Au travail

Il était temps pour un premier voyage… Cette fois-ci, Plagueis avait pris la peine d’y mettre les formes et couvrir son hôte, avant de tout préparer. Sans faire dans la dentelle, il avait tout simplement manipulé ou asservi les âmes de ceux pouvant lui servir ou le gêner, dans la préparation de ce petit projet. D’ordinaire, il se contentait d’hanter un seul hôte et de travailler sans avoir à se fatiguer avec d’autres, mais pour une fois, il avait usé de ses pouvoirs pour écraser de nouvelles conscience, en partie, afin de progresser plus vite. Pas le temps ni l’envie pour des manipulations plus fines et donc forcément plus lentes… Une fois les préparatifs achevés et son petit pilote du jour sous son contrôle, le départ s’était fait tranquillement. Du moins, en apparence, car intérieurement, il avait bien hâte de faire progresser l’un de ses nombreux projets. Ces nouvelles terres étaient une occasion rêvée.

Le voyage fut assez long, plus de trois semaines. D’aucun diraient que c’était court, mais pour lui, chaque journée perdue dans un vaisseau était une journée de trop. Fort heureusement, la planète visée avait de quoi remplir certains espoirs. Une planète nommée Etna, assez peu peuplée, des habitants à l’apparence étrange dont il n’avait pas retenu le nom de l’espèce mais dont il ne se moquait bien, ce n’était pas pour eux qu’il était venu. Ces peuplades s’occupaient de leurs cultures et élevages, tranquillement, lorsque la navette passa au-dessus d’eux, sans que ça ne perturbe qui que ce soit. De ce qu’il avait pu apprendre, les marchands passaient régulièrement sur ce monde et les locaux étaient habitués à voir des étrangers. Nul besoin de s’en soucier. Fort bien, fort bien… Une fois la navette posée à l’endroit voulu, Plagueis récupéra les affaires dont il avait besoin puis se mit en quête. Laissant dans le vaisseau son pilote au regard hagard et aux gestes automatiques.

Il marcha une vingtaine de minutes avant d’attendre, en contrebas des falaise, une petite rivière. Il la remonté vers le Nord puis arriva à une petite clairière escarpée, d’où il avait accès à des grottes. Une fois à l’intérieur, il eut le premier réflexe d’allumer une torche, avant de se souvenir que la vue de son hôte s’adaptait à l’obscurité. Après trente nouvelles minutes de marche, à s’enfoncer dans les profondeurs, avec un peu d’escalade, il finit enfin par parvenir à la partie de la grotte qui l’intéressait. Posant son matériel sur le sol, il alluma tout de même quelques unes des lampes apportées, puis se mit au travail. Sur les trois plantes poussant ici, à l’ombre et au secret, deux étaient particulièrement fascinantes, pour lui, la troisième était un bonus. Elles n’avaient sans doute aucune valeur pour d’autres, sinon pour leurs qualités décoratives ou de parfum… Ils manquaient d’imagination, ces braves gens…