sont pas de tels sauvages.

Leia ouvrait la bouche pour parler quand elle se figea net, et que tous les regards de leur petite assemblée se tournèrent, en même temps, vers les écran suivant ce qui se passait sur la table. Un type avec un sabre laser venait soudainement de surgir au milieu de la foule, créant un petit mouvement de panique, et envoya violemment certains des manifestants contre un mur, leur brisant sûrement quelque chose au passage. Puis continuant, frappant et blessant dans la foule de plus en plus agitée. Tous étaient bouche bés. Le commandant finit par péniblement se reprendre, le premier, les yeux lui sortant presque de la tête.

– Voilà, ce ne sont pas mes hommes, qu’est-ce que je disais… C’est un de ces types Seths ou Soths, ou je ne sais quoi ?

– Siths, corrigea machinalement Leia en maugréant, furieuse. Peu importe. Capitaine Marrov, prenez la tête d’une unité et mettez-vous sous les ordres de ma suivante, Takara Hilts, pour gérer cette situation. Elle a déjà eu à se charger d’une telle affaire sur Coruscant. Commandant Surrel, vous avez carte blanche, pour contenir les débordements, mais je ne veux aucune nouvelle violence contre qui que ce soit.

Clair ? Les deux hommes hochèrent la tête et se levèrent aussitôt. Quant à Leia, elle songea qu’il serait temps de tenter de s’adresser, en bloc, à la foule pour tenter de la calmer un peu.

Du haut des marches du Palais, Takara regardait la situation d’un air las, les bras croisés sous sa poitrine, contre les tissus blancs de sa robe. Cela faisait plusieurs jours que ces manifestations duraient, voir même plusieurs semaines, elle ne s’en souvenait plus précisément. La rousse avait du mal à comprendre l’intérêt de ces rassemblements, et comment le pouvoir en place avant l’intronisation de Leia pouvait bien avoir une oreille attentive à leurs exigences. Elle pouvait comprendre le pacifisme mais ne voyait pas comment celui-ci pouvait permettre de se faire pleinement entendre. Probablement avec le temps, en installant ce genre de mouvements dans la durée, le temps de paralyser l’économie locale et ainsi forcer la main aux gouvernants. Dans ce cas, la faute revenait à la gouvernance, qui n’avait pas su désamorcer la situation avant de se retrouver au pied du mur. Sur Kesh, ce genre de choses ne duraient jamais bien longtemps. Les rassemblements d’esclaves tombaient rapidement dans une spirale violente que sa mère ou elle réprimait tout simplement avec plus de violences et tout rentrait dans l’ordre en moins de d’une journée ou deux. Le souci résidait dans le fait qu’Alderaan n’était pas Kesh, que leurs cultures étaient bien trop différentes. Les leviers utilisables sur son monde natal ne l’étaient pas ici, du moins pas sans se tirer une tout un carcan de flèches dans le pied. Cette planète, ce peuple, nécessitaient d’agir différemment, d’une manière dont elle n’avait pas tout simplement pas l’habitude, et qu’elle commençait à trouver ennuyante. Il fallait que Leia agisse et calme leurs ardeurs avant que leurs exigences ne deviennent trop importantes, en faisant des concessions sur des sujets moins gênants ou bloquants. Elle devait continuer à renforcer sa posture de Reine, quitte à froisser un peu les instances impériales, qui ne feraient probablement rien contre elle du fait de son statut de proche de l’Empereur.

La rousse avait un mauvais pressentiment depuis le début, et ce qui l’inquiétait le plus était la présence des forces impériales dans le dispositif de sécurité. Bien que les dernières manifestations s’étaient bien déroulées, les figures imposantes des marcheurs rangés à proximité du Palais et le cordon de sécurité formé par les soldats impériaux donnaient l’impression de vouloir nasser la foule pour mieux la réprimer ensuite. Sur Kesh, Takara n’aurait rien eu à y redire. Elle aurait d’ailleurs probablement déjà ordonné d’éloigner les manifestants et de chercher les instigateurs. Ici, cependant, son autorité était bien moindre, du moins en apparence. La garde du palais l’écouterait probablement, mais sans doute pas les impériaux. Du moins, pas sans dévoiler sa véritable nature. Et encore. A moins que Leia ne leur ordonne de le faire, et que le commandant local ne se montre pas trop zélé dans son travail. Bref… Le menton légèrement relevé, Takara balayait la marée de manifestants du regard, se refreinant d’utiliser de trop la Force pour chercher les fauteurs de troubles et éventuels rebelles, pour éviter de se faire remarquer par un éventuel sensitif. Cela l’éloignait aussi de Leia, dont elle avait l’habitude de surveiller l’aura. Elle pouvait ressentir son éloignement mais guère plus, la rendant quelque peu anxieuse. Mais sa compagne était en sécurité, à l’intérieur du palais, pour le moment, à moins que des rebelles ne décident finalement de profiter du moment pour s’y infiltrer. Si tel était le cas, elle espérait que la reine le lui le ferait comprendre, auquel cas elle abandonnerait sa tâche ingrate pour venir l’aider, ou la protéger. Il n’y avait cependant aucun signe de grande agitation pour le moment, comme lors des précédents rassemblements. Takara délia finalement ses bras pour venir porter ses mains à son chignon, pour s’assurer que celui-ci tenait toujours bien fermement sa longue chevelure rousse en place puis apposa une de ses mains sur le holster du blaster que la garde lui avait demandé de porter en évidence, au cas où, et non pas dissimulé comme c’était d’ordinaire la coutume.

Comme si cela allait changer grand-chose… Le capitaine de la garde lui avait fait suivre des séances de « rattrapage », alors même qu’elle n’en avait jamais réellement tenu un par le passé, ces armes étant inexistantes sur son monde natal. Inélégantes mais néanmoins redoutables, nul doute qu’elle ne serait guère précise sans l’aide de la Force, même si les répétitions commençaient à la rendre à l’aise à son maniement. Rien, de toute, façon, ne vaudrait son sabre-laser, habilement dissimulé sous les premiers pans de sa robe, au cas où. Cette décision risquait de s’évérer précieuse, puisque la situation, comme bien souvent dans ce genre de rassemblement, vira soudainement de l’ennui général au mouvement de panique soudain. Elle en identifia bien facilement la cause, à la fois le long des filaments de la Force que visuellement, et écarquilla les yeux lorsqu’un individu se mit à projeter des gens autour de lui, avant de dégainer son sabre-laser, dont la lame verte virevolta et frappa quelques manifestants autour de lui. Il était difficile pour elle de savoir de sa position s’il y avait des morts ou non, mais les cris de la foule et le mouvement de panique créé n’annonçaient rien de bon. Sans attendre, Takara fit signe à deux gardes du palais situés non loin d’elle de la suivre, et sans ordre, décida de se rendre sur les lieux de l’incident, où les impériaux se ruaient déjà, blasters en main, pour venir entourer l’agitateur.

Un Jedi, très probablement ! Quoique la situation prêtait à confusion, surtout lorsque tout ce qu’elle savait des Jedi étaient contraire à l’action que l’individu venait de mener, à savoir frapper dans la foule des individus à priori innocents. Elle se retrouva rapidement face à un mur de soldats, dont certains tentèrent de lui barrer la route. La rousse leur expliqua brièvement qu’elle était une suivante de Sa Majesté la Reine, et qu’elle avait toutes les prérogatives pour passer et monitorer la situation, bien que cela n’était pas vraiment le cas, du moins pas encore. La présence des deux gardes à ses côtés y joua peut-être pour beaucoup, ça ou sa tenue, peut-être même les deux, mais les soldats s’écartèrent bien plus rapidement qu’elle n’aurait pu l’espérer.  La sith se glissa derrière le cordon et retira son blaster de son holster, pour s’approcher de la scène avec détermination, ses talons claquant lourdement sur le dallage du parvis, tout en gardant l'arme le long de son corps. L’individu était un sensitif, certes, mais la situation n’avait pas encore dérapé au point de la forcer à se dévoiler. Elle arriva alors que les impériaux réitéraient leurs sommations, et que l’abruti Jedi se tenait devant eux les mains en l’air, son sabre toujours avec lui, et ses victimes menottées par d’autres. Les soldats avaient formé un cercle autour de lui, et un des gros véhicules le visait avec ses canons.

« Vous feriez mieux d’obtempérer et de leur remettre votre arme, où ils seront contraints d’employer la force. »

Les deux gardes que Takara avait amené avec elle se joignirent à eux, tandis que la sith s’approchait d’un des impériaux.

« Qu’a-t-il dit ? » demanda-t-elle, attendant une réponse aussi claire et concise que possible.

Le soldat, et peut-être d’autres, lui firent un résumé aussi succinct que possible. Takara haussa puis fronça les sourcils, ce qu’ils lui disaient n’avaient pas beaucoup de sens, et ne faisait que renforcer un peu plus sa méfiance envers cet individu qui, à le regarder, lui rappeler certains traits de Parlan. Ses actions, aussi, étaient similaires. Un fauteur de trouble, quelqu’un à tenir à l’œil. Un menteur, aussi, probablement.

« Si vous souhaitez vous adresser à Sa Majesté la Reine, vous devrez d’abord me convaincre, et les convaincre eux. Vu votre action, ce n’est pas gagné, Jedi. Si j’avais dû croire tous ceux qui se sont présenté à moi avec de tels arguments... »

Un sourire se dessina doucement sur ses lèvres. Voilà enfin un peu d’action, voilà enfin quelque chose pour quoi elle avait été entrainée toute sa vie. Voilà enfin une situation qui venait raviver la flamme de la sith qui brûlait en elle. Takara ne le montrait évidemment pas, pas encore. Cela viendrait peut-être, s’il y avait un peu moins de témoins. C’est dans ce moment de flottement qu’apparurent le capitaine Marrov, flanqués d’une unité de la garde royale, et le commandant impérial de la garnison locale. Elel fit un léger signe de tête au capitaine, avant de reprendre :

« Vous dîtes avoir empêcher un attentat contre la Reine. Pour ma part je ne vois qu’un agitateur ayant sabré au clair la foule et provoqué un mouvement de panique qui risque de transformer cette manifestation pacifique en un déchainement de violence. Pour ma part, vous êtes tout autant un terroriste que ces gens que vous dîtes avoir arrêté. Il est hors de question que vous puissiez obtenir une entrevue avec la Reine dans ces conditions. »

Elle marqua une brève pause, et attira l’attention de Marrov d’un léger mouvement de tête dans sa direction, et ce sans jamais quitter des yeux le pseudo-Jedi.

« Capitaine ? Faites savoir à Winter que j’ai besoin qu’elle me remplace ici. Et coordonnez-vous avec la garnison locale pour vérifier l’identité de cet individu. Il nous faudra également obtenir les aveux et les témoignages des prétendus rebelles qu’il aurait arrêté et livré. Peut-être que la garnison locale peut s’en charger pendant que nous traitons ensemble le cas de ce Jedi, ainsi que ses demandes. »

Nouvelle pause, où son léger sourire vînt embellir pleinement ses lèvres.

« A condition, bien sûr, que vous acceptiez de nous livrer votre arme et de nous suivre sans faire de vague, pour vous questionner. »



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Lancé de dé
- Jet pour savoir si les impériaux la laisse passer avant que les capitaines envoyés par Leia n'arrivent >>> 4

Animation

Le mouvement de foule soudain et l’attaque au beau milieu a provoqué tout d’abord un grand mouvement de panique, puis un très grand choc, alors que le sabre laser volait au vent à la vue de tous. Les Alderaaniens furent profondément choqué de voir un homme au sabre vert s’en prendre d’un coup à d’autres manifestants et les agresser. Puis après le choc, ce fut une immense colère, déjà bouillonnante, qui prit le dessus. Les cris et protestations enflèrent, certains hurlent contre le Jedi et s’approchent de manière menaçante, d’autres s’approchent du palais, de plus en plus. Les journalistes filmant la manifestation depuis le début en font déjà un écho important, en direct, clamant qu’un Jedi attaque et blesse des manifestants pacifiques. Une bonne partie des caméras est braquée sur l’individu.

La foule est nettement plus nombreuse que les gardes et soldats présents, et d’autres manifestants viennent encore enfler la population se massant sur la place. Le commandant Surrel réitère à ses hommes l’ordre de ne causer aucun dommage ni violence contre la population civile, pour autant, la manifestation commence à se muer une émeute pure et simple. Depuis votre poste, Cyrius, vous voyez les manifestants paniqués, effrayés et en colère, vous comme tous les hommes avez pour tâche de calmer la foule avant que ça dégénère. Vos chefs semblent dépassés. Certains se rapprochent de l’endroit où vous tenez le Jedi en vue. Vous devez reprendre le contrôle de la situation et maintenir les manifestants à distance. Maintenant.

Vous êtes proche, bien trop proche désormais, de la foule en colère, Takara Hilts. Ce n’est certainement pas le lieu pour discuter, et dans le même temps, vous sentez parfaitement que partir précipitamment avec votre nouvel invité ne pas calmer la foule, très loin de là. Trop de manifestants déjà sont proches du palais et ce n’est pas le cordon de gardes et soldats autour qui réussiront à les contenir. La situation dérape tout à coup lorsque vous êtes, Quinlan Vos, touché de plein fouet dans le dos par une petite pierre lancée par un manifestant. D’autres projectiles suivent ensuite, dans la minute suivante, lancé contre vous mais aussi contre tous ceux qui vous entourent.

De votre côté, Leia Organa, un nouveau problème est arrivé. La foule en colère n’est pas le seul point inquiétant de cette journée. Vous ressentez, au travers de la Force, une nouvelle oppression, un sentiment incertain… Quelqu’un est entré dans le palais, vous en êtes certaine. Quelqu’un de familier…

Un sosie… C’était un sosie, ce n’était pas possible… Ce type était un sosie de Parlan…

Dans la gestuelle, la manière de s’exprimer, la Force venait de lui renvoyer dans la figure un sketch du même acabit que Parlan Spinner… Pourquoi ? Pourquoi tant de haine envers elle, qui n’avait strictement rien demandé de tel ? Pourquoi après Vaylin, après Vitiate, la Force continuait-elle de lui envoyer ce genre de spécimens ? Son sourire, d’abord, lui donna envie de lui en coller une. Son rire, par contre, suivit d’un sobriquet qui ne devrait jamais être sortir de sa grande gueule, manqua de la faire sortir de ses gonds pour de bon. Pour qui se prenait-il, cet abruti écervelé, à s’adresser à elle de la sorte, alors que sa vie ne tenait peut-être plus qu’à un fil ? Oh oui, il avait agiter son sabre-laser sur quelques personnes, certes, mais serait-il réellement capable de se défendre contre des tirs venant de tout côtés, et ce tout en prenant sa présence dans l’équation ? Ses collègues s’étaient tous fait massacrés de la sorte, de ce que Takara avait cru comprendre, et il osait jouer de la sorte avec sa vie ? Peut-être ignorait-il qu’elle était elle aussi sensitive, après tout, Takara avait tout fait pour garder cela secret depuis son arrivée sur Alderaan, mais un Jedi, ou même un Sith, ne saurait se tromper longtemps sur son compte, alors qu’ils étaient désormais si proche et que la rousse n’avait pas entièrement caché sa présence dans la Force pour rester à l’écoute de celle-ci.

Non vraiment, ce type était un Parlan en puissance ; Même ses propos semblaient totalement décalés de la situation dans laquelle il se trouvait réellement, à savoir acculer, des armes pointées dans sa direction et aucun moyen de s’échapper sans se discréditer un peu plus, et tourner ainsi le peuple d’Alderaan définitivement contre lui. Un peuple qui, d’ailleurs, commençait effectivement à s’agiter, comme Takara avait pensé qu’il le ferait. Ce n’était pas étonnant, après que des témoins aient vu ce qui s’était passé. Qu’un Jedi avait découpé leurs voisins. Parfait. C’était parfait. Sauf que non, ça ne l’était pas. En rien du tout. En fait, c’était peut-être même catastrophique, et le numéro du kiffar devant elle commençait à sérieusement l’agacer.

« Vous êtes pourtant bien informé pour quelqu’un qui prétend ne pas l’être… »

Son ton était froid. Sa voix, glaciale. S’il ne comprenait pas qu’elle ne trouvait nullement ses paroles amusantes, ou tout simplement sérieuses, elle ne pourrait définitivement rien faire pour lui. Cette situation était d’ailleurs assez malheureuse, Takara n’ayant pas la moindre rancune pour les Jedi, n’ayant jamais eu à les affronter, que ce soit dans ce temps ou dans le sien. Les savoir dans son pré-carré, cependant, était un élément suffisant pour changer la donne. La rousse avait en effet été très clair avec Leia à ce sujet, sur Coruscant, et notamment celui de son frère, et plus généralement, de la Rébellion dans son ensemble. Pourquoi ne pouvaient-ils décidément pas rester dans leur coin et les laisser tranquille ? Après ce que Leia leur avait fait, à eux, et à son frère ? N’avaient-ils pas compris ? Non, visiblement pas… Ou alors ce type n’était effectivement pas un Jedi… ce qui, rien que d’y songer, était peut-être pire.

« Je vous conseille de baisser d’un ton… »

Là encore, toujours avec la même froideur, le même mépris. L’entendre déblatérer ses histoires était une chose, se voir critiquer alors qu’il était la seule raison du problème actuel commençait à bien faire, et ce n’était pas l’envie qui manquait à Takara de le transformer en vulgaire serpillère. S’il avait été certain qu’il ne puisse pas revenir, peut-être l’aurait-elle déjà fait, d’ailleurs… Le sabre de l’intru dans sa main gauche, Takara baissa le regard pour contempler les contours de l’arme un instant tout en soupesant son poids. De toute façon, leur invité indésirable avait décidé de continuer son petit spectacle ridicule en expliquant, soi-disant, comment il en était venu à se détourner de la voie de ses amis Jedi. Non pas que cela n’intéressait pas la rouquine mais… - Non, en fait elle n’avait strictement rien à faire de savoir qu’il avait découpé un padawan sur Dantooïne, tout comme elle n’avait pas besoin de s’entendre rabâcher la même histoire encore et encore, tout simplement parce que c’était des informations qu’elle ne pourrait pas vérifier, et que lui, ne pourrait nullement justifier.  Ah, que Kesh lui manquait, parfois ! Cette affaire aurait déjà été réglé en deux coups de sabres !

« Je n’ai que faire d’arguments que vous ne pourrez pas prouver. Ce que je peux prouver, en revanche, c’est que vous avez utilisé votre arme pour frapper des manifestants jusqu’alors pacifiques et probablement citoyens d’Alderaan. Vous êtes donc, jusqu’à preuve du contraire, un ennemi d’Alderaan en plus d’être un ennemi de l’Empire. Ce sera néanmoins à la justice de prouver si vous aviez raison, ou tort sur ce sujet. Essayez au moins d’y mettre du vôtre pour l’aider. Votre intervention, dans tous les cas, n’était pas souhaitable. »

Ah la justice… Il était déjà coupable à ses yeux, pour être sensitif et non-allié de l’Empire. S’il tenait vraiment à y échapper, il devrait y mettre du sien et prouver qu’il méritait de ne pas finir dans une cellule sombre, sur un vaisseau ou un monde oublié pour le restant de ses jours. Au temps dire que ce n’était pas gagné, mais alors pas du tout, pour qu’elle accepte de le laisser marcher tranquillement dans le palais pour aller à la rencontre de Leia. Oh que non ! A vrai dire, il allait vraiment falloir qu’ils discutent plus longtemps tout les deux. En privé. Pour qu’elle puisse lui faire comprendre clairement qu’il n’était pas le bienvenu par ici et qu’il ferait mieux de passer son chemin, si possible pour aller ennuyer autrui. Allez, elle voulait bien faire un effort… Faisant mouvement de tête, elle fit comprendre aux soldats qu’elle voulait leur invité menotté, même si elle servait que ça ne servirait pas à grand-chose si ce n’est gagner une précieuse seconde, suffisante pour elle pour dégainer son sabre et le découper, et rangeant son blaster dans le holster qu’elle avait à la ceinture, par-dessus sa longue robe blanche, elle se décala légèrement de côté pour lui faire un signe poli de la main :

« A présent Monsieur Seed, puisque vous semblez enfin revenir à la raison, j’ose espérer que vous accepterez de me… »

Une pierre frappa le sol à l’endroit même où elle avait posé son pied un instant plus tôt et s’en alla ricocher plus loin sur le dallage du parvis, précédée par une bien heureuse de tomber dans le dos du nuisible, et suivit peu après d’encore une autre, bien moins précise, au-dessus de sa tête, soit tout juste ce qu’il fallait à Takara pour réaliser que la situation venait de déraper dans le laps de temps où elle avait quitté la manifestation des yeux, pour répondre au Jedi, ou pseudo-Jedi, bref, peu importe ce qu’il était. Regardant autour d’elle, elle vit une partie des soldats et de la garde quitter leur position pour venir se positionner face à la nouvelle menace imminente, celle d’une foule clairement en colère et remontée contre cet homme qui les avaient frappés, mais également contre eux, qui n’avaient strictement rien fait de plus qu’appréhender le coupable, mais qui servaient, sans aucun doute, de parfait bouc émissaire par simple effet de foule.

« Mettez-le à l’abri avec nous, vite ! »

Takara prit donc le risque de quitter le suspect des yeux, d’abord pour se mettre à l’abri avec deux gardes et Quinaln, d'un pas rapide et claquant, mais également pour tenter de transmettre tant bien que mal des instructions avant qu’un soldat ne cède à la panique et vienne appuyer sur la détente.

« Sécurisez le périmètre ! Et surtout pas de tirs, ni pour tuer, ni pour blesser ! »

Avait-elle été entendue ? Serait-elle seulement écoutée ? A vrai dire, la situation se calma brusquement lorsqu’une ombre imposante passa au-dessus de leur tête à tous. C’était la machine, elle avait bougé pour s’interposer, flanqué de soldats impériaux, entre eux et la foule ! Pendant une seconde, Takara pensa que la situation allait définitivement virer à la catastrophe, que la garnison allait tirer dans le tas pour stopper net la grogne et forcer les manifestants à la fuite.

« Là. Vous êtes fier de vous ?! » lança-t-elle à Quinlan, pour une fois encore tenter de lui faire prendre conscience de ce qu’il avait causé en agissant aussi bêtement.

Fort heureusement, il n’en fut rien, et se retournant pour voir ce qu’il en était, elle fut d’abord agréablement surprise de voir et d’entendre l’initiative prise par le pilote de ce véhicule, puis par la manière dont la foule s’arrêta nette avant de commencer à discuter, puis se retirer, comme apaisée. Evidemment, Takara savait que ce n’était là qu’une illusion, et que la gronde continuait ailleurs mais, peut-être que comme les précédentes rumeurs, celles-ci se répandraient et la foule cesserait de tenter de forcer le périmètre. La sith n’était cependant pas prête à courir le risque sans prendre de précautions et, se retournant vers un capitaine Marrov plus inquiet de sa santé à elle qu’autre chose, lui demanda de reprendre ses esprits avant de lui dire quoi faire :

« Capitaine ! Dîtes à vos hommes et faites savoir aux impériaux de renforcer la sécurité à la porte principale, quitte à laisser les manifestants s’étendre dans les rues éloignées, loin du palais. Leurs griefs ne sont pas tournés contre nos concitoyens, inutile de les nasser, cela ne fera que les agiter encore plus. »

Elle se détourna une nouvelle fois, pendant un bref instant, pour finalement rattraper le bras du capitaine avant qu’il ne se soit éloigné de trop.

« Ah, et prenez ceci. Je préfère que vous le gardiez avec vous. » dit-elle, en lui donnant le sabre-laser que leur « prisonnier » leur avait volontairement cédé.

Elle souffla un bon coup, avant de décrocher son comlink, pour contacter directement Leia cette fois-ci. Il fallait qu’elle fasse quelque chose de son côté, pour tenter de calmer la foule.

« Votre Majesté, » commença-t-elle avec déférence, pour ne pas attirer l’attention. « La situation a manqué de déraper, mais je ne sais si nous pourrons les retenir éternellement, avec ce qui vient de se passer. Il serait bon que t… vous interveniez, par l’intermédiaire d’un discours, pour faire entendre raison aux manifestants à ce sujet. Si cela vous est possible, bien sûr. »

Takara attendit d’obtenir une réponse, à condition de seulement en obtenir une, et une fois cela fait, se rapprocha à nouveau de leur invité pseudo-Jedi, toujours à l'abri derrière une barricade, mais toujours sur l'esplanade. Avec Marrov ainsi éloigné et seulement deux gardes pour l’escorter, elle se donnait un peu d’air pour respirer, d’abord en éloignant l’invité nuisible de son arme, puis en s’offrant un moment de relative intimité avec ce dernier, juste ce qui fallait pour lui décrocher une droite directement dans la mâchoire.

« Ne m’appelez plus jamais trésor. Jedi. A présent, si vous tenez vraiment à vous rendre utile et, peut-être, avoir l’occasion de vous adresser à Sa Majesté, je vous conseille de faire exactement ce que je vous dis, et vous demande. Autrement, vous aurez directement affaire au Seigneur Vader et aux impériaux. C’est clair ? »

Oh, il aurait forcément à faire à eux, elle ne pourrait pas les empêcher de le faire, maintenant qu’il s’était dévoilé en place public, et devant caméra. Quelle belle propagande cela allait faire pour l’Empire : un terroriste Jedi, attaquant des manifestants pacifiques au court d’une manifestation autorisé par l’Empire et Sa Majesté la Reine d’Alderaan, y faisant plusieurs blessés et mettant en danger l’ensemble des manifestants ! Oh, oui, nul doute que certains allaient se régaler de ces images pour discréditer un peu plus l’Alliance Rebelle et les Jedi…

« Alors, on reprend. Vous dîtes vous appeler Elias Seed. Avez-vous un moyen de le prouver ? Y a-t-il un moyen de confirmer votre identité, et votre récit ? »


PS Quinlan : Je me suis permit de suivre le déroulé et l’état d’esprit de Quinlan, à savoir qu’il ne profitera pas de l’occasion pour forcer l’entrée et jouera le jeu, du moins à sa manière. Si ça ne te convient pas, surtout, n’hésite pas à me le faire savoir, j’éditerais tout ça en conséquence !

La stupeur, le choc plutôt, était aisément lisible sur les visages de tous ceux qui l’entouraient, à cet instant précis. Voir rien de moins qu’un Jedi dégainer son sabre au milieu d’une foule de manifestants et attaquer, peu importe ses motifs, était comme un cauchemar qu’on pensait impossible. Elle-même était profondément choquée, face aux écrans, refusant de croire ce qu’elle venait de voir, refusant d’admettre que des Jedis puissent en arriver à un si bas niveau. Puis, alors qu’elle réfléchissait rapidement à quoi dire pour apaiser la foule, une situation plus bizarre encore se présenta sous leurs yeux. Un des hommes aux commandes d’un marcheur sortit tout à coup pour se mettre en vue, sur le toit, puis se mit à parler à la foule. L’espace d’un instant, Leia en oublia même le Jedi agressif, tant cette scène était incongrue et inhabituelle. Elle se pinça même le bras pour être certaine de ne pas rêver, tandis qu’autour d’elle, la confusion remplaçait en partie le choc ressenti. Un pilote de TR-TT qui sortait pour faire de la diplomatie face à la foule en colère, c’était… peu attendu.

Et ça fonctionna. En partie, en tout cas. Il y eut un grand silence, dans leur salle, certains se regardaient en silence, abasourdis, d’autres essayaient de comprendre ce qui avait bine pu passer par la tête de cet homme, qui aurait pu se faire descendre si facilement pendant son petite discours, et une dernière partie demandait déjà qui il était et se montrait soulagée que ça ait fonctionné. Leia reprit son souffle, et son calme, sa tension tomba d’un cran. Il faudra qu’elle remercie en personne ce pilote, mais plus tard, la situation n’était pas encore totalement sous contrôle. Même si la foule ne se lançait pas tout de suite à l’assaut, il restait de nombreuses personnes encore agitées, très en colère, et sûrement des Rebelles infiltrés dans le tas. Cela dit, ce n’est pas ça qui l’inquiéta le plus, dans l’immédiat. Son ventre se tordit brusquement, sous l’effet d’un nouveau coup de stress, quand elle ressentit cette sensation particulière… Qui ne l’avait plus saisi depuis des mois, maintenant, mais qui restait toujours si familière, comme ancrée dans son esprit au fer rouge. Elle prit sans y penser son comlink lorsqu’il sonna, entendant la voix de Takara, sans écouter le moindre mot pour autant, puis le laissa fermé, raccroché à sa ceinture.

La question « Oserait-il » ne lui vint pas à l’esprit une seconde, tant la réponse était plus qu’évidente, mais celle « Qui l’avait aidé » était plus qu’importante. La sensation était perturbante, pourtant, Leia resta parfaitement sereine. C’était toujours curieux, le côté rationnel de l’affaire voudrait qu’elle s’agite ou s’énerve, qu’elle s’inquiète sans doute un peu, cependant, d’autres émotions l’emportaient à chaque fois, sans qu’elle ne puisse lutter contre. Peu importe à quel point sa colère pouvait être encore grande, celle-ci ne pouvait pas ressortir immédiatement. A la place, elle ressentait un très grand calme, une certaine sérénité, et elle s’en voulait pour cela. Autour d’elle, personne ne semblait avoir rien remarqué, sauf une personne. Sauf Corla. La jeune Reine croisa son regard, l’espace d’un instant, puis, sans aucun échange de paroles pour le moment, toutes deux sortirent dans le couloir, Leia disant simplement qu’un nouveau problème devait être réglée. Elle attendue de s’être assez éloignée pour stopper un bref instant et regarder Corla bien en face. Cette dernière lui renvoya un air assez neutre, les mains croisées devant elle.

– Vous êtes restée d’une parfaite loyauté, depuis… Vingt ans ? soupira-t-elle légèrement.

– Votre père pense que vous n’êtes pas complètement perdue. D’autres non plus.

« D’autres », oui. Ce n’était pas son père adoptif dont elle sentait la présence. Leia soupira encore, et dit à l’officier qu’on ne devait pas les déranger. Cette dernière hocha la tête et repartit dans l’autre direction. Quant à Leia, elle suivit son instinct, marchant d’un pas rapide, mais toujours sans nervosité. Puisqu’ils en étaient là… Ils devaient se parler.

Il avait fallu bien du temps à Bail avant de convaincre les Rebelles de les laisser tenter cette affaire, et encore, pour que le Conseil accepte de le laisser faire, il n’avait pas dû dévoiler tous les détails de l’opération. Par exemple, il avait dû « oublier » de préciser qui, exactement, allait l’accompagner dans cette affaire, entre autres petits détails. Tout avait été préparé avec soin, et même si les choses pouvaient toujours déraper gravement, ils avaient pu minimiser les risques autant que possible. Le terrain ne leur était pas non plus si défavorable. La population servait, en grande partie malgré elle, de diversion, et ils savaient que les responsables impériaux en place, sans oublier Leia bien entendu, interdiront aux soldats de porter le moindre coup contre les civils. Ils avaient des soutiens dans et hors du palais royale, un peu partout en ville et dans les alentours, ils pouvaient aussi compter sur certains civils, qui n’hésiteront pas à leur venir en aide en cas de besoin, même sans être part dès les prémices de toute cette affaire.

L’ex-sénateur restait en arrière, pour les couvrir, en soutien de leur fuite, si nécessaire, avec ses hommes. Il leur souhaita bonne chance avant leur départ, l’air grave mais la voix emplie d’un espoir timide, fragilisé. L’homme faisait peine à voir… Il semblait avoir vieilli de dix ans tout à coup, son air paisible et son sourire habituel avaient disparu depuis longtemps, à présent. Le regard confiant avait laissé place à un certain abattement, une tristesse persistante, plutôt, un regard très lourd de regrets et d’une certaine culpabilité. Lorsque leur petit groupe partit, il resta là à leur faire un léger signe d’encouragement, jusqu’à disparaître de leur vue. Luke n’avait pu lui dire grand-chose, sinon qu’ils allaient tout faire pour tenter d’aider Leia, et que ce n’était pas la faute de Bail si elle avait choisi ce chemin. Elle ne le haïssait pas non plus, sinon, voilà longtemps qu’elle aurait révélé à ses nouveaux amis que des Rebelles se cachaient encore dans ces montagnes. Hors, ils n’avaient pas été attaqués, depuis son retour sur Alderaan, ni même inquiétés une seule fois. Sith ou non, Leia continuait de protéger son père adoptif.

Cela dit, même si elle ne l’avait pas fait, Luke restait fermement convaincue que sa sœur n’était pas complètement perdue. Dès qu’ils avaient obtenu cette opportunité, il en avait aussitôt parlé à l’amirale Démétriès, puis il était parti, pour rejoindre un petit groupe de rebelles et Alderaan. Sur place, Bail avait déjà commencé à tout organiser. Les manifestations sur la planète avaient débuté depuis un moment, déjà, mais celle-ci n’était pas entièrement spontanée. Sur le trajet, Luke en profita pour méditer un peu, se calmer, inquiet pour sa sœur. Il comprenait un peu mieux pourquoi elle avait fait ce choix, pourquoi elle en était là aujourd’hui, en revanche, il ne comprenait toujours pas comment elle pouvait l’accepter, alors qu’elle savait très bien dans quel état avait échoué leur père biologique à cause de ce chemin. Et elle avait vu d’autres Siths, elle avait très bien vu qu’une part non négligeable d’entre eux n’étaient pas biens… Pas tous, heureusement, certains avaient encore bien la tête sur leurs épaules et on pouvait parler avec sans qu’ils n’essayent aussitôt de vous couper en deux. En revanche, il y avait de ces cas…

Ils avaient pensé à la kidnapper, malheureusement, étant donné l’état actuel de la planète et des forces en présence, ce serait du suicide pur. Et ils ne voulaient pas non plus qu’un gouverneur plus brut soit posté à sa place. Un homme n’hésitant pas à ouvrir le feu sur la population civile, entre autres. Leia avait beau avoir trahi l’Alliance, elle restait respectée par une partie de la population, non négligeable, et elle ne fera pas assassiner gratuitement les citoyens en pleine rue. Plongé dans ses pensées, il s’agita enfin un peu plus au signal de Winter. Pour le moment, Luke se contentait de suivre leur petit groupe et écouter leurs instructions à la lettre, il n’était venu que deux fois sur Alderaan auparavant, dont une où ils étaient prisonniers, pas vraiment eu le temps de faire du tourisme et découvrir les lieux. Le palais royal disposait d’un large réseau d’accès secrets, connus uniquement par les membres de la famille royale et leurs aides les plus proches et loyaux. Bail les leur avaient fait ré-étudier avant qu’ils ne partent, encore et encore, jusqu’à la nausée, pour être bien sûr qu’ils ne puissent pas s’y perdre.

Même à cette distance, ils entendaient l’agitation de la foule, de plus en plus forte. Le reste de leur trajet se fit dans le plus grand silence, et rapidement. Ils se faufilèrent jusqu’à une petite pièce, sous le palais, puis attendirent. Luke était assez détendu, maintenant… Il sentait que sa sœur allait accepter de venir, sans être vraiment capable d’expliquer pourquoi. Les autres semblaient très sceptiques, et nerveux, mais ne répondirent rien lorsqu’il leur affirma ça, d’un ton très confiant. Peu importe comment, pourquoi, c’était comme ça, voilà tout. Il s’écoula ainsi presque vingt minutes, dans un silence parfait, avant qu’ils ne reçoivent un message indiquant que c’était bon. Luke prit une légère inspiration, puis avança, cette fois seule, dans la pièce suivante. Il n’eut pas à attendre longtemps, cette fois… C’était tout de même un peu étrange, la dernière fois qu’ils s’étaient vus, elle avait assassiné un camarade rebelle dans le dos et l’avait jeté, lui, dans les bras de Vader.

– Je ne suis pas venu pour te combattre, dit-il aussitôt, à voix basse. Ni pour parler de notre dernière rencontre, ça n’a plus d’importance. Ni pour te reprocher non plus ce que tu tentes de faire ici. Leia, écoute, que tu choisisses d’embrasser le côté obscur passe encore, mais tu réalises que cette méthode ne te mènera nulle part ? Tu as tourné le dos à des alliés fiables pour aller vers d’autres qui n’hésiteront pas à te planter un sabre dans le dos dès qu’ils n’auront plus besoin de toi ou que tu deviendras gênante. Sans oublier que rien encore ne peut te garantir que tu ne finiras pas dans le même état mental que Vader.

Il était vraiment venu jusqu’ici ce… hum… Leia ravala la réplique qui lui brûlait les lèvres et referma avec un grand soin la porte derrière elle, hésitant entre halluciner complètement, maintenant qu’elle comprenait que c’était bien réel, ou être simplement blasée. Pourquoi s’en étonnait-elle, après tout… ? C’était Luke, elle le connaissait, il était capable de tout et n’importe quoi ! Comme, comme… Elle-même, en fait… Comme Vader aussi, maintenant qu’elle y réfléchissait. Ho famille, douce famille… Il était quand même plus que gonflé de se pointer ici, dans ces circonstances, après ce qui s’était passé la dernière fois ! Pourquoi se sentait-elle si nerveuse, maintenant qu’elle le voyait ? Alors qu’elle avait été si calme, jusqu’ici… Elle en oubliait même l’agitation croissante sur la place, ayant une pleine confiance en Takara et les autres personnes présentes pour gérer ce problème. Ce qui ne signifiait pas qu’elle se sentait très confiante pour gérer celui qu’elle avait juste sous son nez.

– Je ne suis pas venu pour te combattre, dit-il aussitôt, à voix basse. Ni pour parler de notre dernière rencontre, ça n’a plus d’importance. Ni pour te reprocher non plus ce que tu tentes de faire ici. Leia, écoute, que tu choisisses d’embrasser le côté obscur passe encore, mais tu réalises que cette méthode ne te mènera nulle part ? Tu as tourné le dos à des alliés fiables pour aller vers d’autres qui n’hésiteront pas à te planter un sabre dans le dos dès qu’ils n’auront plus besoin de toi ou que tu deviendras gênante. Sans oublier que rien encore ne peut te garantir que tu ne finiras pas dans le même état mental que Vader.

« Que tu choisisses d’embrasser le côté obscur passe encore » ??! Il avait vraiment dit ça, elle avait bien entendu ?! Bouche bée, Leia resta d’abord à le fixer une bonne minute, sans bouger d’un millimètre, complètement interdite. D’accord. Il avait… changé. Beaucoup. Il ne serait pas un peu possédé, des fois, ou bien… ? Non ? Il lui fallut un effort monumental pour remettre son cerveau en état de marche et surmonter le choc colossal qu’il venait de lui jeter à la figure. Le reste était déjà plus normal. Elle n’était même pas étonnée qu’il ne se soucie plus du tout de leur dernière rencontre, comme il disait, car il n’était de toute façon pas le genre à garder rancune des années, et en plus de ça, il croyait si fort à une rédemption possible pour tout le monde… Même pour leur part biologique, c’était dire à quel point il pouvait être convaincu. La jeune femme se détacha un peu de la porte, contre laquelle elle se tenait depuis son entrée, et prit une longue inspiration. Il avait raison sur un point, tord sur un autre, et pour le reste, tout dépendra de la suite des événements.

– J’ai confiance en celle qui me forme pour ne pas terminer dans le même état que notre père. Elle n’est pas du même type que Palpatine ou le cinglé des virus, si ça peut te rassurer. Je connais les risques. Tous les risques. Évidemment qu’il faut composer avec tous ceux voulant te tuer dès que tu leur tournes le dos, mais cela, ça ne concerne pas que les Siths ou ce genre de situation, tu dois en savoir quelque chose, non ?

Et elle ne parlait pas que de leur « dernière rencontre ». Leia avait entendu dire que son cher frère avait beaucoup de problèmes avec une majorité des rebelles, depuis quelques temps. Depuis leur petite affaire familiale, en vérité. Navrée, dommage collatéral, elle ne comptait pas s’excuser pour ça. D’eux deux, elle n’était certainement pas la seule à s’obstiner avec les méthodes qu’elle jugeait être les meilleures.

– Luke, de quoi as-tu peur, exactement, que je devienne un jour comme Palpatine ? Il n’y a pas de risques, je n’ai pas les mêmes ambitions et encore moins les mêmes objectifs. Je ne veux pas qu’un Empire si pourri et sanglant dure le long terme. Mes méthodes ne plaisent pas à tout le monde et alors ? Tu es mal placé pour me le reprocher, je te rappelle que les tiennes non plus ne conviennent pas à beaucoup et ça ne t’empêche pas de poursuivre ta voie comme tu le sens. Quelle importance que nous choisissions le côté obscur ou lumineux, finalement ? Ce qui compte, ce sont nos objectifs. Ça pourrait se passer différemment, tu sais… Crois-le ou non, mais je ne souhaite pas ta mort, nous restons frère et sœur. Si tu es capable d’accepter que je suive cette voie, pourquoi ne peux-tu pas accepter que nous puissions continuer à travailler ensemble ?

« Vous préférez donc continuer à faire le malin Jedi ? Soit. Vous saviez pourtant que si vous pouvez mentir à ces gens, ce genre de choses ne fonctionnent pas sur moi. »

Takara agita doucement la tête et laissa son regard glisser brièvement vers la foule et les gardes. La tension restait palpable et l’adrénaline continuait de la maintenir alerte. Elle ne comprenait toujours pas le mobile qui avait poussé ce jedi à agir de la sorte, si ce n’est pour provoquer justement une émeute et mettre ainsi en danger de mort la population pacifique d’Alderaan. Bref, quelque chose qui n’était pas très jedi, à son humble avis, et basé sur le peu qu’elle avait appris sur ces gens. Dire que la rousse n’avait jusqu’à présent rien à leur reprocher personnellement, ni à eux ni à la rébellion, et voilà qu’avec un simple acte, une simple personne, ils venaient tous de passer de la case « rien à faire » à la case « individus à problèmes dont il fallait se méfier et, éventuellement, s’occuper ». D’abord ce jedi lui faisait perdre son temps, mais en plus il mettait ses acquis en danger. Ce n’était pas acceptable. Takara s’était montré complaisante et n’avait pas enquêté au palais ni sur Alderaan depuis son arrivée. Peut-être qu’il était temps de se montrer plus rigoureuse… en commençant par se débarrasser de ce type qui l’empêchait de faire ce qui devait l’être.

C’est ainsi que ni une ni deux, et sans prévenir, elle dégaina de nouveau son blaster et tira à plusieurs reprises sur leurs prisonniers jusqu’à ce que celui-ci s’écroule de paralysie, et ce tout en s’assurant de son inconscience par l’intermédiaire de la Force. Penchée sur le corps du Jedi et plus ou moins à l’abri des regards, elle attendit quelques secondes pour réfléchir à ses prochaines actions. Il était évident qu’elle ne le garderait pas sur Alderaan. C’était trop risqué et elle ne voulait pas de fauteur de troubles dans son voisinage, sans parler qu’il était hors de question qu’il puisse approcher Leia. Le remettre à l’Empereur ne l’enchantait guère, mais aurait l’avantage de renforcer un peu plus sa position ici. Takara pouvait aussi le relâcher, mais se serait prendre le risque qu’il revienne, ce qui n’était pas une option non plus. Ce serait Vader et l’Empereur, donc.

« Je crois qu’il est temps de me débarrassez de vous. Gardes ! » ordonna-t-elle en s’adressant précisément aux impériaux.

Rangeant le blaster à sa ceinture, elle se permit de relever le regard pour prendre conscience de ce qui se tramait autour d’elle. Désormais plus confiante et sereine, elle s’écarta de quelques pas du corps inanimé du Jedi rapidement flanqué par trois soldats en armure blanche. Elle laissa deux d’entre eux prendre le jedi par les épaules tandis que l’autre venait se placer derrière en protection. Elle interpella ce dernier en relevant le bras, pour l’empêcher de suivre le mouvement en avant de ses deux camarades.

« Assurez-vous de le garder endormi, et présentez-le à qui de droit. Prenez les mesures adéquates, c’est un Jedi, il est extrêmement dangereux. »

Le stormtrooper hocha légèrement les épaules avant de lâcher un « compris » condescendant qui semblait plutôt dire qu’il ne recevait pas d’ordres d’elle qu’autre chose. Takara se crispa légèrement. La situation commençait à sérieusement l’agacer. D’abord il y avait eu le jedi, la foule à la colère attisée par les actions du dit jedi, Leia qui ne répondait pas à son comlink alors que la situation devenait de plus en plus volatile et maintenant de simples soldats qui se permettaient de la snober. Ce ridicule devait cesser. Elle s’était montrée trop complaisante. Takara devait reprendre la situation en main ; non pas seulement le problème avec les manifestants, mais sa situation dans son intégralité. Ce jour marquerait un changement dans sa manière d’agir au palais, et sur le laissez-faire qu’elle avait jusque-là toléré. Elle se retourna, et s’éloigna du cordon de sécurité à la recherche de Winter et des autres suivantes et responsables de la sécurité du palais. Si elle trouva le capitaine Marrov et plusieurs de ses comparses non loin à discuter des meilleures stratégies pour continuer de contenir la foule sans faire usage de moyens trop coercitifs, le tout en appliquant les conseils que Takara avait elle-même prodigué en demandant de ne pas nasser les manifestants sur la place en leur laissant la possibilité de s’éloigner dans la capitale. Bien, c’était un bon début, ils écoutaient. Il manquait cependant quelqu’un…

« Où est Winter ? » demanta-elle en interpellant le capitaien Marrov.

Ce dernier se redressa au-dessus du plan des environs du palais étalé sur la table en haussant un sourcil. Il regarda ensuite autour de lui, probablement par pur réflexe humain avant de hausser les épaules.

« Je ne l’ai pas vu. Pourquoi ? Nous n’avons pas besoin d’elle pour- »

« Je vous avais expressément demandé de la faire venir, capitaine. Pour qu’elle me remplace ici pendant que je m’occupais du Jedi… » l’interrompa Takara, après avoir définitivement passé le cap de l’agacement.

Se moquait-il d’elle ou bien était-il simplement incapable de suivre la série d’instructions qu’elle lui avait donné sans oublier ne serait-ce qu’au moins l’une d’entre-elles ? Ou bien essayait-il de lui cacher quelque chose ? Peut-être était-il de mèche avec ce Jedi ? Peut-être voulait-il que la situation dérape ? Takara fulminait presque, la colère ayant depuis surpassé l’exaspération. Si elle avait été en privé avec lui, le capitaine serait déjà en train de suffoquer, les deux mains à son cou pour tenter d’obtenir un maigre filet d’air pour respirer. Hélas, il y avait bien trop de monde pour exprimer son mécontentement de la sorte, trop de témoins capables de faire le lien entre ce qui arriverait au capitaine et son statut de sensitive. Il existait d’autres méthodes, comme celle qu’elle déployait maintenant pour toucher mentalement Marrov et crocheter la serrure de son esprit. Elle aurait pu y aller plus brutalement, mais elle ne voulait pas que le capitaine se mette à convulser de douleurs à la vue de tous. Elle ne voulait pas tomber le masque de la suivante non plus.

« Vous ne l’avez pas contacté, n’est-ce pas ? »

« Non madame. »

Il était sincère, réceptif à sa persuasion. Elle pourrait lui demander pourquoi, elle sentait que quelque chose clochait, mais ce n’était le bon moment. Elle s’occuperait de cela plus tard. Elle avait besoin de Winter, sa vision des Alderaanien était plus approfondie que la sienne, et son visage était déjà bien connue du peuple. Elle serait en mesure d’apaiser les tensions bien plus aisément qu’elle.

« Bien. Savez-vous seulement où elle se trouve, capitaine ? » demanda-t-elle à Marrov, en appuyant un peu plus encore sur son esprit.

« De ce que j’en sais, elle se trouvait au niveau du périmètre sud, madame. »

Vers le lac, au-delà des jardins ? Pourquoi faire ? Il n’y avait pas de manifestants de ce côté-là… Ni même pas le moindre danger. Du moins en théorie, car il s’agissait d’une zone close, à moins d’avoir traversé le grand lac d’Aldera. Bref, tout cela n’avait pas le moindre sens. Tout le reste n’avait pas d’importance. Winter devait venir ici. Tout de suite, quitte à faire sans le capitaine.

« … Bien. Je vous remercie. Vous pouvez reprendre. »

Takara retira la pression sur son esprit et se retira d’un pas tout en attrapant son comlink. D’une main, elle fit signe au capitaine qu’il pouvait bien reprendre son point de situation avec les autres. Là, la sith  tenta de contacter Winter elle-même, sans passer par un quelconque intermédiaire qui était incapable de faire son travail pour elle ne savait quelle raison. Elle fit néanmoins chou blanc, le comlink de Winter restant muet. Tout ceci n’était peut-être pas de la faute de Marrov, tout compte fait, mais bien de Winter… Cela lui ressemblait bien, après tout, d’agir de la sorte. Elle ne lui avait jamais fait confiance, et cette méfiance était réciproque. Il était cependant question de plus qu’un conflit d’égos, ou elle ne savait trop quoi. Winter lui avait toujours paru suspecte, mais il était question de sa reine, de sa planète, de son peuple. Bref, Takara allait devoir faire sans Winter. Sans Leia. Tant pis, il paraît que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Elle se recula et regarda autour d’elle. La foule avait été temporairement pacifiée par l’intervention de l’impérial dans son véhicule de combat mais maintenant qu’elle avait digéré la pilule, celle-ci s’agitait à nouveau. Il faut dire que voir évincer la personne qui avait sabré ses membres au clair avait de quoi ralimenter la machine à colère, Takara devait bien l’admettre, mais garder le Jedi auprès d’elle n’était pas recommandable non plus. Le problème, lui, restait le même : il fallait s’adresser au peuple, et presque personne ici ne pouvait le faire. Soit parce que les uns ne seraient pas écoutés, c’était le cas des impériaux, soit parce que les autres n’avaient pas légitimité pour le faire. A part elle, de part la couverture que Leia et elle avait conçue avant de venir sur Alderaan. Soit. Les discours n’avaient jamais été son fort. L’action, à ses yeux, parlaient plus que les mots.

« Marrov ? » lança-t-elle assez fortement pour le capitaine puisse l’entendre. « On a un moyen de s’adresser à la foule ? Autre que par l’intermédiaire des impériaux ? »

Le capitaine sembla réfléchir un instant avant de revenir avec une proposition.

« On peut utiliser l’holoprojecteur de la place, généralement utilisé pour les cérémonies officielles mais-«

« Faites-le, il est temps pour moi de déminer tout cela. »

Le capitaine resta bouche-bée, comme si ce que l’on venait de lui dire semblait inédit ou digne du sacrilège. Lorsque le regard de Takara croisa le sien, cependant, la détermination qu’il vit dans ses yeux ne laissait pas de place à l’interprétation. Marrov s’exécuta et Takara sentit son cœur s’accélérer. Elle n’avait pas le droit à l’erreur, elle le savait, mais vu la situation, elle ne serait pas la première en faute. Leia aurait dû s’exprimer. Winter aurait dû être là. Elle ne faisait que réparer les pots cassés, ou éviter que d’autres ne soient fracassés. Marrov finit par revenir quelques minutes plus tard, alors que la rousse finissait de se détendre la nuque. D’une main, il l’invita à se diriger un peu plus loin, à une dizaine de mètres sur l’esplanade du palais.

« J’ai eu le centre de crise. Ils voulaient demander l’avis de Sa Majesté, mais elle n’était pas présente. »

« Comment ça, ‘’pas présente’’ ? »

« Ils ne savent pas. Elle s’est absentée. Personne ne sait où. »

Le cœur de Takara s’accéléra à nouveau, et son esprit commença à faire les connexions pour elle, à sa place : d’abord Winter qui était absente ; maintenant Leia qui s’était envolée ; et aucune des deux qui répondaient à leurs comlink. Quelque chose clochait, elle en avait désormais la certitude. Son instinct lui disait de quitter les lieux mais ce n’était pas le moment. Elle venait de se lancer dans une entreprise qu’elle ne pouvait pas abandonner maintenant. La rousse prit une grande inspiration et tira légèrement sur les pans de sa robe.

« Faites fouiller le palais si nécessaire mais trouvez où Sa Majesté a bien pu partir. C’est probablement pour une bonne raison mais vu la situation, la prudence est de rigueur. »

Marrov opina du chef et se pressa de s’éloigner tandis que Takara vérifiait une dernière fois que tout était parfait chez elle. Sa détermination était désormais d’autant plus grande que la situation devenait… improbable. La sith allait expédier ce discours, en espérant que la foule y adhère, et ensuite tenter de tirer les choses au clair. La Force lui disait clairement que quelque chose n’allait pas. Pour obtenir ses réponses, elle l’interrogerait dans la foulée. Pour l’instant, elle devait se concentrer car devant elle, un grand hologramme prenait vie, copie virtuelle d’elle-même. Takara peinait encore à croire que ce genre de technologie existait vraiment, elle qui avait trop longtemps était habituée à un mode de vie plus archaïque, moins technologique. Premier point positif dans tout ça, la foule semblait soudainement s’être calmée… Takara, elle, déglutit légèrement avant de lever la tête fièrement, alors que devant elle un petit droide lévitait.

« Citoyennes et citoyens d’Alderaan ;

Je suis Takara Hilts, suivante de Sa Majesté la Reine Leia Organa. Aujourd’hui, je m’adresse à vous en son nom, et avec sa bénédiction ;

Sachez d’abord que Sa Majesté, comme moi-même, condamnons fermement les actions de cet individu Jedi qui a égoïstement décide de faire valoir ses revendications au mépris de ses soi-disant principes, mais surtout au mépris de notre peuple. Sa Majesté a d’ores-et-déjà exprimé son désir de voir cet individu jugé, si possible sur Alderaan et conformément à notre justice, dans les plus brefs délais. Sachez également que les personnes qui ont été blessé au cours de cet incident ont immédiatement été pris en charge par les services de santé du Palais et se remettront de leurs blessures.

Sa Majesté entend également, bien évidemment, les revendications qui sont les vôtres et à tout fait, jusqu’à présent, pour que ses citoyens puissent s’exprimer librement et sans violence. Nous sommes, après tout, un peuple résolument pacifique. Nous avons évidemment tous en mémoire les évènements récents qui ont meurtri notre monde, mais nous ne devons pas céder à la tentation ; nous ne devons pas céder aux appels de ceux qui souhaitent voir leur conflit entacher une fois encore notre peuple. Nous ne devons pas nous tourner les uns contre les autres.

Vous avez entendu ce soldat impérial appeler à l’apaisement tout à l’heure, tout en admettant que l’Empire n’était évidemment pas clair de tout soupçons, et il vous a également démontré la volonté de ce dernier à ne pas verser le sang, conformément aux instructions de Sa Majesté. Vous avez aussi vu ce Jedi utiliser de son arme pour attaquer plusieurs nos citoyens innocents malgré tout ce que la Rébellion a pu nous dire à leur sujet pour tenter de redorer leur blason. Vous le savez, nous en sommes certaine : tout n’a jamais été tout noir ou tout blanc ; : tout n’a jamais été purement bon ou purement mauvais.

Nous vous le demandons, ne nous laissons pas dominer par nos émotions : n’oublions pas ce que nous sommes. Qui nous sommes.

Sa Majesté n’agit que pour le bien d’Alderaan et vous le savez. Depuis son intronisation, la présence impériale, forte depuis des années, a diminuée. La vie, elle, a continué de s’améliorer. Les manifestations n’ont jamais été réprimées.

Nous comptons sur vous pour prendre les bonnes décisions, comme nous avons toujours su le faire par le passé.

Ne détruisons pas ce que nous avons si durement gagné sous le coup de l’émotion. Nous devons persévérer dans la voie qui est la nôtre. Nous ne devons pas dévier de nos objectifs.

Notre peuple se doit rester uni et saura, grâce à vous nous en sommes certaine, le rester. »






Lancers de dés :
1. Persuasion sur le capitaine Marrov :

- Effet de la persuasion : 5
- Marrov a-t-il contacté Winter comme Takara le lui a demandé : Non
- Marrov sait-il où est/était Winter : Oui.

2. Takara parvient-elle à contacter Winter ? : Non.
3. Takara s’adresse à la foule : 9.

C'était une sensation étrange pour Cyrius. Cette sensation de peur et de perte de contrôle, malgré la protection que lui offrait son marcheur, il ne savait pas pourquoi il était sortit à visage découvert malgré son casque. L'Impérial restait dans son marcheur, songeur. Il réfléchissait, prendre la parole lui ? Était-ce réellement le bon choix ? Avait-il bien agis ? Serait-il bien accueillis ? Tant de questions qui continuaient de le hanter. Son poul s'accéléra soudainement avant qu'il ferme les yeux un instant, faisant le vide dans son esprit à l'aide d'une force minime qui était en lui. Il faut lâcher prise, voilà une phrase que son père lui avait appris. Se calmant, il se remémorait de bons souvenirs avant de peu à peu rouvrir ses paupières pour observer la situation. La foule continuait de s'enrager, malgré son intervention. Il aurait essayé. Tournant alors le marcheur vers un tir, il vit une femme rousse tirer sur le Jedi. Douloureux... Et il en savait quelque chose, ayant déjà subis maintes blessures. Le pilote se tourna alors vers la foule, son marcheur ayant sûrement fait légèrement barrière face à cela. 

Cyrius se mit alors à nouveau à empoigner les commandes de son TR-TT pour se décaler légèrement avant de lancer un appel à tout les Stormtroopers, surtout ceux qui avaient snober la femme qui avait immobilisé le Jedi. Il leur demanda de se calmer, entre frère d'arme, le respect était important, il devait aussi l'être envers les autres. C'est ce respect que Cyrius avait voulu montrer à l'aide de son discours. Il n'était pas diplomate, mais ce sont ses recherches sur Alderaan et ses coutumes qui l'avaient pousser à prendre cette décision. Toujours en communication avec ses frères, il redressa son marcheur, dans une simple posture droite, et non plus de défense. Son message pour ses frères d'armes étaient simple. Stopper la visée sur la foule, et le retour à la simple protection, blaster contre le diaphragme. Le pilote ne voulait en aucun cas une escarmouche avec des manifestants, comprenant leurs objectifs et idéaux. Il attendait les ordres avant de soudainement voir un énorme hologramme apparaître. Celui de la jeune femme rousse.

Ainsi, il apprit qu'elle était la suivante de la Reine. Et bien, s'il l'avait sût plus tôt, il n'aurait peut être pas effectué ce discours. Cyrius se demandait évidemment pourquoi ce n'était pas la reine qui était intervenue, étant bien mieux placé que sa suivante, mais peu importe. Il décala son marcheur pour ne pas gêner toujours sur ses gardes. Il écoutait attentivement le discours de la suivante du nom de Takara. Intéressant, des informations qu'il emmagasinait dans son cerveau qui lui servirait peut être. Ses supérieurs semblaient perdu ce qui fit légèrement soupirer le pilote du TR-TT. Écoutant attentivement, lors des paroles à son égard, il déglutit. Il pensait qu'il allait être punie, ne s'étant pas comporter comme un soldat, obéissant. Mais sa peur se faisait peu à peu ronger par l'espoir des dires de Takara. Il voyait alors la foule à nouveau se calmer paisiblement, mais pour combien de temps, il fallait que la Reine parle pour calmer son peuple. Rapidement, il prit son holo-communicateur pour tenter de contacter Takara après son discours, gardant son casque sur lui, portant une armure de Tank Trooper. Il espérait qu'elle répondrait. Peu importe les règles, il était impulsif, une impulsivité qui le perdra un jour.

- Bien le bonjour Dame Hilts. Je me présente, matricule KN-869. Mais vous pouvez m'appeler Cyrius. Votre discours représente bien l'unité et la philosophie d'Alderaan. J'aimerais vous en féliciter. Je m'inquiète cependant pour la Reine, je doute que votre discours, ne laisse place qu'à une paix temporaire. Je ne veux me permettre de donner des ordres, Dame Hilts. Mais selon les recherches que j'ai effectué, l'impact d'un discours de la Reine permettrait de calmer totalement la foule, pour reprendre une manifestation calme. Je ne pourrais tirer sur des manifestants et je ne veux que mes frères d'armes soient blesser. Mes supérieurs sont quelques peu désorganisés, je le vois bien par le manque d'ordre que je reçois. Permettez-moi, d'agir selon les vôtres. Je veux la paix et le calme, comme l'a toujours connus Alderaan dans son histoire. Veuillez aussi excusez les trois Troopers, la situation ne leurs permet pas de garder un certain contrôle de soi qu'ils devraient cependant avoir. Permettez-moi encore une fois de vous remercier et de vous féliciter pour votre discours.

Il transpirait et avait l'air inquiet, émotion qui ne pouvait se voir vu le casque qu'il portait. Il semblait tout aussi nerveux, parler ainsi à la suivante à la reine était un hommage, hommage qu'il devait soigneusement respecter. Dans sa voix germait cependant un petit espoir, espoir d'une réponse positive de la part de la suivante de la Reine. Il comprenait que si Takara s'était chargé d'un discours, c'est que celle-ci ne devait pas être présente. Il attendait alors sagement, la réponse de la suivante, ne se souciant que peu à peu du sort qu'il encourt.

Même sans la Force, il aurait pu comprendre le choc qu’elle ressentait simplement en lisant au fond de son regard. Il attendit qu’elle se reprenne, assez tranquillement, car il savait que ça ne durera pas très longtemps de toute manière. Elle était trop habituée à ce type de situations, à gérer des crises ou à devoir se sortir d’affaires compliquées. Tout comme lui, elle laissait ses émotions la guider avant tout, et c’était bien pour ça qu’il était convaincu qu’elle allait se reprendre très vite. Comme prévu, du choc, sur son visage, elle passa à plus de concentration et de fermeté, moins d’une minute plus tard, et franchit d’un pas de plus l’espace qui les séparaient. Maintenant, lui aussi était plus curieux. Il doutait de réussir à la convaincre juste en quelques phrases, néanmoins, si elle pouvait réfléchir sérieusement à ce quelle encourrait… Il n’allait tout de même pas devoir lui dire ce qu’elle risquait à jouer le jeu de Palpatine, elle n’était pas stupide.

– J’ai confiance en celle qui me forme pour ne pas terminer dans le même état que notre père. Elle n’est pas du même type que Palpatine ou le cinglé des virus, si ça peut te rassurer. Je connais les risques. Tous les risques. Évidemment qu’il faut composer avec tous ceux voulant te tuer dès que tu leur tournes le dos, mais cela, ça ne concerne pas que les Siths ou ce genre de situation, tu dois en savoir quelque chose, non ?

– Grâce à toi, en effet.

Heureusement, ça ne concernait absolument pas tous les Rebelles, certains étaient moins… Disant, moins revanchards que d’autres ou moins effrayés par ce type d’affaire. Ou juste moins méfiants. Il ne comptait pas aller sur ce terrain, cela dit, d’autant plus que ce qu’elle venait de lui sortir l’intéressait beaucoup plus. Qui était celle qui la formait, donc, pour que Leia soit si certaine qu’elle ne risquait pas de terminer dans l’état de leur père… ? Elle en avait trop dit ou pas assez ! Une Sith capable d’éviter à son élève de terminer complètement ravagé par le Côté Obscur ou de s’enfoncer dans une spirale avide de pouvoirs, c’était curieux, il avait envie d’en apprendre plus. Hélas, il doutait de pouvoir rencontrer cette personne facilement, du moins, pas sans devoir en passer par quelques combats et autres frictions du genre. Il trouvait aussi étrange que Leia parle de confiance. Carrément. Elle qui avait pourtant du mal à accorder sa confiance aux autres… Qu’avait bien pu lui dire, ou lui faire, cette femme pour que sa sœur parle ainsi de confiance ? Il ne manquerait plus qu’elles soient devenues amies, tiens, ce serait la meilleure. Après avoir trahi tout le monde, Leia deviendrait une amie proche d’une Sith ! On aura tout vu.

– Luke, de quoi as-tu peur, exactement, que je devienne un jour comme Palpatine ? Il n’y a pas de risques, je n’ai pas les mêmes ambitions et encore moins les mêmes objectifs. Je ne veux pas qu’un Empire si pourri et sanglant dure le long terme. Mes méthodes ne plaisent pas à tout le monde et alors ? Tu es mal placé pour me le reprocher, je te rappelle que les tiennes non plus ne conviennent pas à beaucoup et ça ne t’empêche pas de poursuivre ta voie comme tu le sens. Quelle importance que nous choisissions le côté obscur ou lumineux, finalement ? Ce qui compte, ce sont nos objectifs. Ça pourrait se passer différemment, tu sais… Crois-le ou non, mais je ne souhaite pas ta mort, nous restons frère et sœur. Si tu es capable d’accepter que je suive cette voie, pourquoi ne peux-tu pas accepter que nous puissions continuer à travailler ensemble ?

– Parce que travailler avec toi reviendrait aussi, tôt ou tard, à devoir coopérer avec tes nouveaux amis. D’une manière ou d’une autre. Mais je t’aiderai le jour où les Rebelles tenteront de te faire du mal ou de t’abattre. Même si tes alliés d’aujourd’hui te tournent aussi le dos. Je te le promets.

Il glissa la main dans une poche intérieure de la sa tunique, pour y prendre une petite datacarde, et il la lança à sa sœur. Elle trouvera dessus un message que Bail Organa avait enregistré pour elle, également. Le but de cette affaire était avant tout de la pousser à réfléchir aux conséquences réelles de ses choix, pas de lui faire du mal, de tenter de la kidnapper ou autre. Il avait aussi voulu qu’elle sache qu’elle ne terminera pas complètement seule, quoi qu’il arrive à partir de maintenant.

– Tu devrais aller parler à ton peuple, maintenant, murmura-t-il.

– Parce que travailler avec toi reviendrait aussi, tôt ou tard, à devoir coopérer avec tes nouveaux amis. D’une manière ou d’une autre. Mais je t’aiderai le jour où les Rebelles tenteront de te faire du mal ou de t’abattre. Même si tes alliés d’aujourd’hui te tournent aussi le dos. Je te le promets.

Il avait… beaucoup changé. Elle réalisait seulement maintenant à quel point. Autant qu’elle, sinon plus, malgré les voies différentes, et pourtant complémentaires, qu’ils avaient pris l’un et l’autre. A ce moment, elle ne ressentait aucune colère aucun agacement, aucun mépris, aucune impatience, aucune, finalement, émotion négative ou dangereuse. Même aucun stress ou besoin de calculer chaque action et parole, nul besoin de réfléchir ou de s’attendre à un mauvais coup. Bien au contraire, elle se sentait… en paix. Malgré la situation explosive en surface et malgré le fait qu’elle soit isolée de tous, face à son frère, un Jedi qui plus est, et avec certainement d’autres alliés ne se montrant pas. Le fait que le palais ait été infiltré de cette manière ne l’angoissait pas plus car elle savait qu’ils ne lui feront du mal ni à elle ni aux citoyens de cette planète. Luke lui lança tout à coup une petite datacarde qu’elle saisit au vol, reconnaissant instantanément dessus un petit signe distinctif, très discret, que son père adoptif appliquait lorsqu’il voulait s’adresser uniquement à elle. Seuls eux deux connaissaient la signification de ce petit signe, comme un secret d’enfance bien gardé.

– Tu devrais aller parler à ton peuple, maintenant, murmura-t-il.

– Merci, souffla-t-elle du même ton.

Après ce qui s’était passé entre eux, et surtout depuis, elle se sentait ridiculement très réconfortée de savoir qu’il sera tout de même là lorsque la fin arrivera, même si ça devait être pour incarner la dernière personne de la galaxie à ne pas vouloir lui cracher dessus. Elle rangea rapidement la petite datacadre, lança un dernier regard à son frère jumeau, puis sortit de la pièce avec rapidité, ses talons claquant légèrement contre le sol. A peine avait-elle progressé quelques mètres sur le chemin du retour, vers la surface, qu’elle croisa une autre silhouette familière. Winter… La jeune femme avait troqué sa robe de suivante pour une tenue de combat bien plus classique, blasters à la ceinture, cheveux tirés vers l’arrière et visiblement parée à un long voyage. Leia retint un petit soupir mais ne dit pas un seul mot. Winter non plus. Elle se contenta de sourire brièvement puis passa à côté d’elle, avant de disparaître à son tour. La gorge de la jeune reine se serra un peu quand elle réalisa qu’elle ne la reverra probablement jamais, puis elle se reprit, poursuivant sa route comme si de rien n’était. Comme si elle n’avait rien vu de plus qu’une brève apparition fantomatique sans conséquence.

Winter avait laissé derrière elle son comlink, réduit en miettes, dont les débris ne jonchèrent qu’un instant le sol avant qu’un droïde de service ne passe dans le couloir et ne les fassent définitivement disparaître. Il ne fallut qu’une minute de plus pour que, tout à coup, l’agitation s’emballe d’un seul coup et qu’une demie-douzaines de gardes du palais, ainsi que trois impériaux, se précipitent sur elle en lui demandant précipitamment si tout allait bien. Oh, allons, pourquoi cela n’irait pas, elle avait juste disparu quelques minutes pour discuter avec son frère Jedi ! Ravalant la réplique ironique qui lui brûlait les lèvres, elle se contenta d’une réponse laconique, puis se fit donner, ce qui était bien plus urgent maintenant, un résumé de la situation et ce qui s’était produit sur la place en son absence. Elle avait des alliés efficaces, dans cette affaire, on dirait bien. Même si l’humeur globale de la foule continuait de jouer aux montagnes russes et qu’il suffirait d’un petit rien pour relancer les hostilités. Ce Jedi qui était venu mettre la zone n’avait sûrement rien à voir avec le groupe de Luke, c’était certain.

– Majesté, la foule…

– Je vais lui parler.

Elle obtint d’autres détails, en cours de trajet, et entendit au passage quelqu’un lancer qu’il cherchait Winter. Bonne chance pour la retrouver, à cette heure, elle était certainement déjà en train de grimper dans un vaisseau et s’envoler loin d’Alderaan. Une très sage décision, à son humble avis. Leia se rendit dans la chambre officielle d’où toutes les allocutions étaient filmées et retransmises en direct dans toute la capitale et les villes de la planète entière, jusqu’aux plus petits villages, grâce à relais de longue date mais que Bail avait fait moderniser, à son arrivée. Une sorte de musique précédait le début de la diffusion, tous les citoyens d’Alderaan reconnaissaient ce son et l’associaient aussitôt aux déclarations les plus importantes. Utiliser ce système plutôt qu’une simple projection destinée uniquement aux manifestants était une manière, pour la jeune reine, d’impliquer tous les citoyens et montrer qu’elle avait à cœur l’avis de tous. Seule la famille royale pouvait l’activer mais il était très rare qu’ils en aient usage, finalement. La plupart des déclarations officielles n’avaient une importance planétaire car Alderaan se ne se mêlait pas aux guerres et problèmes politiques extérieurs.

Le décorum autour d’elle était tout aussi important que sa propre apparence. Une chambre fleurie, avec un long drapé, derrière elle, frappé des symboles de la planète. Aucune autre personne en vue, surtout pas un garde armé, encore moins un membre de l’Empire. Leia commença, après avoir salué son peuple, par donner des nouvelles plus précises des personnes blessées, en prenant soin de citer leurs noms directement et d’adresser un message personnel à leurs familles, afin de les rassurer. Ce qui était plus une manœuvre politique qu’autre chose mais qui eut le mérite de capter directement l’attention de la foule. Elle veillait à rester très calme, en apparence, chose facilitée par les conseillers de son père, maintenant les siens, qui se tenaient derrière la caméra, l’aidant à prendre les bonnes postures et appliquer les bons gestes.

– Nous étions nombreux à penser que la manifestation se déroulant actuellement à la capitale ne pouvait devenir violente ou simplement agitée sans une excellente raison. Une raison que nous venons de trouver. Un groupe de rebelles et de Jedis s’était infiltré dans le palais et viennent d’en être chassés. Des fauteurs de trouble à leur solde s’étaient ainsi glissé parmi vous, manifestants pacifiques, afin d’agiter la colère et pousser à des actes de violence. De provoquer les gardes de l’Empire, dont les ordres sont de ne commettre aucun acte de brutalité, afin de les attirer dans l’erreur. Ce qui ne s’est pas produit. De tels actes de manipulation sont habituels, de la part des Jedis. Pour autant, rien ne sera retenu contre les manifestants ni contre aucun citoyen de cette planète. Toute lumière sera faite sur ces actes et chaque citoyen de cette planète pourra très vite retrouver, sur nos canaux officiels, les identités des premiers agitateurs confirmés.

Elle conclut en ajoutant que les chefs de file de la manifestant pouvaient dès à présent s’adresser à l’intendant du palais, afin qu’elle les reçoive et écoute leurs revendications. Comme après chaque manifestation. Les autres personnes ayant toute liberté de continuer à battre le pavé devant le palais selon leur souhait.

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Winter part.
Parler à la foule : 2, dé de leader 1

Elle avait gardé la tête fière et haute, sans se déparier d’un très fin sourire pour tenter d’inspirer confiance à la foule en dévoilant la sienne, pour la galvaniser à la manière de son père lorsqu’il s’adressait au peuple de Kesh. Bien qu’elle ait apprise la rhétorique et ravaillé l’art du parler et des discours étant plus jeune, Takara n’était pas vraiment rompue à ce genre d’exercice. Cela avait toujours été l’apanage de son paternel, lequel avait toujours trouver les mots pour garder la tribu unie et les keshiris sous emprise. Takara pour sa part était plutôt de l’avis de sa mère dans ce genre de situation et plus prompt à réagir avec détermination pour régler le problème de manière plus directe et radicale. Les méthodes de Kesh ne pouvaient cependant pas s’appliquer à Alderaan. Les conditions n’étaient pas les mêmes. Elles étaient mêmes aux antipodes, ce qui la forçait à s’adapter depuis son arrivée ; avec une certaine réussite il semblerait : le petit droïde volant s’était doucement éloigné et la foule ne s’était pas aussitôt agitée. Ce qui voulait dire que ses paroles avaient été digérée par la foule avec une certaine acceptation mais sans la ferveur qu’elle avait pu voir chez son peuple lorsque le grand Varner Hilts s’adressait à lui. La sith recula se recula d’un pas sur le parvis du palais, à l’abri des regards de la foule et se laissa à soupirer longuement pour finir d’évacuer toute l’anxiété qui s’était installée au moment de prendre la parole et qui avait commencé à doucement se dissiper une fois qu’elle fut lancée. Ce résultat lui suffisait.

Elle avait gagné un peu de répit pour leur permettre de préparer la suite, à savoir un discours de la reine, si cela était possible. Le souci dans tout cela restait que le problème n’était pas réglé et qu’elle ne pouvait pas quitter son poste pour partir à la recherche de Leia, dont la parole était irrémédiablement nécessaire pour calmer les ardeurs des manifestants qui comprendraient peut-être, dans le meilleur des cas, que son discours à elle était une invitation à patienter le temps que leur reine puisse s’exprimer. Dans le pire des cas en revanche, ils pourraient comprendre que la reine ne souhaitait pas s’adresser à eux et qu’elle avait envoyé une de ses suivantes s’occuper du travail, ce qui passerait effectivement plutôt mal chez une foule chez qui les tensions étaient somme toutes plutôt exacerbées. Takara ne souhaitait pas cela, et pour le moment tout laisser à penser qu’elle avait été comprise. La sith fut d’ailleurs confortée en ce sens par le capitaine Marrov, qui l’assura que c’était un bon discours malgré les apparences. Takara lui répondit par un léger sourire qu’elle tenta de faire paraître pour plus naturel qu’il ne l’était vraiment avant de laisser glisser sa main sur les côtés de sa longue robe blanche. Il était vrai que la situation ne leur avait pas échappé. Pas encore. La rousse secoua alors doucement la tête pour en chasser les pensées négatives et se focaliser sur le travail qu’il restait à accomplir : laisser la garde trouver Leia, s’assurer que la situation ne dérape pas et attendre patiemment que la journée se termine pour pouvoir finalement desserrer le léger corsage de sa robe peu pratique dans ce genre de situation. Oui, voilà ce qu’elle allait faire. Garder son calme et faire preuve de patience. Tout ce qu’elle adorait, oui vraiment…

Takara s’apprêtait à revenir vers le petit poste de commandement improvisé sur le parvis du palais lorsqu’elle entendit son holocommunicateur sonner. La rousse l’attrapa de sa ceinture avec une seule espérance, un seul espoir : qu’il s’agisse de Leia venant lui dire qu’elle s’apprêtait à s’adresser à la foule pour mettre un terme à tout ça après avoir écouté son discours. Elle déchanta rapidement lorsqu’elle vit que le code appelant n’était pas celui de sa reine et amante. La sith décrocha tout de même et porta le comlink au visage pour pouvoir entendre sans être trop pénibilisée pas le brouhaha de la foule encore bien trop proche à son goût. Ce fut la voix quelque peu hésitante d’un homme qui lui arriva aux oreilles et Takara se tourna dans la direction du cordon impérial lorsqu’il se présenta comme un soldat de l’Empire. Elle tenta de le chercher du regard, elle qui n’était pas encore très familière des uniformes et des branches de service de l’armée impériale. La sith abandonna néanmoins presque aussitôt sa recherche car cela n’avait que peu d’importance. Elle devait tout de même admettre que la contacter elle directement était plutôt osé, et elle ignorait si sa hiérarchie approuverait un comportement aussi zélé. Takara le laissa parler tout en restant parfaitement neutre et silencieuse, son regard malgré tout figé dans celui du soldat à travers l’hologramme. Elle ne s’accrocha pas à ses louanges, les trouvant parfaitement inutiles et plates, bien qu’à priori sincères. C’était là une perte de temps. En revanche, elle devait bien admettre qu’il avait raison sur le reste, notamment le fait que seul un discours de Leia pourrait résoudre la situation mais elle ne pouvait pas lui dire que la reine d’Aldéraan était aux abonnées absentes.

« Je vous remercie, soldat. » dit-elle pour commencer, sans le nommer pour ne pas laisser à penser qu’il y avait la moindre familiarité entre eux. Puis elle reprit, d’un air toujours aussi neutre mais avec une certaine assurance. « Soyez assuré que Sa Majesté s’adressera sous peu aux manifestants. Mon discours n’avait que pour vocation à garder notre peuple conscient des enjeux et alertes pour l’allocution de leur reine. »

Takara mentait sciemment. Il fallait maintenir l’ordre et montrer que les choses étaient toujours maitrisées, et ce malgré le flottement flagrant des forces impériales censées épauler à la sécurisation du palais. La sith avait bien vu que leur commandant était déstabilisé par la situation et les ordres qui lui étaient transmis depuis le début de la manifestation. Ils n’avaient clairement pas l’habitude ou l’expérience de ce genre de scénarios.

« Du reste, je ne suis pas certaine d’être autorisée à vous donner le moindre ordre sans passer par votre chaine de commandement. Cependant, je vous conseillerais de continuer à faire preuve de tempérance dans vos actions. Restez à votre poste et gardez la tête froide comme vous l’avez fait jusqu’à présent. Tout cela sera bientôt terminé, soyez-en assuré. Je vous recontacterais au besoin. »

Elle termina ses propos en coupant la communication et se dépêcha de rejoindre Marrov au poste de commandement avancé, au rythme du claquement de ses talons. C’est en arrivant à la hauteur du capitaine qu’elle apprit que la reine était revenue et s’apprêtait à prendre la parole pour s’adresser non pas seulement aux manifestants mais à la planète toute entière. Elle fit part de son soulagement à cette nouvelle et attendit donc que son amante s’adresse à son peuple. Takara regarda son image apparaître finalement et ne put contenir un fin sourire à la voir aussi resplendissante, dans un environnement qui signifiait son importance et l’importance des propos qu’elle s’apprêtait à tenir. Elle comprenait d’autant plus dans cette situation ce qui avait capté son attention chez Leia. Ses propos étaient bons, ses mots aussi justes que ceux de son père. Bien mieux que les siens, à n’en pas douter. Elle savait comment s’adresser à son peuple, il n’y avait aucun doute sur cela. Le fait qu’elle reprit quelque peu ses propres paroles, notamment sur le sort des manifestants blessés par le jedi, la conforta dans l’impression qu’elle avait eu en terminant son discours.

Le sang de Takara ne fit qu’un tour cependant lorsque Leia se mit à affirmer que le palais avait été infiltré par des rebelles et des jedis pendant qu’elle était occupée à traiter le cas du jedi fauteur de trouble sur le parvis du palais et elle jeta un regard interloqué à un Marrov qui lui retourna toute son incrédulité. Etait-ce vrai, ou était-ce là une exagération de ce qui s’était produit avec l’assaillant jedi qui s’était rendue à elle ? Takara n’en était pas bien sûre tant les talents d’oratrice de Leia était bon. Le fait qu’elle sépara dans son discours les fauteurs de troubles responsables des débordements des infiltrateurs faisait s’ancrer dans son esprit l’idée corruptrice que quelqu’un avait tenté d’attenter à la vie de Leia dans son dos en profitant de la diversion de ce maudis jedi !

Il ne lui en fallait pas plus pour qu’un sentiment de frustration ne vienne alimenter en elle les feux de la colère et de la rage. Si tout ceci était vrai alors le jedi payerait pour cet affront. Failles ou pas, elle irait le tuer de ses propres mains s’il le fallait.

Takara jeta un nouveau regard à Marrov. Trop occupée à garder son sang-froid pour ne pas bondir obtenir des réponses auprès de Leia, elle n’avait pas écouté la fin de son discours. Le capitaine s’adressa à elle une première fois et elle ne répondit pas. Ce ne fut que lorsqu’il répéta qu’il allait appeler l’intendant du palais et réorganiser le cordon de sécurité qu’elle retourna à la réalité. Cella d’une foule visiblement déjà plus apaisée, bien qu’à certains endroits des slogans continuaient de fuser dans leur direction. Le fait était que la situation allait s’améliorer, enfin, à condition que personne ne vienne à nouveau jeter de l’huile sur le feu.

La rousse s’éloigna un moment de tout le monde pour réfléchir, encore et encore, à ce qui avait bien pu se passer, à s’imaginer des scénarios tous plus improbables les uns que les autres. Après tout, si des rebelles et jedis s’étaient infiltrés, pourquoi n’avait-elle pas été prévenue avant ? Pourquoi personne n’avait entendu d’affrontement s’ils avaient été chassés ?

Tant pis. Takara n’avait que trop patienté, à tourner en rond comme ça pendant des minutes, peut-êtres des dizaines, voirz plus ! Elle  en avait assez de se faire mener par le bout du nez par manifestants, jedis, soi-disant rebelles et consorts. Elle ferait l’aller-retour si nécessaire mais elle avait besoin de réponses, et elle en avait besoin maintenant.

« Je dois m’entretenir avec Sa Majesté pour obtenir de nouvelles instructions. » dit-elle fermement à Marrov, en contenant au mieux son agacement. « La situation s’arrange. Surtout ne faites rien de stupide, capitaine. Je vous fais confiance. La reine vous fait confiance. Contactez-moi immédiatement si la situation venait à se compliquer à nouveau. »

L’intendant du palais cachait formidablement bien sa nervosité, il avait su cacher ses émotions et se montra très professionnel lorsqu’elle le chargea, une fois hors du champ de la caméra, de prévoir une salle pour qu’elle puisse y recevoir les chefs de file des manifestants. Celui-là, elle l’appréciait bien, jamais un mot plus haut que l’autre, et en public, il ne s’étonnait de rien, il était très efficace. Alors qu’elle se préparait elle aussi, elle suivait les mouvements de foule à mesure, plutôt ravie car ça se calmait peu à peu, l’annonce avait marché. En plus du travail des personnes présentes sur la place. Quelle journée… Hum, bref. Ce ne sera pas la première fois ni la dernière, de toute façon, autant s’y faire. Assez vite, un des chefs des opposants se présenta au palais et elle le reçut dans un salon tranquille, pour discuter, avec ses conseillers, et écouter ses revendications. Là encore, un exercice beaucoup plus habituel et serein. Cet homme devait sans doute servir de « test » à ses confrère, si lui était reçu et écouté, ses amis pourront également se présenter tranquillement.

Entre deux de ces entretiens, on vint l’informer que le Jedi arrêté sur la place avait tout à coup disparu brutalement de sa cellule, sous les yeux des gardes présents, et sans aucune explication. Surrel était un peu paniqué, répétant qu’il avait vraiment disparu comme ça, pouf, miment le tout avec un air très tendu, la voix sidérée. Leia finit par l’interrompre et lui dire que ce n’était là qu’un pouvoir des sensitifs, sans vouloir se fatiguer à lui expliquer maintenant le problème des failles, et de ne pas s’en préoccuper. Il avait disparu, soit, peu importe. Le commandant parut encore plus confus mais il choisit de ne pas insister sur ce sujet. En revanche, il tenait à renforcer autant que possible la protection globale du palais. Sitôt reparti, Leia reprit le chemin vers son prochain entretien, oubliant presque instantanément la disparition du Jedi. Il avait fait un sale coup, mais ça leur avait servi, dans le fond, pour la propagande. Tant mieux, si les failles;l’avaient ravalé, un problème de moins à gérer. Il ne restera plus qu’à communiquer là-dessus pour la population.

Les entretiens lui prirent un peu plus de deux heures, puis elle repassa dans une réunion plus formelle, comme en début de journée, cette fois pour parler de la sécurité du palais. Le sujet de Winter, disparue elle aussi, revint assez tôt sur la table. Ils suivaient en parallèle la situation sur la place, où la manifestation, si elle n’était pas encore achevée, était revenue au calme. Ça ne tardera plus à s’éparpiller, de toute manière, elles duraient généralement jusqu’au milieu ou fin d’après-midi. Malgré la tension régnant dans la pièce, Leia se sentait pourtant envahie d’un très grand calme, presque de détachement… Comme si elle avait connu ce type de situation épineuse toute sa vie alors que c’était la première fois qu’un cortège se fichait en l’air de cette façon. Une part d’elle se disait que c’était assez étrange, une autre, plus importante, se laissait juste porter par le calme. Ainsi qu’une indifférence générale pour les victimes blessées dans l’affaire, bien qu’elle affiche évidemment le contraire face à tous ceux autour d’elle. Lorsque, enfin, la manifestation se dispersa doucement, et qu’ils avaient réglé les problèmes urgents, elle put rester un moment seule, plus tranquille.

Profitant de ce moment de solitude, revenue dans ses quartiers, elle observa un moment, par les baies, la ville redevenue apaisée, dans la lumière du soir. Un fin sourire aux lèvres. Toujours d’un calme absolue, presque… contente. Une satisfaction douce, en les voyant tous, ici, sous leur coupe, naïfs, croyant qu’ils étaient tous protégés malgré tout et qu’on les écoutaient… C’était pourtant ridicule…