Naboo – En orbite

- Monsieur ? Nous arrivons.

Le bruit du communicateur éveilla l’officier. Ses trajets se multipliaient depuis quelques temps et si le dernier sur Nar’Shaddah n’avait pas eu que des défauts, la charge cumulée commençait à faire peser son dû.

Retirant le linge humide de son visage, le jeune homme s’extirpa difficilement de son siège, se massant lentement l’arête du nez avant d’appuyer sur son dispositif.

- Parfait. Dirigez-nous directement vers la garnison de Theed plutôt que le spatioport une fois l’autorisation obtenue.

Bien monsieur.

Un dernier bip signala la rupture de la communication et le retour au silence de la cabine, accompagnant un soupir chez son occupant. Dirigeant son regard de noisette vers son terminal, il examina une dernière fois le rapport qui l’avait vu sombrer dans le doux oubli du sommeil pour échapper à sa migraine avant d’éteindre l’appareil.

La mission était claire, mais loin d’être simple. Naboo était depuis longtemps une planète encourageant la liberté d’esprit et cela n’avait pas manqué d’attirer plusieurs tensions lors de la naissance de l’Empire, bien que son dirigeant en soi lui-même issu. Les renseignements impériaux suspectés certains acteurs discrets de l’Alliance Rebelle de se trouver sur place pour une rencontre. Une rencontre dont la nature échappait encore au Bureau et qu’il serait en charge de préciser.

Il pouvait presque entendre depuis l’autre côté de sa porte les cliquetis méthodiques de ses hommes en train de se préparer. Une vingtaine en tout, sélectionnés parmi les forces d’assaut du Bureau pour se tenir prêts à l’écart et agir si tout devait dégénérer. Une présence aussi sécurisante qu’oppressante.

L’espace d’un instant, le plancher sembla obliquer pour marquer le changement de direction de la navette. Ils devaient avoir obtenu l’autorisation de se poser et le pilote se dirigeait à présent vers la garnison impériale. Il avait un homme à voir avant d’assister à la soirée.


Theed – Garnison Impériale

- Je suis navrée Lieutenant-Colonel, le lieutenant Hakmeyer n’est pas présent. Peut-être s’est-il dirigé directement vers le palais où se tient la soirée ?

Haussant un sourcil, Aidan esquissa un sourire attendu, dissimulant son agacement derrière un léger tic nerveux en tapotant le bureau de la secrétaire face à lui.

- Et j’imagine bien entendu que vous avez tenté de le contacter directement sur son holo-terminal ?

Le sourire gêné de la secrétaire lui signala ce qu’il souhaitait savoir. Ils avaient perdu la trace de l’officier, mais ne pouvaient se permettre de l’annoncer sans dévoiler une erreur de leur part ou une potentielle brèche de leur sécurité. On trouverait certainement moultes excuses à lui opposer s’il se montrait trop insistant et il devrait pouvoir compter sur le soutien des forces locales si la situation dégénérait.

Ecartant finalement le problème, il laissa croire à la secrétaire qu’il s’était laissé attendrir par ses excuses avant de lui faire commander une escorte pour lui. Il se rendrait à la soirée officiellement affilié à l’Empire et verrait ce qu’il débusquerait ainsi.

Theed – Palais Naberrie

Il était nécessaire de reconnaître une chose à la famille de la sénatrice, ils savaient recevoir et ce en toute dignité.

Les véhicules se suivaient en une longue traîne devant les portes du magnifique manoir de la famille dans le centre de Theed, débarquant leurs prestigieux occupants avant de disparaître un peu plus loin dans un gigantesque parc réquisitionné pour les besoins de la soirée.

Aidan était accompagné du sous-lieutenant Piell, un jeune homme de bonne famille originaire de Coruscant, tout comme lui, mais dont l’opulence de la naissance n’empêchait pas une candide admiration de se peindre sur son visage en observant le faste du palais de la sénatrice.

Des statues d’or accueillaient les invités, les jugeant de leur regard placide sans pour autant s’interposer sur leur passage. Un léger éclat dans leurs orbites semblait cependant suggérer que ces ornements ne visaient pas simplement à démontrer l’opulence de la famille, mais également de dissimuler avec grâce des dispositifs de surveillance et d’enregistrement.

Esquissant un demi-sourire à sa découverte, Aidan pointa les statues pour son assistant.

- Piell ? Que pouvez-vous me dire sur ces statues ?

Quittant avec difficulté sa contemplation du palais, le jeune homme tourna son regard vers la cible de son supérieur, inclinant la tête avant de déclamer sur un ton empli de fierté le résultat de ses recherches préalables.

- Elles représentent Ruwee et Jobal Naberrie monsieur, les grands parents de l’actuelle sénatrice.

Retenant un petit rire, le lieutenant tapotant avec patience l’épaule de son subordonné avant de relever son doigt vers le visage des statues.

- Une réponse de bon élève sous-lieutenant, mais qui manque le point essentiel. Regardez leurs yeux.

Il fallut quelques minutes au jeune homme pour saisir exactement ce que voulait dire Aidan. Alors que leur véhicule arrivait quasiment aux portes il se retourna vers lui, un sourire fier peint sur le visage.

- Elles nous surveillent et le personnel de sécurité avec.

Hochant du chef, le lieutenant-colonel tapota une nouvelle fois l’épaule du jeune homme pour lequel il commençait à éprouver une véritable affection. Il se revoyait lui-même, une dizaine d’années plus tôt, lorsqu’il était lui-même dans la position de l’agent fraichement sorti des classes.

Puis, sortant de sa douce rêverie, il porta le doigt à son oreille, actionnant le dispositif de communication y étant dissimulé.

- Capitaine ? Quel est votre statut ?[/i]

- Armés et équipés, à l’arrière de la navette monsieur. Nous serons sur place en cinq minutes à votre signal.

- Parfait, je compte sur vous.

Désactivant la communication d’un dernier geste, Aidan émergea finalement de leur véhicule, laissant le sous-lieutenant l’annoncer à l’entrée tout en dardant un dernier amusé aux statues.

- Par ici messieurs, des serveurs se tiendront à votre disposition, vous n’aurez qu’à lever la main.

Esquissant un sourire aimable pour l’ouvreuse, Aidan s’arrêta juste avant de passer les portes, l’interpelant avant qu’elle ne se charge de l’invité suivant.

- Pardonnez-moi, mais le lieutenant Hakmeyer est-il déjà présent ?

- Donnez-moi un instant je vous prie.

Adressant un sourire d’excuse pour l’attente qu’il générait pour l’aimable couple de sexagénaires qui avait pris sa suite, Aidan observa la jeune femme compulser le registre des arrivées avant de finalement remarquer l’entrée recherchée.

- Il semblerait qu’il ne soit pas encore arrivé monsieur, mais son +1 oui.

Haussant un sourcil, l’officier remercia l’ouvreuse avant de suivre son subordonné. Un lieutenant manquant à l’appel, mais pas son invitation… C’est avec ce mystère à l’esprit qu’il pénétra le palais lui-même, curieux de découvrir l’invité mystère de son contact.