[Mini-event] A la recherche des disparus

Les commandes de ce vaisseau n’étaient, finalement, pas fondamentalement différentes de ce qu’elle connaissait. Un point rassurant. La jeune femme remercia la commodore d’un sourire pour ses explications, puis s’installa un peu mieux dans le siège. Mains sur les commandes, les yeux fermés, elle commença par se concentrer, se lier à la Force et s’ouvrir à elle. La voie s’éclaira devant elle, lumineuse, avec les obstacles à éviter… Un bref frémissement secoua tout le bâtiment avant le saut en hyperespace. Vah’nya n’entendait plus ce qui se passait autour d’elle et ne se souciait pas plus de ce qui pouvait se passer, se sachant en sécurité dans cet environnement, comme sur le Steadfast. Même si elle aurait préféré que l’amirale soit aussi à bord avec elle… Enfin, soit, c’était comme ça. Les yeux fermés, aveugle à son environnement « réel », elle ne voyait plus que le chemin que la Force lui dévoilait.

Peu importe le nombre de voyage fait ainsi, cela restait une vision unique, magique et très privée. Un afflux de lumières où les obstacles apparaissaient comme de petits points plus sombres, visibles bien en avance et donc faciles à éviter. Elle corrigeait en douceur l’avancée du vaisseau dans cette océan de lumière, manœuvrant avec facilité en plein vol hyperluminique. La route était moins mauvaise qu’elle n’aurait pu le croire, même si certains passages étaient plus délicats. Après son quart, elle stoppa brièvement le vaisseau, pour que la petite puisse prendre place à son tour. Si petite que Vah’nya dû, avant de partir, lui plier sur le siège des vêtements qu’on lui prêta et même un dossier pris dans un coin, pour servir de rehausseur. Là, comme ça, ce sera parfait ! Sa jeune sœur s’était calmée et apaisée, maintenant, et elle reprit sans difficulté la suite.

Elles alternèrent ainsi durant trois jours. Vah’nya se trouvait aux commandes lorsqu’ils arrivèrent en vue de la cible. Le croiseur était là également, assez proche. Alors que le personnel revenait sur la passerelle et que les systèmes étaient coupés, la jeune femme espéra qu’on les laisse assister de loin à la bataille, curieuse… Et à son grand bonheur, l’amiral leur signala qu’ils pouvaient rester s’ils le souhaitaient, avant qu’elle n’ait eu l’occasion de poser la question. Elle se glissa dans un petit coin pour ne pas déranger, et observer. Des batailles, évidemment, elle en avait déjà observé beaucoup. En revanche, elle avait envie de voir ce qu valait l’amiral, comme elle avait déjà entendu pas mal d’histoires à son sujet, c’était la meilleure occasion de vérifier en vrai ce qu’il valait comme commandant. Derrière elle, Smato observait aussi, plus curieux qu’il ne voudrait l’admettre.

"Passer le Chimaera en alerte rouge, que les pilotes gagnent leurs appareils, commodore. Que l'escadrille Une décolle."

"A vos ordres, amiral."

Lig'ilia vint contre elle et Vah’nya la fit glisser devant et l’entoura de ses bras, à la fois pour la câliner et la rassurer. La laisser voir ce qui allait se produire n‘était pas gênant, elle aussi avait déjà eu l’occasion, une fois, d’assister à une scène de ce genre, il y a deux semaines. Elle observait les manœuvres des chasseurs, toujours un peu surprises par leurs formes bizarres, en silence. Et en se demandant comment s’en sortaient les autres équipes. Elle n’eut pas besoin de se le demander durant des heures, cela dit. La bataille sur cet axe était déjà bien entamée, mais le Steadfast ne tarda pas à reprendre contact et donner des informations complémentaires. Même Smato observait la scène avec beaucoup plus d’intérêt, les bras croisés, debout juste derrière elle. La jeune femme observa Thrawn de côté puis se pencha légèrement vers leur garde du corps.

"J’ai l’impression de revoir l'amirale Ar’Alani mais en version homme," murmura-t-elle. "Eli n’avait pas menti."

Pas capturé… ? Mais alors… Que faisait un garçon de son âge sur le terrain ? Ça ne pouvait pas être l’Ascendance, ils n’envoyaient pas les enfants de son âge directement sur place, comme ça, ou pas sans une excellente raison, même s’il y avait des jeunes gens en service militaire. L’esprit assez embrouillé, elle ne comprit pas son nom, qui ne sonnait en plus pas comme un nom Chiss ni un surnom, et lui serra plus fort la main. L’instant d’après, une autre personne entra, un humain, et vint vers elle. Pour la soulever dans ses bras et l’emmener hors de la cellule. Ce n’est que là qu’elle le reconnut comme un des membres d’équipage et comprit enfin qu’ils avaient reçu de l’aide, qu’ils étaient venus les chercher. Soulagée et à moitié comateuse, elle se laissa porter sans même essayer de marmonner qu’elle pouvait marcher, sachant qu’elle ne ferait pas plus d’un mètre de toute façon. Puis, tout à coup, un brusque choc secoua toute la base avec une grande violence et elle sentit un brusque souffle chaud et des éclats de roche arriver sur eux avant de chuter à terre avec son porteur.

Heureusement, le soldat l’entoura juste à temps dans ses bras et la fit basculer dans la chute, atterrissant lui contre le dos et elle sur lui, il lui évita de justesse de recevoir en choc en plein dans le ventre. Complètement sonnée, elle ne bougea plus, le cœur battant à très vive allure, puis le soldat la tira et la souleva de nouveau, avant de l’emmener, répétant qu’il fallait qu’ils sortent de là au plus vite. Ses vertiges avaient repris de plus belle, le monde tournait, elle avait l’impression de chuter dans le vide même si on la tenait très fort. Les yeux fermés, elle serrait les poings et se retenait pour ne pas vomir. Puis une atmosphère plus fraîche les enveloppa, la lumière diminua, il y avait du monde autour d’elle. Dès qu’elle fut rallongée, elle balbutia pour demander un sac, ou autre chose, et se pencha sur le côté pour vomir. Juste de la bile, de longues minutes, en toussant beaucoup. Puis elle cracha un peu de sang avant de se laisser retomber contre la couchette. Une main vint dégager les cheveux collés à son front par la sueur pour passer un linge humide dessus, puis on lui dit d’essayer de ne pas bouger. Aucun risque là-dessus…

Après un court trajet, et une nouvelle agitation soudaine, d’autres membres de leur peuple arrivèrent dans son champ de vision et elle se retrouva en vitesse glissée sur un brancard. Elle avait espéré que ce soit Thrawn qui vienne la chercher… Puis elle se souvint que l’attaque avait eu lieu dans le territoire de l’Ascendance… Il n’avait pas le droit de venir… Déçue et très frustrée, elle se mit doucement à pleurer, mettant un bras contre ses yeux pour le cacher, pendant qu’on l’emmenait à l’infirmerie. C’était injuste, c’était le père de son bébé et… Ah, oui, ils ne savaient pas ça, c’est vrai… Est-ce que son frère acceptera de contacter Thrawn pour qu’il vienne la voir ensuite sur Nirauan ? S’il pouvait, et s’il n’était pas trop loin, elle avait besoin de le voir, là. Formbi dira sans doute oui, si elle le lui demandait, même s’il ne l’aimait pas…

« Madame ? »

Elle baissa son bras et rouvrit un œil un peu glauque, pour faire face au médecin et son air rassurant. Toujours frustrée tant que ce ne sera pas un autre visage plus familier et mignon qu’elle aura sous les yeux. Et tant pis si ça paraissait comme un caprice. On lui expliqua qu’ils allaient l’examiner et aussi lui faire une échographie, pour vérifier l’état du bébé. Ewime se retint très fort de répondre dans un marmonnement que son bébé irait sûrement mieux si on laissait son père l’approcher sans poser de questions, peu importe l’endroit. A la place, elle réussit à hocher la tête puis demanda si son frère pouvait lui parler. Il devait être… au travail ou… Peut-être avec sa femme.

« On vous examine d’abord. Puis ce sera bon, oui. Et il faut attendre sans doute la fin des hostilités. Votre frère est reparti sur Csilla il y a quelques jours. »

Reparti… ? Parce qu’il était venu sur le lieu de l’attaque ? Pour y faire quoi ? Trop mal pour se poser plus de questions, elle soupira juste et laissa ce sujet-là de côté pour le moment. Patience…

Le commodore Faro regardait la bataille depuis la baie vitrée, aux côtés du Grand Amiral. Celui-ci semblait réfléchir, une de ses mains sur son menton et l'autre bras croisé devant son estomac. Pour le moment, la situation était à l'avantage de la coalition chiss-fid, les binômes Tie-Defender jouant un rôle efficace, le premier esquivant les tirs grysks et permettant au second de viser posément les canons des croiseurs ennemis. Le croiseur chiss arrivait à porter de tir et commençait à échanger de puissants rayons lases, même si cela ne sera rien en comparaison de ce que le Chimaera peut envoyer et ce qu'il fera dans la minute qui vient. Enfin, il est vrai que les destroyers de classe Imperial-II disposent d'une puissance de feu énorme : il s'agit du bâtiment de guerre le plus puissant mis en service à l'heure actuel.

"Nouveau contact. C'est le Steadfast, capitaine."

"Il signale que le commando a récupéré tous les prisonniers et qu'ils sont à bord. Les grysks ont fait sauter leur base."

Faro se retint de dire au responsable des communications qu'il devait veiller à ne pas s'exprimer ainsi, avec une telle satisfaction dans sa voix. Elle préféra ne pas le gronder devant tout le personnel de la passerelle et nota de veiller à le rappeler à l'ordre entre quatre yeux.

"Je vois, cela explique bien des choses. Dites au croiseur de cesser d'avancer et amener le Chimaera sous lui : toute la puissance de feu sur le premier croiseur Grysk."

#Vous ne souhaitez plus faire de prisonnier, monsieur ?" lui demanda Faro.

"Cela risque d'être plus difficile que je ne le pensais. Faites revenir les chasseurs."

Faro n'était pas sure de comprendre ce qui lui faisait dire cela et elle se tourna pour donner les ordres. Le croiseur chiss stoppa ses moteurs et le destroyer pencha vers le "bas", glissant sous la coque du puissant vaisseau de guerre de la famille Chaf. Dès que le croiseur grysks arriva dans sa ligne de mire, les cinquante turbolasers lourds ouvrirent le feu, projetant de mortels rayons lasers verts droit sur l'ennemi, qui eut le plus grand mal à résister à cette salve.

"Ordonnez aux chasseurs de s'éloigner. Tir ionique après la troisième salve.

Les paroles du grand amiral furent suivis non par la seconde salve des turbolasers du Chimaera mais par une double explosion, celles des deux vaisseaux de guerre Grysks. Faro cligna des yeux de surprise et les canonniers ne durent qu'à leur entraînement de ne pas presser le bouton qui déclenche le départ des rayons vert. La commodore se tourna pour demander s'il y avait des pertes parmi les chasseurs mais, heureusement, ils s'étaient détournés de l'ennemi juste à temps pour éviter d'être pris dans les explosions. Les douze appareils filaient maintenant vers leur vaisseau-mère pour y apponter.

"Contactez le Steadfast pour que nous puissions récupérer nos hommes."

Pendant que l'officier s'en occupait, dans un sy bisti approximatif, Faro se tourna vers son supérieur. Dans le même temps, elle réfléchit à comment son supérieur avait pu comprendre ce qu'allait faire les grysks.

"Envoyez des navettes et des spacetroopers pour inspecter les débris, avec prudence. Envoyez aussi une unité inpecter les restes de cette base."

"Oui, monsieur... Amirla, comment avez vous compris qu'ils allaient s'autodétruire ?"

"Je me demandais pourquoi ils restaient sans bouger, alors que nous avions un avantage évident sur eux. La défense de leur base pourrait expliquer cela mais pas uniquement. Maintenant, rappelez vous ce que dit le message."

"Il disait que le commando était revenu à leur bord et que la base grysk avait été détruite mais cela ne sous-entendait pas qu'ils allaient s'autodétruire, monsieur.

"Est-ce tout ce que ce message nous apprend ?"

Elle y réfléchit et se tourna vers la baie, regardant le steadfast approcher au loin. Elle ouvrit un peu les yeux avant de retourner la tête vers son supérieur.

"Les grysks ont su cela avant nous. Donc ils ne se battaient plus pour protéger la base."

"Exactement. Ils étaient en désavantage contre nous et un autre croiseur apparaît sur leur arrière. N'ayant plus rien à défendre, ils n'avaient aucune raison de ne pas bouger et de nous laisser nous approcher, sauf s'ils voulaient détruire tuer un maximum d'entre nous, avec eux.

Bien, je vais accueillir la navette du steadfast."

"Bien monsieur."

Elle s'avança vers le poste de communication, afin de donner ses ordres. Par prudence, elle envoya Skerris faire une reconnaissance de ce qu'il restait des croiseurs Grysks. Puis elle donna les instructions pour que tout soit étudié et que l'on ramène des éléments intéressants pour que leur supérieur puisse les étudier, ainsi que les ingénieurs.

Thrawn fit signe à leurs trois invités chiss de le suivre et il les conduisit à la baie où la navette des commandos et celle d'Ar'alanis devaient accoster. Il y avait une équipe médicale sur place, bien sur, mais pas grand monde à par cela. Après une dizaine de minutes, les deux appareils traversèrent le champs de force et se posèrent puis, après deux minutes, les rampes se baissèrent et l'on commença à accueillir les survivants du Harpon. Ar'alani descendit de la sienne et alla voir ses protégées, dont le superviseur semblait n'attendre qu'elle pour exprimer ses reproches vis à vis de Thrawn.

Ce dernier s'avança quand une civière médicale descendit la rampe, accompagnée du jeune Nuru et de Rukh. Il hocha la tête pour le duo noghri-jedi.

"Prenez un peu de repos, nous pouvons prendre le temps pour faire un débriefing," leur dit-il avant de se pencher au-dessus de la personne qui était allongée sur la civière, lui prenant doucement la main. Le médecin chiss, qui était derrière, assura qu'elle avait eu son traitement, en cheunh car il ne parle ni basic ni sy bisti. Thrawn hocha la tête et regarda la demoiselle. "Comment vous sentez vous, Chaf'ewime'asu ?"

Jet de dé :
Est-ce que la force FID-chiss parvient à capter le (bref) message du darshi ? Non
Les capitaines grysks font-ils sauter leur vaisseau en comprenant que les bâtiments ennemis ne viendront pas assez prêt pour les détruire avec eux ? oui

Avec indications de papy Mj-Vivi.

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Elle ne s’était pas attendue à ce que la bataille s’achève ainsi… Des ennemis préférant l’autodestruction plutôt que la capture, ça n’avait rien de très commun. L’air de leur garde du corps était indéchiffrable, tandis qu’il observait les débris, quant à Lili, elle ne disait rien non plus, restant contre elle sans un mot ni un bruit. Vah’nya, de son côté, ne savait pas vraiment ce qu’elle devait penser de tout ça. De toute façon, on ne lui demandait pas son avis, sur les opérations militaires, ce n’était pas son domaine de compétence. Un goût amer lui restait en bouche… Elle avait ressenti, comme un immense cri à travers la Force, la peur de certains êtres, avant que tout en s’achève, laissant place à un silence de mort et un très grand vide. De la peur et de la panique avaient jailli, chez leurs ennemis, avant que tout ne s’arrête. Puis tout s’était stoppé.

Ils bougèrent ensuite pour suivre l’amiral et aller à la rencontre des leurs. Le commando avait été rudement efficace, pour récupérer tout le monde, et en plus, sans faire de blessés ! Enfin, si, elle vit un brancard au milieu du flot, un homme couché sur une civière, encadré par deux autres humains qui avaient l’air de tenter de lui parler. Globalement, l’équipage semblait en assez bonne condition, même si l’épuisement et le stress se lisait sur beaucoup de visages. Vah’nya détourna le regard de tout ça lorsque l’amirale Ar'alani vint à leur rencontre, d’un pas vif, et la jeune femme fut soulagée de la revoir, lui adressant un grand sourire. Pas qu’elle avait eu peur, ici, non, mais bon, Ar’alani était la figure rassurante et protectrice les entourant tous les jours, une figure maternelle, même, la retrouver ne pouvait qu’être une source de joie.

Smato se chargea d’un premier et rapide débriefing, sur place même, lui aussi semblait soulagé que ça en soi terminé ici. Quelques minutes à peine après l’arrivée de leur amirale, une autre petite navette, cette fois du croiseur Chaf, se présenta à son tour. Et quand l’Administrateur du Clan en descendit, Vah’nya fut comme frappée, presque glacée, par ce qu’elle ressentit chez lui. La Force était comme un tourbillon noir de peur, de colère, de dégoût et de stress, en lui… Elle ressentait une tension très exacerbée, intense comme elle n’en avait jamais perçu chez un membre de son peuple. Cet homme, à ses yeux, lui paraissait au bord du gouffre. Mais même les autres, autour d’elles, avaient remarqué que quelque chose n’allait pas du tout. Simplement le regardant. Il est vrai que même sans se lier à la Force, elle aurait pu, juste à l’œil nu, noter qu’il n’allait vraiment pas bien. Ar’alani se détacha un peu de leur groupe, pour lui barrer la route, sourcils froncés.

"Qu’est-il arrivé ?"

"Comment ça ?" marmonna-t-il, sur un ton défensif. "Je viens juste pour prendre des nouvelles de la jeune dame."

"Est-il arrivé quelque chose à l’Ascendance ? Si une autre menace s’est présentée, vous devez nous le dire ici et maintenant."

L’Administrateur secoua lentement la tête pour nier et Vah’nya eut la très nette impression qu’il était sur le point de pleurer. Il tentait de se calmer, pourtant, elle le voyait très bien, comme tout le monde, sans doute, mais au vu de son état… Tout sang-froid était envolé, il tremblait, même, et affichait une angoisse nettement supérieure à celle qu’il avait eu il y a quelques jours, avant que tous ne partent pour cette lune. L’amirale n’avait visiblement pas l’attention de lâcher l’affaire et ça pouvait se comprendre. Pour qu’un Administrateur d’un Clan se retrouve dans cet état, alors qu’ils étaient justement en grande partie choisit pour leur sang-froid exceptionnel et leurs capacités de gestion, c’est qu’il arrivait quelque chose de très grave, soit pour l’Empire Chiss, soit pour l’un des Clans.

En regardant l’Administrateur, Vah’nya fut tout à coup envahie toute entière par une étrange sensation. Un sentiment de danger immédiat. La réalité s’effaça devant ses yeux pour être remplacée par une vision soudaine, des images très vies et très rapides, la frappant comme une vague. Elle voyait l’Aristocra Chaf’orm’bintrano au sol, toussant et le visage rigide de souffrance, puis le noir souffla la scène, avant qu’elle ne voit, toujours très rapidement, une maison en proie aux flammes, les pleurs lointains et aigus d’un enfant. Elle voyait l’Administrateur Chaf devant la scène, blessé… Elle revint d’un seul coup à elle, rouvrant grand les yeux et réalisant juste à ce moment-là qu’elle s’était complètement effondrée au sol. L’amirale était juste au-dessus d’elle, la tenant par les épaules et l’appelant. Vah’nya se redressa très vite, à genoux, à moitié accrochée à l’amirale.

"J’ai vu…" bafouilla-t-elle. "Non… L’A… L’Aristocra Formbi, je l’ai vu, il est en danger. Il allait mourir ! Vous, vous, vous aussi… Vous… "

Ses forces lui revinrent d’un coup et elle se releva d’un petit bond, surprenant un peu l’amirale. Mais c’est bon, elle avait son équilibre, elle était juste secouée par cette vision atroce et les cris entendus. Il était rare qu’elle ait de tels cauchemars, ça arrivait parfois quand elle dormait, mais lorsqu’elle était bien éveillée, elle savait que les visions qu’elle recevait se produisaient souvent dans la réalité. Pas toutes, mais la plupart.

"Quelque chose risque d’attaquer Svarchi… Les Grysks ou je ne sais qui. Il faut avertir le Conseil."

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Jet-mj fait : 1

Les médicaments vous plongeaient dans une sorte de torpeur, à moitié comateuse… Ewime s’était de nouveau à moitié recouchée sur le côté, jambes un peu repliées, une position plus confortable pour elle, avec la grossesse. Maintenant qu’elle était assurée que son bébé allait bien, elle s’était un peu apaisée. Pour autant, elle devait absolument reprendre des forces et beaucoup se reposer, comme lui disait le médecin. Oui, oui… Ils lui avaient fait aussi un rapide débarbouillage, avec de l’eau chaude et un peu de désinfectant médical, c’était une odeur bizarre. Un oreiller sous la tête, une couverture blanche posée sur elle, les gens poussaient son brancard dans une navette, maintenant. Sans doute pour rejoindre Nirauan… Ou… Elle ne savait pas. Le trajet fut court, en plus, car moins d’un quart d’heure après, elle entendit quelqu’un dire qu’ils étaient arrivés sur le vaisseau. Mmh ? Se retournant un peu, complètement épuisée, elle grimaça quand une lumière plus vive envahir l’intérieur du cargo, puis quand on la poussa dehors. Trop de lumière d’un coup, beaucoup trop, ça piquait les yeux.

Puis quelqu’un se pencha sur elle. Son cœur bondit aussitôt de joie en reconnaissant Thrawn et elle serra la main qu’il prit dans la sienne. Il était venu ! Mais… Une minute, n’étaient-ils pas encore dans le territoire de l’Ascendance, normalement ? Oui ? Non ? Oh, et puis, peu importe, pour le moment, elle était juste heureuse qu’il soit là, et s’il n’y avait pas tant de monde autour d’eux, elle aurait voulu qu’il se penche plus que ça pour l’embrasser et lui dire qu’il lui avait manqué. Les questions restaient quand même là, dans un coin de son esprit, e elle aurait voulu toutes les poser d’un bloc, si elle en avait la force. Ah, si son frère était là, il lui dirait sans doute de se détendre, qu’elle aura le temps plus tard de parler à Thrawn en privé, de toute manière.

« Comment vous sentez vous, Chaf'ewime'asu ? »

« Mieux, d’un seul, coup, merci » sourit-elle largement. « Un des types là-bas avait voulu toucher mon bébé. Je lui ai cassé le nez ! »

Elle était encore bien trop fière de ça pour ne pas clamer l’exploit. Car c’était la première fois qu’elle avait recours à la violence pour se défendre toute seule et surtout, surtout, c’était la première fois qu’elle parvenait à le faire avec efficacité ! Le médecin à côté avait émis une sorte de son bizarre, mélange entre un bref rire et un hoquet étouffé, auquel elle ne prêta pas la moindre attention. Dégager ce sale type d’elle lui avait procuré une joie et une satisfaction sans précédents, elle en jubilait encore. Par contre, ce qu’avait subi le pauvre commandant… Serrant la main de Thrawn, elle murmura qu’elle voudra le revoir, plus tard, au calme, s’il pouvait. Le médecin poussa ensuite le brancard, et elle avec, dans le sillage des autres qu’on emmenait vers l’infirmerie. Ils étaient sur le Chimaera alors… Tout son stressé tait retombé d’un coup, maintenant, elle pouvait se permettre de relâcher complètement la pression. Ils étaient tous en sécurité, ici… Il ne restait qu’à savoir comment Thrawn et son équipage pouvait être là. Et appeler son frère quand elle pourra pour le rassurer.

Chaf'arth'aklaio, Administrateur du Clan Chaf

C’était fini… Les débris restant des vaisseaux ennemis flottaient dans l’espace, sous leur nez, et l’état à la surface de la lune ne devait sans doute pas être plus reluisant. Mais soit, tant que tous les prisonniers avaient pu être récupérés, c’était une victoire. Rapide, sans coût pour leur camp, si vite menée, qui allait prouver que de telles coopérations étaient effectivement des plus efficaces, mais dont les conséquences à plus long terme allaient être… Fartha se sentait mal. La bataille avait beau être terminée, il ne voyait devant eux qu’un mur géant de problèmes. Graves. Posté non loin de la baie, regardant les débris, il avait été rejoint par Chaf’ann’ysek. Elle avait décidé au dernier moment de rester sur le croiseur, plutôt que grimper dans la navette devant la ramener elle aussi sur Csilla il y a quelques jours, mais au vu des récents événements, il aurait plus rassuré de la savoir auprès de Formbi. Évidemment, il avait partagé le message reçu avec elle et se demandait bien comment elle s’y prenait pour ne pas être trop inquiète. Elle lui tapota tout à coup l’épaule, en murmurant de respirer un bon coup.

« Vous devrez allez voir comment se porte la jeune dame, toute à l’heure, il ne faudra pas lui montrer la moindre angoisse. Maintenant que ce combat est terminé, vous ne pourrez pas justifier votre inquiétude face à elle. »

« Il faudra pourtant bien qu’elle sache… Tôt ou tard… Non ? »

« Mmh, je ne suis pas dans la tête de notre chef de Famille, bien sûr, mais je doute très fort qu’il veuille lui parler de cette situation. »

« Il ne réussira pas à le lui cacher bien longtemps. »

« Dès lors qu’elle reste sur Nirauan… De toute manière, ce n’est pas le moment de paniquer. Nous allons tous prendre quelques précautions, des mesures, et nous préparer. Quant à vous, il va aussi vous falloir un garde du corps. »

« Ce n’est pas moi qui ait le plus besoin d’un g... »

« Vous êtes l’Administrateur de cette Famille, » le coupa-t-elle d’un ton plus froid et ferme. « Donc la cible la plus évidente après Chaf’orm’bintrano. D’autant plus que vous comptez bien l’aider à réaliser son projet, non ? »

Fartha baissa un peu la tête, sans répondre, durant une minute, puis la hocha doucement. Oui, bien sûr qu’il comptait aider son ami, par loyauté tout d’abord, par colère contre ceux les menaçant, et parce qu’il pensait que c’était une bonne idée. Mais ça ne l’empêchait d’être outré et dégoûté par la tournure des événements. Il soupira très longuement et se redressa. Fanny, quant à elle, avait un air très résolu, bien qu’un petit tic nerveux lui agitait le coin du visage, près de ses cicatrices. Il se dirigea ensuite vers le hangar du croiseur, demandant en route à pouvoir rejoindre le Chimaera. Officiellement pour vérifier l’état de santé de la sœur de leur Aristocra et lui envoyer de bonnes nouvelles. Il arriva après Ar’Alani. Peu de temps après, soit. L’Administrateur s’efforçait de conserver un air le plus neutre et calme que possible, cependant, il était incapable de recouvrer son sourire habituel. Face à l’amirale, et son regard perçant, il ne put même s’empêcher de détourner un peu la tête, incapable de bien dissimuler l’angoisse qui le tenaillait. Il avait peur pour Formbi… Pour tout leur Clan.

Il ne put faire plus de trois mètres, cependant, avant qu’elle ne lui barre la route et demande ce qui était arrivé. Aussitôt sur la défensive, Fartha répondit d’un ton assez tremblant qu’il n’était ici que pour la jeune dame. Puis ravala difficilement sa salive quand elle demanda si une nouvelle menace pour l’Ascendance se présentait. Non, non… Enfin… Pas comme elle l’entendait… Très gêné, il cherchait une manière polie et assez convaincante de lui répondre, mais tout à coup, il y eut une sorte de bref gémissement et la jeune femme navigatrice s’effondra d’un bloc. Ar’alani fonça aussitôt vers elle et il suivit, sidéré. Que se passait-il ?! Elle semblait vivre une sorte de transe, mais avant qu’ils n’aient même eu le temps de faire venir un autre brancard ou quoi que ce soit, elle revint à elle. Tout… allait bien ? Un peu en retrait, il n’osait pas approcher plus que ça, lançant un bref regard aux humains qui avaient assisté à la scène, plus loin, puis regarda la jeune femme. Que lui était-il arrivé ? Fallait-elle qu’elle voit un médecin, en urgence ?

« J’ai vu… Non… L’A… L’Aristocra Formbi, je l’ai vu, il est en danger. Il allait mourir ! Vous, vous, vous aussi… Vous… »

Fartha eut la curieuse sensation que tout sang et toute chaleur s’écoulait de son corps par une plaie béante. Il était glacé. Figé sur place. Fixant la navigatrice, plus raide que jamais, les poings serrés, bras le long du corps. Comment… Comment aurait-elle pu… Il détourna les yeux pour ne pas croiser le regard de l’amirale, croisa à la place celui de quelques humains, de la commodore Faro et d’autres… Puis il fixa de nouveau la navigatrice. Elle croyait que les Grysks pourraient attaquer Svarchi… Il ne pouvait pas dire devant tout le monde ce qui se passait vraiment. Il ne pouvait… Ce serait détruire la confiance et l’équilibre dans l’Ascendance, sans oublier que l’Aristocra des Csapla nierait tout en bloc. Formbi lui-même nierait, pour ne rien envenimer. Il avança donc d’un petit pas, se détendant à peine.

« Svarchi est protégé et le Conseil est déjà au courant de toutes les menaces actuelles, mademoiselle. Tout va bien. »

Il conservait le regard un peu détourné pour ne pas croiser celui de plus en plus brûlant de l’amirale Ar’Alani.  Elle avait beau ne rien dire, il commençait à être de plus en plus mal à l’aise et sur le vif. Sentant qu’il était sur le point de craquer, Fartha se dit qu’il serait mieux de couper court.

« Aucune guerre ne va frapper Svarchi ou Csilla. Ce n’est que de la politique. Sur ce, je voudrai juste savoir si la jeune sœur de notre chef de Famille va mieux. Ah, et, amiral Thrawn, également savoir si vous avez un moyen personnel et discret pour contacter votre belle-sœur. Je dois la rencontrer, ainsi que votre frère aîné. »

Il se crispa un peu plus en sentant un regard, qu’il savait plus que terrifiant, droit dans sa nuque, et veilla à ne surtout pas se retourner pour y faire face. Il était très rare que Ar’alani passe du simple agacement à la colère la plus noire et Fartha n’avait pas envie de l’affronter. Vraiment pas. Heureusement pour lui, elle ne fit pas mine de s’approcher ou de vouloir pousser le sujet ici. Pfiou…

La manière dont le combat s’était fini, en orbite, était finalement la même qu’à terre, à coup d’explosions. C’était horrible. Enfin, oui, en tout cas, trouvait ça horrible, mais Rukh, debout juste à côté ne semblait pas s’en émouvoir une seule seconde. Au contraire, il avait même l’ait très satisfait. Le jeune garçon se retint de lever les yeux au ciel, puis décida de garder ses réflexions pur lui. Assis dans un petit coin de la navette, il ne se leva que lorsque le tremblement léger leur indiqua qu’ils étaient arrivés dans le hangar de l’ex-bâtiment impérial. Les hommes tenant debout seuls sortirent les premiers, certains devant être soutenus par leurs collègues, car ils avaient été blessés durant l’attaque du vaisseau et n’avaient évidemment pas été soignés depuis. En sortant à son tour, avec Rukh et les quelques civières, il vit d’abord le petit comité d’accueil, puis l’équipe médicale qui attendait pour réceptionner les blessés. Ils avaient aussi un médecin, ayant fait le trajet avec eux pour surveiller les blessés, même si c’était très court, finalement, et donner les informations qu’il avait reçu au médecin-chef du Chimaera.

"Prenez un peu de repos, nous pouvons prendre le temps pour faire un débriefing."

Il hocha la tête, mais suivit plutôt le flot des blessés, plutôt qu’autre chose, car il s’inquiétait pour le commandant… Il était celui qui avait pris le plus cher, durant cette semaine d’emprisonnement… Il dû quand même attendre un moment dans le couloir, avant d’être autorisé à rentrer dans la grande infirmerie et aller voir le commandant. L’homme était installé dans un lit, avec des contentions légères pour qu’il ne tombe pas du lit et ne tente pas non plus de se lever, égaré encore mentalement. Nuru ne savait pas exactement ce qu’il pouvait faire, ou s’il devait faire quelque chose, tout court, on ne lui avait rien demandé et même, certains seraient sans doute contre le fait qu’il tente quoi que ce soit. Il agissait par… une sorte d’instinct. Il commença par poser une main contre la main du commandant, le sentant tressaillir un peu, et l’autre contre épaule. Les yeux fermés, il se laissa ensuite glisser à travers la Force, vers l’esprit fiévreux du militaire allongé.

Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait, il improvisait complètement. Approcher doucement l’homme fiévreux, puis essayer de l’entourer. L’apaiser, surtout. Chasser la brume emprisonnant ses pensées et son esprit, pour l’aider à se sentir mieux et revenir à lui. Au début, rien ne se passa, puis, lentement, il trouva plus facilement les points contre lesquels appuyer, où il devait passer pour soigner. Il entendait la respiration du commandant se faire plus douce, moins hachée et haletante, et même se détendre. Il n’avait aucune idée du temps qu’il s’était déjà écoulé, lorsqu’un hurlement sec et dur le fit brutalement sursauter et sortir de sa méditation. Il ne comprit pas vraiment ce qui arriva, une main le saisit par le col, l’écarta, puis il se fit brutalement jeté dehors, dans le couloir. Sonné, il se rattrapa au mur puis se retourna vers la porte fermée, sans comprendre. Il essayait d’aider le commandant, pas de lui faire du mal ! Que… Mais enfin…

"C’était un réflexe de Jedi, ça ?"

Nuru sursauta à nouveau, n’ayant pas vu Rukh, ni entendu approcher. Reprenant son souffle, il haussa les épaules et dit qu’il avait juste cherché à aider le commandant, pas à lui faire du mal, bien évidemment. Rukh marmonna qu’il le savait, mais qu’ici, personne n’était habitué à observer ce genre de pouvoirs et ils avaient pas mal d’aprioris.

"Tu t’expliqueras plus tard, peu importe. Viens."

Peu importe, peu importe… Nuru fit une moue boudeuse mais suivit quand même Rukh. Il comprenait un peu la réaction vive du médecin, mais tout de même ! Il avait été élevé par les Jedis depuis sa plus tendre enfance, il ne ferait pas de mal à un homme ne pouvant pas se défendre…

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Est-ce que je peux aider Simoor : 6
Le temps nécessaire : 7
Réaction du médecin : 17

Le grand amiral eut un léger, et bref, sourire en entendant la réponse de Chaf'ewime'asu. Cela ne le surpris qu'à peine, vu les décisions qu'elle a prise et qui montraient qu'il s'agit d'une femme forte. Qu'elle soit du genre à se défendre même une fois prisonnière n'en était pas si surprenant, au final. Il fit une infime, et discrète, pression sur sa main avant de se redresser et de croiser ses bras dans son dos. Il se tourna en direction du groupe de chiss, où la navigatrice semblait paniquée et disait des choses incompréhensibles car en cheunh. Son regard croisa celui de l'amiral de l'Ascendance et il hocha la tête, s'éloignant en la laissant gérer cela, car c'était interne à l'Ascendance et il ne pouvait donc s'en mêler. Il s'approcha du noghri Rukh qui lui fit son rapport sur l'attaque de la base grysks, répondant aux questions sur l'agencement de la-dite base.

Il laissa un peu de temps aux autres pour qu'ils puissent se reposer, et pour que les équipes du commodore Faro puissent travailler au sein des épaves des bâtiments ennemis, ainsi que dans les restes de la base terrestre, vainement. Les grysks ne sont que trop bien expérimentés en la matière et rien d'utilisable ne fut trouvé. Il organisa la réunion d'après bataille dans la même salle que précédemment, invitant l'amiral Ar'alani, l'administrateur Fartha, Rukh, le commodore Faro et le jeune Nuru à y participer. Une fois tous ceux souhaitant participer présent, il prit la parole.

"Il semble évident, maintenant, que l'Ascendance chiss est la prochaine cible des Grysks. Il est dommage que nous ayons si peu appris sur eux en cette occasion. De plus, j'estime qu'ils doivent avoir une autre installation dans un système proche, où doit se trouver une installation de communication longue distance mais je ne peux rester assez longtemps ni déléguer de vaisseau à la recherche de cette installation." Il eu un léger échange silencieux avec Ar'alani, qui va surement se charger de cette recherche. "Je pense, toutefois, que cette coopération fut profitable pour tout le monde. Si l'Ascendance a, à l'avenir, besoin d'aide contre ce peuple, les FID tâcheront de vous aider, suivant nos moyens disponibles."

Il laissa à chacun le soin de prendre la parole, s'ils avaient quelque chose à dire.

Jet de dés:
Fouille dans les vestiges des vaisseaux et de la base Grysks, les équipes trouvent-elles :
corps intact ? non
matériel technologique ? non
matériel artistique ? non

Amirale Ar’Alani, commandant le Steadfast

Qu’il y avait-il de plus détestable encore que le sentiment d’impuissance ? De ne pouvoir rien faire d’autre qu’attendre les prochains remous ou les problèmes ? C’était bien agaçant. Ar’alani conduit avant tout la jeune Vah’nya et sa petite collègue dans la navette devant les ramener sur le Steadfast, puis prit un temps, seule avec elles, pour leur parler. Il n’était pas rare que la jeune navigatrice ait des visions, certaines étaient d’une rare violence, comme celle-ci, et d’autres plus simples. Beaucoup d’entre elles se réalisaient effectivement. Pour celle-ci, l’amirale ne doutait pas que ça puisse arriver, cependant, elle mit en garde sa consœur sur ce sujet. Elle ne devait pas en parler, ni même évoquer le sujet, sur le vaisseau ou avec d’autres personnes, pas même sa propre famille. Elle ne devait, en aucun cas, se retrouver mêlée à une telle histoire, d’une manière ou d’une autre. Bien sûr, Vah’nya venait de Svarchi également, elle était inquiète, c’était tout à fait normal. Pour autant, ce n’était pas son combat.

Après les avoir renvoyées toutes les deux, accompagnées de Smato, sur le vaisseau, elle alla retrouver l’administrateur Chaf, lorsqu’il sortit de sa visite de l’infirmerie du Chimaera, pour un rapide et nouvel entretien avec lui. Elle avait besoin de connaître plus de détails, non pas pour s’en mêler, bien évidemment, mais parce qu’elle savait ô combien ce genre d’affaire pouvait très vite amener des problèmes supplémentaires, qui les toucheront plus ou moins directement. La planète des Chaf ne sera  pas attaquée directement, cela dit, si jamais un des clans adverses s’amusait à attaquer des vaisseaux d’approvisionnement ou elle ne savait quoi encore, ce sera bel et bien le problème de la Flotte de Défense. Quand bien même ils ne pourront pas faire éclater la véritable identité du responsable au grand jour. Comme s’il y avait besoin de ces nouveaux ennuis, ces derniers temps… L’ambiance était déjà bien suffisamment tendue comme cela. Fartha, de son côté, semblait s’être un peu apaisé, ou plutôt résigné. Même si l’angoisse pour son Clan se lisait toujours dans son regard.

Ce fut très pensive que l’amirale rejoignit ensuite la réunion d’après-bataille, bras croisés et l’air assez sombre. Les premières investigations n’avaient rien donné, bien sûr, leurs ennemis étaient efficaces, sur un tel terrain. Mentalement, elle listait les problèmes en cours et ceux à venir, en les classant par ordre de priorité, selon la manière dont ils pouvaient affecter plus ou moins gravement l’Ascendance toute entière. Pensant à qui seront les mieux placés pour surveiller, agir et combattre, pour chacun d’entre eux. Elle-même avait un plan d’action en tête, et pour certaines tâches plus particulières, il lui faudra déléguer. Il faudra également mettre en place un petit système discret de surveillance, entourant Svarchi, afin d’éviter tout potentiel problème pouvant affecter la population locale à grande échelle. Certains ne devaient évidemment pas se soucier des éventuels dommages collatéraux, cela dit, ce n’était pas son cas.

« Je pense, toutefois, que cette coopération fut profitable pour tout le monde. Si l'Ascendance a, à l'avenir, besoin d'aide contre ce peuple, les FID tâcheront de vous aider, suivant nos moyens disponibles. »

« Non, Thrawn. »

Elle l’appelait très rarement par son seul surnom, cela dit, c’était un cas particulier. Oui, elle avait apprécié son aide, grandement, mais la donne entre-temps avait beaucoup changé. Et elle le connaissait, s’il venait à être mêlé par accident à leurs futurs problèmes, il ne fera que les empirer, par son manque de compréhension de la politique Chiss. De la politique tout court, finalement.

« Faites en sorte, pour le moment, que les Chiss engagés dans les FID restent à l’écart de l’Ascendance, qu’ils ne rendent plus sur Csilla, y compris pour voir leurs familles. Leur présence serait contre-productive, face aux remous récents. »

Ces engagés-là seront forcément pris pour cibles dans des campagnes de désinformation, voire pire, elle ne voulait donc pas les voir traîner dans les parages ou la capitale, pour leur propre bien. Lorsque la situation s’améliorera, ils reverront cela, en attendant… Ils devaient tâcher de faire profil bas.