[Allanteen Six] On n'oublie jamais les siens... [Solo]

Allanteen Six
Secteur Tynna, 03h00Z heure locale.


// Trois minutes ! //

Shira redressa la tête au son de la voix qui venait de résonner dans le casque audio vissé sur ses oreilles, et ce depuis le cockpit du patrouilleur. Son regard alla aussitôt croiser celui de l’inspecteur assis en face d’elle, visiblement tendu, les deux mains fermement vissées sur ses cuisses, le visage crispé, l’air perdu dans ses pensées, probablement en train de revoir pour la centième fois le plan dans les moindres détails. La rouquine en avait fait de même depuis leur départ, même si on lui avait appris à cacher ses émotions et ses impressions.

« Trois minutes. » répéta-t-elle d’une voix forte pour attirer l’attention de son subordonné, qui sauta presque de surprise sur sa banquette.

La rousse se leva aussitôt, rapidement imitée par l’inspecteur face à elle, et pivota face à la paroi derrière elle, face à un rack ou était aligné plusieurs fusils. Elle attrapa deux blaster E-11, glissant aussitôt le premier dans le long holster de cuisse, verrouillant aussitôt la petite sangle par-dessus pour éviter qu’il n’en glisse, avant de tendre le second dans son dos. Elle sentit la prise d’Elan et laissa l’arme lui échapper, se tournant ensuite de nouveau vers le centre du petit habitacle pour venir attraper un des deux sacs rigides noirs qui occupaient l’espace entre les deux banquettes. L’espionne l’attacha machinalement en partie devant elle et contre la plaque de plastoïd noire qui couvrait sa poitrine et le haut de son abdomen, puis au niveau de son bassin, par-dessus sa ceinture utilitaire pour éviter qu’il ne ballotte trop. Elan l’avait imité, se dépêchant d’attacher l’autre sac, plus gros, aux mêmes attaches présentes sur ses plaques de plastoïd couvertes de reflec de son armure légère. Le blond ne tarda pas ensuite à récupérer son casque, tout aussi noir que le reste de sa tenue, pour l’enfiler sur son crâne t l’y sceller définitivement. Shira avait mis à peine plus de temps à cacher sa chevelure rousse fermement nouée en chignon sous son propre casque, avant d’ouvrir un canal vers l’inspecteur pour s’assurer que les transmissions radios à courte portée fonctionnaient convenablement.

Elan lui répondit en effectuant le même test en sens inverse avant que le duo ne se lance à pas cadencé dans une checklist longue et interminable, la rouquine n’hésitant pas à venir palper le corps de l’inspecteur pour vérifier que chaque pièce d’équipement était bien à sa place, que chaque poche était bien scellée, que chaque pièce en alliage de platoïd et réflec de son armure était bien fixée et ne risquait pas de se détacher.

« Equipement, ok. » déclara-t-elle simplement, une fois la vérification effectuée.

Puis elle écarta aussitôt les bras, laissant le soin à l’inspecteur d’effectuer la même vérification sur elle, le laissant vérifier et palper chaque recoin sans pudeur, puisque chaque élément mal harnaché risquait de lui coûter la vie pour la suite de la mission. Tout devait être parfaitement en place, où tout risquerait de partir en vrille avant même d’être sur l’objectif.

« Equipement ok. » rétorqua finalement Elan, main ouverte devant lui, le pouce et l’index ramenés l’un contre l’autre pour signifier que tout était conforme.

Shira hocha la tête et pivota vers le côté gauche de la carlingue en faisant attention à ne rien heurter avec le sac harnaché devant elle, et qui doublait facilement le volume qu’elle occupait. Rapidement dos à dos avec Elan, la rousse alla chercher la poignée d’ouverture de la porte latérale, laquelle coulissa dans un chuintement rapidement étouffé par le sifflement strident du vent qui s’engouffra aussitôt de l’extérieur vers l’intérieur dans une bourrasque tournoyante faisant claquer les sangles et vibrer les portes des compartiments fermés de l’habitacle. Fermement agrippée aux poignées de sécurité, Shira laissa son regard chuter vers le vide qui s’étendait sous ses yeux. Plongée dans l’obscurité d’une nuit sans lune, la surface fortement urbanisée d’Allanteen Six s’étendait à perte de vue dans un mélange pétillant de couleurs : des longs serpentins de lumière s’étendaient à perte de vue, dessinant les tracés des routes aériennes qui contournaient les grandes tours qui s’élevaient dans le ciel, et discernables à l’œil nu par des strobes clignotant à intervalles réguliers. Leur LAAT/le volait bien plus haut que tout ce qui pouvait se déplacer ou se tenir fermement à la surface de la planète, à une altitude si grande qu’il était difficile d’y respirer sans aide.

La bourrasque se transforma en puissant courant d’air lorsque Elan ouvrit son côté du compartiment, ballotant aussitôt le duo d’espions dos à dos, alors que leur pilote pilotait toujours le patrouilleur à grande vitesse en direction de leur objectif. Concentrée, Shira laissa son regard balayer le sol, utilisant le grossissement intégré à la vision de son casque pour zoomer vers les structures qui défilaient sous ses yeux, à la recherche d’une structure octogonale et effilée bien particulière. L’obscurité n’aidait pas beaucoup, mais elle était nécessaire à la discrétion. C’est pourquoi le binôme avait longuement étudié des holographies de la zone où se trouvait le bâtiment, de sorte à pouvoir facilement reconnaître le quartier où il se trouvait. Si bien que la rouquine ne tarda pas à le retrouver.

« Tally sur l’objectif. » dit-elle par radio à Elan, alors que la position de la cible était mise en valeur en surbrillance sur la visière de leur casque. « A mon top, comptez trois secondes avant de vous élancer. »

« Compris. Trois secondes. »

La réponse n’avait pas tardé. Leur pilote avait aussitôt changé la trajectoire de leur appareil, effectuant dès à présent des cercles lents au-dessus de l’objectif à une altitude si haute que personne ne pourrait les repérer, ou même les entendre. Shira effectua une dernière brève vérification sur son sac, si important pour la suite de la mission, puis activa finalement sa chronomontre intégrée au poignet de sa combinaison, non loin de l’interrupteur déporté de son comlink.

« Top ! »

La rouquine se jeta aussitôt dans le vide, sans la moindre hésitation, tournoyant un instant sur elle-même, voyant à deux reprises, par brèves intermittence, la silhouette du patrouilleur s’éloigné, accompagné par la chute d’Elan. Puis reprenant finalement le contrôle sur sa descente en utilisant son corps, elle se ramena presque à plat sur le ventre, laissant l’air rabattre en sifflant contre son corps tout ce qui aurait pu y pendre. Son regard se focalisa ensuite presque uniquement sur le toit de son objectif et ses proches alentours, n’offrant que de bref coup d’œil réguliers à l’altimètre numérique dont la ligne se trouvait juste sous celle du chronomètre. Sous ses yeux, le sol se rapprochait de plus en plus, et les contours jusqu’alors flou des tours se firent de plus en plus clairs. L’espionne donna une légère impulsion sur sa gauche en constatant une petite dérive dans sa trajectoire. Son regard glissa une nouvelle fois sur la ligne de l’altimètre, attendant qu’elle passe au rouge. Puis, finalement, sa main glissa dans son dos, tirant sur une poignée d’un dispositif que beaucoup pourrait penser désuet dans un monde où la technologie était si présente. Shira sentit son corps freiner soudainement, alors que dans son dos la toile noire d’un parachute se dépliait.

Ses doigts glissèrent jusqu’à deux autres poignées, et la suite de la descente s’effectua avec calme et lenteur, le vent s’étant transformé en une légère brise qu’elle ne percevait qu’à peine, son corps si parfaitement isolé dans la tenue noire qu’elle portait. La silhouette octogonale du bâtiment cible occupait désormais presque l’intégralité de son champ de vision, et elle en profita pour s’assurer que les renseignements que le Bureau avait collectés étaient corrects : il n’y avait pas de sentinelles visibles sur le toit, où ne se dessinait qu’une petite surface plane, le reste n’étant qu’un ensemble de conduites, de générateur et de systèmes de ventilation. La rousse ramena sa trajectoire dans un dernier virage, lent, en direction de la plateforme, où, les pieds légèrement pliés, elle alla en chercher le contact dans une petite course, laissant la toile du parachute tomber devant elle alors que son corps, lui, venait finir sa course d’un pas lent contre une des conduites.

Elle s’écarta aussitôt, ses mains tirant sur les lanières du parachute pour le ramener vers elle, tandis qu’arrivait l’inspecteur dans son dos, le bruit de ses bottes sur la surface métallique faisant tourner l’attention de la rouquine dans sa direction le temps de vérifier qu’il s’agissait bien de lui. Shira prit ensuite soin de bien replier le parachute dans son sac souple, sachant pertinemment qu’elle pourrait peut-être en avoir besoin plus tard.

« Rien de cassé ? » demanda-t-elle tout de même à Elan, qui ne tarda pas à l’imiter.

« Rien de cassé. »

Super. La mission aurait rapidement tourné au fiasco si l’un d’entre eux s’était explosé les jambes à l’atterrissage. Heureusement, tout se déroulait pour le moment comme prévu. Finissant de ranger son parachute, Shira détacha le sac rigide attaché devant elle, le laissant tomber au sol pour s’en libérer.  

« Bien. Les impulseurs électromagnétiques. Sur les générateurs. » dit-elle en tendant à Elan plusieurs appareils à l’apparence circulaire et qui tenaient tout juste dans la paume d’une main.

Shira se décala ensuite, prenant une demi-dizaine d’impulseurs avec elle, se glissant à plat vente sous la conduite qui l’avait stoppé, pour ramper jusqu’aux générateurs, regroupés ensemble sur un des coins du toit, derrière les systèmes de ventilation et les dissipateurs thermiques de la tour. Il lui suffisait de suivre le bruit cyclique des génératrices pour en trouver la source, et atteignit finalement les moins accessibles d’entre-elles tandis qu’Elan s’occupait des autres. L’espionne se donna un temps de pause pour vérifier qu’il s’agissait des bons générateurs avant de venir soigneusement aimanter les impulseurs, au nombre de deux par appareil. Pas plus, pas moins. Deux, comme les techniciens du Bureau le lui avait conseillé. Un seul risquait de ne pas suffire pour obtenir l’effet désiré.

Elle effectua ensuite le chemin inverse une fois satisfaite. Elle fut plus rapide maintenant que ses mains étaient libres, et rejoignit en un rien de temps leur zone d’arrivée, là où le binôme avait laissé leurs affaires. Elan se trouvait déjà là, harnachant son gros sac sur le dos en prévision de la suite.

« Dernier en place. Tous asservis. » lui dit-il, après avoir sortit un petit pad d’une des poches souples de sa ceinture utilitaire.

Shira glissa dextre vers une poche similaire sur sa propre ceinture, en tirant un appareil identique. Elle vérifia les informations de son subordonné non pas par méfiance, mais par pur pragmatisme. La mission ne devait pas échouer, et le moindre oubli, la moindre erreur risquait de se payer. Le blond ne s’était pas trompé, tout semblait effectivement en ordre. Les impulseurs étaient tous en place et asservis.

« Parfait. Etape 2. » lâcha-t-elle platement, rangeant le pad à sa place avant de venir récupérer son propre sac rigide, désormais plus léger, et d’un volume bien moindre en comparaison de ce qu’Elan devrait encore supporter. Une fois ses mains à nouveau libres, sa dextre allait dégrafer la sécurité de son holster pour venir en sortir le fusil blaster, sa sénestre venant en attraper le canon le temps d’en déplier la crosse. Puis l’espionne attrapa l’arme de ses deux mains, calant le fusil contre son épaule forte. « On entre. »





Lancers de dés :
- Niveau de sécurité dans le bâtiment la nuit : 5,
- Niveau de renseignement électromagnétique (ELINT) préalable : 12,
- Complexité du bâtiment à infiltrer : 8.

Le verrou de sécurité de la porte menant aux conduits de maintenance vola en éclat sous le choc du petit détonateur, laissant l’issue s’entrouvrir légèrement au milieu des deux impériaux, fermement collés aux parois situées de part et d’autre. Elan attrapa la poignée de la porte avec une rapidité fulgurante, tirant fermement cette dernière, lourde, vers lui. La rouquine ne perdit pas de temps pour se lancer dans l’ouverture, l’arme fermement épaulée, le dos recourbé. Le canon balaya en zigzag le couloir qui s’offrait devant elle sur plusieurs mètres avant de plonger en angle droit vers les profondeurs de la tour. Shira se pencha un peu plus en avant pour se glisser à l’intérieur et s’avança lentement jusqu’à cette ouverture, laissant l’arme plonger vers le sol en approchant de ladite ouverture, rectangulaire, depuis laquelle une échelle de service descendait sur une demi-douzaine de mètres, flanquée par une paire de conduites à l’usage indéterminé.

// Clair. Vous pouvez venir. // lâcha-t-elle machinalement en gardant le regard, et l’arme, pointés vers le bas, seul endroit d’où une menace pouvait probablement émerger, bien que cette éventualité soit peu probable.

Les renseignements électromagnétiques recueillis par l’une des cellules du bureau présentent sur place, et confirmées par deux autres sources internes, indiquaient une faible présence armée pendant les nuits, le principal personnel de garde se reposant pour les journées plus longues et éreintantes, ce secteur de la capitale étant peu actif la nuit tombée. C’était néanmoins une véritable garnison de mercenaires et de traitres qui sommeillaient dans les étages, prêt à agir à la moindre alerte. La discrétion restait donc malgré tout de mise si le binôme ne voulait pas se trouver subitement au milieu d’un véritable guêpier. Fort heureusement, les couloirs de maintenance étaient la plupart du temps déserts, et plutôt bien isolés de l’extérieur pour assurer la quiétude des habitants pendant que le petit personnel s’affairait, de sorte qu’ils puissent vivre sans avoir à s’inquiéter au quotidien. Ils offraient donc une voie d’entrée intéressante pour une opération de ce genre, leur méthode d’insertion étant aussi improbable que discrète.

Shira attendit que l’inspecteur l’ait rejointe pour décider de la suite, lui faisant comprendre par une succession de gestes qu’elle allait descendre la première pour inspecter le couloir qui s’annonçait plus bas, et qu’il devrait attendre qu’elle se soit avancée d’un ou deux mètres une fois en bas pour descendre à son tour. Lui portait encore une cargaison précieuse qui devait absolument atteindre sa destination intacte, elle serait aussi plus à même d’encaisser les coups à venir, s’il devait y en avoir. L’espionne s’avança donc à nouveau à la limite de l’ouverture, l’inspectant une dernière fois avant de s’élancer les deux pieds devant dans le vide. La chute fut quasi-instantanée, et la rousse laissa sa jambe gauche plier au moment de l’impact six mètres plus bas pour amortir le choc, tombant un genou à terre au bout du couloir, l’arme pointée en direction de l’autre extrémité. La rousse poussa un bref soupir avant de se redresser un peu, le dos baissé pour ne pas heurter le plafond bas du couloir, puis avança pas à pas. Sur les parois, les conduites s’étaient multipliées, s’interconnectant au niveau de panneaux colorés couvert de boutons qui n’avaient que peu d’intérêt pour le binôme.

Derrière elle, Elan finit de descendre par l’échelle et la rejoignit assez vite une fois en bas, la rouquine s’étant arrêté à une intersection des corridors pour l’attendre. Son attention s’était portée sur le couloir de gauche, qui était celui qu’ils devaient emprunter pour descendre jusqu’aux étages habités situés au plus haut de la tour. C’était là-bas que se trouvait leur second objectif. C’était aussi là-bas qu’Elan pourrait se soulager du poids mort qu’il portait. Le duo s’élança donc à gauche une fois que la droite fut considérée comme dépourvue de danger, et rejoignit une cage d’escalier étroite faite pour un seul homme et qui descendait profondément vers le sol, si bien que même un projecteur n’aurait pu en illuminer le fond. L’éclairage des couloirs de maintenance était de toute façon bien trop faible pour éclaire quoi que ce soit sur plus de deux mètres, ce qui convenait parfaitement au binôme, dont les armures noires couvertes de réflec absorbaient encore plus facilement le peu de luminosité qu’ils croisaient. Shira passa encore une fois devant dans les escaliers, son blaster alignant en avance l’autre rampe pour assurer leur sécurité, tout en descendant les marches deux par deux pour ne pas perdre trop de temps.

L’espionne s’arrêta finalement une vingtaine de mètres plus bas devant une porte fermée, avant de passer rapidement devant pour se coller au mur de l’autre côté. Elan se plaça face à elle, laissant la porte entre eux comme ils l’avaient déjà fait sur le toit. La rousse désépaula son arme pour libérer son bras gauche qui soutenait le canon, ramenant le blaster à la verticale contre sa poitrine, pointé vers le sol entre ses jambes, et appuya de son index sur son poignet pour projeter une petite projection holographique de la tour concoctée par le Bureau spécialement pour eux en fonction des renseignements préalablement récoltés.

« On est bon endroit. » fit remarquer l’inspecteur dans un murmure déformé par le vocalisateur de son casque, en observant l’hologramme, avant de se tourner pour jeter un coup d’œil vers les escaliers qui continuaient de descendre.

Shira hocha de la tête pour confirmer, éteignant la projection holographique et reprenant son arme correctement en main. La partie intéressante allait bientôt commencer, et ils n’auraient pas le droit à l’erreur. Elle recula ensuite d’un pas, et laissa sa main gauche effleurer un interrupteur sur le mur avant de la ramener sous son blaster. La porte entre eux coulissa, laissant un flot de lumière à peine tamisée s’infiltrer dans la cage de l’escalier de maintenance. Le binôme s’élança aussitôt, Shira la première. Elle partie côté opposé dans le couloir, laissant Elan la croiser dans son dos.

« Clair » Les deux côtés du couloir étaient déserts mais cela ne voulait pas dire qu’ils étaient en sécurité, et encore moins qu’ils n’avaient pas été repérés maintenant qu’ils avaient quitté les couloirs de maintenance. Il suffisait d’une seule caméra et d’un officier de sécurité alerte pour tourner la situation à leur désavantage. La vitesse était désormais la clé. « Par-là. »

Shira pressa le pas, jetant un bref regard derrière elle tous les trois pas pour s’assurer qu’Elan suivait et couvrait bien leurs arrières. Lui, faisait de même à reculons pour ne pas finir bêtement dans un mur. Le binôme passa un angle en prenant juste le temps de vérifier qu’il n’y avait personne. Sachant leur second objectif sur la droite à l’intersection suivante, l’espionne remonta la suite du couloir en se collant au mur sur sa gauche. Ainsi, elle disposerait d’un plus grand champ de vision sur la droite tout en s’offrant un temps de réponse suffisant pour reculer et esquiver ce qu’on pourrait lui lancer à la figure. Elan, lui, agissait en miroir sur la droite, pour surveiller la gauche. Par chance, les renseignements qui affirmaient une faible surveillance la nuit tenaient la route jusque-là. L’entrée de leur seconde cible, un poste de sécurité tertiaire, n’était pas gardée. Le reste du couloir qui s’étendait sur la gauche et faisait le tour de l’étage ne l’était pas non plus. Pour une fois que les choses s’annonçaient plus simples que prévues, l’espionne n’allait pas s’en plaindre. Elle se contenta donc de faire signe à Elan d’y aller, et le duo franchit les derniers mètres qui les séparaient de l’objectif.

Une fois encore, le duo se plaça de part et d’autre de la porte. Elan attrapa son blaster de la main faible histoire de pouvoir se saisir d’un détonateur avec sa dextre. La rousse attendit son signal et appuya sur l’interrupteur de la porte. Le bip lourd qu’elle eut pour réponse ne la surprit pas vraiment, mais considérant le laxisme dans la sécurité jusqu’à présent, ça valait le coup d’essayer. Shira secoua la tête pour admettre l’évidence, ça allait prendre un peu plus de temps. Un temps qu’ils n’avaient peut-être pas. Elan se recula un peu pour couvrir l’intersection. L’espionne, pour sa part, rangea son blaster dans son holster de cuisse avant de sonder les contours de l’interrupteur avec ses doigts gantés à la recherche d’un mécanisme. Ce ne fut pas long de trouver le moyen d’ouvrir le boitier, et encore moins long de s’en débarrasser, le panneau basculant vers le bas pour laisser apparaître les circuits électroniques. Vu qu’il existait probablement autant de mécanismes que de planètes dans la galaxie, il fut plus compliqué de trouver de quoi court-circuiter la porte. Les systèmes gardaient tout de même quelques similarités et la rousse parvint assez vite à désactiver le verrouillage de la porte, mais pas sans créer une petite surcharge dans le panneau de contrôle.

Elan fut prompt à revenir sur sa position précédente, blaster à l’épaule, pendant que Shira tirait sur le battant de la porte de toute ses forces pour forcer le mécanisme de sécurité à s’enclencher. Elle heurta lourdement le mur derrière elle lorsque celui-ci s’activa, éjectant la porte coulissante pour libérer le passage. L’inspecteur se jeta à l’intérieur pour en sécuriser la petite pièce, et la rouquine se positionna dans l’embrasure de l’entrée pour couvrir l’extérieur.

« Combien de temps pour réécrire le programme ? » demanda-t-elle finalement, alors qu’Elan posait son gros sac rigide sur le sol entre lui et le terminal du connecteur.

« Moins de cinq minutes, selon les techs. » répondit-il, en sortant une sorte de droïde de son sac à dos.

Il l’activa, laissant l’être mécanique déployer ses petites pattes et agiter sa petite tête avant de lui ordonner de s’interfacer avec le terminal.

« Je doute que nous ayons cinq minutes… »

Elle n’avait pas besoin de sonder la Force pour cela. C’était un simple constat. Les probabilités de se faire repérer allaient toujours croissantes avec le temps. Plus, ils avaient été bruyants. Trop bruyants. Certes, ils n’avaient pas choisi d’entrer par le toit pour rien. Les renseignements électromagnétiques laissaient à penser que les étages supérieurs étaient déserts. Shira restait tout de même méfiante, car ce ne serait pas la première fois qu’ils se plantent. Mais la Force, pour cette fois, semblait leur donner raison. Elle ne ressentait aucune présente autour d’elle, exception faite d’Elan. En revanche, les étages sous leurs pieds semblaient grouiller de vie, ce qui n’était pas nécessairement bon signe.

« C’est bon, on y est presque. » lâcha Elan après que le droïde ait émit une petite série de bips. « Encore quelques secondes… »

Shira se redressa et recula vers l’intérieur. Le droïde était en train de se déconnecter, et l’inspecteur insérait deux cylindres vierges dans le panneau supérieur du terminal. Il les retira assez vite, en tendant un vers l’espionne qui s’en saisit pour le ranger à son poignet.

« C’est certain que l’on pourra manuellement ouvrir les portes avec ? »

« A deux-cents pour cent, major. »

« Alors c’est partit. Le droïde reste ici. »

Shira attrapa son blaster d’une main pour se saisir du pad qu’elle avait sortit tout à l’heure. Elle vérifia une dernière fois que tout était en ordre avant d’appuyer sur le bouton central. Sur le toit, les impulseurs placés sur les générateurs commencèrent un processus de surcharge, et quelques instants après, l’ensemble des alternateurs grillèrent dans une imposante gerbe d’étincelles. Les conséquences furent immédiates : les portes de l’ensemble de l’immeuble se verrouillèrent dans un confinement de haute sécurité ; les caméras s’éteignirent toutes ensemble ; et les étages de la tour plongèrent un à un dans l’obscurité à une vitesse effarante, laissant l’ensemble du bâtiment dans le noir le plus total.

« Bien. Inspecteur, allons trouver cet enfoiré.

La voix distordue par le vocaliseur du casque se répéta en écho de celle, aussi froide que claire, qui résonna dans les oreilles de l'inspecteur.

« Oui, madame. »

La rousse appuya sur un bouton de son casque, et le couloir se drapa aussitôt d’un mélange de couleurs vive et sombre.

« Eliminez tout ce qui n’est pas confiné dans les appartements. »





Lancers de dés :
- La porte est-elle gardée : Non.
- Par combien de gardes : Pair >> Un seul,
- Elimination silencieuse : Oui
- Porte verrouillée : Oui

Concentrée sur son objectif, éprise jusqu’au cœur de la détermination impériale, Shira remonta l’étage jusqu’à la cage d’escalier principale, qui tournait autour des turboascenseurs et descendaient jusqu’à plusieurs niveaux sous la surface urbanisée de la planète. Il était hors de question des descendre par les tubes des élévateurs, pour ne pas perdre le momentum qu’ils avaient depuis le début de l’opération. Pouvant sentir l’absence des résidents à l’aide de la Force, l’espionne ne preta pas attention aux portes des couloirs et se dépêcha d’activer le mécanisme d’ouverture de secours de la porte menant à la cage d’escalier à l’aide de son cylindre. Elle s’engouffra à l’intérieur en compagnie de l’inspecteur, le duo pointant leurs armes vers les profondeurs. Fort heureusement, leur cible ne se trouvait pas si bas. Selon les renseignements récoltés au préalable de l’opération, la rousse avait conclu qu’elle pouvait se trouver à trois endroits différents. Premièrement, dans son appartement, à seulement quelques niveaux sous leurs pieds. Au beau milieu de la nuit, c’était le lieu où ils avaient le plus de chance de le trouver. Sinon, il leur faudrait descendre jusqu’au niveaux intermédiaires, ce qui leur ferait perdre un temps précieux, mais étant donné les précautions prises jusqu’à présent, ne rendait pas la mission impossible à accomplir pour autant.

Sans courant jusqu’au changement des alternateurs, personne, à l’exception d’eux, ne pourrait entrer ou sortir du bâtiment, et les seules menaces viendraient des étages qu’ils devraient fouiller pour trouver leur cible. Shira en avait conscience, mais prit tout de même ses précautions en passant devant chaque porte scellée donnant sur les niveaux devant lesquels ils passaient. Elan suivait, concentré lui aussi. L’espionne trouvait qu’il tenait la route pour le moment, une évaluation assez rare de sa part pour être notée, d’autant plus qu’elle avait été formée en secret à ce genre de missions depuis sa jeune adolescence. Ils n’étaient cependant pas encore arrivés à la partie la plus sensible de leur mission, et il restait à voir si l’inspecteur n’allait pas flancher aux premiers échanges de blaster avec ces enfoirés de rebelles.

La jeune femme s’arrêta finalement devant une des portes, et en ausculta les contours à l’aide de la vision infrarouge de son casque, à la recherche de pièges qui auraient pu être posés par les défenseurs. Bien qu’il n’y eût aucune raison qu’ils soupçonnent directement une attaque, la prudence se devait de rester la norme alors qu’elle pouvait aisément sentir, par l’intermédiaire de la Force, une présence dans les couloirs. Shira cligna des yeux avant d’aviser Elan, ne pouvant évidemment pas le prévenir du danger qui les guettaient derrière cette porte. Elle n’en avait pas vraiment besoin pour autant, l’inspecteur s’étant déjà positionné en face d’elle, de l’autre côté de l’armature, une grenade assourdissante en mains. L’espionne leva la sienne, libre de l’arme, et déplia quatre doigts pour lui signifier de se préparer, le pouce serrant fermement le cylindre de contrôle. Puis, elle commença à décompter, sa voix s’ajoutant à la gestuelle de ses doigts :

« Trois… Deux… Un… »

Sa main se referma autour du cylindre, qu’elle inséra dans le lecteur. Elan activa sa grenade au même moment, un instant avant que les battants de la porte ne coulissent pour s’ouvrir sur le couloir. La munition vola vers l’intérieur d’un geste vif de l’inspecteur, au milieu d’un concerts de faisceaux lumineux, et tomba au sol dans un bruit métallique avant de rouler, le temps d’une seconde, sur le sol. Elle détonna dans un vacarme assourdissant, projetant un puissant flash qui éclaira le couloir d’une lumière aveuglante à travers laquelle le duo se jeta à son tour à l’intérieur, leur vision protégée par les filtres de leurs casques. Shira fit feu de concert avec Elan sans faire la moindre distinction des personnes surprises dans le couloir.

Civils, gardes, il n’y avait pas de différence. Il ne devait pas subsister de témoins. La Rectification n’en laissait jamais. Les choses étaient ainsi. Au pire, les innocents n’étaient que des victimes collatérales, qui n’étaient là qu’au mauvais moment, mais d’une certaine manière, Leur présence à proximité de rebelles avérés faisait d’eux des traitres. Sur ce point, il n’y avait pas à discuter, elle avait été sans pitié pour moins que cela, et la rouquine ne s’attarda pas sur ce fait. Il faut dire que la surprise avait été totale, et le couloir nettoyé en quelques secondes, sans qu’il n’y ait la moindre riposte. Shira s’avança, flanquée de près par Elan, qu’elle laissa passer devant elle de quelques pas, alors qu’ils évitaient soigneusement les cadavres étalés sur le sol. Minutieuse, Shira donna de légers coups de pieds contre les corps, pour s’assurer qu’ils étaient bien morts, ou inconscients du fait de la douleur. Satisfaite, elle poursuivit plus loin, pour rattraper l’agent.

Il y eut rapidement du bruit à l’étage, les tirs ayant probablement alerté les personnes prisonnières malgré elles dans leurs appartements ou bureaux. Les deux impériaux se déportèrent alors rapidement de part et d’autre du couloir, chacun contre un des murs, le canon de leurs blasters glissant avec prudence en direction des portes scellées. Shira ne prêtait que peu d’attention aux hurlements et autres cris étouffés, se focalisant sur leur progression, et sur les capteurs vitaux de son binôme, qu’elle voyait s’agiter depuis quelques secondes. Elle jeta un bref regard invisible dans sa direction, avant de soudainement voir les battants d’une des entrées s’écarter sous l’effort de plusieurs paires de mains. Elan sembla soudainement hésiter, et la rousse n’hésita pas à le bousculer pour passer devant lui pour se positionner face à la porte, et tirer à vue et sans la moindre hésitation sur les troubles-faits. Les cris s’intensifièrent un instant, avant que la porte ne se referme entre elle et ses victimes.

Il y eut un bref instant de flottement, au cours duquel Shira se tourna pour regarder Elan droit dans les yeux, par visières de casques interposées, sans rien dire. Ses instructions avaient été claires, et elle ne les répéterait pas. Elle devait avoir pleinement confiance en son subordonné et binôme, pour pouvoir sereinement se focaliser sur la tâche à accomplir. Il n’était plus à l’entrainement, ou elle ne savait trop quoi. La situation était bien réelle, tout comme les risques qu’ils prenaient. S’il n’était pas capable de tenir la cadence, elle se passerait de lui, d’une manière ou d’une autre, et sans le moindre remord.

« Pardon, madame. Ça ne se reproduira pas. » dit-il finalement, apaisant par la même occasion la tension qui s’était soudainement installé entre eux.

Shira acquiesça, et pivota sur elle-même pour reprendre leur progression à travers les étages supérieurs comme si le sujet était d’ores-et-déjà clos. « Faites cela, c’est dans votre intérêt. »

Ils ne rencontrèrent qu’une résistance modérée dans les étages supérieurs, leurs adversaires étant majoritairement isolés, sans moyen de se coordonner entre eux. Le duo ne se retrouva en difficulté qu’une seule fois, lorsque des gens tentèrent une fois de plus de forcer le verrouillage de leurs appartements alors qu’ils étaient accrochés avec un trio de terroristes. Les tirs avaient fusé dans toutes les directions, mais l’avantage procuré par l’obscurité et leur technologie leur permirent de rapidement prendre l’ascendant.

En revanche, l’échange armé avait fait beaucoup de bruits, mais ils furent chanceux de ne rencontrer personnes dans les escaliers, ou dans les étages intermédiaires. C’était un signe du bon fonctionnement du confinement général, car c’était dans ces niveaux que les spécialistes du BRI avaient localisés le plus d’individus armés après le bas de la tour. D’un côté, donc, Shira était satisfaite, car les chances de succès de la mission restaient élevées. De l’autre, des rebelles, mercenaires, raclures et autres déchets de la société vivraient parce qu’ils ne s’étaient pas interposés à leur avancée. Une part d’elle regrettait même que le premier plan suggéré par la Rectification n’ait pas été approuvé, car jugé trop hasardeux, et peu rigoureux. Pourtant, il aurait été beaucoup plus efficace, d’un point de vue militaire, de gazer tout l’immeuble, et de venir vérifier ensuite que tout le monde était bien mort ; mais tout n’était pas qu’une question militaire. Un tel acte aurait rapidement désigné l’Empire, avec ou sans preuves ; or il était justement question de brouiller les pistes, et de se contenter de l’essentiel…

Dommage, donc. Shira regarda sa chronomontre intégré à sa combinaison, au niveau de l’avant-bras. Ils étaient toujours dans les temps, mais il allait falloir accélérer pour atteindre leur cible. Par chance, une fois encore, ils ne croisèrent que peu d’adversaires sur leur chemin, et ce jusqu’à l’étage supposé de leur cible. En arrivant par la cage d’escalier, ils prirent les mêmes précautions que précédemment, et Shira laissa même à Elan le soin d’entrer le premier. Il n’y eut pas d’ouverture à la grande aveuglante cette fois-ci, non pas pour des questions de discrétion -leurs blasters étaient plutôt bruyants-, mais pour rester aussi imprévisible que possible. Shira activa donc la porte avec son cylindre piraté, et Elan se pencha à genoux pour réduire au maximum sa silhouette. Le canon de son arme ne pointa que du vide, le couloir étant étrangement désert, si bien que pendant quelques secondes, Shira angoissa à l’idée que leur cible ait réussi à s’enfuir, ou n’avait jamais été présente dans le bâtiment. Heureusement, une simple interrogation de la Force lui signala un certain nombre de vies dans plusieurs pièces, dont le grand appartement que les analystes du BRI lui avait indiqué comme la cachette la plus probable de leur homme à abattre.

Le duo s’avança donc à pas de loup dans le couloir pour ne pas attirer l’attention, avant de venir se positionner de part et d’autre de la double porte des appartements. En tendant l’oreille, ils pouvaient entendre une discussion étouffée entre plusieurs individus, l’un d’entre eux semblant hausser le ton, probablement par mécontentement, ou par angoisse. Vu la situation, cela pouvait se comprendre. Shira, elle, sourit sous on casque, car c’était bien de la peur, et de l’inquiétude qu’elle pouvait renifler au travers de la Force. De quoi l’exciter, et la motiver un peu plus, car bientôt, leur cible serait peut-être étendue morte sous ses yeux, pour sa plus grande satisfaction.

Cette fois-ci, ils ne firent pas dans le détail. Elan plaça un explosif sur les montants de la porte, tandis que la rouquine préparait l’une de leurs dernières grenades étourdissantes. L’agent fit le décompte, et la porte explosa vers l’intérieur des appartements avec vacarme. Elle, se décala aussitôt pour lancer la grenade dans la pièce, puis le duo se jeta dans la brèche. La grenade explosa, aux pieds d’un trio de gardes, avant qu’une volée de blasters ne viennent les faucher. Elan s’élança tout droit dans le salon, et Shira pivota instantanément vers la cuisine, séparée par un comptoir aux finitions raffinées. En pleine connexion avec la Force, elle abattit l’individu qui avait trouvé refuge derrière en tirant au travers, avant de se déporter vers les chambres. Un type tenta de sortir, blaster en main, mais s’étala sur le sol avant d’avoir pu le pointer dans sa direction. Ce n’était pas l’homme qu’ils recherchaient.

« Je l’ai ! »

Leur cible, ils la trouvèrent terrée dans les chiottes, caché derrière un paravent, les jambes claquant l’une contre l’autre. D’une main, Elan l’avait agrippé par les cheveux pour le jeter à même le sol, entre les cadavres de deux de ses gardes. Shira le retrouva après avoir fouillé le reste de l’appartement. Elle n’avait trouvé qu’une bouteille de spiritueux aux trois quarts vides, et les traces du passage de deux ou trois prostituées qui avaient sans doute quitté les lieux depuis un certain temps.

« Parfait. Préparez notre sortie. »

Elle toisa ensuite l’homme tremblotant à ses pieds sans prendre la peine de retirer son casque, avant de se pencher en avant pour attraper fermement son menton d’une main. Débraillé de la sorte, elle aurait presque pu ne pas le reconnaître. De longues mèches brunes venaient cacher la cicatrice qu’il avait sur le front, signe distinctif qu’il était facile d’identifier. Sa longue barbe, mal taillée, allongeait son visage. Mais c’était bien lui. Moff Alac Garwin, membre déchu de l’Ubiqtorat. Traitre à l’Empire, sur le point de rejoindre la rébellion pour assurer sa sécurité. Un des derniers rats à avoir tenté de quitter le navire. Une pulsion chez l’impériale l’incitait à le tuer tout de suite, d’un tir dans la tête, sans même demander son reste. C’était tout ce que les raclures dans son genre méritaient, pour avoir trahit l’Empereur, et l’Empire. La Main de l’Empereur s’en délectait d’avance…

Mais Isard avait été clair. Il devait être ramené vivant si possible, pour s’assurer que les informations qu’il possédait n’avait pas déjà été transmises à la Rébellion. L’agente impériale qu’était la rousse comprenait. L’information était la clé. Qui sait ce qu’il aurait pu dire, ou écrire. Il devait être interrogé. Il devait parler.

« Vous avez de la chance, la Directrice vous veut vivant. Vous ne mourrez donc pas tout de suite, mais je me ferais un plaisir de vous faire souffrir... »

Elle le regarda droit dans les yeux, et se délecta de la peur qui y régnait, avant de le gifler. Elle laissa ensuite le soin à Elan de venir le bâillonner et le menotter. L’agent lui couvrit ensuite la tête avec un sac, rien de plus basique. Une fois le trio prêt, elle passa devant. Ils firent le chemin en sens inverse, mais sans baisser leur garde pour autant. Entre temps, il était possible que d’autres individus aient forcés leur confinement forcé. Ils prirent soin, néanmoins, de rester autant que possible dans la même cage d’escalier, pour éviter de se faire surprendre.

Ils atteignirent le toit sans la moindre anicroche, comme si leur premier passage, fulgurant, avait pacifier les ardeurs des plus téméraires. Là, battus par le vent d’altitude, Shira fit signe à Elan d’installer confortablement leur prisonnier pendant qu’elle récupérait leurs parachutes laissés dans un coin.  La mission s’était bien passée, et ils n’avaient pas eu à recourir au plan de secours. Elle appela la cavalerie, et le patrouilleur qui les avaient largués plus tôt se présenta quelques instants plus tard, après avoir zigzagué entre les immeubles pour surgir au dernier moment à leur hauteur. Un soldat leur ouvrit la porte latérale, et Shira se chargea elle-même de jeter leur prisonnier à l’intérieur avant de grimper à son tour. Elan suivit rapidement, avec tout leur matériel. Le patrouilleur s’éleva aussitôt dans les airs, et Elan actionna l’autodestruction du droïde qu’ils avaient utilisé pour pirater les systèmes de l’immeuble. Le robot purgea l’ensemble du code malveillant, avant d’exploser au milieu de la salle de contrôle annexe, histoire de balayer autant que faire se peut les traces de leur passage.

Shira, elle, retira finalement son casque une fois la porte fermée. Elle balaya les coulées de sueur sur son visage et tapota doucement l’épaule de leur prisonnier, un sourire malsain aux lèvres…

Pour sûr, le traitre allait déguster…






Lancers de dés :

• Des personnes dans les couloirs supérieurs ? Si oui, armés ? >> Oui, certains armés.
  
• Si oui, combien ? >> 10
  
• Si armés, combat. >> 9
  
• Des gens tentent-ils de forcer le verrouillage ? >> Oui
  
• Des personnes dans les couloirs intermédiaires ? Si oui, la cible est-elle présente ? >> Non
  
• Si oui, combat.
  
• Si non, escorte présente dans ses appartement ? Si oui, combat. >> Oui, 4. Jet : 6.