Les gorges noires

• Difficulté : Difficile
• Participants : Apsara Kravhenn
• Méthode : Chemins
• Lieu : Planète Amavria, gorge de Shenden

L’instructeur principal de vol, le lieutenant Enes, a toujours aimé mettre les recrues dans des situations réelles, plutôt que s’en tenir au seul usage des simulateurs. Amavria est une petite planète, très peu peuplée, avec principalement quelques communautés agricoles sans histoires. A peine trois jours suffisent, depuis Nirauan, pour la rejoindre, en hyperspace. Vous vous y trouvez depuis déjà une petite semaine, lorsque le lieutenant reçoit de nouvelles instructions. Il semblerait que cette planète, si paisible, recèle finalement un danger plus grand que vous ne pourriez l’imaginer. Les locaux font état d’une « bête », inconnue et dangereuse…

La description faite des marques vues ressemble très fortement à une autre affaire, sur une planète de l’espace sauvage, où un véritable monstre avait été découvert. Qu’on entende d’autres témoignages de ce genre est très inquiétant. Le lieutenant décidé de former des groupes pour partir inspecter la zone. Avec deux autres pilotes, vous devez quadriller la zone qui vous a été indiquée.

Après deux heures de recherche, vous arrivez dans des gorges profondes. Et noires. Vos capteurs vous indiquent des mouvements suspects mais vous savez aussi, avec la précédente affaire, qu’ils ne sont pas fiables.

Deux chemins s’ouvrent à vous :

– Vous engager à bord de vos chasseurs dans ces gorges, pour pousser l’explorations. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.
– Vous poser et allez explorer, à pied, ces gorges. Pour ne pas risquer de vous y enfoncer en chasseurs, car cette obscurité n’a pas l’air naturelle. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.

Le lieutenant pris le temps de leur faire un débrief, leur expliquer ce qu’il attendait d’eux et les informations reçues. Ce qui ne représentait pas grand-chose, au final. Elle échangea un bref regard avec Matty et Rose, pas très enthousiaste en entendant les descriptions données par les locaux. Quel genre de bestiole pourrait bien produire ce type de dégâts et d’où viendrait-elle ? S’il n’y avait jamais eu ce problème avant, c’est forcément que quelqu’un avait apporté cette « bête » ici ! Ou pourrait-elle avoir muté à cause d’un phénomène encore inconnue ? Toujours est-il qu’ils allaient effectuer un premier vol d’inspection, pour tenter d’en apprendre plus et repérer la bête. Le lieutenant précisa bien qu’il s’agissait, pour le moment, de simples repérages, pas d’une attaque en règle. Pas tant, du moins, qu’ils n’en savaient pas plus. Dès qu’il eut terminé, chacun remonta dans son chasseur et ils reprirent leur vol, en équipe de trois. Des équipes assez dispersées, pour permettre un survol et un repérage d’une plus large zone.

Leurs capteurs ne révélaient pas grand-chose, cela dit, leur instructeur les avaient prévenus de ne pas tant s’y fier. D’après la précédente affaire, ni les droïdes ni les capteurs actuels n’étaient réellement efficaces, dans cette situation. Restait à se fier à leurs yeux… Apsara afficha une mini-carte de la zone, tout en surveillant. Ils volèrent une heure au-dessus de forêts immenses, sans rien déceler de particuliers, puis vers une petite chaîne de montagnes. Là encore, rien de particulier à signaler. Tout au plus virent-ils quelques villages ici et là, une activité minière au creux des montagnes, une installation près du fleuve avec quelques petites péniches de transport, des zones cultivées, d’autres laissées en friche. La nature, très sauvage, plus que tout. Matty signala tout à coup à la radio qu’il voyait un « truc étrange ». Poussant plus loin, ils arrivèrent au-dessus de larges et profondes gorges, très déchiquetées, abyssales… et si noires. Noires au point que la lumière ne pénétrait quasiment pas dedans, malgré la position du soleil. Ça n’avait aucun sens.

Cette fois, leurs capteurs réagirent, faiblement mais ils réagirent. Avec prudence et d’un commun accord, ils descendirent tous les trois vers cette ombre. Allumant tous un projecteur pour essayer d’y voir plus clair. Même si ça ne servit pas à grand-chose car même avec ça, ils perçaient à peine cette ombre. Rose commença à marmonner que ça puait, qu’ils feraient mieux de remonter avant de s’écraser contre une des parois, puis tout à coup, un gros choc se fit entendre. Apsara sursauta violemment et vira de bord, cherchant le chasseur de leur amie. Son propre projecteur passa dessus et elle vit avec horreur une sorte de tentacule noire s’enrouler autour puis serrer. Brusquement. L’explosion les éblouit et le souffle les envoya balader plus loin. Elle ne reprit le contrôle que de justesse, mais Matty n’eut pas la même chance et s’écrasa avec brutalité contre une des parois de la gorge. En voulant s’élever, pour sortir de là, elle fut bloquée soudainement par cette chose puis forcée de redescendre, une main serrée sur les commandes, l’autre tâtonnant pour envoyer un signal de détresse et d’appel de renforts.

Le truc dans les gorges sembla alors lâcher ce qui ressemblait à un rugissement, même au creux du cockpit, elle l’entendit sans peine. Assez paniquée, elle reprit les commandes à deux mains pour repartir au plus vite, en se fiant aux senseurs de l’appareil pour ne pas se crasher à son tour.

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Lancer : 6, 19 et 17 pour les deux ailiers.

Cette chose noire et bouillante vous empêche de voir le ciel, désormais, encore plus de quitter ces gorges. Néanmoins, malgré votre vue très limitée, vous parvenez encore à lui échapper en pilotant au plus vite le chasseur, rasant les parois de la gorge. Bien que ce soit très serré, que vous ne puissiez comprendre ce qui se passe et ce qu’est ce truc, vous parvenez, pour le moment, à assez bien piloter pour ne pas vous faire tuer comme vos deux collègues.

Votre appel à l’aide n’est pas passé inaperçu mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a eu un certain cafouillage et qu’il n’a pas été pris très vite au sérieux… Seule la confirmation que plus aucun signal de vos coéquipiers ne revient, pousse enfin le lieutenant à réagir. Quatre pilotes, plus expérimentés, prennent rapidement la place des élèves et foncent vers votre position. Un transport armé est affrété depuis le croiseur, tandis que ce dernier se déplace lui aussi. Ils ne seront cependant pas là avant encore un moment et ils ne pourront pas tirer dans cette chose sans savoir où vous êtes.

Deux chemins s’offrent à vous :

– Une brèche dans une des parois arrive, droit devant vous, bien assez large pour laisser passer votre chasseur. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.
– Cette chose semble moins bouillonnante à quelques mètres de là, peut-être une occasion de vous sortir de là. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.

Une des ailes du chasseur ripa contre la paroi, la quittant brusquement à cause d’un renfoncement. L’estomac d’Apsara sembla lui remonter dans la gorge lorsqu’elle se sentit tomber, littéralement, comme aspirée par cette chose noire, avant de redresser brusquement. Même avec le projecteur, elle ne voyait quasiment rien. Une très grosse montée d‘adrénaline l’avait saisi, elle ne cessait de faire la navette entre les appareils de son chasseur et ce qu’elle pouvait apercevoir tant bien que mal dehors, en sueur et en maudissant le jour où elle s’était dit, pour la première fois, qu’apprendre à piloter pourrait être une bonne idée. Si c’était pour se retrouver dans cette merde, ensuite !! Le projecteur balaya tout à coup une grosse faille dans la roche, comme un gigantesque trou, assez gros pour qu’elle y passe. Sans prendre la peine de réfléchir, elle se jeta aussitôt dedans, vitesse à fond, en pensant que ce machin bouillonnant n’allait pas la suivre à l’intérieur.

La chose sembla la suivre sur plusieurs mètres puis le calme revint lentement. Apsara avait les mains moites, sous ses gants, serrant les commandes à les en briser, tous les sens en alerte et le cœur battant extrêmement vite. La fin de cette faille arriva tout à coup et la surprit, alors qu’elle ralentissait sèchement dans ce qui ressemblait à une grosse naturelle. Des stalactites au plafond, un petit étang souterrain au fond… Mais pas cette masse noire en vue. Provisoirement soulagée, elle se mit en vol stationnaire, le temps de faire le point et faire redescendre un peu la pression. Tremblante de la tête aux pieds, elle réalisa enfin que ses deux camarades étaient morts… Comme ça, si brutalement, tués en plein vol par ce truc… Tremblante, elle tenta alors de prendre contact avec leur équipe, avec le lieutenant, avec les renforts, mais rien. La radio grésilla très légèrement et se tut. Impossible d’établir le moindre contact. Bordel de… Bon… se démerder seul, très bien, compris le message.

Elle prit d’abord une minute pour se calmer et reprendre ses esprits. Il s’agissait littéralement de leur premier entraînement de vol en conditions réelles et voilà ce qui arrivait ! Elle s’en voulait de n’avoir rien pu faire pour aider ses amis… Pas plus que contre ce truc. Les petits tirs de son chasseur ne lui avaient strictement rien fait. Et après, le général osait quand même lui dire qu’elle était faite pour le pilotage, humph. Bon… Elle fit un petit tour de la grotte, pour chercher s’il y avait d’autres sorties possibles, mais malheureusement, la seule disponible était la faille par laquelle elle était rentrée. Ce qui signifiait revenir se jeter dans cette grosse masse noire inconnue. Pas envie… Du tout… Elle soupira assez fort, puis se résigna à reprendre ce chemin. Allez, un peu de courage ! Avec un peu de chance, cette fois, elle parviendra à trouver le moyen de s’en extirper. Et les renforts étaient peut-être en chemin.

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Dés mjs : 6
Tenter de contacter les autres : 20

Dès votre sortie de votre cachette temporaire, la chose noire forme une sorte de tourbillon malfaisant, un tourbillon qui s’intéresse de bien trop près à vous… Et qui vous fonce littéralement dessus sans crier gare, cette fois avec toute sa masse. Pourtant, vous parvenez à garder le contrôle et foncer sans vous faire écraser ou engloutir. La masse ralentit brièvement, alors que vous vous en échapper, revenant à l’air libre. Puis vous voyez qu’elle vous poursuit, littéralement, depuis le fond des gorges.

Deux choix s’offrent à vous :

– Maintenant que vous êtes libre, vous pouvez appeler des renforts pour un bombardement de ce truc. En prenant un risque car vous ignorez encore de quoi il s’agit. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.
– Vous pouvez faire demi-tour pour rejoindre vos alliés et tenter avec eux une mesure de capture et confinement de cette chose. Jetez un dé de combat et attendez les instructions.

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https://coeur-et-force.forumactif.com/t309p100-maj-avril-2022-lancers-de-des Masse, 7, Pilotage Apsa : 2

Le sentiment dominant, en arrivant au bout de la faille, fut une peur terrible, accompagnée d’une énorme bouffée d’adrénaline supplémentaire. Elle fonça littéralement dedans, les dents serrées, persuadée qu’elle vivait ses ultimes secondes. Ce truc l’accueillit comme un violent tourbillon noir et s’écrasa de tout son poids sur elle. Elle poussa les propulseurs à fonds, nez du chasseur vers le haut, priant tout ce qu’elle connaissait et encore plus persuadée qu’elle allait finir sa course contre une des paroi. La masse sembla frémir puis elle se dégagea avec une certaine brutalité, partant à moitié en vrille, puis vers la surface. S’arracher tout à coup de cette masse et retrouver la lumière du soleil la surprit vivement. Un peu sonnée, Apsara se tordit le coup pour jeter un œil vers l’arrière et s’aperçut que ce truc se déplaçait, dans le fond des gorges, en continuant de la suivre. Un juron lui échappa puis elle monta un peu plus, ignorant à quelle hauteur ce truc pourrait l’atteindre, avant d’appeler de nouveaux des renforts.

Cette fois-ci, à son plus grand soulagement, la communication passa à merveille et ils arrivèrent avec rapidité. Pour un bombardement en règle de ce truc dans les gorges. Apsara resta à l’écart, son propre appareil avait été endommagé mais de toute manière, les pilotes engagés faisaient déjà bien, à eux seuls, une bonne partie du boulot. Et ce n’était clairement plus des élèves comme elle, à leur façon de piloter. Tous entendirent ce truc « hurler » au fond des gorges, un long moment. Puis le silence revint… Survolant la zone, elle vit que toute obscurité malsaine avait disparu. Les gorges étaient sévèrement secouées et détruites en partie, en revanche, plus rien de suspect à première vue. La pression retomba d’un coup et elle lâcha un profond soupir, tremblant de tous ses membres. Pour un premier cours sur le terrain, ça avait été très… Comment dire… Bon sang… Mais c’était fini… Elle retrouva les autres avec un mélange entre soulagement d’avoir survécu et tristesse pour ses deux camarades, tués par cette chose. C’était vraiment horrible.

De retour sur la terre ferme, elle pu apprendre qu’aucune autre équipe n’avait croisé une telle chose et qu’on ignorait encore de quoi il s’agissait exactement. Ou plutôt, les officiers avaient une vague idée des effets et conséquences, mais pas de la source et des origines. Très rassurant… Il faudra donc s’attendre à ce que ça reproduise… Ces gorges allaient rester sous surveillance un moment, le temps de s’assurer que cette horreur en réapparaisse pas et tenter de trouver des indices ou des traces…

Si les locaux ont été assez destabilisés par l’attaque sur les gorges, tous ont été soulagés d’apprendre que la menace avait été éradiquée. Une surveillance a été établie, avec l’aide volontaire de certains habitants dà proximité, désireux de surveiller leurs terres. Le lieutenant Enes a également organisé une petite cérémonie, en l’hommage des deux élèves tombés au combat, face à cette chose. Ce cours en plein air est pour le moment avorté.


Récompense de fin de mission : Vous avez obtenu le dé bonus de pilote.