• Participants : Eli'van'to
• Difficulté : Difficile
• Lieu : Naporar, hôpital militaire
• Méthode : Classique

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C’est un message qui est venu rompre la certaine monotonie de votre quotidien, depuis plus d’une semaine que vous êtes coincé dans le centre médical et militaire de Naporar. C’est ici que sont envoyés tous les soldats blessés en mission, pour des opérations, des périodes de convalescence, de rééducation ou encore, comme pour vous, de surveillance médicale rapprochée. Le message, anonyme, a de quoi laisser perplexe, pour la simple et bonne raison que vous n’auriez absolument jamais dû pouvoir le recevoir ici, dans l’Ascendance. Encore moins vers une adresse servant uniquement pour votre travail. Trois phrases seulement, un appel à l’aide très court, se terminant sur des coordonnées incomplètes. Trop incomplètes pour en tirer quoi que ce soit…

Les examens avaient beau revenir négatifs, prouvant qu’il n’avait rien de bizarre dans le sang ni rien de spécial, tout court, il devait quand même rester à l’hôpital militaire pour une surveillance accrue « au cas où ». Ça devenait lassant… Les autres blessures avaient pu être traitées et soignées, mais rien à faire, il fallait attendre. Le centre était plutôt grand et accueillait pas mal de monde. Les vaisseaux ne possédant pas une infirmerie assez bien équipée ou trop petite expédiait ici ses soldats blessés ou ceux devant suivre une rééducation. Les plus chanceux ne restaient là que deux ou trois jours, d’autres bien plus longtemps. Et les blessés les plus graves, comme ce qu’il avait vu auparavant dans l’Empire, étaient le plus souvent des pilotes. Pas qu’eux, évidemment, mais bon, ils représentaient quand même une bonne partie.

Eli venait juste de rendre visite à Uhad, prendre de ses nouvelles et essayer de l’encourager un peu. Son collègue n’était pas encore tiré d’affaires et son séjour ici risquait de s’étirer un peu. Après cela, il s’était rendu dans une des salles communes avec son ordinateur et quelques affaires, pour pouvoir travailler. Voyant que ça se passait bien, les médecins avaient finalement accepté qu’il puisse reprendre son travail à distance, il pouvait tout de même en faire une partie comme ça, tant qu’il restait sous surveillance à l’hôpital. C’était au moins ça de gagné, disons. Il avait aussi pu rassurer Tayla, lui raconter ce qui s’était passé et lui affirmé, pas mal de fois, qu’il allait très bien. Quelques autres étaient aussi installés dans la salle commune, la plupart visiblement encore trop blessés pour qu’on les laisse reprendre du service et deux qui devaient, comme lui, attendre impatiemment de sortir d’ici.

Il était occupé à vérifier ses messages, côté professionnel, lorsqu’il en reçut un assez bizarre. Écrit en Basic, surtout, ce qui l’interpella aussitôt, car plus personne ne lui parlait cette langue, en-dehors de Tayla. Et le message ne venait pas d’elle. Il ne put trouver qui avait expédié ça, les indications habituelles étaient absentes. Quant au contenu… Il le relut plusieurs fois, de plus en plus perplexe. C’était un appel à l’aide, à venir le plus vite possible, avec des moitié de coordonnées… Il crut d’abord à une blague, ça n’avait aucun sens… Il lista mentalement ceux et celles avec il travaillait, en cherchant qui, parmi eux, aurait pu envoyer ce genre de trucs. Une liste qui se retrouva très vite à néant… Même ceux qui avaient plus d’humour ou qui étaient juste moins coincés n’étaient pas du genre à faire ça. Sans compter que seules une ou deux personnes comprenaient le Basic. Il n’était même pas sûr qu’ils sachent l’écrire, avec ça.

Restait les coordonnées… Elles n’étaient pas complètes mais ce genre de chose ne lui posait pas beaucoup de problèmes, il avait l’habitude de ce genre d’exercices. Il se mit à travailler là-dessus, laissant pour l’instant de côté les recherches sur qui avait pu envoyer ça et pourquoi. Savoir où cette personne l’appelait sera déjà un très bon point de départ.

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Déchiffrer/retrouver les vraies coordonnées : 5

Vous parvenez à situer les coordonnées sur la planète Farana, de l’Espace Sauvage. Un monde faisant partie de ceux interdits, car complètement dévastés par la pandémie et dont l’eau demeure, aujourd’hui encore, empoisonnée. Pourtant, il n’y a nul doute permis, les coordonnées pointent bel et bien vers une des plus anciennes villes de la planète, égalant presque en taille sa capitale. Cette planète étant surveillée étroitement, non seulement par l’Empire mais aussi par d’autres groupes et factions, dont la vôtre, vous avez la possibilité d’en apprendre plus sur son état actuel. Une information, non confirmée, fait état de la présence d’activités à sa surface. Simple rumeur ou fait avéré, il est encore impossible de le déterminer.

Un infirmier passa dans son dos et s’arrêta un bref instant, pour signaler qu’il était aussi censé se reposer et ne pas faire que travailler. Eli avait très légèrement sursauté, plongé dans ses recherches, puis répondit juste qu’il comprenait et qu’il allait s’efforcer de ne pas traîner. Le soignant soupira très légèrement, sans doute habitué depuis longtemps à ce genre de réponses, lançant juste de faire attention puis il reprit sa route, avec son carton dans les bras. Eli re-pencha la tête vers l’écran sitôt après, perdu dans ses réflexions. Farana, donc… Il ne s’y était jamais rendu mais était déjà passé à proximité avec sa famille et savait que son père y avait mené un peu de commerce, alors qu’il était encore bébé. Il chercha quelques informations de plus sur elle… Une planète en bonne partie forestière, qui ne possédait qu’une seule mer et surtout pas mal de lacs.

Il grimaça fortement en voyant que cette planète faisait partie de celles interdites d’accès. Les messages qu’il trouva étaient on ne peut plus clair… L’infection avait été telle que l’eau et les sols étaient toujours empoisonnés. Comme les autres planètes situées dans l’épicentre de la pandémie, les premières touchées, les premières ravagées. Il revérifia une fois de plus les coordonnées, refit ses calculs, recommença toute l’opération pour bien s’assurer que ça correspondait à cette planète. Il parvint une nouvelle fois aux coordonnées de Nao, une ville assez grande, située dans l’hémisphère Sud de Farana, aux abords de la forêt de Sindtrak. Sauf que ça n’avait aucun sens, plus personne ne pouvait vivre là-bas… Même si l’eau pouvait toujours être filtrée, admettons, ça n’empêchait pas que rien ne pouvait être cultivé sans être contaminé au passage.

Surtout, il n’y avait pas que l’Empire qui surveillait la planète. L’équipe en place collaborait officieusement avec d’autres factions, pour sa surveillance et empêcher son accès… Personne n’aurait pu se poser sans être détecté. Pourtant, en continuant de fouiller pour tenter d’avoir plus d’éléments, il finit par obtenir un petit rapport indiquant de « possibles activités à sa surface ». Eli finit par se dire qu’il restait peut-être bel et bien des survivants, qui n’avaient jamais été évacués… Mais ça n’expliquait pas pourquoi c’était lui qui recevait ce message-là, encore moins dans ces circonstances. Un peu agacé, il finit par rédiger un rapport sur tout ça, pour l’envoyer à sa supérieure. De là où il était, difficile d’en savoir plus et il ne pouvait pas non plus régler cette histoire seul. Une fois le tout rédigé, il ajouta ses recherches, le message et le reste, puis envoya. Restait à patienter un peu…

Le rapport reçu avait de quoi laisser parfaitement perplexe… Pourtant, les données indiquées avaient été une nouvelle fois revues et étudiées, afin que tous soient certains qu’il n’y avait aucune erreur possible. Tout avait vérifié, recoupé avec d’autres informations, il n’y avait pas de doute. Et pourtant… L’amirale relut une nouvelle fois le dossier, peu de temps avant l’appel audio et vidéo prévu avec son subordonné. Ce dernier possédait un talent certain pour se retrouver mêlé à des histoires improbables ou très étranges, ce qui lui rappelait d’ailleurs une autre personne. Installée dans son bureau, elle prit contact avec le centre médical militaire, sur Naporar, où était Vanto pour le moment. Il devait y rester encore une semaine, si tout se passait bien. Alors que son malheureux confrère, lui, allait devoir rester hospitalisé encore plus longtemps. Elle le salua formellement, une fois le contact établi.

"Les informations fournies ont été recoupées et vérifiées," débuta-t-elle d’emblée. "Néanmoins, mis à part les récents rapports indiquant une possible activité, rien de formel n’a pu être établi. Dans l’état actuel des choses, il peut tout aussi bien y avoir réellement un groupe de personnes vivant sur Farana, ce qui serait très douteux, ou y avoir des signes laissés en évidences pour former un piège. Une expédition ne peut être mise en place sur la planète sans que les principaux partis de surveillance concernés ne soient d’accord pour le faire."

Les équipes de surveillance avaient pour ordre de tirer sans avertissement sur le premier vaisseau non autorisé entrant dans la zone interdite, même sans avoir pu se plonger dans l’orbite de la planète. Trois vaisseaux pirates égarés avaient ainsi été pulvérisés, ces derniers mois, un quatrième, un vaisseau de marchands un peu trop aventureux, n’y avait réchappé que de justesse. Or, dans ce cas précis, Vanto devrait facilement comprendre pourquoi le doute était de mise, sur une présence réelle de survivants. Plus rien ne pouvait y être cultivé, pour le moment. Des animaux mis en élevage mangeraient des plantes contaminées, tout autant. L’eau ne pouvait y être consommée sans y être filtrée. Les équipes avaient même observé des mutations terrifiantes, sur les animaux nés après la pandémie, sur ces terres infectées.

"La possibilité d’un piège peut difficilement être écartée. Bien que les risques pris, dans ce cas, soient très importants… Nous ne pouvons pas écarter cette hypothèse. D’autant plus après les récents événements et certaines découvertes faites. Vous pouvez être visé également, étant donné vos origines."

Elle se devait de rester vague, étant donné que toute conversation pouvait être espionnée, pour qui s’en donnait réellement la peine. Bien qu’elle ait des doutes, ici, plus de prudence était nécessaire.

"Si la possibilité d’une inspection sur place ne peut être acceptée, nous devrons envisager une autre forme d’enquête… D’ici là, vous allez rester, avec votre famille, sous surveillance."